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5 symptômes d'alerte d'un foie trop gros (hépatomégalie)

5 symptômes d'alerte d'un foie trop gros (hépatomégalie)

Le foie est un organe vital très protégé et caché sous les côtes à droite. Sa taille normale est d’environ 13-16 cm de haut, 28 cm de large et 8 cm d’épaisseur. Mais il augmente de volume – appelé dans le langage médical une hépatomégalie – il peut révéler un problème hépatique comme une stéatose (foie surchargé en graisse), une hépatite, une NASH ou une cirrhose. « Dans la majorité des cas, l’hépatomégalie est asymptomatique. Mais parfois, elle s’accompagne d’autres symptômes« , indique le Pr Patrick Marcellin, hépatologue. Lesquels ? Une douleur ? Une prise de poids ? Liste des symptômes d’un foie trop gros. 

1. Une pesanteur à l’abdomen

« Le foie est un organe silencieux et insensible : il ne se sent pas et ne fait pas mal, ce qui est d’ailleurs problématique car même quand le foie est pathologique, il n’entraîne pas vraiment de douleur. Quand il grossit, le foie n’est toujours pas douloureux à proprement parler mais peut entraîner une sensation de pesanteur, de ballonnements ou de gêne localisée à l’abdomen, particulièrement quand on appuie dessus, décrit le Pr Marcellin. L’hépatomégalie est le plus souvent liée à une surcharge en graisses, bénigne et réversible (appelée stéatose), mais parfois l’hépatomégalie peut être pathologique et liée à une stéatose inflammatoire appelée NASH, qui elle peut entraîner un risque de séquelles comme une cirrhose ou un cancer du foie. « A noter aussi qu’une hépatomégalie peut révélée une hépatite (inflammation du foie). L’hépatomégalie est réversible, autrement dit si la maladie guérit, le foie redevient de taille normale« , poursuit notre spécialiste.

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Schéma d’un foie gros (hépatomégalie) © maniki – stock.adobe.com

2. Une perte de poids

Un foie trop gros est souvent associé à une perte d’appétit et donc à une perte de poids brutale et inexpliquée. Attention toutefois, une perte de poids rapide et importante n’est pas typique d’un problème au foie et peut être le signe de nombreuses autres maladies : un avis médical et des examens complémentaires (bilan hépatique) sont nécessaires. 

3. Une importante fatigue

Quand le foie ne va pas bien, le métabolisme est ralenti, ce qui peut entraîner une importante fatigue. « Une fatigue intense (asthénie qui se caractérise par une perte d’intérêt, un manque d’énergie, une sensation de faiblesse) qui persiste pendant les vacances ou malgré le repos peut être le signe d’une pathologie du foie plus ou moins sévère, comme un foie trop gros ou engorgé », confirme notre interlocuteur. Mais attention, la fatigue est un symptôme commun à de nombreuses pathologies et n’est pas forcément évocatrice d’un problème au foie. Il est conseillé d’en parler à son médecin qui pourra prescrire si besoin un bilan hépatique avec un dosage des transaminases et des gamma GT. 

4. Une jaunisse

Etant donné qu’en cas de problème hépatique, il y a de moins en moins de cellules du foie qui sont opérationnelles, le foie n’est plus capable d’éliminer toute la bilirubine (pigment jaune qui se trouve dans la bile) qui finit par s’accumuler dans le sang. Cela peut entraîner une jaunisse (ictère dans le langage médical). « La jaunisse est caractérisée par une peau jaunâtre, une coloration du blanc de l’œil en jaune ou encore des urines foncées, des signes qui doivent amener à consulter », rappelle notre interlocuteur. 

5. Des nausées et vomissements

L’hépatomégalie peut parfois s’accompagner de nausées et vomissements qui là encore, sont des symptômes communs à de nombreuses maladies. L’échographie abdominale permettra de savoir si c’est lié à une hépatomégalie.

Un foie trop gros fait-il mal ?

« Non, un foie gros ne fait pas mal. A la limite, un foie enflammé (en cas de maladie inflammatoire comme une hépatite ou une NASH) peut être sensible, mais on ne peut pas parler de douleur. On sent simplement une petite lourdeur à droite de l’abdomen car le foie est gros« , assure le Pr Marcellin.  

Comment savoir si le foie est trop gros ?

« Le foie est relativement discret lors de la palpation car il est bien caché (le foie est situé en haut de l’abdomen à droite, juste en-dessous des côtes et du poumon droit), et il est souple, mou et élastique« , indique l’hépatologue. Ainsi, la palpation ne permet pas toujours de déterminer la taille du foie. Le médecin doit procéder à une « percussion du foie » pour situer le bord supérieur du foie et évaluer sa taille (le bruit est mat quand l’organe est dense comme le foie, le bruit sonne creux quand l’organe est rempli d’air comme le poumon). Mais pour confirmer le diagnostic d’une hépatomégalie, l’examen clef est l’échographie abdominale qui va permettre de mesurer avec exactitude la taille du foie et donner une idée sur sa densité (s’il est fibreux, dur, sclérosé…). En fonction des résultats, le patient devra faire un bilan hépatique (transaminases et gamma GT) pour connaître l’état de son foie. 

Merci au Pr Patrick Marcellin, hépatologue. 


Source : JDF Santé

Drogues, stress : des causes d'AVC ?

Drogues, stress : des causes d'AVC ?

[Mise à jour le 26 février 2023 à 09h12] Hospitalisé en addictologie après son accident de la route du 10 février, Pierre Palmade qui est dépendant aux drogues notamment la cocaine a fait un AVC le 25 février et a été transféré à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne. Son pronostic vital ne serait pas engagé. « La survenue d’un AVC est clairement associé à la consommation de cocaine, il y a un effet toxique direct du produit qui est un vasocontricteur très pusisant et entraine notamment une occlusion des vaisseaux à direction du cerveau » a expliqué le Pr Bruno Megarbane sur le plateau de BFM-TV le 26 février suite à l’AVC de Pierre palmade. « La consommation répétée de cocaine favorise à distance un état inflamatoire chronique qui explique la survenue de tels AVC«  a-t-il ajouté. Sans oublier « le contexte qui joue pour expliquer l’AVC comme ici (pour l’humoriste, ndlr) un stress extrêmement important ». L’AVC est une course contre la montre où chaque minute compte. Pourtant des inégalités existent dans la prise en charge de cette urgence médicale. 

Qu’est-ce qu’un AVC ? 

Un accident vasculaire cérébral est provoqué par l’obturation d’un vaisseau sanguin dans le cerveau à cause d’un caillot de sang (80% des cas) ou par la rupture d’un vaisseau sanguin à l’intérieur du cerveau entraînant une hémorragie (20% des cas). Les conséquences peuvent être dramatiques avec un défaut d’apport d’oxygène et glucose aux cellules du cerveau, pouvant aboutir à leur destruction, source de séquelles neurologiques.

Qu’est-ce qui cause un AVC ?

On estime aujourd’hui que le risque d’AVC peut être réduit de 90% au travers du contrôle de ces facteurs de risque :

  • hypertension artérielle,
  • diabète,
  • dyslipidémie,
  • obésité,
  • consommation de tabac
  • alcool,
  • alimentation et sédentarité.
  • arythmie cardiaque par fibrillation atriale

« Parmi tous les facteurs de risque de l’AVC, c’est clairement l’hypertension qui domine les autres« , expose le Pr Mathieu Zuber, neurologue. Il est donc indispensable de surveiller sa tension artérielle régulièrement chez son médecin ou son pharmacien, de faire attention à ne pas trop saler son alimentation car le sel augmente la tension artérielle et limiter l’alcool qui élève aussi la tension. Les fumeurs ont deux fois plus de risque d’AVC que les non-fumeurs, le tabagisme étant associé à plus d’1 AVC sur 4. Un fumeur, quel que soit le nombre de cigarettes fumées, doit tout mettre en œuvre pour arrêter de fumer. Chez les femmes en particulier, il faut éviter la triade explosive « pilule, migraine, tabac« , rappelle le Pr Zuber. La fibrillation atriale, FA, est un trouble du rythme cardiaque le plus fréquent, et est lié à un risque 5 fois supérieur de faire un AVC.

La consommation de drogue peut-elle entraîner des AVC ?

« Oui, la survenue d’un AVC est clairement associé à la consommation de cocaine, il y a un effet toxique direct du produit qui est un vasocontricteur très pusisant et entraine notamment une occlusion des vaisseaux à direction du cerveau » a expliqué le Pr Bruno Megarbane sur le plateau de BFM-TV le 26 février suite à l’AVC de Pierre palmade. « La consommation répétée de cocaine favorise à distance un état inflamatoire chronique qui explique la survenue de tels AVC » a-t-il ajouté. Parmi les drogues les plus fréquemment impliquées dans les AVC : les psychostimulants comme la cocaïne et les amphetamines. Selon un travail présenté à l’International Stroke Conference (San Diego, Californie) en 2016, la consommation de cocaïne multiplie par sept le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique dans les 24 heures suivant la prise. Les AVC associés à la consommation de ces drogues sont le plus souvent des AVC ischémiques et hémorragiques (80%), expliquait le Dr Anne-Evelyne Vallet en 2014.

Qu’est-ce qu’un AVC ischémique ?

L’accident vasculaire ischémique, ou infarctus cérébral, représente plus de 80 % des accidents vasculaires cérébraux. Un AVC ischémique est provoqué par l‘interruption de la circulation sanguine cérébrale dans le cerveau par un caillot. Soit le caillot se forme localement dans le cerveau, soit il provient d’une artère plus éloignée. Dans ce second cas, le caillot se détache d’une plaque d’athérome, c’est-à-dire d’une couche de graisse qui s’accumule sur la paroi d’une artère. Le caillot peut provenir d’une artère du cou ou se former dans un recoin d’une cavité du cœur dans le cas d’une pathologie cardiaque.

Qu’est-ce qu’un AVC hémorragique ?

L’accident vasculaire cérébral hémorragique, aux conséquences plus sévères, concerne 20 % des accidents vasculaires. Un accident vasculaire hémorragique est provoqué par un saignement à l’intérieur du cerveau, inondant le cerveau. « Il peut être lié à une rupture d’anévrisme, qui correspond à une dilatation d’une artère« , explique le Dr Bertrand Lapergue, chef du service de neurologie de l’Hôpital Foch (Suresnes). La rupture d’anévrisme est responsable de 50 % des AVC entraînant la mort chez les personnes jeunes (de moins de 45 ans). Une malformation des vaisseaux sanguins du cerveau présente le plus souvent dès la naissance, augmente les risques d’AVC hémorragique. L’hypertension artérielle ou un traumatisme peut provoquer un saignement dans le cerveau.

Schéma de l'AVC
Schéma de l’AVC © pikovit – stock.adobe.com

Qu’est-ce qu’un AIT ?

Quelques jours, quelques heures, voire quelques minutes avant un AVC, des symptômes peuvent apparaître de façon transitoire. On les appelle des accidents ischémiques transitoires ou AIT. 

A quel âge survient l’AVC ?

L’âge moyen de survenue d’un AVC est 74 ans (quelque soit le sexe) mais près de 25% des AVC surviennent avant 65 ans et le taux de patients « jeunes » hospitalisés pour un AVC croit chaque année avec des augmentations importantes entre 35 et 64 ans. Chez les moins de 18 ans, l’AVC reste rare, moins de 1%.

Quels sont les symptômes de l’AVC ?

L’AVC frappe sans prévenir un Français toutes les 4 minutes et risque de se reproduire chez 30 à 40% des patients dans les 5 ans suivant le premier AVC. Alors, pour réduire au maximum les risques de séquelles, voire de décès, il est indispensable de connaître les signes d’un AVC et d’appeler le 15 sans attendre :

  • Une paralysie, une faiblesse ou un engourdissement d’une partie ou de la moitié du corps
  • Une déformation de la bouche,
  • Des difficultés à parler
  • Une perte de la vision d’un œil
  • Des troubles de l’équilibre, de la coordination ou de la marche
  • Un mal de tête très fort inhabituel

Ce sont les symptômes les plus fréquents, mais il en existe d’autres. Contrairement à l’infarctus du myocarde qui se caractérise par une douleur dans la poitrine bien spécifique, l’AVC peut en effet se manifester différemment, selon la région du cerveau qui souffre.

Quelles sont les conséquences d’un AVC ?

L’accident vasculaire crée un barrage au niveau d’une artère. Le sang ne passe plus et l’artère ne peut plus irriguer correctement le cerveau afin de lui apporter les éléments nécessaires à son fonctionnement, comme l’oxygène ou le sucre. Résultat, la zone se mortifie, c’est-à-dire que les cellules de la zone concernée meurent progressivement. Les séquelles sont variables selon la zone touchée. En France, environ 2 patients sur 3 présentent des séquelles après un AVC. La gravité des troubles varie selon les cas. Les séquelles les plus fréquentes sont les troubles de l’équilibre et de la mémoire. Accepter son corps diminué, affronter les difficultés du quotidien, se sentir envahissant pour les proches… Au-delà du handicap physique, il faut aussi faire face à une souffrance psychique. De ce fait, les dépressions ne sont pas rares. Le danger, c’est bien sûr qu’elles soient des freins à la récupération. Un soutien psychologique, aussitôt que possible, est très utile pour surmonter l’épreuve. Il permet d’évacuer angoisses et sentiments négatifs. Même en cas de troubles de la parole, les psychologues peuvent intervenir via d’autres moyens de communication.

De la rééducation dès l’hospitalisation

Pour récupérer un maximum d’autonomie, la rééducation doit être réalisée par une équipe de rééducation spécialisée. Elle peut être débutée dès que possible en hospitalisation et se poursuit à domicile ou au sein d’un centre spécialisé. La rééducation a pour objectifs d’éviter les complications et de récupérer au maximum les fonctions essentielles comme la marche, l’usage des membres supérieurs et le langage. Plusieurs séances par semaine voire quotidiennes sont nécessaires. La phase de rééducation permet également de réapprendre les gestes du quotidien : toilette, préparation des repas, conduite, etc. Les spécialistes impliqués dans la phase de rééducation sont, selon l’état de santé du patient, un kinésithérapeute, un ergothérapeute, et un orthophoniste.

• L’ergothérapeute a un rôle prédominant pour aider le malade à retrouver une autonomie. Disponible également pour les proches, il intervient dans un premier temps avant le retour au domicile pour préparer la sortie de l’hôpital et anticiper la suite et, dans un second temps, au moment du retour au domicile. Concrètement, il procède à des mises en situation pour apporter des réponses pratiques et spécifiques.  Pour les activités du quotidien (habillage, préparation des repas, démarches administratives), il propose des manières de faire, des aides techniques et aménagements du domicile (fauteuil roulant, barres d’appui sur les murs, sièges de baignoire) et des soins à domicile (pour le ménage, les repas). Pour retrouver une vie sociale, l’ergothérapeute apporte des solutions pour mieux accepter le regard des autres, surmonter les difficultés de communication, pour se déplacer et s’orienter à l’extérieur, etc.

• Le kinésithérapeute. Même si une personne hémiplégique ne retrouve pas ses capacités d’avant l’attaque cérébrale, elle peut certainement faire de gros progrès afin d’utiliser au mieux son corps. La kinésithérapie aide à retrouver une motricité par différents exercices (renforcement des muscles, amélioration de la circulation du sang, exercice physique…) ou à stabiliser les positions (assise, debout). Et aussi à retrouver l’usage du membre atteint : utiliser la main atteinte pour des petits gestes, développer le toucher, etc.

« Chaque minute gagnée, c’est 2 millions de neurones sauvés »

• L’orthophoniste. Lorsque c’est la partie gauche du cerveau qui est touchée par l’AVC, les séquelles concernent généralement les troubles du langage (aphasie). Concrètement, le malade éprouve des difficultés pour construire des phrases, exposer sa pensée, prononcer les mots et aussi comprendre. Le travail de l’orthophoniste consiste à rééduquer parallèlement le langage écrit et le langage oral. Pour l’entourage rien ne sert de parler fort, en revanche il est utile de parler lentement et de faire des phrases courtes. Par ailleurs, il est recommandé de ne pas faire semblant de comprendre lorsqu’un message est incohérent, mieux vaut que la personne en prenne conscience. Enfin il est indispensable d’éviter les conversations avec trop de personnes et les ambiances bruyantes. Lorsque c’est la partie droite qui est en cause, le malade perd la conscience de son côté gauche. En fait son cerveau ne fait plus les connexions. Ainsi, il se cogne souvent, il cherche les objets placés à sa gauche, son champ visuel occulte le côté gauche, etc. L’orthophoniste va l’aider, petit à petit et sur une longue période, à réduire ses troubles de lecture, à écrire, à mieux s’orienter par exemple. 

Que faire en cas d’AVC ?

La survenue d’un AVC nécessite une prise en charge urgente dans les premières heures survenant après l’apparition des premières manifestations. Le premier réflexe à avoir c’est d’appeler le Samu au 15. Le Samu travaille en réseau avec les unités neuro-vasculaires (UNV), c’est-à-dire des services spécialisés dans la prise en charge des patients victimes d’AVC.

  • Il ne faut, ni se déplacer soi-même,
  • ni appeler son médecin généraliste : c’est une perte de temps.
  • En attendant les secours, la personne doit rester allongée, avec la tête relevée, au calme.
  • Il faut veiller aussi à ne pas lui donner à boire ou à manger en raison du risque de fausse route.

i la prise en charge survient trop tardivement, la récupération physique est plus lente et les risques de handicaps irréversibles plus importants. Un transfert rapide du patient, dans un délai le plus court possible, vers un établissement hospitalier disposant d’une UNV permet une confirmation de l’accident vasculaire cérébral grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et/ou un Scanner et de débuter le traitement le plus précoce possible. Le passage dans une UNV est fondamental quelque soi l’âge, le sexe, la cause et la sévérité de l’AVC, et le traitement envisagé. L’UNV fonctionne 24h/24h avec un neurologue de garde en permanence. Le malade y accède directement. L’UNV s’appuie sur un service de neurologie générale. Une équipe de neurologues spécialisés décident des examens à effectuer comme l’IRM ou le Scanner et des traitements urgents à mettre en œuvre comme la thrombolyse pour dissoudre le caillot qui obstrue l’artère en cas d’obstruction de l’artère par un caillot ou d’autres traitements selon la cause retrouvée. Le passage dans une UNV permet de confirmer très rapidement le diagnostic, rechercher le mécanisme et la cause de l’AVC et de différencier rapidement la cause hémorragique de celle de l’infarctus afin de mettre en œuvre les traitements adaptés, d’éviter l’apparition de complications et de placer le malade dans les meilleures conditions, pour lui permettre de récupérer grâce à des soins de réadaptation spécifiques. 

Contrairement à l’infarctus où les soins peuvent commencer avant d’arriver à l’hôpital, l’AVC nécessite de confirmer le diagnostic et d’en déterminer la cause grâce à l’imagerie médicale. Et ce AVANT de commencer le traitement.

Comment diagnostiquer un AVC ?

En présence d’une suspicion d’AVC, une prise en charge médicale avec un examen d’imagerie cérébrale, scanner ou IRM, doit être mise en place dans les premières heures. « Aucun symptôme ne peuvent différencier la forme hémorragique de la forme ischémique, d’où l’importance de la réalisation en urgence de cette imagerie« , alerte le spécialiste. Plus la prise en charge est rapide, meilleur sera le pronostic. Plus d’un tiers des séquelles liées aux accidents vasculaires pourraient être évitées.

L’hypertension artérielle : facteur de risque n°1 d’AVC

Quels sont les traitements pour soigner un AVC ?

Un accident vasculaire cérébral nécessite une prise en charge d’urgence. 20% des personnes présentant un AVC décèdent dans les quelques semaines suivant l’accident et plus de 30% présentent des séquelles définitives (hémiplégie, troubles de la parole, handicap…). Dans le traitement d’un AVC, il faut rétablir aussi vite que possible le flux sanguin pour limiter les séquelles sur le cerveau. « Chaque minute gagnée, c’est 2 millions de neurones sauvés et des semaines en moins de rééducation pour le patient qui pourra retrouver plus vite ses proches et sa vie antérieure » explique le Professeur Igor Sibon, Président de la SFNV et Chef du département de Neurologie – CHU de Bordeaux. « Grâce à une prise en charge précoce permettant l’administration d’un traitement de reperfusion (thrombolyse ou thrombectomie), c’est aujourd’hui 1 malade sur 2 qui est complétement guéri. » Un médicament thrombolytique est administré par perfusion pour dissoudre le(s) caillot(s) qui obstrue(nt) l’artère cérébrale. Ce traitement permet de rétablir la circulation sanguine et l’apport en oxygène du cerveau. Après un accident vasculaire cérébral, des médicaments antiagrégants plaquettaires ou anticoagulants sont prescrits pour prévenir la formation de nouveaux caillots et la survenue de complications. D’autres médicaments peuvent être prescrits après identification de la cause de l’AVC : traitement du diabète, de l’hypertension, ou d’un excès de cholestérol.

Qu’est-ce que la thrombectomie ?

Une nouvelle méthode nommée thrombectomie peut être envisagée si une grosse artère est obstruée. Elle consiste à extraire le caillot au moyen d’un filet miniature (stent) sans ouvrir le cerveau en passant le matériel par les artères depuis l’aine. La thrombectomie peut être pratiquée jusqu’à 24 heures après l’apparition des premiers symptômes, en fonction des données de l’imagerie cérébrale  et peut être employée comme alternative en cas de contre-indication à la thrombolyse.

Merci au Dr Bertrand Lapergue, chef du service de neurologie de l’Hôpital Foch (Suresnes). Source : AVC : chaque minute compte Des traitements qui sauvent à condition d’agir vite dès les premiers symptômes ! Communiqué de presse SFNV 29 octobre 2022


Source : JDF Santé

8 remèdes pour soulager une douleur sans médicament

8 remèdes pour soulager une douleur sans médicament

Maux de ventre, de dos, de tête, douleurs articulaires, dentaires… Les médicaments antalgiques ne sont pas les seuls remèdes efficaces pour se débarrasser des douleurs du quotidien. Il existe des alternatives aux médicaments classiques pour soulager tous les types de douleurs. Les plantes renferment par exemple des principes actifs qui les rendent efficaces, c’est pour cela qu’elles doivent être considérées comme de véritables médicaments, avec des contre-indications, des interactions, une posologie à respecter… Voici des solutions naturelles efficaces à tester !

1. Du fenouil si vous souffrez de règles douloureuses

► L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît l’usage du fenouil contre les douleurs menstruelles. Il peut être pris sous forme de fruits séchés, d’infusions ou d’huile essentielle.

► La chaleur étant efficace contre les crampes liées aux menstruations, vous pouvez aussi poser une bouillote sur votre ventre.

► Enfin, la pratique d’une activité physique modérée telle que le vélo ou la marche suffit parfois à les faire disparaître.

2. De la mélisse contre les maux de ventre

Entre les ballonnements, les maux d’estomac, les difficultés à digérer, notre ventre nous fait souvent souffrir. Heureusement, quelques gestes simples et plantes de phytothérapie peuvent nous libérer rapidement. Pour se débarrasser des douleurs digestives :

► Si vous ressentez des spasmes au niveau de l’estomac ou des intestins, choisissez des plantes antispasmodiques telles que la mélisse (en tisane) ou la menthe poivrée (en gélules).

► Si c’est l’estomac qui peine à digérer, mais que vous ne souffrez pas d’un ulcère ou de reflux gastro-œsophagien, misez sur les plantes qui contiennent des substances amères. Celles-ci stimulent la production des sucs gastriques. Il s’agit par exemple de la gentiane jaune ou de l’absinthe, dont les parties séchées peuvent se boire en infusion juste après les repas.

► Si vos douleurs digestives sont dues au stress, tentez des méthodes de relaxation telles que la sophrologie. En réapprenant à respirer, vous vous détendrez et éviterez les « nœuds » au ventre.

► La pratique régulière d’une activité physique est essentielle pour éviter les douleurs digestives puisqu’en plus de chasser le stress, elle favorise le bon fonctionnement du transit intestinal. Alors à vos baskets !

3. De l’écorce de saule blanc contre les maux de tête

Les maux de tête, migraines et douleurs dentaires peuvent vous paralyser et gâcher votre journée. Voici quelques idées pour vous soulager et même prévenir leur apparition. Si vous souffrez d’un mal de tête :

► Certaines plantes sont utilisées traditionnellement contre le mal de tête, sans que leurs propriétés ne soient scientifiquement prouvées. C’est le cas par exemple des infusions d’écorce de saule blanc ou de l’huile essentielle de menthe poivrée dont on peut se masser les tempes.

► Contre la migraine, les plantes contenant de la caféine peuvent être utiles pour limiter la douleur car elles possèdent un effet vasoconstricteur (resserrent les vaisseaux sanguins) au niveau du cerveau. Café, thé, maté ou guarana sont riches en caféine. Ils peuvent être pris sous forme de boissons dès les premiers symptômes. Toutefois, les facteurs déclencheurs des migraines étant différents d’une personne à l’autre, il n’est pas certain que cela fonctionne pour vous.

► Par ailleurs, la grande camomille (Tanacetum parthenium) est une plante reconnue par l’OMS pour prévenir les crises de migraines.

4. Un clou de girofle contre le mal de dents

Le clou de girofle a des propriétés antibactériennes et analgésiques. C’est pourquoi on l’utilise pour soulager les rages de dents. Vous pouvez mâcher un clou de cette épice pour soulager la douleur temporairement. Attention : cette astuce ne vous dispense pas d’aller ensuite chez le dentiste afin de traiter la cause de la douleur.

5. Du chaud contre les douleurs musculaires

Les tensions musculaires et les maux de dos sont très courants et nous font consommer de nombreux antalgiques et anti-inflammatoires. Voici quelques méthodes pour les soulager sans médicaments.

La consoude est une plante dont les racines et les feuilles s’utilisent en cataplasme sur les foulures et muscles douloureux. Elle aurait des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes.

Les racines de l’harpagophyton contiennent plusieurs substances actives qui lui confèrent des propriétés anti-inflammatoires. L’usage de la plante contre les douleurs du dos et des lombaires est reconnu, en particulier si ces douleurs sont liées à des rhumatismes. L’harpagophyton peut se prendre sous forme de tisane, de gélules, de pommades, etc.

A noter : Pour chasser les lombalgies sur le long terme, faites des exercices pour muscler votre dos et adoptez de meilleures postures.

► Après un traumatisme ou une foulure, appliquez un linge rempli de glace sur la zone douloureuse pour anesthésier la douleur. Sur des contractures musculaires, placez plutôt une bouillotte car la chaleur détend les muscles.

6. De l’aloès contre les brûlures et coups de soleil

Les coups de soleil et les petites brûlures peuvent être soulagés rapidement avec quelques remèdes :

Une brûlure superficielle (simple et peu étendue) doit toujours être passée sous l’eau froide jusqu’à disparition de la douleur, puis désinfectée. Vous pouvez ensuite y appliquer de l’huile de millepertuis, traditionnellement utilisée sur les petites brûlures car ses pigments (hypéricine) lui confèrent des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes. Le millepertuis existe aussi en pommades vendues en pharmacies. Le gel translucide d’aloès frais peut aussi être appliqué sur une brûlure légère car il est apaisant.

► Contre les coups de soleil, l’efficacité de l’hamamélis a été prouvée. Faites infuser des feuilles et de l’écorce séchées de la plante, laissez refroidir et appliquez l’infusion sur la peau avec des compresses. Le souci des jardins possède également des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes, utiles contre les coups de soleil. Il peut être utilisé de la même façon.

7. De l’arnica en cas de bleus et d’ecchymoses 

► La plante star contre les contusions (bleus) est bien sûr l’arnica, qui possède des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et anticoagulantes. L’arnica existe sous différentes formes faciles à utiliser (crèmes, gels…). D’autres plantes sont aussi employées contre les bleus, telles que le mélilot ou la primevère officinale. Astuce : Pour éviter la formation d’un bleu, vous pouvez masser la zone juste après le coup et durant quelques minutes.

8. De l’harpagophyton contre les douleurs d’arthrose

Les rhumatismes touchent le plus souvent les hanches, les genoux ou les mains. Ils sont dus à une détérioration des cartilages des articulations qui les rend douloureux. Voici quelques alternatives aux médicaments :

Les plantes contre l’arthrose. Certaines plantes ont une activité anti-inflammatoire et leur efficacité contre les douleurs articulaires est reconnue. C’est le cas de l’harpagophyton qui peut être utilisé en pommade ou du cassis qui peut être bu en infusion. L’argile verte est traditionnellement employée en pâte (mélangée à de l’eau) sur les articulations douloureuses.

► Le thermalisme. Même si aucune étude ne prouve formellement l’efficacité des cures thermales contre l’arthrose, elles sont très populaires auprès des personnes qui en souffrent. Chez certaines personnes, elles permettent même de diminuer la dose de médicaments antidouleurs. A noter : les cures contre l’arthrose peuvent être prises en charge par l’Assurance maladie.

Bouillote ou glaçons. La chaleur décontracte les muscles et peut dans certains cas soulager rapidement une crise de rhumatismes. S’il s’agit d’une crise inflammatoire, c’est au contraire le froid qui vous soulagera. En cas de doute, demandez conseil à votre médecin.

► Enfin, un excès de poids peut peser sur vos articulations et augmenter la douleur. Une perte de poids peut être envisagée avec l’aide de votre médecin.

Sources :
– Le guide des plantes qui soignent, Vidal, 2010.
– L’almanach nature des remèdes maison, Brigitte Mars et Chrystle Fiedler, Hachette pratique, 2012.
– Je me soigne avec les plantes, Dr Jean-Michel Morel, First éditions, 2010.


Source : JDF Santé

C'est quoi une drogue de synthèse ? C'est légal en France ?

C'est quoi une drogue de synthèse ? C'est légal en France ?

Contrairement aux drogues d’origine naturelle (cannabis, cocaïne…), les drogues de synthèse (MDMA, GHB…) sont obtenues à partir de molécules chimiques produites en laboratoire (clandestin). Lorsqu’elles sont absorbées par l’organisme, ces substances de synthèse modifient les fonctions du corps et du système nerveux central et ont des effets sur les pensées, les émotions, les comportements et l’humeur. Quelle est la liste des drogues de synthèse ? C’est quoi les Nouveaux Produits de Synthèse comme la 3-MMC dont on entend de plus en plus parler ? Quels sont les effets ? Les dangers pour la santé ? Est-ce légal en France ?

Définition : c’est quoi une drogue de synthèse ?

On distingue les drogues d’origine naturelle (ou drogues traditionnelles) qui sont composées de produits naturels ou confectionnés à partir d’ingrédients naturels (plantes) comme la cocaïne ou le cannabis et les drogues dites de synthèse (ou drogues synthétiques) qui sont fabriquées à partir d’ingrédients chimiques de synthèse et qui nécessitent, pour être obtenues, des manipulations et des réactions chimiques. Autrement dit, les drogues de synthèse sont obtenues sans avoir besoin d’une plante. Les drogues de synthèse sont surtout fabriquées sous forme de pilule, un conditionnement facile à transporter et à commercialiser. 

Quels sont les effets d’une drogue de synthèse ?

Les drogues de synthèse ont pour but de reproduire les effets de produits naturellement psychotropes. Les effets recherchés lors d’une consommation de drogue de synthèse sont :

  • La sensation d‘ivresse et d’euphorie
  • La sensation de vitalité (ce qui permet de rester éveillé très longtemps)
  • Ou au contraire, l’effet relaxant et sédatif (le rythme cardiaque est ralenti)
  • L’augmentation de la sensibilité et la facilitation des contacts (propriétés empathogènes et entactogènes) : les drogues de synthèse désinhibent
  • La désorientation (difficulté à se situer dans l’espace ou le temps, d’où la sensation de « planer ») et la modification des perceptions et des sens (la vue, le toucher…) 

Les effets ressentis peuvent être plus ou moins intense d’une prise à une autre et peuvent varier en fonction de différents paramètres :  la morphologie de l’usager, ses habitudes de consommation, le dosage du produit, l’effet cumulatif de plusieurs drogues, l’effet cumulatif avec l’alcool, l’environnement… En fonction de la drogue et du consommateur, les effets peuvent durer quelques dizaines de minutes, voire plusieurs heures.

Liste d’exemples de drogues de synthèse

Photo-pilules-MDMA
Comprimés de MDMA © portokalis – stock.adobe.com

Parmi les drogues de synthèse les plus connues, il y a :

  • la méthamphétamine
  • l’amphétamine
  • l’ecstasy ou la MDMA
  • le GHB 
  • la kétamine
  • le PCP (phencyclidine)

Elles peuvent se présenter sous différentes formes en fonction du type de drogue : en poudre, en buvard, sous forme liquide, sous forme de cristaux

Drogues de synthèse classées selon leurs effets
Effets hallucinogènes/perturbateurs Effets dépresseurs Effets stimulants

Ecstasy (MDMA)

PCP (phencyclidine)

Kétamine

GHB

Métamphétamine

Amphétamine

Qu’est-ce qu’un nouveau produit de synthèse (NPS) ?

Parmi les drogues de synthèse, il y a les nouvelles drogues de synthèse ou les Nouveaux Produits de Synthèse (abrégés NPS) qui désignent en France des substances psychoactives qui ont pour vocation d’imiter les effets des drogues naturelles (cocaïne, cannabis) ou les effets des drogues de synthèse (MDMA, Amphétamines…). Elles sont fabriquées avec des dérivés de pétrole, d’acétone ou d’acides et sont « moins chères » que les drogues qu’elles imitent. Ces produits sont vendus sur Internet sous des noms qui paraissent inoffensifs comme « sels de bain », « engrais pour cactus », « encens », « mélange de plantes séchées » alors qu’ils sont généralement plus puissants, plus dangereux et plus addictogènes que les drogues imitées. « Ces appellations utilisées sur les sites de vente en ligne visent à masquer la réelle nature du produit pour contourner la législation sur les stupéfiants. Ils comportent généralement la mention « Not for human consumption » (impropre à la consommation humaine)« , précise le site Drogues Info Service. En effet, le fait de ne pas contenir les mêmes structures moléculaires que les drogues de synthèse leur permet de duper la législation sur les stupéfiants (la plupart des NPS n’ont pas de statut juridique clair et on connaît rarement leur composition exacte car leurs recettes sont très souvent modifiées), confirme l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT). Les NPS sont classés en 8 familles (les 3 premières familles sont celles les plus répandues en France) :

  1. Les phénétylamines (exemple : le 2C-B)
  2. Les cannabinoïdes de synthèse (exemple : Buddha Blue ou le PTC)
  3. Les cathinones (exemple : la 3-MMC ou la 4-MEC dont les effets sont proches de la MDMA ou de la cocaïne)
  4. Les opioïdes de synthèse (exemples : les fentanyloïdes)
  5. Les tryptamines (exemples : la psilocine, psilocybine, DET, DMT)
  6. Les pipérazines (exemple : la BZP, la mCPP ou la TFMPP)
  7. Les benzodiazépines de synthèse
  8. Les arylcyclohexylamines/arylakylamines (exemple : la MXE)

Attention, les sites vendant ces nouvelles drogues de synthèse utilisent des serveurs hébergés dans des pays disposant de législations différentes […] « Par ailleurs, il ne faut jamais se fier aux informations sur la composition et les taux de pureté annoncés sur les sites de vente en ligne. En effet, la fabrication des drogues de synthèse n’est soumise à aucun contrôle. D’un lot à l’autre, des impuretés peuvent apparaître suite à une mauvaise synthèse et les pourcentages de produit actif peuvent être très différents. Parfois, la molécule commandée n’est même pas celle qui est livrée. Elle est remplacée par une autre molécule sans que l’usager en soit averti et sans qu’il en connaisse les effets et les risques », tient à avertir la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduits actives (MILDECA). L’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) a identifié quatre types de sites de vente en ligne problématiques :

  1. Les sites prétendument « commerciaux »,
  2. Les sites destinés à un public averti
  3. Les sites du  » deep web  » (réseaux cachés, non accessibles aux moteurs de recherche, avec des adresses confidentielles)
  4. Les sites de petites annonces et les réseaux sociaux qui servent de relais informationnels aux produits et aux sites

Les drogues de synthèse sont-elles légales en France ?

► Concernant les drogues de synthèse : elles sont considérées comme des stupéfiants et sont donc illégales en France (c’est aussi bien illégal d’en acheter que d’en consommer). En effet, le terme « stupéfiant » désigne ainsi toutes les drogues interdites, rappelle le site Drogue Info Service. En France, environ 200 substances psychoactives sont interdites. Pour interdire une substance, un arrêté est promulgué par le Ministre de la Santé, qui l’ajoute à la liste française des stupéfiants. En France, l’usage illicite de toute substance ou plante classée comme stupéfiant constitue un délit passible de peines pouvant atteindre jusqu’à un an d’emprisonnement et une amende de 3 750 euros (art. L.3421-1 du CSP).

► Concernant les Nouveaux Produits de Synthèse : Le principal moyen de contrôle législatif des NPS demeure leur inscription sur la liste de toutes les substances classées comme stupéfiants en France. Cette liste en France est fixée par un arrêté du 22 février 1990, établie à partir des conventions internationales sur les stupéfiants de 1961 et 1971. Elle est régulièrement complétée depuis l’apparition des NPS. « La majorité des NPS consommés en France sont classés sur la liste des stupéfiants […] L’usage et le trafic des substances ou plantes classées comme stupéfiants sont prohibés, selon les termes de la loi du 31 décembre 1970, et le commerce à des fins pharmaceutiques ou industrielles est fortement régulé« , indique l’OFDT dans son rapport Drogues et addictions – Données essentielles de 2019. En théorie, tous les NPS sont illégaux en France. Mais pour échapper à la législation et aux radars des autorités, les fabricants changent les recettes, modifient les structures moléculaires et apposent des mentions « impropre à la consommation humaine » alors que ces produits ont clairement une vocation de drogues.   

Quels sont les risques et effets secondaires des drogues de synthèse ?

Une seule prise de drogues de synthèse peut déjà avoir des effets sur la santé et provoquer :

  • Nausées
  • Maux de tête
  • Perte de sensibilité
  • Hallucinations
  • Crises de panique
  • Convulsions
  • Risques respiratoires (avec insuffisance respiratoire, sensation d’étouffement)
  • Troubles de la mémoire
  • Paralysie
  • Hypertension
  • Forte fièvre
  • Troubles cardiaques
  • Sur le long terme : risques liés à la perte de poids (associé à l’absence de faim), insomnies chroniques, troubles de l’humeur, sensation d’épuisement, état dépressif, paranoïa, toxicité pour la plupart des organes du corps comme l’estomac, les reins, le cœur…
  • Le surdosage, qui peut survenir à chaque prise, même la première fois, et conduire au décès.

Comment se sortir d’une addiction aux drogues de synthèse ?

Comme pour toute dépendance à une drogue, un sevrage brutal et réalisé seul peut être très dangereux pour l’organisme. Il convient plutôt de faire appel à un spécialiste des addictions qui pourra proposer un traitement médicamenteux adapté, de faire une thérapie personnelle ou de participer à des discussions de groupe. Pour vous mettre en relation avec un spécialiste des addictions, dirigez-vous vers votre médecin traitant, une association (Association Addictions France, SOS Addictions, Groupe SOS…) ou un Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).

Sources :

– Drogues-info-service.fr

Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduits actives (MILDECA)

– Les drogues de synthèse, G.A.E Conseil, Experts des addictions en Entreprise

– Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT)

– Société Française de Médecine d’Urgence

– Early Warning System on NPS, European Monitoring Centre For Drug and Drug Addiction

– Substances vénéneuses (Listes I et II, stupéfiants, psychotropes), Agence du médicament, ANSM, mise à jour le 30 août 2022. 


Source : JDF Santé

Scandale du chlordécone : dates, quels effets sur l'homme ?

Scandale du chlordécone : dates, quels effets sur l'homme ?

De 1972 à 1993, le chlordécone (aussi appelée « la chlordécone ») a été commercialisé sous les noms Képone® et Curlone® comme insecticide dans les cultures de bananiers en Guadeloupe et Martinique. Or, il pollue les sols et l’eau destinée à la consommation humaine et présente des risques pour la santé. Ce pesticide serait lié à une hausse du risque de cancer de la prostate, à l’origine aussi du « Syndrome de Kepone » et d’atteintes du développement du fœtus. Interdit dès 1976 aux Etats-Unis, il ne l’a été en France qu’en 1990 et des dérogations ont autorisé son utilisation jusqu’en 1993. Les conséquences de ce pesticide perdurent encore aujourd’hui aux Antilles. Plus de 90% des Antillais ont du chlordécone dans le sang selon l’étude Kannari de Santé Publique France parue en octobre 2018. « Le gouvernement a lancé un [quatrième] plan chlordécone pour la période 2021-2027 pour protéger au mieux la population antillaise face à la pollution à la chlordécone, et de prendre en charge les impacts liés à cette pollution » indique le ministère de la Santé. Quels sont les effets du chlordécone sur la santé ? Pourquoi cette affaire a fait scandale ? Où en est le procès ?

C’est quoi le chlordécone ?

Le chlordécone est un composé organochloré de synthèse absent à l’état naturel dans l’environnement. Il a été découvert en 1951, breveté en 1952 et commercialisé à partir de 1958 par la société américaine « Allied Chemical », sous les noms de Kepone® et de Curlone®.

Pourquoi est-il utilisé aux Antilles ?

Le chlordécone est utilisé pour la première fois comme pesticide aux Antilles (Guadeloupe et Martinique) en 1972 pour lutter contre le charançon, un insecte qui ravage les bananiers.

Image d'un charançon
Image d’un charançon © boedefeld-123RF

Pourquoi a-t-il été retiré ?

Les Etats-Unis interdisent la production de chlordécone en 1976 à cause de troubles neurologiques relevés chez des ouvriers de l’usine de production du pesticide. En 1990, le chlordécone est interdit en France mais des dérogations sont accordées aux Antilles pour l’utiliser jusqu’en 1993. La pollution des sols par le chlordécone aux Antilles est démontrée pour la première fois par des chercheurs de l’INRA en 1977 et la contamination des animaux sauvages en 1980. En 1999, il est admis que la pollution par le chlordécone contamine également l’eau destinée à la consommation humaine. « De nos jours, la pollution des sols au chlordécone persiste du fait de son exceptionnelle résistance à la dégradation biotique et abiotique. Par le biais de l’alimentation, les populations continuent à y être exposées » indique l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset).

Dates clés du scandale du chlordécone

► 1958. Le pesticide chlordécone est fabriqué dans l’usine américaine Hopewell en Virginie.

► 1972. Le pesticide est homologué en France sous le nom de Kepone®. Une autorisation provisoire de mise sur le marché est déclarée. Les agriculteurs des Antilles l’utilisent pour leur cultures de bananes.

► 1975. La fabrication de l’usine de Hopewell est interrompue car des défaillances graves ont été constatées dans le dispositif d’hygiène et de sécurité de la chaîne de production, donnant lieu à des pollutions aux abords de l’usine et à des effets toxiques sur les ouvriers de l’usine et sur les personnes habitant autour.

► 1976. Les Etats-Unis interdisent la production de chlordécone.

► 1977. Le rapport Snegaroff de l’INRA établit un lien entre l’utilisation du chlordécone et la pollution des sols et de l’eau peut-on lire dans un Rapport d’information de l’Assemblée Nationale.

► 1979. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le chlordécone comme « cancérigène possible pour l’homme ».

► 1980. Le rapport Kermarrec souligne également le lien entre chlordécone et pollution des sols et de l’eau. La même année, les Etablissements Lagarrigue en Martinique obtiennent l’Autorisation de mise sur le marché du chlordécone.

► 1990. Le chlordécone est interdit en France mais des dérogations sont accordées aux Antilles jusqu’en 1993. « Une première décision du sous-directeur de la protection des végétaux, par autorisation du ministre de l’agriculture de l’époque, M. Louis Mermaz, datée du 6 mars 1992, accorde « à titre dérogatoire un délai supplémentaire d’un an d’utilisation du Curlone pour lutter contre le charançon du bananier, c’est-à-dire jusqu’au 28 février 1993«  souligne le rapport d’information de l’Assemblée Nationale. « La vente du Curlone pouvait donc se poursuivre, conformément au droit commun, deux ans après le retrait de l’autorisation de vente intervenu le 1er février 1990″.

► 2002. Eric Godard, chargé des eaux potables à la DDAS (ancien ARS) découvre des traces de chlordécone dans l’eau et lance une étude. Elle met en évidence la présence de chlordécone dans les sols et certains légumes cultivés plusieurs années après l’arrêt de l’utilisation du pesticide, ce qui démontre des conséquences durables sur l’environnement.

2006. L’Association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé (Amses) en Martinique et L’Association guadeloupéenne d’action contre le chlordécone (AGAC) déposent plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui« , après des années d’empoisonnement de leurs îles au chlordécone. 

E. Macron reconnait la responsabilité de l'Etat dans le scandale du chlordécone
Emmanuel Macron reconnait la responsabilité de l’Etat dans le scandale du chlordécone en 2018 © Blondet Eliot-POOL/SIPA

2008. Le gouvernement français lance le premier Plan chlordécone pour lutter contre les effets de l’insecticide. (On en est actuellement au quatrième).

27 septembre 2018. Le Président de la République reconnait la responsabilité de l’Etat dans le scandale du chlordécone. « La pollution à la chlordécone est un scandale environnemental dont souffre la Martinique et la Guadeloupe depuis 40 ans. Tout cela c’est le fruit d’une époque qui est désormais révolue. (…) Ce fut aussi le fruit d’un aveuglement collectif«  déclare Emmanuel Macron dont les propos sont rapportés par Martinique la 1ère.

► Suivant les réquisitions du Parquet de Paris, la justice française prononce un non-lieu dans l’affaire du chlordécone (dépôt de plainte de 2006), les juges estimant que les faits sont prescrits. 

Quels sont les effets du chlordécone sur l’homme ?

Le chlordécone pénètre dans le corps par la voie orale. « Une augmentation des niveaux d’imprégnation par la chlordécone est observée avec la consommation de poissons » note Santé publique France en 2019. Il est absorbé par l’intestin et partiellement métabolisé dans le foie. Seulement une faible partie est ensuite éliminé par les selles, le reste est réabsorbé par l’intestin. Il s’accumule généralement ensuite dans le foie.

► « Les premières études du début des années 1960 sur des rats démontrent que le chlordécone provoque des troubles neurologiques caractérisés par des tremblements corporels et des membres, une atrophie testiculaire et des lésions hépatiques tumorales » précise l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset). « Des études de cancérogenèse chez l’animal de laboratoire sont à l’origine de son classement, en 1979, comme cancérogène possible pour l’Homme par le Centre International de Recherche sur le cancer (OMS)« . Par ailleurs, son mode d’action atteint les enzymes du métabolisme énergétique, des neurostransmetteurs et présente des propriétés hormonales qui le reconnaissent comme perturbateur endocrinien.

► En 2021, un rapport de l’Anses conclut « à une relation causale probable entre chlordécone et risque de cancer de la prostate ».

► « Un ensemble de symptômes [liés au chlordécone] sont regroupés sous la dénomination de « Syndrome du Képone » qui se caractérise par des atteintes neurologiques (tremblement des membres, incoordination motrice, troubles de l’humeur et de la mémoire récente, mouvement anarchique des globes oculaires) et testiculaires (modification de certaines caractéristiques spermatiques) » précise un Rapport d’office parlementaire du Sénat publié le 22 février 2023.

► L’exposition pré ou post-natale au chlordécone est associée à des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons indique une étude menée par des chercheurs de l’Inserm en 2012.

Sources :

– Impacts de l’utilisation de la chlordécone et des pesticides aux Antilles : bilan et perspectives d’évolution, Sénat, 22 février 2023

– Le chlordécone, un scandale d’Etat, Franceinfo 1 le portail des Outremer

– Chlordécone aux Antilles : les risques liés à l’exposition alimentaire, Anses, 9 décembre 2022

– Etudes destinées à identifier les dangers et risques sanitaires associés à l’exposition au chlordécone, IRSET, 7 décembre 2022

– Cancer de la prostate en lien avec les pesticides incluant le chlordécone, Anses, mars 2021

– Imprégnation de la population antillaise par la chlordécone et certains composés organochlorés en 2013-2014 : Étude Kannari, Santé Publique France 2019

– Impact de l’exposition au chlordécone sur le développement des nourrissons, Inserm, 17 septembre 2012


Source : JDF Santé

Myoclonie : définition, causes, symptômes, stopper

Myoclonie : définition, causes, symptômes, stopper

Définition : qu’est-ce qu’une myoclonie ?

« Une myoclonie est une contraction musculaire involontaire liée à la contraction très brève d’un muscle« , définit le Dr Laurent Vercueil, neurologue, neurophysiologiste et épileptologue au CHU Grenoble Alpes. Cette secousse peut être localisée, c’est-à-dire circonscrite à un muscle ou être généralisée et ébranler tout le corps.  Les myoclonies sont fréquentes. « C’est le deuxième mouvement anormal après les tremblements » informe le Dr Vercueil.

Qu’est-ce qu’une myoclonie d’endormissement ?

Il existe des myoclonies physiologiques (normales) dont les myoclonies d’endormissement. « L’immense majorité de la population connaît ces myoclonies qui surviennent lorsque le sommeil arrive de façon assez brutale » explique le Dr Verceuil. Cette grande secousse au moment de l’endormissement qui peut parfois réveiller la personne a plutôt lieu lorsque les gens sont très fatigués, tendus. Le stress favorise ces myoclonies. Autre type de myoclonie physiologique : un sursaut en réponse à une stimulation inopinée. « Le plus souvent c’est un bruit fort comme un coup de klaxon qui entraîne cette myoclonie. Celle-ci est très particulière car la contraction musculaire n’est pas si rapide que cela » informe le neurologue. Dans les myoclonies physiologiques, il y aussi le hoquet qui est une myoclonie du diaphragme.

Quels sont les symptômes d’une myoclonie ?

Une myoclonie se manifeste par une secousse comme un « petit choc ». Cette secousse peut être ressentie à un endroit du corps ou au niveau de tout le corps. « Les myoclonies liées à l’épilepsie sont plus massives et se caractérisent souvent par de grandes secousses axiales avec parfois un déséquilibre«  indique le Dr Vercueil. Lors d’une myoclonie d’endormissement, la personne a une grande secousse qui peut la réveiller ou réveiller son conjoint. « Souvent cela génère l’impression d’être tombé(e) » souligne le médecin. La myoclonie liée à un stimulus crée un sursaut.

Quelles sont les causes d’une myoclonie ?

Les myoclonies pathologiques peuvent être d’origine épileptiques ou non épileptiques.

► « Lorsque la myoclonie est épileptique, elle est liée à une décharge des neurones dans le cerveau lors d’une crise d’épilepsie ce qui entraîne une secousse musculaire »

► Les myoclonies sont la plupart du temps des myoclonies non épileptiques. « Les plus fréquentes touchent les personnes âgées. Il s’agit de minipolymyoclonus appelées ainsi car les personnes ont de nombreuses petites secousses au niveau des mains et des doigts. » décrit le Dr Vercueil. Ces myoclonies corticales sont liées à l’effet sur le cortex cérébral de différents facteurs dont le vieillissement.

► Les myoclonies peuvent avoir pour origine également des facteurs généraux, lorsque les reins fonctionnent de façon insuffisante, ou lors de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. La prise de certains médicaments (antihistaminiques, certains antidépresseurs comme l’amitriptyline, certains antibiotiques par exemple la pénicilline et les céphalosporines) peuvent également être la cause de myoclonies cela car ils peuvent rendre le cortex trop excitable.

Comment pose-t-on le diagnostic d’une myoclonie ?

Le diagnostic de myoclonie n’est pas facile à faire car c’est un événement très rapide. « C’est la plainte du patient qui va faire penser aux myoclonies » tient à préciser le neurologue. Un électro-encéphalogramme (EEG) va montrer le signal électrique de la décharge de l’ensemble des neurones dans le cerveau lorsque la myoclonie est épileptique. Le diagnostic des myoclonies corticales peut aussi être fait avec un électro-encéphalogramme (EEG) mais c’est plus compliqué. « Il faut récupérer le signal EEG et le traiter informatiquement afin de trouver le point de départ dans le cortex » explique le Dr Vercueil.

Quel traitement pour soigner des myoclonies ?

Le traitement des myoclonies dépend de la cause. Les médicaments anti-épileptiques fonctionnent pour les myoclonies épileptiques. Les myoclonies non épileptiques sont traitées avec des médicaments de la famille des benzodiazépines, par exemple le Valium®. Ces traitements diminuent les décharges. « Il faut souligner le caractère délicat de la balance bénéfices-inconvénients chez des personnes vulnérables en ce qui concerne les benzodiazepines » conclut le neurologue.

Merci au Dr Laurent Vercueil, neurologue, neurophysiologiste et épileptologue au CHU Grenoble Alpes


Source : JDF Santé