La liposuccion est un acte de chirurgie esthétique destiné à retirer la masse graisseuse en excès chez un patient. Avant de prendre la décision de subir une liposuccion, il est primordial d’avoir toutes les cartes en main. À qui s’adresser pour une opération en toute sécurité, en quoi ça consiste, quels sont les prix, comment booster les résultats après l’intervention et surtout avoir tous les conseils d’un médecin pour être certaine que cette technique de chirurgie corresponde à votre profil ? On vous guide.
Définition : Qu’est-ce qu’une liposuccion ?
Également appelée « lipoaspiration » ou « liposculpture », la liposuccion est une intervention chirurgicale qui consiste à extraire la masse graisseuse excédentaire d’un patient par une aspiration à l’aide de canules (3/4 millimètres), insérées sous la peau. Cette technique de liposuccion par canule a été mise au point dans les années 1980 par le chirurgien français Yves Gérard Illouz. Le maniement de la graisse sous-cutanée doit être doux et régulier afin d’éviter les ondulations inesthétiques. A noter que cette opération ne laisse quasiment aucune cicatrice (sinon, celles-ci disparaissent au fil du temps).
Pour qui est indiqué une liposuccion ?
Cette intervention de chirurgie esthétique se destine aux femmes comme aux hommes. « Je reçois une majorité de femmes et parfois des hommes. La raison qui les poussent à vouloir tenter la liposuccion est davantage esthétique que médicale, explique le Dr Pierre Nahon, chirurgien plastique. Cela peut aller des simples complexes ou d’un mal-être à une réelle détresse psychologique et ce, à des périodes bien précises de la vie hormonale d’une femme. Je rencontre donc des jeunes filles à partir de 16 ans qui souhaitent perdre leur ventre arrondi d’adolescente. Il y aussi les femmes qui ont subi une nouvelle distribution de la graisse sur les hanches et le ventre après leur accouchement et enfin les femmes ménopausées, à cause de la chute des hormones et du stockage de la graisse sur la ceinture abdominale. » Contrairement aux nombreuses idées reçues, la liposuccion ne permet pas de maigrir mais seulement d’enlever les cellules graisseuses localisées qui résistent aux régimes. Elle est ainsi pratiquée en seconde intention, en cas d’échec des techniques d’amincissement habituelles, chez des patient(es) présentant des amas graisseux avec une peau suffisamment ferme. Elle n’est pas indiquée dans les cas d’embonpoint généralisé ou d’obésité.
A qui s’adresser pour réaliser une liposuccion ?
La liposuccion est un acte chirurgical à part entière et doit donc être réalisée avec un chirurgien qualifié en qui vous avez totalement confiance. Pour le trouver, adressez-vous au Conseil National de l’Ordre des Médecins. La première consultation vous permet de juger du sérieux du praticien et à celui-ci d’évaluer votre demande. S’il juge que cette intervention est réalisable, il pratique alors un examen approfondi à l’aide de radios, de photos et doit obligatoirement proposer deux documents écrits, à savoir un devis contenant les qualifications du praticien, le lieu de l’intervention, le prix et les références à son assurance professionnelle. Quant au second, il s’agit d’ un consentement éclairé, qui doit reprendre la totalité de l’information (type d’intervention, d’anesthésie, risques et suites opératoires et résultat à atteindre). Sachez aussi qu’il n’y a pas de nombre précis de visites à respecter, hormis la première faite avec le chirurgien et une autre réalisée avec l’anesthésiste, entre un mois et une semaine avant l’intervention. Un délai obligatoire de réflexion de 15 jours doit également être tenu, entre la consultation et la liposuccion. Enfin, une consultation post-opératoire est conseillée une semaine après la liposuccion.
Avant-Après: comment se passe l’opération d la liposuccion ?
La lipoaspiration peut être réalisée sousanesthésie localesi les excès graisseux à retirer sont limités ou sous anesthésie générale si les liposuccions sont plus importantes et pour plus de confort. La durée de l’intervention dépend du nombre de zones à traiter et de l’importance de l’opération. Il faut compter en moyenne 30 minutes pour une intervention sur une zone et jusqu’à 2h30 sur plusieurs zones.
► Avant l’intervention. La liposuccion est un acte chirurgical qui doit être organisé plusieurs semaines à l’avance. « Il est nécessaire de prendre conscience de l’importance d’un tel acte, insiste le Dr Nahon. Pour qu’une liposuccion soit réussie et bien vécue, elle doit d’abord avoir été bien indiquée par le chirurgien, c’est-à-dire cohérente. Il est également important que la patiente soit réaliste quant aux résultats qui dépendront du volume de la surcharge de graisse à supprimer mais aussi de sa motivation à entretenir par la suite ce résultat. L’entourage aussi a un grand rôle à jouer : il ne doit pas montrer d’hostilité afin de mettre au maximum en confiance la personne qui va se faire opérer. Et puis selon moi, il n’est pas bon pour l’équilibre psychologique de faire les choses « en cachette », ni d’avoir des échéances, qui ne font qu’engendrer du stress. Bien sûr, la patiente doit être sûre de son choix et bien convaincue que la liposuccion demeure la seule solution. Enfin, mieux vaut se réserver une quinzaine de jours après l’intervention, pour récupérer et s’habituer à l’idée que son corps va changer. »
► Devis, achat de panty : Il n’y a pas de nombre de consultations donné, seule la première avec le chirurgien et celle avec le médecin anesthésiste sont obligatoires. Au cours de cette première consultation avec votre chirurgien, il vous sera délivré votre devis (coût de l’intervention, honoraires, résultats escomptés…) ainsi que votre ordonnance de panty, qui s’achète en pharmacie ou par correspondance (mais il est préférable de l’essayer sur place pour vérifier qu’il vous convient et éviter qu’il ne vous serre trop). Il s’agit d’une sorte de collant de contention qui sert à compresser les zones traitées et à panser les hématomes. Il coûte de 50 à une centaine d’euros selon les modèles. Prenez votre taille habituelle, de façon à vous sentir le plus à l’aise possible.
► Le rendez-vous avec l’anesthésiste : Entre une semaine et un mois après la première consultation chirurgicale, il vous faudra aussi prendre rendez-vous avec le médecin anesthésiste. Il établira un bilan pré-opératoire complet (analyses sanguines entre autres) et décidera si vous devez subir une anesthésie générale ou locale. Une fois ces deux consultations faites, vous pourrez déposer votre formulaire de réservation d’hospitalisation dans l’établissement où votre chirurgien esthétique exerce.
► Le jour J. Vous devez arriver à la clinique le matin de l’intervention, le temps de vous installer dans votre chambre, de vous doucher si besoin, de rencontrer l’équipe médicale et de poser les dernières questions à votre chirurgien, avant l’intervention. Le plus souvent, les infirmières administrent une pré-médication sous forme d’un léger calmant, pour permettre aux patientes un peu anxieuses d’attendre l’opération de façon plus sereine.
« Pour qu’une liposuccion soit réussie et bien vécue, elle doit d’abord avoir été bien indiquée par le chirurgien, c’est-à-dire cohérente. »
Au moment de l’intervention, vous serez emmenée au bloc opératoire, où l’équipe est déjà présente avec les consignes à tenir : la désinfection du matériel, l’installation des champs opératoires ainsi que les schémas des incisions à réaliser. L’intervention dure généralement entre une demi-heure et deux heures, selon la quantité de graisse à supprimer. L’anesthésiste pourra ensuite procéder à l’anesthésie, en injectant un produit par perfusion qui prend effet au bout de quelques minutes.
► Après l’intervention : les suites opératoires. L’opération terminée, l’équipe médicale vous reconduira à votre chambre, où vous serez alors en phase de réveil.
Au bout de quelques heures, vous pourrez mettre votre panty. Il est obligatoire de leporter de jour comme de nuit et ce pendant 3 à 4 semaines.
Il est également fréquent d’avoir une perfusion dans les 24 heures qui suivent l’intervention, celle-ci contenant notamment des antalgiques et des calmants, pour atténuer les éventuelles douleurs et améliorer le confort de la patiente. Les douleurs sont comparables à de grosses courbatures et surtout présentes la première semaine.
Les bleus ou ecchymoses vont persister pendant deux à trois semaines.
Concernant la durée du séjour, elle est d’une journée avec la nuit de l’intervention inclue. Et lorsque vous sortez de l’établissement (dans la matinée si tout se passe bien), vous pourrez bouger et marcher mais avec une certaine gêne.
Une semaine de convalescence est habituellement nécessaire et conseillée. Il n’y a pas de massage ou de soins particuliers à effectuer pendant le premier mois.
Après cette semaine, a lieu la consultation post-opératoire, qui permet au chirurgien qui vous a opéré d’effectuer un contrôle et de retirer les fils de sutures.
Quand voit-on les résultats d’une liposuccion ?
Les résultats ne sont pas visibles dès les premiers jours. Il faut généralement attendre un mois pour commencer à les observer.70 % du résultat est généralement obtenu à la fin du 2e mois, 100 % après un an alors patience… Pour les optimiser, le Docteur Pierre Nahon conseille :
► De réduire sa consommation de tabac voire de l’interrompre au moins un mois avant l’intervention ainsi que la consommation d’alcool et toutes supplémentations médicamenteuses qui pourraient modifier la coagulation du sang (aspirine, anti-dépresseurs?).
► De perdre un ou deux kilos avant l’opération : « Certaines patientes ont tendance à penser qu’elles peuvent manger ce qu’elles veulent sous prétexte qu’elles vont se faire liposuccer et reviennent parfois avec deux kilos de plus, au moment de l’opération », explique le médecin.
70% du résultat est généralement obtenu à la fin du 2e mois, 100% après un an.
► De changer son hygiène de vie après l’opération si celle-ci laissait à désirer. Il faut surveiller son apport calorique : « L’objectif est de ne surtout plus grossir pour conserver le résultat. Certaines patientes sont tellement motivées par le résultat obtenu qu’elles n’ont plus aucun mal à se mettre au régime », raconte Pierre Nahon.
► De se remettre au sport (il est déconseillé le mois qui suit l’opération) afin de raffermir son corps, en pratiquant par exemple de la gym, du jogging, de la natation ou du vélo, deux ou trois fois par semaine. Et, pour faire un minimum d’exercice durant la journée, préférez la marche à pied pour rentrer du bureau ou encore privilégiez les escaliers à l’ascenseur.
Quels sont les risques de la liposuccion ?
Même si la liposuccion a été réalisée avec sérieux par un chirurgien compétent, il y a des « effets secondaires normaux » à la suite d’une liposuccion comme des oedèmes et des ecchymoses dits post-traumatiques, impressionnants à la vue mais qui s’estompent au bout de quelques semaines. Le risque médical essentiel est la phlébite qui consiste en une formation de caillots dans les veines profondes de la jambe. Ce risque, lié à l’immobilisme dû aux conditions opératoires, est prévenu par des précautions particulières comme la prescription d’anticoagulants dans les suites opératoires. Ce risque est rendu particulièrement faible par une reprise rapide des activités.
► Les infections sont rarissimes car cette intervention ne laisse jamais de liquide en stase dans l’organisme. De même les cas de nécroses cutanées font partie du passé et lié à un manque d’expérience flagrant du praticien. Elles ne se voient plus.
Est-ce que la liposuccion laisse des cicatrices ?
Les cicatrices mesurent 3 mm, juste assez pour laisser passer la canule qui retirera la graisse. Elles sont au nombre d’une, voire deux, par zone traitée. Elles sont donc négligeables et quasi indécelables après un an. Le retrait des excédents de peau se fait par rétraction cutanée après l’intervention.
« La patiente est garante de sa santé : elle doit bien réfléchir et être consciente de son état de santé avant de passer à l’acte. »
Quelles sont les contre-indications d’une liposuccion ?
« Il est rare que l’on ne puisse pas pratiquer de liposuccion, répond le Dr Nahon. Toutefois, cela peut arriver en cas de problème médicaux sévères. C’est alors au chirurgien ainsi qu’à l’anesthésiste de décider de la faisabilité de l’intervention, lors du bilan préopératoire. Par exemple, en cas de pathologies graves (leucémies, séropositivité) ou de problèmes psychologiques lourds, le chirurgien peut demander l’avis du spécialiste qui suit habituellement la patiente. Le but est de s’assurer qu’elle supportera les contraintes médicales liées à l’intervention et que celle-ci sera bénéfique à son moral. Il peut aussi m’arriver de demander à des patientes de suspendre leur consommation d’antidépresseurs. Mais, encore une fois, la patiente est garante de sa santé : elle doit bien réfléchir et être consciente de son état de santé avant de passer à l’acte. »
Quel est le prix d’une liposuccion ?
La liposuccion n’est pas prise en charge par la sécurité sociale sauf si elle estjustifiée par une maladie ou une séquelle d’accident. Dans ce cas, elle est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale (frais d’intervention, honoraires du chirurgien et hospitalisation uniquement dans un établissement public). Les cas litigieux doivent faire l’objet d’une demande spécifique qui permettra à la Sécurité sociale de vérifier le bien-fondé du remboursement. Sachez qu’une consultation chez un chirurgien esthétique coûte en moyenne entre 50 et 150 euros. Concernant l’intervention en elle-même, elle va dépendre aussi de l’anesthésie (locale ou générale) et des zones à traiter. A titre d’exemple, il faut compter :
entre 1 500 à 3 000 euros environ pour une liposuccion de la culotte de cheval ou des cuisses,
de 900 à 1 900 euros pour la ceinture abdominale,
entre 700 et 1 100 euros pour la liposuccion des genoux,
et pour le visage (menton et bajoues), comptez entre 1 200 et 1 800 euros.
A cela, n’oubliez pas d’ajouter les soins prescrits par votre chirurgien, à savoir un panty et quelques antalgiques.
Avis et témoignages
Claire, 32 ans : « La liposuccion m’a enlevé tous mes complexes ! »
« Avant ma liposuccion, en 2003, je disposais de rondeurs localisées au niveau des hanches. Du coup, impossible d’être à la mode et de porter les pantalons taille basse qui me plaisaient tant. J’étais mal dans ma peau au point, qu’un jour, je me suis dit que je ne pouvais plus rester ainsi. J’ai alors pris rendez-vous chez un chirurgien avec lequel le contact est immédiatement bien passé. J’étais si motivée que je n’ai eu aucun scrupule à faire un emprunt que j’ai remboursé progressivement. Peu de temps après, l’intervention a eu lieu en ciblant la culotte de cheval, les cuisses et les fesses. Et franchement, trois ans après, je suis encore ravie du résultat ! Aujourd’hui, j’ai davantage confiance en moi, je peux porter des jupes sans complexe et je ne me cache plus avec mon paréo sur la plage. J’ai tout de même perdu deux tailles, passant du 44 au 40 ! Et, pour préserver ce résultat, je ne suis pas de régime draconien : j’essaye juste de manger raisonnablement et de pratiquer deux fois par semaine une activité physique. Hormis ce résultat qui m’a réellement changé la vie, un seul bémol demeure : la douleur après l’intervention. Chose surprenante, mais normale paraît-il, mes hématomes étaient descendus jusqu’aux pieds ! Mais, la douleur et les bleus ont vite disparus et j’ai pu reprendre mon travail, métamorphosée ! »
Michelle, 32 ans : « Pour perdre mes rondeurs après ma grossesse, je ne voyais que la liposuccion »
« J’ai subi ma liposuccion il y a 6 mois, suite à ma grossesse. En plus des kilos pris durant 9 mois, j’avais surtout un affreux bourrelé et une peau qui était devenue bien trop distendue. Et comme le régime ne fonctionnait pas non plus, j’ai alors pensé à la liposuccion, en ciblant la ceinture abdominale ainsi que les fesses, les genoux, les mollets et les hanches. Le résultat est très satisfaisant ! J’ai perdu ces rondeurs qui me complexaient et je peux aujourd’hui m’habiller comme je l’entends. Même si j’ai ressentie une petite appréhension naturelle avant l’intervention, elle s’est vite envolée. Je n’ai même pas ressentie de douleurs, à part quelques courbatures prévisibles. Aujourd’hui, je ne fais pas de régime mais j’essaie malgré tout de garder une alimentation équilibrée. Et pour optimiser le résultat et me muscler, je vais bientôt me mettre à la natation. Donc, si j’avais à conseil à donner, c’est d’être vraiment motivée et surtout de bien se renseigner sur les tarifs et sur la réputation du chirurgien. Le bouche à oreille peut d’ailleurs être une bonne méthode. Moi, c’est une amie qui m’a conseillé le chirurgien qui m’a opéré et j’en ai été ravie. »
Monique, 54 ans : « La liposuccion m’a laissé des séquelles esthétiques indélébiles »
« J‘ai subi une liposuccion il y a 19 ans car je désirais vraiment en finir avec mes rondeurs et redessiner harmonieusement ma silhouette. Le frère de mon ex mari qui était aussi chirurgien esthétique m’a donc proposé une liposuccion en ciblant à la fois sur les hanches, les cuisses et les genoux. Moi qui pensais que cela allait changer mon existence… Ce fut le cas, mais pas dans le bon sens, au contraire : d’abord, le réveil fut difficile et surtout très douloureux ! Durant un mois entier, j’ai souffert d’affreuses courbatures et j’avais l’impression d’être un « hématome ambulant » ! J’étais couverte d’ecchymoses, sans parler des nuits passées sans pouvoir dormir. Pour l’anecdote, j’avais les chevilles tellement enflées que l’on a dû couper mon panty ! Malgré tout, j’ai repris mon travail assez rapidement, avec beaucoup de difficultés pour me déplacer. Même les aspirines n’y changeaient rien. Quant au résultat, n’en parlons pas : j’ai une fesse plus haute que l’autre d’environ 5 centimètres, avec une cuisse plane et l’autre creuse. Sur le coup, j’étais tellement horrifiée que je me suis empressée de reprendre volontairement des kilos, comme pour me punir d’avoir eu l’idée de cette liposuccion. Aujourd’hui, avec l’âge, j’ai appris à vivre avec ces séquelles esthétiques. Ayant également subi par la suite d’autres opérations pour raisons médicales cette fois, j’ai refusé une seconde liposuccion. La morale de cette histoire : j’aurais dû m’abstenir… Mais après tout, peut-être que la technique n’était, à l’époque, pas encore suffisamment mise au point ? »
Lors de l’arrêt du tabac, plusieurs effets se manifestent. Le manque de nicotine provoque notamment un syndrome de manque et une fatigue les premiers temps. Si la prise de poids est assez connue, d’autres effets dont on parle moins peuvent aussi survenir…
1. Une importante fatigue à cause du manque de nicotine
Lorsqu’on fume, le corps est intoxiqué par la fumée du tabac et l’un de ses constituants, la nicotine, qui joue un rôle de stimulant. Ainsi, à l’arrêt du tabac, apparaît une fatigue qui est due d’une part au phénomène de désintoxication auquel procède l’organisme, d’autre part à l’absence de nicotine. Ces deux mécanismes combinés entraînent une importante fatigue dans les 2 à 4 semaines qui suivent la suppression du tabac.
2. Une toux liée à la reprise de l’activité bronchique
L’arrêt du tabac peut entraîner l’apparition d’unetoux accompagnée de crachats provoquée par la reprise de l’activité des cils des bronches (qui fonctionnaient moins bien du fait de leur immobilisation par les substances toxiques du tabac). De nombreux fumeurs s’étonnent alors de se « sentir moins bien » que quand ils fumaient. Tousser après l’arrêt du tabac correspond le plus souvent à une réaction naturelle de l’appareil respiratoire qui disparaît environ au bout de 3 à 4 semaines. En effet, les cils vibratiles qui tapissent l’intérieur des bronches se remettent à fonctionner et effectuent leur fonction d’évacuation. Or, sous l’effet du tabac, ces cils vibratiles ne pouvaient effectuer leur travail excrétoire.
3. Un syndrome de manque et des insomnies
Le syndrome de manque est la conséquence de la baisse brutale de la nicotine dans l’organisme en dessous d’un certain seuil auquel le fumeur est habitué ; dans cette situation, le cerveau, notamment ses récepteurs, réclame sa dose de nicotine. Nervosité, colère, agressivité, agitation, insomnie, tristesse, anxiété, impossibilité de se concentrer… sont caractéristiques du syndrome de manque. L’arrêt du tabac provoque une réelle souffrance que le fumeur doit apprendre à maîtriser. Ces manifestations sont importantes au début de l’arrêt du tabac puis diminuent rapidement pour disparaître, en général, en quelques semaines. Les pulsions d’envie de fumer peuvent se prolonger plusieurs mois, surtout pour les gros fumeurs. Les substituts nicotiniques et certains médicaments peuvent aider à vaincre les symptômes de manque de nicotine.
4. Plus grave encore, la dépression
La dépression peut survenir à l’arrêt du tabac à cause de la forte dépendance psychique et comportementale liée à cette habitude. Un fumeur prend l’habitude de fumer une cigarette dans certaines circonstances, installant de véritables rites dans sa vie quotidienne. L’arrêt du tabac va s’accompagner de difficultés à retrouver d’autres rythmes, à réapprendre à vivre sans tabac dans des situations rituelles ou fumer était devenu un réflexe. Quelques semaines suffisent souvent à régler cette période délicate. Les personnes déprimées sont souvent des fumeurs très dépendants car le tabac provoque un effet stimulant sur l’humeur masquant les manifestations d’un état dépressif sous jacent.
Environ 15 % des fumeurs présentent une dépression un an après l’arrêt du tabac.
« Les fumeurs sont souvent des anxio-dépressifs. Le fait de s’arrêter de fumer sans avoir réglé le fond de leur humeur risque d’entraîner des effets secondaires psychologiques désagréables et conduire à la rechute. Il est probable que le tabac ait un effet antidépresseur et c’est sans doute une des raisons pour laquelle il est difficile de s’en passer« , détaille le Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’ Inserm. Environ 15 % des fumeurs présentent une dépression un an après l’arrêt du tabac. Le tabagisme chronique est en fait associé à des variations neurologiques qui semblent avoir un lien avec des troubles de l’humeur et qui surviennent peu de temps après avoir fumé une cigarette.
Or la cigarette suivante fait disparaître ces troubles pendant quelques instants mais provoque ensuite des épisodes de stress. Et plus il y a de consommation de cigarettes et plus ce phénomène s’amplifie provoquant ainsi des variations de l’humeur du fumeur tout au long de la journée. Ainsi le fumeur se trompe en pensant à tort que la cigarette le détend et calme ses angoisses, alors que c’est le contraire qui se produit : la cigarette semble le calmer en fait pendant le temps des manifestations qu’elle a elle-même déclenchés. Les fumeurs doivent accepter que fumer ne détend pas et n’a aucun effet antidépresseur et comprendre qu’au contraire arrêter de fumer sera excellent pour leur moral.
5. La prise de 3 à 4 kilos
Une des raisons majeures de ne pas vouloir s’arrêter de fumer est la crainte de prendre des kilos. Un fumeur pèse en moyenne 3 à 4 kilos de moins qu’un non fumeur. La prise de poids qui peut s’effectuer à l’arrêt du tabac, de l’ordre de 3 à 4 kilos environ, n’est que le rattrapage d’un poids normal. La prise éventuelle des quelques kilos est souvent à l’origine d’une rechute.La nicotine agit comme un coupe faim, freine l’appétit et provoque la sensation d’avoir moins besoin de manger.
Pour un fumeur qui fume 1 paquet par jour, la nicotine permet de brûler 200 à 300 calories chaque jour. Pour une activité identique, un fumeur consomme davantage de calories qu’un non fumeur. Mais ce n’est une généralité, près d’1 fumeur sur 3 ne grossit pas en arrêtant de fumer. Pendant la période de consommation de substituts permettant la délivrance de la nicotine, il est plus facile de ne pas trop grignoter et de maintenir son poids.
Merci au Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’ Inserm.
La réussite ne plait pas à tout le monde et de nombreuxindividus qui se démarquent par leurs accomplissements sont rapidement confrontés à une pression sociale visant à les ramener à la norme. Tels sont les contours du « syndrome du grand coquelicot« . Une étude canadienne intitulée The Tallest Poppy Syndrome (Le syndrome du plus grand coquelicot) menée entre janvier et février 2023 par le collectif Women of Interest (Woi+) a révélé que près de 90 % des personnes interrogées (4 710 au total) ont expérimenté ce phénomène dans leur environnement professionnel. Ce constat soulève des interrogations sur les dynamiques de groupe et les attitudes face à la réussite individuelle. C’est quoi le syndrome du grand coquelicot ? Pourquoi les personnes qui réussissent sont parfois victimes de leur succès ? Qui est le plus touché ? Comment réagir ?
Définition : c’est quoi le syndrome du grand coquelicot ?
Le syndrome du grand coquelicot touche les individus attaqués, critiqués et/ou dévalorisés à cause de leurs réalisations et de leur succès. Il s’agit d’une tendance à rabaisser et à pointer du doigt ceux qui travaillent dur et qui connaissent un succès « trop important » dans leur domaine d’activité.
« On cherche à ramener à « la bonne taille » en « coupant la tête » du grand coquelicot qui s’élève au-dessus des autres »
« Ce phénomène tire son origine d’une expression culturelle australienne appelée « The Tall Poppy syndrome » qui fait référence au comportement adopté par les personnes face à quelqu’un qui réussit mieux que les autres, on cherche à la ramener à « la bonne taille » en « coupant la tête » du grand coquelicot qui s’élève au-dessus des autres » indique Noémie Le Menn, psychologue du travail. « Ce syndrome se caractérise par des médisances, des vacheries, des coups bas, de l’humour noir et des tentatives de dévalorisation envers ceux qui s’élèvent. Le succès d’autrui peut être perçu comme une insulte car il renvoie chacun à ses propres limites, créant ainsi un sentiment de dévalorisation » ajoute notre experte.
Qu’est-ce qui cause le syndrome du grand coquelicot ?
Les comportements relatifs au syndrome du grand coquelicot sont le résultat d’un manque de confiance en soi, de la peur de la réussite d’autrui et de la tendance à se comparer aux autres. « Les personnes qui adoptent ces comportements peuvent éprouver de la jalousie envers le succès des autres. Ils peuvent également se sentir diminués par la réussite d’une personne qui progresse plus rapidement qu’eux et aller jusqu’à attribuer à cette personne une attitude rabaissante, même si ce n’est pas le cas » souligne la psychologue. Les auteurs de ces comportements peuvent être des collègues, des amis, des membres de la famille. Ces attitudes relèvent aussi d’une forme de conformisme social, où chaque individu se voit attribuer des rôles sociaux spécifiques. « En tant que femme, on peut se voir imposer certaines attentes sociales. Par exemple, des commentaires tels que « Ne sois pas surprise si ton mari te trompe parce que tu travailles trop » reflètent l’idée que la réussite professionnelle d’une femme n’est plus en conformité avec son rôle traditionnel et qu’en plus elle entre en compétition avec les hommes » soutient Noémie Le Menn.
Comment se manifeste le syndrome du grand coquelicot ?
Le fait de rabaisser quelqu’un en raison de ses réalisations ou de ses succès peut se manifester par :
des réalisations minimisées
des exclusions et ignorances
des phrases rabaissantes « elle ne doit pas avoir de famille si elle réussit aussi bien c’est qu’elle n’a que son travail dans sa vie »
d’autres qui s’attribuent le mérite de leur travail
le dénigrement
les commentaires désobligeants
des micro-agressions et critiques
« Une femme qui s’élève par ses propres moyens peut être perçue comme une menace »
Qui sont les personnes les plus touchées par le syndrome du grand coquelicot ?
Le syndrome du grand coquelicot semble toucher davantage les femmes. « Cette situation peut s’expliquer par la norme sociétale selon laquelle le chef ou le leader devrait être un homme, tandis qu’une femme qui s’élève par ses propres moyens peut être perçue comme une menace. Cette dynamique peut remettre en question la place des femmes dans la société et susciter des interrogations chez les autres femmes sur leur propre identité en tant que femme. Ceux qui s’écartent des normes sociales établies sont souvent ramenés d’une manière ou d’une autre à la norme dominante » rappelle la psychologue. Les femmes sont encore souvent assignées à des rôles sociaux spécifiques, tels que les tâches domestiques, l’éducation des enfants et les soins à la famille. « Lorsqu’elles réussissent et s’éloignent de ces rôles traditionnels, cela remet en question l’ordre établi pour ceux qui adhèrent à cette vision de la société et des rôles. Cette remise en question peut provoquer des réactions négatives et des comportements de dévalorisation envers les femmes qui s’émancipent et atteignent des niveaux de réussite professionnelle élevés » précise Noémie Le Mann.
Quelles sont les conséquences ?
L’expérience du syndrome du grand coquelicot est préjudiciable à la vie professionnelle et personnelle. Citons notamment comme conséquences :
un manque de désir de partager ou de célébrer son succès et ses réalisations
ne pas se sentir apprécié(e)
se sentir saboté(e)
dépression
« L’impact dépend de la sensibilité des individus mais ce sont les mêmes conséquences qu’un harcèlement moral » ajoute la psychologue. Il est important de prendre conscience de ce syndrome et de ses conséquences néfastes sur la confiance en soi et la motivation des personnes qui en sont victimes. « La société devrait encourager et célébrer les réussites individuelles plutôt que de chercher à les dévaloriser » renchérit notre interlocutrice. Par ailleurs, les critiques et les tentatives de dévalorisation peuvent renforcer les sentiments d’imposture et aggraver le syndrome de l’imposteursi la personne y est sujette.
Que faire si je suis victime du syndrome du grand coquelicot ?
« Tout d’abord, il est crucial d’accepter que l’on ne peut pas plaire à tout le monde dans le monde professionnel » répond d’emblée Noémie Le Menn. Il est important d’arrêter de chercher l’affection de tous à tout prix et surtout au travail. « Ignorer les comportements médisants et prendre de la hauteur permet de se protéger des coups bas« . La psychologue rappelle également l’importance de s’entourer d’amitiés sincères, de parler aux membres de sa famille. Le rôle de l’entourage est d’encourager, de féliciter et de se réjouir sincèrement du succès de ses proches. Dans certains cas, il peut être nécessaire de consulter un professionnel, qu’il s’agisse d’un psychologue ou d’un psychiatre, pour se détacher de cette situation.
► Pour les auteurs du syndrome du grand coquelicot, « il est important de recentrer son attention sur ses propres talents plutôt que de se comparer aux autres. Cela peut indiquer un problème d’estime de soi et il est essentiel de cesser de se comparer et de chercher de l’aide. L’idée est de se concentrer sur son propre projet professionnel, d’identifier ses aspirations et de prendre des mesures pour réussir. En s’inspirant des bonnes attitudes du « grand coquelicot », on peut à son tour s’épanouir et réussir. Il est crucial de se débarrasser de l’amertume, de se réconcilier avec soi-même et de s’accompagner vers une réussite personnelle » développe la psychologue. Il est essentiel de reconnaître que ces attitudes sont ancrées dans des schémas sociaux dépassés. La réussite d’une personne ne devrait pas être une menace pour les autres, mais plutôt une source d’inspiration. Il est important de remettre en question ces stéréotypes et de promouvoir l’égalité des chances et la valorisation de tous les succès, qu’ils soient masculins ou féminins.
La chanteuse Céline Dion, âgée de 55 ans, a annoncé être atteinte du « stiff person syndrom » (SPS) en anglais, ou syndrome de Stiff-man en français, aussi appelé syndrome de l’homme raide (SHR), dans une vidéo postée sur son compte Instagram le 8 décembre 2022. « On sait que c’est la cause des spasmes musculaires dont je souffre. Ces spasmes affectent ma vie de tous les jours, à plusieurs niveaux. J’ai parfois beaucoup de difficultés à marcher ou utiliser mes cordes vocales pour chanter […] C’est un combat continuel« , expliquait la chanteuse. Son état ne s’est pas amélioré, à tel point qu’elle annoncé le 26 mai 2023 annuler tous ses concerts prévus jusqu’en avril 2024. « Il vaut mieux tout annuler jusqu’à ce que je sois vraiment prête à remonter sur scène. Je veux que vous sachiez que je n’abandonne pas… » a-t-elle écrit dans un communiqué relayé sur Twitter. Qu’est-ce que c’est cette maladie ? Quels sont les symptômes ? La prise en charge ? A-t-il un impact sur l’espérance de vie ?
Définition : qu’est-ce que le syndrome de l’homme raide ?
Le stiff person syndrom ou syndrome de Stiff-man ou syndrome de l’homme raide (SHR) en français, est une maladie neurologique très rare, dont la prévalence est estimée à environ 1 personne sur 1 million. Environ 2/3 des patients touchés seraient des femmes, avec un pic d’incidence autour de 45 ans selon le site Orpha.net, portail des maladies rares et orphelines. Elle se manifeste principalement par une raideur des muscles du tronc avec une déformation du rachis, et des spasmes douloureux. Ce syndrome a été décrit pour la première fois en 1956, par Moersch et Woltman, deux neurologues américains.
Quels sont les symptômes du syndrome de Stiff-man ?
Le tableau clinique est très évocateur. Cette maladie neurologique se caractérise par :
Une raideur musculaire progressive qui peut conduire à une immobilité du tronc et des hanches
Une démarche raide et atypique
Des spasmes musculaires spontanés ou réflexes, douloureux, pouvant provoquer des chutes et des épisodes de fracture
Une agoraphobie, associée à la réalisation de certaines tâches
Une tendance à sursauter de façon exagérée
Des déformations ankylosantes, telles qu’une posture lombaire figée en hyperlordose(accentuation des courbures soit au niveau cervical, soit au niveau lombaire)
Quelle est l’espérance de vie en cas de syndrome de Stiff-man ?
Généralement, les symptômes se stabilisent avec la mise en place d’un traitement par benzodiazépines. Toutefois, la plupart des patients présentent tout de même une limitation fonctionnelle franche. Le pronostic vital n’est a priori pas impacté. Lorsque le syndrome de la personne raide est associé à une encéphalomyélite progressive avec rigidité et myoclonies (appelé PERM), le pronostic est un peu plus sévère et les symptômes sont plus difficiles à contrôler.
Quelle est la cause du syndrome de Stiff-man ?
La cause de cette pathologie n’est encore pas certaine. Néanmoins, il semblerait que l’on retrouve la présence d’anticorps anti-acide glutamique décarboxylase (GAD) dans plus de 70% des cas, ce qui laisse à penser qu’il s’agit d’une pathogénie auto-immune. Ces anticorps pourraient bloquer la synthèse de l’acide gamma amino-butyrique (GABA), un neurotransmetteur inhibiteur, conduisant ainsi à une diminution de l’inhibition des motoneurones spinaux (responsable de la contraction d’un muscle). Selon une étude parue dans la Lettre du rhumatologue n°269, on trouve fréquemment une association avec des maladies auto-immunes, telles que le diabète insulinodépendant (dans 30 % des cas), les dysthyroïdies, le vitiligo, l’anémie de Biermer. Dans 5 à 10 % des cas, on note la survenue de crises d’épilepsie. « Le lien entre ces deux pathologies n’est pas bien clair« , peut-on lire dans l’article paru dans la revue du rhumatologue.
Comment diagnostique-t-on le syndrome de Stiff-man ?
Le diagnostic de cette pathologie repose essentiellement sur l’examen clinique. Il est ensuite confirmé par la mise en évidence d’anticorps circulants anti-GAD et d’anomalies électromyographiques caractéristiques visibles lors d’une électromyographie (EMG). Afin d’exclure d’autres pathologies – mécaniques – comme lahernie discale ou la présence d’un kyste au niveau de la moelle épinière, il peut être nécessaire de réaliser un scanner de la moelle épinière. Egalement pour exclure des maladies de la moelle épinière comme une sclérose en plaques ou des tumeurs. Un examen du liquide céphalo-rachidien permet également d’éliminer un processus inflammatoire.
Quel est le traitement du syndrome de Stiff-man ?
Pour traiter les symptômes de la maladie, le médecin peut prescrire des benzodiazépines (particulièrement le Diazépam®) qui ralentissent l’activité cérébrale et du baclofène. Le Diazépam est généralement admis par voie veineuse ou par voie orale à la posologie de 10 à 100 mg par jour, une posologie bien sûr à adapter en fonction de l’efficacité et des effets secondaires. Les thérapies immuno-modulatrices (corticoïdes, immunoglobulines intraveineuses, plasmaphérèse) peuvent être proposées, mais avec des résultats variables. Une rééducation chez le kinésithérapeute doit souvent être entreprise afin de lutter contre les spasmes.
Selon les chiffres publiés en mai 2023 par Santé Publique France, en France, un patient hospitalisé sur 18 présente au moins une infection nosocomiale soit 5,7% des patients. Cette prévalence des patients infectés a augmenté de près de 15% entre 2017 et 2022, à cause des infections à SARS-CoV-2 (COVID-19) transmises dans les établissements de santé. Les quatre principales localisations d’infections nosocomiales sont : les infections urinaires, les pneumonies, les infections du site opératoire et les bactériémies. Et les quatre principaux micro-organismes responsables de ces infections sont : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Pseudomonas aeruginosa.
Les infections nosocomiales sont des infections contractées lors d’un séjour dans un établissement de santé (hôpital, clinique…), et qui n’étaient ni présentes, ni en incubation au début de la prise en charge médicale. « Il ne s’agit pas d’une définition médicale, mais d’une définition juridique, explique le Dr Jean Tafazzoli, médecin généraliste, quasiment toutes les maladies infectieuses peuvent être nosocomiales si elles ont été contractées dans un établissement de santé. Il y a donc autant de symptômes, de diagnostics et de traitements que de maladies nosocomiales différentes ».
Une partie des infections nosocomiales peuvent évitées par des mesures simples. Comme l’explique le Dr Tafazzoli, Il y a plusieurs messages à faire passer pour limiter ces infections nosocomiales :
Il y a aujourd’hui trop d’affluence dans les services d’urgences : « il faut absolument arrêter d’aller aux urgences pour une entorse, un renouvellement d’ordonnance ou une gastro-entérite. » insiste le médecin.
Il faut également limiter les visiteurs dans les chambres : « on voit parfois des patients visités par 5 personnes en même temps, c’est tout à fait déconseillé ».
Attention à l’abus et au mauvais suivi des traitement antibiotiques qui rendent les bactéries de plus en plus résistantes. « Les traitements antibiotiques ne doivent être pris qu’en cas d’infection bactérienne, rappelle le médecin. Par ailleurs, un traitement antibiotique ne doit jamais être interrompu prématurément au risque de créer des résistances. »
Quelles sont les causes des infections nosocomiales ?
Elles sont dues à la présence de germes ou bactéries dans l’établissement, et sont transmises de diverses façons : défenses immunitaires fragilisées, propagation par contact cutané ou transmission croisée entre malades ou via le personnel, contamination de l’environnement hospitalier (eau, air, matériel, aliments)… Parmi les raisons qui favorisent le développement de ces infections, plusieurs choses sont à prendre en compte :
• L’hôpital, tout comme notre domicile ou tout autre endroit, possède sa vie bactériologique propre. Si les règles d’hygiènes de base (gants, masques, désinfections du matériel, des surfaces …) permettent de créer une barrière aux infections, elles ne sont pas toujours suffisantes. « Or, lorsqu’un patient se rend dans un hôpital, c’est souvent qu’il est lui-même malade, donc plus fragile qu’en tempsnormal, avec une immunité probablement affaiblie. Il est mis en contact avec une flore bactérienne différente de la sienne à laquelle il est donc plus sensible, explique le médecin. Statistiquement, il y a plus de chance d’attraper quelque chose à l’hôpital lorsque l’on est malade que chez soi lorsqu’on est en bonne santé.«
• Les bactéries que l’on trouve à l’hôpital sont en général plus résistantes que celles que nous avons à notre domicile.
• « A l’hôpital, les patients sont généralement sous traitement (chimiothérapie, antibiothérapie, hormonothérapie …). Ces traitements ont tendance à déséquilibrer profondément le microbiote intestinal du patient, ce qui le rend plus vulnérable à une bactérie étrangère possiblement agressive. Il se peut aussi que cette bactérie ait été déjà présente dans le microbiote du patient avant son ‘hospitalisation mais ne s’exprimait pas, ajoute le Dr Tafazzoli. Le problème c’est qu’on ne saura jamais si la bactérie a été attrapée à l’hôpital ou avant, mais légalement, l’infection sera classée maladie nosocomiale.«
• Avec l’augmentation de l’espérance de vie, il y a de plus en plus de personnes très âgées qui sont porteuses saines de très nombreuses bactéries résistantes avec lesquelles elles ont été en contact durant leur vie. « Lors d’hospitalisation, ces personnes sont susceptibles de transmettre une de ces bactéries à une personne plus jeune, qui ne sera pas immunisée contre elles. »
Comment se transmet une infection nosocomiale ?
La propagation des infections bactériennes peut se faire par contact cutané, aéroportée, par gouttelettes (postillons), transmission orofécale (aux toilettes), transmission croisée entre malades ou via le personnel, ou encore par contamination de l’environnement hospitalier (eau, air, matériel, aliments)…
Quels sont les symptômes d’une infection nosocomiale ?
« L’infection nosocomiale n’est pas une maladie, mais c’est une infection bactérienne ou virale parmi tant d’autres, rappelle le Dr Tafazzoli. Il y a par conséquent autant de symptômes que d’infections nosocomiales possibles. » Parmi les infections redoutées, il y a les bacilles multi-résistants, dont par exemple le Clostridium difficile, responsable de diarrhées inflammatoires qui durent plus de 10 jours avec fièvre. « Cette bactérie est compliquée à traiter, elle est résistante et peut créer des lésions importantes dans l’intestin. Elle peut même être létale ». Les infections contractées le plus fréquemment par les patients sont souvent des infections urinaires « souvent chez les personnes âgées, à l’hygiène difficilement contrôlable et poly-médiquée ». Viennent ensuite les septicémies et les infections de plaies chirurgicales.
Délai d’apparition d’une infection nosocomiale
Une infection identifiée est considérée comme nosocomiale si elle apparaît au moins 48 heures après l’entrée dans l’établissement. Ce délai est étendu à 30 jours lorsque l’infection a lieu à l’endroit où une opération chirurgicale a été réalisée, et est porté à 1 an en cas de pose de matériel étranger : prothèse, valve cardiaque, stimulateur cardiaque…
Merci au Dr Jean Tafazzoli, médecin généraliste à Lyon, président chez MaQuestionMédicale.fr.