L’anévrisme correspond à la dilatation anormale d’une partie d’une artère, dont la paroi, fragilisée, risque de se rompre (c’est ce qu’on appelle unerupture d’anévrisme). Et plus l’anévrisme est grand, plus le risque de rupture est élevé, raison pour laquelle la surveillance régulière de sa taille est importante. « L’anévrisme touche à 80% les hommes et à 20% les femmes. Mais depuis 15 ans, l’incidence des anévrismes a augmenté de 25% chez la femme« , souligne le Pr Paul Menu, chirurgien cardiaque et porte-parole de la Fédération française de Cardiologie (FFC) Quelle est la cause d’un anévrisme ? Les facteurs de risque ? Y a-t-il des signes annonciateurs ? Comment se soigner ?
Quelle est la définition d’un anévrisme ?
« Un anévrisme correspond à la dilatation d’une portion d’une artère. Les artères (aorte, artère carotide, artère fémorale, artère abdominale, artère cérébrale…) sont des vaisseaux dont la paroi est formée de trois couches, lorsque la couche du milieu, la média, faiblit, le vaisseau se dilate et menace de se rompre », explique le Pr Paul Menu. Cette dilatation progressive fragilise ainsi la paroi de l’artère qui, à partir d’une certaine taille, peut se fissurer ou se rompre, provoquant une brutale hémorragie interne : c’est ce qu’on appelle une rupture d’anévrisme. « Les artères étant partout dans le corps, les risques et conséquences sont très différentes en fonction de la localisation de l’anévrisme. Ce n’est pas la même chose que d’avoir un anévrisme au niveau du cerveau que d’avoir un anévrisme au niveau du gros orteil« , tient à préciser notre expert.
Quelles sont les causes d’un anévrisme ? Les facteurs de risque ?
La cause d’anévrisme la plus courante est l’athérosclérose qui correspond à des dépôts de matières grasses dans les artères, ce qui fragilise leur paroi. C’est ainsi que tous les facteurs de risque de l’athérosclérose augmentent les risques de développer un anévrisme. Ce sont principalement :
L’hypertension, particulièrement les poussées hypertensives
Le tabac
Le diabète
Le surpoids
Le cholestérol
Le stress (choc, forte émotion…)
La prévention consiste à contrôler ces facteurs de risque. « Les facteurs de risque se multiplient entre eux. L’hypertension multiplie le risque d’anévrisme par 7 et le tabac multiplie le risque d’anévrisme par 6. Une personne hypertendue et fumeuse a donc un risque d’anévrisme multiplié par 42 (6 x 7). Il existe également des anévrismes congénitaux (présents dès la naissance) chez les personnes qui ont des vaisseaux plus fragiles que la normale« , explique notre interlocuteur.
Un anévrisme entraîne-il des symptômes ?
« Les artères n’étant pas innervées, on ne sent généralement rien (ou presque rien) quand on a un anévrisme. Un anévrisme ne donne aucun signe clinique tant qu’il ne se rompt pas et peut être présent tout au long de la vie d’un individu sans se manifester. « L’absence de symptôme est donc l’une des principales difficultés pour détecter cette pathologie. Dans environ 80% des cas, c’est lors de la complication que l’on peut avoir des symptômes« , explique notre interlocuteur. La survenue d’une douleur aiguë abdominale, de trouble de la vision, de douleurs faciales ou de maux de tête intenses, peuvent être des signes annonciateurs d’un anévrisme volumineux ou d’une rupture d’anévrisme.
Quelles sont les complications d’un anévrisme ?
L’anévrisme est une pathologie dangereuse qui peut être mortelle. « La principale complication d’un anévrisme est la rupture d’anévrisme : une paroi qui se dilate devient de plus en plus fine et peut se rompre, ce qui entraîne des conséquences sur le territoire vascularisé par l’artère rompue. Là encore, la gravité de la rupture d’anévrisme dépend du siège. On comprend bien que la rupture est bien plus grave s’il s’agit d’un anévrisme cérébral que s’il s’agit d’un anévrisme radial ou fémoral par exemple« , indique-t-il.
Qu’est-ce qu’un anévrisme cérébral ?
Les anévrismes du cerveau représentent plus de 20% des anévrismes. Ce sont les anévrismes les plus fréquents. L’anévrisme du cerveau est (quasiment) asymptomatique. « On n’a pas mal à la tête. Il n’y a pratiquement pas de signes cliniques avant la rupture. La rupture d’anévrisme du cerveau est l’une des causes d’AVC (accident vasculaire cérébral)« , prévient notre médecin. Les survivants peuvent souffrir de séquelles importantes comme la paralysie et des troubles de la parole, de la vision, de la mémoire…
Qu’est-ce qu’un anévrisme thoracique ?
L’anévrisme de l’aorte thoracique est le deuxième type d’anévrisme le plus fréquent. Il correspond à la dilatation de l’aorte thoracique, l’artère principale de l’organisme, qui amène le sang depuis le cœur vers tous les territoires du corps « Normalement, une aorte thoracique doit faire moins de 30 millimètres de diamètre. Si elle augmente de diamètre, il faut la surveiller par des échographies. A partir de 60 millimètres de diamètre le risque de rupture est très important. La Société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire recommande d’opérer quand l’aorte atteint 50 à 52 mm de diamètre (à définir selon l’âge, le profil du patient et la vitesse d’évolution de l’anévrisme)« , rapporte notre interlocuteur.
Qu’est-ce qu’un anévrisme abdominal ?
L’anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) correspond à une dilatation localisée d’un segment plus ou moins long de l’aorte dans sa portion abdominale. L’AAA est en majorité localisé au niveau de l’aorte sous-rénale (l’aorte abdominale sous-rénale est le segment distal de l’aorte abdominale). Elle concerne les hommes dans 85% des cas. « La rupture d’un anévrisme de l’aorte abdominale chez les hommes de plus de 75 ans a un taux de létalité élevé« , souligne notre intervenant.
L’anévrisme mycotique est l’une des complications (rares et graves) de l’endocardite infectieuse.
Comment diagnostique-t-on un anévrisme ?
Le plus souvent, un anévrisme est découvert par hasard, à l’occasion d’un examen médical par palpation d’une masse abdominale, d’une échographie ou d’un autre examen d’imagerie. « Quand on a des facteurs de risque connus, le médecin doit aller à la recherche d’anévrisme et envisager la réalisation d’examens adaptés (radiographie, IRM, angiographie, échographie) afin de vérifier que les artères ne sont pas dilatées« , insiste le Pr Menu.
Quelle est la prise en charge d’un anévrisme ?
Une fois le problème identifié, la prise en charge diffère en fonction de la gravité de l’anévrisme : soit on ne fait rien, mais on surveille rigoureusement son évolution, soit on pratique une intervention chirurgicale pour corriger le problème. « Il existe plusieurs techniques d’opération : opération par vidéochirurgie ou opération endovasculaire (mise en place d’une prothèse à l’intérieur de l’artère)« , liste le Pr Menu. La rupture d’un anévrisme est considérée comme une urgence médicale absolue, en raison de son risque de décès rapide et des séquelles qu’elle peut entraîner.
Comment prévenir un anévrisme ?
Il n’existe aucun traitement préventif permettant d’éviter la formation d’un anévrisme. Toutefois, il est possible de limiter son aggravation en évitant le tabac, la sédentarité et le surpoids et en traitant correctement une hypertension artérielle et un taux élevé de cholestérol sanguin.
« La pectine est une substance uniquement issue des végétaux, que l’on retrouve dans la peau et les pépins de nombreux fruits, comme la pomme, la poire et les agrumes ainsi que dans les légumes« , indique Marine Bauchet Astier, diététicienne-nutritionniste. « La pectine de couleur jaune à marron, provenant des fruits, est un gélifiant naturel. Il est dommage d’éplucher les fruits, pour faire une confiture par exemple, car nous sommes obligés d’ajouter de la pectine synthétisée. En effet, nous retrouvons la pectine NH sous forme de poudre, fabriquée et commercialisée par les industriels, notamment pour les nappages et les compotés« , précise la nutritionniste.
Quelle est la différence avec la gélatine ?
« La gélatine est souvent d’origine animale alors que la pectine provient du règne végétal. La gélatine a le même rôle gélifiant, mais pas la même consistance à la fin. La gélatine alimentaire est souvent de la gélatine de bœuf, de porc, voire de poisson. Il existe la pectine végétale, comme l’agar-agar« , illustre la diététicienne.
Quelle est la composition de la pectine ?
La pectine est un dérivé du glucose. Il s’agit d’un polysaccharide acide, composé de molécules de rhamnose que l’on retrouve dans la paroi végétale. La pectine joue un rôle de structure et les chaînes moléculaires qui la composent sont reliées entre elles pour former un gel. Ce dernier a la capacité de retenir une grande quantité d’eau. Par exemple, « la gélatine est utilisée pour enrichir une alimentation. Chez la personne âgée, elle peut être cuisinée et consommée sous forme de bouchée d’hydratation« , cite la nutritionniste.
Quel est son rôle ?
Au niveau alimentaire, « la pectine a essentiellement un rôle de gélifiant, de texture. Elle apporte une note de gourmandise » confesse Maine Bauchet Astier. C’est aussi un épaississant, un émulsifiant et un stabilisateur des formes galéniques des produits alimentaires. Côté santé, la pectine joue un rôle sur le transit intestinal. Elle aide au maintien d’une bonne digestion en régulant l’absorption des sucres et des graisses. Sa forme gel offre un effet rassasiant, mais aucune étude n’a montré l’intérêt des pectines dans le contrôle du poids. La pectine a également la réputation de réduire le taux de cholestérol dans le sang. Constituée de fibres solubles, elle peut intervenir dans la rétention de l’eau. La pectine, sous forme de compléments alimentaires, aide à réduire le taux de sucre dans le sang (glycémie) -10 g de pectine par portion- et contribue au maintien des niveaux de cholestérols normaux -6 g de pectine par jour-, dans la mesure où l’alimentation est saine et équilibrée.
Où trouve-t-on la pectine ?
« Les peaux et les pépins de certains fruits et légumes sont riches en pectine. Les pommes, les poires et les agrumes en sont très riches. Les pépins de la pomme verte, les groseilles, les coings et les agrumes sont d’excellentes sources de pectine. Au niveau des légumes, on la retrouve dans les petits-pois et les haricots verts« , souligne la nutritionniste.
Les compléments alimentaires à base de pectine sont déconseillés aux femmes enceintes et allaitantes.
Quel est le danger de la pectine ?
Utilisée comme additif alimentaire sous le nom de E440, la pectine est proscrite dans certaines confiseries, en raison d’un risque d’étouffement. Les additifs, une fois ingérés, se transforment en méthanol (alcool méthylique). Or, le méthanol pourrait présenter un risque pour la santé des bébés. C’est pourquoi la réévaluation des niveaux d’usage a été demandée par l’Autorité Européenne de la sécurité des aliments (Efsa) dans les aliments diététiques destinés à des fins médicales spécifiques pour nourrissons et enfants en bas âge. En effet, certains compléments alimentaires à base de pectine aident les nourrissons en cas de régurgitations par exemple.
Par quoi remplacer la pectine ?
« La pectine naturelle est souvent remplacée par le vitpris, un gélifiant synthétique. L’agar-agar est aussi utilisé en remplacement, mais ces gélifiants ne se cuisinent pas de la même façon. L’agar-agar offre une texture panacotta alors que la gélatine a une texture plus solide« , précise la diététicienne.
Quelles sont les contre-indications à la pectine ?
Concernant la pectine E440, aucun risque allergique n’est à ce jour connu. En revanche, les personnes allergiques ou sensibles à certains fruits, comme la pomme, les agrumes, doivent prendre leurs précautions avant de consommer la pectine issue de ces fruits. Les compléments alimentaires à base de pectine sont déconseillés aux femmes enceintes et allaitantes.
Merci à Marine Bauchet Astier, diététicienne-nutritionniste.
Source : – Que Choisir – TEST E440 Pectine, Pectine amidée – Efsa – Opinion on the re‐evaluation of pectin (E 440i) and amidated pectin (E 440ii) as food additives in foods for infants below 16 weeks of age and follow‐up of their re‐evaluation as food additives for uses in foods for all population groups
Les infections cutanées sont impossibles à généraliser tant il en existe. « Nous retrouvons l’infection bactérienne, dont la plus connue est l’impétigo ou le furoncle ou l’infection virale, donc la plus fréquente est l’herpès« , explique le Dr Roland Viraben, dermatologue et vénérologue. « Lorsqu’elle est d’origine virale, il peut s’agir d’une infection récidivante, à l’instar de l’herpès : l’agent pathogène reste dans le filet nerveux de la peau lors de la primo-infection. L’infection cutanée peut aussi être causée par un parasite, provoquant la gale par exemple », illustre le médecin. « Les mycoses cutanées sont quant à elles provoquées par des champignons. Autrefois, les infections cutanées d’origine bactérienne étaient les plus répandues. Aujourd’hui, nous sommes capables de casser les chaînes infectieuses grâce aux antibiotiques, dont il ne faut pas abuser, met en garde le Dr Viraben. Actuellement, les infections cutanées les plus fréquentes sont les infections fongiques ».
Quelles sont les causes d’une infection cutanée ?
« La peau n’est pas un milieu stérile, car nous avons des germes normaux au niveau cutané. Mais lorsque la peau présente des signes inflammatoires, les bactéries, notamment le staphylocoque doré, se développent et profitent d’une lésion pour infecter la peau. Par ailleurs, nous vivons dans une société hyper hygiéniste. Par exemple, lors de l’épidémie de Covid, nous avons créé une sécheresse cutanée extraordinaire : or, l’alcool détruit les bonnes et les mauvaises bactéries de la peau et par conséquent, nous retirons un moyen de défense naturelle de la peau, ce qui la rend plus fragile et sujette aux infections« , détaille le Docteur Viraben. Concernant les infections fongiques, il existe deux façons de contracter un champignon.
► « Il est contagieux de l’homme vers l’homme : l’infection se transmet dans des conditions particulières de chaleur et d’humidité, souvent au niveau de l’inter-orteil. Lors du séchage avec une serviette, l’infection peut remonter et s’étendre à d’autres zones que le pied ». ► « Le second type d’infection s’établit entre l’animal (chien, chat) et l’homme. Ce dernier contracte le champignon au niveau de la main, du bras ou du cou,au contact de l’animal, puis l’infection se propage. Une fois l’homme infecté par le champignon, il ne se transmet plus à un autre individu » complète le dermatologue.
Quels sont les symptômes d’une infection cutanée ?
Les symptômes d’une infection cutanée sont très variés. Selon le type d’infection et sa cause, elle se manifeste de différentes manières. « Par exemple, l’infection par le staphylocoque se présente un peu comme du miel (forme mélicérique) ou par des bulles chez l’enfant et plutôt comme des croûtes chez l’adulte infecté. Le staphylocoque doré peut infecter le follicule pilo-sébacé. Si nous agressons un bouton d’acné par pression par exemple, le staphylocoque va se développer pour former un nodule douloureux au sommet du bouton et former un opercule au niveau du follicule. Aussi, le modèle d’infection par le staphylocoque doré le plus simple est le furoncle« , précise le Dr Viraben. « L’infection mycosique se manifeste par des démangeaisons, des fissures et une desquamation de la peau : la peau entre les orteils pèle. Lorsque la mycose se déplace, elle peut infecter les plis, comme le pli inguinal, et forme des cercles autour de l’infection : ce sont des dermatoses érythémato-squameuses. Lorsqu’elle est d’origine animale, il existe une bordure marquant l’extension périphérique du champignon », indique le dermatologue.
Qui consulter pour une infection cutanée ?
Selon le Dr Viraben, « le médecin généraliste est le pivot du système de soin. Ce professionnel connaît très bien les antibiotiques ou les autres médicaments à prescrire en cas d’infection cutanée. Le dermatologue intervient en recours, en cas de complications par exemple. Dans tous les cas d’infection de peau, l’avis du médecin généraliste est requis. Par ailleurs, en ce moment a lieu une pénurie de consultations avec les dermatologues. Et c’est en consultant son médecin traitant que la consommation du système de soin sera meilleure » confesse le médecin.
Comment traiter une infection cutanée ?
Il existe autant de traitements que de symptômes lors d’une infection cutanée. « En cas d’infection bactérienne comme le furoncle, nous préconisons une antibiothérapie générale. Toutefois, nous devenons économes sur la prescription d’antibiotiques, car nous créons de nouvelles souches résistantes aux antibiotiques. En matière d’études pharmacologiques, la recherche scientifique sur les antibiotiques n’est pas très active. Par exemple, nous évitons les antibiotiques utilisés pour soigner la tuberculose, car nous gardons cet antibiotique pour cette infection grave. Nous devons constituer une épargne d’antibiotiques et la tendance actuelle est aussi de raccourcir les délais de l’antibiothérapie« , confesse le Docteur Viraben. « Nous utilisons souvent la pénicilline, un traitement très répandu et efficace, surtout sur le streptocoque. La pénicilline peut être raisonnablement proposée pour une antibiothérapie de première intention. L’impétigo se soigne aisément avec une pommade antibiotique à appliquer localement. Quant aux mycoses cutanées, la plupart du temps, il s’agit de traitements locaux, comme une crème ou une pommade antifongique, à prolonger pendant environ 3 semaines ».
Quels sont les risques de complications d’une infection cutanée ?
Les infections bactériennes, comme l’impétigo, la folliculite ou le furoncle ne posent pas de problèmes dans l’immense majorité des cas, d’après le dermatologue. « Elles peuvent poser problème au niveau de la face si le sujet est dans un mauvais contexte général (consommation de drogues, alcoolisme, etc.). Aujourd’hui, les complications d’une infection cutanée sont rares. Elles se présentent sous forme d’ulcérations générales et étendues. Certaines localisations sont plus à risque de complications. Par exemple, le furoncle de la face peut entraîner une infection des sinus veineux cérébraux avec un risque de contamination du système neuro-méningé. Ces complications sont exceptionnelles, mais aussi connues des médecins. Mais sachez qu’un dermatologue ne voit que très peu de ces cas dans sa vie d’exercice, car ce sont des exceptions. Concernant les infections mycosiques, il n’existe pas réellement de complications, sauf une généralisation si le patient présente un mauvais terrain, altéré par des agents toxiques ou en cas de traitement immunosuppresseur« , indique le Dr Viraben.
Merci au Docteur Roland Viraben, dermatologue et vénérologue, membre du Syndicat national des dermatologues-vénérologues.
Avec environ 13 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, lecancer de la vessieest le 7e cancer le plus fréquent en France, selon les chiffres de l’Institut national du Cancer. Ce sont les hommes qui sont touchés dans 80% des cas. Le cancer de la vessie entraîne des symptômes qui sont très peu spécifiques, surtout au début de la maladie. Alors, à quoi faut-il faire attention chez la femme ? Chez l’homme ? Ce cancer est-il douloureux ? Eclairage du Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris.
Quels sont les premiers symptômes d’un cancer de la vessie ?
Le cancer de la vessie peut longtemps être asymptomatique. « Mais à un moment ou un autre, il entraîne des symptômes qui sont peu spécifiques et dans la plupart des cas ces symptômes peuvent être communs à des pathologies bénignes. Le principal symptôme d’un cancer de la vessie serait la présence de sang dans les urines (hématurie en langage médical), mais lui aussi est un signe peu spécifique. Dans 95% des cas, le sang dans les urines n’est pas lié à un cancer de la vessie« , rassure le Pr Aurel Messas. Pour poser un diagnostic, plusieurs examens sont donc nécessaires (ECBU, échographie vésicale). « Quand il y a un réel doute, on réalise un examen qui s’appelle une cystoscopie (qui se fait sous anesthésie locale) : on passe l’endoscope par l’intérieur de l’urètre afin de regarder l’intérieur de la vessie. C’est un examen très bien toléré et non douloureux« , poursuit notre interlocuteur.
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie chez la femme ?
Comme dit précédemment, les symptômes d’un cancer de la vessie sont très peu spécifiques. « Chez la femme, le symptôme le plus évocateur d’un cancer de la vessie serait la présence de sang dans les urines (les urines peuvent alors être roses ou rouge foncé en fonction de l’intensité du saignement), particulièrement si le sang apparaît en dehors d’un contexte infectieux. Il faut rassurer les femmes car souvent les inquiétudes sont infondées : par exemple, si une femme a du sang dans les urines associé à des symptômes typiques d’une cystite (brûlure mictionnelle, besoin fréquent d’aller uriner…) ou l’habitude d’avoir desinfections urinaires récidivantes, il y a très peu de risque que le sang dans les urines soit révélateur d’un cancer de la vessie.
Si la femme a du sang dans les urines et aucun signe infectieux, cela nécessite des explorations.
En revanche, si la femme a du sang dans les urines et qu’elle n’a aucun signe infectieux, cela peut être un élément plus suggestif et nécessite des explorations. Dans le cas d’une hématurie évocatrice d’un cancer de la vessie, le sang survient de façon plutôt intermittente (qui apparaît puis disparaît) en l’absence d’autres symptômes« , détaille le Pr Messas. Il faut aussi déterminer si le sang apparaît au début de la miction, à la fin ou du début à la fin de la miction. « Ce qui est le plus évocateur d’un saignement d’origine vésicale, c’est la présence de sang qui apparaît à la fin de la miction. S’il y a des petits caillots de sang dans la vessie (morceaux solides qui se mélangent à du sang), cela peut également être évocateur, mais il convient toujours d’éliminer les causes habituelles qui sont les infections et la présence d’un calcul dans la voie urinaire« .
Le tabagisme, même sevré depuis des années, reste un facteur de risque d’un cancer de la vessie.
La présence de facteurs de risque, notamment le tabac, est également à prendre en compte. « Chez une femme qui aurait fumé un paquet par jour pendant 40 ans et qui a du sang les urines, sans infection et sans calcul, l’hématurie serait plus évocatrice d’un cancer de la vessie par rapport à une femme qui n’a jamais fumé de sa vie. A noter également que le tabagisme, même sevré depuis des années, reste un facteur de risque d’un cancer de la vessie« , continue le professeur. Sont aussi considérés comme des facteurs de risque : une exposition professionnelle à certaines substances chimiques présentes notamment dans l’industrie cosmétique, (aujourd’hui, cette exposition est davantage contrôlée), le fait d’avoir eu de la radiothérapie ou certaines chimiothérapies (mais habituellement ce sont des patientes qui sont suivies par un oncologue) ou encore, une infection par un parasite tropical (appelée bilharziose ou schistosomiase).
Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie chez l’homme ?
« Chez l’homme, la présence de sang dans les urines peut évoquer un cancer de la vessie. Mais le plus souvent, c’est le signe d’une prostatite (infection de la prostate). Si le sang est au début de la miction, c’est très rare que ce soit évocateur d’un cancer de la vessie. Cela peut être un peu plus suggestif quand le sang est à la fin de la miction« , souligne notre expert.
Le cancer de la vessie est-il douloureux ?
Non, la douleur est très rarement un symptôme d’un cancer de la vessie. « Le cancer de la vessie peut devenir douloureux à un stade très tardif. C’est un cancer douloureux si on refuse l’intervention d’ablation de la vessiequi offre pourtant un bon confort de vie« , conclut notre interlocuteur.
Merci au Pr Aurel Messas, chirurgien-urologue à l’Hôpital américain de Paris.
La fatiguen’a pas de saison. Elle peut survenir à n’importe quel moment de l’année et pour diverses raisons : psychologiques, physiques… Dans tous les cas, on veut toujours la combattre rapidement pour se sentir à nouveau mieux. On ne le sait pas toujours mais il y a certains aliments à éviter car ils fatiguent encore plus le corps au lieu de booster. Liste et détails avec le Dr Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin-nutritionniste.
On évite les aliments à un index glycémique élevé
Manger un aliment sucré n’est pas une bonne idée pour avoir un coup de boost. Les aliments dont l‘index glycémique (IG) est élevé sont par exemple à bannir : « C’est la première règle à suivre quand on est fatigué,expliqué le médecin, car leur consommation entraîne une hypersécrétion brutale d’insuline (hormone du pancréas impliquée dans la régulation du taux de sucre dans le sang). La prise de ces aliments sucrés va initialement booster mais l’hypersécrétion d’insuline va entrainer par la suite une baisse du taux de sucre dans le sang (hypoglycémie) qui va donner de véritables coups de pompe. » Concrètement, on bannit les aliments suivants,« des faux amis pour avoir de l’énergie » :
les biscuits,
friandises,
crèmes glacées,
barres chocolatées,
confiture,
sodas
les pâtes trop cuites (« nouilles »)
le riz vinaigré des sushis,
les céréales de petit-déjeuner,
le pain blanc comme le pain de mie,
la purée de pommes de terre,
les dattes
le lait concentré sucré
« Privilégiez les aliments complets, les légumes secs, la plupart des fruits frais et les produits laitiers non enrichis en produits sucrés réputés pour leur index glycémique bas » recommande à la place notre interlocutrice.
On évite les aliments gras, trop lourds à digérer
Pris par confort, envie ou manque de temps, les aliments lourds à digérer sont déconseillés quand on est fatigué « car le temps de digestion est plus long or la digestion consomme beaucoup d’énergie » rappelle le Dr Chicheportiche-Ayache. Même chose pour les repas trop copieux : « Si la composition nutritionnelle peut être correcte, des portions trop importantes rendent la digestion ou la nuit qui suit particulièrement difficile et donc génératrice de fatigue ! » On évite ainsi :
les aliments frits : frites, chips, beignets, churros…
les aliments panés : poissons panés, escalopes panées, cordon-bleu…
les aliments trop gras : les viennoiseries…
les plats en sauce (plus encore s’il s’agit de plats industriels)
On évite les aliments riches en gluten (si on y est sensible)
Le gluten entre dans la composition de nombreux aliments. Cet ensemble de protéines est présent dans des céréales comme le blé, l’avoine ou l’orge. Certaines personnes y sont particulièrement sensibles et vont souffrir de problèmes digestifs s’ils consomment du gluten. « L’excès de gluten chez les patients sensibles peut entrainer de véritables coups de pompe pour l’organisme, ajoute la médecin-nutritionniste. Les patients porteurs de lamaladie cœliaque(maladie chronique de l’intestin, ndlr) ne doivent pas en consommer du tout ! » Parmi les aliments qui contiennent du gluten (donc à éviter en cas de fatigue) :
les pâtes de blé,
les produits de boulangerie : pain, pains de mie, biscuits, pâtisseries, brioches, crêpes, gaufres, muffins, beignets…
les céréales pour petit-déjeuner,
les bières maltées,
les plats préparés : pizzas, quiches
les sauces, soupes et desserts qui contiennent de la farine de blé
On évite les aliments à calories vides
Vous ne les connaissiez pas ceux-là ? Les aliments à « calories vides » sont des aliments caloriques pauvres en nutriments et notamment en minéraux et vitamines, utiles en cas de fatigue. « Ces aliments sont sans intérêt nutritionnel » confirme notre interlocutrice qui cite comme « exemple typique : les confiseries. Elles apportent beaucoup de sucre et très peu de nutriments de bonne qualité ». On peut également citer les aliments ultra-transformés parmi ceux à éviter quand on est fatigué (mais aussi de manière générale). Par exemple : les sodas, les nouilles instantanées, les soupes de légumes déshydratés, les pains et brioches industriels…
Merci au Dr Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin-nutritionniste.
Le Ramadan est un jeûne quiest l’un des cinq piliers de l’Islam. « Le jeûne permet à l’organisme de se reposer pour se purifier. Le corps humain est alors nettoyé des vieilles cellules, des graisses, des déchets et des toxines qui les a accumulés durant l’année par son alimentation et son activité« , explique un document du ministère de la Santé du Maroc. Mais le jeûne reste difficile pour le corps et l’esprit. Il est d’ailleurs à éviter pour les personnes malades, les femmes enceintes ou pendant les règles. Quels conseils pour bien le supporter et ne pas mettre sa santé en péril ? Comment éviter l’hypoglycémie? Quels aliments privilégier à la rupture du jeûne pour bénéficier des nutriments tout au long de la journée ? Que boire pour éviter la déshydratation ? Conseils pour se préparer et passer un bon Ramadan.
Combien de repas peut-on faire pendant le Ramadan ?
Pendant le Ramadan, les pratiquants s’abstiennent de manger et de boire un peu avant le lever du soleil et prend fin au coucher du soleil. D’après le ministère de la Santé marocain, « selon les spécialistes, notre alimentation pendant le mois sacré ne devrait pas différer de notre alimentation habituelle et devrait être aussi simple que possible. Il faut continuer à prendre ses 3 repas, avec quelques spécificités liées au jeun« .
Comment se préparer au jeûne avant le Ramadan ?
Plus on va être fatigué, moins on va avoir de résistance.
Pendant le mois du Ramadan, on fait un ou deux repas dans une journée au lieu des trois habituels. Il va donc falloir bien choisir les aliments que l’on consomme et bien les répartir pendant la période où l’on est autorisé à boire et à manger. « Je ne conseille pas nécessairement de se « préparer » à un Ramadan car cette période est déjà assez difficile comme ça. En revanche, il faut essayer de ne pas accumuler trop de fatigueavant de commencer un Ramadan car plus on va être fatigué, moins on va avoir de résistance, indique Raphaël Gruman, nutritionniste. Si cela est possible, faites une sieste en début d’après-midi pendant le mois du Ramadan et limitez vos efforts physiques durant les heures les plus chaudes (11h-17h). « Les conseils que je donne à mes patients qui font le Ramadan ont en fait des points communs avec ceux que je donne pour le jeûne intermittent« , tient à indiquer notre interlocuteur.
Que manger le soir pendant le Ramadan ?
Pour le repas de rupture du jeûne (le soir) : « il est conseillé de consommer une dose suffisante de glucides pour apporter de l’énergie à son corps après une journée de jeûne et éviter l’hypoglycémie. Attention, il ne faut pas non plus faire un repas hyperglucidique car, comme le corps n’a pas consommé d’aliments de la journée, il aura tendance à stocker cet apport glucidique sous forme de graisse. Donc si on ne veut pas prendre du poids pendant le Ramadan, tout en évitant les fringales et les coups de pompe, il vaut mieux privilégier l’apport d’autres nutriments« , conseille notre interlocuteur. Aussi, il faut éviter les produits transformés ou riches en sucre raffinés comme les gâteaux, les chips ou les plats préparés qui favorisent les fringales et qui n’aident pas l’organisme à tenir toute la journée.
→ Repas de rupture du jeûne idéal :
Une soupe ou un bouillon de légumes « pour réhydrater en priorité l’organisme après une journée de jeûne et apporter une satiété ainsi que des minéraux en début de repas« , précise Raphaël Gruman.
Une portion de protéines animales ou végétales, comme par exemple 80 g de viande ou de poisson, deux œufs, 200 g de lentilles cuites ou de tofu…
Une portion de céréales complètes comme par exemple 100 à 150 g de riz complet cuit ou 200 g de pâtes complètes cuites… « Le fait de prendre des glucides complètes, qui sont riches en fibres, va réguler l’absorption des glucides. Par ailleurs, elles sont plus rassasiantes et ont un index glycémique plus bas que les céréales blanches. Le corps pourra utiliser cet apport de glucides complètes comme une source d’énergie continue pour la journée qui va suivre« , indique le nutritionniste.
Un laitage (un yaourt par exemple) « car cela contient du tryptophane, un acide aminé qui favorise le sommeil« , souligne notre interlocuteur.
Un fruit frais comme par exemple une pomme, une pêche, deux tranches de melon ou d’ananas… et/ou une poignée de fruits secs (dattes, abricots secs..)
Que manger le matin pendant le Ramadan ?
Le deuxième repas (avant le lever du soleil) peut survenir à 4 heures du matin selon l’heure du lever du soleil. Pour autant « je conseille de ne pas sauter le repas avant le lever du soleil, c’est-à-dire le repas du matin, préconise Raphaël Gruman. Pour ce repas, il est recommandé de consommer des aliments salés car le sel permet à l’organisme de retenir l’eau(c’est le principe de la rétention d’eau : lorsqu’on a une alimentation trop riche en sel, l’eau s’accumule dans les tissus qui vont attirer et retenir l’eau, ndlr), ce qui va permettre au corps de rester hydrater toute la journée« .
« Petit-déjeuner » idéal :
Un grand thé, une grande infusion ou un grand verre d’eau « pour bien se réhydrater et pouvoir faire des stocks d’eau pour le reste de la journée« , précise-t-il.
Une tranche de dinde (pour l’apport protéique et l’apport en sel)
Deux œufs « car les protéines apportent une satiété très longue« , rapporte notre interlocuteur.
Un morceau de fromage (pour l’apport protéique et l’apport en sel)
Deux tranches de pain complet ou aux céréales (pour l’apport glucidique et en fibres)
Un fruit (pour les vitamines, les minéraux et les glucides)
Peut-on boire de l’eau pendant le Ramadan ?
Non. Boire annule le jeûne, même s’il s’agit de boire de l’eau. Par contre « boire ou manger par erreur » n’annule pas le jeûne, souligne la Grande Mosquée de Paris. Pour bien s’hydrater pendant la rupture du jeûne :
► »En plus du bouillon du soir et de la grande boisson chaude du matin, il faut boire beaucoup d’eau (l’équivalent d’1.5L bu en plusieurs fois) » conseille notre interlocuteur
Le Ramadan se clôture généralement par un repas calorique. « Pour empêcher le corps de trop stocker, il est conseillé de faire attention les deux/trois jours qui suivent ce repas et de réduire un peu son apport calorique pour compenser, conseille Raphaël Gruman, nutritionniste. Par ailleurs, il faut recaler rapidement ses horaires de repas et les répartir de manière équilibrée dans la journée : un petit-déjeuner, un déjeuner – éventuellement une collation et un dîner – pour retrouver un rythme progressif« .
Quelles sont les dérogations pour ne pas faire le Ramadan ?
Comme l’explique la Grande Mosquée de Paris, il existe plusieurs dérogations au jeûne du mois de Ramadan liés à différents motifs pour « ne pas mettre en péril la santé du musulman ». Sont exonérés du jeûne :
les enfants avant la puberté
les personnes âgées à la santé défaillante
les personnes atteintes d’une maladie inadaptée au jeûne (après un avis médical)
les femmes enceintes qui ont une grossesse difficile ou à risque (consulter pour cela un médecin),
les femmes qui viennent d’accoucher, qui allaitent leur enfant (jusqu’à deux ans)
les femmes qui ont leurs règles : si une femme a ses règles pendant son jeûne, le jeûne devient invalide même si l’écoulement de sang survient juste avant le coucher du soleil ; elle devra rattraper le jeûne du jour concerné et les jours suivants nécessaires
les personnes faisant un voyage de plus de 84 km
Quelles sont les précautions à prendre en cas de maladie ?
Le jeûne induit une déshydratation et peut induire une aggravation de certaines pathologies comme l’ulcère digestif, le diabète, les pathologies du rein, du foie ou cardio-vasculaires. Cependant, les patients qui suivent régulièrement les traitements sans d’autres complications de la maladie et sans contre-indications du médecin peuvent jeûner. Quand la maladie est compliquée, avec une insuffisance rénale ou cardiaque par exemple, il est déconseillé de jeûner. Pour tous les malades qui peuvent faire le Ramadan, il convient de faire une consultation avant, pendant et après le Ramadan.
Peut-on faire du sport pendant le Ramadan ?
Selon les spécialistes, les jeûneurs qui souhaitent pratiquer du sport doivent rester prudents et à l’écoute de leurs corps et modérer l’activité physique surtout avant la rupture du jeûne. Il est recommandé de privilégier la marche pendant 30 à 60 minutes et de s’arrêter rapidement en cas de sensation de malaise.
Merci à Raphaël Gruman, diététicien-nutritionniste, auteur du livre « Je me soigne avec les Mésonutriments » aux Editions Leduc. S