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Médicament IMAO : liste, quels effets secondaires

Médicament IMAO : liste, quels effets secondaires

Définition : c’est quoi un médicament IMAO ?

Ils ont été développés dans les années 1960. Ce sont des antidépresseurs. Ils sont utilisés pour traiter les épisodes dépressifs de l’adulte, modérés à sévères. Ils permettent de corriger les symptômes de l’état dépressif pour retrouver un état normal. Ils existent sous deux formes : la forme sélective, plus souvent prescrite, et la non non-sélective. « Cette dernière est moins prescrite car ils imposent une hygiène de vie stricte car ils interagissent avec certains aliments et certains autres médicaments« , précise le Dr. Patrick Lemoine.

Quelle est la liste des médicaments IMAO ?

« Il n’y a donc plus de véritable IMAO en France depuis 2015 : auparavant, il existait deux traitements, le Marsilid et le Moclamine, mais le premier n’est pas plus disponible en France depuis 2015, précise le Dr. Lemoine. Reste seulement le Moclamine ».

Comment agit un médicament IMAO ?

Les inhibiteurs de la monoamine oxydase IMAO ont pour rôle de bloquer la dégradation de la dopamine et de la sérotonine (deux neurotransmetteur qui ont pour rôle de réguler l’humeur) par les monoamines oxydases (MAO). Ceci permet de traiter les symptômes liés à la dépression.

Quelles sont les indications d’un médicament IMAO ?

« En France, ils étaient prescrits en deuxième voire troisième intention dans le traitement des troubles dépressifs modérés à sévères, ceci en raison de leurs interactions avec certains médicaments et aliments, lorsque les autres traitements possibles avaient échoué (inhibiteurs de la sérotonine, IRS ou IRSNA…), explique notre expert. Dans les pays comme les USA, ils sont prescrits en cas de dépression résistante et dans les cas de dépression atypique (hypersomnie, boulimie sucrée), dans les troubles paniques, les troubles phobiques… « . Il est également possible de les prescrire dans les cas de maladie de Parkinson.

Quels sont les effets secondaires ?

« Ils sont généralement bénins et peu fréquents », précise le psychiatre. Il s’git de :

  • Crise hypertensive possiblement bien que très rarement fatale : elle survient lorsque le traitement est pris en même temps que des aliments riches en tyramine (chocolat, bière, vin, aliments fumés, fromages fermentés, abats, bananes, etc.) ou qu’un autre médicament antidépresseur IRS, IRSNA…, certains anesthésiques, etc.
  • Maux de tête violents
  • Constipation
  • Insomnie ou excitation

Quelles sont les contre-indications aux médicaments IMAO ?

Ces traitements ne doivent pas être prescrits en cas :

  • d’insuffisance hépatique
  • phéochromocytome
  • délires et états maniaques
  • antécédents d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)
  • grossesse
  • allaitement
  • en cas d’intervention chirurgicale programmée, le traitement devra être arrêté au moins 15 jours avant

En association avec d’autres médicaments. C’est le cas de certains médicaments vendus sans ordonnance pour traiter un rhume ou la toux. Il peut aussi interagir avec les traitements sédatifs. Parlez-en à votre pharmacien. Mais par principe de précaution, toute automédication est contre-indiquée en association avec les médicaments IMAO. En association avec certains aliments. C’est le cas des fromages fermentés, des foies de volaille, des extraits de levure, des viandes faisandées…, des boissons riches en caféine ou des produits contenance du cyclamate (faux sucre) car il existe un risque d’élever brutalement la tension artérielle, pouvant entrainer un malaise cardiaque.

Merci au Dr. Patrick Lemoine, psychiatre.


Source : JDF Santé

La Josacine c'est fini ! Le médicament ne sera plus commercialisé en France

Antibiotique à base de josamycine, le médicament Josacine® produit par le laboratoire Astellas Pharma ne sera plus commercialisé en France, annonce l’Agence nationale du médicament (ANSM) dans un communiqué du 27 février 2023. En comprimés, granulés, à boire… Toutes les présentations du médicament ne seront plus disponibles. Pourquoi ? « Cet arrêt de commercialisation n’est pas lié à une problématique de qualité, de sécurité, ni d’efficacité du médicament, mais à une décision industrielle du laboratoire Astellas Pharma » argue l’ANSM sans en dire plus.

Quelles étaient les indications du médicament Josacine ?

Le médicament Josacine® est un antibiotique de la famille des macrolides (comme le sont aussi l’Erythromycine ou l’Azithromycine (Zithromax®)). Il était utilisé « pour traiter ou prévenir certaines infections dues à des bactéries et sur lesquelles la substance active (la josamycine) a un effet » précise la notice du médicament publiée par son fabricant. Parmi les infections bactériennes ayant pu être soignées avec la Josacine par exemple : 

  • les angines
  • les sinusites
  • les surinfections des bronchites aiguës
  • certaines pneumopathies
  • les infections cutanées bénignes : impétigo, erysipèle
  • les infections stomatologiques
  • les infections génitales non gonococciques (chlamydia trachomatis, vaginose bactérienne)

Par quoi remplacer la Josacine ?

Aucune autre spécialité à base de josamycine n’est disponible en France. L’ANSM invite les professionnels de santé à consulter les recommandations de la Spilf (Société de pathologie infectieuse de langue française) et du GPIP/SFP (groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la Société française de pédiatrie) sur la place des macrolides dans l’arsenal thérapeutique.

C’était quoi l’Affaire de la Josacine ?

En 1994, l’antibiotique Josacine produit par le laboratoire Bellon fait l’objet d’une affaire baptisée « L’affaire de la Josacine empoisonnée« . En juin 1994, une petite fille, Emilie Tanay 9 ans, décède après avoir pris son médicament. Selon le laboratoire, une substance toxique étrangère aurait été introduit dans le flacon de l’antibiotique. Tous les lots sont rappelés. L’ANSM ouvre une enquête et conclut à un acte criminel isolé par empoisonnement au cyanure introduit dans le flacon de Josacine utilisée par la fillette.

Source : Arrêt de commercialisation du médicament Josacine (josamycine), ANSM, 27 février 2023


Source : JDF Santé

Acromégalie : symptômes, visage, photo, c'est quoi ?

Acromégalie : symptômes, visage, photo, c'est quoi ?

L’acromégalie ou la maladie de Pierre Marie (médecin qui l’a décrite pour la première fois) est un trouble hormonal rare liée à une production excessive d’hormone de croissance (GH) et qui se caractérise par des mains et des pieds élargis, des doigts agrandis, un visage particulier avec un nez épais et large et des pommettes saillantes. La prévalence est estimée entre 1/7 500 et 1/35 800. Quels sont les signes pour reconnaître une acromégalie ? A quoi est-ce dû ? Comment la soigner ou vivre avec ?

Définition : c’est quoi l’acromégalie ?

L’acromégalie, qu’il ne faut pas confondre avec le gigantisme, désigne une maladie endocrinienne générée par un dysfonctionnement hormonal. « Il s’agit d’une hypersécrétion d’hormones de croissance« , explique le Pr Fabrice Bonnet, endocrinologue à Paris. C’est une maladie avec une incidence rare, causée par une tumeur bénigne à l’hypophyse, appelée adénome de l’hypophyse, qui sécrète en trop grande quantité l’hormone de croissance (GH).

Quels sont les symptômes de l’acromégalie ?

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Schéma d’une acromégalie © MichaelOscar – stock.adobe.com

L’acromégalie se voit. Elle se manifeste par des anomalies au niveau de la morphologie :

  • Une croissance anormale des pieds et des mains (pieds et mains élargis, doigts élargis et boudinés)
  • Une déformation du visage (un nez épais, des arcades sourcilières qui ressortent, un menton avancé…)

Il peut y avoir en plus des troubles associés :

  • Une hypertension
  • Une apnée du sommeil
  • Des troubles cardio-vasculaires
  • Un risque plus important de faire un diabète.
  • Un risque plus important d’avoir un cancer du côlon ou de l’intestin

Comment est le visage d’une personne atteinte d’acromégalie ?

L’acromégalie est caractérisée par une modification des os plats de la face :

→ Le nez est plus grand, plus épais et plus large

→ La mâchoire est plus avancée

→ L’articulée dentaire est modifiée

→ Les arcades sourcilières sont plus saillantes

→ Les pommettes sont plus saillantes

→ Le front est bombé

→ Les lèvres sont épaisses

« Ces modifications se font petit à petit donc on ne s’en rend pas forcément compte. C’est souvent grâce aux photos que l’on peut voir la différence« , précise le médecin.

Quelles sont les célébrités atteintes d’acromégalie ?

Parmi les gens célèbres atteints d’acromégalie il y a :

  • Richard Kiel, acteur et producteur (taille : 2.18 m) aperçu notamment dans l’Espion qui m’aimait (James Bond) ou Moonraker
  • Carel Struycken, acteur et scénariste, aperçu notamment dans la Famille Addams, Doctor Sleep, Star Trek ou Twin Peaks
  • Andre the Giant (André le géant), catcheur et acteur français
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Extrait du film « THE ADAMS FAMILY » avec Christina Ricci,Carrel Struycken et Jimmy Workman © /SIPA (publiée le 28/02/2023)

Photo d’une personne atteinte d’acromégalie

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Photo d’un homme atteint d’acromégalie © Morphart – stock.adobe.com

Quelle est la différence avec le gigantisme ?

Le gigantisme est une affection rare, qui survient en cas hypersécrétion de l’hormone GH dans l’enfance. « Dans l’acromégalie, les cartilages de conjugaison sont déjà soudés, donc il n’y a pas d’augmentation de la taille. Le gigantisme ne se voit donc que chez l’enfant« , explique l’endocrinologue. Dans le cas du gigantisme, la vitesse de croissance et la taille finale augmentent, mais il y a peu de déformations osseuses. Le gigantisme peut également entraîner d’autres problèmes hormonaux, engendrant par exemple un retard pubertaire ou un hypogonadisme hypogonadotrope.

Quand peut-on soupçonner une acromégalie ?

→  Lorsque l’on change de pointure de chaussure à l’âge adulte, ce n’est pas normal

→ Lorsque le patient doit faire élargir son alliance.

→ Lorsque le patient voit son visage se modifier par rapport à des photos du passé

Quelles sont les complications possibles d’une acromégalie ?

Parfois, la maladie est découverte à un stade avancé, avec des complications cérébrales. « Au-dessus de l’hypophyse, on a le début du nerf optique, appelé le chiasma optique. Comme l’adénome grossi, on peut avoir amputation du champ visuel, ce qui va conduire à découvrir la maladie par hasard en faisant une IRMParfois, les modifications surviennent rapidement, mais parfois non, et le patient ne s’en rend pas forcément compte », explique le docteur.

Quelle est la cause d’une acromégalie ?

L’hypersécrétion de l’hormone de croissance est causée par un adénome de l’hypophyse. Appelée aussi glande pituitaire, il s’agit d’une glande endocrine, située dans le cerveau. Elle sécrète de nombreuses hormones, dont l’hormone GH, mais aussi la prolactine (PRL), qui stimule la production de lait maternel, l’hormone folliculo-stimulante (FSH), liée à la production d’ovules et de spermatozoïdes, ou encore l’hormone lutéinisante (LH), stimulant l’ovulation et production de testostérone.

Qui consulter ?

Si vous soupçonnez d’être atteint d’acromégalie, vous pouvez vous rendre chez votre médecin traitant, qui pourra vous rediriger vers un endocrinologue s’il constate des symptômes déterminants. Celui-ci pourra alors procéder aux examens pour détecter une hypersécrétion de l’hormone de croissance et repérer l’adénome.

Comment diagnostique-t-on une acromégalie ?

« Pour commencer, on va doser hormone de croissance et surtout l’IGF1, qui est la protéine sécrétée par le foie sous l’action de l’hormone de croissance, qui est un bon indicateur, car l’hormone de croissance à une durée de vie qui est brève« , précise le docteur Fabrice Bonnet. Après le diagnostic biologique, on va faire une IRM hypophysaire, pour rechercher un adénome qui est parfois assez gros, on parle dans ce cas de macro-adénome. « C’est une maladie silencieuse pendant longtemps, donc lorsqu’on découvre l’adénome avec beaucoup de retard, il peut faire plus d’un centimètre« , ajoute le médecin.

Quel est le traitement pour soigner une acromégalie ?

L’ablation de l’adénome hypophysaire permet l’arrêt de l’hypersécrétion, mais des traitements médicamenteux sont parfois utilisés quand l’ablation est impossible. Pour soigner l’acromégalie, il faut donc intervenir chirurgicalement et retirer l’adénome. « Le chirurgien va pratiquer une intervention chirurgicale par les voies nasales, ce qui va enlever l’adénome hypophysaire (ou adénome somatotrope)« , explique le médecin.

► Si l’adénome est petit, il peut y avoir une guérison totale, le patient guéri sans médicament derrière.

« Si l’adénome fait plus d’un centimètre, ou s’il y a des extensions dans le sinus caverneux, l’exérèse chirurgicale va être compliquée, il y aurait un risque hémorragique. On va donc enlever la plus grosse partie pour enlever les lésions visuelles, mais il restera une hypersécrétion des hormones de croissance« , précise-t-il. Dans ce cas, il faudra contrôler cette hypersécrétion avec des médicaments, ou parfois avec une radiothérapie locale.

Quelle espérance de vie en cas d’acromégalie ?

« On sait par statistiques épidémiologiques que l’acromégalie a un impact défavorable sur l’espérance de vie à long terme, à cause des maladies associées : il y a plus de tumeurs, de cancers, d’hypertrophie cardiaque et d’insuffisance cardiaque. Mais l’espérance de vie est meilleure aujourd’hui selon les dernières études« , affirme le médecin. Il précise également que l’espérance de vie est meilleure lorsque l’acromégalie est dépistée plus tôt.

Merci au Professeur Fabrice Bonnet, endocrinologue à Paris.


Source : JDF Santé

Lordose, hyperlordose : symptômes, exercices, traitement

Lordose, hyperlordose : symptômes, exercices, traitement

Définition : c’est quoi la lordose ?

On appelle « une lordose » (ou concavité dorsale ou postérieure) la courbure convexe en avant de la colonne vertébrale. Il s’agit d’une courbure physiologique du corps. La lordose peut être cervicale ou lombaire. « La colonne vertébrale n’est pas un simple empilement vertical de vertèbres. Elle est constituée de 3 courbures physiologiques normales qui permettent de repartir le poids du corps de manière harmonieuse et indispensables à la bipédie et à la marche tête haute« , explique le Dr Jérémy Maillet, rhumatologue et chef de clinique à l’hôpital Lariboisière de Paris.

Schéma d’une lordose 

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Schéma d’une lordose du dos © rumruay – stock.adobe.com

C’est quoi une lordose lombaire ?

On parle de lordose lombaire pour désigner la courbure convexe de la colonne vertébrale au milieu du dos.

C’est quoi une lordose cervicale ?

La lordose cervicale définit la courbure convexe de la colonne au niveau du cou.

C’est quoi une cyphose thoracique ?

Au niveau thoracique, la courbure normale est concave et non convexe, on parle alors de cyphose et non plus de lordose. 

C’est quoi une hyperlordose ?

Si la lordose est totalement physiologique, l’hyperlordose correspond à une accentuation de cette courbure qui peut devenir pathologique. Dans les faits et par abus de langage certains emploie à tort le mot de lordose à la place d’hyperlordose. Une hyperlordose très accentuée peut, sur le long terme, évoluer vers une répartition anormale des contraintes sur une partie de la colonne vertébrale et être responsable d’arthrose elle-même responsable de douleurs.

Quels sont les symptômes d’une hyperlordose ?

Si l’hyperlordose n’est pas symptomatique en elle-même, elle peut néanmoins le devenir. En effet « elle favorise la survenue de tensions musculaires et d’arthrose rachidienne elles même responsables de douleurs lombaires (lombalgies). Elle est plus fréquente dans la population noire et s’associe souvent avec un canal lombaire étroit (espace où passe les racines nerveuses) qui peut être source de lombosciatiques », explique le Dr Maillet. Mais la plupart des hyperlordoses ne sont ni douloureuses ni invalidantes.

Quelle différence entre une lordose et une scoliose ?

L’hyperlordose et la scoliose sont 2 entités totalement différentes qui peuvent être associées. La scoliose est systématiquement recherchée par le médecin généraliste au moment de la puberté et se manifeste par une déformation de la colonne vertébrale dans les 3 plans de l’espace. A l’examen clinique, le spécialiste pourra affirmer le diagnostic en constatant l’existence d’une bosse souvent thoracique droite ou gauche (la gibbosité). Il est dans ce cas nécessaire de faire des clichés radiographiques pour guider la prise en charge thérapeutique avec notamment la mise en place d’un corset.

Comment diagnostique-t-on une hyperlordose ?

Le diagnostic d’hyperlordose est clinique car la cambrure excessive attire l’œil du spécialiste. Le médecin peut en cas de doute diagnostic réaliser une série de mesure (métrologies) confirmant une courbure exagérée. « Aucun examen complémentaire n’est nécessaire tant qu’il n’y a pas de manifestation clinique, précise le Dr Maillet. En cas de lombalgies ou de lombosciatiques n’évoluant pas favorablement après plusieurs semaines de traitement médical, il est recommandé de faire une radiographie standard.« 

Comment soigner une hyperlordose ?

En l’absence de symptômes, aucun traitement n’est justifié. « En cas de lombalgie, le traitement médical associe une contention lombaire (ceinture élastique), des antalgiques et des anti-inflammatoires pendant une courte durée en vérifiant leurs tolérances. La kinésithérapie sera antalgique dans un premier temps (physiotherapie) puis associera un travail de renforcement musculaire. En cas de persistance des douleurs malgré ce traitement et en fonction des résultats de l’imagerie, il pourra être proposé des gestes locaux (infiltrations) » explique le spécialiste. Les interventions chirurgicales ne seront réalisées qu’en dernier recours en cas de lombosciatiques invalidantes et résistantes au traitement médical.

Quels exercices pour soigner une hyperlordose ?

Comme le précise le rhumatologue, les exercices de kinésithérapie et de musculation sont primordiaux dans la prise en charge des lombalgies et lombosciatiques. « Ils permettent de corriger un éventuel trouble postural, de renforcer les muscles de la sangle abdominale et les érecteurs du rachis. Une bonne musculature de la sangle abdominale et une prévention des situations à risque par la modification des postures sont gageurs d’une réduction des crises douloureuses. » Les exercices de musculation viseront alors à renforcer la sangle abdominale ainsi que la musculature dorso-lombaire.

Merci au Dr Jérémy Maillet, Rhumatologue et chef de clinique à l’hôpital Lariboisière de Paris.


Source : JDF Santé

Vaccin contre le papillomavirus : que doit annoncer Macron ?

Vaccin contre le papillomavirus : que doit annoncer Macron ?

[Mis à jour le 28 février 2023 à 10h02] Le président de la République Emmanuel Macron, accompagné des ministres de la Santé et de l’Éducation, François Braun et Pap Ndiaye, sont attendus ce mardi 28 février après-midi dans un collège de Jarnac (Charente) où ils doivent « faire une annonce décisive pour éradiquer le papillomavirus (HPV)« , a annoncé l’Elysée. Le gouvernement assistera à une séance de vaccination anti HPV organisée au sein de l’établissement, soit quelques jours avant la Journée de sensibilisation mondiale autour des maladies induites par le HPV (4 mars 2023). Pour rappel, le HPV serait responsable de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et de 6 000 nouveaux cas de cancers chez la femme et l’homme. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. Mais à date, le taux de couverture vaccinale reste trop faible en France (37% pour les filles et 9% pour les garçons). La vaccination contre les infections au papillomavirus humains est recommandée pour les filles et les garçons de 11 à 14 ans révolus (possible jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes). Et en rattrapage jusqu’à 19 ans. 

Le vaccin HPV protège contre quelles maladies ? Quels cancers ?

Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus sexuellement transmissibles très fréquents, contractés généralement au début de la vie sexuelle au cours d’un rapport vaginal, oral ou anal. Ils peuvent causer l’apparition de verrues (papillomes), des lésions contagieuses localisées sur la peau ou sur les muqueuses de l’homme ou de la femme. Si la majorité de ces lésions disparaissent spontanément grâce à notre immunité naturelle ou à l’aide de traitements (laser, cryothérapie, médicament), certaines lésions, causées le plus souvent par les HPV 16 ou 18, peuvent persister et évoluer en cancers anaux et oro-pharyngés, du col de l’utérus, du vagin ou de la vulve. La vaccination contre les papillomavirus humains reste le meilleur moyen de lutter contre ces virus. Elle consiste à introduire dans le corps un microbe inactif (ou très affaibli). Pour faire face à ce « faux microbe » et éviter sa propagation, notre organisme fabrique des défenses immunitaires appelées des anticorps. Si un jour, le « vrai microbe », qui lui est actif, pénètre dans l’organisme, il sera reconnu par les anticorps qui seront donc capables de le neutraliser et d’empêcher le développement de la maladie. 

Qui doit faire le vaccin contre les HPV ?

La vaccination contre les HPV est actuellement recommandée et remboursée à hauteur de 65% par l’Assurance Maladie (des organismes complémentaires interviennent souvent pour compléter le remboursement) chez :

  • les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus (avec un rappel de 15 à 19 ans révolus),
  • les jeunes garçons de 11 à 14 ans révolus (avec rappel de 15 à 19 ans révolus) (depuis le 1er janvier 2021)
  • les patients immunodéprimées,
  • les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes jusqu’à l’âge de 26 ans.

Vaccin contre le papillomavirus chez la femme

Le vaccin contre les papillomavirus humains protège les personnes vaccinées contre plusieurs souches d’HPV et notamment les types 16 et 18, les deux plus dangereux. Ce vaccin est recommandé et remboursé chez les jeunes filles de 11 à 14 ans, mais aussi dans le cadre du rattrapage vaccinal, chez les jeunes femmes entre 15 et 19 ans révolus, c’est-à-dire jusqu’à la veille de l’anniversaire des 19 ans. Actuellement, la couverture vaccinale contre les HPV reste insuffisante au regard des recommandations fixées par la HAS il y a 10 ans : seulement 24 % des femmes sont vaccinées selon le schéma complet. A noter que le vaccin contre les HPV est d’autant plus efficace chez les jeunes filles n’ayant jamais eu de rapport ou au début de leur vie sexuelle, lorsqu’elles n’ont pas ou peu été exposées au risque d’infection par le HPV.

Vaccin contre la papillomavirus chez l’homme

Depuis le 1er janvier 2021, la recommandation de vaccination contre les papillomavirus humains est étendue aux jeunes garçons âgés de 11 à 14 ans, quelle que soit leur orientation sexuelle. Cette vaccination a été inscrite au calendrier vaccinal 2020. Si cette recommandation entre en vigueur en 2021, elle avait été formulée par la Haute Autorité de Santé en décembre 2019 pour freiner la transmission des HPV au sein de la population générale et mieux protéger les garçons ainsi que le filles et femmes non vaccinées.

Les professionnels de santé sont ainsi invités à proposer davantage ce vaccin à chaque adolescent, fille ou garçon, que ce soit dans le cadre de programmes de vaccination ou lors d’une consultation de santé sexuelle. La HAS souhaite la mise en place d’un accès plus facile à cette vaccination, en permettant par exemple un remboursement intégral du vaccin par l’Assurance Maladie. Actuellement « le vaccin contre l’infection à papillomavirus humain (HPV) est remboursé, sur prescription médicale, à 65 %. Les organismes complémentaires interviennent habituellement pour compléter le remboursement. La vaccination peut être gratuite dans certains centres de vaccination » informait un communiqué de la CNAM en octobre 2020.

A quel âge se faire vacciner contre le HPV ?

  • Les jeunes femmes sont invitées à se faire vacciner entre 11 et 14 ans révolus, et en rattrapage entre 15 et 19 ans révolus. 
  • Les jeunes garçons de 11 à 14 ans révolus et en rattrapage entre 15 et 19 ans révolus (depuis le 1er janvier 2021).
  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sont invités à se faire vacciner jusqu’à 26 ans.
  • Les patients immunodéprimés, hommes ou femmes, sont invités à se faire vacciner entre 11 et 14 ans révolus, et en rattrapage entre 15 et 19 ans révolus. Si un enfant est candidat à une transplantation d’organe solide, la vaccination peut être faite dès l’âge de 9 ans

Quel est le nom du vaccin contre les papillomavirus ?

Il existe trois vaccins contre les papillomavirus humains : Gardasil®, Cervarix® et Gardasil 9®. Ils différent par le nombre de papillomavirus contre lesquels ils protègent : 2 à 9 selon le vaccin. Ces trois vaccins ne sont absolument pas interchangeables et toute vaccination commencée avec l’un d’entre eux doit être achevée avec le même vaccin.

Quel est le schéma vaccinal du vaccin HPV selon l’âge ?

Nom du vaccin Protège contre… Âge de la vaccination Schéma vaccinal
Gardasil® (vaccin quadrivalent) Les HPV de type 6, 11, 16 et 18 Vaccination initiée entre 11 et 13 ans révolus 2 doses espacées de 6 mois
    Vaccination initiée entre 14 et 19 ans révolus 3 doses administrées selon un schéma : 0, 2 et 6
    Pour les hommes ayant des relations avec les hommes jusqu’à 26 ans révolus 3 doses administrées selon un schéma : 0, 2 et 6
Cervarix® (vaccin bivalent) Les HPV de type 16 et 18 Vaccination initiée entre 11 et 14 ans révolus 2 doses espacées de 6 mois
    Vaccination initiée entre 15 et 19 ans révolus 3 doses administrées selon un schéma 0, 1 et 6 mois
Gardasil 9® (vaccin nonavalent) Les HPV de type 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58 Vaccination initiée entre 11 et 14 ans révolus 2 doses espacées de 6 à 13 mois
    Vaccination initiée entre 15 ans et 19 ans révolus 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois
    Pour les hommes ayant des relations avec les hommes jusqu’à 26 ans révolus 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois

Bon à savoir : le Haut Conseil de la santé publique recommande que les jeunes filles et jeunes femmes, qui ne sont pas encore vaccinées contre le papillomavirus, reçoivent le vaccin nonavalent Gardasil 9®.

Quelle est l’efficacité du vaccin contre les papillomavirus ?

La vaccination ne protège pas contre tous les types d’HPV (il en existerait plus d’une centaine) et sa durée d’action n’est pas encore exactement connue. Comme pour tous les vaccins, il ne protège pas à 100%. Une étude publiée dans The New England Journal of Medecine et relayée par la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale (SFCPCV) a mis en évidence en octobre 2020 la capacité du vaccin anti-HPV à éviter la survenue d’un cancer du col de l’utérus. L’étude a été réalisée en Suède et s’est basée sur l’analyse de 600 000 femmes. Les chercheurs sont parvenus à montrer une diminution de près de 50 % du risque de cancer du col de l’utérus parmi les femmes vaccinées. Le vaccin était d’autant plus efficace s’il avait été réalisé à un jeune âge (90% de réduction du risque de cancer du col de l’utérus chez les femmes vaccinées avant 17 ans). « Parce qu’il faut un délai de 10, 15 voire 20 ans d’infection HPV persistante pour qu’une femme développe un cancer du col de l’utérus, nous ne disposions pas encore d’un recul suffisant pour pouvoir correctement évaluer ce paramètre. Avec l’introduction des premières politiques de vaccination en 2006-2007, nous disposons maintenant de preuves solides« , commentaient la SFCPCV qui rappelait que la vaccination est recommandée pour toutes les jeunes filles et les jeunes garçons entre 11 et 14 ans et qu’elle peut être faite en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans. La vaccination contre les HPV ne remplace pas le dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis cervico-utérin qui reste primordial à partir de 25 ans, que l’on soit vaccinée ou non. Seul le frottis permet de détecter la présence d’une anomalie au niveau du col de l’utérus après une infection par les virus HPV et de la prendre en charge rapidement.

Quels sont les effets secondaires du vaccin HPV ?

Comme pour tous les vaccins, il existe un risque d’effets indésirables. Après l’injection, les risques les plus fréquents sont : des douleurs, des rougeurs, un gonflement ou un bleu au niveau du point d’injection, parfois associés à de la fièvre, des maux de tête, des nausées, des douleurs musculaires ou articulaires. En France, une étude de 2015 menée sur plus de 2 millions de jeunes filles menée conjointement par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance maladie a confirmé que la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) par Gardasil® et Cervarix® n’entrainaient pas de sur-risque de maladies auto-immunes et de sclérose en plaque.

Où se faire vacciner contre les HPV ?

La vaccination contre les HPV peut être réalisée :

  • par un médecin ou une sage-femme,
  • par un infirmier à condition de se munir d’une prescription médicale d’un médecin ou d’une sage-femme,
  • dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), un centre de planification familiale et certains centres de vaccination publics.

Le vaccin contre les HPV est-il obligatoire ?

Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé aux jeunes filles (11 à 14 ans et en rattrapage de 15 à 19 ans), aux jeunes garçons (entre 11 et 14 ans et en rattrapage jusqu’à 19 ans) aux patients immunodéprimés et aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans. 

Sources :

– Ministère de la Santé

– Vaccination-info-service.fr

– Haute Autorité de la Santé 


Source : JDF Santé

Hydrotubation : procédure, avantages, ça fait mal ?

Hydrotubation : procédure, avantages, ça fait mal ?

Définition : c’est quoi l’hydrotubation ? 

L’hydrotubation consiste en l’instillation d’une solution aqueuse composée de sérum physiologique ainsi que d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires dans les trompes de Fallope afin de les déboucher. 

Quand faire une hydrotubation ? 

L’hydrotubation serait indiquée chez les patientes présentant une infertilité tubaire, c’est-à-dire une obstruction des trompes de Fallope. Les trompes de Fallope sont des conduits reliant les ovaires à l’utérus. Celles-ci jouent un rôle essentiel dans la reproduction car elles permettent le passage des spermatozoïdes vers l’ovocyte expulsé lui-même par l’ovaire et qui se trouve alors dans le pavillon tubaire. La fécondation a ensuite lieu dans l’ampoule tubaire. Enfin, l’embryon remonte la trompe pour aller s’installer dans la cavité utérine. Lorsqu’il y a infertilité tubaire, cela signifie que la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovocyte est impossible. L’obstruction des trompes de Fallope serait l’une des principales causes d’infertilité chez la femme. 

Est-elle utilisée en France ? 

Non, l’hydrotubation n’est pas utilisée en France. Les nombreux gynécologues français contactés ne possèdent pas de connaissances concernant cette technique et très peu d’informations existent sur ce sujet dans la littérature scientifique française. Celle-ci semble davantage se tourner vers certains pays d’Afrique où « 65 à 85 % des infertilités tubaires sont d’origine infectieuse », selon cet article scientifique sur l’Infertilité tubaire en Afrique. « La prise en charge de l’infertilité en Afrique est complexe, du fait de la précarité des moyens de prévention et de la difficulté de disponibilité et d’accessibilité des méthodes de diagnostic et de traitement. Grâce à des prouesses technologiques (cœlioscopie, FIV), de nombreuses femmes ayant une infertilité tubaire ont pu procréer dans les pays développés. Ces techniques tardent à se vulgariser en Afrique à cause de leur coût et de leur disponibilité« , expliquent les auteurs, médecins au sein du service de gynécologie-obstétrique de la clinique Biasa à Lomé, au Togo. Dans une publication Facebook, la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB) confirme : l’hydrotubation « n’est plus pratiquée dans les pays développés qui utilisent plus les techniques de procréation médicalement assistée ». 

Est-elle efficace ? 

Selon l’article sur l’Infertilité tubaire en Afrique, l’hydrotubation tout comme l’insufflation tubaire n’ont pas montré leur efficacité. « La valeur thérapeutique de ces techniques est subjective mais, faute d’autres moyens, elles constituent le traitement de première intention. Leur efficacité n’a pas été démontrée en termes de taux de grossesse intra-utérine. Elles sont souvent utilisées faute d’autres moyens sans aucune preuve de la normalité ou de l’intégrité tubaire. » Dans certains cas l’hydrotubation a également pu être utilisée en complément d’une chirurgie tubaire. Mais selon un article paru en avril 2009 dans le National Library of Medicine, « la chirurgie pour corriger les lésions tubaires est entreprise pour améliorer les taux de grossesse et de naissances vivantes. L’hydrotubation postopératoire (rinçage des trompes de Fallope) a été utilisée pour améliorer les résultats de la chirurgie tubaire. La revue des essais a révélé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour étayer la pratique courante de l’hydrotubation ou cette laparoscopie de contrôle après une chirurgie pelvienne de la reproduction. Plus de recherche est nécessaire« . Enfin, d’après un autre article publiée dans le National Library of Medicine en janvier 2009, l’hydrotubation peut « avec une bonne sélection des cas, être bénéfique dans les pays pauvres en ressources, en particulier chez les patients présentant une occlusion tubaire incomplète (adhérences périfimbriales bilatérales) et dans le cadre du traitement de l’infertilité inexpliquée ».

Est-ce que ça fait mal ? 

Selon les études scientifiques et le témoignage sur les réseaux sociaux de femmes ayant subi cette intervention en Afrique les douleurs pelviennes sont très fréquentes. Autre complication : des saignements vaginaux peuvent survenir.  

En France, quel est le traitement pour les trompes de Fallope bouchées ? 

Selon le Collège nationale des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), aucun médicament n’est efficace, seule la chirurgie ou plastie tubaire peut permettre de déboucher les trompes. « Elle consiste à ouvrir l’extrémité de la trompe et à enlever les adhérences (espèce de voiles qui enveloppent les ovaires et l’extrémité de la trompe) soit à enlever la zone malade et à rapprocher les deux bouts sains. Cette chirurgie se pratique désormais essentiellement sous cœlioscopie, c’est-à-dire sans ouvrir le ventre, lors d’une très courte hospitalisation. »

Sources : 
– Infertilité tubaire en Afrique (M.K. FIADJOE, V. ADJENOU, J.C. KOLANI, K.K. EGAH (Lomé, Togo)) 
– Publication Facebook de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina, SOGOB
– Procédures postopératoires pour améliorer la fertilité après une chirurgie reproductrice pelvienne, National library of medicine
– L’hydrotubation dans la prise en charge de l’infertilité féminine : résultats dans les milieux à faibles ressources, National library of medicine
– Collège nationale des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF)


Source : JDF Santé