Définition : qu’est ce qu’une excision ?
Au sens général du terme, une excision est le retrait d’une ou plusieurs parties de tissus organiques, généralement lors d’une intervention chirurgicale. On peut ainsi parler d’excision d’une tumeur cancéreuse, par exemple. Mais le terme d’excision est également utilisé pour désigner plus spécifiquement l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs (les grandes lèvres, les petites lèvres et le clitoris). Cet acte fait parti des mutilations génitales féminines (MGF). « Ce terme recouvre toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales (excision, infibulation…), explique Diane Richard. Les MGF constituent une violation brutale des droits humains et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes qui a des conséquences directes violentes : souffrances inouïes, saignements abondants, infections (tétanos, sida…), risque d’incontinence, état de choc violent et mort. À long terme, les MGF engendrent de graves séquelles : problèmes vaginaux, menstruels et sexuels, augmentation des risques de complication sérieuse à la naissance, détresse psychologique et psychiatrique… « . Selon l’ONU, près de 4,3 millions de filles risquent de subir des mutilations génitales féminines en 2023.
C’est une façon pour les hommes de contrôler la vie sexuelle des femmes
Quelles sont les raisons d’une excision chez la femme ?
Il s’agit d’une tradition ancestrale. Cet acte fait partie d’un rite de passage à l’âge adulte. Il est réalisé aux alentours des 15 ans de la jeune fille, âge auquel elle est censée pouvoir prendre un mari. Seulement, cette pratique a peu à peu perdu de ce « sens » culturel et traditionnel et il n’est désormais pas rare que les petites filles soient excisées avant leur 5 ans. C’est une façon pour les hommes de contrôler la vie sexuelle des femmes.
Comment se déroule une excision ?
L’excision est une intervention chirurgicale, mais elle se déroule bien souvent sans anesthésie. Elle consiste en l’ablation totale ou partielle du clitoris, avec ou sans l’ablation des petites et grandes lèvres. Seule la partie apparente du clitoris est retirée. Aujourd’hui, il existe des interventions chirurgicales pouvant « réparer » les dégâts d’une excision clitoridienne. Elle se pratique sous anesthésie générale. Au moment de l’excision, la partie apparente a été sectionnée mais pas le corps du clitoris, toujours relié au pubis par le ligament suspenseur. L’intervention consiste à couper ce ligament pour redonner à l’organe plus de longueur, de manière à restaurer un aspect et une fonction les plus proches possible de la normale. La phase de cicatrisation dure 3 semaines, au terme desquelles les fils tomberont d’eux-mêmes.
Près de 140 millions de filles et de femmes en Afrique ont subi des mutilations génitales féminines.
L’excision est-elle légale en France ?
Cet acte est illégal dans la plupart des nations du monde, dont la France. Toutefois, cet acte est parfois pratiqué sur le territoire, de façon totalement illégale. En France, on estime à 53 000 le nombre de femmes excisées vivant sur le territoire et de nombreuses fillettes et filles sont aujourd’hui menacées de l’être.
Quels pays pratiquent l’excision ?
Actuellement, au moins 200 millions de femmes ont été excisées, dans 31 pays. Mais on estime que d’ici 2030, 2 millions de femmes de plus subiront cet acte. Si l’excision est pratiquée au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine, c’est principalement dans les pays d’Afrique qu’elle est réalisée. Selon l’ONG Plan International, les pays où la prévalence de l’excision chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans est la plus élevée sont la Guinée (95%), Djibouti (94%), le Mali (89%) et l’Egypte (87%). Près de 140 millions de filles et de femmes en Afrique ont subi des mutilations génitales féminines.
Merci à Diane Richard, porte-parole de Plan International France.
Sources :
– UNICEF, New York, 2016.
– INED 2017
– Plan International
– Unicef 2022
Source : JDF Santé