Combien de temps entre l'aspirine et le paracétamol ?

Peut-on associer de l’aspirine et du paracétamol ?

Oui, il est possible d’associer l’aspirine et le paracétamol soit en même temps, soit en alternance. D’ailleurs le médicament Actron® renferme à la fois de l’acide acétylsalicylique et du paracétamol. Il n’y aucune interaction médicamenteuse établie entre ces deux molécules puisqu’elles ne possèdent pas le même mécanisme d’action.

Quel délai entre les deux ?

L’objectif d’alterner l’aspirine avec le paracétamol est de couvrir une période plus longue qu’avec une administration simultanée. L’alternance doit débuter par le paracétamol. En respectant les doses maximales journalières, un délai de 4 heures entre chaque prise médicamenteuse est optimal pour couvrir une période de 24 heures.

Quelle dose maximale ?

Dans le cadre de l’automédication chez l’adulte, l’aspirine peut être administrée à raison d’1 g 3 fois par jour avec un délai de 4 heures minimum, soit 3 g sur 24 heures. Dans la prise en charge de certaines affections rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante), le médecin peut prescrire 6 g d’aspirine par jour répartis en 3 à 4 prises. En ce qui concerne le paracétamol, la posologie en automédication est d’1 g par prise 3 fois par jour, soit 3 g au total. Sur prescription médicale, la dose journalière maximale peut être augmentée à 4 g.

Ces traitements ne doivent pas être administrés en cas d’affection sévère du foie

Quels sont les risques de prendre de l’aspirine et du paracétamol ensemble ?

Un recours ponctuel à l’association aspirine/paracétamol ne présente pas de risques connus. En effet, aucune interaction n’a été identifiée entre l’acide acétylsalicylique et le paracétamol. Toutefois une prise au long cours peut être responsable d’une accumulation des effets délétères affectant le foie et les reins. En automédication, la durée de traitement ne doit pas excéder 3 jours pour une fièvre et 5 jours pour des douleurs. Si les symptômes persistent, une consultation médicale s’impose. Les doses usuelles recommandées doivent être respecter pour prévenir tout surdosage. 

Quelles sont les contre-indications ?

Les contre-indications de l’association aspirine/paracétamol sont identiques à celles des deux médicaments pris séparément. Ces traitements ne doivent pas être administrés en cas d’allergie à l’un des composants et d’affection sévère du foie. Plus spécifiquement, le paracétamol doit être évité chez les personnes consommant régulièrement de l’alcool au risque d’altérer le foie. Concernant l’aspirine, elle est contre-indiquée dans les cas suivants : 

  • 2e et 3e trimestres de grossesse
  • antécédents d’asthme, d’hémorragie, de perforation digestive déjà causés par un anti-inflammatoire
  • ulcère évolutif, antécédents d’ulcère
  • maladie hémorragique ou risque hémorragique
  • insuffisance cardiaque et rénale sévère

Par mesure de précaution, certaines personnes doivent consulter un médecin avant de recourir à de l’aspirine associée au paracétamol. Il s’agit des femmes allaitantes ou enceintes de moins de 3 mois, des sujets âgés et des personnes ayant une affection du foie ou des reins. L’aspirine ne doit pas être administrée chez l’enfant dans le cadre d’une automédication en raison du risque rare mais grave de survenue du syndrome de Reye. Chez l’adulte, une automédication peut être envisagée, mais avec prudence du fait du risque hémorragique. Il est préférable de demander conseil à son médecin ou à son pharmacien avant de prendre de l’aspirine seule ou en association à du paracétamol. 

Sources : 
– Base de données publique des médicaments 
– ANSM
– Prise en charge médicamenteuse de la douleur chez l’enfant : alternatives à la codéine, HAS, janvier 2016. 


Source : JDF Santé