Ces 5 effets qui surviennent dans le corps quand on arrête de fumer

Lors de l’arrêt du tabac, plusieurs effets se manifestent. Le manque de nicotine provoque notamment un syndrome de manque et une fatigue les premiers temps. Si la prise de poids est assez connue, d’autres effets dont on parle moins peuvent aussi survenir…

1. Une importante fatigue à cause du manque de nicotine

Lorsqu’on fume, le corps est intoxiqué par la fumée du tabac et l’un de ses constituants, la nicotine, qui joue un rôle de stimulant. Ainsi, à l’arrêt du tabac, apparaît une fatigue qui est due d’une part au phénomène de désintoxication auquel procède l’organisme, d’autre part à l’absence de nicotine. Ces deux mécanismes combinés entraînent une importante fatigue dans les 2 à 4 semaines qui suivent la suppression du tabac.

2. Une toux liée à la reprise de l’activité bronchique

L’arrêt du tabac peut entraîner l’apparition d’une toux accompagnée de crachats provoquée par la reprise de l’activité des cils des bronches (qui fonctionnaient moins bien du fait de leur immobilisation par les substances toxiques du tabac). De nombreux fumeurs s’étonnent alors de se « sentir moins bien » que quand ils fumaient. Tousser après l’arrêt du tabac correspond le plus souvent à une réaction naturelle de l’appareil respiratoire qui disparaît environ au bout de 3 à 4 semaines. En effet, les cils vibratiles qui tapissent l’intérieur des bronches se remettent à fonctionner et effectuent leur fonction d’évacuation. Or, sous l’effet du tabac, ces cils vibratiles ne pouvaient effectuer leur travail excrétoire.

3. Un syndrome de manque et des insomnies

Le syndrome de manque est la conséquence de la baisse brutale de la nicotine dans l’organisme en dessous d’un certain seuil auquel le fumeur est habitué ; dans cette situation, le cerveau, notamment ses récepteurs, réclame sa dose de nicotine. Nervosité, colère, agressivité, agitationinsomnie, tristesse, anxiété, impossibilité de se concentrer… sont caractéristiques du syndrome de manque. L’arrêt du tabac provoque une réelle souffrance que le fumeur doit apprendre à maîtriser. Ces manifestations sont importantes au début de l’arrêt du tabac puis diminuent rapidement pour disparaître, en général, en quelques semaines. Les pulsions d’envie de fumer peuvent se prolonger plusieurs mois, surtout pour les gros fumeurs. Les substituts nicotiniques et certains médicaments peuvent aider à vaincre les symptômes de manque de nicotine.

4. Plus grave encore, la dépression

La dépression peut survenir à l’arrêt du tabac à cause de la forte dépendance psychique et comportementale liée à cette habitude. Un fumeur prend l’habitude de fumer une cigarette dans certaines circonstances, installant de véritables rites dans sa vie quotidienne. L’arrêt du tabac va s’accompagner de difficultés à retrouver d’autres rythmes, à réapprendre à vivre sans tabac dans des situations rituelles ou fumer était devenu un réflexe. Quelques semaines suffisent souvent à régler cette période délicate. Les personnes déprimées sont souvent des fumeurs très dépendants car le tabac provoque un effet stimulant sur l’humeur masquant les manifestations d’un état dépressif sous jacent.

Environ 15 % des fumeurs présentent une dépression un an après l’arrêt du tabac.

« Les fumeurs sont souvent des anxio-dépressifs. Le fait de s’arrêter de fumer sans avoir réglé le fond de leur humeur risque d’entraîner des effets secondaires psychologiques désagréables et conduire à la rechute.  Il est probable que le tabac ait un effet antidépresseur et c’est sans doute une des raisons pour laquelle il est difficile de s’en passer« , détaille le Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’ Inserm. Environ 15 % des fumeurs présentent une dépression un an après l’arrêt du tabac. Le tabagisme chronique est en fait associé à des variations neurologiques qui semblent avoir un lien avec des troubles de l’humeur et qui surviennent peu de temps après avoir fumé une cigarette.

Or la cigarette suivante fait disparaître ces troubles pendant quelques instants mais provoque ensuite des épisodes de stress. Et plus il y a de consommation de cigarettes et plus ce phénomène s’amplifie provoquant ainsi des variations de l’humeur du fumeur tout au long de la journée. Ainsi le fumeur se trompe en pensant à tort que la cigarette le détend et calme ses angoisses, alors que c’est le contraire qui se produit : la cigarette semble le calmer en fait pendant le temps des manifestations qu’elle a elle-même déclenchés. Les fumeurs doivent accepter que fumer ne détend pas et n’a aucun effet antidépresseur et comprendre qu’au contraire arrêter de fumer sera excellent pour leur moral.

5. La prise de 3 à 4 kilos

Une des raisons majeures de ne pas vouloir s’arrêter de fumer est la crainte de prendre des kilos. Un fumeur pèse en moyenne 3 à 4 kilos de moins qu’un non fumeur. La prise de poids qui peut s’effectuer à l’arrêt du tabac, de l’ordre de 3 à 4 kilos environ, n’est que le rattrapage d’un poids normal. La prise éventuelle des quelques kilos est souvent à l’origine d’une rechute. La nicotine agit comme un coupe faim, freine l’appétit et provoque la sensation d’avoir moins besoin de manger.

Pour un fumeur qui fume 1 paquet par jour, la nicotine permet de brûler 200 à 300 calories chaque jour. Pour une activité identique, un fumeur consomme davantage de calories qu’un non fumeur. Mais ce n’est une généralité, près d’1 fumeur sur 3 ne grossit pas en arrêtant de fumer. Pendant la période de consommation de substituts permettant la délivrance de la nicotine, il est plus facile de ne pas trop grignoter et de maintenir son poids. 

Merci au Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’ Inserm.


Source : JDF Santé