Procrastination : définition, pourquoi on le fait, comment arrêter ?

Vous êtes un procrastinateur né ? Ou une procrastinatrice née ? Remettre toujours au lendemain ce qu’on peut faire tout de suite peut être bon, par exemple pour alléger sa charge mentale, mais aussi mauvais quand cette habitude est trop systématique. D’ou vient-elle ? Selon le chercheur Mathias Pessiglione de l’Inserm, « elle peut s’expliquer par la tendance de notre cerveau à décompter plus vite les coûts que les récompenses ».  Son équipe accompagnée de Raphaël Le Bouc, neurologue à l’AP-HP, au sein de l’Institut du Cerveau a mené une étude fin 2022 auprès de 51 participants, afin de décrypter le comportement de procrastination. « Les données d’imagerie ont révélé l’activation au moment de la prise de décision d’une région cérébrale appelée cortex cingulaire antérieur. Cette région a pour rôle d’effectuer un calcul coût-bénéfice en intégrant les coûts (efforts) et les bénéfices (récompenses) associés à chaque option. » Le cerveau tient aussi compte de l’échéance de la tâche à réaliser. Plus elle est lointaine, moins l’effort paraît coûteux et moins la récompense paraît gratifiante.

Quelle est la définition de procrastination ?

La procrastination est un terme utilisé en psychologie, qui renvoie à l’habitude pour une personne, de reporter à plus tard des tâches ou des activités prioritaires, et de les remplacer par des activités d’importance secondaire. Elle peut être le signe d’un trouble psychologique sous-jacent, même si cette corrélation est toujours sujette à débat.

Quelles sont les causes ?

Différentes études suggèrent un lien causal possible entre la procrastination et les troubles et comportements suivants : anxiété, faible estime de soi, perfectionnisme, ennui et apathie, ainsi que l’impulsivité. D’autres facteurs peuvent également être associés à la procrastination : peur de l’échec ou de la difficulté, peur de la réussite, manque de motivation ou difficultés de concentration, surmenage professionnel (burn-out). L’absence de plaisir et de récompense immédiate peut aussi être un facteur.

Le trouble peut être interprété par l’entourage comme de la paresse ou un manque d’ambition.

Quelles sont les conséquences ?

Les conséquences de la procrastination sont une accentuation du stress, un sentiment constant de culpabilité, une perte de productivité, un jugement social lié au regard des autres et à la fuite de ses responsabilités (par exemple au travail), ainsi qu’une stigmatisation. Le trouble peut être interprété par l’entourage comme de la paresse, ou un manque d’ambition.

Comment arrêter de procastiner ?

Si vous souffrez de procrastination ou d’un trouble apparenté, il est conseillé de chercher conseil auprès d’un psychologue. Certaines techniques de gestion du temps permettent de lutter contre la procrastination :

  • Élaborer des listes de tâches à effectuer, avec une estimation du temps nécessaire pour les terminer en identifiant les priorités.
  • Réserver suffisamment de temps pour les imprévus.
  • Opter pour un cadre de travail sans distraction, et planifier des plages horaires propices à la productivité.

Mes conseils

Procrastiner un peu, de temps en temps, est sans incidence sur le cours normal des choses et permet même de gagner en qualité de vie car un grand nombre de problèmes se règlent seuls lorsqu’on ne s’en occupe pas.


Source : JDF Santé