Biopsie, frottis, endoscopie, échographie, scanner… Il existe de multiples tests pour détecter un cancer. « Dépister permet non seulement de diagnostiquer tôt certains cancers, parfois même avant l’apparition des symptômes, mais aussi de mieux les soigner et de limiter les séquelles liées aux traitements. Dans certains cas, le dépistage peut même permettre d’éviter l’apparition d’un cancer, grâce au repérage et au traitement précoce d’une anomalie qui aurait pu évoluer » souligne le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisée en médecine générale. Comment déceler un cancer dans une prise de sang ? Quels sont les autres examens pour détecter un cancer ?
Comment déceler un cancer dans une prise de sang ?
► La numération-formule sanguine, encore appelée NFS, est un examen sanguin systématiquement effectué au cours d’un bilan de santé. Il permet de mesurer le nombre de globules rouges, appelés hématies, les globules blancs, dénommés leucocytes qui permettent à l’organisme de se protéger des infections et les plaquettes dont le rôle est d’éviter les saignements. Une anomalie à la NFS, que ce soit une augmentation ou une diminution d’une des données, peut être en lien avec un cancer, mais ne doit jamais être interprétée isolement.
► Certains marqueurs tumoraux, des protéines produites par les tumeurs, peuvent être dosés dans le sang et refléter le nombre de cellules cancéreuses présentes dans la tumeur ou le nombre de cellules cancéreuses qui se sont disséminées à distance de la tumeur pour former des métastases. Le dosage sanguin des marqueurs tumoraux est une technique très sensible pour détecter la présence de tumeurs, même petite. Cet examen permet également de suivre l’évolution de la tumeur au cours du traitement.
► Les autres examens sont nombreux et dépendent principalement du type de tumeur recherchée et de sa localisation. Un bilan hépatique, un ionogramme sanguin analysant le sodium et le potassium ou une créatinémie analysant le fonctionnement du rein peuvent être pratiqués par exemple.
Quels sont les examens pour détecter un cancer ?
► La biopsiecorrespond au prélèvement d’un fragment de tissu sur l’organe suspecté d’être cancéreux. L’analyse anatomopathologique des cellules du fragment prélevé permet d’affirmer leur caractère cancéreux et le degré de gravité de la tumeur. La biopsie s’effectue sous anesthésie locale et parfois sous anesthésie générale. Une biopsie extemporanée (c’est-à-dire un examen au microscope pendant l’intervention chirurgicale) peut aussi se pratiquer dans certaines circonstances, en particulier lorsque le chirurgien a besoin de ces informations pour poursuivre son intervention.
► La cytoponction consiste à récupérer des cellules tumorales à l’aide d’une aiguille introduite dans une partie de l’organisme. Les cellules récupérées sont ensuite analysées afin de repérer des anomalies pouvant évoquer un cancer. Cet examen peut être pratiqué par exemple sur un nodule du sein ou de la thyroïde.
► Lefrottis permet de récupérer des cellules en grattant une zone anormale, comme cela est régulièrement pratiqué au cours d’un frottis cervico-vaginal (au niveau du col de l’utérus). Les cellules sont ensuite analysées afin de détecter les cellules anormales évocatrices d’un cancer.
► L’endoscopie permet d’explorer une cavité à l’aide d’un tube muni d’un système optique, de repérer des lésions mais également d’effectuer des prélèvements afin de les analyser. La fibroscopie bronchique explore les bronches. La fibroscopie gastrique explore le tube digestif, l’œsophage, l’estomac. La coloscopie permet de détecter une anomalie du côlon, en introduisant l’endoscope dans l’anus.
► La radiographie est un examen indispensable pour détecter un cancer du poumon ou un cancer des os.
► L’échographie : après avoir appliqué un gel sur la peau de la zone qu’il souhaite explorer, le médecin déplace une sonde externe à cet endroit et visualise les images sur un écran. Cet examen rapide et indolore permet d’obtenir une réponse immédiate. Il est utile en cas de suspicion de cancer du sein par exemple.
► La mammographie est une radiographie des seins utilisée dans le dépistage du cancer du sein. Dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du sein, elle est proposée tous les 2 ans à partir de l’âge de 50 ans. Une deuxième lecture systématique des mammographies jugées normales est assurée par un second radiologue expert.
► L’IRM, ou l’imagerie par Résonance Magnétique, se base sur la mesure de la réponse à un champ magnétique des différentes parties du corps. L’IRM permet d’explorer par exemple le cerveau, la moelle épinière, la moelle osseuse et la colonne vertébrale. Le patient, allongé et enfermé dans une sorte de gros tube, est en contact avec le manipulateur qu’il peut appeler. L’appareil prend un grand nombre de clichés qui sont analysés par l’ordinateur. Cet examen d’une durée d’une demi-heure environ, est indolore.
► Le scanner, encore appelé tomodensitométrie, utilise les rayons X pour analyser les divers plans d’une partie de l’organisme qui est explorée en effectuant des « coupes » anatomiques de 1 à 10 mm d’épaisseur. La grande majorité des parties du corps, comme par exemple la vessie, les poumons, le cerveau, les reins, le foie peuvent être visualisées. Les images sont ensuite assemblées par ordinateur. Cet examen très rapide ne provoque aucune douleur et permet également de surveiller l’évolution d’une grande partie des tumeurs. Il peut être complété par un Scanner multi coupes qui permet de construire des images en trois dimensions des organes.
► La coelioscopie : cet examen permet d’explorer l’intérieur de l’abdomen tout en limitant l’ouverture de la paroi abdominale pour diminuer la taille des cicatrices et atténuer les effets secondaires qui pourraient être causés par une intervention chirurgicale plus lourde. Après l’injection d’air dans le ventre, le praticien introduit une caméra et ses instruments via 2 ou 3 orifices pratiqués au niveau du nombril. Peut ainsi être repérée une anomalie à l’intérieur des organes de l’abdomen. Une biopsie peut ensuite être pratiquée.
► La scintigraphie: cet examen indolore consiste à injecter un produit radioactif, qui va se fixer sur l’organe que l’on souhaite contrôler : Il permet de visualiser les cavités cardiaques, les poumons, la thyroïde, l’os et les reins. Cet examen est long car une fois l’injection effectuée, il est nécessaire d’attendre plusieurs heures avant l’enregistrement des rayonnements émis.
► Le « PET-SCAN » ou « Tomographies par émissions de positons », utilise des dérivés radioactifs qui vont être captés de préférence par les tumeurs. Il permet d’obtenir des résultats plus précis sur la tumeur.
Comment détecter un cancer du poumon ?
En dehors des examens généraux conne la radiographie du thorax ou le scanner thoracique, certains examens plus spécifiques permettent de détecter un cancer du poumon :
► L’examen microscopique des crachats qui permet parfois la découverte de cellules cancéreuses.
► La bronchoscopie qui consiste à introduire par les voies respiratoires (sous anesthésie locale) un fin tuyau dans les bronches permettant de faire une biopsie.
► La ponction transthoracique lorsque la lésion est située sur une trop petite bronche pour être accessible par fibroscopie, une ponction à l’aiguille, à travers la paroi du thorax peut être envisagée.
► Une médiastinoscopie, sous anesthésie générale, qui consiste à pratiquer au-dessus du sternum une petite incision par laquelle le chirurgien introduit un tuyau jusque dans le médiastin afin d’examiner les ganglions lymphatiques et faire une biopsie.
Comment détecter un cancer de la peau ?
En cas de lésion suspecte sur la peau, le dermatologue, après examen au dermatoscope (une sorte de grosse loupe), propose une intervention chirurgicale et une analyse anatomopathologique. La biopsie est l’examen le plus efficace pour détecter un cancer de la peau.
Comment détecter un cancer du côlon ?
L’examen immunologique des selles, appelé aussi Hemoccult II®, permet de rechercher du sang non-visible à l’œil nu dans les selles. Ce test de dépistage réalisé à la maison est proposé systématiquement en France aux femmes et aux hommes, âgés de 50 à 74 ans, tous les 2 ans. S’il est positif, une coloscopie est proposée pour rechercher la présence d’une tumeur cancéreuse. D’autres examens comme le toucher rectal ou le dosage de certains marqueurs comme l’antigène carcino-embryonaire (ACE), le CA19-9 et l’alpha foeto-proteine (AFP) peuvent aussi être utiles au diagnostic.
Comment détecter un cancer des testicules ?
L’échographie des testicules est l’examen recommandé pour diagnostiquer un cancer des testicules. Certains marqueurs comme l’AFP, le hCG (Hormone chorionique gonadotrope humaine) total et le LDH peuvent aussi être dosés pour orienter le diagnostic.
Comment détecter un cancer de l’estomac ?
La gastro-endoscopie est l’examen de référence pour détecter un cancer de l’œsophage grâce à la biopsie. D’autres examens d’imagerie peuvent être réalisés en complément pour évaluer jusqu’où il s’est propagé et donc définir son stade : un scanner ou un PET Scan par exemple. Des taux plus élevés que la normale d’antigène carcino-embryonnaire (ACE), d’antigène carbohydrate 19-9 (CA 19-9) ou d’antigène tumoral 125 (CA 125) peuvent signaler la présence d’un cancer de l’estomac.
Comment détecter un cancer du sein ?
En plus de la palpation régulière des seins, une mammographie de dépistage est proposée tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans en l’absence de symptôme apparent ou de facteur de risque. Une échographie complémentaire peut être proposée si nécessaire. Dans le cas où une tumeur est détectée, une ponction à l’aiguille fine ou une microbiopsie permettent de prélever des cellules et de poser un diagnostic certain de cancer du sein le cas échéant. Certains marqueurs comme le CA 15-3 et l’ACE peuvent être augmentés.
Comment détecter un cancer de la gorge ?
Une endoscopie est généralement réalisée pour visualiser l’ensemble de la gorge. À cette occasion, des biopsies sont prélevées pour un examen microscopique. Si un cancer est supposé, un scanner de la gorge et une radiographie des poumons complètent le bilan. Lorsqu’un cancer du larynx est soupçonné, l‘ORL examine la gorge à l’aide d’un laryngoscope, un tuyau creux qui contient un système optique équipé de verres fortement grossissants pour visualiser l’ensemble de la région du larynx et l’entrée de l’œsophage, et réaliser des biopsies si nécessaires. Dans certains cas, une ponction des ganglions du cou, en combinaison avec une échographie permet de vérifier la présence de cellules cancéreuses.
Comment détecter un cancer de la prostate ?
Le toucher rectal (réalisé par le médecin généraliste ou un urologue) est la méthode la plus courante pour détecter un cancer de la prostate. Le dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang permet de suspecter un cancer en cas d’élévation. Si c’est le cas, seules les biopsies permettent de confirmer le diagnostic. En France et à l’étranger, aucune autorité de santé ne recommande le dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA chez les hommes sans symptôme.
Comment détecter un cancer du pancréas ?
Le pancréas étant situé profondément dans l’abdomen, seuls les examens d’imagerie comme l’échographie, le scanner et l’IRM permettent de mettre en évidence une tumeur. L’échoendoscopie, qui consiste à réaliser une échographie directement depuis les intestins, permet de confirmer le diagnostic de cancer grâce aux biopsies. Le dosage sanguin de l’antigène carbohydrate 19-9 (CA 19-9) peut aider au diagnostic.
Comment détecter un cancer de l’utérus ?
Le dépistage du cancer de l’utérus s’effectue par un frottis du col de l’utérus qui peut être réalisé par le gynécologue ou le médecin généraliste. Toutes les femmes âgées de 25 ans à 65 ans devraient pratiquer ce dépistage. Si un cancer est suspecté, une colposcopie est alors proposée. Elle consiste à faire des biopsies du col de l’utérus pour établir le type de cancer. Certains marqueurs comme le SCC (Squamous Cell Carcinoma), le Cyfra 21.1, le CA 125, l’ACE ou le CA 19.9 peuvent être utiles pour surveiller l’évolution de la tumeur lors du traitement.
Comment détecter un cancer des ovaires ?
Le toucher vaginal, permet souvent au gynécologue de reconnaître un ovaire anormalement gros. Une échographie pelvienne transvaginale avec l’introduction de la sonde exploratrice dans le vagin permet d’évaluer la tumeur. Les dosages sanguins du CA 125, de l’ACE de la HCG (ou ß-HCG), de la LDH ou de l’AFP peuvent être plus élevés en cas de cancer de l’ovaire. Une intervention chirurgicale peut être décidée pour effectuer des biopsies afin de confirmer le diagnostic.
Comment détecter un cancer du foie ?
Une échographie, un scanner ou une IRM permettent de voir si une masse suspecte, ou un nodule, apparaît sur le foie. Dans la prise de sang, c’est l’augmentation des taux d’alpha-fœtoprotéine, de lacticodéshydrogénase (LDH), d’alanine aminotransférase (ALAT), d’aspartate transaminase (ASAT) et de bilirubine qui peuvent alerter. La ponction biopsie hépatique est un examen essentiel pour le diagnostic du cancer du foie car elle consiste à prélever à l’aide d’une aiguille un fragment de foie afin de l’analyser au microscope. En cas de lésion localisée, elle peut se faire par voie transcutanée. Dans les autres cas, elle peut être guidée par l’échographie ou le scanner.
Le cancer de la gorgepeut atteindre l’ensemble des voies aéro-digestives supérieures, c’est-à-dire les fosses nasales, la cavité buccale (langue, palais, gencive, lèvres), les amygdales, les cordes vocales (autrement appelées larynx ou glotte) et l’épiglotte. Ce cancer provoque des symptômes au niveau de la voix ou la déglutition. Il touche plus les hommes que les femmes et est le plus souvent diagnostiqués à partir de 50 ans. Comment diagnostiquer un cancer de la gorge ? Quels symptômes repérer ? Peut-on guérir d’un cancer de la gorge ? Quels sont les traitements ?
Définition : c’est quoi le cancer de la gorge ?
Le cancer de la gorge est plus communément appelé en médecine « cancer des voies aérodigestives supérieures« . Il atteint généralement le larynx et le pharynx. Sa fréquence de survenue est étroitement corrélée avec la durée d’exposition et la quantité de tabac et d’alcool consommée.
Quels sont les symptômes d’un cancer de la gorge ?
La plupart des cancers de la gorge se développent à partir de lésions précancéreuses qui n’ont pas été détectées. Les leucoplasies, les fibroses sous-muqueuses buccales, les érythroplasies ou encore les érythroleucoplasies représentent les états précancéreux de la bouche les plus courants. La difficulté pour détecter précocement une cancérisation de ces lésions réside dans le fait que le processus reste longtemps asymptomatique. Ce cancer a cependant des conséquences sur la déglutition, la parole et la respiration. « C’est la persistance inhabituelle dans le temps (plus de 3 semaines) de ces symptômes classiques qui doit, chez les patients à risque, faire suspecter un cancer », explique le Dr Antoine Moya-Plana, chirurgien ORL à Gustave Roussy. Parmi les symptômes qui peuvent évoquer un cancer de la gorge :
► Nodule au niveau de la gorge. Un nodule est une petite masse arrondie qui se forme généralement juste sous la peau. Ils peuvent notamment se situer au niveau de la thyroïde ou sur les cordes vocales. Dans ce cas, on parle souvent de « nodules du chanteur« , car ils affectent fréquemment les interprètes professionnels. C’est le cas aussi dans d’autres professions où la voix est très sollicitée, comme les enseignants, les avocats, les maraîchers… Dans la très grande majorité des cas, le nodule est totalement bénin.
Les chances de survie en cas de cancer de la gorge dépendent essentiellement du stade du cancer. Si le cancer est au stade I, le taux de survie à 5 ans est supérieur à 80%. Si le cancer de la gorge est régional (stade II ou III), le taux de survie chute à 42 %. Il n’est plus que de 32 % lorsque le cancer de la gorge est au stade IV et qu’il y a des métastases. S’il est diagnostiqué précocement, le cancer limité aux cordes vocales a un pronostic de 90% de survie à 5 ans.
Quels sont les facteurs de risque du cancer de la gorge ?
Le tabagisme constitue le principal facteur de risque du cancer de la gorge. En association avec une consommation excessive d’alcool, le tabac s’avère particulièrement redoutable pour les voies aériennes supérieures. Néanmoins, d’autres facteurs extérieurs peuvent être responsables d’une prolifération de cellules cancéreuses. C’est le cas notamment de l’infection par le papillomavirus(HPV). « Ce virus, sexuellement transmissible, peut induire des cancers de l’oropharynx (amygdale, voile du palais, base de langue) », précise le médecin. On peut également citer l’exposition prolongée à des substances toxiques, le reflux gastro-œsophagien et la carence nutritionnelle. Ces cancers touchent plus les hommes que les femmes et sont le plus souvent diagnostiqués à partir de 50 ans.
Comment diagnostiquer un cancer de la gorge ?
En cas de suspicion d’un cancer des voies aéro-digestives supérieures, une endoscopie de cette zone du corps est pratiquée sous anesthésie générale. On introduit dans la gorge un tube rigide pour explorer les voies aériennes et digestives et prélever les tissus suspects pour les analyser (biopsie). « Le diagnostic du cancer est établi si l’on trouve des cellules cancéreuses dans les prélèvements, poursuit le spécialiste. En cas de cancer avéré, d’autres examens, sont nécessaires pour évaluer l’extension de la maladie : scanner cervico-facial, scanner du thorax, IRM, PET-scan. »
Quels sont les différents stades du cancer de la gorge ?
La stadification des cancers de la gorge et du larynx s’appuie sur la classification TNM. Comme n’importe quel cancer, le cancer de la gorge peut être diagnostiqué à un stade plus ou moins avancé. Plus le cancer s’étend, plus le stade est important et plus les chances de survie diminuent.
► Le stade I est un cancer localisé et peu étendu. Qu’il s’agisse d’une tumeur de la gorge sous glottique ou sus-glottique, elle ne touche ni les ganglions lymphatiques du cou ni d’autres zones du corps.
► Au stade II, la tumeur concerne plus d’une seule zone.
► Au stade III, les cordes vocales ont perdu une partie de leur mobilité ou la tumeur s’est étendue aux tissus avoisinants.
► Au stade IV, les ganglions lymphatiques sont touchés, le cancer est étendu et des métastases ont fait leur apparition.
Si le cancer est au stade I, le taux de survie à 5 ans est supérieur à 80%.
Quels sont les traitements d’un cancer de la gorge ?
La prise en charge du cancer de la gorge va être décidée par une équipe médicale pluridisciplinaire (chirurgien ORL, anesthésiste, radiothérapeute, radiologue, oncologue) en fonction de la nature de la pathologie et de son stade d’évolution. Plusieurs chirurgies possibles :
► Ablation de la tumeur par chirurgie endoscopique. (que pour les cordes vocales). Si le cancer en est encore débutant, le médecin peut détruire les cellules cancéreuses avec ou sans laser.
► La laryngectomie partielle consiste à enlever la partie du larynx atteinte par la tumeur. Cette intervention peut affecter la parole et les facultés respiratoires, mais il existe des techniques de reconstruction du larynx qui permettent de limiter les séquelles.
► La cordectomie consiste à n’enlever qu’une partie de la corde vocale touchée.
► La pharyngectomie consiste à retirer une partie du pharynx. On peut ensuite reconstruire l’organe afin de limiter les séquelles et assurer une déglutition normale.
► La laryngectomie totale. Si le cancer est avancé, il faut parfois retirer le larynx au complet et pratiquer une ouverture dans le cou reliée à la trachée pour assurer l’entrée d’air aux poumons (une trachéostomie). Après une telle intervention, la personne opérée doit réapprendre à parler avec l’aide d’un orthophoniste.
► Le curage ganglionnaire. Si les ganglions sont atteints ou dans certaines formes de cancer à risque, il est nécessaire de retirer les ganglions lymphatiques au cours de la même opération que l’ablation de la tumeur pharyngo-laryngée.
Une radiothérapie complémentaire pour détruire les éventuelles cellules cancéreuses résiduelles peut être indiquée. En cas de contre-indication de la chirurgie, le recours à la radiothérapie est généralement réalisé. « Certains médicaments visent des aspects particuliers des cellules cancéreuses pour les empêcher de croître. Le cétuximab (Erbitux®) est l’un des médicaments approuvés pour le traitement du cancer de la gorge. Ce type de médicament peut être utilisé en complément de la radiothérapie et de la chimiothérapie », détaille le spécialiste. En cas de chirurgie, une période de rééducation par un(e) orthophoniste est souvent nécessaire pour retrouver au mieux les capacités de manger, boire et parler. En cas de radiothérapie, il est nécessaire de porter une attention particulière à l’hygiène dentaire quotidienne et de consulter un dentiste régulièrement.
Réalisé en collaboration avec le Dr Antoine Moya-Plana, chirurgien ORL à Gustave Roussy.
A cause d’effets secondaires graves observés chez une vingtaine de personnes, trois produits « détox » de la marque Trex sont suspendus en France sur décision de police sanitaire, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) le 11 avril. Des analyses ont révélé la présence, dans ces produits, de deux substances médicamenteuses : la sibutramine et le sildenafil. La sibutramine est une substance présente dans le Sibutral®, un médicament qui a été commercialisé en France entre 2001 et 2010 comme traitement contre l’obésité. Pendant sa commercialisation en France, un nombre important d’effets indésirables graves, en particulier cardiovasculaires, a été rapporté. Ce médicament est interdit depuis 2010. Le sildenafil est la molécule active du Viagra® et de ses génériques, un médicament indiqué en cas de troubles de l’érection et pouvant entraîner des effets indésirables potentiellement graves : céphalées, rougeurs, troubles digestifs, congestion nasale, sensations vertigineuses, nausées, perturbation visuelle… Des alertes similaires ont été rapportées dans d’autres pays européens.
Quelle est la liste des produits détox Trex dangereux ?
Il s’agit des produits de la gamme Trex, présentés comme des produits naturels « détox » favorisant la perte de poids :
Trex Tea (poudre)
Trex Caps (gélules)
Trex Plus (forme effervescente)
Attention : ces produits sont vendus sur internet via des sites revendeurs et les réseaux sociaux, mais aussi dans des magasins physiques ou sur des étals de marchés.
Les personnes ayant fait usage de ces produits rapportent des effets indésirables graves qui ont été enregistrés par le réseau des centres régionaux de pharmacovigilance et des centres antipoison et de toxicovigilance. Ces effets sont :
L’Agence du médicament demande aux personnes ayant acheté des produits de la gamme Trex (Trex Tea, Trex Caps, Trex Plus) de ne plus les utiliser. Celles qui ont ressenti un effet indésirable après l’utilisation de Trex Tea, Trex Caps ou Trex Plus, sont invitées à consulter un médecin et à effectuer une déclaration sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables. En cas d’urgence, il convient de contacter le 15 ou un centre anti-poison.
Comment savoir si un produit détox est sans danger pour la santé ?
Ces produits, composés de plantes et autres substances, sont des compléments alimentaires, qui sont susceptibles d’engendrer des effets indésirables. En 2019, l‘Anses a rappelé comment parvenir à une consommation éclairée des compléments alimentaires :
Demander conseil à un professionnel de santé avant de prendre n’importe quel complément alimentaire
Éviter les prises prolongées, répétées ou multiples,
Respecter les conditions d’emploi,
Être vigilant quant aux produits présentés comme miraculeux,
Privilégier les produits vendus dans les circuits les mieux contrôlés.
Sources : L’ANSM suspend la commercialisation des produits Trex Tea, Trex Caps et Trex Plus, 11 avril 2023, ANSM / Les compléments alimentaires, nécessité d’une consommation éclairée, ANSES, 26 mars 2019
La vitamine E présente de nombreux bienfaits pour la santé de l’organisme, notamment grâce à ses propriétés antioxydantes. On la retrouve naturellement dans les aliments gras. En cas de carence, il est possible de se supplémenter en prenant des capsules de vitamine E en demandant conseil à son médecin. Que faire en cas de carence ? Quel est le rôle de la vitamine E ? Et en capsules ?
Définition : qu’est-ce que la vitamine E ?
La vitamine E est une substance organique liposoluble (soluble dans les graisses) donc insoluble dans l’eau et qui est décomposée en 8 formes organiques : 4 tocophérols et 4 tocotriénols. Elle est résistante à la chaleur et à la lumière, mais n’aime pas l’oxygène et les UV.
Quel est le rôle de la vitamine E ?
Elle joue un rôle important dans l’organisme grâce à ses propriétés antioxydantes : elle prévient les réactions chimiques néfastes qui sont provoquées par les radicaux libres et impliquées dans la survenue de nombreuses pathologies. « La vitamine E est essentiellement apportée par l’alimentation. Il faut donc consommer régulièrement des aliments qui en contiennent « , commente Sandra Ferreira, diététicienne-nutritionniste. La vitamine E participe à la protection des membranes cellulaires, à commencer par celles de la peau, et contribue ainsi à ralentir le vieillissement cutané. Elle protège aussi les globules rouges contre les substances oxydantes.
La vitamine E ralentit le vieillissement des cellules
Quels sont les bienfaits de la vitamine E pour la santé ?
La vitamine E permettrait notamment de prévenir les maladies cardiovasculaires comme les infarctus ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC) en empêchant la formation anormale de caillots dans le sang. Son implication est toutefois remise en question par des études récentes. Elle lutterait contre certains cancers dont celui de la prostate, à condition de ne pas être présente en excès, et diminuerait aussi le risque d’hémorragie intracrânienne, de rétinopathie sévère et de cécité chez les nouveaux-nés prématurés, ainsi que les risque de cataracte, de dégénérescence maculaire liée à l’âge et de maladie de Parkinson chez l’adulte. « La vitamine E embellit la peau et les cheveux. Anti-oxydante, elle permet de ralentir le vieillissement des cellules et donc de protéger la peau. Par exemple, si vous mettez de l’huile de vitamine E sur vos cernes, cela améliorera la circulation sanguine et les cernes seront ainsi moins visibles », explique la diététicienne-nutritionniste.
Parmi les aliments les plus riches, on trouve la papaye, les graines de tournesol et les fruits à coques.
Quels sont les aliments riches en vitamine E ?
La vitamine E se trouve dans l’alimentation et principalement dans les aliments gras. « Pour avoir un apport suffisant, l’idéal est de varier les sources et d’en consommer à chaque repas. Parmi les aliments les plus riches, on trouve la papaye, les graines de tournesol et les fruits à coques types noix, noisettes ou amandes, les céréales de son, les arachides, les avocats« , conseille la spécialiste. La vitamine E est également disponible en tant que complément alimentaire, mais l’utilisation de ces derniers doit être encadrée pour éviter tout risque de surdosage.
Quels sont les signes d’un manque de vitamine E ?
Les carences en vitamine E sont rares. Elles s’observent surtout chez le bébé prématuré, en cas de malnutrition ou en présence de certaines maladies intestinales ou hépatiques qui entraînent une réduction de l’absorption des matières grasses.
Comment utiliser les capsules de vitamine E ?
La supplémentation en vitamine E est surtout intéressante pour les fumeurs ou les personnes ayant un taux de cholestérol élevé. Les apports nutritionnels recommandés par l’ANSES sont de 15 mg/ jour. « Mais attention, cette vitamine est anti-coagulante, il n’est donc pas recommandé de vous supplémenter si vous avez un traitement qui fluidifie votre sang ou si vous avez des risques d’AVC. De même, si vous supplémentez en trop grande quantité, vous risquez certains symptômes comme la fatigue, les troubles digestifs ou des troubles émotionnels« , prévient Sandra Ferreira. Il est primordial de demander conseil à son médecin avant toute supplémentation.
Merci à Sandra Ferreira, diététicienne-nutritionniste.
Le virus de la gastro vous a contaminé ? Diarrhée, nausées, vomissements… Tour des plantes recommandées en phytothérapie pour soulager ses symptômes, des huiles essentielles et des médicaments homéopathiques avec les conseils de Claire Saunier, titulaire du DU d’aromathérapie.
1. Une tisane au thym vulgaire
« Il est tout à fait recommandé de boire des tisanes pendant la gastro-entérite, ne serait-ce que pour lutter contre la déshydratation« , rappelle d’emblée Claire Saunier, sage-femme et titulaire du DU d’aromathérapie. Le thym va agir comme un désinfectant des voies digestives. Mettre 1 cuillère à soupe de plantes séchées dans une tasse d’eau chaude et laissez infuser 3 minutes.
2. Une tisane à la camomille romaine
La camomille va aider à calmer les intestins : elle diminue les vomissements et les spasmes intestinaux. Faites infuser 5 gr de camomille dans 200 ml d’eau pendant 10 minutes.
3. Une tisane de romarin
Le romarin (Rosmarinus officinalis) active les fonctions digestives, notamment la vésicule biliaire. Laissez infuser 5 gr de feuille de romarin dans une tasse d’eau bouillante pendant 10 minutes, filtrer puis boire 2 à 3 tasses par jour.
4. Une tisane de mélisse
La mélisse (Mélissa officinalis) a également des propriétés digestives réputées. Mettez 1 cuillère à soupe de feuilles de mélisse dans un litre d’eau, laissez bouillir 10 minutes
5. Le gingembre
Le gingembre (Zingiber officinale), sous forme de tisane, frais ou en pastilles, est reconnu pour soulager la nausée passagère. Mettez-en l’équivalent 1 cuillerée à café rase de gingembre en poudre dans une tasse d’eau bouillante. Couvrez et laissez infuser 10 minutes.
6. L’huile essentielle de Menthe Poivrée
L’HE de menthe poivrée (Mentha piperita) est très efficace pour lutter contre les vomissements et les baisses d’énergie. « Vous pouvez vous en servir en inhalation, aussi souvent que nécessaire pour lutter contre les nausées ou prendre une goutte sur un sucre pour éradiquer les nausées et les vomissements« , précise la spécialiste. Autre option : Déposez une goutte sur les tempes pour vous redonner de l’énergie et une goutte sur un sucre afin d’arrêter la nausée. Ne pas utiliser chez la femme enceinte, allaitante, les personnes âgées, les personnes épileptiques, asthmatique et l’enfant de moins de 7 ans
7. L’huile essentielle de Basilic Exotique
L’HE de basilic (Ocimum basilicum) intervient sur la digestion. Elle va permettre de rééquilibrer le système digestif pour éviter qu’il n’évacue trop vite son contenu. « Déposez 1 à 2 gouttes d’huile essentielle de Basilic dans une dizaine de gouttes d’huile essentielle (dilution à 10%). Masser le ventre avec le mélange dans le sens des aiguilles d’une montre pendant 5 minutes » propose Claire Saunier. Ne pas utiliser chez les enfants de moins de 12 ans, femmes enceintes et allaitantes, personnes atteintes d’un cancer, personne souffrant de maladies dégénératives.
8. L’huile essentielle de Citron
L’HE de citron (Citrus limonum) peut être utilisée en olfaction aussi souvent que nécessaire pour lutter contre les nausées. Elle peut être utilisée même chez la femme enceinte (+ de 3 mois) et allaitante ainsi que chez l’enfant de plus de 6 ans.
9. Quels remèdes en homéopathie contre la gastro ?
L’homéopathie peut aider à soulager les symptômes de la gastro-entérite. On privilégie :
► ARSENICUM ALBUM 9 CH en cas de selles irritantes nauséabondes, de douleurs abdominales brûlantes améliorées par les boissons chaudes : Prenez trois granules trois fois par jour.
► NUX VOMICA 9CH en cas de vomissements qui soulagent : prenez 3 granules 3 fois par jour.
► IPECA 7CH en cas de vomissements avec spasmes violents sans soulagement après, de diarrhées verdâtres : prenez 3 granules, 3 à 4 fois par jour.
► VERATRUM ALBUM 5 CH en cas de nausées accompagnées de vomissements, de diarrhées, malaise : Prenez 3 granules, 3 à 4 fois par jour.
► CHINA 5CH en cas de diarrhées sans douleur avec beaucoup de gaz et de fatigue ; 3 granules 3 fois par jour
Dans tous les cas, diminuez le nombre de prise dès amélioration des symptômes jusqu’à l’arrêt des prises.
10. L’eau de cuisson du riz
Il est recommandé de manger du riz contre la diarrhée qui se manifeste souvent en cas de gastro-entérite. Ne jetez plus l’eau de cuisson ! Ce remède prisé des grands-mères permet de réhydrater sans causer de nausées ou de pesanteur abdominale : « Buvez un verre de cette boisson une fois par jour jusqu’à constater un soulagement », recommande notre interlocutrice.
11. Les probiotiques
Pré et probiotiques sont de précieux alliés pour la flore intestinale malmenée par le virus de la gastro. Les probiotiques apporteraient un soulagement sur la durée et l’intensité de la diarrhée. « Deux souches bactériennes Lactobacillus rhamnosus GG*et Lactobacillus casei sont particulièrement préconisées dans ce cas », indique notre spécialiste. A prendre pendant une dizaine de jours. Ils sont en vente libre en pharmacie.
12. Le charbon actif (ou « activé »)
Le charbon est un complément détoxifiant qui possède un haut pouvoir d’adsorption. L’objectif : se débarrasser des gaz et des flatulences désagréables, mais aussi d’aider le corps à se débarrasser des virus. A prendre à distance de toute autre médication.
Merci à Claire Saunier, sage-femme responsable d’unité de soins à l’Hôpital privé de l’Estuaire au Havre, titulaire du DU d’aromathérapie clinique et scientifique de l’université de Strasbourg et formée au sein de la fédération française des sociétés d’homéopathie
En février 2023, l’Agence américaine du médicament (FDA) a annoncé prendre des mesures pour contrôler l’entrée illégale de xylazine, un anesthésiant vétérinaire détourné pour fabriquer la « tranq » drogue aussi appelée « drogue du zombie ». L’utilisation de xylazine a explosé ces dernières années aux Etats-Unis. « Au niveau national, elle est présente dans 25 % des drogues vendues. Une attention particulière est portée sur la ville de Philadelphie où le phénomène concerne 90% des drogues saisies. Elle inquiète les autorités sanitaires à cause de cette prolifération particulièrement rapide, son coût relativement peu élevé et sa facilité d’achat » nous explique le Dr Judith Trinquart, médecin addictologue. Quels sont les effets de la xylazine sur le corps ? Dangers ? Pourquoi l’appelle-t-on « drogue du zombie » ? Quels sont les effets sur la santé ? Est-elle présente en France ?
La xylazine est un produit vétérinaire utilisé comme anesthésiant ou sédatif pour les animaux (chevaux, cerfs) inventé dans les années 1960 et autorisé en 1972 aux Etats-Unis, par la FDA. Elle se présente sous la forme d’une solution injectable claire et incolore. L’utilisation de la xylazine est détournée en drogue injectable depuis les années 2000. « Il est facile de se la procurer et elle est relativement peu chère par rapport aux opioïdes. A priori, la xylazine ne serait pas utilisée seule mais en adjuvant des opiacés et notamment du Fentanyl, un opioïde très répandu aux Etats-Unis (notamment lors de la crise des opioïdes qui a fait plus de 500 000 morts) » indique le Dr Judith Trinquart, médecin addictologue. Les personnes se l’injectent dans le but d’allonger la durée de l’effet de l’opioïde seul. « La xylazine ajoutée au fentanyl majore l’effet de l’opioïde d’une dizaine d’heures » précise l’addictologue. Mais il peut également être utilisé comme agent de coupe pour d’autres opioïdes tels que l’héroïne, la méthamphétamine ou la cocaïne. La drogue contenant de la xylazine est également appelée « tranq drug » (drogue « tranquille » en français) ou « drogue du zombie ».
Quels sont les effets de la xylazine ?
Les consommateurs recherchent l’effet de sédation qui donne l’impression de flotter et d’être déconnecté de la réalité. « Les propriétés analgésiques soulagent la douleur, relaxent les muscles et sont à l’origine d’une euphorie. On la nomme « zombie drogue » parce que l’effet causé entraîne chez les consommateurs une démarche un peu particulière, voutée et ralentie qui leur donnent l’aspect de « mort-vivant »« remarque le Dr Trinquart. La xylazine provoque également des hallucinations, des états de stupeurs et des pertes de connaissances.
Quels sont les effets secondaires de la xylazine sur le corps ?
Selon la FDA, « la xylazine peut faire baisser la respiration, la tension artérielle, le rythme cardiaque et la température corporelle à des niveaux critiques« . Les personnes qui s’injectent des drogues contenant de la xylazine peuvent développer « des blessures principalement aux points d’injection qui vont dégénérer en escarres et dans les cas les plus avancés en gangrènes et nécroses des tissus qui nécessiteront une amputation sans prise en charge » alerte l’experte. Elle cause également des effets sur le cerveau à long terme. « La xylazine est un agoniste des récepteurs a-adrénergiques dont la toxicité peut provoquer des effets cliniques tels que la sédation, une dépression respiratoire et le coma, une bradycardie, une hypotension et une hyperglycémie. Des arythmies ventriculaires ont été signalées » indique l’Anses dans la fiche des caractéristiques du xylazine comme médicament vétérinaire. Par ailleurs, comme toutes les drogues, la consommation de xylazine revêt un haut potentiel addictif et sa combinaison avec un opioïde maximise les risques d’addiction.
La xylazine est-elle présente en France ?
La xylazine est autorisée en médicament anesthésiant pour les animaux en France. « Pour l’instant, elle n’est pas un problème (en drogue, ndlr) puisqu’elle n’est pas arrivée sur le territoire (sous cette forme, ndlr). Néanmoins, les instances, médecins et addictologues restent extrêmement vigilants. Pour le moment, elle concerne majoritairement les Etats-Unis et une population jeune et précaire » répond l’addictologue.
Quels sont les risques de mortalité avec la xylazine ?
Le risque de surdosage mortel est majoré lorsque la xylazine est ajoutée aux opioïdes. Le risque de mortalité réside dans l’overdose et le mode d’administration par injection dont les complications cutanées et musculaires (nécroses) peuvent être mortelles. « Entre 2010 et 2015, la xylazine était détectée dans 2% des décès par overdose aux opioïdes et en 2019 ce taux est monté à 31 %. C’est pour cela que la FDA a lancé une alerte nationale pour mettre en garde contre le risque d’une crise liée à la xylazine après la crise des opioïdes » note le Dr Trinquart.
Quels traitements contre l’addiction à la xylazine ?
« Il n’existe pas de traitement contre cette drogue et c’est ce qui la rend aussi dangereuse » alerte l’addictologue. En cas d’overdose par opioides, on prescrit de la Naloxone. Mais celle-ci est inefficace contre la xylazine qui n’en est pas un. La seule prise en charge passe par des psychothérapies pour sortir de la dépendance; que l’on associe avec de la naloxone et/ou des médicaments de substitution si la personne est sous xylazine combinée à un opioide.
Merci au Dr Judith Trinquart, médecin addictologue.
Sources :
– La FDA prend des mesures pour restreindre l’importation illégale de xylazine, FDA, 28 février 2023
– Xylazine, résumé des caractéristiques du produits, Anses