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Nouvelle vague de vaccination Covid jusqu'au 16 juin : pour qui ?

Non, le Covid n’est pas encore derrière nous. Et la vaccination continue en 2023 avec une première campagne de rappel au printemps, du 27 avril au 16 juin 2023, détaille la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué. « La circulation du Covid-19 se caractérise par des vagues successives et difficilement prévisibles, rappelle l’autorité. (…) L’objectif de cette campagne de vaccination est de maintenir un niveau de protection vaccinale suffisant afin de réduire la survenue de formes graves de Covid-19, et le risque d’hospitalisation et de décès. » La vaccination protègerait à 70% des formes graves les trois premiers mois.

Qui doit se refaire vacciner au printemps contre le Covid ?

Cette campagne de rappel de vaccination est destinée aux « plus fragiles », c’est-à-dire : 

  • Les personnes âgées de 80 ans et plus ;
  • Les personnes immunodéprimées ;
  • Les résidents des EHPAD et USLD, quel que soit leur âge ;
  • Les personnes à très haut risque de forme grave selon chaque situation médicale individuelle et dans le cadre d’une décision partagée avec l’équipe soignante.

Si une personne n’est pas dans la cible et souhaite recevoir un rappel, elle pourra en bénéficier gratuitement, souligne la DGS.

Avec quel vaccin ?

Ce sont les vaccins bivalents du Covid adaptés au variant Omicron (toujours majoritaire) qui sont recommandés actuellement en France pour les rappels vaccinaux. Moderna et Pfizer sont les deux laboratoires qui fournissent ces vaccins. Pour les personnes âgées de moins de 30 ans, seuls les vaccins Comirnaty® de Pfizer-BioNTech sont recommandés. En alternative aux vaccins à ARNm bivalents pour les personnes qui ne souhaitent pas et celles qui ne peuvent pas en bénéficier (contre-indications), il est possible d’utiliser en rappel des vaccins VidPrevtyn Beta® de Sanofi et Nuvaxovid® de Novavax. 

Où se faire vacciner ?

  • Pour les résidents en EHPAD et USLD, la vaccination sera organisée par l’établissement ;
  • Pour les personnes suivies dans un service de soin, la vaccination pourra être réalisée directement au sein de la structure de soins ;
  • Pour les autres personnes, la vaccination pourra être réalisée en ville : en pharmacie, auprès d’un médecin ou encore auprès d’un(e) infirmier(ière) diplômé(e) d’Etat.

Source : Covid-19 : recommandations vaccinales pour l’année 2023, DGS, 25 avril 2023


Source : JDF Santé

Herpès : quels traitements pour en guérir définitivement ?

Herpès : quels traitements pour en guérir définitivement ?

Deux types de virus, le virus Herpes simplex de type 1 (HSV1) et le virus Herpes simplex de type 2 (HSV2), peuvent être à l’origine de l’infection couramment appelée herpès. Qu’elles soient orales, oculaires ou génitales, les infections herpétiques sont asymptomatiques la plupart du temps, mais elles peuvent provoquer des lésions vésiculaires ou ulcéreuses douloureuses sur la zone infectée. Selon l’OMS, 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans, soit 67 % de la population, ont une infection à HSV-1 (herpès labial) et 491 millions de personnes âgées de 15 à 49 ans sont infectées par le HSV-2 (herpès génial). Les symptômes de l’herpès sont généralement localisés au niveau des parties génitales, sur le visage et notamment la bouche. Quelles sont les causes de l’herpès ? Quel est le risque de contagion ? Comment éviter la transmission ? Comment se débarrasser de l’herpès définitivement ?

Définition : qu’est-ce qu’un herpès ?

L’herpès est une maladie virale et contagieuse due au virus de l’herpès simplex (HSV) de type 1 ou 2 qui se manifeste par des affections de la peau et des muqueuses. En cas d’herpès, des vésicules groupées apparaissent sur la zone touchée. L’herpès est bénin, mais il peut être plus embêtant lors d’une grossesse, chez les nourrissons, ou les personnes immunodéprimées et responsables d’infections pulmonaires ou d’encéphalite notamment. On distingue deux types principaux de virus de l’herpès, le HSV1 plutôt de manifestation orale et le HSV2 touchant les zones génitales. Après une première rencontre avec le virus qui peut passer inaperçue ou être bruyante notamment chez l’enfant avec la gingivo-stomatite herpétique, regroupant de nombreuses vésicules, autour et dans la bouche, responsables de douleur et de baisse de l’alimentation, le virus reste présent dans l’organisme. Il peut alors entraîner des récurrences, prenant fréquemment la forme d’herpès labial ou bouton de fièvre en cas d’atteinte par HSV1.

► L’herpès peut se situer au niveau de la bouche : c’est l’herpès labial encore appelé « bouton de fièvre » ou « feu sauvage ».

► L’herpès peut se situer au niveau des parties génitales : c’est l’herpès génital, considéré comme une Infection sexuellement transmissible.

► Il peut également se situer sur d’autres zones comme l’œil : Dans ce cas, il s’agit d’un herpès ophtalmique ou oculaire.

L’angine herpétique désigne une inflammation des amygdales liée au virus de l’herpès.

► La gingivostomatite herpétique ou herpès de l’enfant.

Quelles sont les causes de l’herpès ?

Le virus de l’herpès peut rester à l’état latent, sans provoquer de manifestations pendant de longs mois, voire des années. Il se manifeste à l’occasion d’un facteur déclenchant, comme une infection (une grippe, une angine, ou une fièvre). Les autres facteurs favorisants sont notamment :

Photo des boutons de l'herpès
Photo des boutons de l’herpès © zlata_titmouse-Adobestock
  • le soleil,
  • la fatigue,
  • l’angoisse,
  • la nervosité,
  • le surmenage,
  • le décalage horaire,
  • les traumatismes (soins dentaires, plaies…),
  • la consommation d’alcool,
  • le froid, les relations sexuelles,
  • les règles.

Est-ce que l’herpès est toujours contagieux ?

L’herpès est une infection virale très contagieuse. L’herpès labial se transmet par contact direct lors d’un baiser sur les lèvres. Il peut également se transmettre lors d’un rapport sexuel. Le virus peut aussi s’étendre vers d’autres zones de son corps, comme les yeux, le nez… Le virus de l’herpès peut rester « inoffensif » très longtemps et réapparaitre à l’occasion de certains facteurs favorisants. Une personne est contagieuse avant l’apparition des vésicules ou après avoir été contaminé alors qu’il n’y a pas eu de symptôme.

Quelle est la durée d’incubation de l’herpès ?

Très contagieux, notamment en cas de contact direct avec des vésicules éclatées, l’herpès a une période d’incubation variable selon sa localisation : entre 1 et 6 jours pour l’herpès labial, et entre 1 et 21 jours pour l’herpès génital. Cette période correspond au temps entre le premier contact du sujet avec le virus et l’apparition des premiers symptômes.

Quels sont les signes de l’herpès ?

Souvent, l’herpès est asymptomatique ou présente des symptômes bénins qui ne sont pas reconnus. La plupart des porteurs de l’infection ignorent leur état. L’herpès labial entraîne l’apparition de vésicules qui deviennent opaques. Ces vésicules s’ouvrent ensuite puis évoluent vers des croûtes qui disparaissent en quelques jours. La plupart du temps, l’herpès ne laisse aucune cicatrice. Une douleur, des brûlures et des démangeaisons sont le plus souvent constatées pendant plusieurs jours lors de la présence d’un herpès. Fatigue, fièvre et maux de tête accompagnent souvent une crise d’herpès, quelle que soit sa localisation. En général, de 10 à 20% environ des sujets ayant une infection à HSV-2 signalent avoir eu un diagnostic d’herpès génital. Il se caractérise par une ou plusieurs lésions vésiculaires ou plaies ouvertes appelées ulcères, au niveau génital ou anal. En plus des ulcères génitaux, les symptômes des nouvelles infections comportent de la fièvre, des douleurs corporelles et une adénopathie.

Comment savoir si on a de l’herpès ?

Le diagnostic de l’herpès se fait lorsque les symptômes apparaissent. Un prélèvement à l’aide d’un coton-tige permet de procéder à une culture des lésions d’herpès pour déterminer le type de VHS (1 ou 2). Pour obtenir un diagnostic plus précis, il est préférable d’effectuer la culture dans les 24 à 48 premières heures suivant l’apparition des lésions. Lorsque les cloques ont éclaté ou qu’elles sont présentes depuis plus de 48 heures, le résultat peut être négatif malgré un diagnostic visuel positif. Dans ce cas, il faudra reprendre une culture au moment de la récidive. Le diagnostic peut également se faire par le biais d‘une prise de sang.

Comment guérir de l’herpès définitivement ?

► Les médicaments antiviraux permettent de diminuer la durée de la contagiosité des lésions, ainsi que celle des symptômes, mais également de prévenir l’apparition d’autres poussées. Ils permettent ainsi un traitement des crises ou leur espacement. Ils peuvent être conseillés après la première crise et à l’occasion des récidives. Ils sont prescrits en tant que traitement curatif et/ou en tant que traitement préventif. Un traitement antiviral contre l’herpès n’élimine pas le virus de l’organisme. La consultation d’un médecin est indispensable. Différents antiviraux sont indiqués dans le traitement de l’herpès (génital et labial), et dans la prévention de poussées en espaçant les crises :

  • Aciclovir, très efficace sur l’HSV1 et 2 (également disponible en pommade, et parfois administré par voie intraveineuse) ;
  • Valaciclovir pro drogue de l’aciclovir (par voie orale uniquement) ;
  • Foscarnet, utilisé en cas de résistance à l’aciclovir (par voie intraveineuse seulement).

Le traitement est conseillé généralement pendant quelques jours sous forme de comprimé dont la posologie varie selon qu’il s’agisse d’un herpès labial ou d’un herpès génital. Afin d’obtenir une efficacité maximale, il est nécessaire de prendre ce traitement lors de l’apparition des premières manifestations de la crise comme par exemple les brûlures et les démangeaisons. Certaines mesures d’hygiène doivent accompagner le traitement antiviral pour éviter au virus de s’étendre, et de le transmettre à ses proches. Des anti-inflammatoires et des antalgiques et peuvent être aussi prescrits afin de diminuer les douleurs.

► Les soins locaux reposent sur l’application de certains antiseptiques aux propriétés virucides et sont utilisés pour éviter une surinfection des muqueuses. Des patchs et gels à l’effet filmogène sont également commercialisés sans ordonnance pour aider à favoriser la cicatrisation des boutons de fièvre en isolant la lésion pour réduire le risque de contamination. L’application locale d’un antiseptique est suffisante dans les formes mineures d’herpes. L’application d’un topique antiviral est efficace dans les formes oculaires. Pour les récidives cutanées : la prescription continue d’aciclovir ou de valaciclovir est très efficace (plus de 6 poussées par an).

► Un traitement antiviral préventif peut être conseillé chez les personnes faisant plusieurs poussées chaque année d’herpès, que ce soit un herpès labial ou un herpès génital, et ceci après avis du médecin. Il apaise les patients victimes d’herpès à répétition et diminue l’angoisse provoquée par la fréquence des crises. Le traitement antiviral quotidien, sous la forme de comprimé, est conseillé si le nombre de poussées d’herpès est supérieur à 6 crises par an. Un prélèvement local, une culture, et une sérologie sont indispensables avant de débuter le traitement.

Comment soigner naturellement de l’herpès ?

L’huile essentielle d’arbre à thé est la plus efficace lorsqu’elle est appliquée pendant les premiers stades de l’herpès labial, avant que la plaie ne soit sèche. On conseille de déposer une ou deux gouttes d’huile sur un coton-tige ou une boule de coton humide puis de tamponner doucement sur le bouton et de répéter jusqu’à ce qu’il soit clair. Pour éviter que le virus ne se propage, il faut veiller à bien jeter le coton immédiatement. D’autres huiles essentielles permettent de réduire les symptômes comme l‘huile de mélisse, de bergamote, de lavande, de menthe poivrée ou de myrrhe.

Comment soigner un bouton de fièvre quand on est enceinte ?

Chez la femme enceinte, l’utilisation d’un antiviral est limitée à certaines indications :

► Si la primo-infection survient pendant le mois précédant l’accouchement : un traitement par aciclovir est prescrit jusqu’à l’accouchement,

► Si elle survient avant le dernier mois : le traitement est alors identique à celui du traitement de l’herpès génital hors grossesse (aciclovir pendant 10 jours).

La césarienne est indiquée en cas de lésions herpétiques pendant le travail. En cas de récurrence d’une poussée d’herpès pendant la grossesse : l’aciclovir est utilisé selon les mêmes modalités qu’en dehors de la grossesse.

Herpès chez le bébé : est-ce dangereux ?

L’herpès du nouveau-né est une pathologie rare mais qui peut avoir des conséquences sévères. Un nouveau-né peut être contaminé par le virus de l’herpès, qu’il soit labial ou génital. Si le bébé a été contaminé au cours de l’accouchement, les manifestations de l’herpès peuvent survenir 1 à 2 semaines plus tard. Pour un pourcentage important des bébés, l’herpès entraîne des manifestations bénignes avec l’apparition de vésicules sur la peau. Mais dans certains cas, il provoque des lésions neurologiques sévères. Les symptômes sont généralement la présence de cloques sur la peau au niveau de la tête, des pieds, ou des fesses et l’apparition d’un œil rouge et de larmoiements, d’une irritabilité, d’un endormissement plus fréquent et d’un refus de s’alimenter. Une fièvre persistante et des convulsions peuvent également s’observer. Dans les formes sévères, très exceptionnelles, l’infection herpétique survient dans le système nerveux provoquant des troubles neurologiques. Le bébé contaminé par le virus de l’herpès peut être traité avec des médicaments antiviraux.

Comment ne pas transmettre l’herpès ?

Pour éviter la transmission, il préférable de limiter les contacts corporels, et de faire preuve d’une grande vigilance avec les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes immunodéprimées. « Une bonne hygiène est d’une importance primordiale pour éviter d’aggraver l’herpès ou de contaminer son entourage : évitez de toucher la zone atteinte (ou lavez-vous les mains immédiatement après), ne partagez pas vos couverts ou votre verre, ni votre rouge à lèvres, votre brosse à dents ou votre serviette de toilette avec d’autres personnes. Evitez les contacts physiques avec votre partenaire. Veillez en particulier à bien vous laver les mains. Quand votre herpès est guéri, changez les serviettes, les brosses à dent et la literie« , conseille le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisé en médecine générale, addictologie et psychiatrie. 


Source : JDF Santé

Hémochromatose : c'est quoi cette maladie génétique ?

Hémochromatose : c'est quoi cette maladie génétique ?

Première maladie génétique en France, l’hémochromatose atteint 1 Français sur 300, soit 200 000 patients. L’hémochromatose est habituellement relativement bénigne si elle est reconnue à 20-30 ans, mais souvent grave et parfois mortelle si elle est reconnue à 50-60 ans. Elle est liée à un taux de ferritine élevé (protéine permettant de stocker le fer). En cause, une mutation génétique héréditaire. Quels sont les symptômes ? Comment établir le diagnostic ? Quels sont les traitements ?

Définition : qu’est-ce que l’hémochromatose ?

L’hémochromatose est une maladie génétique qui entraîne une accumulation de fer dans l’organisme et certains organes en particulier. Le foie, le pancréas, la peau, le cœur sont les principaux organes touchés. Le fer est utilisé par l’organisme selon ses besoins. Dans le cadre de l’hémochromatose, une anomalie génétique va engendrer un message paradoxal de manque de fer ce qui va favoriser son absorption digestive. L’organisme n’étant pas armé pour éliminer le fer qui lui parvient en excès, une surcharge se développe alors progressivement. 

Quels sont les symptômes de l’hémochromatose ?

Le malade ne présente habituellement aucun symptôme avant l’âge adulte jeune (« maladie génétique à retardement »), l’accumulation de fer étant très progressive (et les besoins en fer importants pendant l’enfance et l’adolescence). Les signes cliniques sont variés et dépendent des atteintes des organes. Peuvent ainsi apparaître :

  • une fatigue chronique (qui souvent fera penser plutôt à un manque de fer),
  • des douleurs articulaires (très évocatrices lorsqu’elles touchent les deuxième et troisième métacarpophalangiennes, atteinte qui peut être responsable d’une « poignée de main douloureuse »),
  • une teinte bronzée de la peau,
  • une hépatomégalie (augmentation du volume du foie) pouvant évoluer vers la cirrhose,
  • un diabète,
  • des troubles du rythme cardiaque voire une insuffisance cardiaque.

​​​​​​Qu’est-ce qui provoque une hémochromatose ?

« Pour qu’un individu développe la maladie, il faut qu’il porte deux exemplaires du gène défectueux (gène porteur de la mutation C282Y). Ce sujet est dit homozygote : il a donc reçu un gène de son père et un de sa mère ; ces deux parents sont dits hétérozygotes (ils peuvent donc transmettre leur gène mais ne sont pas malades). Il est donc important de ne plus parler « d’hémochromatose hétérozygote« , décrit le Pr Pierre Brissot, hépatologue. Avant d’ajouter : « De même, la situation appelée « hétérozygotie composite », qui associe la mutation classique de l’hémochromatose (C282Y) à une autre mutation (H63D), n’expose pas au risque d’hémochromatose et se marque tout au plus par une augmentation du taux de fer dans le sang  sans conséquences cliniques. Un sujet hétérozygote composite ne doit donc pas être diagnostiqué comme étant hémochromatosique« . « Elles ne doivent plus être appelées ‘hémochromatoses secondaires’ mais surcharges en fer acquises. Elles peuvent être en rapport avec des transfusions multiples (les globules rouges étant très riches en fer) au cours de maladies hématologiques qui sont responsables d’une anémie chronique, comme les thalassémies chez l’enfant ou la myélodysplasie (appelée autrefois anémie sidéroblastique) chez l’adulte« , explique le Pr Brissot. Elles peuvent aussi être dues à une supplémentation excessive en fer par voie veineuse. Ces surcharges en fer acquises peuvent donner lieu à des complications qui ressemblent beaucoup à celles de l’hémochromatose, mais le contexte dans lesquels elles surviennent sont donc très particulières et évocatrices. Des excès en fer, habituellement très modérés, peuvent se voir dans d’autres situations, comme :

​​​​​​Comment savoir si on a une hémochromatose ?

Des analyses sanguines permettent à la fois d’évoquer la surcharge en fer, de la quantifier et d’affirmer la nature génétique de la maladie.

L’augmentation du coefficient de saturation de la transferrine est le signe le plus évocateur du diagnostic d’hémochromatose. Il représente la charge en fer de la transferrine qui est la navette de transport du fer dans la circulation sanguine nécessaire pour délivrer le fer aux différents organes. Une augmentation au-dessus de 45 % nécessite un nouveau dosage sanguin : si celui-ci est toujours supérieur à 45 %, il faut demander le test génétique.

La ferritine est une protéine permettant de stocker le fer dans les cellules. Elle est aussi une protéine sanguine dont le taux reflète, dans l’hémochromatose, la charge en fer de l’organisme. Toutefois, il est essentiel de garder à l’esprit qu’une hyperferritinémie ne traduit pas systématiquement une surcharge en fer. Ainsi, la cause, de loin la plus fréquente, d’hyperferritinémie est le syndrome métabolique (où la charge en fer de l’organisme est soit normale soit seulement très modérément augmentée). Dans ce cas, la saturation de la transferrine est normale. Une inflammation ou un alcoolisme peut aussi causer une hyperferritinémie hors d’une surcharge en fer. 

 La recherche de la mutation C282Y est conseillée, chez un sujet donné, en cas d’élévation vérifiée de la saturation de la transferrine (le test est alors remboursé). Il confirme l’hémochromatose si la mutation est doublement présente (C282Y/C282Y). Lors d’un dépistage familial, le test génétique est l’examen clé, car il permet de « classer » les membres de la famille en sujets  » normaux  » (pas de mutation C282Y), hétérozygotes (1 mutation) ou homozygotes (2 mutations). Le test génétique est systématiquement remboursé dans ce cadre d’enquête familiale.  

Comment soigner une hémochromatose ?

Le traitement s’appuie sur la pratique de saignées, qui permettent d’évacuer l’excès de fer. Les saignées consistent à prélever 400 à 500 ml de sang. Elles sont effectuées initialement chaque semaine puis, une fois la surcharge en fer éliminée, espacées de 2 à 4 mois. Ce traitement est effectué à vie. Il existe des médicaments capables d’éliminer la surcharge en fer mais ils ne sont qu’exceptionnellement utilisés dans l’hémochromatose, tant les saignées sont habituellement efficaces et bien tolérées. Le traitement du futur sera de supplémenter l’organisme en hepcidine de manière à corriger l’augmentation d’absorption du fer.

Quelle alimentation quand on a une hémochromatose ?

« Il n’est pas conseillé de suivre un régime sans fer, mais il convient toutefois de modérer les aliments riches en fer (comme la viande rouge) et surtout la prise de vitamine C en comprimés car elle augmente l’absorption du fer« , conseille le Pr Brissot. La prise de thé, à condition qu’elle corresponde à des volumes assez importants, peut être modérément bénéfique (car le thé diminue l’absorption du fer). 

Merci au Pr Pierre Brissot, hépatologue, membre de l’Académie de Médecine et conseiller scientifique de l’Association Hémochromatose Ouest (AHO).


Source : JDF Santé

Cancer de la vessie : traitements, quelle espérance de vie ?

Cancer de la vessie : traitements, quelle espérance de vie ?

Très rare avant 40 ans, le cancer de la vessie est environ 4 fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. Un cancer de la vessie est une maladie des cellules de la paroi interne de la vessie. La vessie fait partie de l’appareil urinaire. « On estime à 13 074 le nombre de nouveaux cas de cancer de vessie diagnostiqués en France en 2018, dont 81 % chez l’homme. Il s’agit du 7ème cancer le plus fréquent«  selon l’Institut National du Cancer. Quels sont les premiers signes d’un cancer de la vessie ? Quelles sont les causes et facteurs de risque ? Quels sont les traitements ? Quelle est l’espérance de vie avec un cancer de la vessie ?

Définition : c’est quoi un cancer de la vessie ?

Le cancer de la vessie se développe le plus souvent à partir de la muqueuse de la vessie, sur l’épithélium urothélial, d’où le nom de carcinome urothélial qui lui est également donné. On distingue deux types de cancer de la vessie :

  • superficiel, c’est-à-dire limité à la muqueuse de la vessie,
  • invasif, atteignant une couche tissulaire plus profonde de la vessie appelée musculeuse. Celui-ci est plus violent et nécessite un traitement beaucoup plus lourd.

Le stade correspond au degré de gravité du cancer en fonction de la taille de la tumeur initiale et de sa propagation. Les médecins utilisent la classification dite « TNM », T concernant la taille de la tumeur (qui va de 0 à 4), N indiquant l’éventuelle présence de ganglions touchés (de 0 à 3) et la lettre M pour la présence de métastases (0 à 1). Plus les scores sont élevés, plus sombre est le diagnostic.

Quels sont les symptômes d’un cancer de la vessie ?

« Le principal symptôme du cancer de la vessie est la présence de sang dans les urines (hématurie), qui peuvent alors être roses ou rouges foncé selon l’intensité du saignement » explique le Dr Adriana Perez, oncologue à l’Institut Radiothérapie de Hautes Énergies de Bobigny.  Une hématurie macroscopique (visible à l’oeil nu) révèle dans 80% des cas un cancer de la vessie. « Les autres symptômes qui peuvent alerter vont des brûlures urinaires aux douleurs dans le bas du dos en passant par les infections urinaires à répétition ou aux spasmes de la vessie« , précise le Dr Perez.

Quel est la cause du cancer de la vessie ?

Comme pour la majorité des cancers, il est difficile de déterminer les causes de survenue du cancer de la vessie. On peut en revanche identifier les principaux facteurs de risque.

  • Le premier incriminé est, comme souvent, le tabagisme, qui serait responsable de 30 à 40 % des cancers de la vessie.
  • L’exposition prolongée à certaines substances dans le cadre d’une activité professionnelle (textiles, colorants, peintures, caoutchouc …) seraient également mises en causes dans sa survenue.
  • Certaines chimiothérapies en traitement à un autre cancer peuvent augmenter le risque de développer ultérieurement un cancer de la vessie.

Avec un traitement adapté, le taux de survie à 5 ans est de 80 à 90 %

Comment diagnostiquer le cancer de la vessie ?

Il n’existe pas de dépistage systématique du cancer de la vessie. En cas de suspicion, le premier examen proposé par le médecin est l’analyse d’urine. Si des cellules anormales sont détectées, le cancer est avéré mais il est indispensable de localiser la tumeur qui peut se trouver à n’importe quel niveau des voies urinaires, des reins jusqu’à l’urètre. Trois examens sont alors possibles :

  • la cystoscopie, qui permet d’explorer la vessie à l’aide d’un cystoscope. Un prélèvement d’un fragment de tissus est généralement effectué.
  • l’examen microscopique des tissus prélevé, pour confirmer le diagnostic et établir le grade (degré de malignité) du cancer et son stade (degré d’extension de la maladie).
  • l’urographie intraveineuse, qui permet d’identifier les éventuelles anomalies des voies urinaires.

Quel est le traitement pour le cancer de la vessie ?

« Les traitements au cancer de la vessie ont trois buts : supprimer la tumeur et les éventuelles métastase, réduire les risques de récidive et traiter les symptômes » explique le Dr Adriana Perez. Il existe trois traitements au cancer de la vessie, en fonction de sa localisation et de son stade.

La chirurgie. Son but est de retirer la tumeur, afin de limiter la progression de la maladie et de réduire le risque de récidive. Deux types de chirurgie existent selon le cas :

  • La résection transurétrale de la vessie (RTUV) pour les tumeurs superficielles.
  • Exérèse d’une partie de la vessie (cystectomie partielle) ou la totalité de la vessie (cystectomie totale)

La radiothérapie peut être indiquée pour détruire la tumeur. Elle est généralement associée à la chimiothérapie et on parle alors de radio chimiothérapie concomitant. Elle peut être aussi réalisé seule, en cas de contre-indication à la chimiothérapie. La radiothérapie peut être aussi utilisée pour soulager des douleurs ou pour maitriser des symptômes dus aux saignements.

La chimiothérapie agit sur l’ensemble du corps et permet de détruire les cellules cancéreuses même à distance de la tumeur initiales, dans le cas de métastases.

Quelle est l’espérance de vie avec un cancer de la vessie ?

Dans la majorité des cas (70 à 80 %) le cancer de la vessie est détecté à un stade précoce. Avec un traitement adapté, le taux de survie à 5 ans est de 80 à 90 % lorsqu’il a été détecté au stade non invasif et un peu moins de 50 % lorsqu’il était déjà profond au moment du diagnostic. Une fois guéri, le cancer de la vessie est sujet à la récidive dans 50 à 70 % des cas de tumeur non invasive. Pour anticiper d’éventuelles rechutes, les personnes touchées par le cancer de la vessie devront être suivies régulièrement toute au long de leur vie.

Prévention : comment éviter le cancer de la vessie ?

La principale mesure de prévention du cancer de la vessie est de ne pas fumer. Les personnes régulièrement exposées à des substances chimiques dangereuses devront subir un suivi régulier. Une analyse d’urine s’impose tous les ans afin de détecter l’éventuelle présence de sang dans les urines, assortie d’un bilan de santé plus complet.

Merci au Dr Adriana Perez, oncologue à l’Institut Radiothérapie de Hautes Énergies de Bobigny.


Source : JDF Santé

Bradycardie : quels risques pour ce trouble cardiaque ?

Bradycardie : quels risques pour ce trouble cardiaque ?

La bradycardie est un trouble cardiaque qui se manifeste par un rythme cardiaque plus lent que la moyenne. Elle peut être le symptôme d’une pathologie cardiaque sévère, être causée par le vieillissement ou être due à la prise de certains médicaments. Le diagnostic de bradycardie est, dans un premier temps, posé par le médecin grâce à la prise du pouls et à l’auscultation cardiaque. Quelles sont les causes de bradycardie ? A partir de combien de battements par minute parle-t-on de bradycardie ? Quels sont les risques ? Quels sont les traitements pour la soigner ?

Définition : c’est quoi la bradycardie ?

La bradycardie correspond à un rythme cardiaque plus lent que la moyenne, descendant en dessous de 60 battements par minute. Elle peut être le symptôme d’une pathologie cardiaque sévère, être causée par le vieillissement ou être due à la prise de certains médicaments comme les béta-bloquants. Une bradycardie est avérée lorsque le pouls du patient est inférieur à 60 battements par minute au repos de manière chronique. Chez le jeune enfant, le cœur bat plus rapidement, donc le seuil de la bradycardie est plus élevé que chez l’adulte, notamment en période foetale. La bradycardie est un signe de souffrance fœtale et, si l’accouchement est proche, il doit être rapidement provoqué ou une césarienne doit être envisagée. La bradyarythmie est définie par un rythme cardiaque lent et irrégulier.

Rythme cardiaque bradycardie
Rythme cardiaque bradycardie © Joshua Abbas – 123RF

Quand parler de bradycardie ?

Le rythme cardiaque est normalement de 60 à 90 battements par minute. La bradycardie est caractérisée par des battements inférieurs à 60 par minute. Cependant, chez les sportifs, ils peuvent être inférieurs à 50 par minute, sans que cela soit pathologique.

Comment se manifeste une bradycardie ?

La bardycardie peut parfois être très bien tolérée et ne provoquer aucun symptôme. Lorsqu’elle se manifeste, il peut s’agir :

  • d’une grande fatigue,
  • d’un manque d’énergie,
  • de malaises ou de vertiges.,
  • des sensations de « cœur qui s’arrête ».
  • Dans les cas les plus graves, en cas de troubles de la conduction cardiaque, une syncope peut se produire. Il s’agit alors d’une urgence cardiologique.

Quelles sont les causes de bradycardie ?

En dehors des causes physiologiques de bradycardie, comme le sport à haut niveau, ou médicamenteuses, les bradycardies sont souvent consécutives à des troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, c’est-à-dire un défaut de conduction de l’influx électrique entre les oreillettes et les ventricules. Ceux-ci peuvent avoir différents degrés de gravité. Les blocs auriculoventriculaires du premier degré sont souvent asymptomatiques alors que les blocs du troisième degré peuvent provoquer des syncopes à l’emporte-pièce.

« Un rythme cardiaque trop lent chez un sujet sédentaire ne doit jamais être négligé »

Comment savoir si on est en bradycardie ?

« Un rythme cardiaque trop lent chez un sujet sédentaire ne doit jamais être négligé, même en l’absence de symptôme« , alerte le Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste. Le diagnostic de bradycardie est, dans un premier temps, posé par le médecin grâce à la prise du pouls et à l’auscultation cardiaque. Il va alors prescrire un électrocardiogramme (ECG) qui va permettre de préciser le diagnostic et de visualiser ou non la présence d’un bloc auriculo-ventriculaire. Une surveillance du rythme cardiaque sur une période de 24 heures peut être nécessaire. On pratique alors un Holter-ECG. Cet appareil permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur sur 24 heures. Si, la plupart du temps, l’ECG suffit à poser le diagnostic de bradycardie, une exploration électrophysiologique endocavitaire réalisé en unité de cardiologie est parfois nécessaire.

Comment soigner la bradycardie ?

Le traitement de la bradycardie est tout d’abord le traitement de sa cause. Le choix du traitement dépend de l’origine de la pathologie et de ses répercussions sur le quotidien du patient. L’absence de traitement est possible dans certains cas de bloc auriculo-ventriculaire peu graves. Dans certaines pathologies et dans le cas de blocs auriculo-ventriculaires de haut degré, la pose d’un pacemaker ou stimulateur implantable est nécessaire pour accélérer la fréquence cardiaque, si les battements perçus sont trop faibles ou si des pertes de connaissance surviennent. « L’utilisation des médicaments bêtabloquants doit toujours rester prudente en raison de la diminution du rythme cardiaque qu’ils provoquent« , précise le Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste. 

Quels sont les risques de la bradycardie ?

Les complications graves de la bradycardie s’observent surtout en cas de bloc auriculoventriculaire du troisième degré, puisque des pertes de connaissances et des syncopes à l’emporte-pièce sont possibles, en l’absence de traitement. Ces malaises peuvent provoquer des chutes et leur panel de complications possibles. D’autre part, la bradycardie peut provoquer une grande fatigue et un ralentissement.


Source : JDF Santé

Qu'est-ce qu'un trouble de la personnalité histrionique ?

Quelle est la définition d’un trouble de la personnalité histrionique ? 

« Historiquement, le trouble de la personnalité histrionique était une maladie essentiellement repérée chez les femmes. C’est pourquoi nous l’appelions, autrefois, le trouble de la personnalité hystérique, dont -hyster- signifie utérus. Mais, cette maladie, qui semble imiter toutes les maladies, est comme un caméléon, selon le médecin anglais Sydenham et elle a toujours mis la médecine en échec. Ses symptômes dont l’expression change au fur et à mesure des époques et des mutations culturelles sont insaisissables et prennent souvent le corps en otage. L’hystérie dans sa douleur d’exister fait parler le corps dans sa matérialité, en dehors de tout dysfonctionnement cérébral » définit en préambule Rosa Caron, psychologue, psychanalyste et maîtresse de conférence en psychopathologie clinique à l’Université de Lille. L’hystérie peut être considérée comme une façon d’être au monde avec un rapport ambigu au symptôme : tout à la fois, l’hystérique se plaint de son symptôme et en jouit. « Aujourd’hui, nous employons le terme de trouble de la personnalité histrionique, car -histrion- veut dire comédien. Le patient atteint par cette affection mentale est théâtral : ses réactions émotionnelles sont exacerbées. Il a besoin d’une focalisation de l’attention des autres vers lui. Avec son comportement plutôt séducteur, la personne souffrant du trouble de la personnalité histrionique utilise tous les moyens en sa possession pour « manipuler » l’autre« , explique quant à lui Stéphane Rusinek, professeur de psychologie clinique à l’université de Lille.

Ce trouble fait-il partie du DSM ?

Ce trouble fait partie de la 5e édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).

Quels sont les symptômes d’un comportement histrionique ? Exemples. 

Les symptômes du trouble de la personnalité histrionique sont toujours inconscients.

  • Le patient est en quête perpétuelle d’attention et lorsqu’il ne l’a pas, il est souvent déprimé.
  • Ces personnes sont séduisantes et elles prennent soin de leur apparence car elles veulent renvoyer une bonne image d’elles-mêmes. Elles aiment séduire, et ce dans plusieurs aspects de leur vie (sentimental, professionnel, etc.).
  • L’expression de leurs émotions est très forte et spectaculaire.
  • Les patients souffrant d’un trouble de la personnalité histrionique se lassent vite, c’est pourquoi ils peuvent rapidement changer de métier ou d’amis.

Quelle est la cause d’un trouble de la personnalité histrionique ? 

Selon le psychologue clinicien, « il existe des facteurs génétiques, des apprentissages et des schémas avec lesquels la personne grandit, surtout au moment de l’adolescence. Ce sont essentiellement des apprentissages, des formes de réactions qui ont fonctionné, et dont la personne continue de se servir à l’âge adulte« . « La place donnée à l’enfant, l’histoire familiale, les mots qui ont baigné son enfance et qui ont dessiné le contour du système familial ou du roman familial, participent à la construction d’une réalité psychique singulière et inscrivent chacun de façon inconsciente dans des positions subjectives conditionnées par la vision qu’il/elle a intégré du monde, explique Rosa Caron. Le développement du trouble de la personnalité histrionique peut ainsi se « fabriquer » : c’est une véritable formation de l’inconscient, un retour sous forme de symptôme de ce qui a été refoulé, mais dans une forme déguisée, transformée« .

Y a-t-il un test pour poser le diagnostic ? 

« Il existe des tests de personnalité, mais ce ne sont pas des tests de diagnostic« , précise Stéphane Rusinek. La limite du test est qu’il ne prend que les symptômes et occulte le contexte dans lequel ils surviennent. Chez un professionnel, comme le psychologue, les conditions et circonstances d’apparition des symptômes sont très importantes. 

Quel est le traitement d’un trouble de la personnalité histrionique ?

Une thérapie. « Le premier objectif de la thérapie est de faire reconnaître à la personne qu’elle souffre à cause de ces modes de réactions exacerbées. Une fois le trouble reconnu, il s’agira ensuite d’accepter ses réactions« , indique le professeur en psychologie. Mais le chemin n’est pas facile. Notre personnalité est notre façon de réagir aux autres. Or, nous réagissons à l’abandon ou au stress par exemple, par une façon de penser qui est toujours la même. Le fondement de notre personnalité est donc de toujours réagir de la même façon, car cette dernière nous convient. Par ailleurs, faire reconnaître l’existence de ce trouble est un défi, puisque pour les personnes atteintes du trouble de la personnalité histrioniques, le problème vient toujours des autres. « La seconde partie de la thérapie consiste à apprendre au patient à avoir un répertoire de comportements pour mieux comprendre l’autre : nous leur demandons de tester différents comportements et d’autres façons de penser et de voir ce qui en résulte. Et la personne prend conscience qu’en réagissant de façon différente, elle y gagne de plus en plus souvent. Elle s’adapte, sa souffrance et celle qu’elle peut infliger inconsciemment aux autres finit par disparaître. Pour que ce type de thérapie fonctionne, la démarche doit provenir du patient et ce dernier doit être motivé au changement. A partir de là, tout le monde s’améliore« , indique Stéphane Rusinek.

La psychanalyse. Il s’agit d’une toute autre approche. « C’est une thérapie sur le long cours, qui propose de visiter ce qui fonde les coordonnées singulières de la réalité psychique du patient. Il s’agit de dénouer par la méthode des associations libres, ce que les mots de l’enfance, perçus par l’enfant ont pu nouer, explique la psychologue Rosa Caron. Cette « cure par la parole », qui permet au patient de comprendre les enjeux de sa dynamique relationnelle et le maniement du transfert qui rejoue la façon d’être au monde et d’être en lien, opèrent progressivement une transformation du rapport au monde, à l’écart  des illusions de l’identification. C’est en cela que l’on dit souvent, de façon métaphorique, que le symptôme est un langage qui doit être décrypté. »

Merci à Rosa Caron, psychologue, psychanalyste et maîtresse de conférence en psychopathologie clinique à l’Université de Lille (labo PSITEC) et à Stéphane Rusinek, professeur de psychologie clinique à l’université de Lille (labo PSITEC) et Directeur de l’Enseignement de l’AFTCC (Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive), pour leur contribution à cet article.

Source :  American Psychiatric Association


Source : JDF Santé