[Mise à jour le 4 février 2023 à 10h00] Plus de 1000 cancers sont détéctés chaque jour en France, selon l’Institut national du cancer. « Détecter un cancer à un stade précoce augmente considérablement les chances de guérison du malade » nous explique le Dr Marie-Jeanne Bréchot du Pôle santé publique et soins de l’Institut national de cancer. Pour le détecter tôt, il faut écouter son corps et repérer les dysfonctionnements qui méritent une consultation médicale. « Le cancer peut se manifester par l’apparition de plusieurs symptômes inhabituels et persistants. Cela ne signifie pas forcément qu’il y a un cancer mais ils doivent amener à consulter le médecin généraliste » recommande l’oncologue. A l’occasion de la Journée mondiale contre le Cancer du 4 février, rappel des signes à ne pas négliger.
Qu’est-ce qu’un cancer ?
« Le cancer résulte de la survenue d’un dysfonctionnement au niveau de certaines cellules de l’organisme. Celles-ci se mettent à se multiplier de manière anarchique et à proliférer, d’abord localement, puis dans le tissu avoisinant, puis à distance où elles forment des métastases. Sur le plan médical, le mot « cancer » désigne en fait un groupe de maladies très différentes les unes des autres. C’est pourquoi on ne devrait pas parler du cancer, mais des cancers, au pluriel », explique l’Institut national du cancer sur son site.
5 symptômes d’alerte de cancer
Des changements au niveau des selles, que ce soit en termes de consistance, couleur ou odeur – mais aussi s’il y a du sang dedans, peuvent être signes d’un cancer du colon.
Les troubles de miction peuvent être liés à deux types de cancer différents : la vessie et la prostate.
Des saignements vaginaux qui surviennent hors du cycle menstruel ne doivent pas être pris à la légère. Ce sont les signes les plus courants du cancer du col de l’utérus.
La toux, l’enrouement, une difficulté à avaler accompagnent souvent des affections comme le rhume ou la grippe, mais quand ils sont intensifs et persistants, ils peuvent être des signes du cancer des poumons, de la gorge ou de l’œsophage.
Des lésions au niveau de la bouche, mais aussi sur la gencive ou dans la gorge, peuvent signaler un cancer de la bouche.
Problèmes respiratoires ou de la bouche : essoufflement, ulcération de la bouche qui ne guérit pas, toux persistante ;
Problèmes digestifs ou urinaires : selles plus fréquentes, ballonnements persistants ; problèmes digestifs ou brûlures d’estomac persistants, problème urinaire ;
Saignements : saignements vaginaux inexpliqués, sang dans les selles, sang dans les urines, tousser ou cracher du sang, pertes de sang en dehors des règles ou après la ménopause ;
Changements ou manifestations physiques : modification de la forme d’un sein, perte de poids inexpliquée, nouveau grain de beauté ou modification d’un grain de beauté, apparition d’une grosseur ou d’un gonflement qui ne diminue pas, quel qu’en soit l’endroit, voix rauque ou enrouée, difficultés à avaler, importantes sueurs nocturnes, petite plaie qui ne cicatrise pas sur la peau ou dans la bouche
Quand se manifestent les premiers signes d’un cancer ?
Avant que des symptômes liés à la prolifération de cellules cancéreuses apparaissent, il peut se passer des années. Les premiers signes d’un cancer apparaissent donc généralement lorsque la maladie est déjà installée. D’où l’intérêt d’écouter son corps et les signaux qu’il peut envoyer sans attendre que la maladie ne gagne plus de terrain, mais aussi de consulter régulièrement pour se faire dépister en cas de risques. « Le dépistage permet en effet de diagnostiquer tôt certains cancers, avant l’apparition de symptômes, et de mieux les soigner. Dans certains cas, le dépistage peut même permettre d’éviter l’apparition d’un cancer, grâce au repérage et au traitement d’une anomalie qui aurait pu évoluer vers un cancer« , complète le Dr Marie-Jeanne Bréchot.
Quels signes en cas de métastases ?
« Grâce aux examens de diagnostic, on détermine le stade du cancer, c’est-à-dire l’étendue de la maladie, au moment du diagnostic. Rappelons que les cancers sont classés en deux groupes : les cancers localisés et les cancers qui ont formé des métastases. On parle de cancer métastatique lorsque les cellules cancéreuses se propagent et commencent à envahir d’autres organes du corps« , précise le Dr Marie-Jeanne Bréchot.
Ainsi, une douleur inhabituelle à un endroit particulier peut être signe de métastase. Il existe toutefois d’autres symptômes indiquant la présence de métastases :
des lourdeurs au niveau du foie peuvent signifier des métastases hépatiques ;
des nausées, vomissements et vertiges peuvent être associés à des métastases au niveau du cerveau ;
une gêne respiratoire peut être signe de métastases aux poumons ;
des douleurs sont souvent associées à des métastases osseuses.
Quand consulter ?
Il faut consulter votre médecin généraliste si les symptômes sont inhabituels et persistants. Celui-ci vous proposera les examens nécessaires pour déterminer les causes de ces symptômes et vous dirigera, si nécessaire, vers un oncologue. « Toutefois, détecter un cancer à un stade précoce augmente considérablement les chances de guérison du malade. C’est un moyen d’agir incontournable contre les cancers car, dans la majorité des cas, certains d’entre eux peuvent être guéris s’ils sont traités précocement. Pour beaucoup de cancers, plus le diagnostic est fait tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison. L’intérêt du diagnostic précoce est ainsi de mieux soigner, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements« , rappelle le Dr Marie-Jeanne Bréchot.
Quels sont les types de cancers ?
Il existe plusieurs types de cancers, qui sont déterminés en fonction de l’histologie, autrement dit la nature du tissu dans lequel ils se développent. « Ainsi, on distingue : les carcinomes où les cellules cancéreuses apparaissent dans un épithélium, c’est-à-dire un tissu recouvrant les surfaces internes (tissu de revêtement des organes) ou externes (épiderme par exemple) ; les sarcomes où les cellules cancéreuses apparaissent dans un tissu « de support » comme les os, la graisse ou les muscles ; et les cancers hématopoïétiques où le cancer affecte le sang ou les organes lymphoïdes, organes dans lesquels certaines cellules du sang acquièrent leur fonction« , détaille le Dr Marie-Jeanne Bréchot, du Pôle santé publique et soins de l’Institut national de cancer. Une autre classification oppose les tumeurs solides aux tumeurs des cellules sanguines. « Les tumeurs malignes solides, caractérisées par une masse individualisée, sont distinguées des cancers atteignant des cellules sanguines, qui sont diffuses dans l’organisme et principalement présentes dans la moelle osseuse ou le sang« , développe-t-elle.
Merci au Dr Marie-Jeanne Bréchot, du Pôle santé publique et soins de l’Institut national de cancer. Propos recueillis en 2019.
Source : Cancer, les chiffres clés, Institut national du Cancer, 7 juillet 2022.
Un faux mouvement et vous voilà bloqué du dos ! Le lumbago désigne une douleur brutale au niveau des lombaires, la partie basse du dos. Le lumbago maintient le bas du dos dans une position douloureuse. Plus de 60% des Français ont souffert au moins une fois dans leur vie de lombalgies. Les lombalgies représentent la première cause de maladie professionnelle et d’arrêt du travail. Elles représentent la 3e cause consultation chez les hommes et la 6e chez les femmes.
Qu’est-ce qu’un lumbago ?
Le lumbago, plus communément appelé « tour de reins« , caractérise une douleur brutale survenant dans la région lombaire, au niveau des vertèbres. Il est souvent la conséquence d’une rotation excessive du bas du dos, ou d’un mouvement brusque, en antéflexion (penché en avant). Il se manifeste par une douleur aiguë, souvent intense accompagnée d’une sensation de craquement, d’un blocage de la région lombaire. La douleur est soulagée en position allongée et augmentée de la douleur eau lever. Ce traumatisme, qui correspond à une contracture musculaire au niveau des vertèbres lombaires, peut être :
Le lumbago se manifeste par une douleur survenant de manière brutale et localisée au niveau de la partie basse du dos, une sensation de craquement ou de déchirement et une raideur lombaire. En règle générale, la personne reste voûtée, marche en position courbée et avec difficultés. La douleur est soulagée lors de la position allongée. Elle est augmentée lors de la mobilisation, mais aussi de la toux ou de la défécation. Le lumbago simple ne donne pas de douleur irradiant dans les membres inférieurs.
Quelles sont les causes du lumbago ?
Le lumbago est du à une contracture musculaire incoercible du bas du dos, souvent consécutive à un faux mouvement, un port de charges trop lourdes, ou un geste effectué en antéflexion. Il peut également faire suite à la pratique d’une activité sportive sans échauffement préalable ou à des traumatismes répétés de la zone. Une dégénérescence des articulations suite à de micro-traumatismes ou une arthrose lombaire peut aussi en être la cause. Certains sujets sont plus à risque de faire des lumbagos (personnes en surpoids ou de grande taille). Conserver une bonne musculature du bas du dos est une excellente prévention du lumbago.
Une reprise de la marche dès que la douleur devient supportable contribue à une guérison plus rapide.
Diagnostic : quand et qui consulter en cas de lumbago ?
Le diagnostic est fait par l’examen clinique de la personne. La position adoptée après l’accident est généralement caractéristique du lumbago. La palpation de la zone est également faite, afin d’évaluer la douleur. Habituellement, face à une description typique de la survenue des symptômes et s’il n’existe pas de douleur irradiant dans les membres inférieurs pouvant faire craindre une atteinte discale, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
Que faire en cas de lumbago ?
Le lumbago est bloquant et douloureux. La première chose à faire est de prendre des antalgiques (paracétamol) ou des anti-inflammatoires si la douleur est trop forte. Des médicaments relaxant les muscles, appelés myorelaxants, peuvent ensuite être prescrits par le médecin. Contrairement aux idées reçues, le repos prolongé est tout à fait déconseillé dans les cas de lumbago. Une reprise de la marche dès que la douleur devient supportable va contribuer à une guérison plus rapide.
Faut-il mettre du chaud ou du froid sur un lumbago ?
Un bain chaud ou l’application de compresses chaudes favorisent la décontraction musculaire et peuvent soulager la douleur.
Quels remèdes naturels ?
Des remèdes naturels peuvent soulager l’inflammation comme l’ortie et la prêle qui ont une action ani-inflammatoire et qui peuvent être utilisées pour soulager l’inflammation liée à un lumbago. On peut également utiliser le saule ou la baie de cassis sous forme d’EPS ou de teinture-mère. Ces remèdes ne remplacent pas l’avis d’un médecin en cas de persistance de la douleur ou de récidives trop fréquentes.
L’Agence du médicament (ANSM) a actualisé son point de situation concernant les effets secondaires des vaccins du Covid le 27 janvier 2023. Sur plus de 155 millions de doses injectées (dont 122 millions de doses du vaccin de Pfizer), le taux d’effets indésirables est de 0,12%. Il n’y a pas eu de nouveaux effets indésirables mis en évidence depuis plusieurs mois maintenant. Mais plusieurs « signaux » sont confirmés comme le risque d’hypertension, de myocardite, de péricardite ou de saignements menstruels « importants » après le vaccin Cominarty® (Pfizer) ; des réactions locales douloureuses, érythémateuses, prurigineuses sur le site d’injection du vaccin de Moderna ; des paresthésies (sensation de fourmillement à la surface de la peau) avec le vaccin de Novavax. La vaccination avec le vaccin Vidprevtyn de Sanofi a débuté en France le 19 décembre 2022. Au total, plus de 1 500 injections ont été réalisées au 12 janvier 2023. Aucun effet indésirable n’a été déclaré à date. Les vaccins d’AstraZeneca et de Janssen ne sont plus recommandés dans la stratégie vaccinale. Quels effets secondaires après la 4e dose ? Les doses suivantes ? Avec les vaccins bivalents administrés depuis octobre 2022 ?
C’est quoi un effet secondaire « indésirable » ?
Comme tous les médicaments, les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires, appelés « indésirables ». Selon la définition de l’Agence du médicament, un effet indésirable est une réaction nocive et non voulue survenant chez un patient liée ou susceptible d’être liée à un produit alors qu’il est utilisé selon les termes de son autorisation de mise sur le marché ou lors de toute autre utilisation (surdosage, mésusage, abus de médicaments, erreur médicamenteuse)..
Qu’est-ce qu’un effet indésirable grave ?
Selon l’articleR. 5121-152 du Code de la Santé Publique, un effet indésirable grave est « un effet indésirable létal, ou susceptible de mettre la vie en danger, ou entrainant une invalidité ou une incapacité importantes ou durables, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation, ou se manifestant par une anomalie ou une malformation congénitale ».
Comment signaler un effet secondaire après avoir reçu un vaccin du Covid ?
Pourcentage : combien de cas graves avec les vaccins Covid-19 ?
Pour rappel, un « cas notifié » d’effet indésirable correspond à une personne vaccinée chez laquelle la survenue d’un ou de plusieurs effets indésirables après l’administration d’un vaccin a donné lieu à une notification de pharmacovigilance. Les cas notifiés sont classés selon leur gravité (grave ou non grave) et de leur caractère inattendu (attendu si la description figure dans le résumé des caractéristiques du produit et la notice, ou inattendu si elle ne l’est pas).
Au 19 janvier 2023
Nombre d’injections
Cas d’effets indésirables
% d’effets indésirables
Dont part des cas graves
Pfizer-BioNTech
122 190 400
124 647
0,1%
26%
Moderna
24 162 300
33 115
0,14%
20%
AstraZeneca
7 862 800
31 391
0,40%
23%
Janssen
1 090 500
1 723
0,16%
36%
Novavax
38 000
92
0,24%
25%
Ensemble des vaccins
155 345 800
190 968
0,12%
25%
Quels sont les effets secondaires aux vaccins bivalents ?
« Aucun signal spécifique n’a été identifié chez les personnes ayant eu une dose de rappel, que ce soit avec le vaccin monovalent ou le vaccin bivalent. Le profil des effets indésirables rapportés est similaire à celui rapporté après la primo vaccination » répond l’ANSM dans son point de situation actualisé le 27 janvier 2023.
Quels sont les effets indésirables du vaccin Covid de Pfizer ?
Le vaccin Comirnaty de Pfizer est le plus administré en France contre le Covid. Au 27 janvier 2023, 122,1 millions de doses de ce vaccin ont été injectées à la population française. 124 647 effets indésirables ont été enregistrés par l’ANSM soit 0,1%. Sur ces 0,1% d’effets indésirables, 26% ont été considérés comme graves.
Signaux potentiels ou événements déjà sous surveillance
Signaux confirmés
Evénements déjà sous surveillance chez la femme enceinte
Quels sont les effets secondaires du vaccin Covid de Moderna ?
Le vaccin Spikevax de Moderna est le deuxième vaccin le plus administré en France contre le Covid. Au 27 janvier 2023, 24,1 millions de doses de ce vaccin ont été injectées à la population française. 33 115 effets indésirables ont été enregistrés par l’ANSM soit 0,14%. Sur ces 0,14% d’effets indésirables, 20% ont été considérés comme graves.
Signaux potentiels ou événements déjà sous surveillance
Signaux confirmés
Evènements déjà sous surveillance chez la femme enceinte
Troubles du rythme
Zona
Réactogénicité plus sévère après la 2e dose
Déséquilibre/récidive de pathologies chroniques
Ictus amnésique (amnésie transitoire)
Troubles auditifs (surdité, hypoacousie)
Pertes de connaissances, plus ou moins associées à des chutes
Polyarthrite Rhumatoïde
Néphropathies glomérulaires
Saignements cutanéo-muqueux
Troubles menstruels
Syndrome de Parsonage-Turner
PIMS (Syndrome inflammatoire multi-systémique pédatrique) chez les 12-18 ans précédemment vaccinés avec Moderna
Hépatites auto-immunes
Acouphènes
Thrombose veineuse cérébrale
Vascularites systémiques à ANCA
Troubles musculo squelettiques
Thyroïdites
Anémie hémolytique auto-immune (AHAI)
Hémophilie acquise
Vascularite
Uvéite
Surdité
Réactions retardées (réactions locales douloureuses, érythémateuses, prurigineuses au site d’injection)
Troubles vasculaires de type d’hypertension artérielle
Quels sont les effets indésirables du vaccin Covid d’Astrazeneca ?
Le vaccin Vaxzevria d’Astrazeneca est autorisé le 29 janvier 2021 par l’Agence européenne du médicament et administré en France à partir du 6 février 2021. Il n’est plus recommandé dans la stratégie vaccinale de la HAS depuis fin 2022. La grande majorité des cas d’effets indésirables concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées). Le taux d’effets indésirables est de 0,40% avec ce vaccin dont 23% considérés comme graves.
Signaux potentiels ou événements déjà sous surveillance
Signaux confirmés
Saignements cutanéo-muqueux (principalement des ecchymoses et des saignements du nez)
Zona et réactivation herpétique
Hypertension artérielle
Dyspnées et asthme associés à des syndromes pseudo-grippaux
Pathologie démyélinisante centrale
Erythème noueux
Colite ischémique
Vascularites
Surdité/baisse de l’audition
Myocardites/Péricardites
Troubles du rythme
Echecs vaccinaux
Vascularites cutanés
Artérites à cellules géantes
Pancréatites
Pseudopolyarthrites rhizoméliques
Syndrome de Parsonage-Turner
Sarcoïdose
Maladie de Still
Evenement trhomboembolique veineux et artériel
Infarctus du myocarde
Pseudopolyarthrite rhizomélique
Réactivations virales
Vascularite nécrosante systémique
Syndromes pseudo-grippaux
Thromboses associées à une thrombocytopénie
Syndrome de fuite capillaire
Syndrome de Guillain-Barré (SGB) / Polyradiculonévrite
Quels sont les effets secondaires du vaccin Covid de Janssen ?
Le vaccin Janssen ou « Jcovden » des laboratoires Johnson&Johnson a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 11 mars 2021. Il n’est plus recommandé dans la stratégie vaccinale fin 2022, sauf dans certains cas particuliers, et est donc désormais très faiblement utilisé. Son taux d’effets indésirables est de 0.16% dont 36% d’effes graves (taux le plus élevé par rapport aux autres vaccins Covid).
Signaux potentiels ou événements déjà sous surveillance
Signaux confirmés
Zona
Myocardites/péricardites
Echecs vaccinaux
Syndrome de Parsonage-Turner
Hypertension artérielle
Myélite
Purpura rhumatoïde
Infarctus du myocarde
Aplasie médullaire
Thromboses associées à une thrombocytopénie
Syndrome de fuite capillaire
Syndrome de Guillain-Barré(SGB) / Polyradiculonévrite
Quels sont les effets secondaires du vaccin Covid de Novavax ?
La vaccination avec le vaccin Nuvaxovid du laboratoire Novavax a débuté en France le 1er mars 2022. Au 27 janvier 2023, 92 cas d’effets indésirables ont été rapportés sur plus de 38 000 injections. Le taux d’effets indésirables est de 0.24% dont 25% d’effets graves.
En dose de rappel : aucun signal spécifique n’a été identifié chez les personnes ayant eu une dose de rappel. Le profil des effets indésirables rapportés est similaire à celui rapporté dans une population comparable.
Schéma hétérologue : aucun signal spécifique n’a été identifié après l’administration d’un schéma hétérologue (un schéma hétérologue correspond à un schéma vaccinal avec au moins 2 vaccins différents).
Signaux confirmés
Signaux potentiels déjà sous surveillance
Paresthésie (sensation de fourmillements à la surface de la peau)
Hypoesthésie (perte de sensibilité)
Anaphylaxie
Myocardite / Péricardite
Douleurs thoraciques
Quels effets secondaires après la 4ème dose de vaccin ?
Selon les derniers chiffres publiés par l’ANSM en septembre 2022, un total de 147 cas graves sont survenus après la deuxième injection de rappel réalisée avec le vaccin de Pfizer (sur5 098 624 d’injections). Ils concernent 70 femmes et 77 hommes, d’âge moyenne de 77,6 ans (min 51 ans – max 101 ans). « Sur l’ensemble de ces 147 cas, aucune caractéristique spécifique ne se dégage par rapport à l’attendu dans cette population et aux cas ayant pu être analysés après une 1ère ou une 2nde injection, ou premier rappel de Comirnaty » précise l’ANSM qui n’émet pas de signal de sécurité. Au 25 août 2022, 28 cas d’évènements indésirables ont été recensés après le 2ème rappel par Spikevax de Moderna dont 10 graves sur 306 895 injections.
Combien de cas de troubles menstruels après la vaccination Covid ?
Les troubles menstruels déclarés après la vaccination par un vaccin à ARNm font l’objet d’une surveillance attentive, rappelle l’ANSM dans une nouvelle analyse du 23 juin 2022. D’après les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), au 28 avril 2022 (dernières données en date) : 9 381 déclarations de troubles du cycle rapportées avec le vaccin Comirnaty (Pfizer), soit 0.02% des injections totales et 1 557 déclarations de troubles du cycle rapportées avec le vaccin Spikevax (Moderna), soit 0.01% des injections totales. Les effets se manifestent principalement de deux manières : par des saignements anormaux (les métrorragies, ménorragies) et par des retards de règles et aménorrhées. Il s’agit majoritairement d’évènements de courte durée et spontanément résolutifs.
Quels sont les risques de myocardite ou péricardite ?
Au niveau européen, des cas de myocardite ontété signalés après la vaccination avec Comirnaty et Spikevax. Ces manifestations sont reconnues comme un effet indésirable des vaccins à ARNm par l’Agence Européenne du Médicament (EMA). Les myocardites sont considérées comme un effet indésirable pouvant survenir très rarement suite à une vaccination par Comirnaty ou Spikevax. En France, EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam) a conduit une étude qui a confirmé « l’existence d’un risque peu fréquent de myocardite et péricardite dans les 7 jours suivant une vaccination contre la Covid-19 avec un vaccin ARNm (Comirnaty et Spikevax) chez les personnes âgées de 12 à 50 ans, particulièrement chez les jeunes de 12 à 29 ans. Ce risque est plus élevé avec le vaccin Spikevax. » Ce risque apparaît plus marqué chez les jeunes hommes de moins de 30 ans après la deuxième dose mais est aussi augmenté chez les femmes de moins de 30 ans après la deuxième dose. Le risque de péricardite apparait lui aussi plus marqué après le vaccin Spikevax chez les personnes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose qui serait à l’origine d’un excès de cas atteignant de l’ordre de 18 par un million de doses chez les jeunes hommes. Cette étude confirme également l’évolution clinique favorable des cas de myocardite et péricardite suite à la vaccination. A ce jour, la seule hypothèse évoquée par les autorités serait la concentration plus élevée d’ARN dans Spikevax (100 microgrammes d’ARN contre 30 microgrammes dans le vaccin Pfizer). Ces nouvelles données ne remettent pas en cause à ce jour le rapport bénéfice/risque des vaccins contre la Covid-19 pour les autorités sanitaires françaises.
Quels sont les risques de syndrome de Guillain-Barré ?
Après une analyse des cas de syndrome de Guillain-Barré (SGB) déclarés en Europe, l’Agence européenne du médicament a considéré le 22 juillet 2021 qu’il existait un lien possible avec le vaccin Janssen (108 cas dans le monde au 30 juin 2021) et Vaxzevria (AstraZeneca). Ces deux vaccins ne sont plus recommandés dans la statégie vaccinale depuis fin 2022. Le RCP de ces vaccins mentionnent ce risque. L’EMA considère que l’effet secondaire est « très rare ». Aucune association n’a été identifiée entre le SGB et les vaccins COVID-19 Comirnaty et Spikevax (Moderna). L’apparition de symptômes évocateurs doivent amener à consulter sans attendre un médecin. Les symptômes à surveiller incluent :
vision double ou difficulté à bouger les yeux
difficulté à avaler, à parler ou à mâcher
problèmes de coordination et instabilité
difficulté à marcher
sensations de picotements dans les mains et les pieds
faiblesse dans les membres, la poitrine ou le visage
problèmes de contrôle de la vessie et de la fonction intestinale.
Quels effets secondaires chez la femme enceinte ?
Les femmes enceintes peuvent se faire vacciner contre le Covid. Il n’y a pas de contre-indications. « Les fausses couches spontanées représentent la majorité des effets indésirables, rappelle l’Agence du médicament en janvier 2023.Les données actuelles ne permettent pas de conclure que ces événements sont liés au vaccin, d’autant que des facteurs de risques étaient associés dans plusieurs cas et qu’il s’agit d’un évènement relativement fréquent en population générale (de 12 à 20 % des grossesses selon les études).vAinsi, le lien avec le vaccin ne peut pas être établi. »
Evénements déjà sous surveillance après la vaccination avec Comirnaty
Evènement déjà sous surveillance après la vaccination avec Spikevax
Evènements thromboemboliques
Contractions utérines douloureuses
Morts in utero
HELLP syndrome
Métrorragies
Mastites
Contractions utérines
Morts in utero
Métrorragies
Contractions utérines
Quels effets secondaires chez les enfants vaccinés contre le Covid ?
« Aucun signal spécifique n’a été identifié chez les enfants et les jeunes. Au vu des données analysées, le profil de sécurité du vaccin Comirnaty chez les enfants et les jeunes est comparable à celui des adultes » informe l’Agence du médicament fin janvier 2023.
Au 15 décembre 2022
Nombre d’injections chez les jeunes 12-18 ans
Cas d’effets indésirables
Effets indésirables graves
% d’effets indésirables
Pfizer-BioNTech
10 400 000
4 046
1 048
0.04%
Au 15 décembre 2022
Nombre d’injections chez les jeunes 5-11 ans
Cas d’effets indésirables
Effets indésirables graves
% d’effets indésirables
Pfizer-BioNTech
531 100
154
15
0.03%
Combien de temps après la vaccination surviennent les effets secondaires ?
→ Avec le vaccin de Pfizer-BioNTech : le délai de survenue médian des effets est d’un jour, indique l’ANSM dans le rapport de juillet 2021.
→Avec le vaccin de Moderna : le délai de survenue médian des effets est d’un à deux jours, indique l’ANSM dans le rapport du 16 juillet. Les réactions retardées sont bien décrites dans les essais cliniques avec le vaccin. Ils sont en grande majorité non graves, à type de réactions locales douloureuses, érythémateuses, prurigineuses au site d’injection, survenant avec un délai compris entre 4 et 31 jours après la vaccination (délai moyen à 8 jours). Depuis le début du suivi, il a été relevé quelques cas de douleur prolongée au bras vacciné amenant à une impotence fonctionnelle pouvant durer quelques semaines. Les cas de myocardites et de péricardites surviennent principalement dans les 7 jours suivant la vaccination (surtout après la deuxième dose).
→ Avec le vaccin Janssen, selon l’ANSM ; 49.6% des effets indésirables sont survenus dans les 24 heures suivant l’injection.
Que faire en cas d’effets indésirables après la vaccination ?
Qui recensent les effets indésirables des vaccins Covid ?
Le suivi des effets indésirables liés aux vaccins est assuré par plusieurs centres régionaux de pharmacovigilance :
les CRPV de Bordeaux et de Marseille pour Comirnaty (Pfizer/BioNtech),
les CRPV d’Amiens et Rouen pour Vaxzevria (AstraZeneca),
les CRPV de Lille et Besançon Spikevax (Moderna),
les CRPV de Lyon et Grenoble pour COVID-19 Vaccine Janssen.
Les CRPV de Tours et de Dijon assurent la coordination du suivi de l’ensemble des vaccins.
La fréquence du comité de suivi de l’ANSM est désormais mensuelle. La fiche de synthèse des résultats et des faits marquants sera publiée à l’issue de chaque comité. Les rapports détaillés de pharmacovigilance portent désormais sur des données mensuelles et sont publiés de manière alternée selon le type de vaccin (ARN, vecteur viral).
Sources
COVID-19 Vaccine AstraZeneca – Risque de thrombocytopénie et de troubles de la coagulation. VACCINS – RISQUES MEDICAMENTEUX – 29/03/2021
Point de situation sur le lot ABV5300 du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 13/03/2021. ANSM
Dossier de surveillance des vaccins par l’ANSM
Résumé des caractéristiques du produit Comirnaty de Pfizer.
Résumé des caractéristiques du produit COVID-19 Vaccine Moderna.
Vaccins contre la Covid-19 : pourquoi et comment déclarer les effets indésirables ? ANSM. Guide professionnels de santé. 24 décembre 2020.
Guide de déclaration des effets indésirables pour les patients. 24 décembre 2020.
Vous êtes un procrastinateur né ? Ou une procrastinatrice née ? Remettre toujours au lendemain ce qu’on peut faire tout de suite peut être bon, par exemple pour allégersa charge mentale, mais aussi mauvais quand cette habitude est trop systématique. D’ou vient-elle ? Selon le chercheur Mathias Pessiglione de l’Inserm, « elle peut s’expliquer par la tendance de notre cerveau à décompter plus vite les coûts que les récompenses ». Son équipe accompagnée de Raphaël Le Bouc, neurologue à l’AP-HP, au sein de l’Institut du Cerveau a mené une étude fin 2022 auprès de 51 participants, afin de décrypter le comportement de procrastination. « Les données d’imagerie ont révélé l’activation au moment de la prise de décision d’une région cérébrale appelée cortex cingulaire antérieur. Cette région a pour rôle d’effectuer un calcul coût-bénéfice en intégrant les coûts (efforts) et les bénéfices (récompenses) associés à chaque option. » Le cerveau tient aussi compte de l’échéance de la tâche à réaliser. Plus elle est lointaine, moins l’effort paraît coûteux et moins la récompense paraît gratifiante.
La procrastination est un terme utilisé en psychologie, qui renvoie à l’habitude pour une personne, de reporter à plus tard des tâches ou des activités prioritaires, et de les remplacer par des activités d’importance secondaire. Elle peut être le signe d’un trouble psychologique sous-jacent, même si cette corrélation est toujours sujette à débat.
Différentes études suggèrent un lien causal possible entre la procrastination et les troubles et comportements suivants : anxiété, faible estime de soi, perfectionnisme, ennui et apathie, ainsi que l’impulsivité. D’autres facteurs peuvent également être associés à la procrastination : peur de l’échec ou de la difficulté, peur de la réussite, manque de motivation ou difficultés de concentration, surmenage professionnel (burn-out). L’absence de plaisir et de récompense immédiate peut aussi être un facteur.
Le trouble peut être interprété par l’entourage comme de la paresse ou un manque d’ambition.
Les conséquences de la procrastination sont une accentuation du stress, un sentiment constant de culpabilité, une perte de productivité, un jugement social lié au regard des autres et à la fuite de ses responsabilités (par exemple au travail), ainsi qu’une stigmatisation. Le trouble peut être interprété par l’entourage comme de la paresse, ou un manque d’ambition.
Si vous souffrez de procrastination ou d’un trouble apparenté, il est conseillé de chercher conseil auprès d’un psychologue. Certaines techniques de gestion du temps permettent de lutter contre la procrastination :
Élaborer des listes de tâches à effectuer, avec une estimation du temps nécessaire pour les terminer en identifiant les priorités.
Réserver suffisamment de temps pour les imprévus.
Opter pour un cadre de travail sans distraction, et planifier des plages horaires propices à la productivité.
Procrastiner un peu, de temps en temps, est sans incidence sur le cours normal des choses et permet même de gagner en qualité de vie car un grand nombre de problèmes se règlent seuls lorsqu’on ne s’en occupe pas.
« L‘anxiété, le stress, la contrariété… ont des effets sur le poids. Certaines personnes peuvent perdre du poids quand d’autres en prennent« , assure Karen Demange, psychologue spécialisée dans les troubles alimentaires. Sécrétion de l’ hormone du stress, alimentation « réconfort » après un événement stressant…. Plusieurs causes peuvent engendrer une prise de poids psychologique.
Quelles sont les causes possibles d’une prise de poids psychologique ?
« On mange quelque chose que l’on aime pour fabriquer de l’endorphine et ainsi mettre en place un circuit de récompense »
Plusieurs mécanismes peuvent entraîner une prise de poids psychologique :
► Une trop forte production de cortisol. « Lorsqu’on est anxieux, on fabrique du cortisol, l’hormone du stress. » Face à un fort taux de cortisol, l’organisme fabrique des réserves de graisse pour répondre à ces demandes. Cela engendre une prise de poids.
► L’alimentation comme anti-dépresseur. Face à une anxiété installée, de nombreuses personnes peuvent avoir recours à l’alimentation comme un anti-dépresseur, « on cherche du bien-être donc on mange quelque chose que l’on aime pour fabriquer de l’endorphine et ainsi mettre en place un circuit de récompense« .
► Un événement traumatisant. Le stress causé par un événement traumatisant peut engendrer une prise de poids très rapide. « On est à la limite d’un stress psycho-traumatique ».
Comment reconnaître une prise de poids psychologique ?
Dans le cas d’un trop fort taux de cortisol, la prise de poids ne provient pas d’un changement d’alimentation ou d’un manque d’activité physique mais bien d’un dérèglement hormonal. En cas de stress aigu, la prise de poids intervient souvent de façon rapide, à la suite d’un événement traumatisant. Enfin, on peut reconnaître une prise de poids psychologique si l’alimentation devient un moyen de calmer ses émotions en cas d’anxiété diffuse ou lorsque l’on ressent un climat d’insécurité et qu’il n’y a pas forcément d’événement particulier. Dans ce cas, la prise alimentaire augmente progressivement sans que la personne ne s’en rende compte.
Qui consulter en cas de prise de poids psychologique ?
Mieux vaut consulter un psychologue spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire. « Durant les premiers entretiens, nous tentons de poser un diagnostic en prenant connaissance des variables parasites comme un trouble hormonal ou la prise d’un traitement qui favoriserait l’appétit et le stockage des graisses. Puis, nous travaillons sur l’événement traumatisant en cas de stress aigu ou bien nous essayons de comprendre les causes en cas de fond anxieux« , explique la psychologue.
Solutions : comment gérer une prise de poids psychologique ?
« Le problème, ce n’est pas d’avoir une réponse alimentaire doudou mais plutôt la qualité et la quantité de la nourriture et le fait qu’il s’agisse de la solution unique face au stress. » L’expression trouble du comportement alimentaire est composée de trois mots :
► Trouble : « cela signifie qu’il y a une cause psychologique dans notre histoire et il est important de savoir de quoi il s’agit« , rappelle notre interlocutrice.
► Comportement : « cela signifie que l’on utilise la nourriture comme un comportement qui permet de s’apaiser, se soulager. Il faut donc comprendre pourquoi on a mis en place ce comportement« , poursuit-elle.
► Alimentaire : « il faut travailler autour de l’alimentation en essayant de favoriser des choix alimentaires plus judicieux« , conclut-elle.
Merci à Karen Demange, psychologue spécialisée dans les troubles alimentaires.
[Mise à jour le 3 février 2023 à 08h38] « J’ai perdu mes sourcils, ma barbe est devenue blanche, elle tombe un peu, mes cheveux aussi, la moustache est partie » a expliqué l’ex-Premier ministre Edouard Philippe lors d’une interview pour BFM-TV jeudi 2 février. Avant de donner la cause de ces changements physiques : une alopécie. « Ce n’est ni douloureux, ni dangereux, ni contagieux ni grave » a rassuré l’homme de 52 ans. « Les médecins m’ont dit que c’était le stress. Est-ce que j’ai une vie stressante ? Oui je vous le confirme » a-t-il poursuivi avant de souligner qu’il y a des gens qui « vivent des choses beaucoup, beaucoup plus difficiles ». L’alopéce touche plutôt des hommes mais aussi des femmes (et elle alors bien plus taboue).
En octobre 2022, Edouard Philippe avait déjà révélé être atteint d’alopécie, sa « seconde maladie auto-immune » dans une interview au Parisien. Il souffrait aussi de vitiligo. « Très récemment, mes sourcils sont tombés. Je me suis longtemps demandé à quoi servait un sourcil. Eh bien, cela sert à se faire remarquer quand ça tombe », s’est-il amusé avant d’expliquer la nature de cette maladie : « C’est visible, cela peut arriver à tout âge. Il y a des gens pour qui c’est plus visible encore que pour moi d’ailleurs ! »
C’est quoi l’alopécie ?
La chute de cheveux brutale ou progressive est appelée « alopécie ». Tous les êtres humains perdent leurs cheveux au cours de leur vie. Les cheveux morts se trouvent remplacés par des nouveaux cheveux. Cette phase de chute de cheveux dure 1 à 3 mois. « Le capital cheveux diminue tout au long de l’existence. Ainsi, une femme de 60 ans possède la moitié de la chevelure, qu’elle avait à l’âge de 15 ans », explique le Dr Jean-Luc Rigon, dermatologue. Le nombre de cheveux qui poussent est normalement toujours largement supérieur au nombre de cheveux qui tombent : à tout moment, environ 80 à 85% de nos cheveux sont en phase anagène (pousse), 1 à 2 % sont en phase catagène (stagnation), et 15 à 20 % sont en phase télogène (chute). Chaque follicule capillaire a jusqu’à 20 cycles capillaires. Il ne faut donc pas s’inquiéter outre mesure d’un cheveux qui tombe : il sera la plupart du temps remplacé. Au cours de la vie, ce sont 20 à 30 cycles pilaires qui s’enchaînent. Quand la chute de cheveux s’accélère et n’est plus compensée par une repousse proportionnelle : on parle d’alopécie, car la chevelure se raréfie de manière anormale. « On estime qu’une perte de plus 100 cheveux par jour sur une longue période (plusieurs mois), est une perte anormale. »
Quelles sont les causes d’alopécie ?
►Un régime trop strict peut être à l’origine d’une alopécie. « Les tissus du corps qui se renouvellent le plus vite sont les plus impactés par un tel régime. Or, les cheveux se renouvellent très vite. » Ces régimes peuvent entraîner des carences, elles-mêmes responsables d’une accélération de la perte de cheveux (carence en zinc, carence en magnésium, carence en calcium et surtout carence en fer).
►Le stress et la dépression sont une autre cause possible d’alopécie. Ils peuvent être à l’origine d’une pelade, qui est une forme particulière de perte de cheveux, ou d’un blanchiment de la chevelure, car les cheveux blancs tombent en dernier. « C’était le cas de Marie-Antoinette, dont la chevelure est devenue blanche la veille de son exécution. » D’autres causes de pelade existent, notamment en cas de problèmes dentaires.
►Le fait d’avoir subi une anesthésie générale est un autre facteur d’alopécie. « Les produits étant toxiques pour la racine, le cheveux meurt puis tombe. Mais en règle générale, les cheveux finissent par repousser. »
► L’automne et le printemps sont des périodes propices à la perte de cheveux. « Tous les animaux à poils, dont l’être humain, font leur mue à l’entrée et à la sortie de l’hiver. En septembre-octobre, de nombreuses personnes viennent consulter car elles s’inquiètent d’une perte de cheveux… Or, c’est tout à fait normal à cette période de l’année, mais le manque de moral, qui s’installe dans le passage à la mauvaise saison, majore l’inquiétude », rassure le Dr Rigon.
►Des dysfonctionnements des ovaires ou des glandes surrénales font par ailleurs partie des facteurs identifiés.
►La ménopauses’accompagnant de modifications hormonales peut entraîner une chute de cheveux importante, ainsi qu’un changement d’aspect de la chevelure (cheveux plus fins, plus secs).
► Pendant la grossesse, les hormones sexuelles féminines (oestrogènes et progestérones) augmentent. Les cheveux sont protégés et en bonne forme. Mais après l’accouchement, c’est le contraire, le taux d’hormones chute. La phase de croissance est stoppée, un grand nombre de cheveux passe en phase catagène, puis en phase télogène. Résultat, trois mois plus tard, les femmes remarquent que leurs cheveux tombent. « Lorsqu’il y a un déséquilibre entre les hormones femelles et mâles, on peut observer une accélération de la chute des cheveux » commente le Dr Rigon.
C’est quoi l’alopécie androgénétique ?
La calvitie est une forme d’alopécie dit « androgénétique« . Elle est localisée au front chez l’homme et plus diffuse chez la femme. Contrairement aux chutes saisonnières qui sont brutales, ces alopécies sont progressives. Les causes sont à la fois héréditaires et hormonales. Ainsi, certains cheveux étant anormalement sensibles aux hormones mâles, ils se renouvellent de plus en plus rapidement et les phases de chutes s’accélèrent. On parle plus souvent des alopécies masculines.
Comment faire le test de traction ?
Un test simple permet de savoir si la perte de cheveux est effectivement anormale : le test de traction. « Il faut passer deux mains dans la chevelure en écartant ses doigts à la manière d’un grand peigne. Si, au total, plus de 20 cheveux restent entre les doigts, c’est que le niveau de perte est anormal. »
Quels sont les aliments qui freinent l’alopécie ?
Des régimes très stricts peuvent engendrer une accélération de la perte de cheveux. En revanche, certains aliments peuvent freiner ou prévenir l’alopécie. « Il en va ainsi de tous les aliments contenants des acides aminés soufrés », précise le Dr Rigon. Parmi ces aliments : viandes, poissons, légumineuses, céréales, œufs. Les oligoéléments ont aussi un intérêt dans la prévention de l’alopécie, de même que certains compléments alimentaires à base d’acides aminés soufrés. « Mais ils ne sont pas anodins sur le plan digestif : ils peuvent notamment donner des flatulences. Dans tous les cas, il est nécessaire de consulter son médecin avant de prendre ces compléments alimentaires. »
Quels sont les traitements de l’alopécie ?
Le traitement de l’alopécie est avant tout celui de sa cause. Si l’origine est hormonale, un bilan et une thérapie appropriés seront proposés. « On peut aussi donner un cocktail de vitamines pendant un à trois mois », précise le dermatologue. Un acide aminé soufré sous forme de comprimés (cystéine) est prescrit, de même que des lotions de minoxidil.
Les lotions et shampoings anti-chutes de cheveux sont-ils efficaces ?
Tout dépend de la sévérité de la chute. Pour une chute de cheveux faible ou moyenne, certaines lotions sont efficaces. En revanche, lorsque le dégarnissement est réellement important, il faut consulter un dermatologue et se tourner vers un traitement médicamenteux. Les lotions à base de minoxidil® 2 % pour les femmes, et 5 % pour les hommes sont efficaces. « A noter que le minoxidil est assez gras ce qui peut donner un aspect inesthétique à la chevelure. Par ailleurs, la présence de propylène glycol dans ces produits peut induire des allergies, dans un cas sur 20 » précise le Dr Rigon.Si ce n’est pas suffisant, les hommes peuvent être traités par médicaments à base de finasteride® sous forme de comprimés.
Quand faire une greffe de cheveux ?
Lorsque la personne souffre trop de la perte de cheveux, on peut lui proposer une transplantation capillaire sous forme de micro-greffe. Il s’agit d’une intervention chirurgicale sous anesthésie locale qui dure 2 à 3 heures. On déplace des cheveux implantés à l’arrière du cuir chevelu pour les greffer à l’avant. En effet, les cheveux de derrière ne sont pas soumis aux hormones et sont donc épargnés pas le phénomène de calvitie. Autrement dit, les cheveux greffés à l’avant du crâne vont persister et se renouveler normalement pendant toute la vie de l’individu opéré.
Quelques conseils :
Commencez par voir un dermatologue avant d’aller frapper à la porte d’un chirurgien capillaire. Peut-être que votre alopécie ne nécessite pas de greffe de cheveux, et qu’elle peut être soignée avec des médicaments.
Si vous êtes décidé pour l’opération, n’allez pas chez n’importe quel chirurgien. Mieux vaut vous faire conseiller par votre dermatologue (il peut vous orienter vers un de ses confrères) ou vous fier au bouche à oreille. Surtout évitez les médecins qui vous promettent la lune, qui affichent leurs coordonnées sur le web, qui attirent les clients avec des messages publicitaires du type « vu à la télé », ou encore qui se vantent d’avoir opéré des stars.
Soyez très vigilant si le chirurgien vous propose un prix exorbitant. D’ailleurs demandez un devis mentionnant le détail des prestations. Assurez-vous aussi que le médecin est bien garanti en responsabilité civile professionnelle. Et prenez votre temps pour réfléchir et prendre votre décision, méfiez-vous des médecins qui essaient de vous influencer.
En revanche, il est un traitement préventif parfaitement inutile, qui a pourtant eu la vie dure : les 100 coups de brosse pour rendre ses cheveux plus résistants. « C’est une légende urbaine. Loin de renforcer le cheveu, cela l’abîme ! » Pour entretenir sa chevelure, mieux vaut d’ailleurs troquer sa brosse contre un peigne à large dents, et l’utiliser avec des gestes doux.
Qui consulter quand on perd ses cheveux ?
Le dermatologue est le spécialiste de la perte de cheveux, mais le médecin traitant peut être consulté sur ce point. Si la cause est d’origine hormonale, le suivi se fera avec un endocrinologue ou un gynécologue.