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Combien de temps entre l'aspirine et le paracétamol ?

Combien de temps entre l'aspirine et le paracétamol ?

Peut-on associer de l’aspirine et du paracétamol ?

Oui, il est possible d’associer l’aspirine et le paracétamol soit en même temps, soit en alternance. D’ailleurs le médicament Actron® renferme à la fois de l’acide acétylsalicylique et du paracétamol. Il n’y aucune interaction médicamenteuse établie entre ces deux molécules puisqu’elles ne possèdent pas le même mécanisme d’action.

Quel délai entre les deux ?

L’objectif d’alterner l’aspirine avec le paracétamol est de couvrir une période plus longue qu’avec une administration simultanée. L’alternance doit débuter par le paracétamol. En respectant les doses maximales journalières, un délai de 4 heures entre chaque prise médicamenteuse est optimal pour couvrir une période de 24 heures.

Quelle dose maximale ?

Dans le cadre de l’automédication chez l’adulte, l’aspirine peut être administrée à raison d’1 g 3 fois par jour avec un délai de 4 heures minimum, soit 3 g sur 24 heures. Dans la prise en charge de certaines affections rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante), le médecin peut prescrire 6 g d’aspirine par jour répartis en 3 à 4 prises. En ce qui concerne le paracétamol, la posologie en automédication est d’1 g par prise 3 fois par jour, soit 3 g au total. Sur prescription médicale, la dose journalière maximale peut être augmentée à 4 g.

Ces traitements ne doivent pas être administrés en cas d’affection sévère du foie

Quels sont les risques de prendre de l’aspirine et du paracétamol ensemble ?

Un recours ponctuel à l’association aspirine/paracétamol ne présente pas de risques connus. En effet, aucune interaction n’a été identifiée entre l’acide acétylsalicylique et le paracétamol. Toutefois une prise au long cours peut être responsable d’une accumulation des effets délétères affectant le foie et les reins. En automédication, la durée de traitement ne doit pas excéder 3 jours pour une fièvre et 5 jours pour des douleurs. Si les symptômes persistent, une consultation médicale s’impose. Les doses usuelles recommandées doivent être respecter pour prévenir tout surdosage. 

Quelles sont les contre-indications ?

Les contre-indications de l’association aspirine/paracétamol sont identiques à celles des deux médicaments pris séparément. Ces traitements ne doivent pas être administrés en cas d’allergie à l’un des composants et d’affection sévère du foie. Plus spécifiquement, le paracétamol doit être évité chez les personnes consommant régulièrement de l’alcool au risque d’altérer le foie. Concernant l’aspirine, elle est contre-indiquée dans les cas suivants : 

  • 2e et 3e trimestres de grossesse
  • antécédents d’asthme, d’hémorragie, de perforation digestive déjà causés par un anti-inflammatoire
  • ulcère évolutif, antécédents d’ulcère
  • maladie hémorragique ou risque hémorragique
  • insuffisance cardiaque et rénale sévère

Par mesure de précaution, certaines personnes doivent consulter un médecin avant de recourir à de l’aspirine associée au paracétamol. Il s’agit des femmes allaitantes ou enceintes de moins de 3 mois, des sujets âgés et des personnes ayant une affection du foie ou des reins. L’aspirine ne doit pas être administrée chez l’enfant dans le cadre d’une automédication en raison du risque rare mais grave de survenue du syndrome de Reye. Chez l’adulte, une automédication peut être envisagée, mais avec prudence du fait du risque hémorragique. Il est préférable de demander conseil à son médecin ou à son pharmacien avant de prendre de l’aspirine seule ou en association à du paracétamol. 

Sources : 
– Base de données publique des médicaments 
– ANSM
– Prise en charge médicamenteuse de la douleur chez l’enfant : alternatives à la codéine, HAS, janvier 2016. 


Source : JDF Santé

Ce bonbon (souvent laissé dans la boîte) risqué pour le coeur

Ce bonbon (souvent laissé dans la boîte) risqué pour le coeur

C’est LE bonbon qui divise et finit souvent dernier dans la boîte. Mais ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose selon les mises en garde publiées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et les Centres antipoison, le 30 marsLa réglisse -puisque c’est d’elle dont on parle- consommée en excès et sur une longue période (au moins 3 mois) peut conduire à une intoxication grave, même si on est en bonne santé. « 64 personnes ont été intoxiquées suite à la consommation de boissons ou d’aliments à base de réglisse » révèle une étude menée entre 2012 et 2021 par l’Anses. Plus de 40% des intoxications étaient « graves » avec des symptômes comme : hypertension artérielle, rétention d’eau et troubles cardiaques provoqués par un taux de potassium trop élevé dans le sang, allant parfois jusqu’à engager le pronostic vital. En cause, la glycyrrhizine, le composant le plus abondant de la racine de réglisseutilisée comme édulcorant (pouvoir sucrant 50 à 100 fois plus important que celui du saccharose), adoucissant et exhausteur de goût dans divers produits tels que :

  • les confiseries (bonbons, chewing-gum)
  • le pastis (avec et sans alcool)
  • la bière
  • certains sirops et boissons gazeuses
  • des produits de boulangeries
  • des glaces et sorbets
  • des tisanes
  • des compléments alimentaires
  • des produits à base de cacao

Deux intoxications chez des enfants et 1 décès chez l’adulte

Les participants de l’étude étaient âgés de 10 à 77 ans. Seules deux intoxications ont été rapportées chez des enfants. 1 décès a été rapporté chez un patient présentant une atteinte grave du foie et consommant du pastis avec alcool. L’évolution était presque toujours favorable (92 %) après une prise en charge hospitalière, voire en réanimation. Un seul patient présentait des séquelles des suites d’un accident vasculaire cérébral compliquant une crise hypertensive.

Tisane à base de réglisse
Tisane à base de réglisse © echeverriurrealuis-123RF

Après l’arrêt de la consommation de réglisse, l’effet persiste environ deux semaines et le retour à un état physiologique normal de l’organisme nécessite deux à six mois. A l’issue de l’étude, une dose quotidienne régulière de 100mg de glycyrrhizine par jour a été établie comme seuil à partir duquel les effets indésirables sont observés. L’ANSES recommande une consommation ne dépassant pas les 10 milligrammes par jour de glycyrrhizine. « Il est conseillé d’éviter de consommer de façon continue des produits contenant de la réglisse » prévient l’Agence. Par ailleurs, l’étiquetage des produits contenant de la réglisse pourrait être modifié en ajoutant la mention « contient de la réglisse » sur les produits concernés et en remplaçant la mention « les personnes souffrant d’hypertension doivent éviter toute consommation excessive » par « une consommation excessive et/ou régulière expose à un risque d’hypertension artérielle et d’autres effets indésirables pouvant être graves, à consommer avec modération » puisque le risque concerne aussi les personnes en bonne santé.

Sources :

– Réglisse : à consommer occasionnellement et avec modération, 30 mars 2023, Anses

– « Boissons, bonbons et autres aliments à base de réglisse : à consommer avec modération », article, novembre 2022, Vigil’Anses

– Effets indésirables induits par la réglisse consommée dans le cadre alimentaire, Rapport d’étude de toxicovigilance, octobre 2022, Anses


Source : JDF Santé

Mars bleu : à quoi sert le mois du cancer colorectal ?

Mars bleu : à quoi sert le mois du cancer colorectal ?

Mars Bleu correspond au mois du dépistage du cancer colorectal, le 3e cancer le plus fréquent et le 2e cancer le plus meurtrier en France, selon les chiffres de l’Institut National du Cancer. « Pour certains, le dépistage peut être tabou, mais il faut en parler, il faut encourager toutes les personnes concernées à faire le test (de selles, ndlr) au plus tôt. Depuis cette année, il est disponible en pharmacie« . explique Daniel Nizri, Président de la Ligue contre le cancer dans un communiqué du 21 février 2023. Chaque année, près de 45 000 hommes et femmes sont diagnostiqués avec un cancer colorectal et près de 18 000 personnes en décèdent. Détecté précocement, le cancer colorectal pourrait être guéri dans 90% des cas. Origine, dates 2024, actions, défi connecté, affiche, logo : tout savoir. 

C’est quoi Mars Bleu ?

Organisé par le ministère de la Santé, l’Institut national du Cancer et l’Assurance Maladie, Mars Bleu est un rendez-vous annuel qui a lieu pendant tout le mois de mars. Il s’agit d’un mois de sensibilisation au dépistage des cancers colorectaux. « Il est important de noter que les différentes modalités de dépistage ont pour objectif non seulement d’identifier les cancers à un stade précoce et de pronostic favorable, mais de déceler également les lésions précancéreuses – les polypes notamment- dont le retrait permet de prévenir les cancers. C’est dire l’importance de la participation aux programmes de dépistage ! », insiste le Dr Bruno Buecher, gastro-entérologue et oncogénéticien à l’Institut Curie.

Comment se faire dépister ?

Le dépistage consiste en un test immunologique qui n’évite pas les cancers, mais qui permet d’établir un diagnostic précoce, permettant de mettre rapidement en place une prise en charge et d’améliorer les chances de guérison. Désormais, plus besoin de passer par une consultation chez le médecin. Les personnes éligibles ayant reçu l’invitation au dépistage doivent se rendre sur le site internet www.monkit.depistage colorectal.fr avec le numéro figurant sur le courrier d’invitation. Un questionnaire détermine si le test est approprié en fonction de l’histoire personnelle et familiale de la personne. Si c’est le cas, le test lui sera envoyé. La consultation du résultat du test se fait en ligne via www.resultat-depistage.fr

Depuis quand existe Mars Bleu ?

L’opération Mars Bleu a été lancée en 2009 par le Ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (Inca).

Que signifie le ruban bleu, symbole du cancer colorectal ?

De nombreuses maladies sont symbolisées par des petits rubans de couleur. Par exemple, le ruban rose représente le cancer du sein. Le ruban rouge est le symbole du combat contre le Sida et le VIH. Le ruban jaune est porté pour soutenir l’endométriose et le cancer des os. Le ruban bleu quant à lui représente les cancers colorectaux et les cancers de la prostate

Quelles seront les dates de Mars Bleu en 2024 ?

En 2024, Mars Bleu aura lieu du vendredi 1er mars au dimanche 31 mars.

Quel est le logo et l’affiche de Mars Bleu ?

Logo de Mars Bleu 2021
Logo de Mars Bleu  © Mars Bleu
Affiche Mars Bleu 2023
Affiche Mars Bleu  © La Ligue contre le cancer

Comment participer au défi Mars Bleu connecté ?

Le centre de Dépistage des Cancers (CRCDC Sud Paca) propose chaque année un défi connecté pendant tout le mois de mars : réaliser le plus de kilomètres en faveur du dépistage du cancer colorectal que ce soit à pied, en courant ou en vélo. Inscription gratuite sur ce site. Le parcours est libre dans le respect de la « Charte Eco-Responsable du coureur connecté » avec son objet connecté (montre connectée, application mobile). Les dons sont entièrement reversés au CRCDC SUD PACA pour améliorer la promotion des dépistages organisés des cancers. 

Quelles sont les associations qui soutiennent Mars Bleu ?

De nombreuses associations, instituts et fondations s’engagent chaque année contre le cancer colorectal et proposent des initiatives dans le cadre de la campagne de sensibilisation « Mars Bleu ». Voici une liste non exhaustive d’organismes qui soutiennent l’évènement : 

  • La Ligue contre le Cancer
  • L’Institut national du Cancer (InCA)
  • La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer
  • L’Institut Gustave Roussy
  • L’Association de Prévoyance Santé
  • L’AMGEN  et Rose Up
  • L’Afa Crohn RCH France
  • Agir contre le Cancer 26
  • Fédération de l’Hospitalisation privée Médecine, Chirurgie, Obstétrique…

Sources :

Communiqué de presse de la Ligue contre le cancer, Mars Bleu 2023

Mars Bleu, fiche de Santé publique France

Dépistage du cancer colorectal : Mars Bleu, Agence régionale de Santé


Source : JDF Santé

Allergie aux graminées : symptômes, période, que faire ?

Allergie aux graminées : symptômes, période, que faire ?

Roseau, bambou, pelouse… Au contact de ces herbes, vos yeux piquent, grattent, vous éternuez à répétition ? Vous êtes certainement allergique aux graminées. Le printemps est la saison des graminées… donc de l’allergie. Nos conseils pour y faire face.

Définition : c’est quoi les graminées ?

« Les graminées sont des plantes herbacées à fleur de la famille Poaceae, historiquement classée dans la famille Gramineae, répond le Pr Christophe Dupont, allergologue. Ce sont les céréales, les roseaux, les bambous, les herbes des prairies naturelles et les pelouses cultivées, comme le gazon« .

Quand sont présents les pollens de graminées en France ?

Les graminées sont présentes généralement au printemps, en mars et en avril ou de mai à juillet. Les symptômes sont plus forts si le temps est ensoleillé car cela maintient les pollens dans l’air alors que la pluie les fait retomber au sol pour le bonheur des allergiques.

Quels sont les symptômes d’une allergie aux graminées ?

L’allergie aux pollens de graminées entraîne une série de symptômes bien identifiés :

  • des éternuements souvent itératifs et décrits comme « en salves » ;
  • le nez bouché, appelé rhinite obstructive ou écoulement nasal, appelé rhinorrhée.
  • une démangeaison du nez ;
  • une inflammation de la muqueuse du nez ;
  • une conjonctivite, c’est-à-dire une inflammation des yeux ;
  • des maux de tête ;
  • une inflammation du pharynx avec sensation de démangeaisons.

En présence de ces allergènes, le système immunitaire de la personne allergique va réagir en libérant de l’histamine, une variété d’hormone qui va être à l’origine de l’inflammation, prédominante au niveau du nez. Si l’allergie est importante, il est possible qu’elle entraine des manifestations graves comme de l’asthme

Quand et qui consulter pour une allergie aux graminées ?

Le médecin ou l’allergologue dès les premiers symptômes. Le diagnostic d’une allergie aux graminées se base sur l’anamnèse, terme médical désignant l’interrogatoire du patient et la recherche d’antécédents familiaux ou personnels d’allergies. Il existe également des tests cutanés (ou prick-tests) qui permettent de mettre en évidence les allergènes impliqués. Ils sont particulièrement réactifs chez les patients ayant entre 15 et 25 ans.

Comment soulager l’allergie aux graminées ?

Le traitement de l’allergie aux pollens de graminées consiste en tout premier lieu à faire son possible pour éviter d’être en contact avec l’allergène (situation difficile avec l’allergie aux pollens de graminées). De nombreux conseils peuvent permettre de diminuer ces contacts et de mieux vivre avec les pollens. En outre, on traite les symptômes d’une allergie aux pollens de graminées avec :

  • des médicaments antihistaminiques ;
  • Les traitements locaux peuvent s’appliquer dans le nez, les yeux ou les bronches.

On peut également procéder à une désensibilisation pour habituer progressivement l’organisme à l’allergène que sont les graminées. Les traitements s’effectuent principalement sous forme de gouttes que l’on dépose chaque matin sous la langue et qu’on laisse fondre 2 minutes. Des traitements sous forme de comprimé sont également à la disposition des allergiques. La désensibilisation sous forme injectable (on injecte sous la peau à dose croissante une solution contenant la substance identifiée comme allergisante) est de moins en moins utilisée.

Quelles sont les allergies croisées avec les graminées ?

« Il peut y avoir une allergie croisée entre les pollens de graminées et certains aliments, lorsque ces plantes sont de famille proche et partagent des motifs antigéniques (ce qui veut dire que des petites parties protéines de ces aliments sont identiques à celles des pollens de graminées), poursuit le spécialiste. Ces aliments sont, de façon non exclusive, des farines de blé (qui est aussi une graminée), la tomate, le petit pois, le melon, l’orange, la pomme de terre, la pêche, le kiwi, le céleri et le poivron… Cette allergie croisée est responsable d’un syndrome dit « oral », qui se caractérise par un picotement de la bouche et du pharynx lorsque le patient consomme l’aliment cru. Ces manifestations disparaissent si l’aliment est cuit « .

Prévention : comment diminuer son exposition aux graminées ?

Quelques conseils utiles peuvent permettre de limiter l’allergie aux graminées. Il faut faire en sorte d’éviter l’allergène. S’il n’est pas possible de rester cloîtré chez soi, il est en revanche préférable de ne pas ouvrir les fenêtres lorsqu’il y a du vent (qui transporte le pollen). Même chose en voiture lorsqu’on circule en campagne.

Merci au Pr Christophe Dupont, allergologue à la Clinique Marcel Sembat.


Source : JDF Santé

Débit de filtration glomérulaire/CKD-EPI : c'est quoi, bas, que faire ?

Débit de filtration glomérulaire/CKD-EPI : c'est quoi, bas, que faire ?

C’est quoi le débit de filtration glomérulaire ? 

« Le débit de filtration glomérulaire (ou DFG) correspond au volume de sang filtré par les reins en une minute, explique le Dr Hélène Schwaller, biologiste médicale. Il est généralement évalué à partir du dosage de la créatinine dans le sang selon différentes formules mathématiques« . Le DFG est un indicateur important de la fonction rénale. Une diminution de celui-ci peut indiquer une insuffisance rénale (chronique ou aigue). « La mesure du DFG est souvent utilisée en combinaison avec d’autres tests (comme le dosage de l’albumine et la créatinine dans l’urine) pour évaluer la fonction rénale et diagnostiquer les maladies rénales« .

A quoi correspond la mesure du DFG par l’analyse CKD-EPI ? 

Le CKD-EPI est l’abréviation de « Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration ». Le résultat est exprimé en millilitres par minute par 1,73 mètre carré de surface corporelle (mL/min/1,73 m²). « Il s’agit d’une formule mathématique utilisée pour estimer le débit de filtration glomérulaire (DFG) à partir du dosage de la créatinine sanguine, de l’âge et du sexe du patient« , poursuit la biologiste. L’utilisation de cette formule est recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour le diagnostic et le suivi de l’insuffisance rénale chronique. « La formule CKD-EPI a été développée pour améliorer la précision de l’estimation du DFG, en particulier chez les personnes ayant une fonction rénale normale ou légèrement altérée« .

Quelles sont les différentes formules pour mesurer le débit de filtration glomérulaire ?  

« Il existe d’autres formules plus anciennes que le CKD-EPI pour estimer le débit de filtration glomérulaire (DFG), comme le MDRD (Modification of Diet in Renal Disease) ou encore le CG (Cockroft et Gault), ajoute le Dr Schwaller. Mais celles-ci ne sont plus recommandées pour le diagnostic et le suivi de la maladie rénale« . Par exemple, le MDRD a été critiqué pour sa précision limitée chez les patients ayant une fonction rénale normale ou légèrement altérée, ainsi que pour sa sensibilité réduite à la détection de faibles changements dans la fonction rénale. Le CKD-EPI a été développé pour surmonter certaines des limites du MDRD. 

Quel est le DFG/CKD-EPI normal ? 

Il n’y a pas de DFG « normal » unique, car le résultat varie selon les individus. « Néanmoins, le CKD-EPI normal est supérieur à 90 mL/min/1.73m², entre 60 et 90 il est dit  » légèrement diminué  » et inférieur à 60 mL/min/1,73 m² il est évocateur d’une insuffisance rénale (chronique ou aigue)« . A noter que le DFG diminue de façon physiologique après 40 ans (diminution de moins de 2mL/min/1.73m² par an).

DFG/CKD-EPI bas : pourquoi ? que faire ?  

« Un DFG inférieur à 60 mL/min/1,73 m² (ou entre 60 et 89 avec d’autres signes d’atteintes rénales) est évocateur d’une maladie rénale, souligne notre interlocutrice. Cette diminution peut être aigue ou chronique ». On parle de maladie rénale chronique lorsqu’un des signes d’atteinte rénale (diminution du DFG et/ou autre(s) signe(s) comme la présence de protéines dans les urines) persiste pendant plus de 3 mois : elle concerne presque 6 millions de patients en France. « Si le DFG/CKD-EPI est bas, Il est important de déterminer la cause sous-jacente et de traiter toute maladie ou autre facteur qui contribue à la diminution de la fonction rénale. Des examens supplémentaires, tels que des analyses de sang et d’urine, peuvent être nécessaires« . 

Quelles sont les causes de la maladie rénale chronique ? 

« Il existe deux causes principales à la maladie rénale chronique : le diabète et l’hypertension artérielle (HTA), observe la biologiste. Mais d’autres facteurs existent : traitements médicamenteux « néphrotoxiques », maladies cardiovasculaires, plusieurs épisodes d’insuffisance rénale aigue… ». La diminution de la filtration rénale est silencieuse. « Des symptômes vont être présents qu’aux stades avancés de la maladie : il est donc primordial de faire un dépistage ciblé de la population à risque (diabète, HTA, obésité, maladie cardiovasculaire…) ». 
Dans certains cas, des modifications du mode de vie, telles que la modification de l’alimentation, la perte de poids et l’exercice, peuvent aider à ralentir la progression de la maladie rénale. « Dans d’autres cas, des médicaments peuvent être prescrits pour aider notamment à contrôler la tension artérielle et/ou le diabète et à ralentir la progression de la maladie rénale« .

Merci à au Dr Hélène Schwaller, biologiste médicale au Laboratoire B2A d’Épinal et membre du réseau les Biologistes Indépendants.


Source : JDF Santé

Indice HOMA : faible, élevé, c'est quoi ?

Indice HOMA : faible, élevé, c'est quoi ?

Qu’est-ce que l’indice HOMA ?

« L’indice HOMA (Homeostasis Model Assessment) est un indice utilisé pour évaluer l’insulino-résistance et la fonction des cellules bêta pancréatiques, qui sont des indicateurs clés de la régulation de la glycémie dans le corps« , explique le Dr Fécel Filali, Biologiste Médical. Il est calculé à partir de deux mesures : la glycémie à jeun et l’insuline à jeun. « Une valeur élevée de l’indice HOMA indique une résistance à l’insuline et une fonction pancréatique altérée, ce qui peut être associé à un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. En revanche, un indice HOMA faible indique une meilleure sensibilité à l’insuline, qui est importante pour maintenir une glycémie stable et prévenir les complications associées à une glycémie élevée« .

Comment est calculé l’indice HOMA ? 

L’indice HOMA est calculé à partir de deux paramètres dosés à jeun dans le sang : la glycémie et l’insulinémie. La formule est la suivante : Glycémie (mmol/l) x Insulinémie (microUI/ml ou mUI/l) /22.5. « La glycémie à jeun est mesurée après une période de jeûne de 8 à 12 heures, tandis que l’insulinémie à jeun est mesurée en même temps« , précise le biologiste. 

Indice HOMA : pour qui ?

« L’indice HOMA est à conseiller dans les cas suivants », signale notre interlocuteur :

  • Aux personnes ayant un syndrome métabolique : surcharge pondérale, tension élevée, glycémie supérieure à la normale, troubles lipidiques.
  • Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
  • Investigation de l’infertilité chez la femme
  • Hyperandrogénisme
  • Dysfonctionnement hépatique : stéatose hépatique non alcoolique

Indice HOMA faible : interprétation ?

« Un indice HOMA faible est généralement considéré comme indiquant une bonne sensibilité à l’insuline et une fonction pancréatique normale, détaille le Dr Filali. Cela signifie que le corps est capable de réguler efficacement le taux de sucre dans le sang en produisant suffisamment d’insuline pour contrôler la glycémie« . Un indice HOMA faible peut être interprété comme un indicateur positif de la santé métabolique mais d’autres facteurs tels que l’âge, le poids corporel, le régime alimentaire et l’activité physique doivent également être pris en compte. 

Indice HOMA élevé : interprétation ?

« Un indice HOMA élevé (>2,4) est généralement considéré comme indiquant une résistance à l’insuline et une fonction pancréatique altérée, poursuit le médecin. Cela signifie que le corps a des difficultés à réguler le taux de sucre dans le sang, ce qui peut entraîner une augmentation de la glycémie et, éventuellement, le développement de diabète de type 2« . Un indice HOMA élevé peut également être associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires et d’autres complications métaboliques.

Indice HOMA et SOPK 

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection qui est souvent associée à une résistance à l’insuline. « En raison de cette association, l’indice HOMA peut être utilisé pour évaluer cette insulinorésistance et mettre en place une prise en charge (modifications de l’alimentation, activité physique, prise en charge médicamenteuse…)« , répond le spécialiste. 

Quels traitements quand l’indice HOMA est élevé ? 

Si l’indice HOMA est élevé, cela peut indiquer une résistance à l’insuline. Les traitements visent donc à améliorer la sensibilité à l’insuline et à réguler la glycémie. Parmi eux : 
L’exercice physique régulier : il peut améliorer la sensibilité à l’insuline en augmentant la dépense énergétique, en réduisant l’inflammation et en améliorant la signalisation de l’insuline.
La perte de poids : elle peut réduire la résistance à l’insuline en améliorant la sensibilité à l’insuline dans les tissus périphériques.
La modification du régime alimentaire : une alimentation équilibrée, riche en fibres et pauvre en graisses saturées peut aider à réduire la résistance à l’insuline.
► Par ailleurs, pour réguler la glycémie, « le patient peut bénéficier de médicaments hypoglycémiants comme la metformine qui peuvent être prescrits pour améliorer la glycémie en réduisant la production hépatique de glucose ou d’une insulinothérapie, qui peut être utilisée pour réguler la glycémie chez les patients atteints de diabète de type 2« .

Prix de l’analyse de l’indice HOMA

Le coût de l’analyse de l’indice HOMA peut varier en fonction de la région, du laboratoire et de la couverture d’assurance. En général, il est de 20 euros. « Cet examen est pris en charge par la sécurité sociale et par les mutuelles« .

Merci au Docteur Fécel Filali, Biologiste Médical au Laboratoire B2A de Benfeld (67) et membre du réseau Les Biologistes Indépendants


Source : JDF Santé