Lymphome pulmonaire : symptômes, survie, guérir

Définition : qu’appelle-t-on un lymphome pulmonaire ?

Un lymphome pulmonaire est une forme de cancer localisé au niveau du poumon. Dans sa forme classique, le lymphome pulmonaire constitue une prolifération cancéreuse de lymphocytes, et peut se développer dans le poumon, ou envahir le poumon lors d’un lymphome plus disséminé.  

Qu’appelle-t-on un lymphome pulmonaire secondaire ?

« Un lymphome est un cancer des ganglions qui peut atteindre les poumons, soit de manière isolée, soit de façon disséminée avec une atteinte du poumon mais aussi des ganglions de la rate, du foie ou d’autres organes. C’est dans ce cas précis que l’on parle de lymphome disséminé (le terme de lymphome pulmonaire secondaire étant désuet) avec une atteinte multiple de différents organes par migration des lymphocytes dans plusieurs organes dont le poumon« , explique le Pr Catherine Thieblemont, hémato-oncologue.

Photo d'un patient présentant un lymphome pulmonaire
Photo d’un patient présentant un lymphome pulmonaire © ©Catherine Thieblemont/JournaldesFemmes

Quels sont les symptômes d’un lymphome pulmonaire ?

Le plus souvent, le lymphome est asymptomatique. Le cancer progresse de manière silencieuse, sans que la personne s’en aperçoive. Dans d’autres cas, il peut se manifester par :

  • l’apparition d’une gêne respiratoire (dyspnée) ;
  • la présence d’une toux ;
  • des douleurs thoraciques ;

Des signes évocateurs d’un lymphome issu d’un autre organe peuvent être présents, comme une augmentation de la taille de la rate, du foie ou des ganglions.

Quelles sont les causes possibles d’un lymphome pulmonaire ?

« Contrairement au cancer du poumon dont la cause peut être le tabagisme, l’étiologie du lymphome pulmonaire reste inconnue à ce jour« , indique l’hémato-oncologue. 

Quelle est la différence entre un cancer et un lymphome pulmonaire ?

« Un cancer pulmonaire survient de la cancérisation d’une cellule pulmonaire (bronche, parenchyme) alors qu’un lymphome pulmonaire résulte de la transformation cancéreuse d’un globule blanc (lymphocyte) qui se trouve normalement au niveau d’un ganglion. Les lymphocytes sont des cellules de l’immunité qui vont aller d’un ganglion à un autre ganglion par les vaisseaux lymphatiques, mais peuvent infiltrer un organe tel que le poumon. Il va se nicher au niveau pulmonaire et se transformer en cancer du lymphocyte : le lymphome« , informe la spécialiste. 

Comment diagnostique-t-on un lymphome pulmonaire ?

Après un examen clinique, des examens complémentaires sont pratiqués : un scanner pulmonaire et un TEP scanner sont réalisés. Le diagnostic sera confirmé par une biopsie, un prélèvement de cellules, habituellement au cours d’un scanner ou d’une fibroscopie bronchique qui, via une mini caméra et un fibroscope introduit par la bouche, va permettre de déterminer le type de tumeur en cause.

Peut-on guérir d’un lymphome pulmonaire ?

On ne parle jamais de guérison dans un lymphome car, même si l’on obtient une rémission complète, le risque de rechute existe. « Lorsque le lymphome est localisé, il est possible de faire une exérèse du nodule ou une radiothérapie. Lorsque le lymphome est disséminé au sein du parenchyme pulmonaire, et selon le type de lymphome, une immunochimiothérapie peut être proposée. Le protocole varie selon qu’il s’agisse d’un lymphome agressif ou indolent« , détaille le Pr Catherine Thieblemont. 

« S’il s’agit d’un lymphome indolent, l’espérance de vie peut être excellente »

Avec quel traitement ?

Le traitement va dépendre du type de lymphome trouvé, et du fait qu’il soit primitif, développé dès le début dans les poumons, ou disséminé par migration des cellules d’un autre organe atteint vers le poumon. Suivant les cas, une chimiothérapie à base de plusieurs médicaments et une radiothérapie seront pratiquées, isolément ou en association.

Quelle est l’espérance de vie en cas de lymphome pulmonaire ?

L’espérance de vie est très différente selon le sous-type de lymphome, et le fait qu’il soit unique ou disséminé au niveau pulmonaire. « S’il s’agit d’un lymphome indolent, l’espérance de vie peut être excellente, identique à celle d’une personne n’ayant pas de lymphome. En présence d’un lymphome agressif qui répond bien au traitement, l’espérance de vie peut être très bonne mais en cas de lymphome agressif présentant un état réfractaire à la chimiothérapie ou à l’immunochimiothérapie, l’espérance de vie peut être réduite« , développe l’experte. 

Merci au Pr Catherine Thieblemont, chef du service d’hémato-oncologie de l’hôpital Saint-Louis.


Source : JDF Santé