« En naturopathie, la toux est liée à une inflammation du nerf pneumogastrique, le plus souvent lié à des troubles digestifs ou une mauvaise digestion, explique d’emblée Lucille Delaplace, naturopathe. Cela provoque une chute du système immunitaire et nous devenons plus fragile face aux virus, par exemple. Les huiles essentielles (HE) sont un excellent moyen d’apaiser la toux, mais en accompagnement, il est très important de surveiller l’alimentation et la digestibilité des aliments entre eux ».Ravintsara, Thym, Eucalyptus… Quelles sont les meilleures ? Pour la toux sèche ? Grasse ? Nocturne ? Comment les utiliser sans risque ?
Quel est l’intérêt de l’huile essentielle de ravintsara contre la toux ?
L’huile essentielle de ravintsara peut soulager la toux grasse en cas de bronchite, rhinopharyngite, sinusite ou rhume. « Elle est antivirale, anti-infectieuse et calme l’inflammation des muqueuses qui peuvent provoquer des secrétions excessives. Elle est donc aussi expectorante », indique notre interlocutrice.Elle favorise également le sommeil encas d’insomnie ou bien de toux persistante voire sèche.
► Conseils d’utilisation : « En cas d’infection des voies respiratoires, mettez quelques gouttes en friction sur le haut du thorax et le haut du dos en synergie avec d’autres huiles essentielles (Eucalyptus radié, Inule, Laurier noble) ».
► Contre-indications : Attention : L’HE de Ravintsara est à éviter pour les asthmatiques !
Quel est l’intérêt de l’huile essentielle de tea tree contre la toux ?
L’HE de tea tree est recommandée dans le traitement de la plupart des infections ORL à l’origine d’épisodes de toux grasse : sinusite, rhume, bronchite, laryngite, pharyngite, rhinopharyngite. « Antibactérienne, elle peut être utilisée pour éviter la surinfection bactérienne notamment en cas de bronchite ou de rhinopharyngite », note Lucille Delaplace. Le tea tree figure parmi les plantes les plus répandues en aromathérapie.
► Conseils d’utilisation : « Privilégiez une application par voie cutanée. Utilisez quelques gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé en massage sur la peau, 3 fois par jour pendant 5 à 6 jours ».
Quel est l’intérêt de l’huile essentielle d’eucalyptus contre la toux ?
On distingue deux types d’HE d’eucalyptus.
« L’HE d’eucalyptus radiata (radié) est expectorante, très antivirale, antibactérienne et anti inflammatoire, poursuit la thérapeute. On l’utilise en cas de rhinopharyngites, grippe, otite, sinusite, bronchite, toux associée à la fatigue et frilosité ». Elle permet également de prévenir la contagion.
« L’HE d’eucalyptus globulus est très indiquée en cas de bronchites, de toux grasses, de bronchites asthmatiformes, de grippe et de rhume ». Les vertus décongestionnantes et expectorantes de la plante permettent d’éliminer plus rapidement les sécrétions des bronches.
► Conseils d’utilisation :
Infections bronchiques et pulmonaires : en onction sur la poitrine, le dos, la gorge, la nuque, diluée dans une huile végétale (20% max.)
Grippe, infections hivernales : pratiquer des inhalations 2 à 3 fois par jour, entre 10 et 15 mn chacune, avec Eucalyptus globulus (2 gouttes) associée à Melaleuca quinquenervia (Niaouli, 2 gouttes) et Pinus sylvestris (Pin sylvestre, 2 gouttes)
► Contre-indications : « L’Eucalyptus globulus a sensiblement les mêmes propriétés que l’eucalyptus radié, mais attention car il ne convient pas aux enfants ».
Quel est l’intérêt de l’huile essentielle de thym contre la toux ?
Les principes actifs de l’huile essentielle de thym ont des vertus expectorantes qui permettent de dégager les voies respiratoires et d’apaiser la toux. « Privilégiez le thym à thujanol ou à linalol, insiste notre interlocutrice. C’est un excellent antiinfectieux et antibactérien agissant dans toutes les infections ORL ». Cette HE est immunostimulante. « Le thym Serpolet (Thymus serpyllum) peut aussi agir dans les toux allergiques, l’asthme. Il est antihistaminique, antibactérien et antiviral« .
► En infusion : 1 à 2 grammes de plante dans une tasse d’eau bouillante, plusieurs fois par jour.
► En sirop : se référer à la notice. La quantité et la fréquence d’absorption dépend de la concentration du sirop de thym en principes actifs. A noter : des études cliniques ont démontré l’efficacité du sirop de thym pour diminuer l’intensité de la toux grasse. L’OMS confirme et reconnaît l’usage du thym dans le traitement de l’infection.
► Par inhalation : une goutte d’huile essentielle de thym dans un bol d’eau chaude.
Quel est l’intérêt de l’huile essentielle de menthe poivrée ?
« Contre la toux grasse, je conseille l’Hyssopus officinalis var. decumbens (Hysope couchée) et le Myrte (Myrtus Communis), car elles sont anti catarrhales et expectorantes, reconnait la naturopathe. Si l’encombrement est très fort, on peut l’associer à Eucalyptus radiata, Niaouli et Hyssopus Off var. Decumbens« .
► Conseils d’utilisation : En cas d’encombrement des bronches ou asthme non allergique, 2-3 gouttes en frictions sur le thorax et le haut du dos, diluée dans une huile végétale, associée à d’autres huiles essentielles.
► En diffusion ou 2-3 gouttes à respirer sur un mouchoir, en cas d’encombrement des sinus et des bronches ou en cas d’angoisses. « Soit on demande une préparation à son pharmacien, soit on frictionne le thorax, la poitrine et la plante des pieds avec 2 à 3 gouttes de chaque dans une cuillère à soupe d’huile végétale de Nigelle par exemple « .
► Si la toux est productive, voici une recette d’inhalation aux propriétés anti-infectieuses et expectorantes. « Pour une inhalation, versez dans le bol d’eau chaude : 3 gouttes d’HE d’eucalyptus radié + 2 gouttes d’HE de lavande fine + 1 goutte d’HE de pin + 1 goutte d’HE de myrte« .
Quelle la meilleure HE contre la toux sèche ?
« Contre la toux sèche, je propose de l’HE Inula helenium (l’Aunée) et/ou l’HE Cupressus sempervirens (Le Cyprès) en application sur le thorax et le dos ».
► En voie externe : 1 à 2 gouttes diluées sur la poitrine
► En inhalation : 1 goutte dans un bol d’eau chaude à renouveler si bien tolérée.
► Si la toux est sèche, voici une recette d’inhalation anti-inflammatoire, antitussive et antispasmodique. Pour une inhalation, versez dans le bol d’eau chaude : 3 gouttes d’HE d’eucalyptus radié + 2 gouttes d’HE de lavande fine + 1 goutte d’HE de cyprès + 1 goutte d’HE de niaouli ».
► Contre-indication : Attention : le cyprès est déconseillé en cas de mastoses (œstrogène-like)
Quelle la meilleure HE contre la toux nocturne ?
« L’HE Ravintsara (Cinnamomum camphora ct cineole) est efficace contre la toux nocturne, répond Lucille Delaplace. En application par voie cutanée avec une huile végétale, le soir sur le plexus solaire et la plante des pieds. On peut l’associer à de l’HE d’Helichryse (Helichrysum bracteiferum), qui est calmante et réconfortante . En frictions ou onctions locales et / ou en olfaction ou en inhalation humide.
Quelle est la meilleure HE en diffusion contre la toux ?
« L’HE d’eucalyptus Radié est la plus efficace en diffusion contre la toux, reprend notre thérapeute. Soit en micro-diffuseurs, diffuseurs par ventilation, par brumisation ou chaleur douce ».
► Dans votre diffuseur ou sur un mouchoir, vous pouvez mettre 1 à 2 gouttes de HE Pin sylvestre + Eucalyptus radiata + Arbre à thé + Niaouli.
► Attention : cette huile essentielle peut provoquer des réactions allergiques chez les asthmatiques.
Quelle est la meilleure HE en inhalation contre la toux ?
« L’HE d’eucalyptus globulus est la plus efficace en inhalation contre la toux« , poursuit Lucille Delaplace.
► Soit en stick inhalateur (disponible en pharmacie ou en boutique spécialisée). « De nombreux modèles sont fournis avec mèches. Préférez ceux avec des mèches grosses et larges en coton. Pour l’utiliser, il suffit de dévisser la partie basse du stick, de déposer quelques gouttes d’HE sur la mèche, de l’insérer puis de revisser ».
► Soit en inhalation humide par vapeur : Versez quelques gouttes d’huiles essentielles dans un inhalateur (ou dans un bol) sur de l’eau frémissante (90 °C). Veillez à poser l’inhalateur bien à plat. Patientez 2 à 3 minutes, fermez les yeux (il est important de bien protéger les yeux) et penchez-vous au-dessus de l’inhalateur sans vous brûlez, une serviette sur la tête, de façon à respirer un maximum de vapeur « . Gardez la tête sous la serviette pendant une dizaine de minutes.
► Précautions : Attention, cette huile essentielle ne convient pas aux bébés. « Pour rappel, les HE ne se prennent JAMAIS pures, sur un sucre, sur de la mie de pain, dans de l’eau, dans une tisane ou encore moins sur du miel (Risque de brûlure des muqueuses). Elles se prennent sur un excipient huileux (huile végétale) ou alcool à 90°C, disper, labrafil, sirop de papaïne, tixosil ou suppositoire ». Demandez conseil sur le choix de l’excipient à votre pharmacien.
Merci à Lucille Delaplace, naturopathe, spécialiste en micronutrition et chrononutrition à Brive la Gaillarde et Charleville Mézières, et membre du réseau Médoucine.
Définition : qu’appelle-t-on une boisson énergisante ?
D’après l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (ANSES), les boissons énergisantes se présentent comme des boissons possédant des propriétés stimulantes tant au niveau physique qu’intellectuel. « Elles vont favoriser l’augmentation de l’énergie, de la concentration et permettent de rester éveillé. Ce sont des boissons qui ont un effet coup de boost« , explique Valentin Burduche, diététicien-nutritionniste au centre Rééducation Nutritionnelle Psycho-Comportementale de Nancy.
Quelle est la composition des boissons énergisantes ?
On retrouve dans les boissons énergisantes des ingrédients comme la caféine qui joue un rôle d’excitant. La quantité de caféine intégrée par les industriels dans ces boissons se situe actuellement autour de 210 mg/L. Une canette de 25 cl de boisson énergisante contient environ 80 mg de caféine, soit l’équivalent d’une tasse de café. Ces boissons contiennent aussi de la taurine, « un acide aminé censé être un « stimulant », explique le praticien, en réalité l’European Food Safety Authority, ainsi que la Commission européenne, ont décrété que les produits à base de taurine ne peuvent pas prétendre retarder la fatigue ou améliorer une performance physique« . La taurine améliore l’absorption et l’assimilation de la caféine, « elle ne booste pas les performances, c’est du marketing« , dénonce Valentin Burduche. On retrouve également une grande quantité de sucre ou d’édulcorants ainsi que plusieurs vitamines comme les B5, B6, B9, B12.
« Les boissons énergétiques sont spécialement conçues pour répondre aux besoins des sportifs »
Est-ce la même chose qu’une boisson énergétique ?
« Non », répond clairement le diététicien-nutritionniste. « Il ne faut pas les confondre, les boissons énergétiques sont spécialement conçues pour répondre aux besoins des sportifs en apportant les nutriments éliminés par la transpiration. » Les boissons énergétiques sont composées d’eau, de sucres et de sels minéraux ainsi que de vitamines.
Est-il bon de boire des boissons énergisantes ?
« Comme pour le reste, il faut en consommer avec modération« , préconise le diététicien. Si l’on recherche un effet coup de boost, « mieux vaut prendre un café noir avec deux sucres ». Un café noir contient plus de caféine qu’une boisson énergisante, environ 113mg/250 mL contre 80mg/250 mL pour une boisson en grandes surfaces. « En plus de la caféine, le sucre donne ce coup de fouet mais il favorise le surpoids« . Si vous préférez votre café sans sucre, c’est encore mieux pour la ligne. Une boisson énergétique contient environ 15 à 20 grammes de sucres pour 110 calories, alors que deux carrés de sucres font 8 grammes pour environ 40 calories,
Quels sont les dangers des boissons énergisantes pour la santé ?
Plusieurs effets indésirables ont été recensés avec la consommation des boissons énergétiques « comme les problèmes cardiaques (hypertension, arythmie, tachycardie…), troubles du comportement (irritabilité, insomnie, anxiété..), rapporte le nutritionniste. Ces problèmes sont d’autant plus fréquents lorsqu’on associe une boisson énergisante à de l’alcool, cela rend ce cocktail particulièrement néfaste. Il faut également éviter d’en consommer avant le sport, c’est une erreur très répandue« . Comme le rappelle la DGCCF, « ces modes de consommation pourraient être associés à des risques cardio-vasculaires lors d’exercices physiques intenses et à une perception amoindrie des effets de l’alcool, ce qui pourrait amener à consommer plus d’alcool ou à prendre des risques non mesurés« . Il y a également des risques liés à l’addiction en raison des concentrations de caféine et de sucre. Mais le praticien tempère, « les boissons sans sucre sont parfois plus nocives car elles contiennent plus d’édulcorants et conservateurs pour corriger l’acidité« .
Quelles sont les contre-indications des boissons énergisantes ?
Les boissons énergisantes sont contre-indiquées chez les personnes dites sensibles, comme les femmes enceintes, les personnes épileptiques, ayant des problèmes cardiovasculaires ainsi que les personnes diabétiques (elles favorisent les pics de glycémie). « Les adolescents ne sont pas plus à risque, en revanche ces boissons sont à proscrire chez les enfants en raison de leur taux de sucre élevé et de la caféine » recommande Valentin Burduche.
Combien en boire maximum par semaine ?
Tout dépend de l’hygiène de vie, du métabolisme et de la pratique sportive. Si le Canadian Journal of Cardiology recommande une boisson par jour, Valentin Burduche rappelle que « les sucres rapides ne doivent pas dépasser plus de 10% des calories totales quotidiennes, cela représente environ 50g/jour (toutes sources de sucres cumulées : aliments, boissons…) pour un adulte moyen« . Le maître-mot reste donc la modération.
Merci au diététicien-nutritionniste Valentin Burduche qui exerce au Centre de Rééducation Nutritionnelle Psycho-Comportementale de Nancy
[Mise à jour le 1er février 2023 à 11h22] Chaque jour, 400 personnes meurent en France d’une maladie cardiovasculaire. Ces maladies sont la première cause de décès pour les femmes françaises, rappelle la Fédération Française de Cardiologie (FFC) dans un communiqué du 1er février 2023. « La première étape pour réduire ses facteurs de risque est de connaître son état afin d’agir en conséquence » explique-t-elle. Elle propose ainsi un test en ligne permettant d’évaluer sa santé cardiovasculaire. Afin d’encourager le grand public à agir tout au long de l’année, la FFC relance un nouveau dispositif, entre le 30 janvier et le 12 mars 2023, avec la rediffusion de 5 films en télévision et une campagne audio.
Quel est votre âge, taille, poids ?
Le questionnaire développé par la Fédération Française de Cardiologie (FFC) est divisée en trois parties afin de déterminer l’état de son cœur :
Mon profil : âge, sexe, poids, taille, hérédité
Mon mode de vie (facteurs de risques) : tabac, alimentation, stress, alcool, activité physique
Mes autres facteurs de risque : hypertension artérielle, augmentation du cholestérol, diabète, syndrome d’apnée du sommeil
En fonction des informations connues et renseignées, l’utilisateur reçoit le bilan de son état de santé cardiovasculaire et des risques associés. Une fonctionnalité permet de modifier certaines informations afin de se projeter sur l’évolution bénéfique pour le cœur d’un changement de comportement. Par exemple, si j’arrête de fumer, je réduis mon risque de X pourcent.
► Si l’utilisateur connait sa pression artérielle systolique, son taux de cholestérol (total et HDL) et peut répondre aux questions alors le test est précis et donne un risque en pourcentage à 10 ans de survenue d’un décès d’origine cardiovasculaire, d’un infarctus du myocarde ou d’un AVC
►Si l’utilisateur ne connait pas ces mesures mais répond aux questions, alors le résultat est qualitatif : risque faible, intermédiaire ou élevé de développement une maladie cardiovasculaire.
Sources :
« Comment va votre cœur ? Si ce n’est pas encore fait, il est encore temps de vous tester en ligne ! » Communiqué de presse, FFC, 1er février 2023.
« Maladies cardiovasculaires : pour changer, il faut se tester ! », 22 septembre 2022, Fédération Française de Cardiologie.
La thrombocytose (aussi appelée hyperplaquettose) correspond à une augmentation du nombre de plaquettes dans le sang. La norme du taux de plaquettes sanguines se situant entre 150 et 400 G/L de sang, on parle de thrombocytose lorsque celui-ci dépasse 450 G/L.
Quelles sont les causes possibles d’une thrombocytose ?
Il y a plusieurs étiologies à la thrombocytose :
elle peut être exceptionnellement familiale
elle peut être réactionnelle à une inflammation
elle peut être due à une carence en fer(dans 90 % des cas)
elle peut être associée à une maladie de la moelle osseuse qui fabrique les plaquettes. On parle alors de thrombocytémie essentielle. « Celle-ci est rare et correspond à une élévation durable des plaquettes. On observe souvent des mutations. Elle correspond à un syndrome myéloprolifératif« , ajoute le Dr Sylvain Choquet, hématologue à la Pitié-Salpêtrière.
La thrombocytose réactionnelle peut apparaître dans certains contextes : stress, effort physique intense. Certaines maladies peuvent aussi être pourvoyeuses de thrombocytose comme les infections bactériennes (25 % des thrombocytoses), lesmaladies inflammatoires articulaires de type polyarthrites chroniques ou de l’intestin : rectocolite hémorragique (RCH)… ou encore les cancers.
Quels sont les symptômes d’une thrombocytose ?
« La plupart du temps, il n’y a aucun symptôme, surtout si la thrombocytose est modérée », répond notre interlocuteur. Les plaquettes jouent un rôle important dans la coagulation. Si elles sont très élevées ( ≥ 1 million de plaquettes dans le sang – la norme est de 150 000 à 400 000/mm3), elles sont très souvent liées à une thrombocytémie essentielle ou à des maladies proches, et rarement à des situations réactionnelles. Quand il y en a trop, comme dans la thrombocytémie essentielle, on risque à court terme avant tout de voir se former des caillots sanguins dans les vaisseaux, des caillots qui peuvent migrer et boucher une artère du cerveau, par exemple, provoquant une thrombose, une embolie pulmonaire ou un accident vasculaire cérébral (AVC)… Cette forte élévation des plaquettes peut également provoquer des saignements.
En quoi consiste le bilan sanguin réalisé pour diagnostiquer une thrombocytose ?
Quand un ou une patiente arrive en consultation avec des plaquettes élevées suite à un bilan sanguin, un examen clinique doit être réalisé :
► Si on constate au toucher une grosse rate, le diagnostic va vite être orienté vers une thrombocytémie essentielle ou une autre maladie hématologique.
► Si l’examen ne trouve rien de particulier, les causes les plus fréquentes seront d’abord éliminées, surtout si c’est une personne qui n’est pas très âgée : un bilan inflammatoire et un bilan martial vont être réalisés.
► S’ils sont négatifs, « la recherche de mutations (Jak2, MPL et CALR) va être demandée afin d’envisager une thrombocytémie essentielle. Unebiopsie ostéomédullaire, recommandée par l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), pourra ensuite confirmer le diagnostic : fibrose et anomalies qui correspond à une prolifération anormale des précurseurs des plaquettes, les mégacaryocytes », précise le Dr Choquet.
Une thrombocytose est-elle grave et peut-on en mourir ?
Selon les formes de la thrombocytose, cette pathologie est plus ou moins grave. La thrombocytémie essentielle, qui est une des formes graves de thrombocytose, fait partie des syndromes myéloprolifératifs, « et reste celui qui est le moins mauvais« . Le problème est essentiellement si le diagnostic n’est pas fait ou trop tardivement : le patient peut mourir d’une embolie pulmonaire, d’une hémorragie cérébrale ou d’un autre phénomène thrombotique ou hémorragique, conséquence de la thrombocytose. « C’est ce qui fait la gravité : très rarement, cette maladie se transforme en leucémie aiguë », insiste-t-il.
Conduite à tenir : quel traitement pour soigner une thrombocytose ?
La prise en charge de la thrombocytose dépend de son origine et de sa symptomatologie. « Par exemple, une jeune patiente, qui a moins d’1 million de plaquettes à cause d’une thrombocytémie essentielle – et qui n’a pas de facteurs de risque de thrombose, sera surveillée sans traitement. Alors qu’une personne âgée, qui a plus de risques de thrombose, sera traitée« , explique le Dr Choquet. Un suivi régulier sera mis en place avec un hématologue. La mise en œuvre d’un traitement médicamenteux est généralement proposée par l’hydroxyurée pour équilibrer la concentration plaquettaire.
Merci au Dr Sylvain Choquet, hématologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris)
« La bronchite est une inflammation de la muqueuse des bronches, c’est-à-dire des tubes qui relient la trachée aux poumons, explique le Dr Adrien Dereix, médecin généraliste. Dans la quasi-majorité des cas, elle est d’origine virale (liée au rhinovirus, influenza, virus de la grippe ou virus respiratoire syncytial (VRS). C’est une maladie hivernale qui touche plusieurs millions de personnes chaque année« . Parfois, la bronchite peut également être causée par des bactéries. « La bronchite bactérienne peut durer plus longtemps que la bronchite aiguë (virus) – généralement bénigne et qui guérit en quelques jours -, et présente des risques plus graves notamment chez les personnes âgées ou plus fragiles comme les fumeurs ou les asthmatiques« .
Quels sont les symptômes d’une bronchite bactérienne ?
Certains de ces symptômes peuvent être similaires à ceux d’une bronchite virale. Il est donc important de consulter un médecin pour un diagnostic clinique. « La consultation médicale est importante car avec une bronchite bactérienne, il y a des risques de pneumonie, de pneumopathie, de bronchite chronique, d’insuffisance respiratoire, ou d’aggravation de maladie pulmonaire existante comme la BPCO« .
Comment se fait la transmission d’une bronchite bactérienne ?
« La principale méthode de transmission de la bronchite bactérienne est par contact direct avec des personnes infectées, comme lorsque vous toussez ou éternuez près d’une autre personne, explique le médecin. Les bactéries peuvent également être transmises par contact avec des surfaces contaminées, comme des poignées de porte ou des objets partagés, puis en touchant votre nez ou votre bouche ». Certaines personnes sont plus à risque de contracter une bronchite bactérienne, comme les personnes âgées, les fumeurs, les personnes souffrant d’asthme ou de maladies pulmonaires chroniques, et les personnes ayant un système immunitaire affaibli.
Quelle est la durée moyenne d’une bronchite bactérienne ?
La durée d’une bronchite bactérienne varie en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge et la santé générale de la personne, ainsi que la gravité de l’infection. « En général, une bronchite bactérienne peut durer de 7 à 10 jours, mais elle peut parfois durer plus longtemps », souligne notre interlocuteur. L’évolution est favorable si le patient est en bonne santé. « Il est important de suivre son traitement, même si vous vous sentez mieux, et de prendre des mesures pour se reposer et se rétablir complètement ».
Est-ce qu’une bronchite bactérienne est contagieuse ?
La bronchite bactérienne peut être contagieuse, car les bactéries peuvent être transmises par des gouttelettes respiratoires lorsque quelqu’un tousse ou éternue. Les personnes qui sont en contact étroit avec une personne atteinte de bronchite bactérienne, comme les membres de la famille ou les collègues de travail, sont plus à risque de contracter l’infection. Il est important de se rappeler que les mesures d’hygiène, comme se laver régulièrement les mains, couvrir sa bouche et son nez lorsqu’on tousse ou éternue, et éviter le contact étroit avec les personnes malades, peuvent aider à prévenir la transmission de l’infection.
Quand et qui consulter en cas de bronchite bactérienne ?
« Si après 7 jours, le patient présente toujours une toux persistante accompagnée de symptômes tels que de la fièvre, des frissons, des douleurs thoraciques, des difficultés à respirer, à manger, de la fatigue, des maux de tête, il faut consulter son médecin traitant, conseille le Dr Dereix. Le patient doit alors détailler l’évolution de ses symptômes et exposer éventuellement ses autres facteurs de comorbidités comme l’âge avancé, la maladie pulmonaire chronique, l’asthme, ou un système immunitaire affaibli« .
Comment soigner une bronchite bactérienne ?
« En général, le traitement de la bronchite bactérienne repose sur la prise d’antibiotiquescomme l’amoxicilline ou la Pyostacine pour combattre les bactéries, détaille le généraliste. En complément, on peut prescrire du paracétamol pour les douleurs thoraciques et un sirop contre la toux. On ne donne pas d’anti-inflammatoires qui risqueraient d’augmenter l’infection ».Il est également important de se reposer et de boire beaucoup d’eau pour éviter la déshydratation et pour aider à dissoudre les sécrétions bronchiques. Il est conseillé de ne pas fumer et d’éviter les endroits enfumés pour éviter d’irriter les poumons.
Que faire en cas de bronchite bactérienne prolongée ?
« Si le patient présente des signes de complications, tels que des difficultés respiratoires sévères, une forte fièvre, ou une altération de l’état général (AEG), une surveillance hospitalière est nécessaire. Il sera alors traité, en plus de l’antibiothérapie, avec une oxygénothérapie et une aérosolthérapie ». Il faut également écarter une maladie pulmonaire sous-jacente comme l’asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), qui complique le traitement.
Merci au Docteur Adrien Dereix, médecin généraliste et Directeur médical de ELSAN Prévention.
La vasectomie est une méthode de stérilisation masculine ouverte à tous les hommes majeurs en France. « Les hommes sont généralement âgés de 30 à 50 ans mais de plus en plus de demandes viennent d’hommes jeunes » observe le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue, qui souligne « une prise de conscience du partage de la contraception » dans les couples. Comment se passe cette opération ? Sans bistouri ? Est-on stérile tout de suite ? Quels sont les effets de la vasectomie sur le plaisir sexuel ? L’érection ? Explications
Qu’est-ce qu’une vasectomie ?
La vasectomie est une méthode de stérilisation masculine. « Il s’agit d’une petite intervention réalisée sous anesthésie locale ou parfois générale, qui dure entre 10 et 30 minutes et consiste à couper les canaux déférents (où passent les spermatozoides) qui transportent les spermatozoïdes fabriqués à partir du testicule« explique le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue. La vasectomie interrompt ainsi le trajet des spermatozoïdes vers l’extérieur mais leur production continue par les testicules qui ne sont pas retirées. « Il va y avoir un équilibre entre la production des spermatozoïdes et leur réabsorption dans l’organisme (il n’y a pas d’accumulation, ndlr) » poursuit le médecin. Le sperme perd ainsi son pouvoir fécondant puisqu’il ne contient plus de spermatozoïdes : on parle d’azoospermie. Les modifications du sperme ne sont pas perceptibles, sauf à l’aide d’un examen microscopique.
Non, « la vasectomie est par définition masculine » répond l’urologue. Chez la femme, c’est la ligature des trompesqui est une stérilisation chirurgicale en empêchant la fécondation de l’ovocyte par les spermatozoïdes.
Quelles sont les conditions pour recourir à la vasectomie en France ? A quel âge ?
En France, la stérilisation à visée contraceptive est autorisée par la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001. Tous les hommes majeurs peuvent ainsi demander une vasectomie. « Les demandes sont de plus en plus fréquentes,note le Dr Chebbi. Elles ont été multipliées par dix en 10 ans. » Qu’est-ce qui motive ces hommes ? « C’est un besoin de partager la responsabilité de la contraception au sein du couple, il y a une prise de conscience du partage de la contraception et de la possibilité de contraception masculine. Il y a aussi des hommes qui ne veulent pas avoir d’enfants ou qui en ont eu suffisamment. Enfin, certains hommes évoquent l’argument écologique de ne pas vouloir surpeupler une population mondiale qu’ils jugent déjà surpeuplée. » Quelle que soit leur raison, les hommes ont un délai médico-légal de 4 mois entre les deux consultations requises pour prendre leur décision. « On propose systématiquement aux hommes de conserver leur sperme, pour un don ou s’ils en ont besoin plus tard pour eux-mêmes (l‘utilisation du sperme congelé ne garantira pas une grossesse, ndlr). Il faut qu’ils aient une information claire sur l’intervention et son caractère définitif. »
Comment se passe l’opération ? Avec ou sans bistouri ?
La vasectomie est réalisée sous anesthésie locale, parfois générale, au bloc opératoire par un chirurgien urologue. Il existe deux techniques :
→ Technique standard : le chirurgien injecte localement un anesthésiant puis réalise une petite incision sur la peau des bourses (enveloppant les testicules), il coupe les canaux et ligature les extrémités. Cette obturation empêche alors le passage des spermatozoïdes vers la verge et aboutit à une azoospermie. « On peut interposer du tissu autour du canal pour éviter la reconnexion secondaire » précise le Dr Chebbi.
→ Technique sans scalpel aussi dite « technique sans bistouri » : le chirurgien réalise une seule ouverture minime de la peau sur la ligne médiane à l’aide d’un instrument spécifique, isole les canaux déférents sous la peau et les sectionne.« C’est la technique de choix car elle permet de diminuer le risque de complications (notamment l’hématome et l’infection locale) tout en écourtant la durée opératoire mais il faut la maîtriser » commente notre interlocuteur.
Quelles sont les conséquences de la vasectomie ?
Le sperme de l’homme ne contient plus de spermatozoïdes, il n’est plus fécondant.
La vasectomie n’a pas d’effet sur l’apparence physique (pas de prise de poids par exemple)
La vasectomie ne modifie pas la qualité de l’érection et de l’éjaculation.
La vasectomie n’affecte pas le désir sexuel.
La vasectomie n’affecte pas le comportement psychologique et affectif.
Suites opératoires : quels effets secondaires après la vasectomie ?
« Les complications sont mineures, rassure d’emblée l’urologue. Il peut y avoir un hématome locale et/ou une infection locale dans 1% des cas. Des douleurs minimes localisées peuvent persister. Elles disparaissent dans la grande majorité des cas au bout d’une semaine. Dans de très rares cas peuvent persister des douleurs chroniques. »
Au bout de combien de temps est-on stérile après la vasectomie ?
« La stérilisation est effective au bout de 3 mois, cela correspond environ à la durée de production des spermatozoïdes » répond le Dr Chebbi. Un spermogramme est réalisé à l’occasion de la consultation post-opératoire à 3 mois. « On peut demander aussi aux hommes de réaliser une vingtaine d’éjaculations pour éliminer les spermatozoïdes résiduels qui se trouvent au niveau du canal déférent d’aval » ajoute notre interlocuteur. A noter que la quantité de sperme éjaculée reste normale car la production de sperme par la prostate et les vésicules séminales est la même. Seule l’absence de spermatozoïdes fait la différence.
« L’homme continue d’éjaculer après une vasectomie »
La vasectomie est-elle irréversible ?
« Oui » répond le Dr Chebbi. La vasectomie doit être présentée comme « permanente et irréversible » informe la Haute Autorité de Santé. « Le taux de regret après la vasectomie est de 5 à 6% » ajoute-t-il.Pour ceux qui souhaiteraient revenir en arrière, une option peut quand même être proposée « mais elle nécessite beaucoup de minutie, l’utilisation de loupes et de microscopes et les résultats sont aléatoires, on peut avoir un taux de grossesse inférieur à 50% ». Le nom de cette intervention de microchirurgie : la vasovasostomie. « Elle consiste àreconnecter les deux bouts des canaux déférents, sous anesthésie générale. »
L’homme a-t-il moins de plaisir sexuel après une vasectomie ?
« Non » répond le Dr Chebbi. La vasectomie n’a pas d’impact négatif sur la qualité de l’érection, la libido ou l’orgasme « car elle n’a pas d’impact sur la production des hormones masculines » explique l’urologue. De même « l’homme continue d’éjaculer après une vasectomie car les spermatozoïdes ne représentent que 2 à 3% de l’éjaculat. La grande majorité de l’éjaculat provient des vésicules séminales (deux poches de stockage du sperme accolées à la prostate) et de la prostate » qui ne sont pas touchées lors de l’opération.
Quel risque de grossesse après la vasectomie ?
« La vasectomie est une méthode de contraception efficace, le taux de grossesse est de 0,1% après » répond notre interlocuteur.
La vasectomie est-elle remboursée ?
Le niveau de remboursement de la vasectomie par l’Assurance Maladie est d’environ 60 euros selon la technique réalisée. Des frais supplémentaires peuvent s’ajouter lorsqu’elle est réalisée en libérale en fonction du secteur du chirurgien.
Merci au Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue.
Source : Stérilisation à visée contraceptive chez l’homme et chez la femme, HAS, 17 septembre 2019.