L’héroïne est une drogue classée comme « stupéfiant » appartenant à la famille des opiacés. Elle se présente généralement sous forme de poudre blanche (comme la cocaïne), rose, brune ou beige qui peut être injectée en intraveineuse, sniffée ou fumée. Du fait de son action rapide et intense, elle engendre une dépendance forte parfois dès les premières utilisations. En Europe, le marché de l’héroïne est étroitement déterminé par la production en Afghanistan. Ce pays est le premier producteur d’opium et d’héroïne au monde.
Définition : qu’est-ce que l’héroïne ?
L’héroïne, ou diamorphine, est une substance opiacée fabriquée à base d’opium (qui provient du pavot) qui agit sur le système nerveux central. Elle avait initialement un usage médical contre la toux, les insomnies, la dépression, les douleurs ou la diarrhée. Classée actuellement comme stupéfiant du fait de ses propriétés addictives fortes, elle est désormais interdite à la vente en France. Ses effets plongent rapidement le consommateur dans un état de bien-être et de somnolence avec une insensibilité à la douleur et aux stimulis extérieurs. Si sa consommation reste faible, elle est en constante augmentation ces dernières années.
Quelles différences avec la cocaïne ?
La cocaïne est une substance extraite des feuilles du cocaïer appelées « feuilles de coca » alors que l’héroïne provient de l’opium, elle-même issue de la culture du pavot, une plante différente donc. Ces deux drogues peuvent être sniffées, inhalées ou injectées. Concernant leurs effets, l’héroïne est un puissant antidouleur qui détend et entraîne une sensation de mieux-être. La cocaïne, elle, excite, stimule et donne un sentiment de toute puissance intellectuelle et physique. L‘héroïne n’entraîne pas de « descente « après sa prise contrairement à la cocaïne.
L’héroïne en France
L’héroïne a commencé à se diffuser en France dans les années 1980, rappelle l’OFDT. Sa diffusion a ensuite diminué après l’introduction des traitements de substitution aux opiacés (méthadone, Subutex®) au milieu des années 1990 pour repartir à la hausse dans la seconde moitié des années 2000. Le marché de l’héroïne en Europe (et en France) est le troisième (loin) derrière le cannabis et la cocaïne. En 2017, parmi les 11-75 ans, le nombre de personnes qui déclaraient en avoir déjà consommé était estimé à 500 000 (OFDT, 2022).
Comment fabriquée l’héroïne ?
L’héroïne est produite en incisant les capsules du pavot juste après leur floraison pour obtenir de l’Opium. Ce liquide blanchâtre durcit et s’oxyde à l’air libre pour devenir noirâtre. Il est ensuite mélangé à de l’eau chaude puis filtré pour séparer les alcaloïdes : on obtient du chandou qui est de l’opium à fumer. L’obtention de la morphine-base (c’est à dire l’héroïne prête à consommer) se fait à partir d’une succession de réactions chimiques avec de l’ammoniaque et de l’acide chlorhydrique, répétées 3 à 4 fois jusqu’à obtenir une morphine-base la plus pure possible (pure de 30 à 70%). On obtient ainsi trois type d’héroïne :
La blanche qui est très fine et légère,
La brune, aussi appeléebrown sugar, qui se présente sous forme d’une substance granuleuse brune ou grise.
Une troisième sorte d’héroïne peut être collante comme du goudron liquide ou dure comme du charbon. Même si sa couleur peut varier, les effets et le risque addictif sont les mêmes. Le prix moyen du gramme d’héroïne se situe autour de 40 euros, en faisant une drogue assez accessible.
Contrairement à la cocaïne ou au crack, il n’y a pas d’effet de « descente » violent.
Quels sont les effets après la prise d’héroïne ?
Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de l’héroïne. Les effets de l’héroïne sont immédiats (en particulier avec l’injection) et procurent une sensation de détente, mieux-être et d’apaisement intense combiné à une impression de chaleur immédiate. Décrite souvent comme un « flash » de plaisir et d’extase, cette sensation dure en général 4 à 6 heures, voire 5 à 8 heures. L’héroïne étant un antidouleur très puissant, elle fait oublier la douleur physique et psychique, réduit l’anxiété momentanément, induit une somnolence, un ralentissement de la respiration et une diminution des réflexes. Contrairement à la cocaïne ou au crack, il n’y a pas d’effet de « descente » violent mais un retour à l’état normal qui peut être difficile à supporter et provoque l’envie de consommer à nouveau pour retrouver le bien être intense des effets.
Quels sont les effets secondaires de l’héroïne ?
Les effets secondaires apparaissent en général dès la première consommation d’héroïne et dépendent de la qualité du produit, de la coupe et du consommateur. Tout comme pour un autre morphinique, il s’agit principalement de nausées, de vomissements, de constipation, de démangeaisons, d’une sensation de bouche et de nez sec, et d’une diminution de l’appétit. Dans certains cas, ces effets vont jusqu’à un ralentissement du rythme cardiaque, et à forte dose un état de somnolence pouvant aller jusqu’au coma et à la mort. Lors d’une consommation régulière, l’héroïne perturbe le cycle menstruel, le sommeil, engendre des problèmes bucco-dentaires, fragilise les os (ostéoporose), et provoquer une malnutrition et des carences.
Quels sont les dangers de l’héroïne ?
L’héroïne est souvent considérée comme une drogue « dure » du fait des dangers de surdosage et d’overdose, potentiellement mortels. Ils peuvent survenir dès les premières consommations si l’usager n’est pas habitué à la consommation ou chez un usager déjà dépendant dont les doses augmentent brusquement. L’overdose, c’est-à-dire le coma potentiellement mortel, se produit lorsque la quantité injectée ou sniffée dépasse la limite tolérée par l’organisme. Les principaux symptômes devant alerter les secours immédiatement sont un resserrement intense de la pupille, une respiration anormalement lente, une pâleur, et un sommeil sans réaction aux stimulations extérieures. Les autres risques sont principalement liés à l’injection qui peut entraîner des complications infectieuses pouvant parfois mettre en danger la vie du consommateur. Il peut s’agir d’une infection de la peau, d’abcès, d’œdème, mais aussi de réaction allergique, de septicémie, d’endocardite, ou d’infection pulmonaire. L’injection et aussi un risque de transmission du VIH et d’hépatite B et C. Il ne faut pas oublier non plus que la dépendance, la tolérance et le coût élevé de l’héroïne entraînent souvent des risques de marginalisation sociale et de grande précarité. Avant même que cela n’arrive, il est possible de demander une prise en charge médicale pour limiter les effets du manque et éviter la rechute.
Quels sont les signes de dépendance à l’héroïne ?
Avec l’héroïne, la dépendance s’installe en général rapidement en quelques jours, voire en quelques semaines. Le consommateur ressent la nécessité d’augmenter les doses, d’abord en quantité, puis en fréquence pour retrouver les mêmes effets. En cas d’arrêt d’une consommation régulière, un syndrome de manque important apparaît. Il est habituellement très intense et douloureux, et peut durer parfois plus d’une semaine mais il ne constitue pas un risque mortel. Dans les heures qui suivent la disparition des effets, le consommateur se met à avoir un larmoiement, un écoulement nasal, il baille, se sent nauséeux, peut avoir des vomissements, des diarrhées, des crampes musculaires, des douleurs profondes des membres, des douleurs lombaires et abdominales, des sueurs, des frissons, et une sensation de chaud et de froid. Ses pupilles sont dilatées (contrairement à ce qu’il se produit lors de la consommation) et il ressent un sentiment de malaise et d’angoisse accompagnés d’une insomnie importante. La violence du manque est très souvent à l’origine d’une nouvelle consommation, alimentant ainsi la dépendance et l’obsession des pensées du consommateur. Les conséquences sur la vie personnelles et professionnelles sont en général rapides et peuvent mener à la précarité, à des difficultés financières, familiales et judiciaires.
Comment se défaire d’une addiction à l’héroïne ?
Pour aider les consommateurs dépendants à l’héroïne dans leur sevrage, un traitement de substitution est disponible depuis 1994 : la méthadone et la buprénorphine (Subutex®). Le but de ce traitement prescrit sur ordonnance est de limiter les symptômes de manque et la rechute à long terme. Il permet de vivre une vie normale et de traiter les envies de consommer. Pour la prescription et la délivrance du traitement, une prise en charge par un addictologue en libéral, à l’hôpital ou dans un CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) est préférable. Une psychothérapie et une prise en charge sociale sont aussi recommandées pour soigner cette addiction. Certaines thérapies comme la TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale) ont fait leur preuve dans ce type d’addition. Pour limiter les risques de transmission de maladies comme le VIH ou les hépatites B et C, des kits d’injection sont mis à disposition des usagers gratuitement dans les CSAPA, les CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues) et les pharmacies (et mêmes certains automates dans quelques villes). Il existe aussi des PES (Programmes d’échange de seringues) dans certaines villes et certaines pharmacies rendent parfois ce service.
Que faire en cas d’overdose ?
En cas d’overdose, il est essentiel d’appeler immédiatement les secours (le 15 ou le 112), puis d’utiliser un médicament à base de naloxone en injection ou en spray nasal. Ce médicament est un véritable antidote qui permet d’éliminer immédiatement l’héroïne et les risques mortels. Il est disponible dans les CSAPA ou les CAARUD en prévention à toute personne présentant un risque de surdosage aux opiacés. Si vous n’avez pas de médicaments à base de naloxone, appelez immédiatement les secours, puis faites un massage cardiaque et du bouche à bouche en les attendant.
Quel est le prix de l’héroïne ?
Le prix courant de détail du gramme d’héroïne se situait à 30 euros en 2021 contre 33 euros en 2020. « Les usagers ont accès actuellement à un produit moins cher et plus concentré en principe actif qu’il y a dix ans » soulignait l’OFDT fin 2022.
Sources
1999-2019 : les mutations des usages et de l’offre de drogues en France, OFDT, dispositif TREND, 2020
Drogues infos service 0800 23 13 13 (tous les jours de 8h à 2h, appel anonyme et gratuit).
[Mise à jour le 13 février 2023 à 11h25] La cocaïne est une drogue quise présente sous la forme d’une poudre blanche ou de cristaux extraits des feuilles (feuilles de coca) du cocaïer. Elle a un effet stimulant et énergisant et diminue les sensations de fatigue. Classée dans la catégorie des stupéfiants, elle peut entraîner très vite un phénomène de dépendance. En Europe -et en France– la cocaïne est le deuxième marché illicite derrière celui du cannabis, rappelle l’OFDT en décembre 2022.
Qu’est-ce que la cocaïne ?
La cocaïne est une drogue classée comme stupéfiant dont l’usage et la revente sont interdits par la loi française. La cocaïne pure est extraite de la feuille du cocaïer, une plante d’Amérique du Sud. Elle est produite en Amérique latine : en Colombie, Bolivie et au Pérou. Elle peut être diluée ou « coupée » avec d’autres substances. « Le crackest un mélange de cocaïne, de bicarbonate de soude et d’ammoniaque présenté sous forme de cristaux ou de petits cailloux » rappelle l’Office contre la drogue et le crime. La cocaïne est le plus souvent sniffée ou inhalée (par le nez) ou injectée (dans le sang), alors que le crack est fumé (pipe à crack).
La cocaïne en France
Le marché de la cocaïne en France s’est beaucoup développé depuis vingt ans, même s’il reste plus limité que celui du cannabis. Selon les données publiées par l’OFDT :
600 000 personnes consomment de la cocaïne en France (derniers chiffres 2017)
en 2021, avec 26,5 tonnes de cocaïne ont été saisies en France (niveau record)
en 2021 le prix courant de détail de la cocaïne consommée en France s’élevait à 66 euros le gramme
Comment est consommée la cocaïne ?
La cocaïne est extraite des feuilles du cocaïer, arbuste cultivé en Amérique du Sud. Elle se présente sous deux formes :
Une forme chlorhydrate (poudre blanche) obtenue à partir de la feuille de coca, destinée à être consommée par voie intranasale (sniff) ou par voie intraveineuse (injection) ;
Une forme base (cailloux, galettes) appelée crack ou free base, obtenue après adjonction de bicarbonate de soude ou d’ammoniaque au chlorhydrate de cocaïne et destinée à être inhalée (fumée).
La voie de consommation la plus fréquente est la voie intranasale. C’est pratiquement la seule en milieu festif. C’est également la plus fréquente en population générale.
Quels sont les effets immédiats de la prise de cocaïne ?
Les effets varient selon le consommateur, le contexte de consommation, la quantité et la qualité de la cocaïne. Dans les premières minutes, la prise de cocaïne entraîne :
l’accélération de la respiration
l’augmentation de la fréquence cardiaque
l’élévation de la température corporelle
une excitation
un sentiment de toute puissance intellectuelle et physique.
un excès de confiance
un regain d’énergie
l’impression d’être plus lucide
la cocaïne stimule aussi le désir sexuel
Quels effets en phase de descente ?
Quand les effets disparaissent, une phase de descente désagréable ou « crash » survient. Progressivement, le consommateur est fatigué, abattu, triste, anxieux, irritable. Il y a une inversion del’humeur. Cet état peut durer 1 à 2 jours lors d’un usage occasionnel ou à faible dose, et 1 à 5 jours lors d’un usage répété ou à forte dose. Pour l’éviter, certains consommateurs n’hésitent pas à prendre des médicaments anxiolytiques ou de l’alcool, renforçant ainsi le risque de polyconsommation et de dépendance à d’autres produits.
Quels sont les effets de la cocaïne sur la peau ?
Les effets de la cocaïne sur la peau concernent les complications survenant au site d’injection. Principalement d’origine infectieuse, elles peuvent être aiguës, survenant en moyenne dans les 48 à 72 heures suivant l’injection (abcès, ulcérations), ou tardives, survenant au-delà de ce délai (hyperpigmentation locale, cicatrices).
La cocaïne est-elle laxative ?
La cocaïne est souvent coupée à l’aide de laxatifs, provoquant ainsi des diarrhées, même si elle n’est pas laxative elle-même. Elle a plutôt tendance à anesthésier l’appareil digestif et la personne ne ressent plus la faim.
Quels sont les effets de la cocaïne sur les yeux ?
La cocaïne provoque unedilatation des pupilles à cause d’un retard ou d’un manque de réaction des pupilles face à la lumière. Ces symptômes peuvent durer plus longtemps que les effets subjectifs de la substance : de plusieurs heures à deux jours. Ils peuvent également entraîner une sensibilité augmentée au niveau de la vision.
Quels sont les effets de la cocaïne sur les dents ?
La cocaïne a un effet anesthésiant. Lorsqu’elle est appliquée sur les muqueuses buccales, elle peut diminuer la sensibilité gustative dans l’ordre amer, sucré, salé et acide et augmenter le risque de caries dentaires. Appliquée sur la gencive, elle engendre une inflammation de cette dernière qui devient rouge, peut saigner, voire s’ulcérer (sorte d’aphte) et nécroser. Répétées dans le temps, ces applications peuvent conduire à une lésion de l’os sous-jacent. Il s’agit du même processus lorsqu’elle est sniffée, entraînant ainsi une simple irritation de la muqueuse nasale pouvant aller jusqu’à une perforation nasopalatine, c’est-à-dire la formation d’une ouverture entre le nez et le palais (plafond buccal). Cette voie de communication conduit les sécrétions nasales à s’écouler directement dans la cavité buccale et inversement, toute substance ingérée pourra rejoindre les fosses nasales. La cocaïne peut aussi favoriser le grincement des dents (bruxisme) ce qui génère, à terme, une usure des dents ou des fractures de dents déjà cariées. D’autre part, des usures au collet des dents peuvent découler de la consommation de cocaïne et particulièrement de crack soit par son application au contact des dents, soit par les brossages intempestifs très vigoureux décrits lors des situations de manque ou lors des hallucinations sensorielles de type fourmillement.
Quels sont les effets de la cocaïne sur le cerveau ?
La consommation prolongée de cocaïne peut induire une réduction de volume de certaines zones du cerveau, pouvant persister plusieurs semaines après le sevrage. Elles se traduisent par des troubles de l’attention et des fonctions exécutives, surtout chez les consommateurs réguliers, des troubles de l’inhibition, du jugement et des difficultés à prendre des décisions. Ces symptômes correspondent à une sorte de vieillissement prématuré du cerveau, mais sont en principe réversibles avec l’abstinence. Elle peut aussi entraîner des AVC ou de multiples micro-AVC, y compris chez des sujets jeunes sans malformations vasculaires préexistantes. Elle peut également entraîner des hémorragies cérébrales, des maux de tête et des crises convulsives dans les 90 minutes suivant la consommation.
Quels sont les effets de la cocaïne sur le coeur ?
La consommation de cocaïne fragilise le cœur et augmente le risque cardiovasculaire à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation, la quantité ou la qualité. Elle augmente la pression artérielle, provoque des troubles du rythme cardiaque (battements irréguliers ou très rapides), et augmente le risque d’infarctus du myocarde (en particulier lors d’une consommation concomitante d’alcool). Les usages réguliers peuvent provoquer une atteinte durable du muscle cardiaque (cardiomyopathie) et le rétrécissement des vaisseaux sanguins (vasoconstriction) qui oblige le cœur à pomper davantage et peut entraîner une fatigue cardiaque. A long terme, il existe un risque d’insuffisance cardiaque.
Combien de temps durent les effets de la cocaïne ?
Les effets de la cocaïne ne durent pas très longtemps.
Lorsqu’elle est sniffée, la cocaïne passe dans le sang en 2 à 3 minutes. Les effets peuvent durer jusqu’à une heure.
Lorsqu’elle est injectée, le passage dans le sang est immédiat et l’effet maximal est atteint en 10 minutes et dure 30 minutes.
Lorsqu’elle est ingérée par voie orale, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang. Les effets peuvent durer jusqu’à deux heures.
Quels sont les dangers de la cocaine ?
La cocaïne est à l’origine d’effets secondaires fréquents, en lien le plus souvent avec les produits de coupage d’origine douteuse.
► Lors d’un usage occasionnel ou à faible dose, elle provoque une diminution voire une perte d’appétit, parfois recherchée par les consommateurs qui souhaitent perdre du poids. Elle peut aussi diminuer la sensation de soif et augmenter la température corporelle, risquant de provoquer une déshydratation, surtout si elle est associée à une consommation d’alcool.
► L’excitation, l’hyperactivité et l’agitation qu’elle provoque peuvent être à l’origine d’une insomnie et d’un épuisement physique. La dilatation des pupilles, la bouche sèche, un langage précipité, une mauvaise coordination des mouvements, et des sautes d’humeur permettent souvent de repérer les consommateurs.
► Les effets stimulants sur la libido initialement recherchés disparaissent à forte dose et peuvent même provoquer des troubles de l’érection.
► Une accélération importante du rythme cardiaque et une douleur thoracique doivent faire consulter en urgence un médecin à cause du risque de crise cardiaque (souvent lié à la consommation concomitante d’alcool).
► Si la consommation est répétée ou à forte dose, des idées paranoïaques avec un sentiment de persécution et de mégalomanie peuvent apparaître, ainsi que des crises d’angoisse intenses. Dans certains cas, la cocaïne provoque des illusions sensorielles pouvant aller jusqu’à des hallucinations olfactives et tactiles, à la confusion mentale et au délire. La température corporelle peut aussi augmenter au point de déclencher de la fièvre avec des tremblements. Tous ces effets secondaires nécessitent une prise en charge médicale en urgence car ils peuvent mettre en danger la vie du consommateur.
Au bout de combien de temps devient-on dépendant à la cocaïne ?
La dépendance à la cocaïne peut s’installer rapidement, seulement après quelques consommations. Elle ne dépend pas de la quantité ou de la qualité du produit, mais plutôt de l’état du consommateur, de son environnement et des effets qu’il ressent lorsqu’il consomme. Elle se traduit par une impulsion irrésistible de consommer à nouveau, appelée « craving« . Cet état est favorisé par la faible durée des effets de la cocaïne et l’état dépressif qui suit les prises. Les symptômes de sevrage à l’arrêt sont aussi un signe de dépendance. Ils apparaissent généralement 2 à 4 jours après l’arrêt de la consommation et peuvent durer jusqu’à 10 semaines. Le consommateur ressent :
une grande fatigue voire un épuisement,
de l’anxiété,
des troubles du sommeil.
une perte de contrôle
Ces méfaits le poussent à augmenter les doses ou reprendre de la cocaïne pour se sentir mieux. Le cercle vicieux s’installe. Les conséquences sur sa vie personnelle et professionnelle s’installent : problèmes financiers, de couple, absentéisme au travail, précarités, conflits ou problèmes judiciaires par exemple. Si des symptômes de dépendance apparaissent, l’aide d’un professionnel de sante devient nécessaire.
Quels sont les traitements pour ne plus être accro à la cocaïne ?
Lorsque la dépendance s’installe, une prise en charge par un addictologue est recommandée, que ce soit en libéral, à l’hôpital ou dans un CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Aucun traitement spécifique à l’addiction à la cocaïne n’est à ce jour disponible. Un anxiolytique est souvent prescrit pour limiter les symptômes de sevrage. Par la suite, plusieurs pistes sont à l’étude comme le méthylphénidate, le modafinil, le baclofène, la gabapentine, l’aripiprazole ou la N-acétylcystéine sont parfois utilisés. Un suivi psychologique est toujours conseillé.
Quel est le prix de la cocaïne ?
En 2021, le prix courant de détail de la cocaïne consommée en France s’élevait à 66 euros le gramme, contre 65 euros en 2020, 71 euros en 2018 et 110 euros en 2000.
Sources
1999-2019 : les mutations des usages et de l’offre de drogues en France, OFDT, dispositif TREND, 2020.
Office contre la drogue et le crime Nations Unies, Cocaïne, 26 juin 2005
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[Mis à jour le 13 février 2023 à 9h39] L’expression « pronostic vital engagé » indique qu’il y a un risque pour la personne de perdre la vie. L’état du patient est donc critique. Ce terme est généralement employé dans les situations d’urgence comme un accident de la route ou une agression. Ce fut notamment le cas lors de l’accident de la route de Pierre Palmade le 10 février 2023 qui a eu lieu au niveau de la commune de Villiers-en-Bière en Seine-et-Marne. L’AFP avait indiqué, à la suite de l’accident, que le pronostic de l’acteur était engagé, avant que BMF-TV informe que l’humoriste-acteur était « conscient ». Le pronostic de 3 autres victimes impliquées dans cet accident de voiture est également engagé. Comment qualifier un pronostic ? Comment savoir si le pronostic vital est engagé ? C’est quoi un pronostic réservé ?
On dit que le pronostic vital d’une personne est engagé si elle est dans un état critique et si elle a des risques de succomber. « C’est un discours d’hospitalier de médecin du SAMU ou de médecin urgentiste qui communique avec les médias » souligne le Dr Pascal Douek, médecin généraliste, nutritionniste et médecin du sport. « Ce terme est employé lorsqu’une situation médicale est non stable sur le plan médical, que les constantes vitales ne sont pas stabilisées, que le bilan des lésions n’est pas effectué et que la situation peut évoluer à tout moment » indique le médecin. En cas de pronostic vital engagé, la personne concernée est emmenée en réanimation ou au bloc opératoire si une intervention doit être réalisée en urgence.
C’est quoi un pronostic vital réservé ?
Le terme « pronostic vital réservé » est identique au « pronostic vital engagé ». C’est d’ailleurs ce terme médical qui est plutôt employé par les urgentistes lorsqu’ils ne peuvent pas se prononcer sur la survie du patient. « Le terme pronostic vital réservé est un mot nouveau associé à l’urgence vitale et employé par les médias » souligne le médecin.
C’est quoi un pronostic vital non engagé ?
Le terme pronostic vital est employé lorsque la vie n’est pas en danger. « On est alors dans une situation dans laquelle les fonctions vitales sont non touchées ou sont contrôlées » précise le Dr Pascal Douek.
Dans quel cas le pronostic vital est-il engagé ?
Le pronostic vital est engagé lorsque la personne est entre la vie et la mort et que les médecins ne peuvent pas se prononcer sur la survie d’un patient. « C’est un terme employé plutôt dans les situations d’urgence après un attentat, une agression, un accident de la route » précise le Dr Pascal Douek. « Le pronostic vital engagé est aussi un corollaire des soins palliatifs en cas de maladie mais c’est un terme moins employé que dans les situations d’urgence » explique le médecin.
Combien de temps reste-t-il au patient lorsque son pronostic vital est engagé ?
Le pronostic vital reste engagé tant que les médecins n’ont pas pu stabiliser les fonctions vitales (assurées par le cœur, les poumons, le foie, les reins, le cerveau) et faire une évaluation des lésions. « Cette évaluation des lésions est faite à l’hôpital » précise le médecin. Le pronostic vital peut rester engagé plusieurs heures voire plusieurs jours.« Le pronostic vital n’est plus engagé lorsqu’une chirurgie ou un traitement en réanimation a permis de contrôler les fonctions vitales ou lorsque que les médecins ont une compréhension précise des dégâts corporels qui ont été faits et que ceux-ci peuvent être réparés » explique le Dr Pascal Douek.
« Pronostic vital engagé » ne veut pas dire que la personne va mourir.
C’est quoi un pronostic vital engagé à court terme (soins palliatifs) ?
Le terme « pronostic vital engagé à court terme » est utilisé lorsque la fin de vie peut arriver à tout moment, lorsqu’une personne est en phase terminale d’une maladie comme un cancer. « Les médecins ne savent jamais combien de temps cela va durer » souligne le médecin. Une personne atteinte d’une affection grave et incurable et dont le pronostic vital est engagé à court terme présentant une souffrance réfractaire aux traitements peut bénéficier d’une sédation profonde et continue, maintenue jusqu’au décès.
L’évolution d’un pronostic vital engagé peut-elle encore être favorable ?
« Pronostic vital engagé » ne veut pas dire que la personne va mourir. La situation peut évoluer vers le décès mais aussi heureusement vers un pronostic vital qui n’est plus engagé. « Cela va par exemple être le cas lorsqu’une chirurgie a permis de stopper une hémorragie massive ou que l’on a réussi à maîtriser une fonction cardiaque ou cérébrale fortement altérée » explique le Dr Pascal Douek.
Merci au Dr Pascal Douek, médecin généraliste, nutritionniste et médecin du sport, auteur de « Le grand livre des secrets de la longévité », Editions Leduc.s, 2018 et de « Le cannabis médical, une nouvelle chance – Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? », Editions Solar, 2020.
L’épilepsie concerne 650 000 personnes en France dont 100 000 enfants. Parmi eux, Lucas, 15 ans, élève de 4ème au collège Toul Ar C’hoat, établissement spécialisé dans l’accueil et l’accompagnement des enfants épileptiques, basé à Châteaulin dans le Finistère (29). Lucas est atteint d’épilepsie depuis sa naissance« mais les crises ont commencé quand j’avais 3 ans« me raconte-t-il au début de notre entretien. Aujourd’hui, il en a une à deux par mois « plutôt au réveil ». « Parfois je les sens venir, tout mon corps tremble, parfois ce n’est qu’une partie, comme mes jambes, qui tremblent ». En revanche, « Lucas n’a pas d’absences » précise Gwen Garo, sa monitrice-éducatrice, assise à ses côtés. Les « absences » épileptiques correspondent à une perte de conscience très courte (quelques secondes) où le patient arrête son activité et la reprend là où il en était quand l’absence prend fin.
« Souvent les épileptiques passent pour des paresseux »
Lucas est arrivé à Toul Ar C’hoat en classe de 6ème, sur décision de ses parents. Il les retrouve tous les 15 jours quand il rentre chez lui dans l’Eure, en Normandie. Une séparation difficile mais « c’est une chance de venir à l’Internat » explique le jeune garçon. « On est beaucoup moins nombreux en cours que si j’étais dans un collège classique. Les cours sont plus faciles à suivre parce que les profs prennent le temps de nous expliquer. » Ces enseignants sont spécifiquement formés pour les accompagner : « Souvent les épileptiques passent pour des paresseux (dans les établissement classiques, ndlr) alors qu’ils ne le sont pas, défend Gwen Garo. Quand ils ont des absences, ils loupent pleins d’informations sans forcément ressentir ces absences ou leurs crises, c’est difficile pour eux. Ils ont aussi beaucoup de troubles dysassociés. » A Toul Ar C’hoat, les enfants peuvent « se poser, souffler, reprendre les bases de l’enseignement puis reprendre leur scolarité dans un cycle classique, après le collège par exemple » poursuit-elle. Les enfants restent en moyenne 2 ans et demi dans l’institut. Ils sont entourés d’une équipe de professionnels : neurologue, neuropédiatres, éducateurs, orthophoniste, psychomotricienne, psychologue… « Ça me rassure d’être là, il n’y a pas le regard des autres » lance Lucas. Un regard pas toujours bienveillant sur une maladie associée à de nombreux préjugés.
« On a toujours le même cliché de la crise d’épilepsie qui fait peur alors que l’épilepsie ce n’est pas que la crise où on tombe par terre » argue-t-il. « Il faut que le regard change sur l’épilepsie, confirme Gwen Garo. J’ai commencé à travailler à Toul Ar C’hoat il y a une petite douzaine d’années, quand je disais que j’avais trouvé ce poste, on me disait « Oh avec les débiles ? ». L’épilepsie est une maladie qui est mal connue, une maladie dont on ne parle pas pourtant tout le monde connait quelqu’un qui en est touché. » Outre les regards, certains enfants atteints d’épilepsie subissent aussi du harcèlement. « Moi je n’ai pas eu d’ennuis à l’école (primaire, ndlr), je ne me suis pas fait harceler » m’informe spontanément Lucas. « En primaire, le harcèlement est plus rare. Mais la plupart des jeunes qui arrivent vers 13-14 ans ont subi du harcèlement à l’école, rebondit la monitrice-éducatrice. Ici, ils sont tous solidaires, si par exemple l’un d’eux fait une crise d’épilepsie. »
Reprendre confiance en soi, accepter le regard des autres, stabiliser sa maladie, se remettre à niveau sur le plan scolaire sont les enjeux moteurs de Toul Ar C’hoat. Pour Lucas, l’enjeu est « qu’un jour l’épilepsie soit plus connue pour donner la chance aux autres épileptiques d’être soignés et de pouvoir peut-être venir à Toul Ar C’hoat pour se sentir mieux. S’ils ont cette chance, il faut la prendre ».
Merci à Lucas et à Gwen Garo pour leurs témoignages recueillis le 6 février 2023. Institut Toul Ar C’Hoat : ITEP spécialisé épilepsie. Route de Toul Ar C’hoat. 29150 Châteaulin. 02 98 86 02 02.
Le virus de la grippe A (H5N1) décime de plus en plus d’oiseaux sauvages et domestiques dans le monde. « La situation est exceptionnelle en France de par son ampleur et la période où les détections ont cours. La situation sanitaire au regard de l’influenza aviaire hautement pathogène [grippe A H5N1 chez les oiseaux] en France s’est détériorée depuis le mois d’août 2022 » peut-on lire sur le site du ministère de l’Agriculture le 10 février 2023. Le virus a également contaminé des mammifères dont un chat fin janvier en France (Deux-Sèvres) rapporte Franceinfo, ce qui inquiète les scientifiques. « Si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’Homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme » indique l’Institut Pasteur. « La grippe A H5N1 inquiète particulièrement car il s’agit d’un virus grippal avec un taux de létalité [chez les animaux, ndlr] très élevé (autour de 50 %) » a rappelé l’épidémiologiste Arnaud Fontanet à nos confrères du Parisien le 10 février. « Une des caractéristiques de H5N1 est sa forte capacité de mutation mais aussi de se mélanger avec d’autres virus grippaux pour aboutir à de nouveaux virus, potentiellement plus contagieux, voire plus virulents » avertit Yannick Simonin, maître de conférences en virologie à l’université de Montpellier, interrogé par Le Parisien. « A l’heure actuelle, les très rares cas de transmission entre humains du virus H5N1 sont restés épisodiques. Cependant, la menace est toujours réelle : la propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine » alerte l’Institut Pasteur. C’est quoi la grippe A H5N1 ?
C’est quoi la grippe A H5N1 ?
On parle de grippe A H5N1 mais on devrait en réalité parler d’influenza aviaire A H5N1. « L’influenza aviaire est une maladie avant tout animale, infectieuse, très contagieuse, causée par des virus Influenza de type A, qui peuvent infecter de très nombreuses espèces d’oiseaux domestiques et sauvages » définit l’ANSES. Selon leurs caractéristiques de virulence, les virus de l’influenza aviaire sont classés en deux catégories :
► Les virus faiblement pathogènes (IAFP)
► Les virus hautement pathogènes (IAHP)
Pour ces derniers, il s’agit alors de virus de sous-types H5 ou H7. Lorsque l’infection est due à un virus IAHP, chez une espèce sensible, la maladie a été aussi appelée « peste aviaire », « grippe » aviaire (terme à réserver à la maladie humaine provoquée par les virus d’origine aviaire) ou « grippe du poulet ». Les virus grippaux du type A sont les plus importants en termes de santé publique car ils peuvent entraîner une pandémie de grippe chez l’humain. Quelques sous-types de virus de l’Influenza aviaire, principalement les virus H5N1 HP, H5N6 HP, H7N9 FP et HP, ou H9N2 FP présents en Asie ou au Moyen-Orient, peuvent, en de rares occasions, causer des maladies graves voire mortelles chez l’Homme.
Origine et apparition du virus H5N1
Le virus de l’influenza A H5N1 a été détecté pour la première fois sur une oie domestique dans la province de Guangdong en Chine du sud en 1996. Un an après, une épidémie de H5N1 s’est produite chez la volaille domestique à Hong Kong qui a infecté 18 humains et provoqué la mort de 6 personnes. Cette maladie virale est à nouveau repérée en 2003 chez les volailles d’abord en Asie puis en Europe et en Afrique, touchant les espèces animales puis des centaines de cas humains, provoquant de nombreux décès. Le sous-type H5N1 a été responsable des épidémies dans les élevages français en 2021-2022 et 2022-2023.
Aucun cas chez l’homme n’a été signalé en France à date. Mais le virus H5N1 a contaminé un chat fin janvier 2023en France (Deux-Sèvres).
Epidémie H5N1 : en quelles années ?
► 1997. Une première épidémie du virus de l’influenza H5N1 cause l’abattage de plus de 1,5 millions de poulets et la mort de 6 personnes à Hong Kong.
► Février 2003. 2 décès liés au virus de l’influenza H5N1 sont rapportés à Hong Kong.
► Début 2004. Des vagues épidémiques du H5N1 en Asie de l’Est et du Sud-Est provoquent l’abattage d’au moins 45 millions de volailles et 35 cas chez l’homme dont 24 décès.
► Octobre 2003. Le virus H5N1 est détecté pour la première fois en Europe (Belgique) chez deux aigles montagnards venus de Thaïlande par contrebande. L’influenza cause la mort de 41 tigres dans un zoo en Thaïlande nourris de carcasses de poulets.
► Mai 2005. Plus de 6000 oiseaux d’eau de la Réserve Nationale naturelle du lac Qinghai dans le Nord-Ouest de la Chine périssent à cause du virus H5N1.
► Janvier-Février 2006. Des premiers cas humains de H5N1 sont détectés à l’extérieur de l’Asie en Turquie et en Irak.
► Juin-Juillet 2007. Le virus est détecté sur plus de 200 oiseaux sauvages morts en République Tchèque, France et Allemagne avec des épidémies en parallèle dans les élevages de volailles en République Tchèque et Allemagne.
Comment se fait la transmission du virus H5N1 chez l’homme ?
« Comme tous les virus, l’Influenzavirus A est un parasite qui doit infecter une cellule hôte pour se multiplier. Chez les oiseaux, les cellules hôtes de l’Influenzavirus sont essentiellement les cellules du tractus digestif tandis que chez les mammifères ce sont principalement les cellules du tractus respiratoire« indique le portail pédagogique de l’Académie de Toulouse. Le virus de l’influenza aviaire H5N1 est une maladie à potentiel zoonotique c’est-à-dire qu’il peut se transmettre à l’être humain. Le principal facteur de risque de transmission à l’homme est associé au contact direct ou indirect avec des volailles contaminées, vivantes ou décédées. « Quelques cas humains de grippe A(H5N1) ont été liés à la consommation de plats préparés avec du sang de volaille cru contaminé » précise l’OMS.
Quels sont les symptômes de la grippe H5N1 ?
L’influenza H5N1 est généralement asymptomatique chez l’oiseau sauvage mais entraîne une mortalité extrêmement élevée dans les élevages industriels. Chez l’homme, le virus de l’influenza aviaire H5N1 peut causer :
une conjonctivite
une encéphalite
des infections des voies respiratoires supérieures (fièvre et toux)
des expectorations pouvant évoluer vers une pneumonie grave
un syndrome de détresse respiratoire aigu
un choc septique
des symptômes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée)
le décès
Quelle est la durée d’incubation ?
« Pour les infections à virus grippal aviaire A(H5N1) chez l’homme, les données actuelles indiquent que la période d’incubation est de 2 à 5 jours en moyenne et peut atteindre 17 jours » souligne l’OMS.
Quels sont les risques de la grippe A H5N1 ?
Notre système immunitaire n’est pas protégé contre l’influenza aviaire H5N1 puisqu’il ne reconnait pas ce sous-type (différent des épidémies grippales classiques). « Ceci est en faveur d’une pandémie, une dissémination rapide et mondiale du virus » signale l’Institut Pasteur. « Le sous-type H5N1 a une grande capacité à muter au cours du temps, mais aussi à échanger ses gènes avec des virus grippaux appartenant à d’autres sous-types infectants d’autres espèces » ajoute l’Institut. « La grippe A H5N1 inquiète particulièrement car il s’agit d’un virus grippal avec un taux de létalité très élevé (autour de 50 %) » a rappelé Arnaud Fontanet le 10 février 2023. « Depuis l’émergence initiale du virus H5N1, il y a sans doute eu un va-et-vient entre les oiseaux domestiques et sauvages, qui a entrainé l’apparition de formes plus sévères et plus contagieuses du virus » confirme Jean-Luc Guérin, directeur d’unité à l’INRAE et spécialiste de cette influenza aviaire H5N1 interrogé par Franceinfo le 8 février.
Existe-t-il un vaccin contre la grippe H5N1 ?
Il n’existe pas de vaccin contre le virus H5N1. « Il existe deux antiviraux efficaces contre les virus grippaux ou aviaires. Ils peuvent être utilisés en traitement curatif ou préventif. Dans le contexte pandémique, ces antiviraux sont utilisés avant tout pour protéger le personnel de santé et les professions dont le maintient de l’activité est indispensable pour assurer le fonctionnement des structures nationales » note l’Institut Pasteur.
Sources :
– Influenza aviaire : la situation en France, 10 février 2023, Ministère de l’Agriculture
– Influenza aviaire : Maladie animale potentiellement zoonotique à transmission essentiellement non alimentaire, ANSES
– Grippe aviaire et autres grippes zoonotiques, janvier 2018, OMS
– Influenza aviaire et le virus H5N1, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
– Grippe Aviaire, Institut Pasteur
– La grippe aviaire, Portail pédagogique de l’Académie de Toulouse
– L’influenza aviaire en 11 questions, 9 février 2021, ANSES
Actuellement en France, plusieurs traitements sont disponibles pour la prise en charge des personnes à haut risque de forme grave de la maladie Covid-19. « Les recommandations de prise en charge évoluent selon la nature des variants qui circulent » rappelle l’Agence du médicament le 8 février 2023 dans un point d’information sur les traitements toujours recommandés et ceux à ne plus utiliser. Quels traitements pour les formes bénignes de Covid ? Plus graves ? A qui se destine le Paxlovid ? Les anticorps monoclonaux sont-ils toujours recommandés ?
Quels sont les médicaments utilisés en cas de Covid en 2023 ?
► Pour soigner le Covid chez les patients non oxygénorequérants à risque élevé d’évolution vers une forme sévère de Covid-19 :
Paxlovid (nirmatrelvir PF-07321332 / ritonavir) en première intention ;
Veklury (remdesivir) en deuxième intention en cas de contre-indication formelle à Paxlovid, et en l’absence de contre-indication notamment rénale ;
Les anticorps monoclonaux Evusheld et Ronapreve ne sont pas recommandés dans le contexte épidémique actuel. La place de Xevudy dans cette indication reste à déterminer sur la base d’une évaluation en cours de son activité antivirale sur les sous-lignages dominants. ► En pré-exposition : Ronapreve ne doit plus être utilisé dans cette indication depuis l’émergence du variant Omicron. Evusheld n’est également plus recommandé compte tenu du niveau de circulation du sous lignage BQ.1.1 sur le territoire.
C’est quoi le Paxlovid ?
Le laboratoire pharmaceutique Pfizer a mis au point un traitement antiviral spécialement conçu pour être administré dès les premiers signes d’infection du Covid. Il s’agit du médicament baptisé Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) autorisé en France en janvier 2022. L’agence du médicament a rappelé en février 2023 le risque « important d’interactions médicamenteuses avec Paxlovid » et recommandé de consulter systématiquement le résumé des caractéristiques du produit de Paxlovid, ainsi que les recommandations de la SFPT.
Quels sont les traitements du Covid-19 à la maison ?
Les patients Covid-19 présentant une forme simple ou modérée sont pris en charge en ville avec des médicaments comme du paracétamol contre la fièvre et les courbatures par exemple.
► Le paracétamol (Doliprane) permet de faire baisser la fièvre et calme les éventuelles douleurs musculaires. Il n’a toutefois aucune propriété antivirale. Noter qu’il est recommandé, pour un adulte, de ne pas consommer plus de trois grammes de paracétamol par jour, de ne pas dépasser plus de 1 gramme par prise et d’espacer les prises d’au moins 4 heures.
► En cas de facteurs de risques de forme grave, le médecin peut prescrire un oxymètre de pouls (ou saturomètre) pour une surveillance renforcée à domicile. Exceptionnellement, une oxygénothérapiepourra être mise en place au domicile des patients atteints de la Covid-19 dans le cadre d’une équipe pluriprofessionnelle de premier recours en lien avec une équipe hospitalière de référence (pneumologie, maladies infectieuses, soins cr ?2023itiques, …) et le SAMU.
C’est quoi les anticorps monoclonaux ?
Les anticorps monoclonaux sont des traitements « fabriquer en laboratoire spécifiquement pour bloquer la protéine Spyke, à partir d’anticorps de patients qui ont guéri » explique Mathieu Molimard. Trois anticorps monoclonaux ont été autorisés en France pendant l’épidémie de Covid-19 : Evusheld (AstraZeneca), Ronapreve (Roche), Xevudy (GSK).
Quels sont les traitements du Covid long ?
Les traitements actuels d’une forme longue de Covid sont essentiellement symptomatiques :
Une bonne hygiène de vie (alimentation équilibrée, sommeil suffisant…) contre la fatigue
De la kinésithérapie pour mettre en place une reprise d’activité progressive et adaptée en fonction de l’essoufflement, réapprendre à respirer tranquillement en cas d’hyperventilation.
Consulter un médecin ORL pour une rééducation olfactive en cas de perte de l’odorat.
Faire une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et si nécessaire psychiatrique pour mieux prendre en charge l’impact psychologique du Covid long.
Pas de régime alimentaire d’exclusion, de vitamines et suppléments en vente libre.
La HAS ne recommande pas davantage les approches de médecine alternative (acupuncture, auriculothérapie, ostéopathie…), qui n’ont pas été évaluées dans ce contexte.
Les antibiotiques ont-ils un intérêt si on a le Covid ?
Les antibiotiques agissent contre les bactéries, et uniquement contre les bactéries. Ils sont donc totalement inefficaces pour soigner une infection au Covid-19, une maladie virale et non bactérienne. En novembre 2020, l’OMS rappelait que « la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est causée par un virus, pas par une bactérie. Le virus à l’origine de la COVID-19 appartient à la famille des Coronaviridae. Les antibiotiques ne fonctionnent pas contre les virus.(…) Le SARS-Cov-2 est un virus et, par conséquent, les antibiotiques ne doivent pas être utilisés comme moyen de prévention ou de traitement. Cependant, si vous êtes hospitalisé pour la COVID-19, vous pouvez recevoir des antibiotiques car une co-infection bactérienne est possible. »
Sources :
Point sur l’utilisation des traitements contre le Covid-19. ANSM, mis à jour le 9 février 2023.
Covid-19 : Point sur la prise en charge des patients en ambulatoire. 18 janvier 2022. HAS
Propos recueillis de Mathieu Mollimard en octobre 2021.