« Je suis monomaniaque ». Le terme « monomaniaque » est employé régulièrement pour qualifier certaines « fixettes » que l’on peut avoir. Mais quand s’agit-il vraiment d’une monomanie au sens psychiatrique du terme ? Réponses avec nos experts.
Définition : c’est quoi une personne monomaniaque ?
En psychiatrie, la monomanie est un terme apparu au 19e siècle, aujourd’hui « très obsolète » précise d’emblée le Dr Nicolas Neveu, psychiatre à Paris. « Il renvoyait à une fixation excessive sur un sujet spécifique, à un trouble délirant mais n’est effectivementplus vraiment utilisé de nos jours, ajoute le psychologue Boris Charpentier.D‘ailleurs, il n‘est plus répertorié dans le DSM(Manuel international diagnostique et statistique des troubles mentaux. » La monomanie n’est donc plus considérée comme une maladie mentale. Selon Boris Charpentier, une personne monomaniaque souffre d’une idée fixe qui peut concerner un sujet précis ou un domaine en particulier. « Tout comme dans le TOC, le patient peut souffrir de pensées intrusives reliées à cette thématique et cela impacte la qualité de vie. Le fonctionnement normal est altéré sur un plan personnel, professionnel et social. On observe souvent la monomanie dans les personnalités psychotiques et également dans le trouble bipolaire » détaille-t-il.
Quels sont les signes pour reconnaître une personne monomaniaque ?
La personne monomaniaque présente une préoccupation obsessionnellepour une thématique donnée. « Elle peut avoir des images ou des pensées intrusives ou des comportements ritualisés en lien avec l‘obsession. On note aussi de grosses difficultés de concentration sur des thématiques qui ne concernent pas l‘obsession du patient ou encore un fonctionnement altéré sur le plan social, professionnel et social et plus globalement sur tout ce qui ne concerne pas l‘obsession« , souligne le psychologue.
Quelles sont les causes de la monomanie ? Exemples ?
La monomanie peut être le symptôme :
► d’un TOC : « dans le Trouble obsessionnel compulsif, la monomanie se caractérise par des obsessions répétitives ainsi que par des pensées ou images intrusives qui génèrent une anxiété très forte. Le patient qui souffre de TOC a souvent des idées obsessionnelles relatives à la propreté, l’ordre, des pensées auto ou hétéros agressives. Il souffre également de comportements compulsifs qui ont pour objectif de soulager sa charge émotionnelle« , détaille le spécialiste.
► d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) : « dans ce cas, la monomanie peut prendre la forme d‘une fixation excessive sur un sujet spécifique, comme un objet, une activité ou une routine« .
► d’un trouble bipolaire : lors d’épisodes de manie, on observe une humeur élevée accompagnée d’idées grandioses : « Cela peut se manifester par des achats compulsifs, une activité sexuelle exacerbée ou un investissement dans des projets grandioses. »
► d’un traumatisme : « parfois un événement traumatique peut favoriser l‘apparition du trouble« , complète le psychologue.
Comment diagnostiquer la monomanie ?
Le diagnostic repose sur un examen clinique. « Le diagnostic n‘est pas simple, car ce trouble peut s‘apparenter aux TOC sur certains aspects. L‘obsession concerne un seul domaine et n‘est pas forcément accompagnée d‘un sentiment de panique, il ne conduit pas le sujet à avoir des compulsions pour se soulager de ses pensées. Le patient a un intérêt obsessionnel pour un sujet et il va déployer toute son énergie psychique dedans si bien que cela va affecter toutes les sphères de sa vie« , décrit notre intervenant. Un diagnostic auprès d’un psychiatre est souvent nécessaire pour compléter la thérapie par une prise en charge médicamenteuse.
Peut-on guérir de la monomanie ? Comment ?
Selon le spécialiste, il est possible de guérir de la « monomanie ». « La thérapie ACT, la troisième vague des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), permet d‘apprendre au patient à changer le regard qu‘il porte sur ses pensées. Elle l‘amène à se détacher petit à petit de ces pensées sans pour autant chercher à les chasser. Le but est d‘amener le patient à enrichir son existence en louant plus d’énergie aux autres sphères de sa vie et en fonction des valeurs qui sont importantes à ses yeux« , explique-t-il. Pour le psychologue, cette thérapie peut ainsi se résumer en 4 axes :
L’acceptation : c’est-à-dire l’accueil des pensées et des émotions liées à la monomanie, sans jugement
L’engagement : l’identification des valeurs profondes, avec le patient afin de l’amener à s’engager dans des actions qui sont en accord avec ces valeurs, plutôt que de dépenser son énergie sur la monomanie elle-même
La pleine conscience : l’ancrage dans l’instant présent, l’observation des pensées et des émotions sans s’y soumettre ou s’y identifier
Le changement comportemental : la modification du comportement pour être en accord avec ses valeurs personnelles plutôt que d’agir en fonction de sa monomanie
La méditation pleine conscience est une autre piste à explorer. « Elle peut aider à développer une meilleure conscience de ses pensées et de ses émotions et apprendre à les observer sans s’y identifier ou y réagir. »
Merci à Boris Charpentier, psychologue et coach et auDr Nicolas Neveu.
La Journée de la Sclérose en Plaques (SEP) ou le WorldMSDay (en anglais) est fixée le mardi 30 mai 2023. Il s’agit d’une journée de sensibilisation et de mobilisation autour de la Sclérose en Plaques, une maladie neurologique d’origine auto-immune qui se déclare le plus souvent entre l’âge de 20 à 40 ans. En France, environ 120 000 patients sont atteints de SEP et environ 3 000 nouveaux cas surviennent chaque année, les femmes étant 3 fois plus touchées que les hommes. Elle est provoquée par un processus inflammatoire générant une destruction de la myéline (gaine protectrice des fibres nerveuses du cerveau et de la moelle épinière) et la dégénération de cellules nerveuses, ce qui entraine des séquelles qui peuvent être définitives, invalidantes, touchant la motricité, la sensibilité, la vision, le contrôle des sphincters ou les fonctions intellectuelles. Date et liste des événements pour y participer.
Quelle est la date de la Journée mondiale de la Sclérose en Plaques en 2023 ?
La date officielle consacrée à la Sclérose en Plaques (SEP) en France et dans le monde est fixée le mardi 30 mai 2023. La plupart des villes de France organisent leurs événements ce jour mais certaines villes, comme Cannes par exemple, organise leur journée de mobilisation un autre jour du mois de mai (le 6 mai en l’occurrence).
Quel est le thème de la Journée mondiale de la SEP ?
Cette année, le thème de la Journée mondiale de la SEP est « Connexions », un termequi regroupe « la connexion communautaire, la connexion avec soi-même et la connexion à des soins de qualité » est-il expliqué sur le site officiel de la Journée mondiale de la SEP. Cette Journée de sensibilisation a pour but de :
→ S’attaquer aux barrières sociales et à la stigmatisation des personnes atteintes de SEP, se sentant souvent seules et isolées
→ Bâtir des communautés qui soutiennent et veillent sur les personnes atteintes de SEP
→ Promouvoir les soins auto-administrés et un mode de vie sain avec la SEP
→ Faire pression sur les décideurs pour de meilleurs services et un traitement efficace pour les personnes atteintes de SEP
→ Établir des liens entre les personnes atteintes de SEP et la recherche en matière de SEP.
Le hashtag officiel est #ConnexionsSEP
Quels sont les événements en 2023 ?
Chaque année, dans plusieurs villes de France, des journées locales sont organisées. Par exemple :
Le 30 mai 2023 à 18h30 : un live d’information d’une heure sur Facebook et sur YouTube, avec des personnes atteintes de SEP, des neurologues et des chercheurs. Il sera possible de poser vos questions sur la maladie (Page Arsep Fondation) Ils réagiront aux idées du grand public sur la maladie, captées lors d’un micro-trottoir.
A Cannes (06), l’Association SEP’Avenir, ses administrateurs et tous les bénévoles, organisent la journée mondiale de la Sclérose En Plaques (MS Day 2023) le samedi 6 mai 2023 de 10h00 à 19h00 (Allées de la Liberté). Au programme : des conférences médicales, des tables rondes sur l’accessibilité avec la participation de Dominique Farrugia, spectacle de danse…
Un concours artistique (peinture, photographie, illustration…) basé sur le thème « Connexions » et ouvert à toutes les personnes atteintes de SEP ou touchées par cette maladie. Formulaire d’inscription et plus d’infos sur le site officiel WolrdMSDay.
Pourquoi porter un ruban bleu pour la Journée de la SEP ?
Depuis 2013, le ruban bleu est devenu, grâce à la Fédération UNISEP (Union pour la lutte contre la Sclérose en Plaques), le symbole du soutien aux personnes atteintes de sclérose en plaques et à leur entourage. Le porter le 30 mai permet d’afficher son soutien et de témoigner de son engagement à faire parler de cette maladie. Pour commander le ruban, il faut contacter la Fondation ARSEP : fondation@arsep.org (le ruban est au prix de 2 euros).
Quand a été créée la Journée mondiale de la Sclérose en Plaques ?
La Journée mondiale de la Sclérose en Plaques a été créée en 2009 par la Fédération internationale de la SEP (MSIF) et ses membres. Depuis, chaque campagne est élaborée annuellement par la Fédération internationale de la SEP et un groupe de travail international composé de représentants venus d’Inde, de la Tunisie, d’Irlande, d’Argentine, de Slovaquie, d’Espagne, du Royaume-Uni, de Grèce, d’Australie et des États-Unis.
Les lunettes de soleil sont essentielles pour protéger les yeux du rayonnement solaire, principalement de la lumière visible et des ultra-violets (UV). Eté comme hiver, plage, ville ou montagne, yeux fragiles ou pas… Tout le monde devrait porter des lunettes de soleil dès lors… qu’il y a du soleil. Mais comment bien les choisir ? Quelle catégorie pour être bien protégé ? 1, 2, 3, 4 ? Pour conduire ? Quand mettre des lunettes polarisées ? Les conseils de Pierre Cesarini, directeur de l’Association Sécurité Solaire.
Pourquoi faut-il porter des lunettes de soleil ?
Les lunettes de soleil permettent de protéger les yeux avec deux objectifs distincts : le confort et la santé. « En termes de confort et de qualité de vision, les lunettes de soleil servent à atténuer l’éblouissement et sont particulièrement utiles aux personnes qui travaillent à l’extérieur ou à celles qui pratiquent des activités dehors« , indique notre spécialiste. Et pour réduire correctement l’éblouissement, les lunettes doivent être suffisamment teintées (définies par la catégorie CE de protection, voir plus bas). Les lunettes de soleil servent aussi à protéger des ultraviolets et à prévenir les pathologies oculaires. Ce sont essentiellement des pathologies de long terme, comme la cataracte qui est favorisée par les expositions chroniques aux ultra-violets (on estime que 20 à 25% des cas de cataracte sont liés à une exposition non filtrée aux UV). Autre risque en lien avec les UV mais probablement lors d’expositions à des intensités de rayonnement plus forte (séjours en montagne, en mer) : la DMLA. « Il semblerait que l’exposition aux UV contribue à l’apparition d’une DMLA, avec bien entendu d’autres facteurs de risque (tabagisme, le manque d’antioxydants dans l’alimentation…). Ce genre d’exposition aux UV (UVB en l’occurrence) favorise également le risque d’ophtalmie (aussi appelée coup de soleil de l’œil) qui correspond à une brûlure de la cornée. Il y a aussi d’autres risques, qui sont néanmoins plus rares, comme les ptérygions (un épaississement du tissu qui se développe à partir de la conjonctive) », continue notre interlocuteur.
Quelle catégorie choisir pour des lunettes de soleil ?
Il y a une réglementation européenne qui détermine la catégorie de protection d’une paire de lunettes de soleil basée sur la teinte du verre. Mais pour toute les catégories, la réglementation prévoit un niveau de protection minimu contre les ultraviolet. Il existe 5 catégories : 0, 1, 2, 3 et 4. selon le pourcentage croissant de lumière filtrée :
la catégorie 0 associée au symbole d’un nuage correspond à des verres transparents ou presque. « Elles ne devraient d’ailleurs pas s’appeler des lunettes de soleil car elles ne filtrent pas ou très peu. Mettre cela ou rien, c’est pareil« , indique notre interlocuteur.
les catégories 1 et 2 correspondent à des lunettes qui sont légèrement teintées, adaptées aux luminosités solaires plutôt moyennes. « Il y a plutôt peu de situations ou l’on peut recommander ces lunettes« , prévient Pierre Cesarini.
la catégorie 3 correspond à des lunettes bien teintées, qui laissent passer entre 8 et 18% des rayons lumineux. « C’est la catégorie la plus répandue. C’est celle que l’on recommande en généralcar elle convient à la plupart d’entre nous dans à peu près toutes les situations« , indique-t-il.
la catégorie 4 correspond à des lunettes très fortement teintées. Elles ne laissent passer qu’entre 3 et 8% de lumière. C’est la catégorie que l’on recommande quand on est en montagne (enneigée) ou sur un bateau. En revanche, elles sont interdites quand on conduit.
Ces catégories de protection s’appliquent également aux lunettes avec des verres photochromiquesqui sont des verres clairs (ou presque transparents) qui s’assombrissent automatiquement lorsqu’ils sont exposés au soleil.
Comment savoir la catégorie d’une paire de lunettes ?
La catégorie doit être expressément indiquée sur la paire de lunettes (généralement sur l’une des branches). Le respect de la réglementation se traduit par l’apposition de façon visible, lisible et indélébile du marquage « CE » suivi de la catégorie de protection, peut-on lire sur le site de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. « En Europe, c’est une mention obligatoire quel que soit le circuit de distribution : chez l’opticien, sur internet, en grandes surfaces… », indique notre interlocuteur.
Quelle catégorie de lunettes de soleil pour conduire ?
« Pour la conduite, on choisit une paire de lunettes de catégorie 3 avec des verres polarisés pour se protéger de la réverbération« , conseille notre interlocuteur.
Quelle catégorie de lunettes de soleil pour la montagne ?
En montagne, où la luminosité est particulièrement forte, il convient de porter des lunettes de catégorie 4, idéalement polarisées également.
Les lunettes polarisées sont utiles lorsqu’il y a de la réverbération (la lumière est réfléchie sur des surfaces lisses comme de l’eau, du verre, de la neige ou un revêtement routier lisse) : par exemple, pour la conduite (surtout si le soleil est rasant), pour les activités sur l’eau (la voile, le bateau…) ou en montagne. Les verres polarisants vont bloquer la réflexion de la lumière et offrent une image claire et plus contrastée. « Dans les situations où il y a une forte réverbération, on devrait considérer les lunettes de soleil comme un accessoire de sécurité« , assure l’expert.
Quelle forme de lunettes de soleil choisir ?
« La forme est un point sur lequel on n’insiste pas assez quand on choisit des lunettes de soleil. Pourtant, la forme est un paramètre quasi aussi important (voire plus) que la qualité du verre« , insiste Pierre Cesarini. Il convient de choisir une forme enveloppante de manière à protéger les faces latérales des yeux. « Le risque aussi de ne pas porter de lunettes assez enveloppantes, c’est d’avoir une source lumineuse derrière soi qui réfléchit sur le verre, rebondit et vient frapper votre œil. Il y a d’ailleurs des lunettes prévues pour absorber et éviter cet effet rebond« , poursuit-il. Préférez les montures larges (qui couvrent idéalement le milieu du nez jusqu’en haut des sourcils) pour protéger l’œil et le pourtour de l’œil. Attention aux lunettes rondes, que l’on porte sur l’avant du nez, et qui laissent passer la lumière au-dessus et en dessous des verres.
Doit-on porter des lunettes de soleil qu’en été ? Ou toute l’année ?
« Etant donné qu’il y a moins d’UV en hiver qu’en été, il est vrai que le port de lunettes de soleil est particulièrement important en été. Pour autant, en hiver, le soleil est rasant et une personne qui se tient debout est orientée perpendiculairement aux rayons du soleil, d’où l’intérêt de porter des lunettes de soleil aussi en hiver quand il fait beau« , répond notre interlocuteur. Eté comme hiver, plage ou ville, il vaut mieux porter des lunettes de soleil, en particulier quand il fait beau.
Merci à Pierre Cesarini, directeur de l’Association Sécurité Solaire
Douleur, fièvre… Le premier réflexe ne doit pas être de prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), alerte une nouvelle fois l’Agence nationale du médicament dans un communiqué du 28 avril 2023. Pour preuve, plusieurs cas de complications infectieuses d’issue parfois fatale chez des adultes et des enfants ayant pris ce type de médicaments, sur prescription ou en automédication, ont été rapportés en mars 2023. « Ces complications peuvent survenir y compris en cas de coprescription d’antibiotiques » précise l’autorité. Les AINS, tels que l’ibuprofène, le kétoprofène peuvent masquer les symptômes comme la fièvre ou la douleur et donc conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient et aggraver le pronostic.
L’Agence du médicament rappelle les règles à suivre :
►En cas de douleur et/ou fièvre, notamment en cas d’infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une infection dentaire, une lésion cutanée ou la varicelle, il faut privilégier l’utilisation du paracétamol.
► Sur prescription, la prise d’AINS ne doit pas dépassée 3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs
► Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes
► Ne pas prendre en même temps un autre AINS
► Eviter les AINS en cas de varicelle
► Si la température de votre enfant ne dépasse pas 38,5° C, il n’est pas nécessaire de lui donner un médicament contre la fièvre.
►Tous les AINS sont contre-indiqués à partir du début du 6e mois de grossesse et leur utilisation doit se faire avec précaution avant cette période.
Pour les personnes traitées au long cours par un anti-inflammatoire non stéroïdien, par exemple pour une pathologie rhumatismale, elles ne doivent pas arrêter leur traitement mais se rapprocher du médecin en cas de doute, notamment de fièvre.
On l’appelle communément « le bouchon de cire d’oreille ». Le bouchon de cérumen est une accumulation de « cire » grasse et jaunâtre qui peut boucher l’oreille et favoriser les infections. « C’est exactement comme si vous portiez une boule Quiès« , résume le Dr Nils Morel, oto-rhino-laryngologiste et Président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale, que nous avons interviewé. Quels sont les symptômes d’un bouchon dans l’oreille ? Peut-il partir tout seul ? Si non, comment le retirer ? Naturellement ?
C’est quoi un bouchon de cérumen ?
Le cérumen est une matière grasse, d’aspect cireux et de couleur jaunâtre, qui se situe dans les oreilles. « Il a un rôle protecteur pour l’oreille. Son caractère gras et cireux protège l’oreille de l’eau, piège les poussières et autres corps étrangers », précise d’emblée le Dr Nils Morel. En lubrifiant le tympan, le cérumen lui permet de se protéger contre les agressions extérieures et d’assurer sa fonction de transmission du son. Il est composé de sécrétions des glandes sébacées et cérumineuses, de cellules de peau morte et de poussières. Le cérumen s’écoule du conduit auditif de manière naturelle mais lorsqu’il est trop épais, il s’accumule et finit par former ce que l’on appelle un bouchon.
► Nettoyer le conduit auditif : « Chez l’immense majorité des individus, le cérumen n’est pas un problème et un nettoyage de l’entrée du conduit auditif pourra être réalisé au maximum une fois par semaine, à l’aide d’un coton-tige ou d’une petite curette (sans l’enfoncer, ndlr).
► Consulter un ORL.Les personnes qui ont la malchance d’avoir un conduit auditif non autonettoyant devront consulter leur médecin pour se faire aider à retirer les amas de cérumen. Les situations peuvent être très variées et il n’y a pas une méthode universelle conseillée », note le docteur Morel. Pour enlever le bouchon, le médecin ORL peut se servir :
D’un mini-aspirateur
De pinces
De crochets
De curettes
D’une vision sous microscope
De céruminolytiques (Cerulyse®, Doculyse®…)
Des lavages irrigations des conduits
Quels sont les symptômes d’un bouchon de cérumen ?
Les symptômes qu’entraîne un bouchon de cérumen sont :
Parfois, une baisse d’audition (modérée et progressive)
Ces symptômes ne sont pas toujours spécifiques d’un bouchon de cérumen et peuvent aussi évoquer une otite. Il convient de demander conseil à son médecin.
« En prévention il faut éviter que l’eau rentre dans l’oreille »
Quelles sont les causes d’un bouchon de cérumen ?
► L’humidité, les baignades : « l’été, le cérumen peut se gonfler avec l’humidité, ce qui amène l’oreille à se boucher et peut favoriser une infection », explique le Dr Nils Morel.
► La qualité du cérumen quipeut influer sur la formation de bouchons. « Elle diffère d’un individu à l’autre. Certains ont un cérumen très sec, d’autres boueux », précise l’ORL.
► La présence d’un eczéma des oreilles pourra aussi modifier l’aspect du cérumen et mener à des bouchons.
► Une anomalie du conduit auditif (otite externe, présence de poils dans le conduit…)
► Le nettoyage répété du conduit auditif avec des cotons-tiges stimule la production de cérumen, et le tasse dans le fond du conduit auditif.
Comment éviter un bouchon de cérumen ?
« En prévention il faudra parfois éviter que l’eau rentre dans l’oreille, que le cérumen soit tassé par des écouteurs/bouchons anti-bruit/cotons tige… Pour le reste, c’est une question de forme d’oreille et de qualité de cérumen : certaines personnes ont un conduit auditif »parfait », d’autres ont une forme qui mène à l’accumulation du cérumen », explique le Dr Morel. Et difficile de faire quoique ce soit à ce propos !
Rappelons le mode d’emploi du coton tige : « Il n’est pas fait pour rentrer à l’intérieur du conduit, mais pour nettoyer les bords, enlever ce que l’on voit. Sinon, on risque de causer des irritations ou même des lésions au tympan », prévient-il.
Merci au docteur Nils Morel, oto-rhino-laryngologiste et Président du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale (SNORL).
Le 1er mai, il est coutume de cueillir, acheter ou offrir un brin de muguet que l’on trouve dans la forêt ou chez les fleuristes. Ces petites clochettes symbolisent le retour du printemps et des beaux jours, et porteraient bonheur. Mais prudence, le muguet (de son nom scientifique Convallaria majalis) est une plante de la famille des liliacées, qui renferment des substances irritantes pour le tube digestif et toxiques pour le cœur – les saponosides et les hétérosides cardiotoxiques – pouvant causer une intoxication mortelle chez l’Homme (et chez les animaux). Les Centres Antipoisons recevraient entre 40 et 60 appels par an en rapport avec une intoxication au muguet, particulièrement autour du 1er mai.
Qu’est-ce qui est dangereux dans le muguet ? A quelle dose ?
Selon le Centre antipoison Animal, l’intoxication se fait par ingestion de parties de la plante : tiges, feuilles, baies (baies rouges qui parent la feuille en automne)… Toutes les parties de la plante sont toxiques pour l’Homme et l’animal, et même l’eau du vase. Aussi, le muguet fané et desséché reste toxique. La dose toxique est mal connue. Quelques milligrammes de toxine pure suffisent à entraîner une réaction, notamment chez l’enfant. Les Centres Antipoisons estiment qu’une grande quantité de muguet correspond à l’équivalent de 3 à 5 baies chez l’adulte ou 1 ou 2 chez l’enfant (ou 2 feuilles ou 2 tiges) et cela nécessite une prise en charge en urgence à l’hôpital avec monitoring cardiaque. Sont particulièrement à risque :
En cas d’ingestion en grande quantité (ce qui est rare chez l’Homme) : effets cardiovasculaires, hypotension et ralentissement du rythme cardiaque (bradycardie). « Le muguet contient des substances de la famille des digitaliques. Les digitaliques sont utilisés en cardiologie donc l’ingestion de muguet peut avoir des effets cardiaques », nous expliquait le Dr Jérôme Langrand, médecin au Centre antipoison de Paris, lors d’une précédente interview sur les plantes toxiques.
Veillez à garder les muguets hors de portée des enfants et des animaux (chats, chiens…).
Que faire en cas d’intoxication au muguet ? Quel traitement ?
► En cas d’ingestion d’une petite quantité de plante : contactez immédiatement le Centre Antipoisons le plus proche de chez vous. L’interlocuteur, en ligne, évaluera l’exposition toxique et vous indiquera la marche à suivre. Il pourra vous demander le nom de la plante ou sa description détaillée, la partie de la plante qui a été ingérée (baie, fleur, feuille, tige…), la quantité avalée, le temps entre l’ingestion et l’appel ou encore les symptômes observés.
► En cas d’ingestion d’une grande quantité de plante (5 baies et plus, 2 feuilles ou 2 tiges et plus) : il faut se rendre immédiatement aux Urgences les plus proches, ou appeler les pompiers (en composant le 18 ou le 112) ou le Samu (15) pour une prise en charge à l’hôpital avec monitoring cardiaque. Des anticorps antidigitaliques (Digidot®) ou des atropines contre la bradycardie peuvent également être envisagés.
► Dans tous les cas, veillez à garder les muguets hors de portée des enfants et des animaux. Par mesure de prévention, il convient de ne jamais laisser le vase d’eau souillée sur une table, surtout si le vase est un verre.
Liste des Centres Antipoisons d’urgence disponibles 24h/24 :
Ville
Numéro
Angers
02 41 48 21 21
Bordeaux
05 56 96 40 80
Lille
08 00 59 59 59
Lyon
04 72 11 69 11
Marseille
04 91 75 25 25
Nancy
03 83 22 50 50
Paris
01 40 05 48 48
Toulouse
05 61 77 74 47
Attention à la confusion entre muguet et ail des ours !
Il y a un véritable risque de confusion entre les feuilles comestibles de l’ail des ours(Allium ursinum) et celles toxiques du muguet, prévient le Centre Antipoison belge sur son site internet. Pour les différencier : l‘ail des ours a une odeur d’ail caractéristique, des fleurs blanches en forme d’étoile et se termine par un bulbe blanc, allongé tandis que le muguet possède deux à trois feuilles rigides, sur une même tige. La tige des fleurs de muguet ne dépasse pas les feuilles en hauteur.