Les discopathies rassemblent les maladies touchant les disques intervertébraux. On distingue deux formes principales de discopathies : les discopathies dégénératives dues à la dégénérescence des tissus et les discopathies traumatiques. C’est quand elle devient douloureuse que l’on recherche ses causes et ses traitements.
Quelle est la définition d’une discopathie ?
La discopathie est une maladie du disque intervertébral, positionné entre les vertébres de la colonne vertébrale (numérotées L1 à L5). Ce disque assure la mobilité entre deux vertèbres et joue un rôle naturel d’amortisseur. En cas de discopathie, il devient moins souple et amortit moins bien les chocs ce qui crée des petits traumatismes et entraîne des douleurs. La discopathie n’est pas « grave » dans son pronostic mais elle peut être douloureuse et impacter négativement le quotidien des malades.
La discopathie peut être liée à une dégénerescence des tissus, c’est le plus fréquent. On parle alors de « discopathie dégénérative« . Parmi les causes de la discopathie dégénérative, le vieillissement naturel mais aussi :
l’arthrose vertébrale ou « discarthrose » : une pathologie très fréquente en raison des sollicitations mécaniques quotidiennes que subit le rachis, et fortement corrélée à l’âge
ostéophytes (excroissances osseuses qui entourent une articulation)
La discopathie peut aussi avoir une origine traumatique quand elle survient à cause d’unehernie discale (saillie d’une portion du disque intervertébral en dehors de son logement).
Quels sont les symptômes d’une discopathie ?
La discopathie est responsable de douleurs de la nuque ou du dos, suivant l’étage vertébral touché. « Dans certains cas, elle peut se transformer en hernie discale et entraîner une compression des racines nerveuses. Elle se traduit alors par des manifestations comme une sciatique(membre inférieur) ou une névralgie cervico-brachiale (membre supérieur)« , explique le Dr Jacques Amselem, médecin généraliste. « Elle provoque des douleurs et une diminution de la sensibilité ou des fourmillements dans les jambes, pouvant être associées à une diminution de la force musculaire. » Certains patients peuvent également ressentir une raideur dans la colonne vertébrale.
Quels sont les examens permettant de diagnostiquer une discopathie ?
Un bilan radiographique du rachis et parfois même un scanner voire une IRMpermettront généralement la mise en évidence d’une atteinte du ou des disques en cause.
Quel est le traitement pour soigner une discopathie ?
Le but du traitement est de soulager les douleurs car les disques intervertébraux ne retrouvent jamais leur aspect originel. Le médecin peut prescrire des médicaments antalgiques ou des anti-inflammatoires. Des séances de rééducation par kinésithérapie améliorent également les douleurs. L’activité physique doit être maintenue au maximum. Le risque est un passage à la chronicité des douleurs.
Merci au Dr Jacques Amselem, médecin généraliste en Seine-et-Marne.
Autorisé depuis octobre 2020, l’usage du cannabis thérapeutique ou cannabis médical est permis jusqu’au 25 mars 2024 en France, selon le décret actualisé le 25 mars 2023. L’expérimentation était au départ prévue pour 2 ans (mars 2021-mars 2023). Quels malades peuvent être soignés légalement avec du cannabis en France aujourd’hui ? Sous quelles formes ? Quels sont les noms des médicaments contenant du cannabis ? Comment les avoir ? Le point sur la légalisation en France.
Définition : qu’est-ce que le cannabis médical ou thérapeutique ?
« Le cannabis est un terme un peu générique qui recouvre des plantes très différentes par leur composition et contiennent de nombreuses molécules différentes, dont certaines, seules ou associées ont des vertus thérapeutiques, rappelle le Pr Nicolas Authier, médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie, Chef de service de Pharmacologie médicale et du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur du CHU de Clermont-Ferrand. Lorsque l’on parle de cannabis médical, on parle non pas d’une substance isolée mais d’une association de molécules dans une indication précise. On fabrique des médicaments très différents les uns des autres de par leur composition. Ils ont des intérêts thérapeutiques et des profils différents. » Parmi ces molécules, le CBD : « Le CBD (cannabidiol) est une substance issue du cannabis ayant un effet thérapeutique intéressant pour différentes indications : douleurs, épilepsie« , explique le spécialiste. Avant de souligner l’importance du qualificatif « médical » pour désigner ces médicaments à base de cannabis : « Ceci permet de parler de la finalité d’usageet non d’affirmer, peut-être parfois abusivement, les capacités de ce cannabis à soigner. Ce terme permet de s’opposer à celui de « cannabis non médical » qui a d’autres finalités d’usage : usage festif ou usage auto-thérapeutique. »
Le cannabis thérapeutique est-il légal en France ? En 2023 ?
Oui depuis le feu vert donné par l’Assemblée nationale en décembre 2019 suivi de la parution du décret d’octobre 2020, le cannabis thérapeutique peut être prescrit légalement à certains malades en France. Cette expérimentation lancée en mars 2021 pour une durée initiale de deux ans (mars 2023) a été prolongée par décret jusqu’au 25 mars 2024. En février 2022, un décret autorisant la culture en France de cannabis à usage médical a par ailleurs été publié. En mars 2022, le 1500ème patient ayant expérimenté le cannabis médical a été enregistré.
Le cannabis thérapeutique est autorisé en Suisse, au Canada, en Allemagne, au Pays-Bas et en Norvège.
Pour quelles maladies ?
Les 5 indications thérapeutiques retenues pour expérimenter l’usage de cannabis médicale sont :
douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles (médicamenteuses ou non) ;
certaines formes d’épilepsiesévères et pharmaco-résistantes ;
certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements ;
situations palliatives ;
spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.
« Cela vient en complément des autres traitements et non en remplacement. »
« À chaque indication, cela vient en complément des autres traitements et non en remplacement, précise le Pr Authier. Ce sont des traitements adjuvants qui visent à améliorer la prise en charge et la qualité de vie du patient« .
Comment avoir une prescription de cannabis ?
L’initiation du traitement par cannabis médical est strictement réservée aux médecins travaillant dans les structures sélectionnées pourparticiper à l’expérimentation. Un malade qui ne fait pas partie de ces structures peut en parler à son médecin traitant qui peut ensuite l’envoyer vers la structure adaptée. En cas d’accord avec le médecin, une ordonnance est délivrée pour une prescription de 28 jours maximum. Le malade a au maximum 3 jours pour présenter son ordonnance et retirer son traitement :
dans la pharmacie de la structure de référence
dans la pharmacie de ville choisie par le malade, sous réserve de son accord et de la formation au préalable de plusieurs de ses pharmaciens.
Le renouvellement de l’ordonnance doit se faire au maximum tous les 28 jours.
Cannabis médical : sous quelle forme est-il vendu ?
« Il n’est en aucun cas question de commercialiser des joints pour se soigner« , répond d’emblée le Pr Authier. L’ANSM a exclu la voie d’administration fumée pour le cannabis médical. Il est autorisé :
Sous forme d’inhalation par vaporisation (fleurs séchées)
Quels sont les effets secondaires du cannabis médical ?
Les effets secondaires du cannabis médical sont bien connus : ils sont principalement d’ordre neuro-psychiatriques et liés au THC : somnolence, crise d’angoisse, état paranoïaques mais aussi pour un usage prolongé un risque de dépendance… Il peut aussi y avoir des effets secondaires d’ordre cardiovasculaire comme des modifications de tension ou du rythme cardiaque… Ces effets secondaires dépendront bien sûr de la composition du médicament spécifique.
Quelles sont les contre-indications ?
Les contre-indications dépendent de la composition des produits et des antécédents des patients.
► Lorsque le patient présente un terrain cardiovasculaire à risque ou des antécédents de troubles cardio ou cérébro-vasculaires sévères (insuffisance cardiaque, AVC par exemple)., il est contre-indiqué de lui prescrire des médicaments contenant du THC.
► De même, le THC ne peut être prescrit à des patients qui souffrent ou ont souffert de troubles psychotiques (schizophrénie) ou troubles anxieux sévères.
► Le cannabis médical est aussi contre-indiqué en cas d‘insuffisance hépatique sévère ou atteinte biologique prédictive et d’insuffisance rénale sévère.
►Le cannabis à usage médical est contre-indiqué à la femme enceinte et allaitante.
Merci au Pr Nicolas Authier, Médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie, Chef de service de Pharmacologie médicale et du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur du CHU de Clermont-Ferrand.
Définition : qu’est-ce que ça veut dire signes cliniques ?
Les signes cliniques correspondent à deux éléments : d’un côté les symptômes qui sont subjectifs « qui correspondent aux signes rapportés par le patient lors de l’anamnèse » (le questionnement du patient) et de l’autre côté les signes physiques, qui sont des signes objectifs, « ce que le médecin va constater objectivement lorsqu’il examine le patient« . Tout cet ensemble fait partie des signes cliniques. « Le symptôme peut être l’essoufflement, la douleur, la fatigue… et les signes physiques observables cliniquement peuvent être une variation de tension (hyper- ou hypotension), un manque d’oxygène dans le sang, une modification d’un couleur d’un membre par exemple« , précise le Pr Nicolas Noel, médecine interne de l’hôpital Bicêtre et de la faculté de médecine de l’université Paris-Saclay.
C’est quoi un signe clinique positif ?
Quand le médecin procède à une enquête diagnostique : il tient compte des symptômes (signes subjectifs) et des signes physiques (signes objectifs). Tous ces symptômes vont ensuite être regroupés en syndromes. « Je suis fatigué, j’ai une pâleur de la peau, je manque de souffle. Ces signes peuvent correspondre à un syndrome : le syndrome anémique, et faire évoquer un diagnostic d’anémie, un manque de globules rouges« , note-t-il. Les signes cliniques positifs sont donc les signes que le patient va présenter.
C’est quoi un signe clinique négatif ?
Au-delà des signes positifs, présentés par le patient, on va se demander si ces derniers peuvent correspondre à un autre syndrome. Le médecin va alors rechercher les signes cliniques négatifs, qui permettent d’éliminer une autre cause. « Les mêmes symptômes peuvent en effet renvoyer à autre chose. La fatigue, la pâleur de la peau, le manque de souffle peut être une infection pulmonaire. S’il n’y a pas de fièvre, cela ne renvoie pas à cette infection. Le signe négatif est donc le manque de fièvre« , explique le Pr Noel. Dans toutes les procédures diagnostiques, on réfléchit par tableaux : les signes positifs sont donc les signes concordants pour évoquer un diagnostic principal et des diagnostics différentiels. La recherche des signes négatifs permettra d’écarter les diagnostics différentiels. Les examens complémentaires confirmeront ces signes.
Quelle est la différence entre signes cliniques et symptômes ?
Chaque symptôme et chaque signe clinique forment les pièces du « puzzle du diagnostic ». « Dans ces pièces, vous avez des symptômes, ce dont le patient se plaint et les signes physiques, ce que le médecin constate ou ce que le patient peut constater s’il a palpé, par exemple, une boule« . Les syndromes sont des regroupements des pièces de puzzle qui se rassemblent entre elles. « Avec elles, un diagnostic commence à se dessiner : l’association de plusieurs symptômes à un ou des signes physiques est un syndrome et la clé vers un diagnostic ».
Derrière un symptôme comme les douleurs, il n’y a pas toujours de signes physiques observables.
Quelle est la différence entre signe clinique et paraclinique ?
Les signes paracliniques correspondent aux examens complémentaires alors que les signes cliniques sont ceux observés lors de l’examen du patient par le médecin. Les signes paracliniques viennent prolongés les signes cliniques. Ils peuvent être un examen biologique (prise de sang ou analyse des fluides), une imagerie (radiologie, échographie, scanner, IRM…), des biopsies, une fibroscopie ou une coloscopie. « Le paraclinique est déclenchée lorsque l’on a besoin d’une confirmation du diagnostic. Il est le prolongement de la clinique. On a coutume de dire que l’anamnèse, c’est 90 % de l’orientation sur les premiers symptômes présentés par un patient, l’examen clinique 7 % et les examens paracliniques 2-3 %. On a donc pas systématiquement besoin d’examens complémentaires pour fixer le diagnostic« , conclut le Pr Noel.
Exemples de signes cliniques
Les signes cliniques objectivables sont :
un souffle cardiaque ;
une tachycardie, l’accélération de la fréquence cardiaque mesurée ;
« On peut avoir des patients qui ont des douleurs et qui ne comprennent pas que l’on n’arrive pas à avancer sur l’origine de ces douleurs. Derrière un symptôme comme les douleurs, il n’y a pas toujours de signes physiques observables. Par contre, s’il y a une déformation, un gonflement des articulations, ces signes physiques permettront d’avancer vers des étiologies, des causes pour pouvoir avancer« , conclut-il.
Merci au Pr Nicolas Noel, service de médecine interne de l’hôpital Bicêtre (AP-HP), faculté de médecine de l’université Paris-Saclay.
Une tendinopathie du sportif (ou tendinite du sportif) se caractérise par une inflammation ou une irritation d’un tendon causée par des mouvements répétitifs ou excessifs lors de la pratique d’une activité physique. Elle provoque généralement une douleur près du tendon affecté et peut limiter la capacité à effectuer certaines activités. Le repos, les soins appropriés et la rééducation sont souvent nécessaires pour favoriser la guérison. Le point avec le Dr Maxime Pivot, médecin physique et de réadaptation.
Qu’appelle-t-on une tendinite du sportif ?
Une tendinopathie du sportif, également connue sous le nom de tendinite du sportif, se caractérise par l’inflammation d’un tendon. « Les tendons sont des structures fibreuses qui relient les muscles aux os et permettent le mouvement des articulations, explique le Dr Maxime Pivot, médecin physique et de réadaptation. Lorsque le muscle, qui est le moteur du mouvement, se retrouve en position de faiblesse relative, cela va alors augmenter les contraintes sur le tendon, conduisant à la tendinopathie« . Une tendinite du sportif survient généralement en raison de mouvements répétitifs, d’une surutilisation, d’un traumatisme ou d’une tension excessive exercée sur le tendon pendant l’activité sportive. « Les sports impliquant des mouvements répétitifs, des charges lourdes ou des gestes brusques sont souvent associés à ce type de tendinite« . Les symptômes courants d’une tendinite du sportif sont la douleur locale, la sensibilité au toucher, l’enflure, la raideur articulaire et, dans certains cas, une diminution de la force musculaire. « La douleur est généralement ressentie à proximité du tendon affecté et peut être aggravée par l’activité physique ». Le diagnostic est clinique avant tout auprès du médecin traitant ou d’un spécialiste (médecin du sport, rhumatologue, chirurgien orthopédiste). « En fonction de la gravité, le médecin peut demander des images (échographie ou IRM) pour voir l’étendue de la lésion ». Le traitement d’une tendinite du sportif peut inclure du repos, l’application de glace, des médicaments anti-inflammatoires, des exercices de renforcement et d’étirement avec un kiné, ainsi que des modalités de physiothérapie telles que l’électrothérapie ou les ultrasons.
Quelle est la cause d’apparition d’une tendinite du sportif ?
L’apparition d’une tendinite du sportif est généralement causée par des facteurs multiples, souvent combinés. ► Surutilisation : « C’est l’une des principales causes de tendinite du sportif« , reconnait le médecin. « Des mouvements répétitifs et excessifs sollicitent constamment les tendons, ce qui peut entraîner une usure et une irritation« . Par exemple, les coureurs qui effectuent de longues distances, les joueurs de tennis qui répètent des gestes de frappe ou les lanceurs au baseball qui effectuent des lancers fréquents sont exposés à un risque accru de tendinite. ► Mauvaise technique ou troubles morpho-statiques : « Une technique sportive incorrecte ou des troubles morpho-statiques (pieds plats, pieds creux…) peuvent exercer une pression excessive sur les tendons, provoquant une irritation et une inflammation« . ► Facteurs mécaniques (technopathies) : Certains facteurs mécaniques extra-corporels peuvent augmenter le risque de tendinite chez les sportifs. « Cela peut inclure des chaussures inadaptées, un équipement mal ajusté, des surfaces d’entraînement dures ou irrégulières, ce qui peut entraîner une sollicitation excessive des tendons ». ► Manque d’échauffement : Un échauffement inadéquat avant une activité physique intense peut augmenter le risque de tendinite. « Les muscles et les tendons ont besoin d’une préparation adéquate pour éviter les tensions excessives. En revanche, les étirements statiques après l’effort ne sont pas conseillés car ils risquent d’aggraver certaines lésions. Mieux vaut privilégier un massage décontracturant« . ► Les médicaments. Certains médicaments comme les corticoïdes, les statines (anticholestérolémiant), certains antibiotiques (les fluoroquinolones) ou les traitements contre l’acné (rétinoïdes) peuvent favoriser les tendinites. ► L’âge. « Avec l’âge, la production de collagène, qui contribue à maintenir la structure et la force du tendon, est moins performante. Cela peut favoriser également la survenue de tendinite« .
Il est important de noter que la tendinite du sportif peut survenir dans n’importe quel tendon du corps, en fonction des mouvements spécifiques impliqués dans l’activité sportive pratiquée.
Est-ce douloureux ?
« On distingue différents stades de sévérité des tendinopathies, selon la classification de Blazina, répond notre médecin :
Stade 1 : douleur après l’effort et disparaissant au repos ;
Stade 2 : douleur avant ou au début de l’effort ;
Stade 3 : douleur pendant l’effort nécessitant un arrêt de l’activité.
La douleur peut varier en intensité et en localisation en fonction du tendon affecté et de la gravité de la tendinite. « La douleur est généralement ressentie près du tendon touché, souvent à proximité de l’articulation associée. Elle peut être décrite comme une douleur lancinante, un tiraillement, une sensation de brûlure ou une douleur sourde et persistante« . La douleur peut être aggravée par l’activité physique, après l’activité physique, voire pendant les périodes de repos si la tendinite est avancée. « Dans certains cas, la douleur peut être présente même au repos, en particulier lorsqu’il y a une inflammation importante du tendon ».
Quelle est la durée de guérison d’une tendinite du sportif ?
La durée de guérison d’une tendinite du sportif varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la gravité de la tendinite, l’emplacement du tendon affecté, la réactivité individuelle au traitement et les mesures prises pour favoriser la guérison. « En général, dans les cas les plus légers, où la tendinite est détectée et traitée précocement, une période de repos relatif, associée à des soins appropriés (application de glace, prise de médicaments anti-inflammatoires, exercices de renforcement et étirement), le temps de cicatrisation est de 6 semaines« , souligne notre interlocuteur. Cependant, dans les cas plus graves de tendinite, où l’inflammation est importante (par exemple, si la tendinite est située près de l’insertion d’un os, la guérison peut prendre plusieurs mois.
Qui consulter en cas de tendinite du sportif ?
En cas de tendinite du sportif, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé qualifié. « Le médecin traitant est souvent le premier point de contact pour les problèmes de santé, assure le Dr Pivot. Il pourra évaluer vos symptômes, effectuer un examen physique et vous orienter vers le spécialiste approprié si nécessaire« . Un médecin spécialisé dans les blessures et les problèmes médicaux liés au sport peut être une bonne option. « Ils ont une expertise spécifique dans la gestion des blessures sportives, y compris les tendinites. Ils peuvent diagnostiquer la condition, prescrire des examens complémentaires, recommander des traitements appropriés et fournir des conseils sur la réadaptation et la prévention des blessures« . Le chirurgien orthopédiste est un spécialiste des troubles musculo-squelettiques, y compris les blessures aux tendons. « Ils peuvent évaluer la tendinite, prescrire des examens complémentaires si nécessaire (comme une échographie ou une IRM), recommander des traitements appropriés ». Enfin, le physiothérapeute (kiné) spécialisé dans les blessures sportives joue un rôle clé dans la gestion de la tendinite du sportif. « Ils peuvent concevoir un programme de rééducation comprenant des exercices de renforcement et d’étirement spécifiques, des techniques de thérapie manuelle, ainsi que des modalités physiques telles que l’électrothérapie ou les ultrasons« .
Comment soigner une tendinite du sportif ?
Le traitement d’une tendinite du sportif vise à soulager la douleur, à réduire l’inflammation, à favoriser la guérison du tendon et à prévenir les récidives. « Il est nécessaire de se donner un temps de repos pour permettre au tendon de se reposer et de récupérer », conseille notre spécialiste. « Cela peut impliquer une réduction ou une cessation temporaire de l’activité sportive qui sollicite le tendon affecté ». Il peut être nécessaire de modifier temporairement ou de façon permanente les activités qui sollicitent le tendon affecté. « Cela peut impliquer de réduire l’intensité, la fréquence ou la durée de l’activité, de modifier la technique sportive ou d’utiliser des équipements de protection appropriés ».
► L’application de glace sur la zone affectée peut aider à réduire l’inflammation et à soulager la douleur. « Utilisez une compresse de glace ou un sac de glace enveloppé dans un linge fin. Appliquez pendant environ 15 à 20 minutes, plusieurs fois par jour, en veillant à laisser des périodes de repos entre les applications« . ► Des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène, peuvent être utilisés pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. « Cependant, ils ne doivent être utilisés que selon les recommandations d’un professionnel de la santé« . Des anti-inflammatoires peuvent être aussi appliqués en local. ► Un kinésithérapeute peut concevoir un programme de rééducation spécifique pour renforcer les muscles environnants, améliorer la flexibilité, corriger la technique sportive et favoriser la guérison du tendon. « Cela peut inclure des exercices de renforcement, d’étirement, de stabilisation et de proprioception« . ► Enfin, des modalités physiothérapeutiques à visée antalgique (électrothérapie, ultrasons), à visée histologique (thérapie par ondes de choc) ou à visée de cicatrisation (massage profond) peuvent être utilisées pour favoriser la cicatrisation du tendon et réduire la douleur. ► Dans des cas de tendinites chroniques, d’autres options peuvent être envisagées, telles que l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP). « Mais cela reste relativement couteux ».
Peut-on faire du sport avec une tendinite du sportif ?
Lorsqu’une personne souffre d’une tendinite du sportif, il est généralement recommandé de réduire ou d’éviter temporairement les activités sportives qui sollicitent le tendon affecté. L’objectif est de permettre au tendon de se reposer, de guérir et de récupérer. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement qu’il faut cesser toute activité physique. « Dans de nombreux cas, il est possible de pratiquer des activités modérées qui n’aggravent pas la douleur ou l’inflammation du tendon« , propose le médecin du sport. « En général, il est recommandé de respecter les recommandations du professionnel de la santé« . Il est essentiel d’écouter son corps, de ne pas précipiter le processus de guérison et de respecter les signaux de douleur ou d’inconfort. « La reprise doit se faire de manière progressive, tout en surveillant attentivement les réactions du tendon ».
Merci au Dr Maxime Pivot, chef de Clinique Assistant, Médecine Physique et de Réadaptation au CHU de Toulouse.
Le cerveau est composé de 100 milliards de cellules nerveuses, les neurones, qui constituent un réseau câblé dans lequel la mémoire, matière vivante, se trouve et va accompagner chaque individu de ses premiers apprentissages aux stades avancés de la vieillesse. Garante de notre autonomie individuelle et de nos liens collectifs, elle influence nos comportements et intervient dans nos performances. Elle est de plus en plus étudiée par les différentes sciences mais recèle encore de très nombreux mystères.
Comment est stockée la mémoire dans le cerveau ?
La mémoire se matérialise de différentes façons : à travers des réseaux de neurones qui sont largement distribués dans le cerveau et dont les connexions et la synchronisation vont permettre de représenter des traces correspondant à des souvenirs ou à des connaissances générales. « Ces échanges biochimiques et électriques entre ces différentes cellules vont former ce réseau de connaissances« , explique le Pr Francis Eustache, neuropsychologue. Ce qui va complexifier le mécanisme de la mémoire, c’est qu’il existe différents niveaux de compréhension du stockage de la mémoire : un niveau cellulaire et neurobiologique et des niveaux plus intégrés qui vont s’intéresser aux grandes régions cérébrales impliquées dans l‘information, le stockage, la récupération des connaissances, des souvenirs, des savoirs. « La mémoire est très complexe, elle repose à la fois sur la biochimie, mais aussi sur le social et le cognitif. La mémoire, c’est se souvenir de ce que l’on a fait samedi soir dernier mais c’est aussi savoir conduire une voiture« , souligne-t-il. La mémoire va renvoyer, à travers son fonctionnement complexe, à des régions du cerveau complètement différentes.
Quelle est la partie du cerveau qui stocke les souvenirs du passé ?
Les souvenirs du passé sont stockés dans une région très importante du cerveau : les hippocampes. Ces structures cérébrales de 8-10 cm de long sont à la face interne des lobes temporaux, sur les côtés du cerveau au niveau des tempes. « Ces régions sont très importantes et pourraient être comparées à des hubs : tout n’est pas stocké ici mais elles fonctionnent comme des index qui sont en lien avec différentes régions comme celles du cortex qui entoure le cerveau« , illustre-t-il. Les hippocampes vont permettre de synchroniser, coordonner l’activité de différentes régions qui vont aider à récupérer des souvenirs et des informations du passé. La nuance est quand on parle de « souvenirs », de souvenirs du passé, c’est-à-dire les événements dont je me souviens : « Par exemple, quand j’avais 15 ans, j’étais en Bretagne chez mes grands-parents et la barque a chaviré et des touristes m’ont hissé dans leur bateau. Cela correspond à un souvenir situé dans le temps et dans l’espace, la mémoire épisodique, qui est stocké dans les hippocampes« . Par contre, s’il s’agit d’une connaissance, quelque chose que j’ai appris et qui est devenu une connaissance générale, les structures cérébrales impliquées sont différentes : « Par exemple, quand j’étais jeune, j’allais toujours en vacances en Bretagne. Cela ne renvoie pas à un souvenir particulier. Je connais pas mal de choses sur cette province parce que j’y allais assez souvent. À ce moment-là, ces souvenirs qui s’amalgament les uns aux autres deviennent relativement indépendants des hippocampes. On va solliciter la mémoire sémantique et donc les régions du néocortex et notamment les pôles temporaux« , précise-t-il.
Quelle partie du cerveau gère la mémoire à court terme ?
La mémoire à court terme correspond à la mémoire de travail. Elle permet de retenir des informations pendant une durée relativement courte (quelques secondes à une minute). Elle permet de traiter une information « au présent ». Elle est gérée par le cortex préfrontal et implique différentes régions à proximité des aires sensorielles. La mémoire à court terme va solliciter la mémoire sensorielle ou perceptive. « Ainsi, beaucoup de ces informations vont disparaître si elles ne sont pas pertinentes« .
Quelle partie du cerveau gère la mémoire à long terme ?
La mémoire à long terme correspond aux informations que l’on va garder dans la durée. Elle s’exprime à travers différents systèmes : la mémoire épisodique (les souvenirs du passé), les connaissances sémantiques (sur le monde), la mémoire procédurale (savoir-faire) qui interagissent les unes avec les autres. La mémoire sémantique est sous-tendue par les pôles temporaux, « dans ce cas, les hippocampes sont moins sollicités« . Enfin, la mémoire procédurale sollicite un réseau de structures sous-corticales et le cervelet.
Pourquoi certains cerveaux n’arrivent pas à stocker de la mémoire ?
Le problème de stockage de la mémoire correspond à l’oubli. « L’oubli est d’abord bénéfique : on va conserver ce qui est important en fonction de critères personnels ». Il est plus problématique quand il renvoie à une pathologie de type maladies de la mémoire, traumatisme crânien… « La maladie d’Alzheimer touche particulièrement les hippocampes, sous la forme de lésions atrophiques. Le malade perd ainsi ses souvenirs du passé et éprouve des difficultés à enregistrer de nouveaux souvenirs« . Chez l’enfant, le problème de stockage de la mémoire peut être lié à destroubles de l’apprentissage parce que son environnement n’est pas favorable, parce qu’il est stressé… « Il existe une multitude de raisons qui explique que la mémoire fait défaut ou qu’elle ne fonctionne pas de façon optimale« .
Comment améliorer le stockage dans son cerveau ?
« La mémoire évolue en permanence : elle maintient les informations dont on a besoin en fonction des contraintes de l’environnement, mais aussi de ses aspirations et de ses projets. Elle est plastique et dynamique« , insiste le Pr Eustache. Pour faciliter et améliorer le stockage des informations dans le cerveau, Il faut que ce dernier soit en bonne santé : « il faut disposer d’une réserve cognitive pour avoir un cerveau opérationnel ». Pour cela, les conditions suivantes doivent être optimisées : équilibre nutritionnel, hygiène de vie correcte, faire travailler sa mémoire « prendre l’habitude d’avoir envie d’apprendre et avoir des activités positives et stimulantes », avoir des échanges avec les autres et apprendre des autres « les relations sociales facilitent la mémorisation des informations« , et mettre en place une organisation qui facilite l’apprentissage. « Il faut aussi garder du temps pour soi et éviter les surstimulations, la charge mentale. Pour bien fonctionner, la mémoire a besoin d’attention« , conclut-il.
Merci au Pr Francis Eustache, neuropsychologue au laboratoire Inserm Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine, professeur à l’École Pratique des Hautes Études, Université de Caen ; Président du conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires.
Le côlonest un organe de l’appareil digestif situé entre l’intestin grêle et le rectum. Plusieurs pathologies peuvent affecter le côlon comme la colopathie fonctionnelle. Elle toucherait 5% de la population française, particulièrement les femmes, jeunes, entre 20 et 40 ans. L’anxiété est un facteur prédominant chez les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable.
Qu’est-ce qu’une colopathie fonctionnelle ?
La colopathie fonctionnelle ou « côlon irritable » est une maladie intestinale chronique. « La colopathie fonctionnelle est définie par les critères de Rome IV comme une « douleur abdominale chronique, au moins un jour par semaine durant les trois derniers mois« , rappelle le Professeur Benoît Coffin, Gastro-entérologue à l’hôpital Louis Mourier. Les colopathies sont dites « chroniques » lorsqu’elles évoluent depuis plus de 6 mois. Leur traitement varie selon leur origine mais s’appuie avant tout sur l’hygiène de vie et l’équilibre alimentaire.
« Lorsqu’on diminue le gluten, les symptômes diminuent aussi »
Quels sont les symptômes de la colopathie fonctionnelle ?
Le syndrome du côlon irritable se caractérise par des douleurs abdominales chroniques associées à au moins deux des signes suivants :
soulagement lors l’émission de selles
changement dans la forme et la consistance des selles (constipation, diarrhée)
modification de la fréquence des selles
La colopathie peut s’accompagner de :
douleurs importantes qui peuvent irradier dans le dos ou la racine des cuisses,
brûlures d’estomac, crampes, ballonnements, et perte de poids inexpliquée
migraine, insomnie, fatigue, crises d’angoisses et des états d’anxiété,
douleurs de type spasmodiques, c’est-à-dire ressemblant à des resserrements du côlon dont le siège se situe sur le trajet du côlon,
cystites interstitielles et douleurs pendant les rapports sexuels
fibromyalgie
Quelles sont les causes de la colopathie fonctionnelle ?
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l’origine d’une colopathie fonctionnelle, explique le Pr Coffin :
► Une hypersensibilité viscérale est diagnostiquée chez près de deux patients sur trois d’où la dénomination actuelle de « syndrome de l’intestin irritable ».
► Un trouble de la motricité digestive,
► Une mauvaise intégration de la douleur au niveau du système nerveux central,
► Un désordre du microbiote intestinal,
► Une malabsorption des acides biliaires,
► Le rôle de l’alimentation, ou d’inflammations souvent déclenchées par des phénomène infectieux aigus
► Le rôle du stress et des facteurs psychosociaux « qui interviennent très probablement par des mécanismes micro-inflammatoires« , précise le gastro-entérologue.
Que manger quand on a le syndrome du côlon irritable ?
« Il y a eu une assez grande révolution ces dernières années, notamment dans l’identification du rôle du gluten : il a été montré que lorsqu’on diminuait le gluten, les symptômes diminuaient avec lui. C’est comme ça qu’est apparu le régime pauvre en FODMAPs« , explique le Pr Coffin. FODMAP est un acronyme qui désigne un groupe de glucides à chaîne courte présents dans certains aliments. Peu ou mal absorbés par l’intestin, ils retiennent de l’eau et fermentent une fois dans le colon. Ce régime comprend l’exclusion des aliments fermentescibles tels que le chou afin d’empêcher la surproduction de gaz. Le lactose est également à proscrire. Certains fruits ou légumes sont aussi éliminés car trop riches en fibres et en fructose, comme les pommes et les poires. « Il faut suivre ce régime de manière strict pendant 4 à 6 semaines. Puis élargir progressivement, pour que chaque patient détermine sa « dose seuil », celle qui est la plus efficace« , détaille le praticien.
Comment soigner le syndrome du côlon irritable ?
« En première intention, on va prescrire des antispasmodiques. S’ils ne sont pas efficaces, et que la douleur est importante, il ne faut pas hésiter à utiliser des médicaments qui vont agir sur la douleur comme les antidépresseurstricycliques à faible dose« , explique le Pr Coffin.
Probiotiques
On peut également faire usage de probiotiques. « Un grand nombre de probiotiques est disponible en pharmacie. Mais seulement quelques-uns d’entre eux ont montré une efficacité dans des essais cliniques menés de manière sérieuse« , prévient le gastro-entérologue. Et de mettre en garde : « Certains s’apparentent à de l’escroquerie pure et simple. Il faut mettre en garde contre toutes ces solutions miracles. L’hydrothérapie du colon, par exemple, est dangereuse, et des cas de décès ont été rapportés. Attention donc aux charlatans !« .
Quels sont les traitements naturels de la colopathie fonctionnelle ?
Des techniques alternatives comme l’hypnose ont également pu montrer de l’efficacité dans la diminution de la douleur. D’autres en revanche, comme l’acupuncture ou la phythotérapie (plantes), n’ont montré aucune efficacité.
Merci au Pr Benoit Coffin, Gastro-entérologue à l’hôpital Louis Mourier (Colombes).