Liste des traitements contre le cancer
Le cancer est un terme générique qui regroupe plusieurs sous-groupes en fonction du type de tissu touché. Comme, par exemple :
- les carcinomes : les cancers se développent dans les tissus qui entourent les organes ou dans les cellules d’une glande, de son revêtement ou d’une muqueuse
- les sarcomes : ces cancers touchent les tissus de supports, les os, la graisse, les muscles
- les cancers hématopoïétique : les lymphomes – les cancers touchent les organes lymphoïdes – et les leucémies – les cancers touchent le sang
- les tumeurs embryonnaires (chez l’enfant)
- les tumeurs cérébrales
Les différents types de traitement actuellement à disposition sont :
- la chirurgie
- la radiothérapie
- la chimiothérapie
- l’immunothérapie
- l’hormonothérapie
- la thérapie ciblée
Comment est choisi un traitement contre le cancer ?
Plusieurs critères sont pris en compte par les cliniciens avant de choisir un traitement plutôt qu’un autre :
- Le type (quel organe est touché) et le sous-type de cancer (petites cellules, grandes cellules, adénocarcinome, carcinome épidermoïde,…)
- Le stade de la maladie : le cancer est-il localisé, localement avancé ou métastatique ?
- L’état général du patient : « il s’agira d’évaluer la toxicité prévisible des traitements en fonction du profil du patient afin que l’on puisse adapter notre projet thérapeutique« .
« Par exemple, lorsque le cancer est localisé, si l’état général du patient le permet, on utilise habituellement des traitements plus agressifs pour essayer de détruire définitivement la tumeur. Pour une maladie métastatique, le but est de contenir la progression du cancer le plus longtemps possible, avec des traitements au long cours que le patient doit pouvoir supporter sur le long terme sans que cela n’affecte trop sa qualité de vie. Si le patient est trop fragile, on utilise des traitements « allégés » adaptés à chaque personne« , illustre le Dr Pernelle Lavaud, oncologue médicale au centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy. « Lymphomes, leucémies, tumeurs localisées… on guérit les enfants aujourd’hui dans la majorité des cas, mais il faut pouvoir bien vivre ensuite. Le challenge actuellement, c’est d’opter pour les traitements qui laisseront le moins de séquelles possibles, notamment à l’âge adulte. Un enfant est un être en développement : ses organes et son système immunitaire sont immatures. On réfléchit donc en termes de séquelles, essentiellement pour la chimiothérapie, très toxique, et la radiothérapie, qui présente une grande toxicité cardiaque chez les jeunes enfants » indique le Dr Véronique Minard, oncologue pédiatrique à Gustave Roussy.
La chirurgie n’est pas envisageable dans tous les cancers
Combien de temps dure un traitement contre le cancer ?
Cela dépend de plusieurs paramètres, notamment du stade de la maladie, du type de traitement et de la réponse au traitement. « Par exemple en phase métastatique, pour les thérapies ciblées, on continue tant que le traitement marche. Pour l’immunothérapie, un arrêt du traitement sera proposé au bout de deux ans. Pour la chimiothérapie, plus toxique, elle dure généralement 4 à 6 mois avant une pause. Un protocole allégé pourra aussi être mis en place« , note le Dr Pernelle Lavaud. Un traitement par radiothérapie ne durera habituellement pas plus de 8 semaines, cela pourra être plus court. Elle ajoute : « on utilise parfois la chimiothérapie avant ou après la chirurgie, pour faire diminuer en taille la tumeur ou pour s’assurer qu’aucune cellule cancéreuse ne pourra s’installer ailleurs. Dans ce cas, cela ne dure généralement pas plus de trois à 4 mois ».
Quand opère-t-on ou pas un cancer ?
On opère les tumeurs cancéreuses solides dès que c’est possible et qu’elles sont accessibles. « Quand la tumeur est opérable, on la retire lors d’une intervention chirurgicale. On peut décider ensuite de prescrire ou non un traitement adjuvant, comme la chimiothérapie« , précise le Dr Pernelle Lavaud. La chirurgie n’est pas envisageable dans tous les cancers, comme par exemple contre les lymphomes et les cancers du sang.
Quand propose-t-on la radiothérapie ?
« La radiothérapie consiste à délivrer localement des rayons, ou radiations ionisantes, qui provoquent des dégâts majeurs au niveau de l’ADN. Comme les cellules cancéreuses ne parviennent pas à réparer ces lésions aussi bien que les cellules saines, elles ne peuvent plus se multiplier et/ou meurent« , explique l’Institut Curie sur son site Internet. La radiothérapie peut être utilisée dans un but :
► Curatif : « On l’utilise dans ce cas à forte dose, par exemple chez une patiente avec un cancer du sein, ou contre un cancer du poumon quand la tumeur n’est pas opérable. Le but est alors la guérison du patient« , précise l’oncologue.
► Palliatif : « il s’agit alors de soulager le patient dans le cas de métastases osseuses par exemple. On prend dans ce cas en charge les symptômes de la maladie« , ajoute-t-elle.
Quand propose-t-on la chimiothérapie ?
La chimiothérapie est un traitement systémique, administré par voie veineuse ou orale. Il s’agit de substances chimiques, des médicaments qui passent par le sang, et qui visent à éliminer les cellules cancéreuses, quelle que soit leur localisation dans le corps. « Elle peut être administrée avant chirurgie ou radiothérapie pour diminuer la taille de la tumeur, ou après afin de s’assurer qu’aucune cellule tumorale ne reste dans le corps. Elle atteint également les métastases (multiplications de cellules cancéreuses à distance du site primaire de la tumeur, ndlr). La chimiothérapie utilise des produits toxiques qui tuent les cellules tumorales mais aussi des « bonnes » cellules, d’où les effets secondaires connus de la chimiothérapie comme la perte de cheveux, les troubles digestifs…)« , précise le Dr. Lavaud.
Quand propose-t-on une thérapie ciblée ?
Il est aujourd’hui possible de réaliser un profilage moléculaire des cellules tumorales. On étudie leur ADN et leur ARN à la recherche de mutations ou autres anomalies qui pourront être prises pour cibles thérapeutiques. « On dispose pour certaines de ces mutations de thérapies ciblées (par voie veineuse ou en comprimé) qui reconnaissent les cellules cancéreuses mutées et les ciblent spécifiquement« , explique la spécialiste. A ce jour, il n’y a pas de thérapie ciblée à disposition pour l’ensemble des mutations des tumeurs. La possibilité de ce type de thérapie dépendra donc de la mutation. « C’est une révolution, notamment dans le traitement du fibrosarcome, un cancer qui touche les muscles, chez le petit enfant. Dans 90% des cas, on obtient une réponse à la thérapie ciblée« , ajoute Véronique Minard.
Quand envisager l’hormonothérapie ?
L’hormonothérapie fait également partie des traitements systémiques. Elle est utilisée contre les cancers hormonodépendants, des tumeurs qui se nourrissent des hormones pour se développer. Ces cancers concernent essentiellement des cancers du sein chez la femme et des cancers de la prostate chez l’homme. Le traitement bloque l’hormone pour arrêter de nourrir le cancer et l’empêcher de se développer.
Quand envisager l’immunothérapie ?
Cette fois, il ne s’agit pas de s’attaquer directement aux cellules tumorales mais de booster le système immunitaire du patient pour que celui-ci soit capable de cibler la tumeur. « Les cellules tumorales endorment le système immunitaire qui ne parvient pas à les reconnaître. Le but de l’immunothérapie est de le réveiller pour que ce soit les lymphocytes qui aillent tuer les cellules cancéreuses, comme il le ferait pour une bactérie par exemple« , illustre Pernelle Lavaud. « Chez l’enfant, dont le système immunitaire est encore très immature, les chiffres concernant la réussite de traitements basés sur l’immunothérapie sont mauvais. Ils fonctionnent dans seulement 5% des cas« , ajoute Véronique Minard.
Des traitements naturels peuvent-ils accompagner le malade ?
« Ce qui nous importe surtout, c’est qu’il n’y ait pas d’interaction médicamenteuse avec le traitement du patient, en termes de toxicité et d’efficacité. Par exemple, on sait que des antioxydants vendus en pharmacie peuvent protéger les bonnes cellules mais aussi les mauvaises, ce qui est donc contre-productif, d’autant plus qu’il peut y avoir des interactions avec nos traitements. Si le patient y tient, on demande tous les composants et on voit avec notre pharmacien s’il peut prendre ce traitement naturel« , tranche Pernelle Lavaud. Certains produits naturels peuvent toutefois soulager les symptômes du patient. « Les médicaments dérivés du cannabis peuvent par exemple diminuer les nausées chez certains patients, des infusions ou autres peuvent aussi agir sur tel ou tel symptôme. Il n’y pas d’interdiction stricte mais il faut que tout cela soit bien connu et encadré par l’équipe soignante« , poursuit notre experte.
Quels traitements en cas de cancer métastatique ?
« Un cancer métastatique ne s’opère habituellement pas : le but des traitements ne sera plus de guérir mais de retarder le plus longtemps possible la progression de la maladie. Le patient devra garder un traitement toute sa vie. On ne peut donc pas avoir recours à des traitements trop agressifs qui l’épuiseront rapidement et ne lui permettront plus de supporter d’autres traitements par la suite. Il se verra prescrire des traitements moins agressifs pour ralentir la maladie et maintenir la meilleure qualité de vie possible« , note la clinicienne. L’équipe soignante aura alors recours à un traitement systémique pour traiter l’ensemble du corps et détruire les cellules qui se sont détachées de la tumeur, circulent dans le sang et provoquent des métastases.
Quels traitements en cas de rechute du cancer ?
La reprise d’un traitement déjà essayé ou l’introduction d’un nouveau traitement peuvent être proposés. « Si la période sans récidive a été longue alors on peut parfois avoir recours au même traitement parce qu’il avait fonctionné un certain temps. Si, inversement, on a eu de bons résultats seulement sur peu de temps, cela ne sert habituellement à rien de réessayer le même traitement, on se doute que le traitement ne fonctionnera pas. On choisit donc au cas par cas, en fonction de la sensibilité initiale aux traitements et selon les différentes molécules disponibles« , répond le Dr Pernelle Lavaud.
Plus le cancer est diagnostiqué tôt, plus le patient a de chances de guérir
Quels traitements ou médicaments en phase terminale ?
« On décide d’arrêter les traitements en fonction de deux critères : existe-t-il un traitement potentiellement efficace qu’on n’a pas encore essayé ? Et si oui, le patient pourra-t-il supporter ce traitement ? Si on répond non à l’une ou l’autre de ces questions, les traitements proposés seront uniquement à visée symptômatique« . Il s’agira alors de soulager le patient, de maintenir le plus possible sa qualité de vie et son confort via la prise en charge des douleurs, des symptômes respiratoires, des symptômes psychologiques…
Quelle est l’efficacité des traitements du cancer ?
Plus le cancer est diagnostiqué tôt, quand il est encore localisé, plus le patient a de chances de guérir. Cela dépendra aussi de la chimiosensibilité du cancer : « Certaines tumeurs sont très sensibles à la chimiothérapie, comme les cancers du sang ou les cancers des testicules, d’autres beaucoup moins, comme les cancers du pancréas, par exemple« . Il n’est jamais possible de prédire de manière certaine qui répondra favorablement ou non aux traitements, ni sur combien de temps.
Merci aux Dr Pernelle Lavaud et Véronique Minard, oncologues, pour leur expertise.
Source : JDF Santé