La maladie de Chagas est une maladie provoquée par le parasite Trypanosoma cruzi, transmis à l’homme par le biais des excrétions des punaises de la famille des Reduviidae. « Cet insecte hématophage se nourrit du sang des hommes/animaux qu’il pique pendant la nuit. La démangeaison provoquée par cette piqûre va les inciter à se gratter et à répandre les déjections des punaises, porteuses du parasite, sur l’ensemble de leur corps et favoriser ainsi sa circulation et son incubation« , explique Paola Minoprio, directrice de recherche à l’Institut Pasteur.
La transmission se fait en général à travers la piqûre de l’insecte : les déjections déposées par l’insecte après son « repas sanguin » vont être répandues par grattage au niveau de la peau et des muqueuses. « Le parasite est présent dans les excrétions et du fait des démangeaisons que la piqûre provoque, la personne piquée va se contaminer par solution de continuité l’endroit de la piqûre avec les traces de fiantes sous les ongles, dans les yeux si elle se les frotte… Le parasite va ainsi par le biais de la piqûre et/ou au niveau des muqueuses rentrer dans la circulation sanguine et se développer au sein des cellules« , ajoute-t-elle. La maladie de Chagas peut également se transmettre par le biais d’une transfusion sanguine ou de la mère à l’enfant à naître quand le parasite est présent dans la circulation sanguine. « L’établissement français du sang propose aux personnes qui souhaitent faire don de leur sang un questionnaire complémentaire quand elles sont originaires des zones endémiques pour éviter une éventuelle contamination« , précise-t-elle.
6 millions de personnes sont touchées dans le monde par la maladie de Chagas
Par les punaises de lit ?
« Il ne s’agit de pas de punaises de lit« . Les punaises de la famille des Reduviidae sont des insectes que l’on retrouve uniquement en Amérique du Sud et en Amérique centrale, dans les forêts, dans les milieux ruraux et défavorisés. Elles peuvent mesurer entre 2 et 7 cm. Comme elles sont photophobes et évoluent la nuit, on peut s’en protéger grâce à une moustiquaire sur le lit et des répulsifs quand on vit ou on se trouve dans une zone endémique.
Peut-on l’attraper en France ?
La maladie de Chagas ne peut, par définition, s’attraper en France, ces insectes n’évoluant que dans le sud des États-Unis. La maladie de Chagas est endémique en Amérique latine, depuis le Mexique jusqu’en Argentine. Du fait de la forte immigration de ces populations, on peut retrouver aujourd’hui quelques insectes de la famille des Reduviidae au Texas et qui se sont adaptés et perpétués les cycles évolutifs du parasite Trypanosoma cruzi.
Quels sont les symptômes de la maladie de Chagas ?
Les symptômes de la maladie de Chagas sont assez proches de ceux de la grippe donc difficile à distinguer : un mauvais état général, une fatigue, une fièvre un peu élevée (39-40°C), desvomissements et/ou des diarrhées. En fonction de la porte d’entrée du parasite, seul un signe d’inflammation au niveau des yeux sera caractéristique : une conjonctivite bi-palpébrale et uni-oculaire : « un seul œil touché mais les deux paupières gonflées ». On peut aussi observer au niveau de la tuméfaction liée à la piqûre, sur le bras ou sur la main, une inflammation. La maladie évolue en deux phases.
► La phase aiguë, souvent paucisymptomatique, passe généralement inaperçue. « C’est dans cette phase que le parasite va circuler dans le sang, pendant les 30-60 premiers jours de l’infection« .
► Elle est suivie par la phase chronique. « Le parasite va évoluer au niveau des tissus et des organes : le cœur, les muscles, le système digestif… et cela pendant des années, et ne sera plus perceptible ». La majorité des patients reste asymptomatique toute leur vie.
Comment diagnostique-t-on la maladie de Chagas ?
Un test PCR ou une sérologie dans la phase aiguë de la maladie, pendant les symptômes, est la seule possibilité d’identifier le parasite qui circule dans le sang. « Si le test n’est pas réalisé, la maladie va progresser pendant des années« , insiste Paola Minoprio. Dans près d’un tiers des cas, des complications cardiaques, digestives ou neurologiques surviennent 10 ou 25 ans plus tard.
Quel traitement pour soigner la maladie de Chagas ?
Un traitement parasiticide (« cytostatique, cytolytique« ) doit être réalisé dans la période des 30 à 60 jours après l’incubation du parasite dans le sang pour stopper son cycle de reproduction dans les cellules de l’organisme. « Le traitement médicamenteux va agir uniquement dans la phase aiguë, ensuite il est très peu efficace« .
La maladie de Chagas est-elle mortelle ?
La maladie de Chagas est progressive et peut provoquer après des années une maladie fatale comme un infarctus du myocarde. « On parle alors de mort subite : le parasite a évolué au sein des tissus cardiaques pendant des années et en se multipliant a détruit les cellules, affaibli les muscles du myocarde. Le cœur lâche subitement« . D’après les dernières estimations, 6 millions de personnes sont touchées dans le monde par la maladie de Chagas et seulement 10 % d’entre elles pourront en mourir.
Merci à Paola Minoprio, directrice de recherche à l’Institut Pasteur de Paris et responsable du laboratoire des Processus Infectieux à Trypanosomatidés, de l’Institut Pasteur de São Paulo, au Brésil.
En France, 1 personne sur 50 sera directement atteinte par la maladie de Parkinson au cours de sa vie, selon l’association France Parkinson. Cette maladie constitue la 2ème cause de handicap moteur après les AVC et est en constante augmentation, Elle commence le plus souvent après 50 ans mais il y a aussi des formes jeunes. Les premiers symptômes n’apparaissent que cinq à dix ans après le début de la maladie. Les hommes sont atteints 1,5 fois plus que les femmes, selon les chiffres publiés par Santé Publique France.
Définition : qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?
« La maladie de Parkinson est une pathologie chronique neuro-dégénérative, qui entraîne une atteinte progressive et sélective des cellules du cerveau », explique le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes. Cette destruction prématurée progressive et irréversible de certains neurones de la substance noire du cerveau entraîne un déficit en dopamine. Celui-ci est alors à l’origine des symptômes classiquement de la maladie : tremblements de repos, lenteur des mouvements et rigidité musculaire dit plastique.
Quelle est l’espérance de vie des malades de Parkinson ?
« De nombreuses recherches sont menées pour essayer de jouer sur le processus dégénératif, c’est-à-dire pour freiner l’évolution de la maladie, voir l’arrêter. Le but est ainsi d’éviter l’atteinte d’autres cellules cérébrales« , explique Philippe Damier. Selon les dernières observations de Santé Publique France, les personnes décédées de maladie de Parkinson sont en moyenne plus âgées que les personnes qui ne décèdent pas de cette maladie (84 ansvs 80 ans), moins souvent des femmes, La probabilité de survie à 5 ans est de 62% chez les hommes et de 68% chez les femmes. Plus de 90% des décès ont lieu après 70 ans. Les chutes, une maladie d’Alzheimer et une pneumopathie d’inhalation d’aliments sont les causes de décès les plus fortement associées à la maladie de Parkinson.
Qu’est-ce que la maladie de Parkinson idiopathique ?
La maladie de Parkinson idiopathique (MPI) est la forme la plus fréquente de la maladie de Parkinson, elle touche entre 7 et 8 patients sur 10. Le terme « idiopathique » signifie que la cause de la maladie est inconnue. La maladie de Parkinson, qui survient généralement à un âge avancé, résulte de la dégénérescence des neurones. Les patients atteints de MPI présentent les symptômes caractéristiques de la maladie : tremblements au repos, mauvaise coordination des mouvements, lenteur des mouvements, rigidité, troubles de l’humeur et du comportement. Les traitements proposés à base de lévodopa visent à freiner l’évolution de la maladie.
Quelles sont les causes de la maladie de Parkinson ?
« Les causes de la maladie de Parkinson sont multiples, mais on ne les a pas encore tous identifiés : on sait qu’il y a une origine génétique dans 10 à 15% des cas. Il y a alors un gène en cause, mais dans le reste des cas, c’est multifactoriel : ça peut être à la fois génétique et lié à un facteur environnemental« , détaille le spécialiste.
► La prédisposition génétique touche surtout les personnes jeunes de moins de 45 ans. Le lien entre la maladie de Parkinson et l’utilisation de pesticides par les agriculteurs est désormais reconnu grâce à un décret qui est entré en vigueur le 10 Mai 2012.
► Les facteurs de risques environnementaux sont les produits toxiques de type pesticides ou métaux lourds. La combinaison de ces deux facteurs, génétiques et environnementaux, semble être un facteur de risque de la maladie de Parkinson : la fragilité génétique provoquerait la destruction et la diminution des neurones dopaminergiques et serait aggravée par la présence de toxiques environnementaux.
► La survenue d’un traumatisme important est une autre hypothèse évoquée pouvant expliquer la survenue de cette pathologie.
« Les gens sont en effet persuadés que cette maladie ne touche que les personnes âgées »
Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau ?
La physiopathologie de la maladie de Parkinson permet de comprendre quels sont les mécanismes qui aboutissent à cette pathologie. On sait aujourd’hui que la maladie provient d’un dysfonctionnement du Locus Niger, le principal des noyaux gris centraux du cerveau. En effet, les noyaux gris centraux constituent le système extrapyramidal et c’est lui qui régule le tonus musculaire et les mouvements réflexes involontaires. Dans la maladie de Parkinson, le Locus Niger se dérègle, et cesse peu à peu de sécréter la dopamine. Celle-ci est un neurotransmetteur servant de messager chimique entre deux neurones, indispensable au contrôle des mouvements du corps. Ceci provoque une diminution de la quantité de dopamine. Les premiers signes surviennent lorsqu’environ la moitié des neurones dopaminergiques a disparu.
Rare avant l’âge de 50 ans, sa fréquence augmente ensuite fortement avec le vieillissement. L’âge moyen au diagnostic se situe autour de 75-80 ans. La forme précoce de la maladie, survenant avant l’âge de 40 ans, toucherait entre 5 et 10 % des personnes diagnostiquées. « Lorsque l’on apprend à un patient qui n’a pas 50 ans qu’il a Parkinson, c’est l’incrédulité qui prédomine chez ce dernier. Les gens sont en effet persuadés que cette maladie ne touche que les personnes âgées, voire très âgées. Pourtant les chiffres sont sans appel : la moyenne d’âge des patients atteints lors du diagnostic n’est que de 58 ans. » En conséquence, on imagine bien que ce malentendu rend l’acceptation de la maladie, aussi bien par le patient que par son entourage, particulièrement délicate. Pour Isabelle May, quadra active, l’annonce de sa maladie a été terrible : « Comment pouvais-je, si jeune, avoir cette maladie de vieux ? C’était incompréhensible. L’annonce passée, j’ai réalisé que je ne pouvais pas arrêter de vivre à 48 ans. Une colocataire indésirable nommée « Miss Parkinson » s’était installée dans ma vie et il fallait que j’arrive à l’apprivoiser et à vivre au quotidien avec elle. J’ai refusé de me résigner à être stigmatisée par le regard des autres, aussi mal informés sur la maladie que je l’étais moi-même avant d’en être diagnostiquée. J’ai donc décidé d’aller à la rencontre d’autres jeunes patients via France Parkinson, pour échapper à cette double peine ; pour moi c’était vital d’essayer de changer le regard des autres sur cette maladie et essentiel pour mon entourage qui a subi la violence de l’annonce et qui vit mes fluctuations d’humeur, ma fatigue, mes troubles du sommeil, mes difficultés de concentration. »
Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?
« Les premiers signes sont variables« , indique Philippe Damier mais on observe généralement :
le tremblement de repos, (c’est-à-dire un tremblement sans effort), souvent à la main et au bras.
une lenteur au niveau des gestes.
une raideur douloureuse.
En effet, le patient atteint de la maladie de Parkinson éprouve alors des difficultés à effectuer certains mouvements, qui deviennent longs, saccadés et rigides : on appelle ça la bradykinésie. Il a alors de moins en moins tendance à être actif. La rigidité et la raideur atteignent le plus fréquemment les muscles de la colonne vertébrale, la nuque ainsi que les articulations des membres. La symptomatologie est alors trompeuse : les patients touchés par ces symptômes consultent un rhumatologue ou un généraliste, et le médecin ne pense pas à faire des tests cliniques ou à contacter un neurologue. «
Diagnostic : quels examens pour dépister Parkinson ?
La question du diagnostic de la maladie de Parkinson est épineuse. « La maladie met du temps à être diagnostiqué. De plus, la maladie débute de nombreuses années avant les premiers symptômes. Sa progression est à vitesse variable d’un patient à l’autre : il y a des maladies bien contrôlées par traitement médicamenteux et chirurgical, et d’autres plus difficiles« , reconnait le professionnel. Le premier critère pour poser le diagnostic est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie :
lenteur dans les mouvements
rigidité
tremblement aux repos.
Une imagerie cérébrale, scanner ou IRM, et une prise de sang sont fréquemment réalisées. Souvent, une amélioration initiale des symptômes sous traitement est un argument fort en faveur du diagnostic de maladie de Parkinson.
« Le principe de base des traitements médicamenteux est de rapporter au cerveau la dopamine »
Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?
Même si aucun traitement ne peut à ce jour guérir la maladie de Parkinson, des médicaments anti-parkinsoniens associés à une prise en charge globale, à de la kinésithérapie et à des règles hygiéno-diététiques permettent de mieux vivre avec cette maladie. « Le principe de base des traitements médicamenteux est de rapporter au cerveau la dopamine« , explique le spécialiste. Il y a deux possibilités :
► La Levodopa ou L-dopa, précurseur de la dopamine, médicament le plus utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Cela signifie qu’il se transforme en dopamine dans le cerveau. « Il est généralement assez bien supporté. Il nécessite au moins 3 prises par jour, à des horaires précises, mais si de trop fortes doses sont données, cela peut entraîner une réponse trop forte, comme de la dyskinésie (mouvements anormaux)« , détaille le neurologue.
► Les agonistes dopaminergiques agissent en mimant l’action de la dopamine. Ils ont une action un peu plus large que la L-Dopa et peuvent avoir un effet sur certains signes non moteurs tels que la dépression. Ils engendrent moins de dyskinésies que la L-Dopa mais ils peuvent provoquer d’autres effets secondaires et notamment des changements de comportement qu’il faut alors signaler au neurologue.
► Quand la maladie évolue, il faut ajuster le traitement avec le temps. « Malheureusement, avec l’âge, on va avoir tendance à avoir une évolution de la maladie au-delà du système à dopamine. Cela signifie que d’autres cellules sont atteintes. Mais cela est difficile à traiter, car les médicaments actuels se concentrent sur la dopamine« , précise Philippe Damier. Ces lésions non-dopaminergiques entraînent deux grandes catégories de symptômes : « Les troubles axiaux : troubles de l’équilibre, parole, avaler… qui ne sont pas bien corrigés par le traitement ». Le second est une atteinte des fonctions intellectuelles : manque d’entrain, difficultés de concentration ou à supporter les traitements. « Ceux-ci rendent confus, hallucinés… C’est le principal problème évolutif de la maladie qui persiste » explique le neurologue.
Le traitement chirurgical de la maladie de Parkinson
Le traitement chirurgical consiste en une stimulation cérébrale profonde (implantation d’électrodes dans le cerveau). Cette forme de traitement étant lourde, elle est réservée à des cas difficiles à traiter. La décision de tenter l’opération se fait au cas par cas. Certains critères guident en outre la décision :
Il s’agit d’une maladie de Parkinson et non d’un syndrome parkinsonien
La maladie a cinq ans d’évolution au moins (cela permet de s’assurer du caractère précédent)
Les signes moteurs ne sont pas trop développés
Il faut avoir moins de 70 ans (il a y, sinon, un risque de séquelles cognitives)
Il n’y a pas de troubles cognitifs ou psychiatriques importants
Il n’y a pas d’autre affection évolutive grave
Quelles sont les conséquences de la maladie de Parkinson ?
Plus la maladie de Parkinson évolue et plus la personne atteinte a des difficultés à bouger, s’habiller, sortir de chez elle… Les complications générales surviennent peu à peu :
les chutes se répètent,
la marche devient très pénible voire impossible,
les pertes d’équilibre s’aggravent ce qui impose peu à peu au malade de rester dans son lit.
les troubles de l’élocution et de la déglutition deviennent de plus en plus handicapants.
un besoin urgent d’uriner est fréquent, car la vessie tend à se contracter alors qu’elle est à peine remplie.
l’apparition d’escarres, de surinfection pulmonaire, une baisse de la tension artérielle en position debout ainsi que des vertiges, des céphalées et des malaises peuvent également s’observer.
des problèmes infectieux peuvent compliquer l’état du malade.
des troubles de l’attention et une difficulté à entreprendre des tâches complexes sont fréquemment observés.
ue dépression peut s’installer progressivement,
des troubles de la mémoire, des épisodes de délire, voire une démence, peuvent survenir également
Merci au Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes.
La loi 2002-303, également appelée loi Kouchner du nom du ministre de la santé de l’époque Bernard Kouchner, est une loi comprenant 126 articles relatifs aux droits des malades et à la qualité du système de santé.
Quand a-t-elle été créée ?
La loi Kouchner a été promulguée par l’ancien Président de la République, Jacques Chirac, le 4 mars 2002. Mais en réalité, le travail autour de cette loi a débuté en 1989. Le Pr Régis Aubry, membre du Comité consultatif national d’éthique, rappelle que la loi est née d’un contexte douloureux pour la médecine : « Les années sidaavec une très forte revendication portée par Aides du droit à savoir, à décider et à être soulagé, l’affaire du sang contaminé ou encore l’affaire des hormones de croissance. »
Quels sont les principes de la loi Kouchner ?
Les principaux principes de la loi Kouchner sont les suivants :
► Le droit à l’information (Art. L. 1111-2) : « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus. Lorsque, postérieurement à l’exécution des investigations, traitements ou actions de prévention, des risques nouveaux sont identifiés, la personne concernée doit en être informée, sauf en cas d’impossibilité de la retrouver. » La responsabilité du médecin peut être engagée s’il n’informe pas correctement son patient. De plus, la loi a donné le droit au patient de réclamer son dossier médical. ► Le consentement libre et éclairé (Art. L 1111-4) : « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. » Le médecin doit ainsi « respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix. » En revanche, « si la volonté de la personne de refuser ou d’interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la convaincre d’accepter les soins indispensables. » ► La personne de confiance (Art L. 1111-6) : « Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. » Cette désignation doit être faite par écrit.
« L’autonomie absolue n’existe pas mais l’absence d’autonomie non plus »
Que change-t-elle pour le patient ?
La Loi Kouchner est « un changement de paradigme total en 2002. Le versant sanitaire et le versant médico-social de cette loi viennent donner la prééminence des droits à la personne malade concernant sa propre santé. On observe alors une inversion des rôles. Le principal responsable devient le malade et cela marque la fin d’une médecine paternaliste car les médecins avaient tendance à penser tout savoir à propos de ce qui était bon pour autrui« , souligne le Pr Régis Aubry. Ainsi, depuis la loi « il n’est plus possible de décider pour autrui toute exploration médicale ou tout traitement médical. Cela doit faire l’objet d’un consentement libre et éclairé de la part du patient. Le médecin a donc une obligation d’informations claires et loyales, et une obligation de recherche d’un consentement. Cela contraint les médecins à devoir communiquer une information qui soit la plus claire possible pour que le patient exerce son autonomie de décision. » S’il existe une difficulté du malade à consentir, le médecin doit a minima rechercher l’assentiment de la personne. « Ce n’est pas parce qu’il y a une perturbation à consentir que l’on ne doit pas informer le patient. C’est même le contraire ! Le médecin doit davantage travailler sur une information adaptée. » Et le Pr Aubry de conclure : « L’autonomie absolue n’existe pas mais l’absence d’autonomie non plus. »
Merci au Pr Régis Aubry, chef du département douleurs – soins palliatifs du CHU de Besançon, est Président de l’Observatoire National de la Fin de Vie et membre du Comité consultatif national d’éthique.
Quels sont les bienfaits de la sophrologie sur le sommeil ?
La sophrologie offre un cadre sécurisant au moment d’aller dormir, ce qui favorise l’endormissement et diminue les réveils nocturnes. Cette discipline permet de se détendre, d’évacuer le stress accumulé tout au long de la journée, de réduire la fatigue, de lâcher prise et ainsi, de retrouver un sommeil réparateur. « Le stress et l’anxiété constituent les premiers motifs de consultation en sophrologie. En cause, une surcharge de travail et des problèmes relationnels qui amènent les personnes à accumuler de la tension et du stress. Par conséquent, elles sont tendues en fin de journée et appréhendent le moment d’aller au lit, ce qui empêche le sommeil de s’installer« , indique Elsa Favreau. Grâce à la respiration et à un conditionnement positif, la sophrologie permet à la personne d’installer des ancrages dans le moment présent et de se détacher des pensées qui la préoccupent.
Comment ça fonctionne ?
Souvent, les personnes qui souffrent d’insomnie restent focalisées sur le fait qu’elles ne parviennent pas à trouver le sommeil, or cela engendre un stress supplémentaire. Le principe de la sophrologie est de détourner l’attention grâce à des pensées positives, des pensées d’apaisement de calme pour favoriser la lâcher prise et prendre de la distance par rapport au poids de l’insomnie et réduire son impact. Il faut savoir que la nuit se prépare la journée. « La récupération s’effectue tout au long de la journée par des petits temps de pauses et de détente pour que la personne puisse relâcher toutes les tensions psychiques au fur et à mesure. Autrement dit, en extériorisant le stress la journée, on arrive plus détendu le soir, ce qui favorise l’endormissement. La sophrologie permet à la personne de reprendre confiance dans sa capacité à dormir« , développe la sophrologue.
Exemple d’exercice de sophrologie pour le sommeil
Pour améliorer le sommeil, Elsa Favreau propose des exercices de relaxation dynamiques qui permettent de dénouer les tensions et de se débarrasser de ses contrariétés. ► Allongée sur le lit, inspirer en gonflant le ventre, contracter tous les muscles très fortement comme si on rassemblait toutes les tensions de la journée et relâcher d’un coup sec comme si on détendait tous les muscles. À répéter 3 fois. « Le fait de contracter et de relâcher amène une détente physiologique« , commente Elsa Favreau.
► Allongée sur le lit, yeux fermés, ressentir le poids du corps sur le matelas, le poids de la tête sur l’oreiller, l’arrière des épaules qui se relâche, les bras, passer en revue l’ensemble des parties du corps sur le matelas. « Ce conditionnement positif indique au cerveau que c’est le moment d’aller dormir. On ne peut pas contrôler le sommeil avec le mental, se répéter en boucle « il faut que je dorme » ne fonctionne pas. Il faut donc agir au niveau du corps« , détaille la sophrologue.
La sophrologie n’est pas remboursée par l’Assurance Maladie
► La respiration abdominale : poser une main sur le ventre, inspirer sur 3-4 secondes puis souffler très lentement par la bouche comme dans une paille. Le fait d’allonger ce temps d’expiration va apaiser le rythme cardiaque et ralentir les pensées, tout se met en pause.
► En cas de réveil nocturne on peut se mettre debout et hausser les épaules plusieurs fois de suite. « Cela aide à évacuer les pensées négatives, les ruminations et les contrariétés« , souligne la spécialiste.
► Pour éliminer les pensées parasites et retrouver son calme, la respiration carrée ou en 4 temps fait des merveilles. Le principe ? Imaginer qu’on a un carré dans sa tête, inspirer sur une arrête de ce carré, bloquer la respiration sur l’arrête suivante, souffler sur la suivante puis bloquer la respiration sur le reste du carré. « Compter mentalement permet de se concentrer sur une seule chose, ce qui apaise le cerveau. La particularité de cette exercice réside dans le fait que le temps d’inspiration doit être égal à celui d’expiration« , précise Elsa Favreau.
Est-ce qu’une séance avec un sophrologue est remboursé ?
La sophrologie n’est pas remboursée par l’Assurance Maladie mais certaines mutuelles proposent une prise en charge totale ou partielle des séances.
A l’occasion de la Journée mondiale dédiée à la maladie de Parkinson du 11 avril 2023, nous avons rencontré le Dr Stéphanie Cantiniaux, neurologue. La maladie de Parkinson et les maladies apparentées touchent actuellement plus de 270 000 personnes en France. Associée à une destruction des neurones à dopamine (ceux qui contrôlent notamment les mouvements), elle est responsable de très nombreux symptômes, moteurs et non moteurs. Il y a des signes « précurseurs » bien avant que le diagnostic soit posé mais rarement repérés par le malade et d’autres qui caractérisent l’entrée dans la maladie. Trois spécifiquement. Lesquels ? Quels sont les symptômes atypiques de la maladie de Parkinson ? Au stade avancé ? En premier ? Sont-ils différents selon l’âge ? Quels effets sur le cerveau ?
Quels sont les 3 premiers symptômes de la maladie de Parkinson ?
Trois symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson sont utilisés pour poser le diagnostic. On parle, pour les qualifier, de « triade parkinsonienne » :
« Les patients ne présentent pas forcément les 3 signes en même temps, certains ne trembleront même jamais. En général, ils en présentent au moins 2. Le signe le plus caractéristique et le plus gênant étant la lenteur des gestes alternatifs » note le Dr Cantiniaux. Les symptômes de la triade parkinsonienne peuvent ne toucher qu’un seul côté du corps. En dehors de ces signes,les patients rencontrent des troubles digestifs comme de la constipation, des nausées ou la sensation d’être barbouillé. « D’autres symptômes peuvent également apparaitre, même s’ils sont plus atypiques, tels que la dystonied’un membre ou du visage avec par exemple une apraxie des yeux (difficultés à ouvrir les paupières), poursuit la neurologue. On note aussi d’importantes fluctuations de la tension artérielle qui peuvent causer une dystonie neurovégétative (troubles de la vidange de l’estomac). »
Quels sont les symptômes précurseurs de la maladie de Parkinson ?
Des symptômes précurseurs peuvent être présents au tout début de la maladie de Parkinson. Peu caractéristiques, ils n’alertent généralement pas du futur diagnostic mais sont rapportés par les malades après. Il s’agit de :
certains troubles de l’odorat (anosmie ou agueusie)
certains troubles du sommeil (sommeil agité, rêves animés, cris et grands gestes, rêves violents)
Les malades peuvent aussi rapporter une grosse fatigue, une dépression, des problèmes de concentration.
Quels sont les symptômes au stade avancé de la maladie ?
« A un stade avancé, on rencontre des troubles cognitif sévères (mémoire notamment) chez environ 30% des patients avec des idées délirantes (démence parkinsonienne) et des hallucinations favorisées par les médicaments » répond notre interlocutrice.
La maladie de Parkinson peut-elle être asymptomatique ?
« La maladie de Parkinson peut être peu symptomatique au début mais dès qu’elle évolue, le patient développe les symptômes associés » souligne notre interlocutrice.
Comment évoluent les symptômes de la maladie de Parkinson ?
La maladie évolue en 3 phases :
► Première phase ou « lune de miel » : c’est le stade où le diagnostic étant établi, on prescrit un traitement à la dose qui permet au patient d’être asymptomatique ou presque (signes très légers car bien contrôlés). Le patient vit normalement. Cette phase dure de 18 mois à 6 ans.
► Deuxième phase : c’est le stade desfluctuations motrices et non motrices c’est-à-dire que les symptômes de la triade reviennent et conduisent le neurologue à augmenter le traitement et le fractionner dans la journée. Les symptômes répondent encore au traitement mais seront moins bien équilibrés, ils seront fluctuants dans la journée. Ce stade peut durer pendant 10, 15, 20 ans. Plus le temps passe, plus les symptômes s’aggravent et de nouveaux apparaissent (troubles de la marche, chutes, troubles de l’élocution et de la concentration).
► Troisième stade : c’est le stade le plus invalidant de la maladie,les symptômes ne répondent plus au traitement et le patient développent des signes axio avec des troubles sévères de la marche, de l’élocution, de la déglutition, de la mémoire.
Quels sont les symptômes psychologiques de la maladie de Parkinson ?
Les patients atteints de la maladie de Parkinson sont en carence de dopamine, l’hormone qui contrôle les mouvements du corps et participe à un bon état psychique. « C’est pourquoi lors de l’évolution de la maladie, les patients seront déprimés plus ou moins profondément et peuvent présenter des modifications comportementales. On note également une apathie, un désintérêt pour ce qui se passe autour et une perte de motivation » remarque notre experte.
Quelles sont les douleurs causées par la maladie de Parkinson ?
« Les douleurs principales sont celles dites neuropathiques en lien avec le syndrome parkinsonien » précise le Dr Cantiniaux. La douleur neuropathique concerne une zone innervée par un nerf. Le nerf en essayant de récupérer a tendance à devenir hyperexcitable ce qui entraîne des douleurs de type brûlure ou au contraire de sensations de froid douloureux, impression de compression, sensations de décharges électriques, crampes…
Quelles sont les différences de symptômes selon l’âge ?
« Les formes de Parkinson qui débutent plus tardivement, à un âge avancé voient les signes axio s’installer plus précocement et causer plus rapidement des troubles de la marche. Chez un patient plus jeune, la durée d’évolution de la maladie et des signes est plus lente » remarque la neurologue.
Les symptômes sont-ils les mêmes chez la femme et l’homme ?
« Oui, les symptômes ne diffèrent pas selon le sexe mais selon le stade d’évolution, la forme ou l’âge » répond notre experte.
Merci au Dr Stéphanie Cantiniaux, neurologue et spécialiste de la maladie de Parkinson.
Quelles sont les méthodes pour se détendre rapidement ?
Il existe plusieurs façons pour se détendre rapidement. Parmi elles :
► Les techniques de relaxation. « Le training autogène de Schultz et la relaxation de Jacobson sont les techniques populaires. En général, elles se pratiquent allongé« , explique Sylvain Baert, Dr en psychologie et coach en préparation physique et mentale. La première, également appelée méthode de relaxation par auto-décontraction concentrative, repose sur une déconnexion de l’organisme et des phases de concentrations sur des sensations et différentes parties du corps tandis que la seconde consiste à tendre différents muscles puis à relâcher la tension.
► Les méthodes de sophrologie telles que la sophronisation qui se pratique généralement en position assise.
► Les techniques d’ancrage :« elles consistent à visualiser un endroit calme qui rassure et dans lequel on aime se réfugier. On va alors le visualiser comme un lieu ressource« , poursuit le coach.
Selon lui, ces méthodes stimulent le système nerveux parasympathique. « Il contrôle notamment la fréquence cardiaque. Ces techniques permettent d’entretenir le nerf vague, de le rendre plus autonome et ainsi d’équilibrer le corps lorsqu’il est stressé. Il est donc intéressant de les pratiquer au quotidien« , détaille-t-il. Il tient néanmoins à préciser qu’il n’y a pas de technique mieux que d’autres.
Comment se détendre en 5 minutes ?
Se détendre en 5 minutes peut paraître compliqué, pourtant certaines techniques, telles que la cohérence cardiaque, sont efficaces au bout de 3 minutes comme l’explique le Dr en psychologie. « En moyenne, de façon naturelle, un être humain respire entre 12 et 20 fois par minute. La cohérence cardiaque consiste à inspirer profondément et à expirer lentement afin d’être sur un rythme de 6 respirations par minutes. Lorsqu’on souffle lentement, on sollicite le parasympathique et on ralentit la fréquence cardiaque. Les études montrent que les effets de la cohérence cardiaque durent 4 à 6 heures en fonction des organismes », explique Sylvain Baert à propos du processus. Cette technique multiplie les ondes alpha dans le cerveau ainsi que la sécrétion de dopamine et de sérotonine, les neurotransmetteurs, également qualifiés d’hormones « du bonheur » impliqués dans le plaisir immédiat, le bien-être et l’action. Il est notamment possible de la pratiquer en téléchargeant des applications gratuites dédiées disposant d’un métronome adapté.
Comment se détendre au lit ?
Pour se détendre avant de dormir, Sylvain Baert préconise une technique simple basée sur la respiration. « Vous pouvez prendre une inspiration profonde puis souffler lentement en comptant de manière décroissante c’est-à-dire jusqu’à 9, puis jusqu’à 8, ainsi de suite. En général on s’endort avant d’avoir terminé l’exercice« , assure-t-il. Une autre méthode consiste à inspirer (de manière profonde et lente), à bloquer la respiration pendant 2 à 5 secondes puis à expirer lentement. « Il faudrait le faire 5 fois d’affilée. Ça détend immédiatement », affirme le spécialiste. Il tient néanmoins à souligner qu’elle n’est pas conseillée aux personnes asthmatiques, car elle est susceptible de déclencher une crise d’asthme. De plus, lorsque l’organisme n’est pas habitué, il est possible d’avoir des vertiges à cause de la suroxygénation du cerveau. « Ça peut perturber certaines personnes. Si c’est le cas, il faut reprendre une inspiration ou commencer par 5 inspirations normales. Plus vous ferez l’exercice, moins vous serez sujet à ces effets« , explique-t-il.
Enfin, une technique simple consiste à se remémorer les trois meilleurs moments de la journée. « Lorsqu’on s’endort avec des tracas, souvent on rumine. Le fait d’orienter ses pensées sur des choses positives avant de dormir fait du bien. On se rend compte que même si la journée a été compliquée, on arrive souvent à trouver trois petits moments agréables. Ça peut être un déjeuner avec un collègue, le visionnage d’une série, une séance de sport ou même le fait d’avoir mangé notre pâtisserie préférée. Ça déconnecte du négatif et ça favorise le sommeil », avance le professionnel.
Comment se détendre nerveusement ?
La plupart des techniques (méditation, relaxation…) sont adaptées néanmoins lorsque nous sommes très nerveux, le coach conseille de commencer par des séances courtes. « Comme pour le sport, surtout si la personne n’est pas habituée, mieux vaut commencer avec de courtes séances de cohérence cardiaque, par exemple. Elle peut démarrer avec une inspiration abdominale consciente, profonde et calme. Une fois que cela est appréhendé, il est ensuite possible de se diriger vers des séances plus longues« , conseille-t-il.
Comment se détendre physiquement ?
Dans ce cas précis, se tourner vers la technique de Jacobson peut être la solution. « Jacobson partait du principe que quelqu’un qui est stressé génère automatiquement des tensions musculaires. Il s’est donc intéressé aux contractions musculaires. Pour lui, en apprenant à contracter les muscles, on relâche la tension. On va par exemple contracter le bras, puis relâcher », souligne le spécialiste avant d’ajouter, « Au bout d’un moment, on apprend à reconnaître ces contractions et à relâcher naturellement les tensions liées au stress au quotidien« .
Merci à Sylvain Baert, Dr en psychologie et coach en préparation mentale et physique.