Myoclonie : définition, causes, symptômes, stopper

Définition : qu’est-ce qu’une myoclonie ?

« Une myoclonie est une contraction musculaire involontaire liée à la contraction très brève d’un muscle« , définit le Dr Laurent Vercueil, neurologue, neurophysiologiste et épileptologue au CHU Grenoble Alpes. Cette secousse peut être localisée, c’est-à-dire circonscrite à un muscle ou être généralisée et ébranler tout le corps.  Les myoclonies sont fréquentes. « C’est le deuxième mouvement anormal après les tremblements » informe le Dr Vercueil.

Qu’est-ce qu’une myoclonie d’endormissement ?

Il existe des myoclonies physiologiques (normales) dont les myoclonies d’endormissement. « L’immense majorité de la population connaît ces myoclonies qui surviennent lorsque le sommeil arrive de façon assez brutale » explique le Dr Verceuil. Cette grande secousse au moment de l’endormissement qui peut parfois réveiller la personne a plutôt lieu lorsque les gens sont très fatigués, tendus. Le stress favorise ces myoclonies. Autre type de myoclonie physiologique : un sursaut en réponse à une stimulation inopinée. « Le plus souvent c’est un bruit fort comme un coup de klaxon qui entraîne cette myoclonie. Celle-ci est très particulière car la contraction musculaire n’est pas si rapide que cela » informe le neurologue. Dans les myoclonies physiologiques, il y aussi le hoquet qui est une myoclonie du diaphragme.

Quels sont les symptômes d’une myoclonie ?

Une myoclonie se manifeste par une secousse comme un « petit choc ». Cette secousse peut être ressentie à un endroit du corps ou au niveau de tout le corps. « Les myoclonies liées à l’épilepsie sont plus massives et se caractérisent souvent par de grandes secousses axiales avec parfois un déséquilibre«  indique le Dr Vercueil. Lors d’une myoclonie d’endormissement, la personne a une grande secousse qui peut la réveiller ou réveiller son conjoint. « Souvent cela génère l’impression d’être tombé(e) » souligne le médecin. La myoclonie liée à un stimulus crée un sursaut.

Quelles sont les causes d’une myoclonie ?

Les myoclonies pathologiques peuvent être d’origine épileptiques ou non épileptiques.

► « Lorsque la myoclonie est épileptique, elle est liée à une décharge des neurones dans le cerveau lors d’une crise d’épilepsie ce qui entraîne une secousse musculaire »

► Les myoclonies sont la plupart du temps des myoclonies non épileptiques. « Les plus fréquentes touchent les personnes âgées. Il s’agit de minipolymyoclonus appelées ainsi car les personnes ont de nombreuses petites secousses au niveau des mains et des doigts. » décrit le Dr Vercueil. Ces myoclonies corticales sont liées à l’effet sur le cortex cérébral de différents facteurs dont le vieillissement.

► Les myoclonies peuvent avoir pour origine également des facteurs généraux, lorsque les reins fonctionnent de façon insuffisante, ou lors de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. La prise de certains médicaments (antihistaminiques, certains antidépresseurs comme l’amitriptyline, certains antibiotiques par exemple la pénicilline et les céphalosporines) peuvent également être la cause de myoclonies cela car ils peuvent rendre le cortex trop excitable.

Comment pose-t-on le diagnostic d’une myoclonie ?

Le diagnostic de myoclonie n’est pas facile à faire car c’est un événement très rapide. « C’est la plainte du patient qui va faire penser aux myoclonies » tient à préciser le neurologue. Un électro-encéphalogramme (EEG) va montrer le signal électrique de la décharge de l’ensemble des neurones dans le cerveau lorsque la myoclonie est épileptique. Le diagnostic des myoclonies corticales peut aussi être fait avec un électro-encéphalogramme (EEG) mais c’est plus compliqué. « Il faut récupérer le signal EEG et le traiter informatiquement afin de trouver le point de départ dans le cortex » explique le Dr Vercueil.

Quel traitement pour soigner des myoclonies ?

Le traitement des myoclonies dépend de la cause. Les médicaments anti-épileptiques fonctionnent pour les myoclonies épileptiques. Les myoclonies non épileptiques sont traitées avec des médicaments de la famille des benzodiazépines, par exemple le Valium®. Ces traitements diminuent les décharges. « Il faut souligner le caractère délicat de la balance bénéfices-inconvénients chez des personnes vulnérables en ce qui concerne les benzodiazepines » conclut le neurologue.

Merci au Dr Laurent Vercueil, neurologue, neurophysiologiste et épileptologue au CHU Grenoble Alpes


Source : JDF Santé