Le cancer est un terme générique qui regroupe plusieurs sous-groupes en fonction du type de tissu touché. Comme, par exemple :
les carcinomes : les cancers se développent dans les tissus qui entourent les organes ou dans les cellules d’une glande, de son revêtement ou d’une muqueuse
les sarcomes : ces cancers touchent les tissus de supports, les os, la graisse, les muscles
les cancers hématopoïétique : les lymphomes – les cancers touchent les organes lymphoïdes – et les leucémies – les cancers touchent le sang
les tumeurs embryonnaires (chez l’enfant)
les tumeurs cérébrales
Les différents types de traitement actuellement à disposition sont :
Comment est choisi un traitement contre le cancer ?
Plusieurs critères sont pris en compte par les cliniciens avant de choisir un traitement plutôt qu’un autre :
Le type (quel organe est touché) et le sous-type de cancer (petites cellules, grandes cellules, adénocarcinome, carcinome épidermoïde,…)
Le stade de la maladie : le cancer est-il localisé, localement avancé ou métastatique ?
L’état général du patient : « il s’agira d’évaluer la toxicité prévisible des traitements en fonction du profil du patient afin que l’on puisse adapter notre projet thérapeutique« .
« Par exemple, lorsque le cancer est localisé, si l’état général du patient le permet, on utilise habituellement des traitements plus agressifs pour essayer de détruire définitivement la tumeur. Pour une maladie métastatique, le but est de contenir la progression du cancer le plus longtemps possible, avec des traitements au long cours que le patient doit pouvoir supporter sur le long terme sans que cela n’affecte trop sa qualité de vie. Si le patient est trop fragile, on utilise des traitements « allégés » adaptés à chaque personne« , illustre le Dr Pernelle Lavaud, oncologue médicale au centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy. « Lymphomes, leucémies, tumeurs localisées… on guérit les enfants aujourd’hui dans la majorité des cas, mais il faut pouvoir bien vivre ensuite. Le challenge actuellement, c’est d’opter pour les traitements qui laisseront le moins de séquelles possibles, notamment à l’âge adulte. Un enfant est un être en développement : ses organes et son système immunitaire sont immatures. On réfléchit donc en termes de séquelles, essentiellement pour la chimiothérapie, très toxique, et la radiothérapie, qui présente une grande toxicité cardiaque chez les jeunes enfants » indique le Dr Véronique Minard, oncologue pédiatrique à Gustave Roussy.
La chirurgie n’est pas envisageable dans tous les cancers
Combien de temps dure un traitement contre le cancer ?
Cela dépend de plusieurs paramètres, notamment du stade de la maladie, du type de traitement et de la réponse au traitement. « Par exemple en phase métastatique, pour les thérapies ciblées, on continue tant que le traitement marche. Pour l’immunothérapie, un arrêt du traitement sera proposé au bout de deux ans. Pour lachimiothérapie, plus toxique, elle dure généralement 4 à 6 mois avant une pause. Un protocole allégé pourra aussi être mis en place« , note le Dr Pernelle Lavaud. Un traitement par radiothérapie ne durera habituellement pas plus de 8 semaines, cela pourra être plus court. Elle ajoute : « on utilise parfois la chimiothérapie avant ou après la chirurgie, pour faire diminuer en taille la tumeur ou pour s’assurer qu’aucune cellule cancéreuse ne pourra s’installer ailleurs. Dans ce cas, cela ne dure généralement pas plus de trois à 4 mois ».
Quand opère-t-on ou pas un cancer ?
On opère les tumeurs cancéreuses solides dès que c’est possible et qu’elles sont accessibles. « Quand la tumeur est opérable, on la retire lors d’une intervention chirurgicale. On peut décider ensuite de prescrire ou non un traitement adjuvant, comme la chimiothérapie« , précise le Dr Pernelle Lavaud. La chirurgie n’est pas envisageable dans tous les cancers, comme par exemple contre les lymphomes et les cancers du sang.
Quand propose-t-on la radiothérapie ?
« La radiothérapie consiste à délivrer localement des rayons, ou radiations ionisantes, qui provoquent des dégâts majeurs au niveau de l’ADN. Comme les cellules cancéreuses ne parviennent pas à réparer ces lésions aussi bien que les cellules saines, elles ne peuvent plus se multiplier et/ou meurent« , explique l’Institut Curie sur son site Internet. La radiothérapie peut être utilisée dans un but : ► Curatif : « On l’utilise dans ce cas à forte dose, par exemple chez une patiente avec un cancer du sein, ou contre un cancer du poumon quand la tumeur n’est pas opérable. Le but est alors la guérison du patient« , précise l’oncologue. ► Palliatif : « il s’agit alors de soulager le patient dans le cas de métastases osseuses par exemple. On prend dans ce cas en charge les symptômes de la maladie« , ajoute-t-elle.
Quand propose-t-on la chimiothérapie ?
La chimiothérapie est un traitement systémique, administré par voie veineuse ou orale. Il s’agit de substances chimiques, des médicaments qui passent par le sang, et qui visent à éliminer les cellules cancéreuses, quelle que soit leur localisation dans le corps. « Elle peut être administrée avant chirurgie ou radiothérapie pour diminuer la taille de la tumeur, ou après afin de s’assurer qu’aucune cellule tumorale ne reste dans le corps. Elle atteint également les métastases (multiplications de cellules cancéreuses à distance du site primaire de la tumeur, ndlr). La chimiothérapie utilise des produits toxiques qui tuent les cellules tumorales mais aussi des « bonnes » cellules, d’où les effets secondaires connus de la chimiothérapie comme la perte de cheveux, les troubles digestifs…)« , précise le Dr. Lavaud.
Quand propose-t-on une thérapie ciblée ?
Il est aujourd’hui possible de réaliser un profilage moléculaire des cellules tumorales. On étudie leur ADN et leur ARN à la recherche de mutations ou autres anomalies qui pourront être prises pour cibles thérapeutiques. « On dispose pour certaines de ces mutations de thérapies ciblées (par voie veineuse ou en comprimé) qui reconnaissent les cellules cancéreuses mutées et les ciblent spécifiquement« , explique la spécialiste. A ce jour, il n’y a pas de thérapie ciblée à disposition pour l’ensemble des mutations des tumeurs. La possibilité de ce type de thérapie dépendra donc de la mutation. « C’est une révolution, notamment dans le traitement du fibrosarcome, un cancer qui touche les muscles, chez le petit enfant. Dans 90% des cas, on obtient une réponse à la thérapie ciblée« , ajoute Véronique Minard.
Quand envisager l’hormonothérapie ?
L’hormonothérapie fait également partie des traitements systémiques. Elle est utilisée contre les cancers hormonodépendants, des tumeurs qui se nourrissent des hormones pour se développer. Ces cancers concernent essentiellement des cancers du sein chez la femme et des cancers de la prostate chez l’homme. Le traitement bloque l’hormone pour arrêter de nourrir le cancer et l’empêcher de se développer.
Quand envisager l’immunothérapie ?
Cette fois, il ne s’agit pas de s’attaquer directement aux cellules tumorales mais de booster le système immunitaire du patient pour que celui-ci soit capable de cibler la tumeur. « Les cellules tumorales endorment le système immunitaire qui ne parvient pas à les reconnaître. Le but de l’immunothérapie est de le réveiller pour que ce soit les lymphocytes qui aillent tuer les cellules cancéreuses, comme il le ferait pour une bactérie par exemple« , illustre Pernelle Lavaud. « Chez l’enfant, dont le système immunitaire est encore très immature, les chiffres concernant la réussite de traitements basés sur l’immunothérapie sont mauvais. Ils fonctionnent dans seulement 5%des cas« , ajoute Véronique Minard.
Des traitements naturels peuvent-ils accompagner le malade ?
« Ce qui nous importe surtout, c’est qu’il n’y ait pas d’interaction médicamenteuse avec le traitement du patient, en termes de toxicité et d’efficacité. Par exemple, on sait que des antioxydants vendus en pharmacie peuvent protéger les bonnes cellules mais aussi les mauvaises, ce qui est donc contre-productif, d’autant plus qu’il peut y avoir des interactions avec nos traitements. Si le patient y tient, on demande tous les composants et on voit avec notre pharmacien s’il peut prendre ce traitement naturel« , tranche Pernelle Lavaud. Certains produits naturels peuvent toutefois soulager les symptômes du patient. « Les médicaments dérivés du cannabis peuvent par exemple diminuer les nausées chez certains patients, des infusions ou autres peuvent aussi agir sur tel ou tel symptôme. Il n’y pas d’interdiction stricte mais il faut que tout cela soit bien connu et encadré par l’équipe soignante« , poursuit notre experte.
Quels traitements en cas de cancer métastatique ?
« Un cancer métastatique ne s’opère habituellement pas : le but des traitements ne sera plus de guérir mais de retarder le plus longtemps possible la progression de la maladie. Le patient devra garder un traitement toute sa vie. On ne peut donc pas avoir recours à des traitements trop agressifs qui l’épuiseront rapidement et ne lui permettront plus de supporter d’autres traitements par la suite. Il se verra prescrire des traitements moins agressifs pour ralentir la maladie et maintenir la meilleure qualité de vie possible« , note la clinicienne. L’équipe soignante aura alors recours à un traitement systémique pour traiter l’ensemble du corps et détruire les cellules qui se sont détachées de la tumeur, circulent dans le sang et provoquent des métastases.
Quels traitements en cas de rechute du cancer ?
La reprise d’un traitement déjà essayé ou l’introduction d’un nouveau traitement peuvent être proposés. « Si la période sans récidive a été longue alors on peut parfois avoir recours au même traitement parce qu’il avait fonctionné un certain temps. Si, inversement, on a eu de bons résultats seulement sur peu de temps, cela ne sert habituellement à rien de réessayer le même traitement, on se doute que le traitement ne fonctionnera pas. On choisit donc au cas par cas, en fonction de la sensibilité initiale aux traitements et selon les différentes molécules disponibles« , répond le Dr Pernelle Lavaud.
Plus le cancer est diagnostiqué tôt, plus le patient a de chances de guérir
Quels traitements ou médicaments en phase terminale ?
« On décide d’arrêter les traitements en fonction de deux critères : existe-t-il un traitement potentiellement efficace qu’on n’a pas encore essayé ? Et si oui, le patient pourra-t-il supporter ce traitement ? Si on répond non à l’une ou l’autre de ces questions, les traitements proposés seront uniquement à visée symptômatique« . Il s’agira alors de soulager le patient, de maintenir le plus possible sa qualité de vie et son confort via la prise en charge des douleurs, des symptômes respiratoires, des symptômes psychologiques…
Quelle est l’efficacité des traitements du cancer ?
Plus le cancer est diagnostiqué tôt, quand il est encore localisé, plus le patient a de chances de guérir. Cela dépendra aussi de la chimiosensibilité du cancer : « Certaines tumeurs sont très sensibles à la chimiothérapie, comme les cancers du sang ou les cancers des testicules, d’autres beaucoup moins, comme les cancers du pancréas, par exemple« . Il n’est jamais possible de prédire de manière certaine qui répondra favorablement ou non aux traitements, ni sur combien de temps.
Merci aux Dr Pernelle Lavaud et Véronique Minard, oncologues, pour leur expertise.
Le TasP est une stratégie de prévention pour réduire la transmission du VIH, en particulier dans les couples hétérosexuels. « TasP (Treatment as Prevention) ou traitement antirétroviral comme prévention, signifie qu’une personne séropositive pour le VIH qui a une charge virale indétectable depuis 6 mois sous traitement efficace et qui est observante de son traitement et du suivi médical ne transmet plus le virus« , explique le Dr Charlotte Methorst, urologue. « VIH indétectable = zéro transmission« .
Quelles sont les indications du TasP ?
« La mise sous traitement antirétroviral précoce permet une meilleure réponse immunitaire pour la personne concernée, lui assurant une meilleure qualité de vie sur le long terme, poursuit la spécialiste. Elle représente également au niveau individuel et collectif un des moyens de prévention les plus efficaces« . « Plusieurs études et modélisations affirment que si toutes les personnes séropositives étaient dépistées et traitées, on assisterait à la fin de la transmission du VIH d’ici à 2050« . Le TasP n’est pas recommandé pour toutes les personnes atteintes de VIH, mais uniquement pour celles qui présentent une certaine charge virale.
Quand prendre le TasP ?
Il est recommandé de démarrer le traitement antirétroviral (TAR) dès que le diagnostic de VIH est confirmé. « En effet, le traitement précoce permet de maintenir une charge virale indétectable, de préserver le système immunitaire et de réduire les risques de transmission du VIH« , souligne le médecin.
Quelle différence avec la PrEP ?
La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) est une autre stratégie de prévention du VIH qui consiste à donner des médicaments antirétroviraux (ARV) à des personnes qui ne sont pas infectées par le VIH pour réduire leur risque d’infection. Alors que le TasP est utilisé pour réduire le risque de transmission du VIH chez les personnes déjà infectées par le VIH. « En éliminant les risques de transmission lorsque les personnes séropositives sont sous traitement et ont une charge virale indétectable depuis au moins six mois, les ARV deviennent aussi un moyen de prévention efficace, assure l’urologue. Ils complètent ainsi l’offre de prévention déjà existante avec les outils de réduction des risques que sont le préservatif, le TPE, le dépistage et la PrEP« . En 2008, le Dr Bernard Hirschel déclare que les personnes séropositives traitées ayant une charge virale indétectable ne peuvent plus transmettre le virus VIH. « En 2009, le rapport Lert-Pialloux souligne le rôle préventif des traitements antirétroviraux. En 2011, l’étude HPTN 052 démontre, chez des couples sérodifférents majoritairement hétérosexuels, une réduction de la transmission du VIH de 96% lorsque la personne séropositive est sous traitement antirétroviral. Les études Partner 1 (2014) auprès des couples principalement hétérosexuels et sérodifférents, et Partner 2 (2018), confirment un taux de transmission du VIH égal à zéro avec la prise d’ARV, en l’absence de tout autre moyen de prévention (préservatif, PrEP, TPE) ».
Comment se faire prescrire le TasP ?
« Pour se faire prescrire le TasP (Treatment as Prevention), il est recommandé de consulter un médecin spécialiste en maladies infectieuses ou en VIH, préconise le Dr Methorst. Il/elle pourra faire un bilan de santé et prescrire un traitement antirétroviral (TAR) si cela s’avère nécessaire ». Il est important de noter que le TasP n’est pas recommandé pour toutes les personnes atteintes de VIH, mais uniquement pour celles qui présentent une certaine charge virale, une certaine CD4 ou des facteurs de risque de morbidité ou de mortalité liées au VIH. « Il est également recommandé de suivre régulièrement un suivi médical et de faire des contrôles de charge virale et de CD4 pour s’assurer que le traitement est efficace et pour détecter tout éventuel développement de résistance aux médicaments« .
Quels sont les effets secondaires du TasP ?
« Le TasP (Treatment as Prevention) est généralement bien toléré, mais il peut causer certains effets secondaires généralement mineurs« , reconnait le Dr Methorst. Parmi eux :
Des nausées, des vomissements, de la diarrhée ou des douleurs abdominales
Des maux de tête, des étourdissements ou des vertiges
Des changements de poids ou de la graisse corporelle
Le TasP est remboursé à 100% par la Sécurité sociale
Quelles sont les contre-indications du TasP ?
« Il n’y a pas de contre-indications absolues pour le TasP (Treatment as Prevention), cependant certaines personnes ne peuvent pas être traitées avec certains médicaments antirétroviraux en raison d’autres conditions de santé ou d’interactions médicamenteuses« , insiste notre interlocutrice. Les contre-indications les plus courantes incluent :
Les allergies aux médicaments antirétroviraux
Les maladies hépatiques sévères
Les maladies rénales sévères
Les grossesses ou les femmes qui allaitent
Les interactions médicamenteuses avec d’autres médicaments que vous prenez
Il est important de discuter avec son médecin de toutes les conditions de santé et des médicaments que vous prenez avant de commencer le traitement antirétroviral.
Quel est le prix du TasP ?
« En France, le traitement antirétroviral pour les personnes atteintes du VIH est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie« , confirme l’urologue. Cela signifie que le traitement est entièrement gratuit pour les patients, sans aucun frais à leur charge.
Est-ce remboursé ?
En France, le TasP est remboursé à 100% par la Sécurité sociale pour les personnes atteintes de VIH.
Merci au Dr Charlotte Methorst, urologue au Centre Hospitalier Intercommunal des Quatre Villes de Saint Cloud (92).
L’aspergillose est une infection due à la prolifération de champignons de type Aspergillus. Les aspergillus sont très présents dans l’air sous forme de spores. « L’aspergillose bronchopulmonaire allergique, plus fréquent chez les patients atteints de mucoviscidose, se présente comme un asthme résistant aux traitements habituels, explique le Dr. Jean-Philippe Santoni, pneumologue. L’aspergillose invasive est une urgence médicale et touche les sujets immunodéprimés, en particulier les patients qui ont subi une greffe de moelle, les patients soumis à un traitement immunosuppresseur à la suite d’une greffe d’organe, les patients hospitalisés en réanimation en particulier pour une grippe grave ou une infection par COVID-19″.
Dans 80% des cas, cette affection est due à l’espèce Aspergillus fumigatus. Mais d’autres souches, comme l’Aspergillus niger, l’Aspergillus nidulas ou l’Aspergillus versicolor, peuvent également être en cause. Le type Aspergillus regroupe plus de 300 espèces de champignons différents. Ils prolifèrent dans les sols humides et se retrouvent ensuite dans l’air. C’est là qu’ils peuvent contaminer l’Homme.
Comment se transmet l’Aspergillus ?
Dans la plupart des cas, le système immunitaire permet de combattre l’affection. Mais si les muqueuses respiratoires sont altérées ou le système immunitaire affaibli, le risque de développer la maladie est plus grand. C’est notamment le cas chez les personnes atteintes d’asthme, de mucoviscidose, d’antécédents de sarcoïdose ou de tuberculose, de traitement anticancéreux, de transplantation d’organes…
L’aspergillose est-elle contagieuse ?
Non, car la contamination se fait essentiellement par inhalation de spores. C’est une infection fongique qui ne se transmet pas d’une personne à une autre.
Quels sont les symptômes d’une aspergillose ?
L’aspergillose broncho-pulmonaire est la forme la plus fréquente chez l’homme. Elle est responsable de difficultés respiratoires, de toux, de sifflements et de crachats de sang. Elle touche parfois la peau, entrainant des rougeurs et autres boutons. « Parfois, l’infection peut s’accompagner defièvre, de douleurs thoraciques, hémoptysies, de fatigue importante et entrainer une perte de poids, en particulier dans les formes invasives« , précise le Dr. Santoni.
Quels sont les examens pour dépister une aspergillose ?
Le diagnostic s’appuie sur un examen clinique, complété par une analyse biologique du sérum (sérologie) après prise de sang, et des cultures de sécrétions bronchiques pour recherche de champignons. « Une radiographie ou un scanner thoracique, plus précis, sont utiles pour les patients à risques« , ajoute le pneumologue.
Quel est le traitement pour soigner une aspergillose ?
Il repose sur la prise de traitements anti-mycosiques. Cependant, certains types d’Aspergillus ne répondent pas bien aux traitements, et nécessitent une association médicamenteuse pour en venir à bout. En parallèle, pour améliorer la respiration, la prise de corticoïdes en pulvérisation ou par voie orale. « En revanche, le traitement d’une aspergillose invasive est une urgence qui doit être initiée en milieu hospitalier« , prévient le Dr. Santoni.
Existe-t-il un vaccin contre l’aspergillose ?
Des recherches sont en cours, mais pour le moment, aucun vaccin n’existe contre cette infection fongique.
Peut-on guérir d’une aspergillose ?
Oui, il est possible de guérir de cette infection. Mais parfois, le traitement médicamenteux ne suffit pas : pour éviter des complications (notamment une hémorragie intra-bronchique), un traitement chirurgical peut être envisagé afin de retirer l’aspergillome (« boule » de champignons) présent.
Merci au Dr. Jean-Philippe Santoni, pneumologue et membre de la Fondation du Souffle.
L’humoriste Pierre Palmade, impliqué dans un grave accident de la route le 10 février 2023, « était positif à la cocaïne et aux médicaments de substitution » rapportent nos confrères du Parisien, faisant visiblement référence aux traitements de substitution aux opiacés(morphine, héroïne par exemple) prescrits pour soigner la dépendance d’un patient. Quels sont les médicaments de substitution autorisés en France ? La méthadone ? Quels sont leurs indications et effets secondaires ? Y-a-t-il des risques à les prendre en même temps que des drogues ? Réponses avec leDr Margaux Kosim, addictologue.
C’est quoi des médicaments de substitution ?
Quand on parle des « médicaments de substitution » c’est généralement pour désigner les traitements de substitution aux opiacés (TSO). Les opiacés étant les dérivés de l’opium qui provient du pavot : héroïne, morphine, codéine… Ces traitements ont un mécanisme d’action similaire à celui de la drogue dont est dépendant le patient. « Ces médicaments (la buprénorphine et la méthadone) sont également des opiacés, leurs molécules ont le même mécanisme d’action que l’héroïne par exemple en se fixant sur les mêmes récepteurs » indique le Dr Margaux Kosim, addictologue. « En traitement chronique, ils font partie d’une prise en charge globale dont l’objectif est la fin de la dépendance et de la consommation de drogue. Ils se présentent sous la forme de sirop, comprimé ou injection administrés quotidiennement. Nous avons également à disposition en France un traitement de substitution dont l’action se prolonge sur un mois » ajoute l’addictologue.
Dans quels cas sont indiqués les médicaments de substitution ?
« Les médicaments de substitution sont prescrits par un médecin dès lors que le patient souhaite une prise en charge pour arrêter toute consommation de drogues, pour reprendre sa vie en main et être réhabilité dans la société » souligne notre interlocutrice. Ils accompagnent l’arrêt de la prise d’opiacés. « Parfois, certains patients sous traitement de substitution consomment en parallèle de la drogue. C’est pourquoi la prise en charge médicamenteuse est indiquée en complément d’un travail psychothérapeute tournée vers la stabilisation du patient » précise le Dr Kosim.
Quel est le rôle des médicaments de substitution ?
Les médicaments de substitution visent à prévenir les symptômes du manque et ses effets secondaires tels que le delirium tremens. On commence par de fortes doses qui sont ensuite adaptées selon les symptômes. « Les médicaments occupent les récepteurs opioïdes et grâce à cette occupation, le patient n’aura pas l’envie irrépressible, ce que l’on appelle le « craving » de recherche de drogue et de l’effet de celle-ci, développe l’experte. L’héroïne a eu une durée d’action très courte (effet « flash »), la personne addicte en ressent le besoin plusieurs fois dans la journée. Les médicaments ont une durée d’action plus longue qui couvre toute la journée, et ne nécessite qu’une prise quotidienne (voire mensuelle). Ainsi, le traitement stabilise la personne, stoppe le mésusage de l’opiacé ainsi que toutes les conséquences dans la vie du patient« .
Quels sont les médicaments de substitution aux opiacés autorisés en France ?
Il existe 2 médicaments de substitution aux drogues en France :
la buprénorphine (comprimé ouinjection sous cutanée pour une libération prolongée)
la méthadone (sirop ou comprimé)
Quelle est la durée du traitement de substitution ?
La prise d’un traitement de substitution aux opiacés est d’abord initiée par le patient. « La dépendance aux opiacés est une maladie chronique avec des risques de rechute, le traitement est pensé sur du long terme. L’arrêt du traitement engendre un risque de retour à la drogue parce que le cerveau n’oublie pas le manque » avertit l’addictologue. Généralement, ce n’est pas le médecin qui décide l’arrêt du traitement mais le patient qui en exprime la volonté. Dans ce cas, il doit être accompagné minutieusement tout en gardant en tête le risque de rechute et d’overdose liée à une nouvelle prise de drogue. Certains patients arrêtent le traitement au bout d’une courte durée, d’autres le conservent sur une durée prolongée, et le traitement devient chronique.
Le traitement de substitution se prend-il à domicile ou à l’hôpital ?
Lors de la mise en place du traitement, le patient rejoint un Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou un service hospitalier. « Il est accompagné par un médecin qui établit la molécule la plus adaptée et quelle dose le stabilise et prévient l’effet de manque. La méthadone ne peut être prescrite que par un médecin d’un CSAPA et délivrée sous ordonnance. La buprénorphine peut être initiée par un médecin généraliste, de préférence addictologue » défend notre interlocutrice. Une fois le patient stabilisé et équilibré, le médecin pourra délivrer une ordonnance du traitement sur 1 mois maximum en autonomie (pour la forme comprimé) que le patient ira chercher en pharmacie. Pour les injections, le patient se rend une fois par mois à l’hôpital ou en centre. D’autres patients, moins stabilisés, se rendent quotidiennement dans le centre pour recevoir leur comprimé.
Existe-t-il des médicaments de substitution à l’alcool ?
Il n’existe pas de médicament de substitution à l’alcool, le traitement accompagnant le sevrage alcoolique ne repose pas sur le même mécanisme que les médicaments de substitution adaptés aux opiacés. « On accompagne l’arrêt de l’alcool par une hospitalisation ou un accompagnement en ambulatoire. Pour apaiser la période de sevrage et prévenir le risque de rechute, sont indiqués deux médicaments : l’acamprosate et la naltrexone » explique l’addictologue. « Pour l’alcool, le sevrage physique dure environ une semaine. Le maintien de l’abstinence et le sevrage psychologique, n’ont pas de durée prédéterminée, chaque cas est spécifique. L’alcoolisme est aussi une maladie chronique avec risque de rechute » rappelle le Dr Kosim.
Quels sont les médicaments de substitution au tabac autorisés en France ?
Les patchs de nicotine ou les gommes à mâcher sont des médicaments de substitution à la substance addictive (nicotine) contenue dans le tabac.
Quels sont les effets secondaires et contre-indications aux médicaments de substitution ?
« Les effets secondaires sont connus et gérables (constipation, sueurs, céphalées…) et le bénéfice-risque est positif. Ces traitements sont connus depuis les années 90 par les équipes médicales et les patients. Par contre, nous faisons face à une problématique de mésusage des comprimés de substitution : revente, injection, vol etc. C’est pourquoi la prescription est encadrée et la prise en autonomie ne concerne que les patients véritablement stabilisés » rapporte notre experte. « Les contre-indications peuvent concerner une des deux molécules mais il est très rare qu’il y ait un interdit à moins d’une insuffisance hépatique très sévère par exemple » soutient le Dr Kosim. C’est plutôt une question de dosage. La grossesse n’est pas une contre-indication au traitement de substitution, au contraire. « On surveille de près la femme enceinte et la préparation à l’accouchement en avertissant les équipes gynécologiques parce que le bébé expérimentera le syndrome du manque. Il faudra alors lui prodiguer des soins adaptés » conclut l’addictologue.
Merci au Dr Margaux Kosim, addictologue du Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière.
L’argyrisme ou « maladie de la peau bleue » est une affection principalement cutanée qui se caractérise par une coloration de la peau et des muqueuses en bleu métallique. Elle est causée par une intoxication à l’argent et ses dérivés (nitrate, sels d’argent par exemple). Le prochain épisode de la cinquième saison de la série policière Balthazar diffusée sur TF1 le 16 février mettra en scène un personnage souffrant d’argyrisme. « Cette affection est extrêmement rare. Il est nécessaire d’ingérer des quantités très importantes d’argent pour s’intoxiquer. Les cas décrits sont très photogéniques donc impressionnants mais ils sont des atypiques » explique leDr Jérôme Langrand, médecin toxicologue et chef de service du centre antipoison de Paris. Est-ce que la maladie de la peau bleue existe vraiment ? Quelle est la cause ? Quels sont les autres symptômes ? Quels traitements préconiser ?
Paul Karason a commencé à devenir bleu après avoir essayé de traiter son état de peau en buvant de l’argent colloïdal pendant 14 ans pic.twitter.com/8tb09rLwSk
L’argyrisme ou argyrie est une dermatose liée à une intoxication chronique de la peau et des muqueuses à l’argent provoquant une pigmentation de la peau d’une couleur bleu métallique. « Après pénétration, les particules d’argent se déposent au niveau du derme, dans les glandes sudoripares de manière indélébile » indique la Société Française de Toxicologie. On parle d’argyrose lorsque l’affection atteint les yeux. « Le risque de développer cette maladie dépend par ailleurs du type d’exposition (respiration, contact cutané, ingestion); de la durée et de la quantité » note le Dr Jérôme Langrand. « De façon générale, c’est par la voie alimentaire qu’existe le risque de toxicité notamment via des compléments alimentaires par exemple. Les professions les plus exposées à l’argent n’encourent qu’un risque faible de toxicité aigüe des dérivés de l’argent. Seul le nitrate d’argent, utilisé notamment en dermatologie comme antiseptique peut présenter un vrai risque dans des quantités extrêmement importantes » ajoute le médecin toxicologue.
Quels sont les symptômes de l’argyrisme ?
Le symptôme le plus évocateur de l’argyrisme est la pigmentation de la peau d’une couleur bleue argentée. « En cas d’accident aigu d’exposition cutanée à du sel d’argent localement, il peut se former une sorte de tatouage bleu/gris là où votre peau est entrée en contact avec. Il peut également y avoir des effets locaux comme des brûlures de la peau ou des irritations des yeux et de la gorge en cas d’ingestion de très grande quantité de nitrate d’argent » développe le Dr Jérôme Langrand. Dans les cas les plus extrêmes mais aussi les plus rares, on pourra observer des effets rénaux et neurologiques mais les signes sont régressifs à l’arrêt du contact avec l’argent. En très fortes doses, l’intoxication par des nitrates d’argent peut provoquer la méthémoglobinémie (taux trop important de méthémoglobine dans le sang) qui correspond à un manque d’oxygénation du sang.
Quelles sont les causes de l’argyrisme ?
L’exposition à de trop fortes doses d’argent et notamment l’ingestion de quantités très importantes de nitrate d’argent, peut provoquer l’argyrisme. « L’argent se dépose alors dans la peau, y reste stocké en cas de surdosage et colore la peau. Normalement, l’argent est éliminé par les voies rénales et biliaires » note le médecin toxicologue. « Il pourrait exister une prédisposition génétique pour l’argyrie » ajoute la Société Française de Toxicologie.
A partir de quelle dose d’argent risque-t-on l’argyrisme ?
Le contenu normal total du corps humain en argent est de l’ordre de 1 microgramme par litre. Les signes d’argyrie apparaissent à partir de 4 à 5 g, la dose létale étant évaluée entre 50 et 500 mg/kg.
Quelles sont les sources d’exposition à l’argent ?
►Professions. L’inhalation de poussières métalliques lors du travail du métal. « L’argent est un minerai utilisé dans divers alliages et soudures, en photographie, dans l’appareillage électrique, en électrodéposition, dans la fabrication de fongicides, dans l’argenterie, la joaillerie, la monnaie et la dentisterie. En raison de leur propriétés bactériostatiques, on se sert des sels d’argent pour la désinfection de l’eau et la prophylaxie » indique Le portail des maladies rares et des médicaments orphelins.
► Compléments alimentaires en argent, produits naturels contenant de l’argent.
► Certaines carafes filtrantes. « Concernant l’argent, même si les concentrations observées dans l’eau filtrée ne dépassent pas la valeur guide dans l’eau de 100 µg/L établie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Agence recommande que cette valeur soit examinée au regard des données toxicologiques récentes et souligne la nécessité de considérer le rapport bénéfice/risque de l’utilisation de l’argent pour ce type d’usage » souligne l’ANSES.
► Aliments. « Peu de données ont été publiées sur la teneur en argent des produits alimentaires, dont la plupart semblent n’en recéler que des traces (moins de 1 mg/kg), sauf les champignons dont la teneur peut atteindre plusieurs centaines de mg/kg » selon l’OMS.
► Médicaments. « Sprays, gouttes nasales, collyres à base d’argent colloïdal ou de sels d’argent ; solutions antiseptiques à usage externe, pansements gastriques ou cutanés, suppléments diététiques, aiguilles d’acupuncture ou fils de ligature utilisés en chirurgie abdominale) » selon la Société Française de Toxicologie « Certains médicaments, actuellement abandonnés, pouvaient être en cause : pommades ou collyres aux sels d’argent ou à l’argent colloïdal » indique le Dictionnaire médicale de l’Académie de médecine. Ou encore les crayons au nitrate d’argent indiqués dans le traitement des verrues.
« La pigmentation de la peau est irréversible »
Comment diagnostiquer cette maladie ?
Le diagnostic de l’argyrisme repose sur un examen clinique et des dosages d’argent par voie urinaire ou prise de sang. Une biopsie cutanée peut éventuellement être réalisée.
Existe-t-il des traitements ?
On ne dispose pas de traitement spécifique à cette maladie. La pigmentation de la peau irréversible. « En cas d’ingestion aigue de nitrate d’argent, il est utile de boire de l’eau salée. Ensuite, on prescrira un traitement spécifique à l’ingestion de nitrate (ici d’argent). Le meilleur traitement reste la prévention, il n’y a pas d’effet bénéfique avéré de l’argent sur la santé, donc autant l’éviter pour ne pas risquer le surdosage« souligne notre interlocuteur. Les symptômes (autres que la coloration de la peau) sont régressifs à l’arrêt de l’ingestion ou du contact à l’argent.
Merci au Dr Jérôme Langrand, médecin toxicologue et Chef de service du centre antipoison de Paris.
Sources :
– Exposition à l’argent : deux cas d’argyrie, Annales de Toxicologie analytique, 2011, Société Française de Toxicologie
– Argyrie, Le portail des maladies rares et des médicaments orphelins
– Carafes filtrantes : l’Anses rappelle les règles de bon usage, 13 mars 2017, Anses
– Directives de qualité pour l’eau de boisson, OMS
On parle d’hypofertilité lorsqu’une femme a des difficultés à procréer et de stérilité lorsqu’elle ne pourra pas être enceinte. Les traitements contre les cancers gynécologiques altèrent les fonctions des organes, ce qui conduira dans certains cas à la stérilité de la femme. « Les traitements du cancer peuvent altérer la fertilité chez les femmes de différentes manières. Concernant les cancers gynécologiques, lorsque le traitement consiste à retirer l’organe malade (ovaire, utérus, trompes de Fallope) alors la femme ne pourra plus procréer naturellement« , explique en préambule Nasrine Callet, gynécologue, contactée par le Journal des Femmes. Et les autres traitements ? La chimiothérapie ? La radiothérapie ? Quelles chances de procréer après un cancer ?
Est-ce que la chimiothérapie impacte la fertilité chez la femme ?
La chimiothérapie impacte transitoirement ou durablement le système reproductif des femmes, en fonction de la dose, de la durée et de la nature des produits utilisés. Ce traitement endort les ovaires, qui ne remplissent alors plus leurs fonctions. « Dans le cadre du cancer du sein ou des leucémies notamment, les drogues utilisées contre le cancer sont extrêmement toxiques pour les ovaires« , précise le Dr Callet. La grande majorité des chimiothérapies a un impact, plus ou moins important, sur la fertilité. « En effet, ce traitement agit sur les cellules à renouvellement rapides – les cellules du cancer donc. Les cellules des ovaires se renouvellent aussi rapidement et sont donc également impactées », ajoute-t-elle.
Est-ce que la chimiothérapie impacte la fertilité chez l’homme ?
Si les effets de la chimiothérapie sont variables d’un homme à l’autre, elle peut effectivement affecter la fertilité masculine à long terme. Tout comme la radiothérapie ciblée sur la zone pelvienne notamment et la chirurgie dans cette même zone. La conservation des spermatozoïdes avant les traitements contre le cancer, est une méthode simple et efficace, lorsque le patient est pubère. Chez un patient non-pubère, « une intervention chirurgicale est programmée pour prélever un fragment de tissu germinal, qui sera amené au laboratoire pour être congelé. La réutilisation de ces fragments de tissus pourra être demandée par le patient une fois adulte », explique le CHU de Nantes sur son site Internet.
Est-ce que la radiothérapie impacte la fertilité ?
Toujours dans le cadre du traitement d’un cancer gynécologique, « la radiothérapie stérilise l’ensemble du petit bassin, également appelé pelvis (où se trouvent l’utérus, les trompes, les ovaires et le vagin, ndlr) », note la spécialiste.
Quelles sont les chances d’être enceinte après un cancer ?
« Plus le cancer est dépisté tôt, moins le traitement est invasif, plus les chances de rémission, et de procréer par la suite, sont élevées, explique Nasrine Callet. C’est aussi pour conserver la fertilité que le dépistage précoce du cancer est important« .
Quand reviennent les règles après un cancer ?
Le retour des règles après un cancer relève, là encore, du cas par cas. Comme vu plus haut, durant la chimiothérapie, les femmes n’ont pas leurs règles car ce traitement agit sur le fonctionnement des ovaires. « La patiente peut ensuite retrouver un cycle régulier ou non. La fertilité naturelle peut revenir après une chimiothérapie, surtout chez les femmes jeunes« , note notre experte. En effet, plus les femmes sont jeunes, plus leur stock d’ovocytes est conséquent. Tandis qu’après 35/40 ans, le stock d’ovocytes d’une femme diminue largement. « Le retour des règles et la fertilité dépend aussi de l’impact psychologique du cancer sur la patiente, de l’impact du traitement (durée, dose, nature des produits…) et de son âge… ces raisons expliquent que les règles peuvent parfois ne pas revenir. Il n’y a aucune certitude en la matière », précise la gynécologue.
Comment améliorer la fertilité après un cancer ?
« Il est important de parler de fertilité et de préservation de la fertilité dès que le cancer est diagnostiqué, même si ce n’est effectivement pas la priorité des femmes à ce moment-là. En France, on peut congeler les embryons ou les ovocytes », souligne notre interlocutrice.
► La vitrification ovocytaire : à l’exception des cancers du sein hormonodépendants, ce mode de préservation de la fertilité consiste à stimuler hormonalement les ovaires afin de recueillir des ovocytes. La patiente pourra alors avoir recours à fécondation in vitro une fois qu’elle sera rétablie. Cette technique « doit donc être validée par l’équipe oncologique en raison de l’hyperoestrogénie qu’elle induit, ainsi que des délais de traitement« , écrit l’institut Curie.
► La FIV suivie d’une conservation des embryons : « Il s’agit de réaliser une fécondation in vitro et de congeler des embryons obtenus. Ceux-ci pourront être transférés après la fin des traitements si la patiente souhaite une grossesse. Cette technique peut être indiquée pour les patientes adultes, en couple, envisageant un projet parental. Ses limites sont l’âge et la nécessité d’une stimulation hormonale », explique le centre de recherche contre le cancer.
Pourquoi la stimulation hormonale peut-elle être dangereuse ?
« Dans le cadre d’un cancer du sein, on ne stimule pas avec des hormones par peur d’activer les cellules cancéreuses. Toutefois, il est existe des produits spécifiques pour stimuler les ovaires et recueillir les ovocytes. La chimiothérapie débute alors tout de suite après« , précise encore Nasrine Callet.
« Il est important que la personne soit guérie ou en rémission complète pour envisager une grossesse »
Une grossesse est-elle envisageable pendant une chimiothérapie ?
« Non, ces traitements sont trop toxiques. De fait une grossesse est inenvisageable durant le traitement, résume la gynécologue. On sait que la chimiothérapie endort les ovaires dans la plupart des cas, mais on donne malgré tout une contraception chez les femmes en âge de procréer. Il est très important de ne pas être enceinte avec ces traitements car ils peuvent être responsables de malformations chez le fœtus« . De plus, la patiente doit observer un délai variable après la fin des traitements pour envisager une grossesse. « De manière générale, quelque soit le type de cancer et quelque soit le type de traitement, il est important que la personne soit guérie ou en rémission complète pour envisager une grossesse. Un recul suffisant doit donc être observé : cela va dépendre du type de cancer et de sa gravité . L’autorisation est donnée lors d’une réunion de compétences puridisciplinaires« , conclut Nasrine Callet.
Merci au Dr Nasrine Callet, gynécologue à l’Institut Curie