Sélectionner une page

Syndrome triple X : symptômes, 3 chromosomes, c'est quoi ?

Le « syndrome » triple X concerne uniquement les femmes. Relativement fréquent, il n’est pas associé à des signes cliniques majeurs. D’ailleurs, le mot « syndrome » n’est pas adapté, « triple X » seul convient mieux. Définition, causes, symptômes, traitements… Le point avec le Pr François Vialard, responsable de la Fédération de Génétique à l’hôpital de Poissy-St Germain en Laye.

Définition : qu’est-ce que le syndrome triple X ?

Également connu sous les noms 47XXX, trisomie X, syndrome XXX, triplo-X et aneuploïdie 47,XXX, le triple X se caractérise par la présence d’un chromosome X supplémentaire chez un sujet féminin, exclusivement. Cette particularité génétique présente une prévalence d’un cas sur 1 000 femmes. Dans un cas normal, la femme dispose de 46 chromosomes parmi lesquels figurent deux chromosomes sexuels symbolisés par la lettre X. La formule chromosomique est donc la suivante : 46,XX. Dans le cas d’un sujet porteur du triple X, la formule sera alors 47,XXX.

Causes

« Le plus souvent, le triple X est dû à une mauvaise disjonction des chromosomes sexuels lors de la formation des gamètes (spermatozoïde ou ovule) chez l’un des 2 parents. Le risque de survenue de ce syndrome chez le fœtus augmente avec l’âge de la mère. De façon générale, toutes les anomalies chromosomiques, quelles qu’elles soient, augmentent avec l’âge maternel« , explique le Pr François Vialard, responsable de la Fédération de Génétique à l’hôpital de Poissy-St Germain en Laye.

Diagnostic

« Le diagnostic est toujours réalisé par hasard car nous ne cherchons pas ce syndrome« , poursuit le spécialiste.

Type d’anomalies associées

« On découvre le triple X de façon fortuite parce que justement, il n’est associé à aucun problème particulier« , rassure le généticien. La seule particularité de ce syndrome est de posséder un chromosome X supplémentaire.

Le triple X n’entraîne pas de symptômes particuliers.

Quels sont les symptômes du syndrome triple X ?

Le triple X n’entraîne pas de symptômes particuliers, et ceci est la raison pour laquelle on ne parle pas de syndrome. Il a été montré que les femmes ayant ce chromosome X surnuméraire présentaient des troubles légers du comportement tels qu’une grande émotivité mais ceux-ci sont tellement légers qu’ils ne justifient pas de réaliser une analyse génétique. « Si on détecte un triple X en anténatal, aucune interruption médicale de la grossesse ne sera pratiquée s’il est isolé. Pour la communauté médicale, c’est tout à fait normal et les femmes porteuses sont fertiles et donnent naissance à des enfants dotés d’un nombre de chromosomes normal« , précise le Pr François Vialard.

Faut-il prendre un traitement dans le syndrome du triple X ?

Dans la mesure où le triple X n’entraîne pas de manifestations particulières, les femmes qui en sont porteuses peuvent mener une vie parfaitement normale. Aucun traitement n’est donc nécessaire. « Le seul trait réellement significatif que l’on peut observer chez les femmes porteuses du syndrome triple X, c’est qu’elles sont généralement plus grandes que la moyenne. En effet, le chromosome X porte un gène important pour la croissance osseuse et ces femmes-là en ont trois« , remarque le spécialiste.

Merci au Pr François Vialard, responsable de la Fédération de Génétique à l’hôpital de Poissy-St Germain en Laye.


Source : JDF Santé

Ejaculation rétrograde : quand le sperme reflue vers la vessie

Ejaculation rétrograde : quand le sperme reflue vers la vessie

L’éjaculation rétrograde (plus rarement appelée éjaculation sèche) se produit quand le sperme, au lieu d’être projeté à l’extérieur, reflue vers la vessie. Autrement dit, l’éjaculat n’est pas expulsé hors du pénis. C’est souvent la conséquence du traitement d’un adénome de la prostate ou d’un cancer de la prostate. Quelle cause ? Est-ce grave ? Pour la fertilité ? Quelles solutions et traitements pour retrouver une éjaculation normale ?

Définition : c’est quoi une éjaculation rétrograde ?

Habituellement, lors d’une éjaculation classique, la contraction des muscles du périnée et de l’urètre permet l’expulsion du sperme hors du pénis. « L’éjaculation rétrograde, c’est un orgasme qui survient sans émission de sperme. Le sperme est renvoyé en arrière, vers la vessie« , définit le Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris. Une éjaculation rétrograde peut être partielle ou totale :

Pour une éjaculation rétrograde partielle : une partie du sperme seulement peut remonter dans la vessie tandis que l’autre suit le trajet normal de l’éjaculation. 

Pour une éjaculation rétrograde totale : tout le sperme remonte dans la vessie

Comment expliquer mécaniquement une éjaculation rétrograde ?

« Lors d’une éjaculation normale, le col de la vessie (col vésical) se ferme et permet à l’éjaculat d’être expulsé de la prostate, située sous la vessie, vers l’urètre plus bas situé puis vers l’extérieur », explique le Dr Ludovic Ferretti, chirurgien urologue, membre du Comité d’Andrologie et Médecine sexuelle de l’Association française d’urologie (AFU). Mais lors d’une éjaculation rétrograde, le col de la vessie reste ouverte (voir les causes ci-dessous), l’éjaculat bifurque et se dirige vers la vessie. 

schema-ejaculation
Schéma du mécanisme de l’éjaculation © sayukichi – stock.adobe.com / Journal des Femmes Santé

Quelles sont les causes de l’éjaculation rétrograde ?

► La cause la plus fréquente est la chirurgie de la prostate, précisément la chirurgie de l’adénome de la prostate. « A l’époque, l’éjaculation rétrograde était une conséquence quasiment obligatoire des traitements chirurgicaux, même mini-invasifs de l’adénome de prostate (ou hyperplasie bénigne de la prostate) : le traitement qu’on appelle communément le grattage, qui est une résection endoscopique – qui consiste à désobstruer la filière urinaire sous-vésicale, entraine une ouverture du col de la vessie – ou le traitement au laser Greenlight® et le laser HoLEP qui sont des traitements qui sont arrivés dans les dix dernières années qui provoquent aussi une éjaculation rétrograde. Jusqu’à présent, quand un patient nécessitait un traitement chirurgical, on le regardait droit dans les yeux en lui annonçant qu’il allait devoir subir une éjaculation rétrograde. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas parce que nous avons de nouveaux traitements qui permettent de conserver intacte la sexualité, l’érection et l’éjaculation« , explique le Pr Messas. 

La chirurgie du cancer de la prostate peut « entraîner quant à elle une anéjaculation définitive en raison de l’ablation des glandes produisant le sperme et de la ligature des canaux déférents », poursuit le Dr Ludovic Ferretti.

► Les lésions de la moelle épinière

► La prise de certains médicaments notamment en psychiatrie, certains traitements de l’hypertension (comme la guanethidine) ou certains médicaments indiqués en cas d’adénome de la prostate (alpha-1-bloquants)

► Certaines interventions chirurgicales peuvent léser les nerfs connectés au sphincter de la vessie : endoscopie du col de la vessie, chirurgies pelviennes (comme l’ablation des ganglions lymphatiques pour le traitement des cancers testiculaires) 

« Le diabète peut être à l’origine d’une neuropathie périphérique (complication du diabète), c’est-à-dire une altération de la fonction de certains nerfs. Lorsque les nerfs qui permettent de coordonner l’éjaculation sont touchés, la contraction simultanée des muscles périnéaux, permettant l’expulsion, et des vésicules séminales et de la prostate qui permettent la sécrétion et l’émission ne peut se faire de façon efficace et l’éjaculat disparaît », détaille le Dr Ferretti. 

L’éjaculation rétrograde est-elle grave ?

« Le sperme qui va dans la vessie, même s’il est mélangé avec les urines ne pose pas de problème pour les patients qui ont accompli leur désir d’enfant, rassure le Pr Messas. En revanche, cela peut être problématique chez les hommes qui veulent des enfants car cela rend stérile. Dans tous les cas, cela peut être très mal vécu pour d’autres patients, même s’ils n’ont plus le désir de féconder« . 

Quand consulter un médecin ?

« L’éjaculation rétrograde, c’est quelque chose qui est perçue de façon très variée en fonction des individus et de leur âge« , précise le Pr Messas. Il n’est donc pas forcément nécessaire de consulter en cas d’éjaculation rétrograde. Mais, il convient de consulter un médecin dans certains cas :

  • En cas de désir d’enfant
  • En cas de difficultés à uriner ou d’envies pressantes
  • En cas d’autres signes évoquant une maladie chronique comme le diabète ou les neuropathies comme la sclérose en plaques.

Quels hommes sont plus à risque d’avoir une éjaculation rétrograde ?

Les hommes ayant subi une opération de la prostate sont les plus à risque. De manière globale, les hommes âgés de plus de 60 ans sont davantage à risque.

Comment soigner une éjaculation rétrograde ?

L’éjaculation rétrograde peut poser un problème lorsque le couple désire avoir un enfant, car, comme dit précédemment, cette non-expulsion de spermatozoïdes peut entraîner une stérilité masculine. Dans ce cas, le médecin peut proposer un traitement à son patient, qui consiste à prendre des médicaments qui ont pour effet de fermer le col vésical pour forcer l’éjaculat à prendre le bon chemin. « Il s’agit le plus souvent de milodrine, ephédrine ou pseudoéphédrine, médicaments dit alpha-stimulants qui sont à manier avec précaution, car ils peuvent entraîner des effets secondaires notables, comme une hypertension et une accélération du pouls, tient toutefois à préciser le Dr Ludovic Ferretti. La pression artérielle devra être contrôlée très régulièrement. »

Quels traitements pour préserver l’éjaculation lors d’une opération de la prostate ?

► En cas d’adénome de la prostate : 

→ Pour des prostates qui vont jusqu’à 100 grammes : « Le Rezum est un traitement qui permet, en passant par la voie urinaire, d’injecter de la vapeur d’eau dans l’adénome de prostate, sous une sédation assez légère. A cause de l’augmentation de température, les cellules vont être détruites. L’adénome de prostate, qui enserre le conduit urétral, va finir par réduire de volume et donc laisser plus de place à la voie urinaire. Ce traitement est réalisé en chirurgie ambulatoire, provoque très peu d’effets secondaires et de complications, et permet de maintenir dans 95% des cas une éjaculation normale et qui a priori ne provoque aucun trouble de l’érection« , explique le Pr Messas. 

→ Pour des prostates plus volumineuses (plus de 100-120 grammes) : « Nous avons deux techniques qui permettent de conserver l’éjaculation. La première technique fonctionne avec le laser interstitiel, à différencier du laser HoLEP. C’est une fibre laser qu’on va placer à l’intérieur de l’adénome de prostate, en passant par le périnée sous un contrôle échographique et qui va permettre de réduire le volume de l’adénome de prostate. C’est un acte qui se fait en chirurgie ambulatoire et qui peut se faire sous une très légère sédation, donc qui peut également être appliqué à des patients âgés ou qui ne pourraient pas supporter un geste lourd. La deuxième technique, cette fois-ci pour de très volumineuses prostates, avec laquelle nous avons également des bons résultats est l’embolisation prostatique. C’est un acte qui est également fait en ambulatoire et qui peut être fait sous anesthésie locale. C’est un geste qui est fait en radiologie interventionnelle, après que le patient a rencontré un urologue en consultation« , détaille le Pr Messas. 

► En cas de cancer de la prostate : « Au lieu d’enlever tout l’organe comme on le faisait auparavant (dans le sein, au début, on enlevait même le muscle qui était derrière le sein, donc une intervention très mutilante) désormais, il est possible de proposer, dans certains cas, un traitement focal. Il s’agit d’un traitement où nous allons essayer de détruire uniquement la partie de la prostate qui contient la tumeur, et préserver le reste de la prostate et de ce fait préserver beaucoup mieux les fonctions urinaires et sexuelles de l’homme« , conclut le spécialiste de l’Hôpital américain. 

Merci au Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris. Propos recueillis le 10 février 2023 par Anaïs Thiébaux et merci au Dr Ludovic Ferretti, chirurgien urologue, membre du Comité d’Andrologie et Médecine sexuelle de l’Association française d’urologie (AFU). Propos recueillis le 25 juin 2019 par Océane Redon. 


Source : JDF Santé

Microcéphalie congénitale : définition, symptômes, schéma

Microcéphalie congénitale : définition, symptômes, schéma

Définition : qu’est-ce que la microcéphalie ?

La microcéphalie congénitale désigne toutes les formes de croissance anormalement faibles de la boîte crânienne. « La microcéphalie est en fait une microcrânie, mesurée par le périmètre de la tête. Elle peut traduire un défaut de croissance du cerveau ou une soudure anormale des os du crâne. La microcéphalie peut être diagnostiquée avant la naissance ou à la naissance : on parle alors de microcéphalie congénitale« , explique le Pr Nadia Bahi-Buisson, neuropédiatre à l’hôpital Necker. Elle peut également apparaître dans les premières années de la vie : on parle de microcéphalie post-natale ou progressive. Selon la cause, les conséquences de la microcéphalie sont variables. Dans certains cas, le retentissement est faible avec des difficultés cognitives mineures à modérées. Dans d’autres cas, la microcéphalie conduit à un trouble grave du neurodéveloppement, avec un handicap moteur et cognitif.

Causes de la microcéphalie

De nombreuses causes, endogènes ou exogènes, peuvent provoquer une croissance anormalement faible du cerveau et du crâne. Les causes de la microcéphalie peuvent être multiples :

  • Des anomalies génétiques, anomalies chromosomiques, mutations génétiques : dans ce cas, « Le programme du développement du cerveau pendant la vie fœtale ne s’est pas fait correctement« , note le Pr Bahi-Buisson.
  • Une affection virale : « dans ce cas, le programme du développement du cerveau est normal mais un virus contracté au cours de la grossesse a attaqué le cerveau, créé des lésions cérébrales entravant la multiplication des neurones et/ou la formation du cerveau« , souligne la neuropédiatre.
  • Des problèmes vasculaires au cours de la grossesse : « dans ce cas également, le programme du développement du cerveau est normal mais des problèmes de vascularisation au niveau du placenta, conduisent à un défaut de vascularisation du cerveau en développement qui peut saigner et/ou mal se développer« , poursuit la spécialiste.
  • Des substances toxiques : toute sorte de toxiques, (alcool, drogue) peuvent également entraver le développement normal du cerveau au cours de la vie foetale.
  • Parfois, on ne retrouve aucune cause à la microcéphalie.

« Face à un enfant qui a une microcéphalie, une imagerie cérébrale est souvent nécessaire (imagerie par résonance magnétique nucléaire, et souvent scanner cérébral). Dans l’interrogatoire, et le dossier de la grossesse, on va chercher s’il y a eu une infection virale, si la maman a été exposée à des toxiques pendant sa grossesse, si elle a pris des médicaments particuliers pendant la grossesse, ou encore s’il y a des raisons de penser qu’il y a eu un accident hémorragique pendant la grossesse. Une fois que l’on a éliminé ces éléments-là, on fait des bilans complémentaires le plus souvent en lien avec l’équipe de génétique », commente le Pr Bahi-Buisson.

Schéma d’une microcéphalie

schéma d'une microcéphalie
Schéma d’une microcéphalie chez l’enfant © 123RF

Symptômes d’une microcéphalie

À la naissance, les symptômes de la microcéphalie dépendent de la cause. Certains enfants sont symptomatiques très tôt, ils peuvent présenter :

  • une hypotonie profonde : ne pas tenir leur tête à 3 mois par exemple,
  • des mouvements anormaux,
  • des gesticulations incoordonnées,
  • des crises convulsives,
  • une absence de contact visuel.

‘D’autres peuvent être normaux pendant la petite enfance et développer plus tard des difficultés cognitives ou scolaires », observe le Pr Nadia Bahi-Buisson. Concrètement, au moment du diagnostic de la microcéphalie, on ne peut pas prédire de façon fiable le devenir de ces enfants. Les médecins s’appuient sur les symptômes cliniques associés, l’aspect du cerveau en imagerie et surtout sur la cause pour pouvoir conseiller au mieux les familles. Toutefois, on sait que plus la microcéphalie est sévère, plus le risque qu’il y ait un retard de développement est important. En résumé, le pronostic est variable, il dépend surtout de la cause de la microcéphalie.

Diagnostic : à quelle échographie peut-on voir une microcéphalie ?

Le diagnostic de la microcéphalie peut être réalisé pendant la vie fœtale, en général après le deuxième trimestre de grossesse, lors de l’échographie de dépistage. Dans ce cas, les couples sont orientés vers les centres de diagnostic prénatal pour des examens complémentaires afin de conseiller au mieux les couples. Dans d’autres cas, la microcéphalie est diagnostiquée à la naissance ou au cours des premiers mois de vie par le pédiatre qui suit la courbe de croissance du périmètre crânien, lors du suivi systématique de l’enfant. « Dans tous les cas, un seul point sur la courbe ne suffit pas à porter le diagnostic de microcéphalie. Il convient de faire au minimum 2 mesures, à 15 jours voire un mois de décalage, avant d’alerter les parents et d’organiser une consultation spécialisée en neurologie pédiatrique« , ajoute la spécialiste.  

Quels sont les traitements d’une microcéphalie ?

« Il n’existe pas de traitement curatif permettant la croissance du cerveau lorsque celle-ci est défaillante et conduit à une microcéphalie, aucun régime, aucune diète, et aucune vitamine n’a montré son efficacité. En revanche, la rééducation multidisciplinaire est la clé de la prise en charge de ces enfants afin de les aider à progresser malgré le retard du développement qu’ils présentent« , explique le Pr Nadia Bahi-Buisson.

Quelle est l’évolution d’une microcéphalie ?

La microcéphalie peut être le symptôme de nombreuses maladies, l’évolution dépend donc des signes associés (cliniques, neurologiques, extraneurologiques, radiologiques) et de sa cause. Il faut d’abord déterminer cette dernière pour pouvoir préciser les conséquences sur le développement du bébé et de l’enfant. « Mais on ne peut absolument pas dire à des parents : votre enfant a une microcéphalie, voilà comment il va évoluer« , nuance la neuropédiatre.

Merci au Pr Nadia Bahi-Buisson, neuropédiatre à l’hôpital Necker. 


Source : JDF Santé

Lymphome pulmonaire : symptômes, survie, guérir

Lymphome pulmonaire : symptômes, survie, guérir

Définition : qu’appelle-t-on un lymphome pulmonaire ?

Un lymphome pulmonaire est une forme de cancer localisé au niveau du poumon. Dans sa forme classique, le lymphome pulmonaire constitue une prolifération cancéreuse de lymphocytes, et peut se développer dans le poumon, ou envahir le poumon lors d’un lymphome plus disséminé.  

Qu’appelle-t-on un lymphome pulmonaire secondaire ?

« Un lymphome est un cancer des ganglions qui peut atteindre les poumons, soit de manière isolée, soit de façon disséminée avec une atteinte du poumon mais aussi des ganglions de la rate, du foie ou d’autres organes. C’est dans ce cas précis que l’on parle de lymphome disséminé (le terme de lymphome pulmonaire secondaire étant désuet) avec une atteinte multiple de différents organes par migration des lymphocytes dans plusieurs organes dont le poumon« , explique le Pr Catherine Thieblemont, hémato-oncologue.

Photo d'un patient présentant un lymphome pulmonaire
Photo d’un patient présentant un lymphome pulmonaire © ©Catherine Thieblemont/JournaldesFemmes

Quels sont les symptômes d’un lymphome pulmonaire ?

Le plus souvent, le lymphome est asymptomatique. Le cancer progresse de manière silencieuse, sans que la personne s’en aperçoive. Dans d’autres cas, il peut se manifester par :

  • l’apparition d’une gêne respiratoire (dyspnée) ;
  • la présence d’une toux ;
  • des douleurs thoraciques ;

Des signes évocateurs d’un lymphome issu d’un autre organe peuvent être présents, comme une augmentation de la taille de la rate, du foie ou des ganglions.

Quelles sont les causes possibles d’un lymphome pulmonaire ?

« Contrairement au cancer du poumon dont la cause peut être le tabagisme, l’étiologie du lymphome pulmonaire reste inconnue à ce jour« , indique l’hémato-oncologue. 

Quelle est la différence entre un cancer et un lymphome pulmonaire ?

« Un cancer pulmonaire survient de la cancérisation d’une cellule pulmonaire (bronche, parenchyme) alors qu’un lymphome pulmonaire résulte de la transformation cancéreuse d’un globule blanc (lymphocyte) qui se trouve normalement au niveau d’un ganglion. Les lymphocytes sont des cellules de l’immunité qui vont aller d’un ganglion à un autre ganglion par les vaisseaux lymphatiques, mais peuvent infiltrer un organe tel que le poumon. Il va se nicher au niveau pulmonaire et se transformer en cancer du lymphocyte : le lymphome« , informe la spécialiste. 

Comment diagnostique-t-on un lymphome pulmonaire ?

Après un examen clinique, des examens complémentaires sont pratiqués : un scanner pulmonaire et un TEP scanner sont réalisés. Le diagnostic sera confirmé par une biopsie, un prélèvement de cellules, habituellement au cours d’un scanner ou d’une fibroscopie bronchique qui, via une mini caméra et un fibroscope introduit par la bouche, va permettre de déterminer le type de tumeur en cause.

Peut-on guérir d’un lymphome pulmonaire ?

On ne parle jamais de guérison dans un lymphome car, même si l’on obtient une rémission complète, le risque de rechute existe. « Lorsque le lymphome est localisé, il est possible de faire une exérèse du nodule ou une radiothérapie. Lorsque le lymphome est disséminé au sein du parenchyme pulmonaire, et selon le type de lymphome, une immunochimiothérapie peut être proposée. Le protocole varie selon qu’il s’agisse d’un lymphome agressif ou indolent« , détaille le Pr Catherine Thieblemont. 

« S’il s’agit d’un lymphome indolent, l’espérance de vie peut être excellente »

Avec quel traitement ?

Le traitement va dépendre du type de lymphome trouvé, et du fait qu’il soit primitif, développé dès le début dans les poumons, ou disséminé par migration des cellules d’un autre organe atteint vers le poumon. Suivant les cas, une chimiothérapie à base de plusieurs médicaments et une radiothérapie seront pratiquées, isolément ou en association.

Quelle est l’espérance de vie en cas de lymphome pulmonaire ?

L’espérance de vie est très différente selon le sous-type de lymphome, et le fait qu’il soit unique ou disséminé au niveau pulmonaire. « S’il s’agit d’un lymphome indolent, l’espérance de vie peut être excellente, identique à celle d’une personne n’ayant pas de lymphome. En présence d’un lymphome agressif qui répond bien au traitement, l’espérance de vie peut être très bonne mais en cas de lymphome agressif présentant un état réfractaire à la chimiothérapie ou à l’immunochimiothérapie, l’espérance de vie peut être réduite« , développe l’experte. 

Merci au Pr Catherine Thieblemont, chef du service d’hémato-oncologie de l’hôpital Saint-Louis.


Source : JDF Santé

Rupture d'anévrisme : âge, signes avant-coureurs, c'est quoi ?

Rupture d'anévrisme : âge, signes avant-coureurs, c'est quoi ?

Définition : qu’est-ce qu’une rupture d’anévrisme ?

L’anévrisme cérébral est une petite poche qui se forme sur une artère du cerveau. « C’est un peu comme une hernie sur une chambre à air« , explique le Professeur Emmanuel Houdart, neuroradiologue à l’hôpital Lariboisière à Paris. Cet anévrisme se développe avec le temps. La poche, au départ minuscule, grandit. En s’étirant, l’artère devient fatalement plus fine à l’endroit de l’anévrisme et, par conséquent, plus fragile. Il arrive que cette petite poche, pleine de sang, se fissure ou se rompe, provoquant une hémorragie interne : c’est la rupture d’anévrisme. « Il s’agit toujours d’un événement caractéristique, soudain et grave, souligne Emmanuel Houdart. La paroi se fissure brusquement, entraînant une petite hémorragie, très brève, qui ne dure pas plus d’une seconde. » Le risque de rupture de cet anévrisme est d’autant plus important que l’anévrisme est volumineux. 

Types de ruptures d’anévrisme

Qu’ils revêtent la forme d’une poche ou d’un élargissement artériel, les anévrismes peuvent se produire sur tous les trajets des différentes artères. Ainsi, on compte trois principaux types d’anévrisme susceptibles de se rompre :

  • Les anévrismes cérébraux : sont les anévrismes les plus fréquents. Généralement localisés à la base du cerveau, ils provoquent une hémorragie intracrânienne lors d’une rupture.
  • Les anévrismes aortiques : l’aorte représente la plus grosse artère qui part du muscle cardiaque pour descendre le long de la colonne vertébrale.
  • Les anévrismes cardiaques, fréquemment situés au niveau du ventricule gauche. Ce type d’anévrisme se forme souvent à la suite d’un infarctus du myocarde.

« L’origine de l’anévrisme est mal connue »

Quelle différence entre l’AVC et la rupture d’anévrisme ?

L’accident vasculaire cérébral ou AVC est provoqué par l’obturation d’un vaisseau sanguin dans le cerveau à cause d’un caillot ou par la rupture d’un vaisseau. Dans ce second cas, il peut être lié à une rupture d’anévrisme et entraîne une hémorragie cérébrale.

Quelles sont les causes de la rupture d’anévrisme ?

« L’origine de l’anévrisme est mal connue, souligne le Professeur Jacques Moret, chef du service de neuroradiologie à la Fondation Rothschild. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils découlent parfois d’une anomalie congénitale qui se développe en anévrisme au fil du temps. Chez les enfants (pour lesquels la rupture d’anévrisme est extrêmement rare) et les jeunes adultes le plus souvent. Dans d’autres cas, ils sont acquis : une pathologie telle que l’hypertension ou le diabète a provoqué une fragilisation de la paroi des artères, favorisant ainsi l’apparition d’un anévrisme. »  Le tabac joue aussi un rôle à peu près certain, même si on ne sait pas encore décrire précisément ses effets. » Les produits contenus dans le tabac et inhalés provoquent une oxydation des parois des artères. Cette oxydation provoque une inflammation et donc une fragilisation des parois. D’où un terrain plus favorable au développement de la déformation. Les médecins disent à leurs patients rescapés qu’ils doivent impérativement arrêter de fumer. » Le tabac favorise notamment grandement l’apparition d’athérome (dépôts lipidiques qui forment des plaques blanchâtres sur les parois internes des artères), qui pourrait aussi avoir un rôle néfaste en matière d’anévrismes. Enfin, les spécialistes évoquent les contraceptifs oraux et une consommation excessive d’alcool comme facteurs influençant le développement des anévrismes.

schéma rupture d'anévrisme
Schéma d’un anévrisme cérébral © rob3000 – stock.adobe.com

Quel est l’âge à risque d’une rupture d’anévrisme ?

On estime qu’entre 2% et 3% de la population est porteuse d’un anévrisme sans même le savoir la plupart du temps. Le pic de ruptures d’anévrisme est observé autour de 45 ans. Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes.

Comment diagnostiquer une rupture d’anévrisme ?

La prévalence de la rupture d’anévrisme augmente avec l’âge mais il est impossible de donner un chiffre précis car la plupart des patients ne s’aperçoivent de leur maladie qu’au moment de la rupture. D’autres peuvent être diagnostiqués lors d’une IRM ou d’un scanner, mais si l’on n’a pas subi ce genre d’examen, on peut être porteur d’un anévrisme et l’ignorer toute sa vie. « Dans l’immense majorité des cas, l’anévrisme non rompu est asymptomatique », ajoute le Pr Houdart.

L’apparition des symptômes est toujours extrêmement brutale.

Quels sont les symptômes d’une rupture d’anévrisme ?

Le premier symptôme d’une rupture d’anévrisme cérébral, commun à l’immense majorité des patients, est un mal de tête d’une violence inouïe, qui apparaît de façon instantanée. « Rien à voir avec une migraine, précise Emmanuel Houdart. Tous les patients décrivent ce mal de tête d’une intensité extrême comme une sorte d’explosion dans le crâne. D’autre part, cette irruption est si soudaine qu’ils sont capables de dire précisément ce qu’ils faisaient au moment où c’est arrivé. Une fois, un patient m’a dit qu’il était en train de tourner la clé dans la serrure de sa porte lorsqu’il a ressenti les premiers symptômes. » Et aussi : 

  • Cette douleur est souvent accompagnée de nausées et de vomissements.
  • Le patient devient sensible à la lumière et au bruit, ce qui décuple ses symptômes.
  • Il n’est pas rare que la personne frappée par la rupture d’anévrisme perde connaissance pendant quelques instants. Dans les cas les plus graves, elle peut même sombrer dans le coma voire mourir subitement.
  • D’autres troubles, plus rares, peuvent être associés à la rupture d’anévrisme : certaines personnes sont partiellement paralysées (au niveau des globes oculaires notamment), d’autres subissent une crise d’épilepsie

« Il existe également certaines manifestations psychologiques surprenantes, précise le Pr Houdart. C’est très rare mais le malade peut n’avoir d’autres symptômes qu’un comportement extrêmement bizarre et soudain. J’ai ainsi un patient, homme d’affaires, qui s’est soudainement déshabillé dans l’Eurostar. On l’a retrouvé perdu à la Gare du Nord. Dans ces cas-là, on ne pense pas immédiatement à la rupture d’anévrisme ! »

Le sang perdu sort de l’artère pour se répandre dans les espaces liquidiens qui entourent le cerveau.

Quels sont les traitements d’une rupture d’anévrisme ?

Face à la rupture d’anévrisme, le pronostic dépend énormément de la rapidité d’intervention. Le sang perdu sort de l’artère pour se répandre dans les espaces liquidiens qui entourent le cerveau. La quantité de sang déversée est très faible (au-delà de 30 ml, c’est la mort immédiate), mais la boîte crânienne étant inextensible, cela provoque instantanément une vive réaction : le cerveau se met à gonfler. Très dangereux, ce gonflement est également salvateur puisqu’il a pour effet de bloquer l’écoulement du sang.

« Insistez bien sur l’intensité des symptômes quand vous appelez le Samu (15) »

Parallèlement, un petit bouchon se forme, ce qui permet de colmater très vite l’artère endommagée. « Mais cette fermeture est précaire. Il suffit que la personne soit un peu hypertendue pour que le bouchon saute. Même chose si le cerveau dégonfle progressivement : la fissure peut se rouvrir et provoquer un second saignement qui sera forcément plus grave. Un troisième saignement serait fatal. C’est pourquoi il faut agir très rapidement. » Il faut appeler le Samu (15) pour que la personne soit le plus rapidement prise en charge médicalement. N’ayez pas peur de bien insister sur la violence et l’intensité des symptômes, sans quoi certains médecins penseront d’abord à une pathologie moins grave et prescriront des antalgiques, faisant perdre quelques heures à quelques jours très précieux avant le traitement. « Après quoi, notre travail consiste à éviter que l’anévrisme ne ressaigne. Dans le même temps, on va traiter les conséquences de l’hémorragie sur le cerveau« , expose Emmanuel Houdart. Cela passe généralement par la prise d’anti-œdémateux cérébraux pour réduire le gonflement du cerveau et parfois par la réalisation d’un drainage du liquide céphalo-rachidien.

L’embolisation en cas de rupture d’anévrisme

La technique employée dans 70 % des cas est celle de l’embolisation, beaucoup moins lourde qu’une chirurgie classique. « Il s’agit de passer par l’intérieur des artères et non l’extérieur, pour boucher l’anévrisme avec des petites spirales de platine. Ces petits fils sont introduits par un petit cathéter que l’on fait glisser dans les artères. Il est introduit au niveau de l’artère fémorale (dans la cuisse). » L’opération est réalisée par un neuroradiologue. Elle ne laisse aucune cicatrice et l’on s’en remet beaucoup plus facilement que d’une chirurgie. Après l’embolisation, le patient sera suivi régulièrement les premières années, pour vérifier que les fils de platine ne se « tassent » pas. Cela arrive très rarement, mais si c’est le cas, il faut réitérer pour écarter tout risque de nouveau saignement.

La chirurgie en cas de rupture d’anévrisme

Dans environ 30% des cas, l’embolisation n’est pas possible ou pas souhaitable pour diverses raisons et les médecins ont alors recours à la chirurgie classique. La technique consiste alors à clipper l’anévrisme : il est ainsi séparé du reste de la circulation et donc asséché en sang. La chirurgie oblige à ouvrir la boîte crânienne, ce qui comporte toujours des risques et crée un traumatisme supplémentaire pour le cerveau.

Comment meurt-on d’une rupture d’anévrisme ?

Souvent, l’hémorragie a provoqué une sorte de caillot qui empêche le liquide de s’écouler. Comme il est produit en permanence, il peut y avoir une accumulation de ce liquide autour du cerveau, qui se trouve ainsi comprimé. « Si aucune intervention n’est pratiquée et que le cerveau se retrouve vraiment comprimé, la mort intervient en quelques minutes », précise le Pr Houdart.

Quelles sont les conséquences d’une rupture d’anévrisme ? Les séquelles ?

Les conséquences de la rupture d’anévrisme sont extrêmement variables d’un individu à l’autre.

► Un tiers des patients décède avant d’arriver à l’hôpital.

► Un autre tiers s’en sort avec une belle frayeur, une fatigue passagère mais aucun signe qui perdure.

► Un autre tiers survit, avec des séquelles diverses. « Cela peut aller de troubles de la mémoire à un état végétatif, en passant par l’hémiplégie, explique Emmanuel Houdart. Ces séquelles sont souvent liées aux vasospasmes (contraction des artères) et à l’infarctus cérébral qu’ils peuvent induire. L’importance de l’hémorragie entre également en ligne de compte. »

Même pour ceux qui s’en tirent à bon compte, un long repos sera nécessaire avant de pouvoir reprendre le travail. « Minimum 3 mois, mais je prescris souvent 6, afin qu’ils reprennent une activité dans les meilleures conditions possibles. » Le patient peut également demander un mi-temps thérapeutique pendant un an : l’entreprise le rémunère pour son temps de travail et l’Assurance Maladie compense la perte de salaire.

Quel suivi après une rupture d’anévrisme ?

Les suites de la rupture d’anévrisme sont reconnues comme une Affection longue durée (ALD). « Il peut même s’agir d’un accident du travail si la rupture a eu lieu pendant les heures de travail », souligne le Pr Houdart. Un suivi de contrôle doit être assuré, avec un scanner à trois mois et une artériographie de contrôle au bout d’un an. « Il n’y a pas de risque de récidive à proprement parler. Une fois qu’on est soigné, c’est définitif et l’espérance de vie n’est pas diminuée. Mais dans quelques rares cas, les spirales posées dans l’anévrisme peuvent se tasser. On peut alors être amené à ré-intervenir. » Si au bout d’un an, rien n’a bougé, une nouvelle IRM est prescrite au bout de trois ans. Un suivi peut être proposé par la suite, selon les patients. « Si c’est générateur d’angoisse, mieux vaut laisser tomber. »

Merci au Professeur Emmanuel Houdart, neuroradiologue à l’hôpital Lariboisière à Paris et au Professeur Jacques Moret, chef du service de neuroradiologie à la Fondation Rothschild.


Source : JDF Santé

Poux (corps, cheveux) : photos, types, piqûres, taille

Poux (corps, cheveux) : photos, types, piqûres, taille

Du corps, de tête, dans les cheveux, au niveau des parties intimes… Le pou est un parasite redouté et redoutable. Son principal signe d’alerte : des démangeaisons. Une fois qu’il est repéré, il faut agir immédiatement pour l’éradiquer et rester vigilant sur son possible retour. A quoi ressemble un pou ? Une lente ? Quels traitements ? Naturels ? Conseils pratiques avec le Dr Paul Dupont, dermatologue.

Qu’est-ce qu’un pou ?

« Pediculus humanus » est le terme scientifique employé pour désigner le pou. C’est un parasite bien connu qui colonise essentiellement le cuir chevelu des humains. Il s’y nourrit, ce qui entraîne des démangeaisons chez environ 60% des gens qui en sont porteurs. Les poux sont des parasites, de couleur grisâtre mesurant environ 2 à 4 mm. Un pou vit environ entre 3 à 4 semaines. « Les poux provoquent des démangeaisons du cuir chevelu, notamment à l’arrière du crane et à la nuque« , explique le Dr Paul Dupont, dermatologue, auteur de « Soigner sa peau au naturel » aux éditions Eyrolles. Il s’agit de lésions qui peuvent s’infecter.

Photo de pou de tête (cheveux)

poux cheveux
Photo de pou que l’on peut avoir dans les cheveux © 123RF- 123artfotodi

Qu’est-ce qu’une lente ?

Les œufs, dénommés lentes, sont blanchâtres. Les poux se déplacent sur la tête en rampant et les lentes restent collées aux cheveux. « On distingue ainsi les lentes par rapport à de simples pellicules car elles ne se détachent pas du cheveu« , souligne le spécialiste. Les poux et les lentes se retrouvent sur le cuir chevelu, derrière les oreilles, sur la nuque et sur le dessus de la tête. 

Photo de lentes

lentes cheveux
Photo de lentes © 123RF-123artfotodi

Les types de poux

Selon leurs localisations, on parle de pou de corps, de tête, de morpions

Pou de corps

Le pou de corps, responsable de pédiculoses corporelles, est beaucoup plus rare que celui de la tête. Généralement, il ne s’observe que chez les personnes ayant une très mauvaise hygiène. Il entraîne des démangeaisons et des lésions de grattage pouvant se surinfecter. Les poux de corps s’accrochent généralement dans les vêtements mal lavés. Il faut donc éviter les vieux vêtements et ceux achetés dans des friperies. Les poux de corps se manifestent par des démangeaisons parfois violentes susceptibles de laisser des lésions. Le diagnostic est confirmé par la présence de lésions de grattage et de poux visibles sur le corps et sur les vêtements. Le traitement pour les poux de corps consiste généralement à désinfecter le linge et les vêtements de la personne contaminée.

Pou de tête

Le pou de tête n’arrive à vivre que dans une chevelure humaine. Il se nourrit en suçant de très petites quantités de sang du cuir chevelu. La femelle pond des œufs, appelés lentes, qui se répandent à toute vitesse. Les facteurs de risque résident principalement dans le fait d’échanger des bonnets, casquettes et chapeaux. Les cheveux très longs sont également à éviter. Les poux de tête se transmettent fréquemment au sein des crèches et des écoles. Les poux de tête provoquent des démangeaisons du cuir chevelu. Pour confirmer le diagnostic, le dermatologue va passer un peigne fin dans les cheveux de son patient et observer avec une loupe. Le médecin va également vérifier les cils et les sourcils parce que les poux et lentes peuvent s’accrocher partout où il y a des poils. Le traitement des poux peut être à action chimique ou mécanique. Différents types de produits contre les poux sont vendus en pharmacie. Demander conseil au pharmacien ou au médecin parmi les formules et marques disponibles (shampoings, lotions, sprays…). Bien suivre le mode d’emploi indiqué sur la notice. 

Pou du pubis ou « morpion »

Aussi appelé morpion, le pou du pubis se transmet lors de rapports sexuels et touche surtout les adolescents et les jeunes adultes. Les poux du pubis se retrouvent principalement chez les personnes multipliant les partenaires sexuels et ce, même si l’on utilise des préservatifs. Plus on a de poils sur le pubis, plus on laisse l’opportunité aux poux de se déplacer. Les poux du pubis se manifestent par des démangeaisons. Les lentes au niveau du pubis se retrouvent généralement lors d’un examen chez le médecin. Lors de l’examen clinique, le médecin va remarquer des petites taches grises à noires près de l’orifice des poils. Les lentes peuvent être visibles parce qu’elles forment une petite masse accrochée aux poils. Le traitement repose sur l’application de pédiculicides et de lenticides. Il est primordial de traiter les partenaires sexuels et de laver tout le linge, notamment les serviettes de bain.

Quels traitements pour éliminer les poux ?

Les traitements des poux sont souvent longs et difficiles.

► La méthode chimique consiste à utiliser un insecticide et/ou un ovicide Il est indispensable de bien vérifier la mention pesticide contre les poux (pédilucide) qui témoigne de l’efficacité du produit. Ces produits sont contre-indiqués chez l’enfant de moins de 30 mois et la femme enceinte. 

► Les traitements, plus « écologiques » à action mécanique sont composés d’huiles ou de silicone qui obstruent les voies respiratoires des poux, aboutissant à leur mort. Ils permettent d’étouffer les poux avec des produits naturels, comme l’huile de noix de coco ou les produits à base de silicone. Leur handicap est de ne pas être ovocides et de devoir être répétés toutes les 2 semaines environ. 

Comment appliquer le produit antipoux ? 

Passer un peigne très fin dans les cheveux mouillés. Appliquer le produit dès que vous trouvez des lentes ou des poux dans la tête de votre enfant. Ne pas laisser le produit sur la tête au delà de la période indiquée. Traiter mèche par mèche, en vous assurant que tout le cuir chevelu est couvert du produit. Bien appliquer le produit derrière les oreilles et dans la nuque. Rincer ensuite abondamment après le temps de pose recommandé. Enlever les lentes et les poux morts. « Refaire deux applications une semaine après et 15 jours après afin de tuer les jeunes lentes ou nymphes rescapées de la première application. Bien surveiller si des poux ont pu survivre au premier traitement« , suggère le dermatologue.

Traitements naturels des poux

Résistance des poux

Les poux adultes peuvent persister 24 h sur une taie d’oreiller ou un coussin. Il est donc recommandé de décontaminer les tissus et objets en contact direct avec la tête, en les lavant à 60°C et en les enfermant dans un sac en plastique avec une poudre insecticide. Laver les draps, vêtements, serviettes de toilette à 60°C, et désinfecter les peignes et brosses.

Comment éviter les poux ?

Il n’existe aucun traitement préventif permettant d’éviter l’apparition de poux. Il faut vérifier l’absence de poux chez un enfant qui a été en contact d’un enfant porteur de poux. Cette vérification doit se faire tous les 2 jours au minimum pendant 2 semaines environ. Couper les cheveux de l’enfant permet de faciliter l’application du traitement ainsi que l’emploi du peigne. Raser les cheveux n’est pas réellement nécessaire et provoque une angoisse chez l’enfant. Le fait d’attacher les cheveux des filles permet d’éviter la contamination. « Certains recommandent la prise régulière de vitamines B naturelles car ces vitamines auraient une action répulsive sur les insectes piqueurs », précise le Dr Paul Dupont.

Merci au Dr Paul Dupont, dermatologue.


Source : JDF Santé