Sélectionner une page
Porphyrie : symptômes, diagnostic, quel traitement ?

Porphyrie : symptômes, diagnostic, quel traitement ?

Définition : qu’appelle-t-on une porphyrie ?

Les porphyries sont des maladies génétiques rares qui se manifestent par la présence dans l’organisme de molécules précurseurs de l’hème, retrouvées dans les urines, le sang et les selles. « Les porphyries sont classifiées de deux manières différentes : une première classification sépare les porphyries en fonction du lieu d’accumulation initial des molécules, on parle alors de porphyries hépatiques (ou porphyries du foie) ou de porphyries érythropoïétiques (porphyries de la moelle osseuse) ; une autre classification sépare les porphyries en fonctions des symptômes : porphyries à expression cutanées et porphyries provoquant des crises douloureuses abdominales. Parmi ces dernières, certaines sont dites mixtes et peuvent donc également donner des symptômes cutanés », explique un médecin du Centre de Référence Maladies Rares Porphyries, qui souhaite rester anonyme

Quelles sont les causes d’une porphyrie cutanée ?

Cette maladie est due à un déficit partiel de l’activité d’une enzyme appelée Uroporphyrinogène décarboxylase (UROD). Ceci conduit à une accumulation de porphyrines dans le foie qui passent ensuite dans le sang puis dans la peau. « Ces porphyrines réagissent à l’exposition à la lumière », indique l’expert. Les symptômes cutanés commencent habituellement pendant la vie adulte d’où le terme « tardive » que l’on rencontre parfois. « On retrouve le plus souvent des facteurs déclenchant tels que la consommation régulière d’alcool, une surcharge en gras dans le foie, des infections virales du foie (hépatite C notamment) et le traitement par les œstrogènes. On retrouve parfois une altération génétique favorisant la survenue de la pathologie« , ajoute l’expert.

Quelles sont les causes d’une porphyrie aigue intermittente ?

C’est la forme la plus courante de porphyrie hépatique aiguë. Elle est due à une carence en enzyme porphobilinogène désaminase (appelée également hydroxyméthylbilane synthase), qui provoque une accumulation des précurseurs des porphyrines acide delta-aminolévulinique (ALA) et porphobilinogène (PBG) dans le foie.

Quels sont les symptômes d’une crise de porphyrie ?

Tout dépend de sa localisation. « Le symptôme principal d’une crise de porphyrie hépatique aiguë est la survenue de douleurs abdominales intenses, de durée prolongée (plusieurs jours), en contine » précise l’expert du centre. D’autres symptômes peuvent se manifester en fonction du type de porphyrie :

  • Des nausées et des vomissements, une constipation
  • Une atteinte nerveuse à type de paralysie transitoire ou de troubles sensitifs ;
  • Des troubles psychiatriques passagers dans certaines porphyries aiguës.
  • On retrouve fréquemment des urines de couleur porto, après exposition à la lumière.

Diagnostic : comment détecter une porphyrie ?

Le diagnostic de la porphyrie se fait par le biais d’une analyse d’urines (pour les porphyries responsables de crises de porphyries) ou d’une analyse de sang (pour les porphyries à expression cutanée). Il s’agit d’y détecter la présence de porphyrines ou de leurs précurseurs.

Quel traitement pour soigner une porphyrie ?

Il n’existe aucun traitement curatif. Mais il est possible de traiter les différents symptômes. En cas de crise importante, des antalgiques associés à un apport par voie intraveineuse de glucose sont préconisés dans certaines formes de porphyrie aiguë. Généralement, la crise aiguë disparaît spontanément en quelques jours. Certains symptômes peuvent néanmoins persister longtemps après la fin de la maladie. Un traitement de ceux-ci est alors nécessaire. « Toutefois, dans les formes sévères, un traitement préventif des crises est maintenant disponible« , précise notre expert.
En cas de porphyrie cutanée, il est possible de mettre en place un traitement qui favorise l’excrétion des porphyrines en excès et des médicaments qui réduisent la sensibilité cutanée.

Merci Centre de Référence Maladies Rares Porphyries.


Source : JDF Santé

Excision : causes, femme, dans quels pays ?

Excision : causes, femme, dans quels pays ?

Définition : qu’est ce qu’une excision ?

Au sens général du terme, une excision est le retrait d’une ou plusieurs parties de tissus organiques, généralement lors d’une intervention chirurgicale. On peut ainsi parler d’excision d’une tumeur cancéreuse, par exemple. Mais le terme d’excision est également utilisé pour désigner plus spécifiquement l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs (les grandes lèvres, les petites lèvres et le clitoris). Cet acte fait parti des mutilations génitales féminines (MGF). « Ce terme recouvre toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales (excision, infibulation…), explique Diane Richard. Les MGF constituent une violation brutale des droits humains et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes qui a des conséquences directes violentes : souffrances inouïes, saignements abondants, infections (tétanos, sida…), risque d’incontinence, état de choc violent et mort. À long terme, les MGF engendrent de graves séquelles : problèmes vaginaux, menstruels et sexuels, augmentation des risques de complication sérieuse à la naissance, détresse psychologique et psychiatrique« . Selon l’ONU, près de 4,3 millions de filles risquent de subir des mutilations génitales féminines en 2023.

C’est une façon pour les hommes de contrôler la vie sexuelle des femmes

Quelles sont les raisons d’une excision chez la femme ?

Il s’agit d’une tradition ancestrale. Cet acte fait partie d’un rite de passage à l’âge adulte. Il est réalisé aux alentours des 15 ans de la jeune fille, âge auquel elle est censée pouvoir prendre un mari. Seulement, cette pratique a peu à peu perdu de ce « sens » culturel et traditionnel et il n’est désormais pas rare que les petites filles soient excisées avant leur 5 ans. C’est une façon pour les hommes de contrôler la vie sexuelle des femmes.

Comment se déroule une excision ?

L’excision est une intervention chirurgicale, mais elle se déroule bien souvent sans anesthésie. Elle consiste en l’ablation totale ou partielle du clitoris, avec ou sans l’ablation des petites et grandes lèvres. Seule la partie apparente du clitoris est retirée. Aujourd’hui, il existe des interventions chirurgicales pouvant « réparer » les dégâts d’une excision clitoridienne. Elle se pratique sous anesthésie générale. Au moment de l’excision, la partie apparente a été sectionnée mais pas le corps du clitoris, toujours relié au pubis par le ligament suspenseur. L’intervention consiste à couper ce ligament pour redonner à l’organe plus de longueur, de manière à restaurer un aspect et une fonction les plus proches possible de la normale. La phase de cicatrisation dure 3 semaines, au terme desquelles les fils tomberont d’eux-mêmes.

Près de 140 millions de filles et de femmes en Afrique ont subi des mutilations génitales féminines.

L’excision est-elle légale en France ?

Cet acte est illégal dans la plupart des nations du monde, dont la France. Toutefois, cet acte est parfois pratiqué sur le territoire, de façon totalement illégale. En France, on estime à 53 000 le nombre de femmes excisées vivant sur le territoire et de nombreuses fillettes et filles sont aujourd’hui menacées de l’être.

Quels pays pratiquent l’excision ?

Actuellement, au moins 200 millions de femmes ont été excisées, dans 31 pays. Mais on estime que d’ici 2030, 2 millions de femmes de plus subiront cet acte. Si l’excision est pratiquée au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine, c’est principalement dans les pays d’Afrique qu’elle est réalisée. Selon l’ONG Plan International, les pays où la prévalence de l’excision chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans est la plus élevée sont la Guinée (95%), Djibouti (94%), le Mali (89%) et l’Egypte (87%). Près de 140 millions de filles et de femmes en Afrique ont subi des mutilations génitales féminines.

Merci à Diane Richard, porte-parole de Plan International France.

Sources :
– UNICEF, New York, 2016.
– INED 2017
– Plan International
– Unicef 2022


Source : JDF Santé

Syndrome de la main étrangère : symptôme, quelle cause ?

Syndrome de la main étrangère : symptôme, quelle cause ?

Définition : qu’est-ce que le syndrome de la main étrangère ? 

Le syndrome de la main étrangère est un trouble neurologique rare dans lequel une personne perd le contrôle conscient de l’une de ses mains, qui semble agir de manière indépendante de sa volonté. La main affectée peut effectuer des actions qui sont en opposition avec les actions de la personne ou de l’autre main, ce qui peut être très perturbant pour la personne atteinte. « Ce syndrome est généralement associé à des lésions cérébrales, comme une tumeur ou un accident vasculaire cérébral, mais peut également être causé par une maladie neurodégénérative comme la dégénérescence corticobasale ou la maladie à corps de Lewy, détaille le Professeur Frédéric Assal, neurologue. Il n’y a à ce jour aucun traitement de ce rare syndrome quand il persiste ».

Qui a découvert le syndrome de la main étrangère ? 

« On doit le terme de « main étrangère » à deux neurologues français, les docteurs Bryon et Jedynak qui ont décrit le syndrome dans des cas de lésions du corps calleux, la structure qui unit les 2 hémisphères cérébraux, poursuit le Professeur Assal. Par la suite, le syndrome s’est enrichi de plusieurs sous-variantes qui répondent aux descriptions cliniques de cas isolés datant de la fin du XIX et du début du XXème siècle« . Au fil des dernières décennies, de nombreux médecins et chercheurs ont continué à étudier le syndrome et à en décrire les caractéristiques, ce qui a contribué à mieux comprendre la condition et à développer des approches de traitement potentiellement efficaces.
« Le syndrome de la main étrangère décrit dans les années 70 a été popularisé par le film « Docteur Folamour » de Stanley Kubrick. Dans le film, le personnage principal est contraint de jouer à un jeu de poker avec une main qui semble avoir une vie propre et qui agit sans son contrôle. Bien que le syndrome de la main étrangère soit un terme réel utilisé dans le monde médical pour décrire un trouble du mouvement, il n’a pas de lien direct avec la manipulation du temps ou de l’espace« . Il est important de ne pas confondre la fiction du film avec la réalité médicale.

Quelle est la cause du syndrome de la main étrangère ?

La cause exacte du syndrome de la main étrangère n’est pas connue avec certitude. « Mais il est généralement associé à des lésions cérébrales qui affectent les régions sensori-motrices du cerveau, responsables de la coordination et de la planification des mouvements« , précise le neurologue. Parmi les causes les plus fréquentes, on peut citer :
L’accident vasculaire cérébral (AVC) : un AVC peut endommager les régions du cerveau qui contrôlent les mouvements volontaires, ce qui peut conduire à des problèmes de coordination et de contrôle de la main.
Les tumeurs cérébrales : « Les tumeurs cérébrales peuvent presser ou endommager les régions du cerveau responsables de la coordination et de la planification des mouvements, ce qui peut entraîner des symptômes similaires au syndrome de la main étrangère ».
Les maladies neurodégénératives : « certaines maladies neurodégénératives telles que la dégénérescence corticobasale ou la maladie à corps de Lewy peuvent également entraîner des symptômes similaires au syndrome de la main étrangère en affectant les régions du cerveau responsables de la coordination et de la planification des mouvements ».
La chirurgie cérébrale : La chirurgie cérébrale pour traiter des maladies comme l’épilepsie peut également entraîner des lésions cérébrales qui peuvent causer des symptômes similaires au syndrome de la main étrangère.
Il est important de noter que le syndrome de la main étrangère est très rare et que la plupart des personnes ayant une lésion cérébrale ou une maladie neurodégénérative ne développent pas ce syndrome.

Par quels symptômes se manifeste-t-il ? 

« Les symptômes du syndrome de la main étrangère peuvent varier en fonction de la gravité de la lésion cérébrale ou de la maladie sous-jacente« , reconnait le Professeur. Les symptômes les plus courants sont :
Perte de contrôle sur la main : « La personne peut avoir l’impression que sa main agit de manière indépendante de sa volonté et peut effectuer des actions qui sont en opposition avec les actions de la personne ou de l’autre main« .
Actions involontaires : La main affectée peut effectuer des actions involontaires comme des mouvements de torsion, de battement ou de pinçage, qui peuvent être douloureux pour la personne.
Résistance aux efforts pour contrôler la main : La personne peut avoir du mal à contrôler la main affectée, même lorsqu’elle essaie activement de le faire, ce qui peut causer de la frustration et de l’anxiété.
Douleur ou inconfort : « La personne peut ressentir de la douleur ou de l’inconfort dans la main affectée, qui peut être exacerbée par les actions involontaires de la main« .
Altération de la capacité à accomplir des tâches simples : La perte de contrôle sur la main peut rendre difficile l’accomplissement de tâches simples telles que l’habillage, le brossage des dents ou la tenue d’objets.
« Les symptômes peuvent évoluer au fil du temps, parfois régresser dans le cas de chirurgie de tumeur ou persister, car il n’y a pas de traitement« .

« Il n’y a aucun traitement efficace hormis en cas de douleurs associées »

Comment pose-t-on le diagnostic du syndrome de la main étrangère ? 

Le diagnostic du syndrome de la main étrangère repose sur un examen médical détaillé, qui peut inclure les éléments suivants :
Anamnèse médicale : Le médecin peut poser des questions sur l’état de santé général du patient, ses antécédents médicaux et ses antécédents de blessures ou de maladies.
Examen neurologique : « Le médecin peut effectuer un examen de vos mains et de vos bras pour évaluer votre capacité à contrôler vos mouvements et votre capacité à ressentir des sensations telles que la douleur ou le toucher, évaluer la force, la coordination et la capacité de contrôle des mouvements de vos mains et de vos bras« , ajoute notre interlocuteur.
Évaluation de la capacité à effectuer des tâches simples : Le médecin peut évaluer votre capacité à effectuer des tâches simples telles que l’habillage, le brossage des dents ou la tenue d’objets pour évaluer l’impact de vos symptômes sur votre vie quotidienne.
Imagerie cérébrale : « Le médecin peut recommander des tests d’imagerie cérébrale tels que l’IRM cérébrale ou un examen du métabolisme cérébral par PET-FDG pour évaluer l’état de votre cerveau et rechercher des anomalies qui pourraient expliquer vos symptômes« .
« Le diagnostic du syndrome de la main étrangère est très complexe et nécessite l’avis d’un neurologue ».

Quel est le traitement du syndrome de la main étrangère ?

« Le traitement du syndrome de la main étrangère dépend de la cause sous-jacente sachant que quand le syndrome est persistant, il n’y a pas de traitement. Il repose sur une approche multidisciplinaire médicale et d’autres partenaires de soins (physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues)« , rappelle le spécialiste. La physiothérapie et l’ergothérapie : « des exercices de renforcement, des étirements et des activités de tâches quotidiennes spécifiques peuvent améliorer la capacité de contrôler les mouvements et surtout limiter les symptômes souvent associés de raideur« . La thérapie cognitivo-comportementale : « elle peut aider à gérer l’anxiétés et les inquiétudes associées au syndrome de la main étrangère« . Médicaments : « il n’y a aucun traitement efficace hormis en cas de douleurs associées ou parfois les antalgiques peuvent être un soulagement« . Interventions chirurgicales : « Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour traiter par exemple des tumeurs cérébrales« . « Des traitements de stimulation électrique profonde du cerveau sont à l’étude mais pas encore utilisés à large échelle sur le plan clinique« . 

Merci au Professeur Frédéric Assal, Responsable de l’Unité de neuropsychologie et neurologie comportementale des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et chargé de cours à la Faculté de Médecine de Genève.


Source : JDF Santé

Mésothérapie : bienfaits, dangers, qu'est-ce que c'est ?

La mésothérapie est une pratique médicale consistant à injecter des produits localement, à faible dose et à proximité de la zone à traiter. Si elle peut être efficace en cas d’arthrose, de douleurs cervicales, lombaires, de tendinite ou dans certaines indications esthétiques, l’efficacité et la sécurité de la mésothérapie n’est pas prouvée par des études scientifiques rigoureuses. Aussi, il n’existe pas de diplôme de mésothérapie reconnu par l’Etat, rappelle le ministère de la Santé. Quels sont les bienfaits de la mésothérapie ? Comment se passe une séance ? Quelle est la technique d’injection ? Quel est le prix d’une séance et est-ce remboursé ?

Définition : c’est quoi la mésothérapie ?

La mésothérapie fait partie des « pratiques de soins non conventionnelles » car elle n’a pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant ses modalités d’action, effets, efficacité et non dangerosité. C’est une technique qui consiste à administrer des produits par micro-injections sous la peau à l’aide d’une ou d’une multitude d’aiguilles ou d’un pistolet à air comprimé. Son idée était alors « d’injecter peu, rarement, au bon endroit ». Autrement dit, le médicament ou produit doit parcourir le plus petit chemin possible en évitant de passer dans le sang et d’aller dans l’estomac ou le foie. D’où la solution d’injecter un produit directement sous la peau à proximité du problème que l’on veut traiter. Les deux atouts mis en avant par cette méthode sont de réduire les effets secondaires des médicaments et de pouvoir également réduire les doses injectées. Si la mésothérapie a été mise au point en 1952 par le docteur Michel Pistor, son enseignement n’a été proposé en France qu’à partir de 1989 et surtout en 2002, et ce dans le cadre d’un diplôme inter-universitaire réservé à des médecins ou à des étudiants en médecine de 3ème cycle. La Classification commune des actes médicaux décrit dans son corpus depuis 2005 la séance de mésothérapie à visée antalgique, indique l’Inserm dans son rapport sur l’Evaluation de l’efficacité de la pratique de la mésothérapie à visée thérapeutique (2010). 

Quelles sont les techniques d’injection de la mésothérapie ?

Les injections peuvent être intra-épidermique, intradermiques superficielles ou profondes entre 1 et 13 mm.  Les techniques d’injection, les profondeurs d’injection et les produits injectés varient énormément selon les praticiens. Les solutions injectées contiennent, le plus souvent, des produits utilisés en médecine conventionnelle mais en dehors de l’autorisation de mise sur le marché, ce qui relève de la seule responsabilité du praticien. Les produits les plus couramment utilisés sont des décontracturants, anti-inflammatoires, vasodilatateurs, vitamines, vaccin antigrippal, antidépresseurs… 

Quelles sont les indications de la mésothérapie ?

« La mésothérapie est un traitement complémentaire qui doit être proposé par votre médecin pour vous aider à soulager certains symptômes et améliorer votre confort », indique le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisé en médecine générale. Les actions décontractantes, antalgiques ou anti-inflammatoires de la mésothérapie sont à l’origine de ses indications. La mésothérapie est particulièrement utilisée par les sportifs de haut niveau pour soigner leurs traumatismes articulaires ainsi que les tendinites ou encore les problèmes musculaires. Indications apparaissant sur le site de la Société française de mésothérapie :

Douleur Médecine générale
Traumatologie du sport • tendinopathies • entorses • contractures, élongations, claquages • periostites • périméniscites • ostéochondroses • fractures de fatigue • algodystrophie Rhumatologie • conflit sous acromiaux • pathologies arthrosiques • maladie de Dupuytren • syndrome du canal carpien • maladie de Morton Pathologies rachidiennes • lumbago, torticolis, dorsalgo • NCB, sciatalgies, cruralgies • lombalgies communes • cervicalgies communes • dorsalgies communes migraines, céphalées • acouphènes • vertiges • insuffisance veineuse • artérites des membres inférieurs • maladie de Raynaud • presbytie • stress • colopathies fonctionnelles • infections ORL à répétition • infections uro-génitales à répétition • acné, eczéma • zona • sevrage tabagique

Mésothérapie à visée esthétique

Appelée parfois « mésolift », « mésodissolution », « mésodrain », ou « mésopécie », elle est aussi utile sur le plan esthétique pour traiter la cellulite, le surpoids, les alopécies, le vieillissement de la peau, ou les cicatrices fibreuses. 

La mésothérapie est-elle efficace ?

Ce traitement hyper localisé aurait deux gros avantages par rapport à l’administration orale : les injections agiraient nettement plus vite et la quantité de médicaments nécessaires serait fortement réduite. Cependant, il n’existe, actuellement, aucune validation scientifique de cette méthode quant à son efficacité et sa sécurité par des études rigoureuses, ce qui doit inciter à la prudence. Depuis 2003, la mésothérapie est reconnue par le Conseil national de l’Ordre des médecins, au même titre que l’acupuncture, l’homéopathie et l’ostéopathie. Un DIU est dispensé dans cinq villes de France, autorisant un médecin à faire mention de ce diplôme sur sa plaque et ses ordonnances. Seuls les médecins peuvent légalement pratiquer la mésothérapie en France.

Quels sont les dangers de la mésothérapie ?

Les complications observées et déclarées sont essentiellement des douleurs et des hématomes aux points d’injection, des réactions allergiques et des infections bactériennes. La pratique d’injections multiples comporte des risques infectieux non négligeables à type d’abcès surtout. Du fait de l’association de substances, même si elles bénéficient pour chacune d’elle d’une AMM, la sécurité d’emploi et l’efficacité n’est pas garanties car elles sont détournées de leur usage habituel. Il est donc impossible de prévoir les effets des mélanges de produits utilisés quant à leur efficacité ou leur innocuité. Enfin, il existe des risques de voir évoluer défavorablement une pathologie si la mésothérapie remplace un traitement dont l’efficacité est prouvée.

Quel est le prix d’une séance et est-ce remboursé ?

L’acte de mésothérapie en tant que tel n’est pas remboursé, mais s’il est réalisé à l’issue d’une consultation médicale, celle-ci peut l’être. La mésothérapie à visée esthétique, classée dans la catégorie « médecine de confort », n’est pas remboursée. Le tarif d’une séance est d’environ 50 euros. 


Source : JDF Santé

Artère carotide : schéma, AVC, qu'est-ce que c'est ?

Artère carotide : schéma, AVC, qu'est-ce que c'est ?

Définition : c’est quoi l’artère carotide ?

Les artères carotides sont situées de part et d’autre du cou et de la tête et distribuent le sang qui part du cœur vers la tête. Elles sont visibles sous la peau du cou et le pouls à leur niveau peut être palpé. Elles ne sont pas parfaitement symétriques sur tout leur trajet. En effet, l’artère carotide commune, ou primitive gauche, naît de l’aorte, au niveau de la crosse qu’elle fait, alors que la carotide commune droite naît du tronc artériel brachio-céphalique qui, lui, naît de la crosse aortique. Chacune des carotides primitives se divise alors en artère carotide interne qui vascularisera le cerveau, alors que l’artère carotide externe irriguera la face. Leur fonction étant d’apporter de l’oxygène au cerveau, ces artères ont un rôle prépondérant. Par conséquent, en cas de lésion ou d’obstruction au niveau des carotides, les cellules du cerveau peuvent souffrir relativement rapidement du manque d’oxygénation, ce qui peut entraîner des lésions irréversibles (AVC). Un rétrécissement de la carotide diminue l’apport de sang, notamment au niveau du cerveau : ces sténoses partielles sont recherchées par un examen doppler appelé échographie des troncs supra-aortiques, fréquemment pratiqué chez les personnes à risques.

Schéma : l’artère carotide en image

Schéma de l'artère carotide
Schéma de l’artère carotide © VectorMine-Adobestock / Journal des Femmes

Symptômes et maladies de l’artère carotide

En cas d’obstruction complète et brutale d’une artère carotide, souvent due à la migration d’un caillot de sang qui se bloque dans l’artère, les symptômes sont :

  • une hémiplégie, c’est-à-dire la paralysie de la moitié du corps opposée à la carotide atteinte, ne touchant soit que la face et le membre supérieur, soit la totalité de l’hémicorps ;
  • des troubles sensitifs dans les mêmes zones ;
  • des troubles du langage ;
  • des troubles de la vision du côté opposé à la carotide atteinte ;
  • parfois, des troubles de la conscience.

Les symptômes peuvent régresser spontanément en moins de 24 heures : on parle d’accident ischémique transitoire (AIT), ou perdurer : on parle alors d’accident vasculaire cérébral (AVC), ou accident ischémique constitué (AIC). En cas de sténose modérée sans obstruction complète, plus souvent due aux dépôts de cholestérol au niveau de la partie interne de la membrane de l’artère, il n’y a généralement que peu de symptômes, et la sténose est découverte dans le cadre de la surveillance chez des patients aux facteurs de risques cardio-vasculaires.

Comment prévenir les maladies de l’artère carotide ?

Pour prévenir l’apparition de l’athérome sur la paroi des artères, ou la sténose par migration d’un caillot, il faut limiter au maximum ses facteurs de risques cardio-vasculaires. Pour cela, une alimentation équilibrée est nécessaire, pas trop riche en graisses animales et en lipides. En outre, il faut limiter la consommation d’alcool, arrêter le tabac, maintenir une activité sportive durant au moins 30 minutes 3 fois par semaine, lutter contre le surpoids, et bien équilibrer son traitement en cas d’hypertension artérielle, de diabète ou de taux trop hauts de cholestérol.


Source : JDF Santé

Immunothérapie : quels effets sur le cancer du poumon ?

[Mise à jour le 6 mars 2023 à 11h02] Soigné pour un cancer du poumon diagnostiqué en janvier 2022, le chanteur Florent Pagny est de retour en France après une reprise de sa maladie, comme il l’a annoncé dans l’émission Sept à Huit diffusée sur TF1 le 5 mars 2023. Il doit reprendre son traitement d’immunothérapie, interrompu il y a 5 mois parce qu’il avait décidé de repartir prendre des forces en Patagonie. En quoi consiste l’immunothérapie ? Comment ça fonctionne sur le cancer ? Du poumon ? Combien de temps ?

Qu’est ce que l’immunothérapie ?

L’immunothérapie est une approche thérapeutique qui agit sur le système immunitaire d’un patient pour lutter contre sa maladie. Elle ne s’attaque pas directement à la tumeur (comme la chimiothérapie ou les thérapies ciblées, ndlr). « Cette thérapeutique a pour principe de stimuler les défenses naturelles de l’organisme, c’est-à-dire son système immunitaire, afin que le corps se défende contre les cellules tumorales, explique Sophie Negellen, conseillère médicament et responsable du département médicament à l’Institut National du Cancer. Les cellules immunitaires (lymphocytes T) présentes dans le sang, sont capables de différencier les cellules normales de celles malades et de s’attaquer exclusivement à celles cancéreuses« .

Comment fonctionne l’immunothérapie contre le cancer ?

Deux grands modes d’action sont distingués :

► Une immunothérapie qui va permettre de réactiver le système immunitaire du patient. « Le système immunitaire est rendu inefficace par les cellules cancéreuses. Les médicaments utilisés sont des anticorps monoclonaux, dits « inhibiteurs de points de contrôle », produits en laboratoire. Ils vont déverrouiller le système immunitaire du patient, qui va alors pouvoir s’attaquer aux cellules cancéreuses« , précise Sophie Negellen.

► Une immunothérapie appelée cellules CAR-T, qui consiste à modifier directement certaines cellules du système immunitaire du patient, pour leur donner la capacité de reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses.

Pour quels cancers ?

Les traitements d’immunothérapie peuvent être utilisés dans une dizaine de cancers dont :

  • le cancer du poumon,
  • le cancer du rein,
  • les mélanomes de la peau,
  • les formes de cancer du sein,
  • le cancer de la vessie
  • leucémies,
  • lymphomes,
  • myélome (forme de cancer de la moelle osseuse)

Comment se passe une immunothérapie ?

Le déroulement du traitement diffère selon le type d’immunothérapie utilisée.

Le traitement avec les anticorps monoclonaux dits « inhibiteurs de points de contrôle ».

Le traitement est administré à l’hôpital par perfusion, par voie intraveineuse principalement. Le protocole dépend de la molécule injectée et du type de cancer, par exemple :

  • L’ipilimumab (Anti-CTLA-4) est administré par voie intraveineuse durant 90 minutes, suivi d’une période de repos de 3 semaines. Le traitement complet comprend 4 injections.
  • Le pembrolizumab  (Anti-PD-1) est administré par voie intraveineuse durant 30 minutes. L’injection se fait toutes les 3 à 6 semaines, tant que l’efficacité du traitement est observée avec une tolérance acceptable.
  • Le nivolumab (Anti-PD-1) est également administré par voie intraveineuse durant 60 minutes, toutes les 2 à 4 semaines, tant que l’efficacité du traitement est observée avec une tolérance acceptable

Le traitement avec les CAR-T

Ces médicaments sont produits à partir de cellules immunitaires du patient, ses lymphocytes T. « Ce sont donc des médicaments faits sur mesure, pour chaque patient. Dans un premier temps, les lymphocytes T lui sont prélevés. Ils sont ensuite modifiés en laboratoire, ce qui prend en général plusieurs semaines. Les lymphocytes T modifiés lui sont ensuite administrés« , développe Sophie Negellen. Une seule administration, par voie intraveineuse, de CAR-T est nécessaire. Elle se déroule à l’hôpital. Le patient reçoit au préalable une autre chimiothérapie qui renforce l’effet attendu du traitement.

Combien de temps dure l’immunothérapie ?

Les traitements sont administrés par voie intraveineuse (dans la veine). L’injection se fait à l’hôpital et peut durer 30 à 90 minutes selon le médicament. S’en suit une période de repos de 2 à 3 semaines avant de recommencer. Il est répété en fonction de son efficacité.

Résultats

Les traitements s’adressent à des pathologies très différentes les unes des autres. Un même traitement sera très efficace chez un certain nombre de patients alors qu’il sera inefficace chez d’autres.

Effets secondaires

L’immunothérapie bloque les défenses naturelles de l’organisme qui préviennent la suractivation du système immunitaire mais peut également toucher les tissus sains et provoquer des troubles auto-immuns. Les effets secondaires causés par les inhibiteurs de points de contrôle peuvent toucher tous les organes et tissus mais plus souvent la peau, le côlon, les poumons, le foie et les organes endocriniens (comme l’hypophyse ou la thyroïde). Ces effets secondaires apparaissent généralement quelques semaines ou mois après le début du traitement. Ils peuvent cependant survenir à tout moment au cours du traitement, quelques jours seulement après la première perfusion, ou parfois une année après la fin du traitement. Parmi les effets secondaires de l’immunothérapie, variables selon les patients :

  • Une fatigue importante
  • Des toxicités cutanées, cardiaques, respiratoires ou hématologiques,
  • Des douleurs musculaires
  • Des nausées et des vomissements
  • Une diarrhée ou une constipation
  • D’importants maux de tête

Selon les observations de médecins rapportés au Congrès de l’ESMO :

Les symptômes cutanés (rougeurs et démangeaisons par exemple) sont les effets secondaires les plus fréquents liés aux anti-CTLA-4 et aux anti-PD-1/PD-L1.

Les symptômes gastro-intestinaux (comme la diarrhée) apparaissent plus fréquemment avec les anti-CTLA-4.

Les symptômes pulmonaires et les troubles de la thyroïde apparaissent plus fréquemment avec les anti-PD-1/PD-L1.

Les patients de doivent pas hésiter à interroger leur équipe médicale sur les éventuels effets secondaires de leur traitement. Elle pourra les accompagner dans leur prévention et gestion de ces effets secondaires.

Contre-indications

« Dans le cadre de l’immunothérapie avec anticorps monoclonaux, la contre-indication relève d’une éventuelle allergie à l’un des composants du traitement. Pour les cellules CAR-T, les contre-indications sont celles de la chimiothérapie  prescrite au patient avant l’administration des cellules CAR-T« , précise notre expert.

Prix et remboursement

Comme tout médicament, l’immunothérapie est entièrement prise en charge par l’Assurance maladie, dès lors qu’elle a montré une efficacité pertinente dans le cancer considéré.

Merci à Sophie Negellen, conseillère médicament et responsable du département médicament à l’Institut National du Cancer.


Source : JDF Santé