Définition : qu’est-ce que ça veut dire signes cliniques ?
Les signes cliniques correspondent à deux éléments : d’un côté les symptômes qui sont subjectifs « qui correspondent aux signes rapportés par le patient lors de l’anamnèse » (le questionnement du patient) et de l’autre côté les signes physiques, qui sont des signes objectifs, « ce que le médecin va constater objectivement lorsqu’il examine le patient« . Tout cet ensemble fait partie des signes cliniques. « Le symptôme peut être l’essoufflement, la douleur, la fatigue… et les signes physiques observables cliniquement peuvent être une variation de tension (hyper- ou hypotension), un manque d’oxygène dans le sang, une modification d’un couleur d’un membre par exemple« , précise le Pr Nicolas Noel, médecine interne de l’hôpital Bicêtre et de la faculté de médecine de l’université Paris-Saclay.
C’est quoi un signe clinique positif ?
Quand le médecin procède à une enquête diagnostique : il tient compte des symptômes (signes subjectifs) et des signes physiques (signes objectifs). Tous ces symptômes vont ensuite être regroupés en syndromes. « Je suis fatigué, j’ai une pâleur de la peau, je manque de souffle. Ces signes peuvent correspondre à un syndrome : le syndrome anémique, et faire évoquer un diagnostic d’anémie, un manque de globules rouges« , note-t-il. Les signes cliniques positifs sont donc les signes que le patient va présenter.
C’est quoi un signe clinique négatif ?
Au-delà des signes positifs, présentés par le patient, on va se demander si ces derniers peuvent correspondre à un autre syndrome. Le médecin va alors rechercher les signes cliniques négatifs, qui permettent d’éliminer une autre cause. « Les mêmes symptômes peuvent en effet renvoyer à autre chose. La fatigue, la pâleur de la peau, le manque de souffle peut être une infection pulmonaire. S’il n’y a pas de fièvre, cela ne renvoie pas à cette infection. Le signe négatif est donc le manque de fièvre« , explique le Pr Noel. Dans toutes les procédures diagnostiques, on réfléchit par tableaux : les signes positifs sont donc les signes concordants pour évoquer un diagnostic principal et des diagnostics différentiels. La recherche des signes négatifs permettra d’écarter les diagnostics différentiels. Les examens complémentaires confirmeront ces signes.
Quelle est la différence entre signes cliniques et symptômes ?
Chaque symptôme et chaque signe clinique forment les pièces du « puzzle du diagnostic ». « Dans ces pièces, vous avez des symptômes, ce dont le patient se plaint et les signes physiques, ce que le médecin constate ou ce que le patient peut constater s’il a palpé, par exemple, une boule« . Les syndromes sont des regroupements des pièces de puzzle qui se rassemblent entre elles. « Avec elles, un diagnostic commence à se dessiner : l’association de plusieurs symptômes à un ou des signes physiques est un syndrome et la clé vers un diagnostic ».
Derrière un symptôme comme les douleurs, il n’y a pas toujours de signes physiques observables.
Quelle est la différence entre signe clinique et paraclinique ?
Les signes paracliniques correspondent aux examens complémentaires alors que les signes cliniques sont ceux observés lors de l’examen du patient par le médecin. Les signes paracliniques viennent prolongés les signes cliniques. Ils peuvent être un examen biologique (prise de sang ou analyse des fluides), une imagerie (radiologie, échographie, scanner, IRM…), des biopsies, une fibroscopie ou une coloscopie. « Le paraclinique est déclenchée lorsque l’on a besoin d’une confirmation du diagnostic. Il est le prolongement de la clinique. On a coutume de dire que l’anamnèse, c’est 90 % de l’orientation sur les premiers symptômes présentés par un patient, l’examen clinique 7 % et les examens paracliniques 2-3 %. On a donc pas systématiquement besoin d’examens complémentaires pour fixer le diagnostic« , conclut le Pr Noel.
Exemples de signes cliniques
Les signes cliniques objectivables sont :
- un souffle cardiaque ;
- une tachycardie, l’accélération de la fréquence cardiaque mesurée ;
- une grosseur, un ganglion palpable ;
- un gros foie ;
- l’ictère (« la jaunisse »)…
« On peut avoir des patients qui ont des douleurs et qui ne comprennent pas que l’on n’arrive pas à avancer sur l’origine de ces douleurs. Derrière un symptôme comme les douleurs, il n’y a pas toujours de signes physiques observables. Par contre, s’il y a une déformation, un gonflement des articulations, ces signes physiques permettront d’avancer vers des étiologies, des causes pour pouvoir avancer« , conclut-il.
Merci au Pr Nicolas Noel, service de médecine interne de l’hôpital Bicêtre (AP-HP), faculté de médecine de l’université Paris-Saclay.
Source : JDF Santé