C’est une innovation glauque et sans éthique pour certains, prometteuse et réconfortante pour d’autres. Sous son air de pitch de la série dystopique Black Mirror, faire revivre nos proches décédés et discuter avec eux post-mortem serait possible grâce à l’intelligence artificielle (IA). Plus précisément, des plateformes utilisant l’IA seraient capables de prédire la « conscience » et les réactions d’un être humain décédé afin de les retranscrire virtuellement sur un écran via un « double numérique » ou « deadbot » (contraction de « mort » et de « robot » en anglais). C’est en tout cas ce que promet un logiciel américain, présenté dans un article du New York Post et conçu par le Dr Pratik Desai, un médecin et informaticien de la Silicon Valley, qui devrait être disponible d’ici la fin de l’année 2023. Pour retranscrire la conscience d’une personne, l’outil aurait besoin d’une multitude de données comme des enregistrements de la voix de la personne, des messages, des posts ou des commentaires sur les réseaux sociaux, des extraits vidéo et des photos que l’on souhaite « réimaginer ».
Un avatar que l’on peut solliciter à chaque instant, comme n’importe quel contact Facebook.
Compilées et mixées, toutes ces données seraient ensuite téléchargées dans le système de l’IA qui apprendrait ainsi à connaître et décrypter le caractère, les mouvements, les mimiques, les tics de langage, le sens de l’humour ou encore la voix de la personne. L’utilisateur devrait ensuite concevoir un avatar (représentation virtuelle d’une personne) ressemblant le plus possible au proche qu’il souhaite « faire revivre ». Concrètement, il serait possible de poser des questions à la personne ou d’avoir une discussion avec elle. Un avatar que l’on peut solliciter à chaque instant, comme n’importe quel contact Facebook finalement.
Des conséquences sur la santé mentale
Cela fait quelques années que la technologie et le digital s’intéressent au secteur funéraire. Cette nouvelle branche a même un nom : la deathtech. Bien entendu, ce que les sociologues ont commencé par nommer « l’éternité ou l’immortalité numérique » ne serait pas sans conséquence sur la santé mentale et pourrait, chez certaines personnes fragiles, entraîner des dérives psychologiques. « Après une période de choc liée au décès, la phase suivante est de rechercher la personne décédée. On va croire qu’on la croise dans la rue, on va relire ses messages… Cette phase est normale la première année, mais si elle continue, elle devient pathologique« , prévient Véra Fakhry, psychologue spécialiste du deuil, interrogée par nos confrères des Echos, au sujet d’une application similaire.
« On aura peut-être des nouvelles formes de maladies autour du deuil, un usage quasiment maladif de ces outils technologiques pour ne pas laisser la personne s’en aller, des nouvelles formes de dépression…« , prédit Johan Rochel, spécialiste en droit et éthique de l’innovation, interviewé dans le reportage vidéo « Faut-il ressusciter virtuellement nos morts » du magazine suisse Le Temps. Il faudra donc être extrêmement prudent et psychologiquement bien accompagné(e) si ce genre de plateforme arrive (un jour) en France…
Sources : You could upload dead loved ones to your computer by end of year: tech guru, New York Post, 10 avril 2023 / « La Place des morts, enjeux et rites » du sociologue Patrick Baudry (L’Harmattan, 2006)
Comment savoir si on souffre d’une mauvaise circulation sanguine ? Jambes lourdes, pieds froids, gonflement localisés, crampes, fourmillements… Quels sont les signes d’alerte ? Quand et quel médecin consulter ? Quelles solutions pour soulager les troubles circulatoires et éviter les complications ?
1. Un gonflement de la cheville
« Lorsqu’on est sédentaire, le premier signe d’une mauvaise circulation sanguine est l’apparition d’un œdème souvent localisé dans le tiers inférieur des jambes, particulièrement au niveau de la cheville. La grande caractéristique de ce gonflement, est que le matin, au réveil, il a tendance à disparaître, pour ne réapparaître qu’en fin de journée. C’est ce qu’on appelle un œdème vespéral, c’est-à-dire, qui se produit le soir », décrit le médecin vasculaire.
→ Si, en fin de journée, vous remarquez la marque de vos chaussettes sur le mollet ou sur la cheville, et si le matin, après une nuit de sommeil, vos chevilles ne sont plus enflées, il peut s’agir d’un œdème qu’il faudra alors surveiller.
2. Des pieds froids
« Lorsqu’on est en télétravail ou assis toute la journée, il va y avoir un phénomène de dilatation au niveau des veines, car la pression sanguine ne s’évacue pas comme il faut. Ce sont les mouvements qui vont permettre au sang de bien circuler jusque dans les pieds. Ainsi, lorsque le sang stagne, les veines se dilatent, transportent du sang pauvre en oxygène et avec une teinte bleutée. Certains patients vont alors avoir des pieds bleus/violets et remarquer une sensation de froideur au niveau des pieds« , alerte notre interlocuteur.
→ Une sensation de pieds froids ou la peau des pieds qui devient bleue, surtout en fin de journée, et qui redevient normale à la marche doit amener à consulter.
3. Des jambes lourdes
Une sensation de pesanteur dans les jambes, accentuée en fin de journée et quand il fait chaud, ainsi qu’une incapacité à rester longtemps debout sans bouger sont les principaux symptômes des jambes lourdes. Ces jambes lourdes sont très souvent caractéristiques d’un mauvais retour veineux (le sang stagne dans les membres inférieurs) ou d’une insuffisance veineuse.
→ Attention, une insuffisance veineuse peut se développer à bas bruit. « Chez 4 à 5% des patients, une mauvaise circulation sanguine n’entraîne pas de symptômes« , indique le spécialiste.
4. Des jambes qui picotent
Les picotements au niveau des jambes sont l’expression d’une accumulation des toxines. « Et en cas d’accumulation des toxines, peut se produire un phénomène de distension des parois qui entraîne des douleurs comme des picotements ou des fourmillements au niveau des jambes, pouvant aller jusqu’à la crampe musculaire. Ces douleur surviennent généralement à force d’être debout, en position statique. A titre de comparaison, au bout de 40 minutes de piétinement, on va avoir la même pression dans les veines que dans les artères coronaires, ce qui n’est pas bon pour le système veineux. Le corps n’est pas fait pour rester debout, en position statique ou presque, pendant un long moment« , rappelle notre interlocuteur.
→ Consultez si vous avez l’impression d’avoir des picotements, comme une sensation d’avoir ‘des fourmis » ou de « l’eau qui coule » sur les jambes pendant plusieurs jours d’affilée.
5. Un début de varice
Une varice correspond à la dilatation anormale de veines situées à la superficie des membres inférieurs. « Une varice est une veine dans laquelle le sens du sang s’est inversé, c’est donc en gros une veine « qui ne marche plus ». Attention, une mauvaise circulation sanguine ne s’accompagne pas toujours de varices. On peut avoir des troubles de la circulation veineuse sans forcément avoir des veines malades« , rétablit le spécialiste.
→ Le diagnostic des varices des membres inférieurs est posé à la suite d’un examen clinique. Pour déterminer la présence de varices, il faut réaliser un écho-doppler qui mesure les flux sanguins et leur circulation.
Qu’est-ce qui favorise la mauvaise circulation sanguine ?
Il existe plusieurs facteurs favorisant les problèmes de circulation sanguine :
La sédentarité sous toutes ses formes : le manque d’activité physique, le fait d’être trop assis ou au contraire trop longtemps dans une position debout statique (l’une des pires positions pour le système veineux)
Le surpoids ou l’obésité car « la pression abdominale va être augmentée et le système veineux va être plus fatigué« , précise le médecin vasculaire.
Les antécédents familiauxde varices.
Le port régulier de charges lourdes car « on va avoir tendance à comprimer le diaphragme et les abdominaux, ainsi qu’à forcer sur les valvules (les petits clapets des veines) qui finissent par s’affaiblir et par lâcher« , explique-t-il.
Le fait de rouler beaucoup en voiture.
Le fait de prendre souvent l’avion.
Les antécédents de phlébite profonde.
Non prise en charge, l’insuffisance veineuse peut entraîner l’apparition :
de varices
d’œdèmes permanents
de zones brunes
d’eczéma
d’ulcères
Quel médecin consulter en cas de mauvaise circulation sanguine ?
Pour respecter le parcours de soin, il convient de consulter en premier lieu son médecin généraliste. Après examen clinique, il pourra vous prescrire la réalisation d’un écho-doppler et vous orienter vers un médecin vasculaire (ou phlébologue). Il est également possible d’en parler à son gynécologue ou à son dermatologue, qui de la même façon, vous inviteront à consulter un médecin spécialiste. Dans tous les cas, « la réalisation d’une échographie est indispensable pour poser un diagnostic« , insiste le médecin vasculaire.
Quels traitements pour soigner une mauvaise circulation sanguine ?
Une fois le diagnostic posé, il va falloir traiter la veine : si la veine est prise en charge précocement et qu’elle n’est pas trop abîmée, la sclérothérapie conventionnelle est suffisante. En revanche, si la veine est très abîmée, on va venir la boucher :
► En utilisant la sclérothérapie, une méthode qui consiste en l’injection d’un produit dans la varice pour la scléroser, ce qui permet d’aboutir à l’obstruction de la varice, à son dessèchement et à sa disparition.
► En « l’arrachant », mais cette dernière technique n’est plus recommandée en première intention.
► En utilisant la méthode « thermique » par laser ou radiofréquence dans laquelle on vient chauffer le collagène de la veine pour la coller et la refermer. Réalisée au bloc opératoire en ambulatoire, cette technique a l’avantage d’éviter la formation de taches brunes sur la peau qui peuvent apparaître avec d’autres méthodes de réparation de la veine, et de traiter aussi bien les petites que les grosses veines. « Le laser et la radiofréquence garantissent de très bons résultats sur le long terme : moins de 5% de récidive à 15 ans« , tient à préciser l’expert.
► En utilisant l’échothérapie, une technique non invasive (sans incision), installée en France depuis deux-trois ans environ, Il s’agit également d’une méthode thermique qui a l’avantage de s’effectuer au cabinet. Elleconsiste à focaliser des ultrasons d’énergie élevée de façon à entraîner un réchauffement rapide des tissus sur une zone précise. « Etant donné que cette technique est relativement récente, on a encore peu de recul sur les résultats de l’écothérapie sur le long terme. Pour le moment, on estime que les résultats sont proches de ceux des techniques thermiques classiques si on compare au recul similaire possible. Pour avoir un recul à 15 ans, il faudra encore attendre une dizaine d’année« , précise notre interlocuteur.
Quels médicaments pour soulager les symptômes ?
« Les traitements médicamenteux ne permettent pas de guérir la veine, mais simplement de soulager les symptômes », indique le médecin vasculaire. Les veinotoniques à base d’extraits de plantes (hamamélis, mélilot, marron d’Inde, vigne rouge…) ou de substances chimiques (diosmine, troxérutine…) restent des traitements symptomatiques qui vont aider à mieux supporter le gonflement ou la douleur en améliorant le tonus de la paroi veineuse et donc en stimulant la circulation sanguine. « En revanche, ces médicaments ne vont pas empêcher la paroi veineuse de se dégrader« , explique le Dr Stalnikiewicz. Ces médicaments s’utilisent pas voie orale (comprimés ou ampoule) ou par voie locale (crèmes ou gels) et ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie.
• Exemples de veinotoniques disponibles en France : Climaxol®, Daflon®, Dicynone®, Doxium®, Disomine®, Difrarel®, Ginkor Fort®…
Quels conseils de prévention pour améliorer la circulation sanguine ?
Porter des chaussettes de contention la journée (ce n’est pas réservé qu’aux vols en avion !) pour limiter les effets d’un changement de pression brutal et de la déshydratation favorisée par la climatisation de la cabine, ainsi que pour prévenir les risques de phlébite.
Surélever ses jambes (de 5°, c’est suffisant !) dans son lit permet d’annuler la gravité, d’éliminer les toxines, de réguler l’œdème et donc de soulager les symptômes.
Adopter une bonne posture de travail : surélever son écran pour avoir le regard au milieu, avoir le dos et le port de tête droits, avoir les jambes décroisées et les pieds bien à plat sur le sol (un repose-pieds peut vous aider à garder une bonne posture).
Se lever toutes les heures et faire au moins 10 pas (la pompe veineuse s’active à partir de 10 pas environ).
Faire des petits exercices musculaires pendant qu’on est assis (faire des petits tours avec les chevilles par exemple) ou des exercices de respiration (de type stretching, yoga…) pour stimuler le diaphragme et étirer la colonne vertébrale.
Bien s’hydrater tout au long de la journée (boire entre 1.5 et 2L d’eau par jour)
Merci au Dr Guillaume Stalnikiewicz, médecin vasculaire à Wambrechies (59) et 1er centre en France à utiliser la technique d’échothérapie pour le traitement des varices.
Fruits rouges, ananas, caramel, vanille, thé glacé, menthe… Une multitude de parfums sont proposés aux vapoteurs de cigarettes électroniques sous forme de e-liquide. Attention, certaines saveurs seraient plus dangereuses que d’autres rapporte une étude publiée en août 2021 dans la revue scientifique Pharmacology & Therapeutics. « Au moins 65 saveurs en e-liquides pour cigarettes électroniques ont provoqué une toxicité dans les voies respiratoires, les systèmes cardiovasculaire et circulatoire, les os et la peau. Les plus toxiques pour les cellules du corps humain seraient, dans l’ordre » : le cinnamaldéhyde (goût cannelle), la vanilline (vanille), le menthol (menthe), l’éthylmaltol (goût bonbon, popcorn ou barbe à papa), l’éthylvanilline (vanille), le benzaldéhyde (amande), le linalol (odeur fraîche de l’arôme menthe).
1. Goûts cannelle et vanille
Les composés aromatiques des e-liquides telles que la vanilline se transforment en cancérigènes reconnus
Des chercheurs américains de l’Université de médecine de Rochester on étudié plusieurs saveurs utilisées pour cigarettes électroniques. Résultat de l’étude : « la cinnamaldéhyde [cannelle] et la vanilline [vanille] font partie des produits chimiques aromatisants les plus toxiques sur les globules blancs (monocytes) » dont le rôle est de détruire les bactéries néfastes dans le corps, notamment associées aux infections. Par ailleurs, les composés aromatiques des e-liquides telles que la vanilline se transforment en cancérigènes reconnus (acide benzoïque et benzène) lorsqu’ils sont chauffés. Une autre étude menée par des chercheurs de l’American Thoracic Society et publiée dans le National Library of Medicine en mars 2019 suggère que l’arôme cannelle est capable de « déréguler le système de défense immunitaire dans les poumons et exacerbe le risque d’avoir une maladie respiratoire« . Leurs études ont démontré que l’inhalation de e-liquide aromatisé à la cannelle diminue l’élimination du mucus et de la saleté dans les poumons.
2. Goût menthe
Le goût menthe ou menthol serait particulièrement dangereux pour les poumons. Des chercheurs de l’Université de Pittsburg ont rapporté dans une étude publiée le 11 avril 2023 dans la revue médicale Respiratory Research que « l’arôme de menthe aux liquides de cigarette électronique produit plus de microparticules toxiques et est associée à un mauvais fonctionnement des poumons« . Ils ajoutent qu »une analyse des fumeurs de cigarettes électroniques a révélé que les vapoteurs de menthol prenaient des respirations moins profondes et avaient une fonction pulmonaire plus faible que les fumeurs non mentholés ».
3. Saveur popcorn
Le diacétyle est un composant chimique utilisé dans la fabrication d’arômes notamment pour e-liquides de cigarette électronique pour leur donner un goût beurré ou crémeux. Lorsqu’il est chauffé et inhalé, il serait potentiellement dangereux rapportent des chercheurs américains de l’Université du Commonwealth de Virginie dans une étude publiée dans le National Library of Medicine en 2017. En effet, il aurait été responsable de bronchiolite oblitérante ou « poumon du pop-corn » chez des ouvriers d’usines de fabrication de pop-corn et de biscuits aux Etats-Unis. De plus, l’inhalation des composés de ces saveurs sucrées pourrait causer des malformations chez le fœtus et notamment des déformations du visage telle que la fente palatine au niveau des lèvres.
Sources :
– L’arôme de menthol des cigarettes électroniques est associé à une augmentation des particules micro et submicroniques inhalées et à une détérioration de la fonction pulmonaire chez les fumeurs de cigarettes à combustion, revue Recherche Respiratoire (BMC), 11 avril 2023
– Toxicologie des e-liquides contenant des arômes et du cannabis utilisés dans les systèmes de livraison électroniques, Pharmacology & Therapeutics, Août 2021
– Le cinnamaldéhyde dans les liquides de cigarette électronique aromatisés supprime temporairement la motilité ciliaire des cellules épithéliales bronchiques par dérégulation de la fonction mitochondriale, American Thoracic, Society, National Library of Medicine, 3 janvier 2019
– Réponses inflammatoires et oxydatives induites par l’exposition à des produits chimiques aromatisants pour cigarettes électroniques couramment utilisés et à des e-liquides aromatisés sans nicotine, Frontiers, 11 janvier 2018
– L’exposition aux aérosols de cigarettes électroniques peut provoquer des anomalies craniofaciales chez les embryons de Xenopus laevis et les cellules de la crête neurale des mammifères, Université du Commonwealth de Virginie, National Library of Medicine, 28 septembre 2017
– Évaluation toxicologique et analytique des composants de recharge de cigarettes électroniques sur les épithéliums des voies respiratoires, Sage Journals, 1er décembre 2016
La diphtérie, une infection bactérienne censée avoir disparu en France au début des années 1990 grâce à la vaccination obligatoire, a de nouveau été détectée dans le pays avec 38 cas enregistrés depuis janvier 2022 en France métropolitaine, 13cas à Mayotte et 4 cas à La Réunion, selon Santé publique France. « En comparaison aux autres années, le nombre de cas est nettement plus élevé que la moyenne« , signale l’autorité sanitaire. Cette maladie est hautement contagieuse et se transmet d’homme à homme. Doit-on s’inquiéter du retour de cette maladie ? Comment attrape-t-on la diphtérie ? Quels sont les symptômes de cette maladie ? Les dangers pour le corps ? Peut-on en mourir ? Comment se soigner ?
C’est quoi la diphtérie ?
La diphtérie est une maladie infectieuse causée par plusieurs espèces de bactéries (Corynebacterium) qui peuvent produire une toxine diphtérique. Elle provoque une infection respiratoire (dont les symptômes ressemblent à une angine) pouvant atteindre le système nerveux central, la gorge et d’autres organes. Sans prise en charge, elle peut entraîner la mort par asphyxie.
Quelle est la bactérie en cause ?
La diphtérie est provoquée par plusieurs espèces de corynebactéries du genre diphtheriae :
Corynebacterium diphtheriae
Corynebacterium ulcerans
Corynebacterium pseudotuberculosis
Doit-on avoir peur de la diphtérie en France ?
Jusque dans les années 1930, la diphtérie était responsable de plusieurs milliers de décès par an (45 000 cas de diphtérie et 3 000 décès en 1945 selon le CHU de Montpellier). La diphtérie a ensuite disparu en France métropolitaine au début des années 1990. « Grâce à une couverture vaccinale très élevée, la diphtérie due à Cornybacterium diphtheriae a disparu en France métropolitaine. Depuis 2002, à l’exception d’un cas, tous les cas déclarés était des cas importés. Les derniers cas sont dus à des souches importées de Madagascar, de Russie, d’Afrique de l’Ouest et du Pakistan« , rapporte Santé publique France. Mais depuis janvier 2022, l’autorité sanitaire fait état de :
30 cas de Corynebacterium diphtheriae en France métropolitaine (les cas ont été diagnostiqués dans 9 régions. La région Normandie était la plus touchée avec 7 cas rapportés)
8 cas de Corynebacterium ulcerans en France métropolitaine
13 cas de Corynebacterium diphtheriae à Mayotte
4 cas de Corynebacterium diphtheriae à la Réunion.
En France métropolitaine, la majorité des cas étaient rapportés chez des personnes migrantes et chez des voyageurs, non ou mal vaccinés (pas à jour dans leurs vaccination). Pour autant, « l’apparition de cas graves ou de cas groupés au sein de la population générale apparaît extrêmement faible en France métropolitaine et à la Réunion« , tient à rassurer Santé publique France. Les cas restent encore sporadiques en France et pas mortels (pour preuve, en Europe, un cas de diphtérie mortelle a été signalé chez un enfant en Espagne en 2015 et un cas en Belgique en 2016. Ces deux enfants n’étaient pas vaccinés), d’autant que la vaccination contre la diphtérie est obligatoire en France depuis 1938. De ce fait, la population française est protégée. A noter que dans certaines régions du monde, la diphtérie sévit encore, notamment en Asie du Sud-Est et en Afrique.
Des adénopathies sous les maxillaires (ou tuméfaction du cou)
Des maux de tête
Les amygdales recouvertes de « fausses membranes blanchâtres« , de couleur crème ou grisâtre, pouvant saigner si l’angine se complique.
Parmi les cas rapportés en France : 25 cas étaient des formes cutanées, 3 étaient porteurs asymptomatiques (au niveau oropharyngé), 1 était une forme respiratoire peu symptomatique (cas autochtone) et 1 autre présentait les symptômes d’une diphtérie respiratoire classique (personne migrante).
Quel est le mode de transmission de la diphtérie ?
La bactérie Corynebacteriumdiphtheriae se transmet directement par le biais des secrétions rhinopharyngées ou des plaies cutanées et très rarement par contact indirect avec des objets souillés par des secrétions de malades. La bactérie C. ulcerans se transmet par le lait et les contacts avec les bovins (des contacts avec des chats ou des chiens ont été décrits). La transmission interhumaine n’a pas été documentée. La bactérie C. pseudotuberculosis peut également être transmise à l’Homme par les chèvres.
Quelle est la période d’incubation de la bactérie ?
La période d’incubation varie de 2 à 5 jours.
Quels sont les dangers d’une infection ?
Les conséquences les plus graves proviennent de la toxine que la bactérie peut sécréter. La bactérie est alors porteuse du gène codant la toxine (tox+). La principale manifestation de la maladie est une angine qui peut se compliquer d’atteintes cardiaques ou neurologiques et entraîner le décès (par asphyxie ou croup), rapporte Santé publique France.
Y a-t-il un vaccin contre la diphtérie ?
Oui, il existe un vaccin contre la diphtérie (DTCaPolio ou DTPolio selon l’âge) composé de la toxine diphtérique purifiée et inactivée. La vaccination est obligatoire pour tous les enfants : la primo-vaccination est maintenant obligatoire chez l’enfant à 2 et 4 mois. Le premier rappel se fait à l’âge de 11 mois et les autres rappels se font à 6 ans, 11/13 ans, 25 ans, 45 ans, 65 ans et puis tous les 10 ans. La vaccination est également obligatoire chez les professionnels de santé (rappels effectués aux mêmes âges fixes (25 ans, 45 ans et, en fonction de la poursuite des activités professionnelle, 65 ans), avec un vaccin contenant une dose réduite d’anatoxine diphtérique (dTPolio) et est particulièrement recommandée chez les voyageurs en zone d’endémie.
Quel traitement pour soigner la diphtérie ?
Le traitement de la diphtérie classique consiste à administrer au plus vite un sérum antidiphtérique en injection intramusculaire et/ou des antibiotiques (une antibiothérapie par amoxicilline est recommandée, ou par macrolides en cas d’allergie aux bêta-lactamines). La prise en charge d’un cas de diphtérie, porteur du gène codant la toxine diphtérique outre le traitement spécifique comprend également l’isolement respiratoire en cas d’atteinte ORL et la mise à jour du statut vaccinal, explique Santé publique France.
► En France : la diphtérie, doit faire l’objet d’une notification dès que Corynebacterium diphtheriae, ulcerans ou pseudotuberculosis a été isolé et que le gène de la toxine a été mis en évidence. La prévention passe par la détection rapide des cas et de leurs contacts humains et leur prise en charge immédiate.
La parotidite est une infection des glandes salivairesqui se manifeste généralement par une augmentation de celles-ci même si « l’infection est inapparente dans 30 à 40 % des cas » selon Santé Publique France. Elle peut être ourlienne (virale), aiguë ou chronique. La durée de l’infection est d’une dizaine de jours après la période d’incubation. C’est quoi une parotidite ? Quels sont les symptômes ? Les traitements naturels ?
Définition : c’est quoi une parotidite ?
La parotidite est une infection qui concerne la parotide, une glande salivaire assez volumineuse, située dans chaque joue, au-dessous des oreilles. Elle peut évoluer de façon aiguë (quelques jours) ou chronique (plusieurs mois). Les parotidites d’origine virales sont le plus souvent bilatérales puisqu’elles proviennent d’une cause générale. Les infections bactériennes sont le plus souvent causée par un facteur local comme une lithiase notamment (formation et migration de « cailloux » salivaires dans les voies excrétrices de la salive).
C’est quoi la parotidite ourlienne ?
La parotidite ourlienne, que l’on appelle aussi « les oreillons », est une maladie virale souvent infantile, provoquée par le virus ourlien qui se transmet par les voies aériennes, sans contact obligatoire, principalement par la toux. Les premiers symptômes sont une parotidite unie ou bilatérale mais le virus peut s’installer dans d’autres organes comme les ovaires, les testicules (ce qui peut provoquer une stérilité), le pancréas, le rein, voire le système nerveux central en provoquant des méningites ou des encéphalites.
Combien de temps dure une parotidite ?
L’infection dure en général 8 à 10 jours après une période d’incubation très longue de 3 semaines.
Quels sont les symptômes d’une parotidite ?
La parotidite se manifeste par une tuméfaction (augmentation de volume) de la glande parotide. Elle est responsable de douleurs vives. La zone devient plus chaude, et parfois rouge. La sensation de bouche sèche et une légère fièvrepeuvent accompagner ces symptômes. La mastication est généralement douloureuse. La plupart du temps, l’atteinte concerne les deux glandes parotidiennes, mais les symptômes peuvent apparaître seulement d’un côté.
Causes : comment on attrape une parotidite ?
Les parotidites aiguës peuvent être provoquées par une infection virale (les oreillons par exemple) ou bactérienne (streptocoque, staphylocoque…). Les parotidites chroniques sont le plus souvent liées à une lithiase parotidienne qui bloque l’évacuation de la salive, ou à une lithiase parotidienne. Le risque de surinfection bactérienne est plus fréquent dans ce cas.
Quand consulter ?
« Face aux symptômes d’une parotidite, il important de consulter rapidement un médecin pour éviter toute complication, et de s’assurer par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une pathologie plus sévère, comme une obstruction du canal salivaire par une lithiase, ce qui est cependant plus rare » conseille le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisée en médecine générale. Si vous constatez une boule dans votre joue et sous votre oreille, avec une douleur ou de la fièvre, il est essentiel de consulter le médecin traitant ou un médecin ORL dès que possible.
Comment savoir si on a une parotidite ?
Les symptômes suffisent généralement à mettre en évidence une parotidite, même si une échographieou d’autres examens complémentaires comme une radiographie par exemple (pour rechercher une lithiase salivaire) peuvent être nécessaires pour le confirmer.
Comment traiter une parotidite ?
Il n’existe pas de traitement spécifique d’une parotidite d’origine virale (type oreillons), si ce n’est une prise d’antalgiques pour calmer les douleurs. En cas de parotidite d’origine bactérienne, la prise d’antibiotiques par voie orale, associée à des bains de bouche antiseptiques, est une solution efficace. Les parotidites chroniques se traitent également par antibiotiques. Un traitement chirurgical peut être proposé, en particulier en cas de lithiase.
Quels sont les traitements naturels de la parotidite ?
« Plusieurs remèdes homéopathiques sont possibles en fonction des symptômes ou de l’origine de la pathologie, mais ils doivent toujours être administrés après l’avis du médecin. Le traitement se fait généralement avec de l’Arsenicum Album à une dose qui sera préconisée par l’homéopathe en fonction des symptômes. Myrsiteca Sebirefa 4 CH (une prise quotidienne de 2 granules pendant de 3 jours) est plutôt recommandée en cas d’affection aiguë et Mercurius Solubilis ou Mercurius Corrosivus 9 CH (3 prises quotidiennes de 5 granules) en cas d’affection chronique. Bryonia Alba dilution 9 CH (3 prises quotidiennes de 5 granules) soulage les douleurs qui s’intensifient avec les mouvements de la mâchoire » conseille le Dr Lewandowski.
La décompensation cardiaque correspond à la complication d’une insuffisance cardiaque, une pathologie fréquente chez la personne âgée, touchant jusqu’à 10 % des plus de 70 ans selon Santé Publique France. Parmi les signes, la décompensation cardiaque se manifeste par des palpitations, des malaises, un essoufflement, etdes œdèmes peuvent apparaître. Quelle est la différence entre la décompensation cardiaque droite et gauche ? Qu’est-ce qui provoque une décompensation cardiaque ? Quels traitements en cas de décompensation cardiaque ?
Définition : c’est quoi une décompensation cardiaque ?
La décompensation cardiaque correspond à une complication de l’insuffisance cardiaque : elle se produit lorsque les mécanismes activés par l’organisme pour compenser l’insuffisance ne fonctionnent plus correctement. Dans le cas d’une insuffisance cardiaque, le cœur s’affaiblit et n’arrive pas à pomper la quantité de sang nécessaire aux besoins de l’organisme. Les symptômes sont alors une fatigue, des palpitations et un essoufflement lors des activités habituelles, puis lors d’une activité moindre qu’à l’accoutumée et enfin au repos. La décompensation cardiaque survient lorsque ces mécanismes de compensation ne sont plus suffisants. Dans le cas d’une décompensation cardiaque globale, c’est l’ensemble du cœur (droit et gauche) qui est touché. Les symptômes peuvent être alors une modification du pouls, des palpitations, la survenue de malaises lors des changements de position avec une baisse de la tension artérielle. Les œdèmes des membres inférieurs sont associés à un essoufflement témoignant d’un œdème aigu du poumon (OAP). Une prise en charge hospitalière d’urgence est recommandée.
Décompensation cardiaque gauche
Dans le cas d’une décompensation cardiaque gauche, un œdème aigu du poumon (OAP) apparaît. Il s’agit d’une crise de dyspnée (difficultés à respirer) intense qui se manifeste brutalement, parfois dans un tableau dramatique qui peut mettre la vie en danger. L’OAP oblige à rester en position assise pour respirer, ce qui peut être très angoissant. Cette situation d’urgence nécessite une prise en charge immédiate à l’hôpital pour mettre en place une assistance respiratoire et un drainage de l’œdème.
Décompensation cardiaque droite
Dans le cas d’une décompensation cardiaque droite, c’est le foie qui est touché avec une augmentation importante de sa taille et une douleur à la palpation et pendant l’effort (hépatalgie). Elle se caractérise en général par des troubles digestifs comme des nausées, des vomissements, des ballonnements, mais aussi une jaunisse (ictère), des œdèmes importants des membres inférieurs et une prise de poids très rapide (à cause de la rétention d’eau). Une prise en charge hospitalière en urgence est nécessaire pour évacuer l’œdème rapidement.
Quels sont les signes d’une décompensation cardiaque ?
Les symptômes de décompensation cardiaque apparaissent lorsque le cœur est dépassé et n’arrive plus à envoyer le sang de façon efficace à l’ensemble du corps. En fonction de la partie du cœur atteinte (droite, gauche ou globale), les symptômes peuvent aller de la dyspnée (atteinte gauche) a l’œdème des membres inférieurs(atteinte droite). Dans tous les cas, la décompensation cardiaque provoque une altération de l’état de santé général, des chutes de tension, des troubles cognitifs et de l’anxiété.
Qu’est-ce qui provoque une décompensation cardiaque ?
La décompensation cardiaque peut être due à plusieurs causes, notamment : une infection (le plus souvent pulmonaire), une ischémie myocardique (infarctus), une anémie chronique, des troubles du rythme cardiaque, une embolie pulmonaire, une hyperhydratation, ou une grossesse. Elle peut également résulter de l’aggravation d’une insuffisance rénale ou respiratoire. La décompensation cardiaque peut être liée à un traitement médical : non observance ou arrêt du traitement, écart de régime (excès de sel), prise récente d’un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien. Les facteurs de risque de la décompensation cardiaque sont les mêmes que ceux de l’insuffisance cardiaque :
Comment reconnaître une décompensation cardiaque ?
Le diagnostic de la décompensation cardiaque repose sur un examen clinique, et sur des examens complémentaires comme l’électrocardiogramme, la radiographie du thorax et l’écho-doppler cardiaque. Dès l’apparition d’une difficulté respiratoire ou d’œdèmes des membres inférieurs, une consultation en urgence s’impose. La prise en charge est en général hospitalière dans un service de cardiologie.
Comment traiter une décompensation cardiaque ?
La décompensation cardiaque nécessite une prise en charge hospitalière en urgence dans un service de cardiologie. Une oxygénothérapie en cas de difficultés respiratoire est nécessaire. Certains médicaments permettent ensuite d’améliorer la fonction de pompage du cœur et diminuent les symptômes comme les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensinogène (IEC), les bêtabloquants et surtout les diurétiques qui permettent d’évacuer les œdèmes.
Comment éviter la décompensation cardiaque ?
Par la suite, des mesures préventives comme certaines mesures diététiques simples (régime sans sel, restriction hydrique, arrêt du tabac) et la prise d’un traitement de fond contre l’insuffisance cardiaque sont nécessaires pour éviter les décompensations. « La prévention de la décompensation cardiaque est celle de ses causes, en particulier les maladies cardiovasculaires. La lutte contre l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol, l’obésité et le diabète, ainsi que l’activité physique régulière et l’arrêt du tabac sont les mesures de prévention les plus efficaces« , confirme le Dr Claire Lewandowski, spécialisée en médecine générale, psychiatrie, addictologie et victimologie.