L’algodystrophie ou « syndrome douloureux régional complexe », est une réaction imprévisible qui peut toucher un ou plusieurs membres à la suite d’un traumatisme (entorse, fracture…). Comment le reconnaître et le soigner ? Que faire contre les douleurs et enraidissements ? Réponses avec le docteur Charles-Marie Dujardin, médecin généraliste et algologue à la clinique médicale et cardiologique d’Aressy, Pau.
Qu’est-ce que l’algodystrophie du pied ?
L’algodystrophie est l’ancienne appellation pour du « syndrome douloureux régional complexe ». Il s’agit d’une réaction complexe et disproportionnée qui se développe sur ou ou plusieurs membres, après un traumatisme ou une chirurgie. Il peut toucher tous les membres du corps, dont le pied. Le membre incriminé « peut développer une réaction d’hypersensibilité qui se manifeste par des phénomènes douloureux et inflammatoires« , explique le docteur Charles-Marie Dujardin, médecin généraliste et algologue à la clinique d’Aressy.
Quelles sont les causes de l’algodystrophie du pied ?
« Il s’agit d’un dysfonctionnement d’un certains nombres de voies neurologiques de l’organisme, dont les voies de la douleur qui sont hypersensibilisées, et le système nerveux autonome avec notamment le système sympathique qui régule tout ce qui est automatique et involontaire, comme l’état de dilatation des vaisseaux, la sudation, la trophicité des tissus musculaires ou cutanés », informe le médecin. Qu’il s’agisse du pied ou d’un autre membre, on relève deux types de causes de l’algodystrophie, « celles consécutives à un traumatisme comme une entorse ou une fracture par exemple, et celles consécutives à un traumatisme d’un nerf« .
Quels sont les symptômes de l’algodystrophie du pied ?
L’algodystrophie du pied se détecte « dans les semaines ou les mois après le traumatisme, lorsque les phénomènes inflammatoires et douloureux ne sont plus en corrélation avec le traumatisme initial. Ces phénomènes s’amplifient, répondent mal aux traitements habituels et perdurent dans le temps alors qu’ils devraient s’atténuer comme au décours d’un traumatisme simple », explique le docteur Dujardin. Après des prises de sang et une radio éliminant d’autres complications, le diagnostic de syndrome douloureux régional complexe peut être évoqué. Le syndrome comporte trois phases d’évolution.
► Lors de la phase chaude, qui varie classiquement entre un et six mois mais peut s’étendre jusqu’à un an, « le syndrome se manifeste par des phénomènes douloureux et inflammatoires. Le patient peut développer une réaction d’hypersensibilisation au niveau du membre incriminé qui peut rester rouge, se mettre à transpirer, gonfler« relate le docteur.
► « Dans un second temps, les phénomènes inflammatoires et douloureux diminuent mais les troubles trophiques apparaissent, ajoute-t-il, la peau est fragilisée, les muscles perdent en tonicité, les articulations s’enraidissent et on peut constater en conséquence une perte de mobilité ». Le pied bouge moins bien, le patient peut ressentir comme une sensation de lourdeur.
► En fonction de la récupération du patient, on peut observer une phase séquellaire ou le pied va se raidir et il sera plus difficile de l’utiliser.
La remise en appui est nécessaire, mais peut être compliquée.
Peut-on marcher avec une algodystrophie du pied ?
« Dans la mesure de ce qu’il est possible de faire », répond l’algologue. La remise en appui est nécessaire, mais peut être compliquée pour le patient atteint d’algodystrophie qui n’ose pas poser le pied. « Il faut lutter contre la peur du mouvement, le risque c’est l’appréhension, insiste Charles-Marie Dujardin, le but est de maintenir la mobilisation de manière douce mais active« . La marche est ainsi « absolument » conseillée. Le plus important est de maintenir du mouvement, « même s’il s’agit d’un simple appui ou de petits pas dans un premier temps, avec des aides techniques éventuelles comme une canne ou d’un déambulateur ».
A quoi sert la scintigraphie osseuse ?
« La scintigraphie osseuse n’est pas obligatoire car le diagnostic est avant tout clinique », explique le docteur Dujardin. « Elle peut participer à une aide au diagnostic lorsque ce dernier n’est pas évident. Grâce à la scintigraphie osseuse on peut observer les phénomènes de déminéralisation qui participent au diagnostic du syndrome douloureux régional complexe ». Toutefois, la scintigraphie osseuse peut apparaître comme normale, alors même que le syndrome est présent.
« Il faut éviter les anti-inflammatoires car l’inflammation permet d’amener les cellules immunitaires de réparation des tissus au niveau de la zone lésée »
Quels sont les traitements pour soigner une algodystrophie du pied ?
« C’est la règle de la moindre douleur, explique le médecin, il faut maintenir du mouvement et faire travailler le membre douloureux en douceur avec un kiné ». C’est la mobilisation régulière qui permet d’entretenir la bonne trophicité du pied et d’éviter les séquelles comme les douleurs ou l’enraidissement. En plus d’une kinésithérapie régulière, « le médecin peut proposer un traitement classique de la douleur à base d’antalgiques habituels comme le paracétamol, voire du le tramadol ou de la codéine, en évitant autant que possible d’aller jusqu’à la morphine. Il faut éviter les anti-inflammatoires car c’est justement l’inflammation qui permet d’amener les cellules immunitaires de réparation des tissus au niveau de la zone lésée », préconise l’algologue. En complément, le patient peut aussi se voir proposer des traitements non-médicamenteux comme « la thérapie par l’électricité, des patchs anesthésiants locaux pour diminuer la sensation douloureuse au niveau de la peau ou encore les bains écossais ». La thérapie en miroir peut être envisagée, « elle permet au cerveau d’intégrer la visualisation du membre sain avec la mobilisation de celui qui est douloureux ».
Faut-il prendre de la vitamine C pour accélérer la guérison ?
« C’est conseillé » indique Charles-Marie Dujardin, notamment dans le cas d’un syndrôme douloureux régional complexe en lien avec la chirurgie. « L’os se régénère en permanence or dans le syndrome douloureux régional complexe, il peut y avoir une majoration du système ostéoclastique avec une déminéralisation de l’os qui va le rendre plus fragile. La vitamine C permettrait de prévenir ce phénomène. »
Peut-on guérir d’une algodystrophie du pied ? En combien de temps ?
« Ce n’est pas parce que vous avez fait ce syndrome que vous aurez mal à vie », rassure le médecin. La durée de guérison est très variable d’une personne à une autre et dépend du travail préventif mis en place par le patient et les professionnels de santé. « On ne sait pas combien de temps va durer la phase chaude, notre but c’est d’accompagner le mieux possible, d’améliorer le quotidien des patients et d’éviter les séquelles grâce à la rééducation. » Les personnes qui restent avec des troubles trophiques seront amenées à consulter dans un centre anti-douleur.
Merci au docteur Charles-Marie Dujardin, médecin généraliste et algologue à la clinique d’Aressy, Pau.
Une péricardite correspond à l’inflammation du péricarde, la membrane qui enveloppe le cœur. Une péricardite peut être causée par une infection bactérienne, virale (Covid-19 par exemple, Influenza ou encore par le Parvovirus B19) ou fongique, une fièvre rhumatismale, une arthrite rhumatoïde (ou polyarthrite rhumatoïde), un lupus… Cette inflammation du péricarde cause de l’irritation, de la tuméfaction (enflure) et de la douleur. Il s’agit aussi d’un effet secondaire pouvant survenir « rarement » après une injection de vaccin contre le Covid-19 à ARN (Comirnaty de Pfizer ou Spikevax de Moderna). Un risque « plus élevé avec le vaccin de Moderna« , selon l’ANSM. C’est pour cela que la Haute Autorité de Santé (HAS) a décidé de réserver le vaccin Moderna en primo-vaccination et en rappel aux Français de plus de 30 ans. Dans la majorité des cas, l’état de santé des patients s’améliore de lui-même (la péricardite se résorbe d’elle-même) ou à l’aide d’un traitement. Quels sont les signes d’une péricardite ? Quelles causes ? Comment la diagnostique-t-on ? Comment en guérir ?
Définition : qu’est-ce qu’une péricardite ?
La péricardite est une inflammation du péricarde, la membrane qui enveloppe le cœur et qui se compose de deux feuillets (péricarde fibreux et péricarde séreux (composé d’un feuillet pariétal et un feuillet viscéral)) qui délimitent en son sein une cavité habituellement vide. Un liquide lubrifiant se trouve entre les deux feuillets, qui permettent de les faire glisser l’un sur l’autre sans qu’ils frottent. Toutefois, l’inflammation du péricarde cause de l’irritation, de la tuméfaction (enflure) et de la douleur.
C’est quoi une péricardite avec épanchement ?
La cavité peut être remplie de liquide, on parle de péricardite avec épanchement.
Schéma d’une péricardite avec épanchement de liquide
En opposition à la péricardite avec épanchement la péricardite est ditesèche quand il n’y a pas de liquide dans la cavité.
C’est quoi une péricardite aiguë ?
Certains types de péricardite peuvent survenir d’un coup et durer peu de temps (péricardite aiguë) alors que d’autres progressent lentement et durent longtemps : ce sont des péricardites chroniques. Une péricardite chronique dure plus de 3 mois et est souvent causée par une tuberculose.
C’est quoi une péricardite idiopathique ?
Très souvent sa cause demeure inconnue. On parle alors de péricardite idiopathique, mais celle-ci résulte souvent d’une infection causée par un virus.
C’est quoi une péricardique constrictive ?
Une péricardite constrictive se caractérise par l’épaississement fibreux ou calcifié du péricarde. Il s’agit d’une pathologie rare, dont les causes principales sont l’infection, la radiothérapie thoracique et la chirurgie cardiaque. On parle de péricardite constrictive puisque l’inflammation exerce une résistance à la bonne activité du cœur. Cette inflammation peut provoquer une accumulation de liquide ou un épaississement du péricarde, surtout en cas de tuberculose, d’intervention chirurgicale sur le cœur ou après une radiothérapie. Il se calcifie alors et comprime progressivement le cœur. Cette péricardite nécessite parfois une intervention chirurgicale avec un retrait du péricarde.
La péricardite peut-elle survenir suite à un Covid ?
Selon l’Agence du médicament, les péricardites (inflammation de la membrane qui entoure le cœur) sont causées, la plupart du temps, par une infection virale comme la Covid-19. Dans la majorité des cas, l’état de santé des patients s’améliore de lui-même ou à l’aide d’un traitement.
Péricardite post vaccination Covid : quels risques ?
Depuis avril 2021, des cas de myocardite et de péricardite ont été signalés après l’administration de vaccins Covid-19 à ARN messager (ARNm). Depuis juillet 2021, les péricardites (et myocardites) sont considérées comme un effet indésirable pouvant survenir « rarement » suite à une vaccination contre le Covid avec Comirnaty (Pfizer) ou Spikevax (Moderna). Des analyses menées dans des pays nordiques et aux Etats-Unis suggèrent que chez les hommes jeunes, le risque semble plus élevé après Spikevax, qu’après vaccination par Comirnaty. En France, une étude dont les résultats ont été publiés le 8 novembre 2021 par l’ANSM a bel et bien confirmé l’existence d’un risque « peu fréquent » de myocardite et péricardite dans les 7 jours suivant une vaccination contre la Covid-19 avec un vaccin ARN comme Comirnaty et Spikevax. Concernant le risque de péricardite, il apparait lui aussi plus marqué après le vaccin Spikevax chez les personnes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose qui serait à l’origine d’un excès de cas atteignant de l’ordre de 18 par un million de doses chez les jeunes hommes. « De façon rassurante, l’évolution clinique des cas de myocardite et de péricardite apparaît généralement favorable. Sur la période étudiée, aucun décès n’a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour une myocardite ou une péricardite suite à la vaccination. » En avril 2022, l’‘étude Epi-Phare a aussi conclu que « les cas de myocardite et de péricardite suivant la vaccination n’apparaissent pas plus graves que ceux survenant en dehors de la vaccination.«
► L’ANSM recommande à toute personne présentant des symptômes tels qu’un essoufflement (dyspnée), des douleurs dans la poitrine, des palpitations (battements cardiaques forts) ou un rythme cardiaque irrégulier de consulter rapidement un médecin.
Quelles sont les causes d’une péricardite ?
La péricardite aiguë peut être due à :
une infection virale (Covid, Influenza…)
une infection bactérienne
une infection fongique
l’évolution d’un cancer
un infarctus (forme tardive de péricardite déclenchée par la réaction du système immunitaire à une blessure)
la tuberculose.
une fièvre rhumatismale
une arthrite rhumatoïde (ou polyarthrite rhumatoïde)
le lupus érythémateux systémique (ou disséminé)
une insuffisance rénale
une sclérodermie
une chirurgie cardiaque
la prise de certains médicaments affaiblissant le système immunitaire.
Quels sont les symptômes d’une péricardite ?
Une péricardite peut être symptomatique ou asymptomatique. Si elle est symptomatique, la péricardite peut provoquer :
Une douleur à la poitrine ou au thorax (signe principal d’une péricardite) lancinante, oppressante et intense. Elle se manifeste généralement du côté gauche de la poitrine, mais peut s’étendre aux épaules et au cou.
Des palpitations cardiaques
Des difficultés à respirer
Des signes et symptômes pseudo-grippaux (fièvre, fatigue…)
Une toux
Des gonflements abdominaux
Comment reconnaître la douleur typique d’une péricardite ?
Dans la péricardite aiguë, des douleurs thoraciques violentes et subites survenant habituellement au repos sont présentes, à type de brûlure ou de sensation de serrement. Ces douleurs sont typiquement augmentées en position debout et soulagées par la position penchée en avant, lors d’une grande inspiration et lors de la toux. La douleur irradie le trapèze gauche. Parfois la douleur peut être plus discrète.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une péricardite ?
Des signes de péricardite peuvent être décelés à partir d’un simple examen clinique, notamment lors de l’auscultation du cœur à l’aide d’un stéthoscope. Un bruit très particulier de frottement pourra alors alerter le médecin, qui procédera à un électrocardiogramme pouvant montrer des signes spécifiques. Une radiographie thoracique peut être utile, mais c’est l’échographie cardiaque qui affirme le diagnostic de péricardite, qu’elle soit aiguë ou chronique. En cas de péricardite aiguë, une analyse de sang permet d’en suspecter la cause. « La péricardite est une inflammation rare qui représente 2 % des hospitalisations en cardiologie. Le plus souvent douloureuse, même si elle n’est pas grave en soi, elle doit tout de même être prise au sérieux » indique le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisée en médecine générale.
La péricardite contre-indique le sport pendant plusieurs semaines.
Quel traitement pour soigner une péricardite ?
La péricardite peut être d’origine virale ou infectieuse. Dans ce cas, il s’agit d’une infection bénigne qui se résorbe naturellement et sans séquelle, la plupart du temps après plusieurs semaines de repos, associées à la prise d’anti-inflammatoires comme par exemple de l’acide acétylsalicylique. D’autres formes plus sérieuses de péricardite nécessitent parfois une intervention chirurgicale en urgence, notamment en cas de péricardite avec un épanchement purulent. Si un cancer ou une autre maladie identifiée est en cause, leur traitement est indispensable.
Peut-on faire du sport en cas de péricardite ?
La péricardite contre-indique le sport pendant plusieurs semaines puisqu’elle nécessite du repos.
La péricardite est-elle mortelle ?
La péricardite peut être mortelle dans les cas où elle se complique d’une tamponnade cardiaque (à cause d’une quantité excessive de liquide) ou d’une infection généralisée (sepsis). Elle peut aussi mettre en jeu le pronostic vital chez les personnes souffrant d’une maladie cardiaque ou d’un mauvais état de santé.
Fiche médicale validée par le Dr Claire Lewandowski.
Sources : Agence du médicament, Haute Autorité de Santé
[Mise à jour le 9 janvier 2023 à 17h08] Au 5 janvier, 6 cas d’infection invasive à méningocoque du groupe B liés à la même souche bactérienne sont survenus en Alsace, annonce l’ARS Grand Est dans un communiqué. Cinq résident dans l’agglomération de Strasbourg et 1 cas dans la ville de Colmar. Ces personnes étaient des jeunes adultes qui ont pu se croiser au cours de soirées dans des bars ou boites de nuit de l’hyper centre-ville de Strasbourg dont l’établissement le Live Club. Le cas résidant à Colmar présente des liens indirects avec l’agglomération strasbourgeoise par le biais de plusieurs personnes de son entourage. Compte tenu de la souche de méningocoque identifiée à Strasbourg (B) et du protocole en vigueur, la vaccination est préconisée pour toutes personnes fréquentant les lieux festifs du centre-ville de Strasbourg, afin de limiter la circulation du méningocoque B et d’empêcher l’apparition de formes graves. Les prises de rendez-vous pour la vaccination via la plateforme Doctolib, au centre de vaccinations internationales (site du nouvel hôpital civil de Strasbourg), avec une prise en charge à 100%. Une ordonnance n’est pas nécessaire. Le méningocoque B est une bactérie que l’on peut trouver dans la gorge, et parfois dans le nez, de nombreuses personnes dites « porteuses du méningocoque« , particulièrement les nourrissons et les jeunes enfants. La plupart du temps, cette bactérie n’entraîne pas de symptômes ou est responsable de symptômes bénins. Mais parfois, elle peut provoquer des maladies graves comme une méningite ou une septicémie, potentiellement mortelles. En juin 2022, une nouvelle souche de méningocoque B avait été détectée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, rapportaitl’Agence régionale de Santé de la région. Comment s’attrape cette bactérie ? Quels sont les symptômes ? Existe-t-il un vaccin pour s’en protéger ? Est-il obligatoire chez le bébé ?
Définition : c’est quoi le méningocoque B ?
Le méningocoque B est une bactérie que l’on trouve fréquemment dans la gorge et parfois dans le nez de plusieurs personnes. « Une bactérie qui est retrouvée chez 5 à 50% de la population selon l’âgeau niveau du rhinopharynx« , précise le Dr Belenotti, médecin interniste contacté par le Journal des Femmes en février 2021. Dans la plupart des cas, le méningocoque B est asymptomatique et n’entraîne pas de maladies particulières. Mais parfois, il peut déclencher une maladie grave appelée infection invasive à méningocoque avec pour complications une méningite ou une septicémie, qui sont potentiellement mortelles ou qui peuvent laisser d’importantes séquelles. La méningite survient lorsque le méningocoque infecte le liquide et les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. La septicémie à méningocoque (dont la forme la plus grave est le purpura fulminans) est une infection généralisée du sang et de différents organes, qui survient lorsque le méningocoque se dissémine dans l’ensemble de l’organisme. La vaccination est le seul moyen efficace pour prévenir le méningocoque B et ses complications.
En France, les infections graves à méningocoques touchent environ 600 personnes par an (deux tiers de méningites, un tiers de septicémies). Les personnes les plus touchées sont les enfants de moins d’un an, les enfants entre 1 et 4 ans et les jeunes adultes non protégés de 15 à 24 ans. Entre novembre 2022 et janvier 2023, 6 cas d’infection invasive à méningocoque du groupe B liés à la même souche bactérienne sont survenus en Alsace, a annoncé l’ARS Grand Est dans un communiqué. Cinq résident dans l’agglomération de Strasbourg et 1 cas dans la ville de Colmar. Une souche de méningocoque B, détectée en juin 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes a fait 12 victimes dont un décès.
► L’infection invasive à méningocoque est une maladie à déclaration obligatoire en France. Les professionnels de santé doivent informer les Agences régionales de Santé, chargées de mettre en place les mesures de gestion nécessaires.
Transmission : comment s’attrape le méningocoque B ?
La transmission est interhumaine c’est-à-dire d’humain à humain, rapporte le ministère de la Santé. La contamination au méningocoque B peut se produire par des contacts proches (moins de 1 mètre) et prolongés avec une personne qui est porteuse de la bactérie (que ce soit un porteur sain ou une personne malade), par voie aérienne ou par la salive, par exemple par la toux ou les postillons (gouttelettes de salive). Cette bactérie ne survit pas dans le milieu extérieur, ni sur les objets, ni sur les surfaces.
Quels sont les symptômes du méningocoque B ?
Le plus souvent, les méningocoques n’entraînent pas de maladies particulières. Mais dans certains cas, ils peuvent entraîner une infection invasive à méningocoque B qui se manifeste le plus souvent par :
Une fièvre
Des maux de tête importants
Des vomissements
Un purpura : tâches rouges et violacées pouvant apparaître et grossir très rapidement (leur caractéristique : elles ne s’effacent ou ne disparaissent pas lorsqu’on appuie dessus)
Parfois, des troubles de la conscience
Un visage pâle voire gris
Une diarrhée
Une intolérance au bruit ou à la lumière
Une raideur de la nuque
Des fortes courbatures
Une grande fatigue
Une importante somnolence
Des paralysies oculaires
Des convulsions
Quand faut-il consulter ?
La conduite à tenir est de contacter son médecin traitant en cas d’apparition de signes cités ci-dessus. Il est urgent de contacter les Urgences (15) en cas de fièvre très élevée mal tolérée ou de l’apparition rapide d’un purpura, signe que l’infection s’est disséminée dans le corps.
Qui sont les personnes les plus à risque ?
Les personnes immunodéprimées.
Les personnes ayant été en contact étroit avec une personne présentant une infection invasive à méningocoque.
Les personnels de laboratoire de recherche travaillant sur le méningocoque.
Les voyageurs, dans certaines conditions (voir avec son médecin).
L’entourage de ces personnes à risque.
Quel est le traitement de l’infection invasive à méningocoque B ?
Selon l‘Institut Pasteur, la gravité et le risque d’évolution rapide des infections invasives à méningocoques nécessite la mise en place très rapide d’un traitement antibiotique. Il s’effectue par voie intraveineuse et doit être habituellement pris pendant 4 à 7 jours. En France, on utilise en première intention les céphalosporines de 3e génération (cefotaxime, ceftriaxone).
Quel est le vaccin contre le méningocoque B ?
Le vaccin principalement utilisé pour la vaccination en France est Bexsero® du laboratoire GSK Vaccines, le premier vaccin anti-méningococcique ciblant des souches pathogènes du sérogroupe B à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, en janvier 2013, indique la Haute Autorité de Santé (HAS). Il est indiqué chez les personnes âgées de 2 mois et plus et il est remboursé à hauteur de 65% par l’Assurance Maladie dans le cadre des recommandations. Il s’agit d’un vaccin composé de plusieurs antigènes se trouvant à la surface de la bactérie, ce qui va entraîner la production d’anticorps protecteurs contre les infections invasives à méningocoque B.
En France, la vaccination contre les infections à méningocoque de type B n’est pas obligatoire, mais recommandée (contrairement au vaccin contre le méningocoque C qui lui est obligatoire). En juin 2021, la HAS recommande de vacciner tous les nourrissons, qui constituent la classe d’âge la plus vulnérable à ces infections invasives à méningocoques B, en utilisant BEXSERO® selon le schéma de l’AMM (première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à l’âge de 5 mois et une dose de rappel à l’âge de 12 mois). A savoir qu’un deuxième vaccin – TRUMENBA® – dispose d’une autorisation de mise sur le marché, mais celui-ci n’est indiqué que pour les enfants à partir de l’âge de 10 ans et dans la prévention contre les maladies invasives méningococciques causées par Neisseria meningitidis de sérogroupe B.
Sources : Site de l’Institut Pasteur / Agence régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes / Ministère de la Santé / ARS Grand Est.
Si vous ne percevez pas de pension de retraite et que votre demande d’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) a été rejetée, vous pouvez demander à bénéficier de l’Allocation simple d’aide à domicile aux personnes âgées, versée par l’État. Conditions et montants 2023.
L’allocation simple d’aide sociale pour personne âgée est une aide financière versée aux personnes âgées par l’Etat lorsque celles-ci ne touchent ni pension de retraite ni allocation d’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées). Cette aide est soumise à des conditions d’âge et de revenus.
Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’allocation simple d’aide sociale pour personne âgée ?
Ne pas percevoir de pension de retraite
Ne pas être bénéficiaire de l’ASPA
Etre âgé de 65 ans minimum, sauf si vous avez été reconnu inapte au travail et dès lors l’âge minimum tombe à 60 ans.
Si vous êtes seul, vos ressources doivent être inférieurs à 1 480,24 €, à 1480, 24€ par mois si vous êtes en couple.
Vivre en France si vous êtes Français ou résider en France depuis au moins 15 ans avant vos 70 ans et de manière ininterrompue si vous êtes étranger.
Comment faire la demande de l’allocation simple d’aide sociale pour personne âgée ?
Il suffit de retirer un dossier auprès du Centre Communal d’Action Sociale de la mairie du lieu de résidence et de le remplir. La décision finale d’obtention ou pas est rendue par le Préfet du département.
Quel est le montant de l’allocation simple d’aide sociale pour personne âgée en 2023 ?
L’allocation simple est accordée soit à taux plein, soit à taux réduit, en fonction de vos ressources. Selon vos ressources, le montant de l’allocation peut être réduit afin que le cumul allocation/ressources ne dépasse pas le montant de l’allocation à taux plein. Le montant de l’allocation varie en fonction de vos ressources.
► A taux plein, si vous êtes seul, la somme allouée est, au maximum, de 1 480,24 € par mois, soit 17 762,96 € par an.
► Si vous êtes en couple, la somme allouée est, au maximum, de 1 480,24 € par mois, soit 17 762,96 € par an.
Après votre décès, les sommes que vous avez reçues sont à rembourser sur votre succession, uniquement si votre succession dépasse 46 000 €.
L’allocation invalidité temporaire, ou AIT, est une somme versée à un fonctionnaire lorsque celui-ci est temporairement dans l’incapacité physique de travailler. Elle est allouée en remplacement de ses rémunérations. Son montant dépend de la gravité de la maladie. Elle est versée pour une durée de 6 mois. Toutefois, la demande est renouvelable.
Qui peut bénéficier de l’AIT ?
Pour bénéficier de cette allocation, il faut réunir plusieurs conditions :
Etre salarié de la Fonction Publique (Fonctionnaire)
Etre atteint d’une invalidité réduisant la capacité de travail au moins des 2/3 et empêchant de reprendre ses fonctions.
Ne plus percevoir de rémunération
Ne plus avoir droit à congé maladie ou aux indemnités journalières de maladie (indemnité de coordination).
Ne pas être en retraite
Comment faire la demande de l’AIT ?
Dans un premier temps, vous devez faire une demande de reconnaissance de votre état d’invalidité auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de votre lieu de travail. La demande doit être faite :
soit à la date d’expiration de vos droits à congé de maladie rémunéré (ou à indemnités journalières de maladie),
soit à la date où votre blessure ne peut plus évoluer et prend donc un caractère permanent, ou de stabilisation de votre état de santé.
Une fois votre demande faite, la CPAM la transmet, accompagnée de son avis, à votre employeur qui saisit la Commission de réforme. Cette instance, composée de médecins, se charge de se prononcer sur la détermination et la reconnaissance de l’invalidité ainsi que l’attribution de l’AIT.
Comment est déterminé le taux d’invalidité ?
La commission de réforme détermine le caractère de l’invalidité et classe le demandeur dans l’un des 3 groupes suivants :
1er groupe : invalide capable d’exercer une activité rémunérée
2e groupe : invalide absolument incapable d’exercer une profession quelconque
3e groupe : invalide absolument incapable d’exercer une profession et dans l’obligation de recourir à l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie
Quel est le montant de l’AIT en 2023 ?
Il dépend du groupe dans lequel le demandeur est classé. Ainsi :
► Si vous appartenez au 1er groupe : l’AIT est égale à 30 % du dernier traitement indiciaire, des primes et indemnités + 30 % de l’indemnité de résidence + la totalité du supplément familial de traitement (SFT). La somme de ces éléments ne peut pas dépasser 1 099,80 € par mois.
► Si vous appartenez au 2ème groupe : l’allocation est égale à 50 % du dernier traitement indiciaire, primes et indemnités + 50 % de l’indemnité de résidence + la totalité du supplément familial de traitement (SFT). La somme de ces éléments ne peut pas dépasser 1 833 € par mois.
► Si vous appartenez au 3ème groupe : L’allocation est égale à la somme des éléments précédents majorée de 40 % (sauf en cas d’hospitalisation). La somme de ces éléments ne peut pas dépasser 1 833 € par mois.
Comment est versée l’AIT ?
Elle est versée chaque mois par votre employeur.
Dans quels cas s’arrête le versement de l’AIT ?
Elle prend fin si vous reprenez vos fonctions, si vous êtes mis à la retraite pour invalidité et si vous avez atteint l’âge minimum de la retraite.
L’allocation ALD permet une totale prise en charge par l’Assurance Maladie des soins apportés à une personne souffrant d’une maladie chronique reconnue comme affection longue durée. Il faut être âgé de plus de 20 ans pour en bénéficier. Quelles sont les autres conditions ? Comment faire la demande ?
Définition : c’est quoi l’allocation ALD ?
L’allocation d’Affection Longue Durée (ALD) est à destination de toutes personnes souffrant d’une maladie chronique et/ou grave. Les frais des soins de santé inhérent à cette maladie sont alors pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. En revanche, les soins nécessaires pour d’autres éventuelles maladies ne sont, eux, pas couverts à 100 %.
Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique.
A cette liste, s’ajoute : les formes graves d’une maladie ne figurant pas sur la liste des ALD 30, mais qui nécessitent un traitement prolongé d’une durée prévisible supérieure à 6 mois et une thérapeutique particulièrement coûteuse. Cette liste s’appelle ALD 31 et comprend notamment les cas de malformation congénitale des membres, d’épisodes d’embolies pulmonaires à répétition, de maladie de Paget, d’une dégénérescence maculaire liée a l’âge (DMLA), d’un asthme…. Plusieurs affections entraînant un état pathologique invalidant nécessitant des soins continus d’une durée prévisible supérieure à six mois. Elles font partie d’une liste ALD 32. Cela concerne les personnes atteintes de « polypathologies », c’est à dire souffrant de plusieurs affections entrainant un état pathologique invalidant : par exemple, une personne atteinte de cécité qui souffre également des séquelles d’une fracture de hanche la limitant dans ses déplacements, une personne atteinte de polyarthrose et d’incontinence urinaire…
Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?
Les critères sont :
Etre atteint d’une maladie figurant sur les listes ALD 30, ALD 31 ou ALD 32
Etre âgé de plus de 20 ans
Quel est le montant des allocations ALD ?
La CPAM rembourse les frais médicaux à hauteur de 100% de la base de remboursement de la Sécurité Sociale.
Une allocation ALD ouvre droit à une exonération du ticket modérateur. Cela signifie que le patient bénéficie d’une prise en charge à 100% par l’Assurance maladie. Concrètement : la CPAM rembourse les frais médicaux à hauteur de 100% de la base de remboursement de la Sécurité Sociale. Pour toutes les consultations de médecin de secteur 1, aucun frais n’est à régler
Comment faire la demande ?
Il est tout d’abord nécessaire de s’adresser au médecin traitant qui décrétera la maladie comme chronique et/ou grave. C’est lui qui se chargera d’envoyer la demande de prise en charge à la Caisse d’Assurance Maladie de l’assuré. Un document est envoyé au patient afin de l’avertir de l’obtention de l’allocation. Il doit alors mettre à jour sa carte vitale et présenter le document reçu aux médecins qu’il est amené à consulter dans le cadre de son ALD.