Lors de l’arrêt du tabac, plusieurs effets se manifestent. Le manque de nicotine provoque notamment un syndrome de manque et une fatigue les premiers temps. Si la prise de poids est assez connue, d’autres effets dont on parle moins peuvent aussi survenir…
1. Une importante fatigue à cause du manque de nicotine
Lorsqu’on fume, le corps est intoxiqué par la fumée du tabac et l’un de ses constituants, la nicotine, qui joue un rôle de stimulant. Ainsi, à l’arrêt du tabac, apparaît une fatigue qui est due d’une part au phénomène de désintoxication auquel procède l’organisme, d’autre part à l’absence de nicotine. Ces deux mécanismes combinés entraînent une importante fatigue dans les 2 à 4 semaines qui suivent la suppression du tabac.
2. Une toux liée à la reprise de l’activité bronchique
L’arrêt du tabac peut entraîner l’apparition d’unetoux accompagnée de crachats provoquée par la reprise de l’activité des cils des bronches (qui fonctionnaient moins bien du fait de leur immobilisation par les substances toxiques du tabac). De nombreux fumeurs s’étonnent alors de se « sentir moins bien » que quand ils fumaient. Tousser après l’arrêt du tabac correspond le plus souvent à une réaction naturelle de l’appareil respiratoire qui disparaît environ au bout de 3 à 4 semaines. En effet, les cils vibratiles qui tapissent l’intérieur des bronches se remettent à fonctionner et effectuent leur fonction d’évacuation. Or, sous l’effet du tabac, ces cils vibratiles ne pouvaient effectuer leur travail excrétoire.
3. Un syndrome de manque et des insomnies
Le syndrome de manque est la conséquence de la baisse brutale de la nicotine dans l’organisme en dessous d’un certain seuil auquel le fumeur est habitué ; dans cette situation, le cerveau, notamment ses récepteurs, réclame sa dose de nicotine. Nervosité, colère, agressivité, agitation, insomnie, tristesse, anxiété, impossibilité de se concentrer… sont caractéristiques du syndrome de manque. L’arrêt du tabac provoque une réelle souffrance que le fumeur doit apprendre à maîtriser. Ces manifestations sont importantes au début de l’arrêt du tabac puis diminuent rapidement pour disparaître, en général, en quelques semaines. Les pulsions d’envie de fumer peuvent se prolonger plusieurs mois, surtout pour les gros fumeurs. Les substituts nicotiniques et certains médicaments peuvent aider à vaincre les symptômes de manque de nicotine.
4. Plus grave encore, la dépression
La dépression peut survenir à l’arrêt du tabac à cause de la forte dépendance psychique et comportementale liée à cette habitude. Un fumeur prend l’habitude de fumer une cigarette dans certaines circonstances, installant de véritables rites dans sa vie quotidienne. L’arrêt du tabac va s’accompagner de difficultés à retrouver d’autres rythmes, à réapprendre à vivre sans tabac dans des situations rituelles ou fumer était devenu un réflexe. Quelques semaines suffisent souvent à régler cette période délicate. Les personnes déprimées sont souvent des fumeurs très dépendants car le tabac provoque un effet stimulant sur l’humeur masquant les manifestations d’un état dépressif sous jacent.
Environ 15 % des fumeurs présentent une dépression un an après l’arrêt du tabac.
« Les fumeurs sont souvent des anxio-dépressifs. Le fait de s’arrêter de fumer sans avoir réglé le fond de leur humeur risque d’entraîner des effets secondaires psychologiques désagréables et conduire à la rechute. Il est probable que le tabac ait un effet antidépresseur et c’est sans doute une des raisons pour laquelle il est difficile de s’en passer« , détaille le Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’ Inserm. Environ 15 % des fumeurs présentent une dépression un an après l’arrêt du tabac. Le tabagisme chronique est en fait associé à des variations neurologiques qui semblent avoir un lien avec des troubles de l’humeur et qui surviennent peu de temps après avoir fumé une cigarette.
Or la cigarette suivante fait disparaître ces troubles pendant quelques instants mais provoque ensuite des épisodes de stress. Et plus il y a de consommation de cigarettes et plus ce phénomène s’amplifie provoquant ainsi des variations de l’humeur du fumeur tout au long de la journée. Ainsi le fumeur se trompe en pensant à tort que la cigarette le détend et calme ses angoisses, alors que c’est le contraire qui se produit : la cigarette semble le calmer en fait pendant le temps des manifestations qu’elle a elle-même déclenchés. Les fumeurs doivent accepter que fumer ne détend pas et n’a aucun effet antidépresseur et comprendre qu’au contraire arrêter de fumer sera excellent pour leur moral.
5. La prise de 3 à 4 kilos
Une des raisons majeures de ne pas vouloir s’arrêter de fumer est la crainte de prendre des kilos. Un fumeur pèse en moyenne 3 à 4 kilos de moins qu’un non fumeur. La prise de poids qui peut s’effectuer à l’arrêt du tabac, de l’ordre de 3 à 4 kilos environ, n’est que le rattrapage d’un poids normal. La prise éventuelle des quelques kilos est souvent à l’origine d’une rechute.La nicotine agit comme un coupe faim, freine l’appétit et provoque la sensation d’avoir moins besoin de manger.
Pour un fumeur qui fume 1 paquet par jour, la nicotine permet de brûler 200 à 300 calories chaque jour. Pour une activité identique, un fumeur consomme davantage de calories qu’un non fumeur. Mais ce n’est une généralité, près d’1 fumeur sur 3 ne grossit pas en arrêtant de fumer. Pendant la période de consommation de substituts permettant la délivrance de la nicotine, il est plus facile de ne pas trop grignoter et de maintenir son poids.
Merci au Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’ Inserm.
La réussite ne plait pas à tout le monde et de nombreuxindividus qui se démarquent par leurs accomplissements sont rapidement confrontés à une pression sociale visant à les ramener à la norme. Tels sont les contours du « syndrome du grand coquelicot« . Une étude canadienne intitulée The Tallest Poppy Syndrome (Le syndrome du plus grand coquelicot) menée entre janvier et février 2023 par le collectif Women of Interest (Woi+) a révélé que près de 90 % des personnes interrogées (4 710 au total) ont expérimenté ce phénomène dans leur environnement professionnel. Ce constat soulève des interrogations sur les dynamiques de groupe et les attitudes face à la réussite individuelle. C’est quoi le syndrome du grand coquelicot ? Pourquoi les personnes qui réussissent sont parfois victimes de leur succès ? Qui est le plus touché ? Comment réagir ?
Définition : c’est quoi le syndrome du grand coquelicot ?
Le syndrome du grand coquelicot touche les individus attaqués, critiqués et/ou dévalorisés à cause de leurs réalisations et de leur succès. Il s’agit d’une tendance à rabaisser et à pointer du doigt ceux qui travaillent dur et qui connaissent un succès « trop important » dans leur domaine d’activité.
« On cherche à ramener à « la bonne taille » en « coupant la tête » du grand coquelicot qui s’élève au-dessus des autres »
« Ce phénomène tire son origine d’une expression culturelle australienne appelée « The Tall Poppy syndrome » qui fait référence au comportement adopté par les personnes face à quelqu’un qui réussit mieux que les autres, on cherche à la ramener à « la bonne taille » en « coupant la tête » du grand coquelicot qui s’élève au-dessus des autres » indique Noémie Le Menn, psychologue du travail. « Ce syndrome se caractérise par des médisances, des vacheries, des coups bas, de l’humour noir et des tentatives de dévalorisation envers ceux qui s’élèvent. Le succès d’autrui peut être perçu comme une insulte car il renvoie chacun à ses propres limites, créant ainsi un sentiment de dévalorisation » ajoute notre experte.
Qu’est-ce qui cause le syndrome du grand coquelicot ?
Les comportements relatifs au syndrome du grand coquelicot sont le résultat d’un manque de confiance en soi, de la peur de la réussite d’autrui et de la tendance à se comparer aux autres. « Les personnes qui adoptent ces comportements peuvent éprouver de la jalousie envers le succès des autres. Ils peuvent également se sentir diminués par la réussite d’une personne qui progresse plus rapidement qu’eux et aller jusqu’à attribuer à cette personne une attitude rabaissante, même si ce n’est pas le cas » souligne la psychologue. Les auteurs de ces comportements peuvent être des collègues, des amis, des membres de la famille. Ces attitudes relèvent aussi d’une forme de conformisme social, où chaque individu se voit attribuer des rôles sociaux spécifiques. « En tant que femme, on peut se voir imposer certaines attentes sociales. Par exemple, des commentaires tels que « Ne sois pas surprise si ton mari te trompe parce que tu travailles trop » reflètent l’idée que la réussite professionnelle d’une femme n’est plus en conformité avec son rôle traditionnel et qu’en plus elle entre en compétition avec les hommes » soutient Noémie Le Menn.
Comment se manifeste le syndrome du grand coquelicot ?
Le fait de rabaisser quelqu’un en raison de ses réalisations ou de ses succès peut se manifester par :
des réalisations minimisées
des exclusions et ignorances
des phrases rabaissantes « elle ne doit pas avoir de famille si elle réussit aussi bien c’est qu’elle n’a que son travail dans sa vie »
d’autres qui s’attribuent le mérite de leur travail
le dénigrement
les commentaires désobligeants
des micro-agressions et critiques
« Une femme qui s’élève par ses propres moyens peut être perçue comme une menace »
Qui sont les personnes les plus touchées par le syndrome du grand coquelicot ?
Le syndrome du grand coquelicot semble toucher davantage les femmes. « Cette situation peut s’expliquer par la norme sociétale selon laquelle le chef ou le leader devrait être un homme, tandis qu’une femme qui s’élève par ses propres moyens peut être perçue comme une menace. Cette dynamique peut remettre en question la place des femmes dans la société et susciter des interrogations chez les autres femmes sur leur propre identité en tant que femme. Ceux qui s’écartent des normes sociales établies sont souvent ramenés d’une manière ou d’une autre à la norme dominante » rappelle la psychologue. Les femmes sont encore souvent assignées à des rôles sociaux spécifiques, tels que les tâches domestiques, l’éducation des enfants et les soins à la famille. « Lorsqu’elles réussissent et s’éloignent de ces rôles traditionnels, cela remet en question l’ordre établi pour ceux qui adhèrent à cette vision de la société et des rôles. Cette remise en question peut provoquer des réactions négatives et des comportements de dévalorisation envers les femmes qui s’émancipent et atteignent des niveaux de réussite professionnelle élevés » précise Noémie Le Mann.
Quelles sont les conséquences ?
L’expérience du syndrome du grand coquelicot est préjudiciable à la vie professionnelle et personnelle. Citons notamment comme conséquences :
un manque de désir de partager ou de célébrer son succès et ses réalisations
ne pas se sentir apprécié(e)
se sentir saboté(e)
dépression
« L’impact dépend de la sensibilité des individus mais ce sont les mêmes conséquences qu’un harcèlement moral » ajoute la psychologue. Il est important de prendre conscience de ce syndrome et de ses conséquences néfastes sur la confiance en soi et la motivation des personnes qui en sont victimes. « La société devrait encourager et célébrer les réussites individuelles plutôt que de chercher à les dévaloriser » renchérit notre interlocutrice. Par ailleurs, les critiques et les tentatives de dévalorisation peuvent renforcer les sentiments d’imposture et aggraver le syndrome de l’imposteursi la personne y est sujette.
Que faire si je suis victime du syndrome du grand coquelicot ?
« Tout d’abord, il est crucial d’accepter que l’on ne peut pas plaire à tout le monde dans le monde professionnel » répond d’emblée Noémie Le Menn. Il est important d’arrêter de chercher l’affection de tous à tout prix et surtout au travail. « Ignorer les comportements médisants et prendre de la hauteur permet de se protéger des coups bas« . La psychologue rappelle également l’importance de s’entourer d’amitiés sincères, de parler aux membres de sa famille. Le rôle de l’entourage est d’encourager, de féliciter et de se réjouir sincèrement du succès de ses proches. Dans certains cas, il peut être nécessaire de consulter un professionnel, qu’il s’agisse d’un psychologue ou d’un psychiatre, pour se détacher de cette situation.
► Pour les auteurs du syndrome du grand coquelicot, « il est important de recentrer son attention sur ses propres talents plutôt que de se comparer aux autres. Cela peut indiquer un problème d’estime de soi et il est essentiel de cesser de se comparer et de chercher de l’aide. L’idée est de se concentrer sur son propre projet professionnel, d’identifier ses aspirations et de prendre des mesures pour réussir. En s’inspirant des bonnes attitudes du « grand coquelicot », on peut à son tour s’épanouir et réussir. Il est crucial de se débarrasser de l’amertume, de se réconcilier avec soi-même et de s’accompagner vers une réussite personnelle » développe la psychologue. Il est essentiel de reconnaître que ces attitudes sont ancrées dans des schémas sociaux dépassés. La réussite d’une personne ne devrait pas être une menace pour les autres, mais plutôt une source d’inspiration. Il est important de remettre en question ces stéréotypes et de promouvoir l’égalité des chances et la valorisation de tous les succès, qu’ils soient masculins ou féminins.
La chanteuse Céline Dion, âgée de 55 ans, a annoncé être atteinte du « stiff person syndrom » (SPS) en anglais, ou syndrome de Stiff-man en français, aussi appelé syndrome de l’homme raide (SHR), dans une vidéo postée sur son compte Instagram le 8 décembre 2022. « On sait que c’est la cause des spasmes musculaires dont je souffre. Ces spasmes affectent ma vie de tous les jours, à plusieurs niveaux. J’ai parfois beaucoup de difficultés à marcher ou utiliser mes cordes vocales pour chanter […] C’est un combat continuel« , expliquait la chanteuse. Son état ne s’est pas amélioré, à tel point qu’elle annoncé le 26 mai 2023 annuler tous ses concerts prévus jusqu’en avril 2024. « Il vaut mieux tout annuler jusqu’à ce que je sois vraiment prête à remonter sur scène. Je veux que vous sachiez que je n’abandonne pas… » a-t-elle écrit dans un communiqué relayé sur Twitter. Qu’est-ce que c’est cette maladie ? Quels sont les symptômes ? La prise en charge ? A-t-il un impact sur l’espérance de vie ?
Définition : qu’est-ce que le syndrome de l’homme raide ?
Le stiff person syndrom ou syndrome de Stiff-man ou syndrome de l’homme raide (SHR) en français, est une maladie neurologique très rare, dont la prévalence est estimée à environ 1 personne sur 1 million. Environ 2/3 des patients touchés seraient des femmes, avec un pic d’incidence autour de 45 ans selon le site Orpha.net, portail des maladies rares et orphelines. Elle se manifeste principalement par une raideur des muscles du tronc avec une déformation du rachis, et des spasmes douloureux. Ce syndrome a été décrit pour la première fois en 1956, par Moersch et Woltman, deux neurologues américains.
Quels sont les symptômes du syndrome de Stiff-man ?
Le tableau clinique est très évocateur. Cette maladie neurologique se caractérise par :
Une raideur musculaire progressive qui peut conduire à une immobilité du tronc et des hanches
Une démarche raide et atypique
Des spasmes musculaires spontanés ou réflexes, douloureux, pouvant provoquer des chutes et des épisodes de fracture
Une agoraphobie, associée à la réalisation de certaines tâches
Une tendance à sursauter de façon exagérée
Des déformations ankylosantes, telles qu’une posture lombaire figée en hyperlordose(accentuation des courbures soit au niveau cervical, soit au niveau lombaire)
Quelle est l’espérance de vie en cas de syndrome de Stiff-man ?
Généralement, les symptômes se stabilisent avec la mise en place d’un traitement par benzodiazépines. Toutefois, la plupart des patients présentent tout de même une limitation fonctionnelle franche. Le pronostic vital n’est a priori pas impacté. Lorsque le syndrome de la personne raide est associé à une encéphalomyélite progressive avec rigidité et myoclonies (appelé PERM), le pronostic est un peu plus sévère et les symptômes sont plus difficiles à contrôler.
Quelle est la cause du syndrome de Stiff-man ?
La cause de cette pathologie n’est encore pas certaine. Néanmoins, il semblerait que l’on retrouve la présence d’anticorps anti-acide glutamique décarboxylase (GAD) dans plus de 70% des cas, ce qui laisse à penser qu’il s’agit d’une pathogénie auto-immune. Ces anticorps pourraient bloquer la synthèse de l’acide gamma amino-butyrique (GABA), un neurotransmetteur inhibiteur, conduisant ainsi à une diminution de l’inhibition des motoneurones spinaux (responsable de la contraction d’un muscle). Selon une étude parue dans la Lettre du rhumatologue n°269, on trouve fréquemment une association avec des maladies auto-immunes, telles que le diabète insulinodépendant (dans 30 % des cas), les dysthyroïdies, le vitiligo, l’anémie de Biermer. Dans 5 à 10 % des cas, on note la survenue de crises d’épilepsie. « Le lien entre ces deux pathologies n’est pas bien clair« , peut-on lire dans l’article paru dans la revue du rhumatologue.
Comment diagnostique-t-on le syndrome de Stiff-man ?
Le diagnostic de cette pathologie repose essentiellement sur l’examen clinique. Il est ensuite confirmé par la mise en évidence d’anticorps circulants anti-GAD et d’anomalies électromyographiques caractéristiques visibles lors d’une électromyographie (EMG). Afin d’exclure d’autres pathologies – mécaniques – comme lahernie discale ou la présence d’un kyste au niveau de la moelle épinière, il peut être nécessaire de réaliser un scanner de la moelle épinière. Egalement pour exclure des maladies de la moelle épinière comme une sclérose en plaques ou des tumeurs. Un examen du liquide céphalo-rachidien permet également d’éliminer un processus inflammatoire.
Quel est le traitement du syndrome de Stiff-man ?
Pour traiter les symptômes de la maladie, le médecin peut prescrire des benzodiazépines (particulièrement le Diazépam®) qui ralentissent l’activité cérébrale et du baclofène. Le Diazépam est généralement admis par voie veineuse ou par voie orale à la posologie de 10 à 100 mg par jour, une posologie bien sûr à adapter en fonction de l’efficacité et des effets secondaires. Les thérapies immuno-modulatrices (corticoïdes, immunoglobulines intraveineuses, plasmaphérèse) peuvent être proposées, mais avec des résultats variables. Une rééducation chez le kinésithérapeute doit souvent être entreprise afin de lutter contre les spasmes.
Selon les chiffres publiés en mai 2023 par Santé Publique France, en France, un patient hospitalisé sur 18 présente au moins une infection nosocomiale soit 5,7% des patients. Cette prévalence des patients infectés a augmenté de près de 15% entre 2017 et 2022, à cause des infections à SARS-CoV-2 (COVID-19) transmises dans les établissements de santé. Les quatre principales localisations d’infections nosocomiales sont : les infections urinaires, les pneumonies, les infections du site opératoire et les bactériémies. Et les quatre principaux micro-organismes responsables de ces infections sont : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Pseudomonas aeruginosa.
Les infections nosocomiales sont des infections contractées lors d’un séjour dans un établissement de santé (hôpital, clinique…), et qui n’étaient ni présentes, ni en incubation au début de la prise en charge médicale. « Il ne s’agit pas d’une définition médicale, mais d’une définition juridique, explique le Dr Jean Tafazzoli, médecin généraliste, quasiment toutes les maladies infectieuses peuvent être nosocomiales si elles ont été contractées dans un établissement de santé. Il y a donc autant de symptômes, de diagnostics et de traitements que de maladies nosocomiales différentes ».
Une partie des infections nosocomiales peuvent évitées par des mesures simples. Comme l’explique le Dr Tafazzoli, Il y a plusieurs messages à faire passer pour limiter ces infections nosocomiales :
Il y a aujourd’hui trop d’affluence dans les services d’urgences : « il faut absolument arrêter d’aller aux urgences pour une entorse, un renouvellement d’ordonnance ou une gastro-entérite. » insiste le médecin.
Il faut également limiter les visiteurs dans les chambres : « on voit parfois des patients visités par 5 personnes en même temps, c’est tout à fait déconseillé ».
Attention à l’abus et au mauvais suivi des traitement antibiotiques qui rendent les bactéries de plus en plus résistantes. « Les traitements antibiotiques ne doivent être pris qu’en cas d’infection bactérienne, rappelle le médecin. Par ailleurs, un traitement antibiotique ne doit jamais être interrompu prématurément au risque de créer des résistances. »
Quelles sont les causes des infections nosocomiales ?
Elles sont dues à la présence de germes ou bactéries dans l’établissement, et sont transmises de diverses façons : défenses immunitaires fragilisées, propagation par contact cutané ou transmission croisée entre malades ou via le personnel, contamination de l’environnement hospitalier (eau, air, matériel, aliments)… Parmi les raisons qui favorisent le développement de ces infections, plusieurs choses sont à prendre en compte :
• L’hôpital, tout comme notre domicile ou tout autre endroit, possède sa vie bactériologique propre. Si les règles d’hygiènes de base (gants, masques, désinfections du matériel, des surfaces …) permettent de créer une barrière aux infections, elles ne sont pas toujours suffisantes. « Or, lorsqu’un patient se rend dans un hôpital, c’est souvent qu’il est lui-même malade, donc plus fragile qu’en tempsnormal, avec une immunité probablement affaiblie. Il est mis en contact avec une flore bactérienne différente de la sienne à laquelle il est donc plus sensible, explique le médecin. Statistiquement, il y a plus de chance d’attraper quelque chose à l’hôpital lorsque l’on est malade que chez soi lorsqu’on est en bonne santé.«
• Les bactéries que l’on trouve à l’hôpital sont en général plus résistantes que celles que nous avons à notre domicile.
• « A l’hôpital, les patients sont généralement sous traitement (chimiothérapie, antibiothérapie, hormonothérapie …). Ces traitements ont tendance à déséquilibrer profondément le microbiote intestinal du patient, ce qui le rend plus vulnérable à une bactérie étrangère possiblement agressive. Il se peut aussi que cette bactérie ait été déjà présente dans le microbiote du patient avant son ‘hospitalisation mais ne s’exprimait pas, ajoute le Dr Tafazzoli. Le problème c’est qu’on ne saura jamais si la bactérie a été attrapée à l’hôpital ou avant, mais légalement, l’infection sera classée maladie nosocomiale.«
• Avec l’augmentation de l’espérance de vie, il y a de plus en plus de personnes très âgées qui sont porteuses saines de très nombreuses bactéries résistantes avec lesquelles elles ont été en contact durant leur vie. « Lors d’hospitalisation, ces personnes sont susceptibles de transmettre une de ces bactéries à une personne plus jeune, qui ne sera pas immunisée contre elles. »
Comment se transmet une infection nosocomiale ?
La propagation des infections bactériennes peut se faire par contact cutané, aéroportée, par gouttelettes (postillons), transmission orofécale (aux toilettes), transmission croisée entre malades ou via le personnel, ou encore par contamination de l’environnement hospitalier (eau, air, matériel, aliments)…
Quels sont les symptômes d’une infection nosocomiale ?
« L’infection nosocomiale n’est pas une maladie, mais c’est une infection bactérienne ou virale parmi tant d’autres, rappelle le Dr Tafazzoli. Il y a par conséquent autant de symptômes que d’infections nosocomiales possibles. » Parmi les infections redoutées, il y a les bacilles multi-résistants, dont par exemple le Clostridium difficile, responsable de diarrhées inflammatoires qui durent plus de 10 jours avec fièvre. « Cette bactérie est compliquée à traiter, elle est résistante et peut créer des lésions importantes dans l’intestin. Elle peut même être létale ». Les infections contractées le plus fréquemment par les patients sont souvent des infections urinaires « souvent chez les personnes âgées, à l’hygiène difficilement contrôlable et poly-médiquée ». Viennent ensuite les septicémies et les infections de plaies chirurgicales.
Délai d’apparition d’une infection nosocomiale
Une infection identifiée est considérée comme nosocomiale si elle apparaît au moins 48 heures après l’entrée dans l’établissement. Ce délai est étendu à 30 jours lorsque l’infection a lieu à l’endroit où une opération chirurgicale a été réalisée, et est porté à 1 an en cas de pose de matériel étranger : prothèse, valve cardiaque, stimulateur cardiaque…
Merci au Dr Jean Tafazzoli, médecin généraliste à Lyon, président chez MaQuestionMédicale.fr.
Contrairement aux mouches, les moustiques embêtent les humains dans un seul but : se nourrir de leur sang. Ces insectes furtifs piquent et se nourrissent avant même que vous ne vous rendiez compte de leur piqûre. Vous vous demandez peut-être pourquoi vous avez toujours des démangeaisons, des gonflements et des rougeurs sur votre corps, tandis que votre famille et vos amis semblent être insensibles à cette irritation constante.
Eh bien, la réponse pourrait être liée à votre groupe sanguin. Les scientifiques étudient les schémas et le comportement des moustiques depuis les années 1970, à la recherche d’une explication sur pourquoi les moustiques piquent certaines personnes plus que d’autres. Les études de recherche indiquent que les moustiques ont un groupe sanguin préféré qui les pousse à préférer certaines personnes : le groupe O.
Pourquoi les moustiques aiment-ils le groupe sanguin O ? Des preuves montrent que les protéines du groupe sanguin O attirent davantage les moustiques affamés que les autres groupes sanguins. Ces petits suceurs de sang s’attaqueront également aux personnes de groupe B, mais pas aussi agressivement qu’ils pourchassent celles de groupe O. Le groupe sanguin A est celui que les moustiques préfèrent le moins, ce qui signifie que si une personne de groupe A se trouve avec des amis de groupe O ou B, les moustiques affamés peuvent se diriger directement vers eux et ignorer complètement les personnes de groupe A. Vous savez maintenant avec quels amis passer une soirée d’été en terrasse…
Le Fentanyl est un médicament opioïde détourné de son usage d’antidouleur pour être pris sous forme de drogue. Une véritable crise sanitaire liée au mésusage des opioïdes touche les Etats-Unis depuis le début des années 2000. « La mortalité liée aux opioïdes est due de manière croissante au Fentanyl »indique un état des lieux publié en 2021 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. « Iln’existe pas actuellement en France de risques d’une « crise des opioïdes » comparable à celle qui a cours en Amérique du Nord (…) mais leur forte dimension létale implique néanmoins une surveillance active » ajoutent ses auteurs.
Définition : c’est quoi le Fentanyl ?
Le Fentanyl est un analgésique opioïde de synthèse (fabriqué en laboratoire) dérivé de la phénylpipéridine. Découvert à la fin des années 1950, il est utilisé comme médicament contre la douleur, son effet analgésique étant environ 80 à 100 fois plus puissant que celui de la morphineet au moins 50 fois plus puissant que celui de l’héroïne. Le Fentanyl est classé comme stupéfiant au niveau international depuis 1964, en raison de ses dangers pour la santé, des risques en cas de mauvaise utilisation et de sa complexité de manipulation. Chez l’Homme, la dose létale de fentanyl est estimée à 2 mg.
Comment est utilisé le Fentanyl en France ?
Le Fentanyl dispose en France d’une autorisation de mise sur le marché pour son usage médical en tant qu’antalgique. Il se présente sous forme de patchs, sucettes, comprimés sublinguaux, spray nasal ou en solution injectable. En France, la prescription de Fentanyl est indiquée dans la prise en charge de douleurs chroniques, notamment d’origine cancéreuse.
Quels sont les effets du Fentanyl ?
Les opioïdes comme le Fentanyl ont des effets analgésiques et sédatifs d’où leur utilisation dans la prise en charge de la douleur. Le Fentanyl est un antidouleur fort, de palier 3, comme la morphine. Il vise à soulager les douleurs « très intenses ».
Pourquoi le Fentanyl est-il pris en drogue ?
Parmi les raisons qui peuvent pousser à prendre du Fentanyl en dehors du cadre médical, le fait qu’il procure une sensation de détente, un sentiment de bien-être et d’apaisement, qu’il atténue l’anxiété, la tristesse et provoque une euphorie. L’usage répété de Fentanyl pousse à augmenter les doses pour ressentir ces effets. C’est là que la dépendance peut se développer.
des troubles digestifs divers, des manifestations cutanées, des dysfonctions érectiles,
un syndrome de sevrage ou encore un surdosage accidentel.
L’usage répété de fentanyl ou de ses dérivés, même lorsqu’ils sont prescrits par un médecin, peut entraîner un risque de dépendance. En cas de consommation importante, il existe un risque de surdose. En cas de surdosage en Fentanyl (overdose), une dépression respiratoire, un état de choc, une hypotension sévère, une rigidité musculaire ou encore un coma peuvent survenir. Ces signes sont à prendre au sérieux, ils peuvent mener au décès.
Mode d’action et délai d’action du Fentanyl
Le Fentanyl agit sur les récepteurs opioïdes. Ce type de récepteur présent au niveau du cerveau, de la moelle épinière et du système digestif module notamment la réponse à la douleur, l’humeur, la dépendance physique et la motilité gastro-intestinale. L’action thérapeutique recherchée du fentanyl est avant tout une analgésie (soulagement de la douleur). Le fentanyl est une molécule lipophile (à forte affinité pour les corps gras et à faible affinité pour les substances aqueuses) et son absorption est très rapide par la muqueuse buccale, mais il peut également être administré par voie injectable ou transdermique. L’action du fentanyl sur la douleur est rapide tout comme sa durée d’action, elle dépend de la dose administrée et ainsi de sa concentration plasmatique.
Fentanyl en patch : quand, quel délai d’action ?
Les patchs de fentanyl (dispositifs transdermiques) sont indiqués chez l’adulte dans le traitement des douleurs chroniques sévères qui nécessitent une administration continue au long cours d’opioïdes, ainsi que pour les douleurs chroniques sévères chez l’enfant (à partir de 2 ans) recevant un traitement par opioïdes. Les patchs permettent une libération continue de fentanyl dans le sang, par passage transdermique, pendant 72h soit la durée d’application du patch. Après l’application d’un premier patch, l’effet maximal est observé après 12 à 24 heures. L’effet reste ensuite stable durant les applications ultérieures (toutes les 72 heures) de patchs de même taille. Par contre en cas de changement de dosage, un délai de 12 à 24 heures est de nouveau nécessaire après la mise en place du patch.
Fentanyl en comprimé : quand, quel délai d’action ?
Le fentanyl sous forme de comprimé est un antalgique d’action rapide, il est utilisé dans le traitement des accès douloureux paroxystiques chez les patients adultes qui utilisent déjà des morphiniques en traitement de fond pour traiter les douleurs chroniques d’origine cancéreuse. Il est absorbé par la muqueuse buccale en environ 30 minutes et son effet sur la douleur est observé entre 20 minutes et 4 heures après l’administration du médicament. L’effet maximal est parfois atteint en moins d’une heure, et jusqu’à 8 heures dans certains cas.
Quels sont les médicaments qui contiennent du fentanyl ?
Il existe sur le marché pharmaceutique divers médicaments à base de fentanyl, et pour lesquels les formes galéniques diffèrent. Sont commercialisés :
Abstral® en comprimé sublingual (100 mcg, 200 mcg, 300 mcg, 400 mcg, 600mcg et 800 mcg) ainsi que ses génériques,
Actiq® comprimé avec applicateur buccal (200 mcg, 400 mcg, 600 mcg, 800 mcg, 1200 mcg et 1600 mcg),
Breakyl® film orodispersible (200 mcg et 400 mcg),
Durogesic® dispositif transdermique ou patch (12 mcg/h, 25 mcg/h, 50 mcg/h, 75 mcg/h et 100 mcg/h) et ses génériques fentanyl et Matrifen®,
Effentora® comprimé bucco-gingival (100 mcg, 200 mcg, 400 mcg, 600 mcg, 800 mcg) et ses génériques fentanyl,
Fentanyl Piramal® solution injectable en ampoule (100 mcg/2ml et 500 mcg/10 ml) et ses génériques fentanyl,
Fentanyl Renaudin® solution injectable IV/péridurale en ampoule (50 mcg/ml),
Instanyl® solution pour pulvérisation nasale en récipient unidose ou en récipient multidose (50 mcg, 100 mcg, 200 mcg),
Pecfent® solution pour pulvérisation nasale (100 mcg/pulv, 400 mcg/pulv),
Recivit® comprimé sublingual (133 mcg, 267 mcg, 400 mcg, 533 mcg et 800 mcg).
Quelles sont les contre-indications du fentanyl ?
► Le fentanyl par voie intrabuccale est contre-indiqué en cas d’allergie au fentanyl ou à un excipient contenu dans le médicament, en cas d’absence de traitement de fond morphinique (risque accru de dépression respiratoire), en dehors des accès douloureux paroxystiques, en cas de dépression respiratoire sévère, en cas de pathologie pulmonaire obstructive sévère ainsi qu’en cas de traitement simultané par un médicament contenant de l’oxybate de sodium.
► La forme film buccogingival (Breakyl®) est contre-indiqué en cas d’administration simultanée ou dans les deux semaines suivant l’arrêt d’un IMAO.
► Les patchs de fentanyl sont également contre-indiqués dans les douleurs aigues ou post-opératoires, et de l’hypoventilation grave voire fatale qui pourrait en résulter. Ils sont contre-indiqués en cas d’association avec la buprénorphine ou la nalbuphine.
► La forme injectable est contre-indiquée aussi en cas d’association à des morphiniques agonistes-antagonistes ou à la naltrexone. Enfin, une vigilance accrue s’impose avec la prise de fentanyl en raison du risque de dépendance physique, psychique et des abus qu’il peut entraîner, ainsi que du risque de syndrome de sevrage (y compris néonatal), de syndrome sérotoninergique, et des risques liés à la prise concomitante de médicaments sédatifs et de l’alcool.
Conditions de prescription : le Fentanyl uniquement sur ordonnance
Le Fentanyl ne peut être obtenu qu’au moyen d’une prescription médicale. Pour être délivré, il doit de plus être prescrit sur une ordonnance sécurisée car il fait partie des médicaments stupéfiants, pour lesquels la réglementation est stricte et très encadrée (durée maximale de prescription de 28 jours, délivrance à l’unité correspondant au nombre exact de prises prescrites, délivrance fractionnée tous les 7 jours sauf mention expresse du médecin, chevauchement d’ordonnances impossible sauf mention expresse du médecin, ordonnance rédigée en toutes lettres).