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Quels sont les symptômes de la maladie de Crohn ? C'est quoi ?

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire du tube digestif (de la bouche à l’anus). Elle a été décrite pour la première fois en 1932 par un médecin américain, Burril B Crohn. En France, le nombre de nouveaux cas chaque année est compris entre 4 et 5 pour 100 000 habitants. Actuellement on dénombre 150 000 personnes atteintes de la maladie de Crohn en France. Les symptômes intestinaux sont les plus fréquents. Découverte.

C’est quoi la maladie de Crohn ?

« La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique pouvant atteindre tous les segments du tube digestif, le plus souvent l’iléon terminal, l’anus, le côlon. Elle touche environ un habitant sur 1000, avec près de 7 à 10 nouveaux cas/100 000 habitants/an. Son incidence augmente dans les pays industrialisés » explique le Dr Axel Balian, gastro-entérologue et hépatologue. L’Europe du Nord-Ouest et les Etats-Unis sont les pays les plus touchés. Les pays émergents d’Amérique latine constatent une augmentation du nombre de personnes touchées. La fréquence, en France, varie selon les régions : le Nord-Pas-de-Calais est une des régions les plus touchées.

Quels sont les symptômes de la maladie de Crohn ?

La maladie de Crohn entraîne surtout des symptômes digestifs. Elle évolue le plus souvent par poussées entrecoupées de périodes de rémissions et d’accalmie pendant lesquelles le patient ne présente aucune manifestation. Il est impossible de prédire la fréquence des pousséesLes principales manifestations sont intestinales. L’inflammation peut se former à divers endroits du tube digestif et en atteindre une ou plusieurs parties. Elle se situe le plus fréquemment au niveau de la jonction de l’intestin grêle et du gros intestin. L‘inflammation chronique provoque l’épaississement de la paroi intestinale. Chez l’enfant et l’adolescent, une cassure des courbes staturo-pondérales et un retard pubertaire peuvent évoquer une maladie de Crohn. 

  • Des symptômes extra digestifs (articulaires, cutanés, oculaires) peuvent également être observés.
  • Des manifestations hépato biliaires peuvent également survenir comme une stéatose, une lithiase biliaire, une cholangite sclérosante primitive. 
  • Autres atteintes plus exceptionnelles : une atteinte pancréatite, une pathologie rénale, urologique, pulmonaire ou une maladie thromboembolique (thrombose artérielle ou thrombose veineuse profonde…) 

Quels sont les symptômes digestifs ?

Les symptômes intestinaux sont les plus fréquents dans la maladie de Crohn : douleurs abdominales, diarrhées avec ou sans émissions sanglantes, atteinte de la région anale (fissure*, fistule*, abcès*).

  • Des douleurs abdominales.
  • Une diarrhée chronique accompagnée de glaires et parfois de sang. 
  • atteinte de la région anale (fissure, fistule, abcès).

Une altération de l’état général accompagne souvent les poussées : fatigue (asthénie), manque d’appétit (anorexie), amaigrissement, fièvre.

Quels symptômes entraîne-t-elle sur la peau ?

« La maladie de Crohn peut avoir un retentissement important sur la qualité de vie personnelle et/ou familiale »

Les lésions de la peau ne sont pas toujours spécifiques et peuvent ressembler à d’autres pathologies cutanées. Il s’agit d’aphtes buccaux, d’érythème noueux ou de pyoderma gangrenosum. Les aphtes sont des lésions ou ulcérations non contagieuses de la muqueuse buccale. L’érythème noueux entraîne des nodules, sortes de boules sous la peau, bleutés, douloureux situés sur la face antérieure des jambes. Ces symptômes disparaissent lors du traitement des poussées. Le pyoderma gangrenosum correspond à des ulcérations localisées au niveau des membres inférieurs, des fesses et du visage.

La maladie de Crohn entraîne-t-elle des rhumatismes ?

Des rhumatismes articulaires périphériques (comme les genoux ou les poignets), d’évolution corrélée ou non à la poussée, ou des rhumatismes axiaux de type sacro-iliite ou une spondylarthrite ankylosante, d’évolution chronique peuvent apparaître au cours d’une Maladie de Crohn. « Les 2 formes de rhumatismes peuvent être parfois associées. Les rhumatismes peuvent siéger au niveau cervical, dorsal, lombaire, des articulations sacro-iliaques, des coude, du poignets, talons, genoux, ou des chevilles. 5% des personnes présentant une maladie de Crohn sont nettement gênées par ces rhumatismes », précise le spécialiste. Les douleurs ont un rythme inflammatoire (différent de celui de l’arthrose) avec une survenue en fin de nuit et des douleurs matinales qui s’accompagnent d’une raideur des articulations atteintes. Elles disparaissent ensuite lors du dérouillage matinal. Les douleurs peuvent survenir lors des poussées évolutives digestives et parfois même précéder la poussée digestive de quelques jours puis disparaissent avec le traitement de la maladie digestive. Il arrive parfois que les douleurs continuent après les poussées digestives. 

Quels symptômes entraîne-t-elle sur les yeux ?

Les symptômes ophtalmologiques sont souvent peu spécifiques de cette pathologie : douleurs, larmoiements, vision trouble, photophobie, rougeurs, etc. En cas de baisse de la vision un traitement doit être envisagé afin d’éviter l’apparition d’une cécité. Il est vivement conseillé de consulter un ophtalmologue lorsque le diagnostic de Maladie de Crohn est posé. 
La majorité des manifestations oculaires surviennent lors des poussées digestives. Uvéites, Sclérites et épisclérites peuvent apparaitre. 

Anémie et carence en fer à cause de la maladie de Crohn

Parmi les symptômes hématologiques : une anémie, le plus souvent par carences (parfois associées, fer, folates, vitamine B12), ou inflammatoire, accompagnée d’une thrombocytose.

Quelle alimentation privilégier en cas de maladie de Crohn ?

Contrairement à d’autres maladies comme le diabète, il n’existe pas vraiment de stratégie nutritionnelle pour la maladie de Crohn car les recommandations varient en fonction de la tolérance de chaque patient. Il faut savoir qu’aucun aliment ne peut déclencher ou empêcher une poussée mais certaines mesures diététiques peuvent rendre la digestion plus agréable.

► En période de poussée : les fruits et légumes crus, les produits laitiers ainsi que l’alcool sont fortement déconseillés.

► En dehors de ces périodes, on peut consommer des féculents blancs, plus faciles à digérer que les complets, ainsi que du poisson, des œufs et de la viande pour l’apport en protéines. Il est également important de boire de l’eau tout au long de la journée car la maladie de Crohn peut entraîner une malabsorption de l’eau or il faut absolument éviter la déshydratation. Enfin, il est préférable de manger au calme pour favoriser la digestion.

« La confirmation du diagnostic de maladie de Crohn s’effectue avec la réalisation des biopsies »

Quelles sont les causes de la maladie de Crohn ?

Les causes de la maladie ne sont pas clairement définies. On ne sait pas encore quel(s) facteur(s) déclenche(nt) cette réaction immunitaire anormale au niveau intestinal et ce qui modifie son évolution dans le temps. Une prédisposition génétique, des facteurs liés à l’environnement ainsi qu’une une anomalie du système immunitaire pourraient constituer des facteurs favorisants. La maladie de Crohn n’est pas une maladie « héréditaire » au sens propre du terme, explique l’association AFA, mais il existe un facteur génétique de prédisposition à la maladie, le gène NOD2 ou CARD16 sur le chromosome 16 du génome humain. Il existerait aussi un lien avec des anomalies du système immunitaire intestinal liées à un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose). Cette flore microbienne (microbiote) est moins diversifiée et l’appauvrissement de certaines souches bactériennes est une des caractéristiques de la maladie de Crohn. « On sait par contre qu’il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse » ajoute l’AFA et « il ne s’agit pas non plus d’une maladie « psychosomatique » même si des facteurs psychologiques peuvent moduler son évolution ». Enfin, « le tabagisme est un facteur de risque majeur de développer la maladie », avertit le gastro-entérologue.

Quels sont les examens pour diagnostiquer la maladie de Crohn ?

Aucun test biologique ou radiologique n’est spécifique du diagnostic de la maladie de Crohn. Le diagnostic de la Maladie de Crohn s’effectue sur l’accumulation de plusieurs éléments : L’interrogatoire et l’historique de la maladie, l’examen clinique, les tests sanguins, les examens radiologiques. « Mais c’est surtout l’endoscopie avec les biopsies et l’analyse anatomopathologique qui confirment le diagnostic », nuance le Dr Balian. Les examens morphologiques permettent de mettre en évidence les lésions spécifiques de la Maladie de Crohn et d’en repérer l’étendue et la gravité des lésions. L’IRM permet de repérer les fistules, complications possibles de la maladie de Crohn. Un examen proctologique, permet de repérer des lésions caractéristiques de maladie de Crohn comme des fissures, des fistules simples ou complexes, ou des ulcérations. Un examen par vidéocapsule permet, lorsque les autres examens ne sont pas positifs, de confirmer le diagnostic de maladie de Crohn dont le siège est situé sur l’intestin grêle. « Il faut être sûr au préalable qu’il n’existe pas de sténose du grêle, sinon la capsule pourrait se bloquer et entrainer une occlusion du grêle », note le spécialiste.

Que rechercher dans la prise de sang ?

Recherche de signes d’inflammation, de carence en vitamine témoignant d’une malabsorption, d’anémie. Examens sérologiques pouvant mettre en évidence certains anticorps augmentés dans la Maladie de Crohn. 

Que montre la coloscopie ?

La coloscopie permet l’examen la muqueuse du côlon et de la partie terminale de l’intestin grêle. Des biopsies sont effectuées au cours de la coloscopie. « La confirmation du diagnostic de maladie de Crohn s’effectue avec la réalisation des biopsies sur les lésions visibles macroscopiquement, au niveau iléal, coliques et rectales », précise le spécialiste.

A quoi sert la fibroscopie ?

La fibroscopie œsogastroduodénale permet de visualiser l’œsophage, l’estomac et et le duodénum, première partie de l’intestin grêle. Il s’agit d’un examen qui permet la visualisation de l’intérieur de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum, première partie intestin. Cet examen s’effectue au moyen d’un tube souple muni d’une lumière et d’une caméra qui est introduit dans la bouche.

Les examens sont-ils remboursés ?

Ces pathologies sont classées parmi les affections de longue durée, prises en charge à 100% par l’Assurance Maladie. 

Quels sont les traitements de la maladie de Crohn ?

Le traitement de la maladie de Crohn permet de traiter les poussées de la maladie et de prévenir les rechutes et les complications. « Chez tous les patients, il faut absolument obtenir l’arrêt complet et définitif de la consommation tabagique (qui aggrave l’évolution de la maladie de Crohn) », insiste le Dr Balian. Un traitement nutritionnel peut être préconisé afin de palier à une dénutrition. L’alimentation peut ainsi être entérale, par sonde nasogastrique ou parentérale par voie veineuse. Contre les douleurs, les antalgiques peuvent être prescrits. Les médicaments antidiarrhéiques peuvent être conseillés. Enfin, les médicaments antispasmodiques permettent de soulager les douleurs abdominales.  L’arrêt définitif du tabac, facteur aggravant de la maladie, demeure une des mesures les plus importantes. 

Quels traitements lors des poussées ?

Lors des poussées, les traitements médicamenteux suivants sont recommandés : 

  • 5-ASA par voie orale et/ou rectale.
  • mésalazine, 1 à 4 g/jour.
  • corticoïdes : Les corticoïdes utilisés sur de courtes périodes sont prescrits lors des poussées de la maladie. Ils ne constituent absolument pas un traitement préventif.
  • antibiotiques : Les antibiotiques sont prescrits dans plusieurs situations, notamment en cas d’aggravation soudaine ou suspicion d’infection intestinale, également en cas d’abcès, sous forme de quinolone et/ou métronidazole. 

En quoi consiste le traitement chirurgical chez les malades de Crohn ?

Le traitement chirurgical s’envisage en cas d’évolution de la maladie, lors d’apparition de complications et lorsque les traitements médicamenteux s’avèrent inefficaces. L’intervention chirurgicale consiste à enlever la ou les zones de l’intestin qui sont atteintes. « La chirurgie doit être la plus économe possible, des récidives pouvant survenir sur les zones anastomotiques« , explique le gastro-entérologue. La chirurgie consiste en l’exérèse des lésions inflammatoires, le drainage d’abcès et le traitement des occlusions ou des péritonites. Lors de l’ablation d’une partie de l’intestin, il est parfois envisagé une intervention chirurgicale destinée à pratiquer un anus artificiel en effectuant un abouchement du côlon à la paroi de l’abdomen afin de dériver les selles vers l’extérieur dans une poche régulièrement changée. Cette stomie est souvent provisoire. 

Quels sont les chiffres de la maladie de Crohn ?

En France, le nombre de nouveaux cas chaque année est compris entre 4 et 5 pour 100 000 habitants. Actuellement on dénombre 150 000 personnes atteintes de la maladie de Crohn en France. La maladie de Crohn touche les hommes et les femmes. Elle survient le plus souvent chez les jeunes adultes, entre 20 et 40 ans, mais peut apparaître à tout âge et également dans une proportion moins élevée, chez les enfants. Le pourcentage d’enfants touchés est inférieur à 10%. Lors de l’évolution de la maladie, il y a un important recours à la chirurgie ; en effet environ 80% des malades subissent une intervention chirurgicale au cours de l’évolution de la maladie. Après 10 ans d’évolution le risque de cancer colorectal augmente par rapport à la population générale.

Merci au Dr Axel Balian, gastro-entérologue et hépatologue. Source : La maladie de Crohn, Association Afa, 2020.


Source : JDF Santé

Dépistage cancer colorectal : âge, kit en pharmacie, tous les combien ?

Dépistage cancer colorectal : âge, kit en pharmacie, tous les combien ?

[Mise à jour le 23 février 2023 à 12h11] Mars est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal,  deuxième cancer le plus meurtrier en France. Ce dépistage précoce 100% pris en charge par l’Assurance maladie (donc gratuit)  permet de guérir 90% des cancers diagnostiqués, rappelle La Ligue contre le cancer dans un communiqué de presse du 21 février 2023. Or « on observe un taux de participation encore trop faible » ajoute-t-elle. Seuls 35% des Français concernés par ce dépistage le feraient. Qui peut se faire dépister gratuitement ? Quel est l’âge des personnes concernées ? Avant 50 ans ? Après 74 ans ? Le kit est-il disponible en pharmacie ? Comment le faire à la maison ? Est-ce facile ? Que faire si le test est positif ? Voici notre guide pratique pour vous aider.

C’est quoi le test pour le dépistage du cancer colorectal ?

Le dépistage consiste à réaliser chez soi un test de recherche de sang dans les selles. Le kit se présente sous la forme d’une enveloppe bleue (ci-dessous) et est composé de 3 volets qui contiennent :

  • Volet 1 : un mode d’emploi
  • Volet 2 : une fiche d’identification pour la restitution du résultat + un dispositif de recueil des selles
  • Volet 3 : un tube de prélèvement + un sachet de protection + une enveloppe de retour 

Photo du kit de dépistage du cancer colorectal Le test est à  faire chez vous, puis vous l’envoyez au laboratoire pour qu’il soit analysé. La démarche est entièrement prise en charge par l’Assurance Maladie. Si du sang est trouvé dans les selles lors du test de dépistage, une coloscopie est effectuée. La coloscopie peut mettre en évidence un cancer, des polypes ou adénomes avant qu’ils ne deviennent cancéreux. Dans 60 à 80% des cas, le cancer colorectal fait suite à une tumeur bénigne, appelée communément polype. Il faut ensuite 5 à 10 ans à ce polype pour se transformer en cancer. « Dans son évolution, un polype va passer par différents stades de transformation au cours desquels il va peu à peu émettre du sang à sa surface. La présence de sang occulte pourra évoquer la présence d’un polype avant qu’il ne se transforme en cancer. Dans la très grande majorité des cas, il n’y a aucun symptôme associé au développement d’un polype ou d’une tumeur débutante. C’est la raison pour laquelle les cancers colorectaux peuvent être découverts à un stade évolué, donc grave. » explique le Dr Bredin. 

A quel âge doit-on faire un dépistage du cancer colorectal ?

Le cancer colorectal (cancer du côlon) est un cancer relativement fréquent qui touche aussi bien les hommes que les femmes, le plus souvent entre 50 et 75 ans. Le test de dépistage proposé par le ministère de la Santé est à réaliser tous les deux ans aux hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans. Un coloscopie peut-être envisagée plus précocement en cas d’apparition de symptômes évocateurs ou de niveau de risque élevé (antécédents par exemple).

Tous les combiens doit-on refaire le test de dépistage du cancer colorectal ?

Tous les deux ans, dans le cadre du programme de dépistage organisé par le ministère de la Santé en France. Entre ces deux ans, si un symptôme ou en cas de doute, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin.

Comment faire le kit de dépistage du cancer colorectal ?

Le prélèvement de selles est réalisé à domicile au moyen d’un « kit de dépistage »à envoyer pour analyse par voie postale. Le test et son interprétation sont gratuits. Une fois le test reçu à la maison ou retiré en pharmacie :

  • Utiliser le test rapidement pour éviter qu’il ne se périme.
  • Si le test n’est pas utilisé tout de suite, il faut le conserver à une température comprise entre 2 et 30 degrés maximum.
  •  Avant toute utilisation, vérifier la date d’expiration sur l’enveloppe bleue ou sur le tube
  • Coller l’étiquette sur la fiche d’identification et compléter les informations.
  • La petite étiquette est à coller sur le tube.
  • Coller la feuille de recueil des selles sur la lunette des toilettes (il ne faut aucun contact avec du liquide (urine, javel).
  • Une fois les selles déposées dans la feuille de recueil, ouvrir le tube de prélèvement et gratter la tige à la surface des selles pour recouvrir la partie striée. Remettre la tige dans le tube, fermer et secouer. Le reste se jette dans les toilettes. 
  • Mettre le tube dans le sachet de protection et ajouter la fiche d’identification. Envoyer le tout sans timbre.

Qui doit faire un dépistage du cancer colorectal ?

« On définit 3 niveaux de risque » explique le Dr Bredin :

  • le risque normal : être âgé de 50 ans ou plus ;
  • le risque élevé : présenter un ou des antécédents familiaux au 1er degré de polype avancé ou de cancer colorectal (premier degré : parents directs, fratrie), ou présenter une pathologie exposant au risque de cancer colorectal (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, …)
  • le risque très élevé : présenter une pathologie génétique à risque de cancer colorectal (syndrome de Lynch, polypose adénomateuse Familiale, etc…)

Seuls les patients à risque normal sont concernés par le dépistage de masse par le biais du test de recherche de sang occulte dans les selles. Les patients des deux autres groupes relèvent d’un dépistage ciblé directement par coloscopie. En cas de symptôme d’inquiétude, le test de recherche de sang occulte dans les selles n’est pas pertinent. Par conséquent, en cas de sang visible dans les selles, de changement inhabituel de son transit, de douleurs abdominales  inhabituelles et prolongées (au delà de quelques semaines), d’un amaigrissement involontaire, ou d’anémie, il est recommandé de consulter en vue de programmer une coloscopie.

Comment obtenir le kit de dépistage du cancer colorectal ?

Pour obtenir le kit de dépistage, plusieurs possibilités : 

→ Soit consulter le médecin (généraliste, gynécologue, hépato-gastroentérologue, médecin d’un centre d’examen de santé du régime général de l’Assurance Maladie (CES)) au sujet du dépistage du cancer colorectal. C’est le médecin qui remet le test au patient après lui avoir expliqué son mode d’utilisation. Si le médecin le juge utile, il peut aussi proposer de faire le test de dépistage du cancer colorectal et en précise l’intérêt. Après avoir obtenu l’accord du patient, le médecin lui remet le test et lui explique comment l’utiliser à son domicile. Enfin, les personnes qui n’ont pas réalisé le test remis par le médecin généraliste sont relancées par la structure de gestion qui leur envoie le test par voie postale avec un mode d’emploi. 

→ Soit commander en ligne le kit de dépistage sur le site de l’Assurance Maladie : monkit.depistage-colorectal.fr, afin de répondre à quelques questions, et, en l’absence de risque particulier, de commander le test pour le recevoir à domicile.

→ Soit retirer le test en pharmacie sans avoir besoin de prendre rendez-vous. Il suffit d’appartenir à la tranche d’âge éligible au dépistage ou de présenter le courrier de l’Assurance maladie. 

Comment avoir son kit de dépistage en pharmacie ?

Depuis le 11 avril 2022, le kit de dépistage du cancer colorectal peut être délivré gratuitement dans les officines, par les pharmaciens, sans attendre de recevoir le courrier de l’Assurance maladie et de passer par la case rendez-vous chez son médecin traitant (si vous êtes dans la tranche d’âge éligible au dépistage : 50 à 74 ans). 

Quel est le délai pour avoir ses résultats ?

Depuis 2022 les résultats sont consultables en ligne, via le site internet www.resultat-depistage.frLe résultat du test est généralement disponible dans les 15 jours. La réalisation d’une coloscopie est indiquée dès que possible en cas de positivité du test.

Environ 43 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chaque année. 18 000 en meurent.

Que faire si le test est positif ?

La réalisation d’une coloscopie est indiquée dès que possible en cas de positivité du test. 

→ Si le test est positif (4% des cas), cela signifie que du sang est présent dans vos selles. Le médecin vous adresse à un gastroentérologue pour la réalisation d’une coloscopie recherchant l’origine de ce saignement :

  • Une lésion précancéreuse est en cause dans environ 30 % des cas,
  • Une lésion cancéreuse est à l’origine du saignement dans environ 8 % des cas,
  • Dans plus de la moitié des cas, la coloscopie ne trouve aucune anomalie.

Un test positif ne signifie pas forcément qu’il y a un cancer. Cela signifie simplement qu’il est recommandé de réaliser une coloscopie. Le médecin enverra le patient chez un gastro-entérologue afin qu’il effectue une coloscopie. Il s’agit d’un examen qui permet de visualiser l’intérieur de l’intestin et de visualiser un polype ou une tumeur, et si possible, de procéder à son ablation. Cet examen peut être douloureux, il est souvent proposé sous anesthésie générale légère. « Il s’agit d’un examen invasif qui nécessite une préparation intestinale (purge) qui va conditionner la qualité et la sécurité de l’examen. Autrefois laborieuse et désagréable, la préparation intestinale est réalisée en deux temps (la veille et le matin de l’examen). Elle est désormais plus facile à réaliser, et existe sous diverses modalités (comprimés, boissons à reconstituer dont le goût a été amélioré)« . prévient le Dr Bredin.

→ Si le test est négatif (96% des cas), cela signifie qu’aucun saignement n’a été détecté. Dans ce cas, le test vous sera proposé tous les deux ans mais si vous présentez des signes anormaux entre deux tests (saignement, amaigrissement…), une consultation médicale est recommandée.

Le test de dépistage est-il gratuit ?

Le test de dépistage du cancer colorectal est gratuit. « Sur un plan sémantique, le test de recherche de sang occulte dans les selles n’est pas remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie, car l’Assurance Maladie ne finance pas le dépistage, du moins pas directement. Les structures de dépistage se sont régionalisées depuis 2019, et sont administrées par le biais de GIP (Groupements d’Intérêts Publics), financés par l’Assurance Maladie, mais aussi les régions. Il est donc plus juste de dire que le test est gratuit.«  précise le Dr Bredin.

Peut-on faire un dépistage du cancer colorectal après 75 ans ?

L’âge n’est pas une contre-indication au dépistage. Au delà de 74 ans, et en l’absence de contre-indication à une coloscopie, le dépistage doit se faire par coloscopie. Il s’agit d’un dépistage ciblé, orienté par l’existence de symptômes, ou d’antécédents, et qui sera proposé individuellement par le médecin traitant ou le gastro-entérologue. Si le patient a des antécédents personnels ou familiaux, et qu’il a déjà réalisé des coloscopies, l’indication d’une nouvelle coloscopie est posée par le médecin traitant et le gastro-entérologue. En alternative à l’endoscopie (qui est réalisée souvent  sous anesthésie générale), on peut proposer une coloscopie virtuelle, qui est un scanner avec reconstruction en 3D de la surface de l’intestin. Cet examen est à même de découvrir des lésions dont la taille est au delà de 3 mm. Cet examen nécessite toutefois une préparation identique à une coloscopie (purge) et ne permet pas l’ablation des polypes qui pourraient être découverts.

Merci au Dr Christian Bredin, gastro-entérologue.

Sources :

– Mars Bleu : mois de promotion de dépistage du cancer colorectal. Communiqué de presse La Ligue contre le cancer, 21 février 2023

– Dépistage chiffres Santé Publique France

– Evaluation dépistage 2017, Société nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE)


Source : JDF Santé

Test ADN : comment faire, délai des résultats, en France ?

L’acide désoxyribonucléique plus connu sous le nom d’ADN est une molécule qui comprend toutes les informations d’un individu, et qui est présente dans le noyau de chaque cellule de son organisme. L’ADN contient et transmet l’information génétique et détermine les critères héréditaires. Chaque personne a un ADN unique. Il existe des tests permettant de comparer l’ADN d’une personne avec une autre. Dans l’affaire Maddie McCann, une jeune femme pense être peut-être cette petite fille anglaise disparue en 2007 au Portugal. Cette Allemande de 21 ans a lancé un appel sur son compte Instagram le 20 février pour demander aux parents de la fillette la réalisation d’un test ADN.

Peut-on faire un test ADN en France ?

En France, l’analyse d’ADN ne peut être entreprise qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique. Depuis 2004, l’identification d’une personne peut aussi être effectuée à des fins judiciaires. Dans la légalité (Article R1131-1), sont autorisés les tests ADN à visée médicale, prescrits par un médecin généticien ou travaillant en relation avec une équipe de génétique clinique pour :

  • poser, confirmer ou infirmer le diagnostic d’une maladie à caractère génétique ;
  • rechercher les caractéristiques génétiques à l’origine d’une maladie ;
  • adapter la prise en charge d’une personne selon ses caractéristiques génétiques.

Il est aussi possible d’acheter des tests ADN sur Internet (par exemple pour retrouver ses origines ethniques) mais c’est interdit en France et punissable d’une amende allant de 3750 à 15 000 euros et d’une peine d’emprisonnement d’un an

Comment faire un test ADN ?

Quand le test ADN est réalisé sur demande médicale : le consentement de la personne doit être recueilli par écrit préalablement à la réalisation de l’examen, après qu’elle a été dûment informée de sa nature et de sa finalité. Le consentement mentionne la finalité de l’examen. Il est révocable sans forme et à tout moment (Article 16-10 du Code civil), les examens doivent être réalisés par des laboratoires autorisés par l’agence régionale de santé et le résultat est d’abord communiqué au médecin prescripteur qui le communique ensuite au patient, sauf si ce dernier a exprimé son refus d’en connaître le contenu. En dehors de ce cadre, il s’agit de faire un test ADN via l’envoi de kits dédiés achetés sur Internet (les sites MyHeritage et FamilyTreeDNA envoient ces tests en France). Une fois l’achat en ligne effectué, il faut compter 4 à 5 jours ouvrables avant de recevoir le kit chez soi.

Pour recueillir l’ADN, les deux options de prélèvement buccal sont possibles :

  • L’écouvillonnage de joue. On prélève son ADN en passant un écouvillon de joue (sorte de coton-tige) à l’intérieur de la joue. L’écouvillon doit ensuite être placé à l’intérieur d’un emballage stérile. 
  • Le crachoir. Il suffit de cracher un peu de salive dans un récipient stérile. 

Quel est le délai pour avoir les résultats ?

Après avoir recueilli l’ADN, l’utilisateur doit renvoyer son échantillon au laboratoire. Les résultats, sécurisés, sont disponibles en ligne sous 3 à 6 semaines, sur le compte personnel de l’utilisateur.

Quel est le prix d’un test ADN ?

Le tarif moyen est entre 70 et 90 euros.

Qui a inventé le test ADN ?

En 1985, Sir Alec Jeffreys, docteur britannique en génétique, découvre la méthode d’identification par l’ADN (Acide DésoxyriboNucléique). La technique est commercialisée en 1987. Avec l’aide de la science, nous pouvons maintenant déterminer les origines ethniques anciennes de ses ancêtres patrilinéaires, en testant l’ADN du chromosome Y (appelé aussi ADN-Y ou Y-ADN) hérité de manière paternelle.

Quels sont les différents types de test ADN ?

Il existe différents types de tests ADN :

  • le test de paternité (il est impossible pour une personne de faire un test de paternité sans avoir au préalable reçu l’autorisation d’un juge qui aura accepté la requête après de longues argumentations),
  • le test de maternité,
  • le test de fraternité,
  • le test du chromosome Y,
  • le test de l’ADNmt (Mitochondrial),
  • le test de zygosité,
  • le test de paternité prénatal,
  • le test de la trisomie fœtale et le test de généalogie.

En effet, tous ces types de tests d’ADN peuvent être réalisés à partir d’un prélèvement buccal, sauf le test de paternité prénatal puisque l’enfant en question n’est pas encore né. 

Quel test ADN choisir ?

    Parmi les laboratoires en ligne qui proposent la réalisation de tests ADN fiables, on peut citer 23andMe, MyHeritage DNA et AncesrtyDNA. 23andMe dispose de 150 populations de référence, tandis que AncestryDNA met à la disposition de ses clients une base de données de 350 régions. De son côté, MyHeritage DNA promet à ses clients des résultats fiables et crédibles, avec 42 origines disponibles pour effectuer l’échantillonnage. L’achat « récréatif » de tests ADN sur ces sites est donc interdit en France. Pour les personnes désireuses d’essayer malgré tout, sachez qu’il vaut mieux sélectionner un site ou un laboratoire qui respecte la norme ISO 17025.

    Source : Legifrance.


    Source : JDF Santé

Obésité : définition, en France, calcul, quel IMC ?

Obésité : définition, en France, calcul, quel IMC ?

[Mis à jour le 22 février 2023 à 11h13] L’obésité est une maladie chronique qui ne cesse d’augmenter. En France, 47% des adultes seraient en surpoids dont 17% en situation d’obésité avec des valeurs plus élevées dans le nord et l’est de la France selon une étude publiée en février 2023 dans le Journal of Clinical Medicine. « La prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. Elle est ainsi passée de 8,5% en 1997 à 17% en 2020. L’augmentation est encore plus marquée dans les groupes d’âge les plus jeunes et pour l’obésité morbide » rapporte l’étude. Elle a été multipliée par plus de 4 chez les 18-24 ans et par près de 3 chez les 25-34 ans. Près de 8,5 millions de Français sont en situation d’obésité. Selon le Rapport sur l’obésité dans la région européenne, publié en mai 2022, 59% des adultes et près d’un enfant sur 3 (29% des garçons et 27% des filles) sont en surpoids ou obèses. La prévalence de l’obésité chez les adultes de la Région européenne est supérieure à celle de toutes les autres Régions de l’OMS, à l’exception des Amériques. L’obésité et le surpoids seraient à l’origine de plus de 1,2 million de décès par an, ce qui correspond à plus de 13 % de la mortalité globale en Europe. Définition, calcul IMC, type d’obésité, prise en charge, régime… Notre dossier dédié à l’obésité.

Quelle est la définition officielle de l’obésité ?

L’obésité est une maladie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure du poids par rapport à la taille couramment utilisée pour estimer le surpoids et l’obésité chez les populations et les individus adultes. La mesure du tour de taille est aussi un indicateur. En plus de ces deux critères, la Haute Autorité de Santé a proposé en juin 2022 de prendre en compte également le niveau de sévérité des pathologies associées, le retentissement fonctionnel de l’obésité (essoufflement, douleurs…), le contexte psychopathologique, l’existence d’un handicap, le comportement alimentaire ainsi que le retentissement de la maladie sur la qualité de vie personnelle ou professionnelle. 

Combien de personnes obèses en France ?

L’obésité est en forte hausse en France. 47% des adultes seraient en surpoids dont 17% en situation d’obésité selon une étude publiée en février 2023 dans le Journal of Clinical Medicine. « La prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. Elle est ainsi passée de 8,5% en 1997 à 17% en 2020«  rapporte l’étude. Près de 8,5 millions de Français sont en situation d’obésité. L’étude indique aussi que :

  • La prévalence de l’obésité est supérieure avec l’âge (chez les plus de 55 ans) mais l’augmentation de l’obésité est plus marquée chez les plus jeunes et pour l’obésité morbide. Elle a été multipliée par plus de 4 chez les 18-24 ans et par près de 3 chez les 25-34 ans. Mais 
  • L’obésité est plus marquée chez les femmes (17,4%) que chez les hommes (16,7%)
  • L’obésité est deux fois plus élevée chez les catégories populaires (employés et ouvriers) que chez les cadres (18% vs 9%).
  • Parmi les personnes obèses : 36% suivent ou ont suivi un traitement pour l’obésité ; 20% sont traitées pour un diabète18% souffrent d’apnée du sommeil. 
  • 34% des enfants de 2 à 7 ans et 21% des 8-17 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité (deux fois plus de garçons)
  • 6% des enfants de 8 à 17 ans et 18% des enfants de 2 à 7 ans sont en situation d’obésité.
  • La prévalence de l’obésité dépasse 20% dans le Nord et le Nord-Est de la France, et elle est la plus basse (moins de 14,5 %) en Île-de-France et dans les Pays de la Loire. 

Quel est l’IMC d’une personne obèse ?

L’OMS définit l’obésité par un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m2. On distingue ensuite 3 types d’obésités selon les chiffres d’IMC :

  • Obésité modérée : IMC compris entre 30 et 34,9 kg/m²
  • Obésité sévère : IMC situé entre 35 et 39,9 kg/m².
  • Obésité morbide (espérance de vie réduite à moins de 10 ans) : IMC ≥ 40 kg/m².
Tableau de l'IMC chez l'adulte
Tableau de l’IMC chez l’adulte © Ligue contre le Cancer
Dengue : en France, symptômes, une grosse grippe ?

Dengue : en France, symptômes, une grosse grippe ?

Les cas de dengue augmentent en France depuis l’été 2022, en lien avec la prolifération du moustique tigre. Il y a « un risque sanitaire important » liée à cette maladie préviennent des experts dans Le Parisien du 20 février 2023. « 2022 est une année charnière où on a franchi une étape de plus dans le risque« , explique Marie-Claire Paty, coordinatrice de surveillance des maladies vectorielles chez Santé publique France au journal. Le risque de contracter la dengue est maximal de mai à novembre. Quels sont les symptômes de la dengue ? Combien de cas en France ?Quand consulter ? Existe-t-il des traitements ? Un vaccin ? Quels sont les risques en cas de piqûres ?

Combien de cas de dengue en France ?

Selon Santé Publique France :

  • 272 cas importés de dengue ont été enregistrés en France de mai à décembre 2022 dont 255 dans des départements avec implantation documentée d’Aedes albopictus (moustique tigre).
  •  65 cas autochtones de dengue ont été identifiés en 2022. 
  • 9 foyers de transmission de dengue ont été repérés en France ; 5 en Occitanie, 3 en PACA, 1 en Corse

« Ces dernières années, Aedes albopictus, vecteur de la dengue en Asie, s’est implanté en Amérique du Nord et en Europe, y compris en France où les 2 premiers cas autochtones ont été recensés en 2010 à Nice«  informe le Professeur Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité de recherche et d’expertise « Arbovirus et Insectes vecteurs » à l’Institut Pasteur.

Définition : qu’est-ce que la dengue ?

La dengue est une maladie provoquée par à un arbovirus c’est-à-dire un virus transmis à l’homme par des insectes, en l’occurence ici par les moustiques (femelles) du genre Aedes, principalement l’espèce Aedes aegypti et l’Aedes albopictus, plus communément appelé le moustique tigre. Il s’agit d’une maladie très souvent bénigne. L’arbovirus de la dengue est réparti en 4 sérotypes :

  • DEN-1,
  • DEN-2,
  • DEN-3
  • DEN-4.

Chez les personnes qui ont été infectées, la guérison entraîne une immunité à vie contre le sérotype à l’origine de l’infection, mais pas contre les trois autres. Un individu peut donc être infecté par chacun des quatre sérotypes de la dengue au cours de sa vie.

Quels sont les symptômes de la dengue ?

La dengue est asymptomatique dans 50 à 90% des cas (pourcentage variable selon les épidémies). Les symptômes sont le plus souvent de type grippal :

  • forte fièvre brutal,
  • maux de tête,
  • douleurs articulaires et musculaires
  • nausées/vomissements,
  • éruption cutanée ressemblant à celle de la rougeole.

Les symptômes se manifestent dans les 3 à 14 jours qui suivent la piqûre par le moustique.

► La phase aiguë dure environ une semaine.

Une phase critique peut survenir entre le 4e et le 6e jour environ ; les signes d’alerte en sont une fièvre >39°C après le 5e jour, des douleurs abdominales importantes avec ou sans diarrhée, des vomissements incoercibles, une agitation ou une somnolence, des œdèmes des signes hémorragiques. Le plus souvent bénigne bien qu’invalidante, la dengue classique peut toutefois se compliquer en formes hémorragiques. 

Le virus de la dengue est transmis par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus.

Quel est le délai d’incubation de la dengue ?

La durée d’incubation de la dengue va de 3 à 14 jours : 4 à 7 jours en moyenne.

Tranmission : comment on attrape la dengue ?

Le vecteur du virus de la dengue est le moustique Aedes aegypti et le moustique tigre qui vivent en milieu urbain et se reproduisent principalement dans des récipients contenant de l’eau stagnante. Chez l’Aedes aegypti, c‘est la femelle qui pique, essentiellement le jour, avec un pic d’activité tôt le matin et le soir avant le crépuscule« L’Aedes albopictus, à activité diurne, présent en Asie s’est propagé en Amérique du Nord et en Europe. Doté d’une grande facilité d’adaptation dans les zones tempérées, il a été introduit en 2004 dans les Alpes-Maritimes, et sa zone d’implantation ne cesse de s’étendre », rappelle le Professeur Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité de recherche et d’expertise « Arbovirus et Insectes vecteurs » à l’Institut Pasteur.

La personne infectée par la dengue n’est pas contagieuse pour un autre être humain.

► Le mode de contamination est classique : le moustique se contamine en piquant une personne déjà infectée et peut ainsi transmettre le virus en piquant un autre individu quelques jours après. Une fois dans l’organisme, le virus se multiplie et persiste 3 à 10 jours. La personne infectée par la dengue n’est pas contagieuse pour un autre être humain, par contre elle peut contaminer d’autres moustiques du genre Aedes si elle est à nouveau piquée dans une période allant de 1 à 2 jours avant le début des symptômes et jusqu’à 7 jours après. Le virus peut, de manière plus rare, être transmis par la transfusion ou la greffe (d’organes ou de cellules).

Quelles sont les personnes à risque de dengue ?

La dengue touche indifféremment les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. Il n’y a donc pas de personnes à risque plus que d’autres. Néanmoins, les personnes vivant dans les zones de forte circulation du virus (voir ci-dessous) sont les plus exposées. 

Comment est diagnostiquée la dengue ?

Le diagnostic précoce peut être fait par la recherche de l’antigène NS1, une protéine du virus de la dengue détectée dans le sérum des personnes atteintes de dengue dès l’apparition de la fièvre ; l’identification du virus peut-être aussi réalisée précocement.
La recherche d’anticorps de type IgM, ne se positive que vers le 6 ou 7° jour de fièvre et persistent en moyenne 2 à 3 mois. D’autres examens biologiques plus sophistiqués, type PCR ou cultures virales sont réservés à la recherche ou aux laboratoires très spécialisés des centres de référence. « Le diagnostic biologique permet la déclaration de la maladie ; d’autre part, si on admet la théorie selon laquelle une deuxième infection pourrait être plus sévère, il est préférable qu’une personne sache qu’elle a déjà fait ou non un épisode de dengue, afin d’adopter des mesures préventives encore plus draconiennes », précise le Professeur Failloux. 

La démarche diagnostique recommandée dans le plan ministériel  » anti-dissémination du chikungunya et de la dengue  » est la suivante :

  • Jusqu’à 5 jours après le début des signes (J5) : RT-PCR
  • Entre J5 et J7 : RT-PCR et sérologie
  • Après J7 : sérologie uniquement (IgG et IgM) avec un second prélèvement de confirmation au plus tôt 10 jours après le premier prélèvement

Les prélèvements sanguins peuvent être faits en laboratoires d’analyses et de biologie médicale.

Quels sont les traitements de la dengue ?

Il n’existe pas de traitement spécifique de la dengue. Le traitement est symptomatique, destiné à lutter contre la douleur et la fièvre. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibruprofène…) et surtout l’aspirine sont contre-indiqués du fait de la thrombopénie (baisse du nombre de plaquettes) et du risque hémorragique.

Existe-t-il un vaccin contre la dengue ?

Il n’existe pas de vaccin contre la dengue. La prévention repose donc sur des mesures efficaces de lutte anti vectorielle.

Prévention : comment se protéger de la dengue ?

Selon l’ARS, pour éviter les piqûres de moustiques, il est conseillé de :

  • porter des vêtements couvrants et amples, voire de les imprégner d’insecticide pour tissus ;
  • utiliser un répulsif cutané, préférentiellement le matin en soirée, conseillé par un pharmacien, sur les zones de peau découvertes ;
  • si nécessaire, utiliser des grillages-moustiquaires sur les ouvertures (portes et fenêtres) ;
  • utiliser des moustiquaires à berceau pour les nouveau-nés ;
  • utiliser les diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations ;
  • utiliser les serpentins insecticides uniquement en extérieur ;
  • utiliser les climatiseurs ou les ventilateurs qui gênent les moustiques.

Pour limiter le développement des moustiques autour de son domicile, il convient de :

  • vider, ranger ou éliminer tout récipient pouvant contenir de l’eau ;
  • couvrir les réserves d’eau avec une moustiquaire ou du tissu afin de les rendre hermétiques ;
  • nettoyer les gouttières et caniveaux ;
  • éviter les dépôts sauvages de déchets.

La dengue est-elle dangereuse pour les femmes enceintes ?

L’infection par le virus de la dengue pendant la grossesse n’entraîne pas d’augmentation du risque de maladie ou d’aggravation de la maladie chez la mère. Le taux de malformations n’est pas augmenté, mais on observe occasionnellement des cas de fièvre dengue congénitale. Les naissances prématurées et les avortements sont possiblement plus fréquents chez les patientes atteintes de dengue. L’infection du fœtus survient avant la naissance, au cours des dernières semaines de la grossesse.

La vigilance clinique doit être maximale autour du 4e jour.

La dengue est-elle dangereuse chez les enfants ?

Chez les enfants de moins de 15 ans, un état de choc hypovolémique peut s’installer (refroidissement, moiteur de la peau et pouls imperceptible signalant une défaillance circulatoire) et entraîner des douleurs abdominales. Un traitement médical adapté est nécessaire pour éviter les complications et le risque de décès. Une perfusion intraveineuse doit être rapidement posée pour rétablir le volume sanguin car les hémorragies peuvent entraîner des pertes sanguines importantes.

Est-ce qu’on peut mourir de la dengue ?

La dengue sévère est une complication potentiellement mortelle par la survenue d’un état de choc ou de complications hémorragiques. Généralement après la recrudescence de la fièvre, l’infection repart et peut évoluer dans de rares cas (1% des cas chez les personnes présentant des symptômes de dengue) vers une dengue grave. La vigilance clinique doit être maximale autour du 4e jour. La dengue guérit en règle générale en l’espace de 2 semaines, mais la durée de la convalescence peut prendre plusieurs semaines. Les patients peuvent se sentir assez fatigués durant cette période et développer des symptômes dépressifs. 

Quels sont les pays à risque concernés par la dengue ?

Deux milliards et demi de personnes vivent dans des zones à risque. La dengue sévit principalement dans l’ensemble de la zone intertropicale. Longtemps limitée à l’Asie du Sud-est, elle ne cesse de s’étendre à l’Océan Indien, au Pacifique Sud, aux Antilles françaises et à l’Amérique Latine, où les cas annuels rapportés ont été multipliés par 60 entre 1989 et 1993 comparativement à la période précédente (1984-1988).

Réalisé avec le Professeur Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité de recherche et d’expertise « Arbovirus et Insectes vecteurs » à l’Institut Pasteur.


Source : JDF Santé

Moustique tigre : carte 2023, maladies, comment l'éviter ?

Moustique tigre : carte 2023, maladies, comment l'éviter ?

Plus les années passent et plus le moustique tigre (Aedes albopictus) se multiplie en France. Selon le site Vigilance Moustiques, 70 départements sont colonisés ou en passe de l’être par ce moustique, soit près de 67% du territoire. Le moustique tigre aime les lieux habités par l’homme. Il pique comme le moustique « classique » mais plutôt le jour et peut véhiculer des maladies dont le Zika, le chikungunya ou la dengue. Les cas de dengue ont augmenté dans le sud de la France en 2022. Des experts confirment « un risque sanitaire important » cette année dans article publié le 20 février 2023 dans Le Parisien, et appellent à se mobiliser contre la prolifération de ce moustique« 2022 est une année charnière où on a franchi une étape de plus dans le risque », explique Marie-Claire Paty, coordinatrice de surveillance des maladies vectorielles chez Santé publique France, au Parisien. Comment ? Quels risques si on se fait piquer ? Quelle est la taille du moustique tigre ? Comment désinfecter et soigner la piqûre

Carte : où le moustique-tigre est-il présent en France ?

En métropole, ce moustique s’est développé rapidement depuis 2004. Chaque année, le moustique tigre sort de son hibernation au printemps, période à laquelle on retrouve la conjonction humidité et chaleur. L’humidité, pour que les œufs pondus puissent se développer et passer de l’état de larve à nymphe, et la chaleur, pour que la larve pousse son développement jusqu’au stade adulte du moustique. Les cartes officielles de présence du moustique tigre (Aedes albopictus) en France métropolitaine sont destinées à l’information des décideurs et du grand public. Elles sont actualisées régulièrement par le ministère de la Santé. Il est possible de signaler la présence du moustique tigre sur le portail officiel des autorités sanitaires : signalement-moustique.anses.fr.

► Le moustique tigre est actif dans 67% du territoire français, indique le site de Vigilance Moustiques

Carte de présence du moustique-tigre en février 2023
Carte de présence du moustique-tigre en février 2023 © Vigilance-Moustique

Légende : bordeaux : cas de maladie déclaré / rouge : moustique tigre implanté et actif / orange : interception ponctuelle / jaune : surveillance entomologique / vert : veille sanitaire, rien à déclarer

Carte des  67 départements colonisés par le moustique tigre (sur les 96 départements métropolitains)
Carte des départements colonisés par le moustique tigre (sur les 96 départements métropolitains) © Ministère de la Santé

Le moustique tigre est-il présent à Paris ?

D’après la carte publiée par Vigilance Moustiques (ci-dessus), Paris (ainsi que tous les départements d’Ile-de-France) est placé en vigilance rouge, signifiant que le moustique tigre y est actif. De ce fait, une surveillance renforcée du moustique tigre est mise en place par les autorités du 1er mai au 30 novembre de chaque année.

Carte de présence du moustique tigre en Ile de France
Carte de présence du moustique tigre en Ile de France © Vigilance Moustiques

Quelle est la taille du moustique tigre ?

Le moustique tigre est plus petit que le moustique autochtone que l’on a chez nous : aedes albopictus mesure environ 5 millimètres. Le moustique autochtone, lui, mesure généralement entre un demi-centimètres et un centimètre.

Quelles maladies peut-on attraper à cause du moustique tigre ?

« Le moustique tigre est un vecteur potentiel de certaines maladies virales, mais il ne les porte pas systématiquement, explique Stéphane Gayet, infectiologue au CHU de Strasbourg. Les plus connues sont la Dengue, le virus du Chikungunya et le virus Zika. Il est capable de les transmettre d’une personne à une autre ». Concrètement, le moustique contracte la maladie en piquant un individu contaminé, puis le transmet en piquant une autre personne. S’il est piqué, le malade reste contagieux quelques heures avant l’apparition des manifestations et pendant la phase aiguë, généralement 5 jours suivant le début des manifestations.

>> La dengue est une maladie la plupart du temps asymptomatique. Dans 25 à 60% des cas, elle se manifeste par des symptômes proches de ceux de la grippe (fièvre élevée, frissons, maux de tête, myalgies, nausées, vomissements, douleurs articulaires…) associés à des éruptions cutanées et une grande fatigue.

>> Le chikungunya est une maladie le plus souvent bénigne, qui entraîne des symptômes comme une grande fatigue et des douleurs qui peuvent persister plusieurs semaines. En cas d’apparition de fièvre et de douleurs articulaires survenant après une piqûre de moustique, il vaut mieux consulter son médecin.

>> La maladie à virus Zika est une maladie le plus souvent bénigne mais qui peut parfois entraîner des symptômes de type grippal comme des maux de tête, des courbatures, une fatigue, mais aussi des éruptions cutanées. Elle peut également se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains et/ou des pieds. La fièvre apparaît peu élevée et transitoire.

Quels risques en cas de piqûre de moustique-tigre ?

Stéphane Gayet tient à rassurer sur le cas du moustique tigre : « Il ne faut pas être alarmiste, ce moustique n’est pas forcément dangereux : pour qu’il transmette des maladies virales, comme la Dengue, le chikungunya ou l’infection au Zika, il faut d’abord qu’il pique quelqu’un de contaminé. Or, il y a très peu de cas en France. » Il faut donc être vigilant, mais ce n’est pas quelque-chose dont il faut avoir la hantise, car ces moustiques représentent un risque uniquement dans les pays où il y a ces maladies.

Quelle est l’origine du moustique tigre ?

Le moustique tigre, ou aedes albopictus, est un moustique originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, mais qui est désormais présent dans la plupart des pays du globe car il a su s’adapter à divers environnements et notamment en milieu urbain. « Il est arrivé en Europe dans les années 2000, par avion, ou plus probablement par bateau, puisque la vie des moustiques est liée à l’humidité », explique Stéphane Gayet, infectiologue au Chu de Strasbourg. L’espèce est aujourd’hui implantée dans plus de 100 pays sur les 5 continents de la planète. Cette expansion fulgurante, liée principalement au commerce international (de pneus notamment), lui vaut d’être classé parmi les espèces les plus invasives au monde. Il a tendance à proliférer dans toutes sortes de récipients et de réservoirs d’eau artificiels (vases, pots, bidons, gouttières…). « On l’appelle moustique tigre en référence aux lignes blanches qui strient son corps et ses pattes noires« , précise-t-il. Le moustique tigre est silencieux et diurne, autrement dit,  il pique plutôt le jour (principalement le matin et le soir) sans faire de bruit, alors que le moustique a plutôt tendance à piquer la nuit.

Cycle de la vie du Moustique Tigre
Cycle de la vie du Moustique Tigre © Alexey Protasov – stock.adobe.com / Journal des Femmes

Photo : à quoi ressemble un moustique-tigre ?

moustique tigre
Photo d’un moustique-tigre © 123RF-Marco Uliana
Photo d'un moustique tigre
Photo d’un moustique tigre © smuay – stock.adobe.com

Quelle est la durée de vie du moustique tigre ?

Le moustique-tigre vit en moyenne 30 jours.

Comment se protéger du moustique tigre ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a émis une liste de recommandations pour se protéger des moustiques-tigres. 

Pour éviter la prolifération du moustique-tigre chez soi, il faut :

  • Si possible, allumez la climatisation (les moustiques fuient les endroits frais) ou un ventilateur ;
  • Vider les vases, les soucoupes des pots de fleurs ou les remplir de sable humide.
  • Supprimer ou vider régulièrement les petits récipients pouvant contenir de l’eau dans les jardins.
  • Rendre les bidons de récupération d’eau de pluie inaccessibles aux moustiques (les couvrir d’une moustiquaire ou d’un tissu fin), retourner les arrosoirs.
  • Prévoir une pente suffisante pour que l’eau ne stagne pas dans les gouttières.
  • Veiller à la bonne évacuation des eaux de pluie.
  • Ranger à l’abri de la pluie tous les stockages pouvant contenir de l’eau : pneus, bâches plastique, jeux d’enfants.
  • Pour les récipients impossibles à vider (puits, collecteurs d’eau de pluie ouverts…), on peut les couvrir hermétiquement avec de la toile moustiquaire ou, à défaut, recouvrir cette eau d’une fine couche d’huile : les larves ne peuvent plus respirer et meurent.
  •  Entretenir son jardin, élaguer les arbres, débroussailler les haies et les herbes hautes, éviter le stockage de débris végétaux permettent de limiter les lieux de repos du moustique tigre.
Gestes de protection du moustique tigre
Gestes de protection du moustique tigre © ARS Ile-de-France

Pour se protéger des piqûres, il faut :

La citronnelle ne protège que pendant une heure environ

  • Porter des vêtements longs, amples et de couleurs claires
  • Utiliser des répulsifs cutanés en suivant les précautions d’emploi indiquées sur l’emballage. L’Organisation mondiale de la Santé recommande d’utiliser des répulsifs cutanés, principalement ceux qui renferment du DEET de l’IR3535 ou de l’Icaridine. En revanche, les appareils électriques comme les diffuseurs ou les émetteurs d’ultra-sons ont une faible efficacité. Dans tous les cas, Il faut donc prendre au préalable l’avis de son médecin ou, à défaut, de son pharmacien, car certains produits n’ont pas d’efficacité et d’autres sont déconseillés aux femmes enceintes et aux enfants.
  • Utiliser des moustiquaires pour éviter que les moustiques entrent dans les maisons,
  • La citronnelle ne protège que pendant une heure environ contre les piqûres et est déconseillée chez les enfants âgés de moins de 2 ans.
  • Utiliser des diffuseurs d’insecticides à l’intérieur (prise) et des serpentins à l’extérieur.

Quelles différences avec le moustique « normal » ?

Le moustique tigre est très facilement identifiable à l’œil nu : il est reconnaissable à ses rayures nettes noires et blanches sur le corps et sur les pattes.

  • Ses ailes sont franchement noires (sans tâches). « Le moustique tigre est très foncé, presque noir, avec de fines rayures blanches. C’est de ces rayures que vient son nom : aedes albopictus, albo signifie « blanc » et pictus « rayé », donc « rayé de blanc », explique le spécialiste. Même en vol, il est aisé de voir que le moustique tigre est plus foncé que les autres.
  • Son corps est noir et blanc : il est facilement identifiable grâce à la ligne blanche présente le long de son thorax
  • Pour se nourrir, les moustiques disposent d’un appareil piqueur : un long appendice en prolongement de la tête. Si l’insecte n’a pas d’appareil piqueur, ce n’est donc pas un moustique.
  • Il est plutôt  facile à écraser en vol.  
  • Il pique surtout le jour, au crépuscule et à l’aube. « En effet, il est plus diurne que le moustique autochtone : il a une activité plus journalière, alors que le moustique autochtone est plus crépusculaire et nocturne », ajoute le médecin infectiologue.
  • Il est plus agressif que les autres moustiques : « En effet, piquer des mammifères ou des hommes est nécessaires aux moustiques femelles, mais il semblerait que les moustiques-tigres préfèrent l’homme. » 

Que faire en cas de piqûre de moustique tigre ?

« Visuellement, la piqûre est la même : on peut sentir une petite douleur, il y a un petit bouton rouge, ça gonfle et ça démange assez vite , décrit Stéphane Gayet. Le bouton ressemble à une cloque un peu plate, de 5 mm à 2 cm de diamètre, selon les personnes. Le bouton peut tourner au rouge et s’élargir s’il y a une mauvaise réaction de la peau. « Il est toujours important de désinfecter avec un antiseptique, tout de suite après la piqûre, pour limiter le risque de contagion de maladies , explique le médecin. Une fois que cela est fait, la piqûre disparaîtra d’elle-même.

Comment signaler la présence du moustique tigre ?

Si vous repérez des moustiques tigres, il est demandé de les signaler à l’ARS ou à la préfecture, qui pourra ainsi lancer un plan de lutte. Signaler la présence d’un moustique tigre permet de participer à sa surveillance, ce qui aide les autorités sanitaires à mettre en place des mesures de lutte adaptées à sa propagation sur le territoire. Mais avant de signaler un moustique tigre, vous devez disposer d’une photographie du moustique ou son état doit permettre une identification (par envoi d’un échantillon à l’opérateur en charge de la démoustication dans votre région). Une fois cette condition remplie, pour vérifier que vous êtes bien en présence d’un moustique tigre, il vous faudra répondre à trois questions : 

  • Le moustique est-il de petite taille ?
  • De quelle couleur est-il ?
  • Dispose-t-il d’un appareil piqueur (un long appendice en prolongement de sa tête) ?

→ Signalez la présence d’un moustique tigre sur le site signalement-moustique.anses.fr.

    Quelles recommandations si on voyage dans un pays à risque ?

    Comme il n’existe pas de vaccin contre le chikungunya et la dengue, la prévention et le contrôle de la prolifération des moustiques restent les seuls moyens de s’en prémunir. Par ailleurs, en cas de fièvre élevée subite (supérieure à 38,5°C), de douleurs sévères dans les articulations, muscles et maux de tête un à deux jours après un voyage, il est recommandé de consulter un médecin. Enfin, si vous partez en voyage dans une région tropicale, il est impératif de vous protéger des piqûres de moustiques :

    • porter des vêtements couvrants et amples imprégnés d’insecticide,
    • appliquer des produits anti-moustiques,
    • dormir sous une moustiquaire préalablement traitée à l’insecticide,
    • mettre en marche l’air conditionné car les moustiques n’aiment pas les basses températures.

    *surveillance qui consiste à capturer périodiquement des moustiques à l’aide de pièges placés dans des stations. Ces moustiques sont identifiés et envoyés pour analyse au Laboratoire de l’Agence Régional de Santé.

    Merci à Stéphane Gayet, infectiologue au CHU de Strasbourg.

    Sources : Ministère de la Sante / Site Vigilances Moustiques


    Source : JDF Santé