[Mise à jour le 9 janvier 2023 à 17h08] Au 5 janvier, 6 cas d’infection invasive à méningocoque du groupe B liés à la même souche bactérienne sont survenus en Alsace, annonce l’ARS Grand Est dans un communiqué. Cinq résident dans l’agglomération de Strasbourg et 1 cas dans la ville de Colmar. Ces personnes étaient des jeunes adultes qui ont pu se croiser au cours de soirées dans des bars ou boites de nuit de l’hyper centre-ville de Strasbourg dont l’établissement le Live Club. Le cas résidant à Colmar présente des liens indirects avec l’agglomération strasbourgeoise par le biais de plusieurs personnes de son entourage. Compte tenu de la souche de méningocoque identifiée à Strasbourg (B) et du protocole en vigueur, la vaccination est préconisée pour toutes personnes fréquentant les lieux festifs du centre-ville de Strasbourg, afin de limiter la circulation du méningocoque B et d’empêcher l’apparition de formes graves. Les prises de rendez-vous pour la vaccination via la plateforme Doctolib, au centre de vaccinations internationales (site du nouvel hôpital civil de Strasbourg), avec une prise en charge à 100%. Une ordonnance n’est pas nécessaire. Le méningocoque B est une bactérie que l’on peut trouver dans la gorge, et parfois dans le nez, de nombreuses personnes dites « porteuses du méningocoque« , particulièrement les nourrissons et les jeunes enfants. La plupart du temps, cette bactérie n’entraîne pas de symptômes ou est responsable de symptômes bénins. Mais parfois, elle peut provoquer des maladies graves comme une méningite ou une septicémie, potentiellement mortelles. En juin 2022, une nouvelle souche de méningocoque B avait été détectée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, rapportait l’Agence régionale de Santé de la région. Comment s’attrape cette bactérie ? Quels sont les symptômes ? Existe-t-il un vaccin pour s’en protéger ? Est-il obligatoire chez le bébé ?
Définition : c’est quoi le méningocoque B ?
Le méningocoque B est une bactérie que l’on trouve fréquemment dans la gorge et parfois dans le nez de plusieurs personnes. « Une bactérie qui est retrouvée chez 5 à 50% de la population selon l’âge au niveau du rhinopharynx« , précise le Dr Belenotti, médecin interniste contacté par le Journal des Femmes en février 2021. Dans la plupart des cas, le méningocoque B est asymptomatique et n’entraîne pas de maladies particulières. Mais parfois, il peut déclencher une maladie grave appelée infection invasive à méningocoque avec pour complications une méningite ou une septicémie, qui sont potentiellement mortelles ou qui peuvent laisser d’importantes séquelles. La méningite survient lorsque le méningocoque infecte le liquide et les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. La septicémie à méningocoque (dont la forme la plus grave est le purpura fulminans) est une infection généralisée du sang et de différents organes, qui survient lorsque le méningocoque se dissémine dans l’ensemble de l’organisme. La vaccination est le seul moyen efficace pour prévenir le méningocoque B et ses complications.
Combien de cas d’infections à méningocoque en France ?
En France, les infections graves à méningocoques touchent environ 600 personnes par an (deux tiers de méningites, un tiers de septicémies). Les personnes les plus touchées sont les enfants de moins d’un an, les enfants entre 1 et 4 ans et les jeunes adultes non protégés de 15 à 24 ans. Entre novembre 2022 et janvier 2023, 6 cas d’infection invasive à méningocoque du groupe B liés à la même souche bactérienne sont survenus en Alsace, a annoncé l’ARS Grand Est dans un communiqué. Cinq résident dans l’agglomération de Strasbourg et 1 cas dans la ville de Colmar. Une souche de méningocoque B, détectée en juin 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes a fait 12 victimes dont un décès.
► L’infection invasive à méningocoque est une maladie à déclaration obligatoire en France. Les professionnels de santé doivent informer les Agences régionales de Santé, chargées de mettre en place les mesures de gestion nécessaires.
Transmission : comment s’attrape le méningocoque B ?
La transmission est interhumaine c’est-à-dire d’humain à humain, rapporte le ministère de la Santé. La contamination au méningocoque B peut se produire par des contacts proches (moins de 1 mètre) et prolongés avec une personne qui est porteuse de la bactérie (que ce soit un porteur sain ou une personne malade), par voie aérienne ou par la salive, par exemple par la toux ou les postillons (gouttelettes de salive). Cette bactérie ne survit pas dans le milieu extérieur, ni sur les objets, ni sur les surfaces.
Quels sont les symptômes du méningocoque B ?
Le plus souvent, les méningocoques n’entraînent pas de maladies particulières. Mais dans certains cas, ils peuvent entraîner une infection invasive à méningocoque B qui se manifeste le plus souvent par :
- Une fièvre
- Des maux de tête importants
- Des vomissements
- Un purpura : tâches rouges et violacées pouvant apparaître et grossir très rapidement (leur caractéristique : elles ne s’effacent ou ne disparaissent pas lorsqu’on appuie dessus)
- Parfois, des troubles de la conscience
- Un visage pâle voire gris
- Une diarrhée
- Une intolérance au bruit ou à la lumière
- Une raideur de la nuque
- Des fortes courbatures
- Une grande fatigue
- Une importante somnolence
- Des paralysies oculaires
- Des convulsions
Quand faut-il consulter ?
La conduite à tenir est de contacter son médecin traitant en cas d’apparition de signes cités ci-dessus. Il est urgent de contacter les Urgences (15) en cas de fièvre très élevée mal tolérée ou de l’apparition rapide d’un purpura, signe que l’infection s’est disséminée dans le corps.
Qui sont les personnes les plus à risque ?
- Les personnes immunodéprimées.
- Les personnes ayant été en contact étroit avec une personne présentant une infection invasive à méningocoque.
- Les personnels de laboratoire de recherche travaillant sur le méningocoque.
- Les voyageurs, dans certaines conditions (voir avec son médecin).
- L’entourage de ces personnes à risque.
Quel est le traitement de l’infection invasive à méningocoque B ?
Selon l‘Institut Pasteur, la gravité et le risque d’évolution rapide des infections invasives à méningocoques nécessite la mise en place très rapide d’un traitement antibiotique. Il s’effectue par voie intraveineuse et doit être habituellement pris pendant 4 à 7 jours. En France, on utilise en première intention les céphalosporines de 3e génération (cefotaxime, ceftriaxone).
Quel est le vaccin contre le méningocoque B ?
Le vaccin principalement utilisé pour la vaccination en France est Bexsero® du laboratoire GSK Vaccines, le premier vaccin anti-méningococcique ciblant des souches pathogènes du sérogroupe B à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, en janvier 2013, indique la Haute Autorité de Santé (HAS). Il est indiqué chez les personnes âgées de 2 mois et plus et il est remboursé à hauteur de 65% par l’Assurance Maladie dans le cadre des recommandations. Il s’agit d’un vaccin composé de plusieurs antigènes se trouvant à la surface de la bactérie, ce qui va entraîner la production d’anticorps protecteurs contre les infections invasives à méningocoque B.
En France, la vaccination contre les infections à méningocoque de type B n’est pas obligatoire, mais recommandée (contrairement au vaccin contre le méningocoque C qui lui est obligatoire). En juin 2021, la HAS recommande de vacciner tous les nourrissons, qui constituent la classe d’âge la plus vulnérable à ces infections invasives à méningocoques B, en utilisant BEXSERO® selon le schéma de l’AMM (première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à l’âge de 5 mois et une dose de rappel à l’âge de 12 mois). A savoir qu’un deuxième vaccin – TRUMENBA® – dispose d’une autorisation de mise sur le marché, mais celui-ci n’est indiqué que pour les enfants à partir de l’âge de 10 ans et dans la prévention contre les maladies invasives méningococciques causées par Neisseria meningitidis de sérogroupe B.
Sources : Site de l’Institut Pasteur / Agence régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes / Ministère de la Santé / ARS Grand Est.
Source : JDF Santé