En cette fin d’année, la fatigue s’invite chez beaucoup d’entre nous. Parfois banale, parfois plus préoccupante, cette sensation d’épuisement aussi appelée « asthénie » peut devenir source d’inquiétudes. « En général, l’anxiété du patient vient du fait qu’il ne sait pas ce qu’il a » nous explique le Dr Lama Giovansili, endocrinologue. Pour distinguer une fatigue passagère d’un problème de santé plus important, il faut observer la présence de certains symptômes.
Lorsque l’on est très fatigué, ce sont les symptômes dits « spécifiques » qui doivent pousser à la consultation. « Par exemple, si la fatigue est associée à une fièvre, de la toux, une diarrhée, une forte douleur ou encore un essoufflement » cela doit encourager à consulter. Dans un premier temps, « il faut faire un examen clinique et un bilan sanguin initial pour chercher une cause de l’asthénie et ne pas oublier un test de grossesse chez la femme » indique le Dr Giovansili. Une asthénie peut indiquer une anémie (carence en fer) et/ou d’autres carences, une maladie de la thyroïde (hypothyroïdie ou hyperthyroïdie), un manque de cortisol (insuffisance surrénalienne), un diabète, une insuffisance rénale, une maladie inflammatoire auto-immune (comme une polyarthrite par exemple) ou encore une infection (Covid ou autre).
« Il faut savoir arrêter l’escalade d’examens complémentaires et rassurer le patient »
L’asthénie peut aussi cacher un syndrome de fatigue chronique (SFC). Il s’agit d’une sensation de fatigue qui évolue depuis plus de 6 mois et qui associe des symptômes variables comme des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des céphalées, un sommeil non réparateur ou encore une sensation de malaise durant plus de 24 heures après un effort. Les causes de ce syndrome ne sont pas encore connues. « Il y a beaucoup d’hypothèses. Certains sont partisans d’une origine psychosomatique et d’autres considèrent qu’il s’agit bien d’une maladie invalidante de cause organique encore inconnue » poursuit l’endocrinologue. Si le syndrome n’entraîne pas de complications spécifiques pour le patient, sa prise en charge est complexe car « peu efficace et non standardisée » d’après notre experte. Il n’y a pas de traitement spécifique, mais sont proposés : la thérapie cognito-comportementale (TCC), l’activité physique graduelle (marche, natation, cyclisme) et les traitements symptomatiques (antidouleur et antidépresseur).
Parfois, les causes d’une fatigue anormale ne sont pas trouvées. « Une fois les examens réalisés, et en l’absence de contexte évocateur ou en l’absence de symptômes d’orientation (cardiaques, respiratoires, cancer…), il est indispensable de savoir arrêter les investigations inutiles ou d’éviter de mettre une étiquette de problèmes « infra-clinique » (qui ne provoque pas de manifestation décelable ndlr) qui entretiendra le patient dans la recherche d’une explication de ses symptômes, compliquant sa prise en charge longue et complexe. Il faut savoir arrêter l’escalade d’examens complémentaires et rassurer le patient », prévient le Dr Giovansili. Quelquefois, retrouver de l’énergie de manière durable implique uniquement des changements de mode de vie. « Il faut apprendre à vivre avec sa maladie, gérer son énergie, travailler sur soi-même, sur l’anxiété, sur le stress et pratiquer une activité physique régulière » conclut notre interlocutrice.
Tradition oblige, les fameuses chansons de Noël font partie de l’arsenal déployé en décembre. Ces musiques suscitent généralement un sentiment de nostalgie et nous mettent dans un état d’esprit festif ou régressif selon les personnes. Mais au bout de la 10e ou 20e écoute, elles commenceraient à nous stresser de manière insidieuse et à être nocive pour notre bien-être mental.
On les entend partout, dans les publicités à la télévision, dans les haut-parleurs des magasins et centres commerciaux et sur les playlists de chaque soirée du mois de décembre. Elles tournent en boucle. « Pour en faire abstraction, on est obligé de fournir un effort mental considérable ce qui induit une fatigue cognitive. Scientifiquement parlant, l’écoute répétitive d’une même chanson sature le cerveau qui commence alors à envoyer des signaux négatifs causant du stress dans la vie quotidienne, surtout au moment de Noël qui est déjà une période intensive« , explique Linda Blair, psychologue clinicienne, auprès du média SkyNews.
En psychologie, ce phénomène porte un nom : « l’effet de simple exposition ». De manière simple, notre réaction aux chansons évolue selon une courbe en U. « Au début, nous aimons un peu la musique, puis nous l’aimons de plus en plus jusqu’à ce qu’elle atteigne un sommet. Et puis, nous l’entendons encore et encore et c’est à ce moment-là que l’ennui et l’agacement face à la répétition du même son nous frappent. Tous ceux qui ont travaillé dans un magasin de Noël pendant les fêtes savent de quoi je parle« , explique de son côté le Dr Victoria Williamson, chercheuse en psychologie de la musique à Londres, interrogée par NBC News. Evidemment, l’effet de la musique dépend de notre propre état psychologique. « Les personnes déjà stressées par les fêtes, soucieuses de l’argent ou des visites de la famille, auront plus de mal à la tolérer. En revanche, celles qui abordent les fêtes de manière détendue seront plus susceptibles de l’apprécier ou du moins de la tolérer« , poursuit-elle.
Selon les experts, les musiques au tempo rapide comme « Vive le vent » (Jingle Bells) ou « All I Want for Christmas is You » de Mariah Carey seraient les plus agaçantes et mentalement épuisantes en comparaison aux chansons plus lentes. Que les puristes soient rassurés, les chansons de Noël ont encore un bel avenir devant elles, du moins dans les magasins et supermarchés pour la simple et bonne raison qu’elles font partie de la stratégie marketing sensoriel et qu’elles nous poussent à l’achat sans même nous en rendre compte.
Les AVC sont de plus en plus fréquents chez les jeunes. Notre médecin a une explication.
En France, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est la première cause de mortalité chez les femmes et la troisième chez les hommes. L’incidence annuelle des accidents vasculaires cérébraux (AVC) est supérieure à 150 000, avec plus de 30 000 décès, rappelle la HAS. Cette pathologie n’est plus l’apanage des personnes âgées mais touche de plus en plus de sujets d’âge moyen, notamment les femmes avant 55 ans.
L’AVC se produit lorsque la circulation sanguine du cerveau est interrompue brutalement, soit parce qu’un vaisseau sanguin est bouché, soit parce qu’un vaisseau sanguin est rompu. L’AVC ischémique (vaisseau sanguin bouché) est le plus fréquent. Il se manifeste essentiellement par une déformation de la bouche, une faiblesse d’un côté du corps et des troubles de la parole, associés ou non à des maux de tête intenses, des troubles de l’équilibre et une baisse de la vision.
Si l’incidence des accidents vasculaires cérébraux ne cesse d’augmenter, c’est avant tout à cause de l’âge de la population. « Comme la population vieillit et que l’espérance de vie a augmenté, il y a de plus en plus d’AVC », informe le Dr Michael Obadia, chef de service neuro-vasculaire à l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild. Autre explication, l’amélioration des moyens de diagnostic. « Grâce aux progrès de la médecine et de l’imagerie cérébrale, on fait davantage de diagnostics que par le passé », continue-t-il. D’après Santé Publique France, la proportion des jeunes au sein de l’ensemble des AVC était de 9% entre 1985 et 2002 puis 11,8% en 2003-2011. L’incidence annuelle des AVC chez les moins de 55 ans était de 13,7/100 000 chez la femme et 16,1/100 000 chez l’homme. On observe donc une nette augmentation de la fréquence des AVC chez le sujet jeune.
Les facteurs de risque de l’AVC sont en nette augmentation chez les jeunes. « Ils sont de plus en plus nombreux à être touchés par le surpoids, l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le tabagisme et la sédentarité. Or, ces facteurs de risque sont bien connus et modifiables pour 90% d’entre eux », détaille le spécialiste. La prévention des AVC et de leur rechute passe par le respect de règles hygiéno-diététiques visant à éviter l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie. En pratique, il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière, de réduire sa consommation d’alcool, d’arrêter le tabac et de lutter contre le surpoids en limitant sa consommation de sel et de matières grasses. « Sans cela, les AVC risquent d’exploser dans les années qui viennent », prévient le Dr Michael Obadia, chef de service neuro-vasculaire à l’hôpital Fondation Adolphe de Rothschild.
Vous allez adorer l’utiliser dès le mois de décembre.
Noël approche à grands pas et avec lui les maladies de l’hiver. Grippe, rhume, rhinopharyngite ou encore bronchiolite peuvent vite mettre à plat pendant les fêtes et le reste de l’hiver. Ces maladies se transmettent surtout par les postillons et le contact des mains et/ou d’objets contaminés. De nombreuses solutions naturelles peuvent aider en plus des traitements classiques, notamment une huile essentielle à la douce odeur de Noël.
Cette huile essentielle est « décongestionnante et antiseptique, elle permet de lutter contre les sinusites, grippes ou encore une toux sèche » partage Bruno Riotte, ingénieur spécialisé en biochimie et coach en bien-être dans son livre « Mon guide des Huiles essentielles ». Elle dégage les voies respiratoires en luttant contre l’hypersécrétion et est ainsi idéale en cas de bronchite. Elle peut aussi assainir l’air et enlever les mauvaises odeurs. Cette huile essentielle est extraite des rameaux frais d’un arbre des régions sauvages et froides de Sibérie ou du Canada. Son parfum terreux rappelle l’odeur fraîche de la forêt. L’avez-vous devinée ?
Il s’agit de l’huile essentielle de sapin. En aromathérapie, on utilise surtout l’huile essentielle du sapin baumier (Abies balsamea) et l’huile essentielle du sapin de Sibérie (Abies sibirica), les deux ont des propriétés similaires. « Comme la plupart des huiles essentielles provenant de conifères, elle a une activité sur l’appareil pulmonaire et est un excellent antiseptique en diffusion » poursuit Bruno Riotte. De manière générale, « les sapins développent des actions antifongiques (contre les mycoses), anti-inflammatoires, anxiolytiques » nous apprend le Dr Carole Minker, docteure en pharmacie dans « 200 plantes qui guérissent ». L’huile essentielle de sapin est aussi « riche en terpènes de la variété camphène, en acétate de bornyle et en isoabiénol, utiles en cas de douleurs spasmodiques » d’après le Dr Paul Dupont, dermatologue et auteur de « Propriétés physiques et psychiques des huiles essentielles ». Enfin, le Dr Christine Cieur-Tranquard nous soulignait ses bienfaits contre la fatigue dans un précédent article.
L’huile essentielle de sapin peut être utilisée dans un diffuseur pour assainir l’air (une dizaine de gouttes ou 10 gouttes d’HE de sapin + 5 gouttes d’essence de citron contre la fatigue) ; « par voie cutanée à raison de 2 à 5 gouttes 3 fois par jour en dilution dans une huile végétale » indique le Dr Minker ou en inhalation. Dans ce cas » verser 2 à 3 gouttes dans un bol d’eau bouillante, ou une goutte sur un mouchoir » conseille le Dr Dupont. Attention, l’huile essentielle de sapin est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes. Ne pas l’utiliser non plus pour un enfant de moins de 7 ans ou en cas d’asthme ou d’insuffisance rénale. En cas de doute, toujours demander l’avis d’un professionnel de santé.
Des chercheurs ont comparé plusieurs boissons, celle-ci est 5 fois plus riche en antioxydants que le thé noir.
Le temps se rafraichit, c’est le bon moment pour se faire plaisir et se réchauffer avec une délicieuse boisson santé. Dans une étude relayée dans Science Daily, des chercheurs de l’Université Cornell à New York ont montré qu’une boisson phare de l’hiver contenait plus d’antioxydants qu’une quantité équivalente de thé ou de vin rouge, deux boissons reconnues comme antioxydant. Les antioxydants protègent les cellules d’un vieillissement prématuré, de la pollution, du stress… Ils participent à faire baisser le taux de mauvais cholestérol (LDL) dans le sang, à réduire le risque de maladies neurodégénératives (Alzheimer…), de maladies cardiovasculaires et de cancers, ils protègent même les yeux de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et de la cataracte.
Pour mieux comprendre comment ces boissons se comparent en termes d’antioxydants, les chercheurs les ont testées en utilisant des portions similaires. Leurs tests comprenaient une tasse d’eau chaude contenant deux cuillères à soupe de poudre de cacao pur non sucré (soit à peu près l’équivalent de la quantité de cacao dans un sachet de chocolat chaud instantané de taille normale), une tasse d’eau contenant un sachet de thé vert, une tasse de thé noir et un verre de vin rouge. Les chercheurs ont montré que par portion, la concentration d’antioxydants dans le chocolat chaud était :
2 fois plus élevée que dans le vin rouge
2 à 3 fois plus élevée que dans le thé vert
4 à 5 fois plus élevée que dans le thé noir
« Bien que vous puissiez déguster du cacao chaud ou froid, la version chaude a tendance à déclencher la libération de plus d’antioxydants que la version froide« , expliquent les chercheurs. Le chocolat chaud n’est donc plus à diaboliser ! Il est en plus riche en fer, en magnésium et en potassium.
Une ou deux tasses de temps en temps
Attention cependant à ne pas en abuser. Le chocolat chaud (surtout quand il est fait avec du lait et non de l’eau) reste une boisson calorique, grasse et sucrée (comptez environ 150 calories par tasse, avec 5 g de gras et 20 g de sucre). Autrement dit, on n’en boit pas tous les jours, mais de temps en temps. « Bien que nous sachions que les antioxydants sont importants pour une bonne santé, personne ne connaît la quantité quotidienne exacte requise par personne [….] Néanmoins, une tasse ou deux de chocolat chaud de temps en temps peut constituer une manière délicieuse, chaleureuse et saine d’obtenir plus d’antioxydants« , déclare Chang Yong Lee, Ph.D., responsable de l’étude et professeur de chimie alimentaire au Département des sciences alimentaires et des sciences alimentaires de Cornell. Technology.
Pour obtenir l’alternative la plus saine possible, les chercheurs conseillent de remplacer le lait de vache par un lait écrémé ou une boisson végétale de soja, d’amande ou d’avoine ; boire son chocolat chaud sans sucre ou avec un sucrant naturel (cuillère à café de miel, de sirop d’agave ou de sucre de coco) ; compter 2 cuillères à soupe de cacao (20g environ) pour une tasse de 20 cl ; opter pour du cacao en poudre pur non sucré (comme le Van Houten ou Monbana). Plus le chocolat en poudre a une forte teneur en cacao, moins il est calorique et de saupoudrer un peu de cannelle ou quelques grains de vanille pour le parfumer.
L’animateur Pascal Bataille annonce son cancer du poumon. C’est un cancer dit « de mauvais pronostic » mais on peut en guérir, nous confirme le Pr Jacques Cadranel, Chef du Service de Pneumologie et Oncologie Thoracique à l’hôpital Tenon (Paris).
Le cancer du poumon est le 3e cancer le plus fréquent en France (2e chez l’homme et 3e chez la femme). Il est dit « de mauvais pronostic » mais « on peut guérir », insiste le Pr Jacques Cadranel, Chef du Service de Pneumologie et Oncologie Thoracique à l’hôpital Tenon (Paris). « L’espérance de vie dépend énormément du type de cancer et du stade au diagnostic, mais aujourd’hui grâce aux traitement combinés et en particulier à l’avènement de l’immunothérapie et des thérapies ciblées, le pronostic du cancer du poumon a été considérablement amélioré pour certains malades. » Pour lever le tabou sur le cancer, plusieurs célébrités ont révélé leur cancer du poumon, Florent Pagny, Olivier de Kersauson et plus récemment, en décembre 2024, Pascal Bataille. animateur de « Y’a que la vérité qui compte » sur C8.
Qu’est-ce qu’un cancer du poumon ?
Le cancer du poumon, appelé également « cancer bronchique » ou « cancer broncho-pulmonaire », est une tumeur maligne développée à partir des cellules de revêtement des bronches, des bronchioles ou des alvéoles pulmonaires. Il existe deux principaux types de cancers du poumon en fonction de l’origine et de l’aspect des cellules cancéreuses au microscope : les cancers bronchiques non à petites cellules et les cancers bronchiques à petites cellules.
Qu’est-ce qu’un cancer du poumon non à petites cellules ?
Ils représentent près de 85% des cancers du poumon. Dans cette famille, on y retrouve l’adénocarcinome (qui prend naissance plutôt en périphérie des poumons), le carcinome épidermoïde (plutôt au niveau des grosses bronches au centre des poumons) et le carcinome à grandes cellules. Actuellement, les cancers bronchiques non à petites cellules sont catégorisés également quant à l’expression de certains marqueurs : expression ou non de PD-L1 et présence ou non de mutations qui vont orienter les choix de traitements.
Qu’est-ce qu’un cancer du poumon à petites cellules ?
Les cancers du poumon à petites cellules constituent les 15% restants. S’ils sont moins nombreux, ils sont toutefois plus agressifs à cause d’une prolifération rapide des cellules cancéreuses.
Quel est l’âge de survenue d’un cancer du poumon ?
Selon les dernières statistiques de l’Institut national du cancer (2018) l’âge médian au diagnostic d’un cancer du poumon en France est de 67 ans chez l’homme et 65 ans chez la femme.
A quoi correspondent les stades du cancer du poumon ?
Les stades permettent de classer le cancer du poumon en fonction de la taille de la tumeur, de l’étendue du cancer dans le thorax, et à distance dans d’autres parties du corps. On distingue 5 stades de 0 à 4.
Le stade 0 si aucun signe de tumeur primitive du poumon n’est retrouvé ;
Le stade 1 lorsque le diamètre de la tumeur mesure maximum 3 cm et qu’elle reste cantonnée au poumon ;
Le stade 2 lorsque la tumeur est plus large et atteint les ganglions lymphatiques des bronches ;
Le stade 3 lorsque la tumeur a atteint les ganglions lymphatiques plus au centre du thorax près de la trachée, de l’œsophage et du cœur ;
Le stade 4 lorsque la tumeur s’est étendue en dehors du poumon, dans les organes les plus fréquemment touchés que sont la glande surrénale, le foie, les os et le cerveau.
Quels sont les symptômes du cancer du poumon ?
Si des symptômes respiratoires qui peuvent sembler banals, persistent (toux de bronchite chronique, difficulté à respirer…), en particulier chez les fumeurs ou des anciens fumeurs, il faut consulter un médecin. Le cancer du poumon peut parfois être découvert par hasard sur un bilan d’imagerie médicale réalisé pour rechercher une autre pathologie.
Symptômes fréquents
Symptômes moins fréquents
apparition d’une toux ou majoration d’une toux de bronchite chronique ;
expectorations (crachats) sanguinolentes (hémoptysie). Une hémoptysie importante nécessite d’alerter rapidement votre médecin traitant ;
apparition ou aggravation d’une difficulté à respirer (dyspnée ou essoufflement), en l’absence de problèmes cardiaques avérés ;
infection pulmonaire (bronchite ou pneumonie) à répétition ;
des douleurs importantes aiguës ou chroniques (comme un point de côté évoquant un déchirement musculaire, des douleurs de l’épaule évoquant un rhumatisme) ;
une fatigue inhabituelle et persistante ;
une perte d’appétit ;
une perte de poids.
modification de la voix ou extinction de la voix persistante
respiration sifflante.
difficultés à avaler en relation avec la compression de l’œsophage (dysphagie) ;
difficulté à respirer liée à une pleurésie (présence de liquide entre les deux feuillets de la plèvre)
douleurs thoraciques
oedème (gonflement) de la face et du cou
douleurs du cou jusqu’au bras (névralgie cervico-brachiale) accompagnées d’un syndrome de Claude-Bernard Horner, appelé syndrome de Pancoast Tobias qui peut révéler une tumeur de l’apex (sommet du poumon).
Quelles sont les causes du cancer du poumon ?
Les facteurs de risque prédominants dans le cancer du poumon sont : le tabagisme actif (80%)et passif, les expositions professionnelles à des substances toxiques, les pollutions environnementales et les antécédents personnels et familiaux de cancer du poumon ou d’autres cancers non liés au tabac.
Quelle est la part des cancers attribuables au tabac ?
Le tabac est responsable de 8 cancers du poumon sur 10. Toutes les formes de tabac sont concernées (cigarettes, cigares, cigarillos, narguilé, cannabis, etc.). La fumée de cannabis contient quatre fois plus de goudrons que celle du tabac et plus de substances cancérigènes. Près de 92 % des décès par cancer des poumons chez l’homme résultent d’une consommation de tabac. Le risque s’accroît en fonction de la dose journalière de tabac et de la durée du tabagisme…
La durée pendant laquelle on fume semble plus importante que la quantité de cigarettes fumées.
La durée pendant laquelle on fume semble plus importante que la quantité de cigarettes fumées. Les jeunes fumant de plus en plus tôt, l’âge de survenue de la maladie rajeunit et celle-ci se manifeste parfois dès l’âge de 40 ans. A cause du tabagisme, le cancer du poumon a été multiplié par 7 ces 30 dernières années et a quasiment doublé entre 2000 et 2012 (Inca). Cette augmentation concerne beaucoup plus la femme que l’homme ces dernières années. Le tabagisme passif augmente le risque de cancer du poumon de 30% par rapport à une personne qui évolue dans un entourage non fumeur.
Quelles causes chez les non-fumeurs ?
Chez les non-fumeurs, d’autres facteurs extérieurs peuvent être impliqués dans la survenue d’un cancer du poumon. C’est le cas, notamment, d’une exposition prolongée à des substances comme l’amiante, certains hydrocarbures polycycliques aromatiques (gaz d’échappement des moteurs diesels…), les radiations ionisantes (dont rayons X, rayons gamma issus de l’imagerie médicale), le radon, l’arsenic, le nickel, le chrome, la silice, le cadmium… On peut également citer les maladies inflammatoires chroniques des bronches ou encore la pollution atmosphérique. Il existe des cas rares de cancers familiaux caractérisés par leur survenue chez des personnes plus jeunes.
Comment savoir si on a un cancer du poumon ?
Les cancers du poumon sont souvent diagnostiqués à un stade avancé (stades 3 ou 4). La radiographie du thorax a été remplacée par le scanner du thorax sans injection de produit de contraste au moindre signe d’alerte en particulier chez une personne fumeuse. Une biopsie permet ensuite de confirmer s’il s’agit d’un cancer ou pas. Elle peut s’effectuer par une fibroscopie bronchique, une ponction trans-pariétale sous scanner (à travers la paroi du thorax), ou au cours d’une intervention chirurgicale. Si le cancer est confirmé, l’onco-pneumologue propose de faire un bilan d’extension pour préciser l’étendue de la maladie et la classer en stade. Ce bilan comprend en général un scanner thoracique et abdominal avec une injection de produit de contraste iodé, une IRM ou un scanner cérébral et une tomographie par émission de positon (TEP)/scintigraphie couplée à un scanner. Il n’y a pas de prise de sang qui permette de faire le diagnostic de cancer du poumon. D’autres examens peuvent être réalisés en fonction des résultats des précédents.
Quels sont les traitements pour soigner un cancer du poumon ?
Les traitements sont aujourd’hui multiples : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie ou thérapeutiques ciblées, sans oublier les traitements de support pour les douleurs, la perte de poids, l’anxiété ou la dépression. Le traitement dépend du type histologique et de l’étendue du cancer
« On peut guérir d’un cancer du poumon »
Le cancer à petites cellules n’est pratiquement jamais traité par chirurgie. Pour les cancers non à petites cellules, la chirurgie est le traitement privilégiée pour les stades localisés pour les patients dits « opérables » qui peuvent donc supporter l’opération. Elle peut aussi être envisagée dans les stades localement avancés s’il est possible de retirer la tumeur. La chirurgie et la radiothérapie sont très souvent complétée par une chimiothérapie voire une immunothérapie. Dans les maladies étendues le choix des traitements va dépendre des résultats des recherches moléculaires réalisées sur les biopsies au moment du diagnostic.
Espérance de vie : peut-on guérir d’un cancer du poumon ?
« Oui aujourd’hui on peut guérir d’un cancer du poumon », répond le Pr Jacques Cadranel, Chef du Service de Pneumologie et Oncologie Thoracique à l’hôpital Tenon (Paris). « L’espérance de vie dépend énormément du type de cancer et du stade au diagnostic, mais aujourd’hui grâce aux traitement combinés et en particulier à l’avènement de l’immunothérapie et des thérapies ciblées, le pronostic du cancer du poumon a été considérablement amélioré pour certains malades. »Même dans le cas d’une maladie étendue. Si le cancer du poumon reste le plus mortel en France, son taux de mortalité entre 1990 et 2018 a diminué d’1,6% chez l’homme en moyenne. Il a en revanche augmenté de 3% chez la femme. Selon les chiffres publiés par Santé Publique France en 2020 : le pronostic de survie à 5 ans pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015 a été estimé à 20 % tous sexes confondus (respectivement 24 % pour les femmes et 18 % pour les hommes). Ces chiffres confirment par ailleurs une amélioration de la survie nette standardisée à 5 ans de 11 points de pourcentage en 25 ans et une amélioration de la survie à 10 ans entre 1990 et 2010 quel que soit l’âge.
Un dépistage négatif n’est pas un « pass » pour continuer à fumer ensuite.
Comment prévenir un cancer du poumon ?
Sachant que dans la majorité des cas, les patients atteints d’un cancer du poumon sont des fumeurs, la première prévention est l’arrêt du tabac. Arrêter de fumer ou ne pas commencer à fumer diminuent les risques de survenue d’un cancer du poumon. Mais ce risque perdure après l’arrêt et reste supérieur à celui des non-fumeurs. « 80 % des cancers du poumon sont liés au tabac, rappelle le Pr Cadranel. Il faut réduire sa consommation. Les traitements substitutifs sont gratuits en France. Grâce à ces traitements et à la cigarette électronique, on peut s’arrêter de fumer. Et quel que soit l’âge, dès lors qu’on arrête de fumer, on réduit son risque de cancer du poumon et donc d’en mourir. » Le tabagisme passif doit également être évité. Quant au dépistage « organisé », à date, la Haute Autorité de Santé ne l’a pas autorisé pour le cancer du poumon de même que son remboursement « mais des programmes vont être mis en place » informe notre interlocuteur. En revanche, le dépistage ne fait pas tout. Un dépistage négatif n’est pas un « »pass » pour continuer à fumer ensuite ». Et isolé, il ne suffit pas. Dès lors qu’on commence à se faire dépister (comme dans le cadre du cancer du sein), il faut le faire de façon régulière selon les préconisations des autorités de santé.
Merci au Pr Jacques Cadranel, Chef du Service de Pneumologie et Oncologie Thoracique à l’hôpital Tenon Assistance Publique Hôpitaux de Paris (Paris). Propos recueillis en décembre 2021.
Sources :
Panorama des cancers en France 2021 – Institut national du cancer.
Les symptômes possibles du cancer du poumon. Institut national du cancer. 2018
Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018 – Poumon – Santé Publique France. Mis à jour le 16 décembre 2020