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Pénibilité du travail : c'est quoi, critère, quelle retraite ?

Le terme de « pénibilité du travail » revient particulièrement en ce moment dans les débats autour de la réforme des retraites. Mais que veut-il dire ? Qu’est-ce qu’un travail pénible ? Le Code du Travail donne-t-il une définition précise ? Quelles conséquences sur la retraite ? Explications. 

Quelle est la définition de la pénibilité au travail ?

La loi du 21 août 2003 (article 12) portant sur la réforme des retraites a imposé la pénibilité au travail comme un objet du dialogue social. Dans le Code du Travail numérique, la pénibilité du travail est définie comme l‘exposition du travailleur à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels liés :

  • à des contraintes physiques marquées (exemple : manutention manuelle des charges)
  • un environnement physique agressif (exemple : agents chimiques dangereux)
  • ou à certains rythmes de travail (exemple : travail de nuit)

Ces facteurs « sont susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur sa santé« .

Quels sont les critères définissant la pénibilité au travail ?

Dix facteurs sont reconnus dans le Code du Travail pour qualifier la pénibilité du travail. Pour chaque facteur listé ci-dessous, les détails (action, intensité, durée) sont précisés sur Légifrance.

Au titre des contraintes physiques marquées :

  • Manutentions manuelles de charges
  • Postures pénibles définies comme positions forcées des articulations ;
  • Vibrations mécaniques

Au titre de l’environnement physique agressif :

  • Agents chimiques dangereux, y compris les poussières et fumées ;
  • Activités exercées en milieu hyperbare ;
  • Températures extrêmes ;
  • Bruit ;

Au titre de certains rythmes de travail :

  • Travail de nuit ;
  • Travail en équipes successives alternantes ;
  • Travail répétitif caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l’exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte.

Certains facteurs de risque peuvent permettre au salarié de cumuler des points sur son compte professionnel de prévention (C2P) et de partir plus tôt à la retraite.

Quels sont les métiers reconnus dans la pénibilité du travail ?

Dans la fonction publique, les métiers dits « de catégorie active » présentent un risque particulier ou des fatigues importantes. Le fait d’occuper pendant une certaine durée un emploi de catégorie active donne la possibilité de partir en retraite avant l’âge légal (avec la réforme d’Elisabeth Borne, ils devront travailler 2 ans de plus mais pourront continuer de partir sans décote à 62 ans). Parmi ces métiers :

  • Personnels actifs de la police nationale
  • Personnels de surveillance de l’administration pénitentiaire
  • Contrôleurs aériens
  • Agents de police municipale
  • Sapeurs pompiers professionnels
  • Agents des réseaux souterrains des égouts
  • Personnels occupant un emploi de surveillant des services médicaux
  • Infirmier spécialisé de salle d’opération
  • Infirmier spécialisé en anesthésie réanimation

Pour certains emplois, cela ouvre droit aussi à des bonifications et à des majorations de la retraite. Pour les salariés du privé, ce sont les facteurs listés dans le Code du Travail qui permettent de reconnaître la pénibilité de leur métier : salariés du bâtiment par exemple…

Quels critères de pénibilité sont retenus pour partir plus tôt à la retraite ?

► Aujourd’hui : le départ anticipé à la retraite repose sur les 10 facteurs de pénibilité reconnus par le Code du Travail (listés au dessus). Pour les 6 premiers facteurs de pénibilité (travail de nuit, travail en équipes alternantes, travail en milieu hyperbare, gestes répétitifs, travail en températures extrêmes, bruit), les salariés cumulent des points sur leur C2P leur permettant d’anticiper jusqu’à 2 ans l’âge légal de départ à la retraite (60 ans au lieu de 62 ans à date). Pour les 4 autres facteurs (manutention manuelle de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques, risques chimiques), les salariés peuvent passer une visite médicale quelques années avant leur retraite et bénéficier d’un départ anticipé « quand une maladie professionnelle a été reconnue et quand le taux d’incapacité permanente excède 10 % » explique le site du gouvernement.

► Avec la réforme Borne présentée le 10 janvier 2023 :

  • l’accès au compte professionnel de prévention devrait être élargi à d’autres salariés.
  • le C2P va être modifié pour être davantage utilisé pour des reconversions professionnelles.
  • pour les salariés travaillant sous contraintes ergonomiques (manutention manuelle de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques), un départ anticipé à 62 ans pour raison de santé pourra être envisagé, sur avis médical. Aujourd’hui ils n’y ont pas accès automatiquement.
  • un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, doté d’un milliard d’euros, va être créé.
  • les fonctionnaires occupant des emplois de « catégorie active » pourront toujours partir plus tôt à la retraite mais devront travailler 2 ans de plus (ceux qui pouvaient partir à 57 ans par exemple pourront le faire à partir de 59 ans). L’âge de départ sans décote sera inchangé : 62 ans.

Quels critères sont retenus dans le compte professionnel de prévention (C2P) ?

Le Compte Professionnel de Prévention (C2P), anciennement appelé Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité, est entré en vigueur le 1er janvier 2015 puis a été modifié en 2018. L’exposition à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels (liste ci-dessous) est déclarée par l’employeur et donne lieu à l’acquisition de points. « Ces points peuvent permettre de financer des formations professionnelles pour accéder à un poste moins ou non exposé aux facteurs de risques professionnels concernés par le dispositif » rappelle le site MonCompteFormation. Ce compte peut aussi financer des heures non travaillées, c’est-à-dire un travail à temps partiel tout en conservant son salaire et permettre la validation de trimestres d’assurance retraite. Le  Compte professionnel de prévention prend en compte 6 facteurs (intensité et durée minimale sont précisées sur le site Service-public.fr) :

  • les activités exercées en milieu hyperbare (hautes pressions)
  • les températures extrêmes
  • le bruit
  • le travail de nuit 
  • le travail en équipes successives alternantes
  • le travail répétitif

Sources : Ministère du Travail / Service-Public.fr / Vie-publique.fr / INRS / Gouvernement.fr


Source : JDF Santé

Huile essentielle de romarin : mémoire, cheveux, comment l'utiliser

Huile essentielle de romarin : mémoire, cheveux, comment l'utiliser

Quels sont les bienfaits de l’HE de romarin ? 

On ne peut pas parler de l’huile essentielle de romarin (Salvia rosmarinus) en général. « Il existe 3 chémotypes (les molécules fabriquées par la plante diffèrent selon le terroir) qui n’ont pas les mêmes propriétés et ont donc des indications différentes » explique le Dr Françoise Couic-Marinier, docteur en pharmacie, formatrice en phytothérapie et aromathérapie. L’huile essentielle de romarin la plus connue et la plus utilisée est l’huile essentielle de romarin à 1,8 cinéole aussi appelée Eucalyptol. « Elle a deux grandes propriétés : c’est un expectorant pulmonaire et un oxygénant du cerveau » informe le Dr Couic-Marinier. La deuxième huile essentielle de romarin est l’huile essentielle de romarin à camphre ou camphrée. « Cette huile essentielle peut être utilisée pour préparer le muscle à l’effort ou réchauffer les articulations grâce à ses propriétés chauffantes » décrit la pharmacienne. Le troisième type d’huile essentielle de romarin est l’huile essentielle de romarin à verbénone. « Elle a pour propriété d’être surtout un régénérant hépatique et digestif » enseigne le Dr Couic-Marinier. 

Photo de romarin
Photo de romarin © jelenazikic79-123RF

Est-elle efficace pour booster la mémoire ? 

C’est l’huile essentielle à 1,8 cinéole ou Eucalyptol qui stimule l’intellect, la mémoire. « Elle augmente la mémoire mathématique de rangement, classement, comptabilité » explique le Dr Couic-Marinier. « Cela a été testé chez des étudiants en mathématiques et des personnes avec un début de maladie d’Alzheimer » précise-t-elle.

Est-elle efficace contre la chute de cheveux ? 

L’huile essentielle de romarin à 1,8 cinéole a un intérêt pour les cheveux. Elle permet de les fortifier et d’agir sur leur chute. « Cette huile essentielle permet d’oxygéner le bulbe pileux » explique le Dr Couic-Marinier. Son conseil : mettre 30 gouttes d’HE de romarin à 1,8 cinéole dans 100ml de shampooing et faire un masque capillaire avec 1 cuillère à soupe d’huile de jojoba ou 1 cuillère à soupe d’huile de ricin (huiles végétales qui favorisent la pousse de cheveux) avec 15 gouttes d’HE de romarin à 1,8 cinéole avant le shampoing 

Comment utiliser l’HE de romarin ?

Le mode d’utilisation de l’huile essentielle de romarin dépend du chémotype. « L’huile essentielle de romarin à 1,8 cinéole s’inhale pour stimuler la mémoire, et se masse diluée (dans une huile végétale) sur le thorax lorsqu’on l’utilise pour ses propriétés d’expectorant pulmonaire » informe le Dr Couic-Marinier. L’huile essentielle de romarin camphré se masse diluée sur les zones à réchauffer. L’huile essentielle de romarin à verbébone s’utilise elle diluée pour une application sur les cheveux.

Quels sont les effets secondaires de l’HE de romarin ? 

Il peut y avoir une allergie à cette huile essentielle, comme à d’autres huiles essentielles. « C’est pourquoi il est recommandé de tester cette huile essentielle comme toutes les huiles essentielles sur le pli du coude » indique la pharmacienne. « L’huile essentielle de romarin peut exciter un peu aussi à cause du camphre » ajoute-t-elle.

Quelles sont les contre-indications de l’HE de romarin ? 

L’huile essentielle de romarin à 1,8 cinéole, l’huile essentielle de romarin à camphre et l’huile essentielle de romarin à verbénone ne peuvent pas être utilisées chez les enfants avant l’âge de 6 ans, chez les femmes enceintes et allaitantes et les personnes épileptiques. « Il faut aussi éviter son utilisation pour les personnes asthmatiques, à cause du camphre et du cinéole » informe le Dr Couic-Marinier.

Merci au Dr Couic-Marinier, docteur en pharmacie, formatrice en phytothérapie et aromathérapie et auteur du livre Le guide Terre vivante des huiles essentielles, Editions Terre vivante, 2020


Source : JDF Santé

Retraite :  jusqu'à quel âge vit-on en bonne santé en France ?

Retraite : jusqu'à quel âge vit-on en bonne santé en France ?

La réforme des retraites a été dévoilée le 10 janvier 2023 lors d’une conférence de presse menée par Elisabeth Borne, Première ministre du gouvernement d’Emmanuel Macron. Selon les déclarations de l’Exécutif, l’âge légal de départ à la retraite sera de 64 ans en 2030 (contre 62 ans aujourd’hui) et il faudra avoir cotisé 43 ans dès 2027 au lieu de 2035 pour une retraite à taux plein. Il va donc falloir pour beaucoup de Français travailler plus longtemps. Parmi les indicateurs phares et récurrents des débats sur l’âge de départ à la retraite : l’espérance de vie en bonne santé, dévoilée chaque année par l’Institut national de la Statistique et des études économiques (INSEE). Cet indicateur est important pour définir l’âge de la retraite car il permet de savoir si dans l’ensemble on peut espérer être en bonne santé pour profiter de sa retraite. Quelle est la définition exacte ? A quel âge en France ? Dans les autres pays d’Europe ?

Définition : c’est quoi l’espérance de vie en bonne santé ?

L' »espérance de vie » en bonne santé, aussi appelée « l’espérance de vie sans incapacité » ou « espérance de santé » est un indicateur social qui concerne le bien-être de la nation. Il correspond au nombre d’années qu’une personne peut compter vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne, définit la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (la Drees) qui dépend du ministère de la Santé. Le terme est évoqué depuis les années 1960. Cet indicateur est notamment pris en compte dans l’évaluation des politiques publiques. Il fait partie des indicateurs retenus pour suivre la mise en œuvre et l’atteinte des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 de l’ONU. Le Directeur général de l’OMS en 1997 (lorsque l’espérance de vie « sans incapacité » a été intégrée aux travaux de la Commission européenne et de l’OCDE), le Dr Hiroshi Nakajima, indiquait que « l’espérance de vie en bonne santé est plus importante que l’espérance de vie [car] sans qualité de la vie, une longévité accrue ne présente guère d’intérêt« , peut-on lire sur le site de l’Institut national de la Statistique et des études économiques (INSEE).

Quel est l’âge d’espérance de vie en bonne santé de l’homme en France ?

D’après les données de 2019 (mises à jours en avril 2021) de l’INSEE basées sur les calculs de l’organisme européen de statistiques Eurostat, l’âge de l’espérance de vie en bonne santé chez l’homme est de 63.7 ans en France

Quel est l’âge d’espérance de vie en bonne santé de la femme en France ?

D’après les données de 2019 (mises à jours en avril 2021) de l’INSEE basées sur les calculs d’Eurostat, l’âge de l’espérance de vie en bonne santé chez la femme est de 64.6 ans en France

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Courbes de l’espérance de vie à la naissance et espérance de vie en bonne santé à la naissance, en France et dans l’UE-27 © Insee.fr

Quelle est l’espérance de vie en bonne santé en Europe ?

Espérance de vie en bonne santé (mis à jour en 2021)
Pays Hommes Femmes
Allemagne 65,4 67,1
Autriche 56,7 58
Belgique 62,1 62,8
Bulgarie 64,4 68,4
Chypre 62,1 63
Croatie 56,4 58,5
Danemark 59 58,8
Espagne 69,4 70,4
Estonie 53,9 57,7
Finlande 57,7 54,8
France 63,7 64,6
Grèce 65,6 66,4
Hongrie 60,7 62,8
Irlande 68,6 70,5
Italie 68,1 68,6
Lettonie 52,2 54,1
Lituanie 56 59,1
Luxembourg 63,2 61,9
Malte 72,9 73,5
Pays-Bas 62,5 59,4
Pologne 60,9 64,1
Portugal 60,6 57,8
République Tchèque 61,7 62,6
Roumanie 59,9 60,6
Slovaquie 56 56,3
Slovénie 60,8 61,2
Suède 73,8 72,7
Europe des 27 64,2 65,1

Source Eurostat , méthode Eurostat appliquée aux données de l’enquête européenne European Union – Statistics on Income and Living Conditions (UE – SILC) / Site de l’INSEE.

Comment calcule-t-on l’espérance de vie en bonne santé ?

L’espérance de vie en bonne santé est calculée à partir des données exhaustives de mortalité d’un pays, par sexe et par âge. Ces données (issues de la Drees, de l’Insee, d’Eurostat, d’EurOhex) sont ensuite croisées avec un autre paramètre, celui de l’existence ou pas d’une pathologie perçue comme handicapante dans la durée par la personne atteinte. Ce paramètre est évalué via une enquête déclarative qui consiste à répondre « Non », « Un peu » ou « Fortement » à la question « Etes-vous limité(e), depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? ». De ce fait, l’espérance de vie en bonne santé présente des limites puisqu’elle est liée à une appréciation en partie subjective. De plus, l’espérance de vie en bonne santé serait calculée à partir d’un échantillon de seulement 16 000 sondés. 

Sources : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, Ministère des Solidarités et de la Santé / INSEE : Institut national de la Statistique et des études économiques, 


Source : JDF Santé

C'est quoi le Lecanemab, nouveau traitement d'Alzheimer ?

C'est quoi le Lecanemab, nouveau traitement d'Alzheimer ?

Le 6 janvier 2023, l’agence américaine du médicament FDA (Food and Drug Administration) a autorisé la mise sur le marché américain du Lecanemab, un nouveau médicament dont l’objectif est de ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer. « C’est la première fois que de tels effets cliniques sont observés dans le cas d’un traitement contre la maladie d’Alzheimer » a commenté le Dr Maï Panchal, Directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer. Le Lecanemab sera commercialisé sous le nom de Leqembi aux Etats-Unis. Il n’est pas encore autorisé en France. Les laboratoires japonais Eisai et américain Biogen, à l’origine de ce nouveau médicament, souhaitent déposer un dossier de mise sur le marché en Europe.

Définition : c’est quoi le Lecanemab ?

Le Lecanemab, également connu sous le nom de BAN2401, est un médicament formulé par le laboratoire pharmaceutique japonais Eisai en collaboration avec le laboratoire américain Biogen. C’est un anticorps monoclonal qui vise à nettoyer le cerveau des plaques amyloïdes, ces agrégats toxiques que l’on peut observer dans le cerveau de patients atteints de la maladie d’Alzheimer et qui comptent parmi les causes possible de la maladie. L’objectif du Lecanemab est de ralentir la progression de la maladie à un stade précoce. Il ne permet toutefois pas de guérir de la maladie d’Alzheimer. Le Lecanemab sera commercialisé sous le nom de Leqembi. 

Le Lecanemab sera-t-il disponible en France ?

A date, le Lecanemab a reçu une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis mais n’est pas encore autorisé en France. Il faudra d’abord que les fabricants obtiennent l’autorisation de l’agence européenne du médicament (EMA) puis celle de l’Agence nationale
de sécurité du médicament et des produits de santé française (ANSM).

Pour quels patients Alzheimer ?

Ce médicament est destiné aux patients présentant des troubles cognitifs légers ou atteints d’une maladie d’Alzheimer au stade léger et dont des examens ont confirmé la présence de plaques amyloïdes cérébrales. 

Quelle est la posologie du Lecanemab ?

10 mg par kilos de Lecanemab doivent être administrés toutes les 2 semaines par perfusion intraveineuse. Une IRM cérébrale avant le début du traitement et une surveillance périodique par IRM avant les 5ème, 7ème et 14ème perfusions sont prescrites.

Quels sont les effets secondaires du Lecanemab ?

« Ce traitement peut induire des effets secondaires tels que des micro-hémorragies ou des œdèmes cérébraux. Ils sont, dans la majorité des cas, contrôlables et sans grave conséquence, mais il faut les surveiller avec des séances d’IRM régulières » signale le Dr Marion Levy, Responsable Etudes et Recherche de la Fondation Vaincre Alzheimer dans un communiqué paru le 7 janvier 2023. La migraine, la toux et la diarrhée font partie des autres effets secondaires rapportés.

Quelles sont les contre-indications ?

« La prudence s’impose lorsqu’on envisage l’utilisation de ce traitement chez des patients présentant des facteurs de risque d’hémorragie intracérébrale » indique le laboratoire Biogen. L’utilisation de médicaments anticoagulants est contre-indiquée en cas de traitement avec le Lecanemab. 

Quelle est l’efficacité du Lecanemab sur la maladie d’Alzheimer ?

Lors de l’essai clinique de phase 3, « le traitement par le Lecanemab a montré une réduction de 27 % du déclin cognitif en 18 mois » rapporte la Fondation Vaincre Alzheimer. Les performances cognitives et fonctionnelles ont été évaluées dans six domaines différents : la mémoire, l’orientation, le jugement et la résolution de problèmes, les activités sociales, la maison et les loisirs, et les soins personnels. « Le lecanemab montrait une forte diminution de l’accumulation des plaques amyloïdes cérébrales chez les malades d’Alzheimer et un ralentissement du déclin cognitif » indique le Dr Maï Panchal, Directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer. « Cette pathologie est multifactorielle, il ne faut pas l’oublier. L’accumulation de la protéine tau dans le cerveau des malades est elle aussi à l’origine des symptômes. Les voies inflammatoires, métaboliques, vasculaires et génétiques entrent également en jeu. Pour stopper le déclin cognitif, il faudra alors certainement mettre en place plusieurs traitements visant différentes cibles moléculaires » estime le Dr Panchal.

Quel est le prix du Lecanemab ?

Aux Etats-Unis, il serait commercialisé entre 8 500 dollars et 20 600 dollars par an pour les patients ce qui correspond à un coût compris entre 7921 et 19 196 euros par an.

Sources :

– Traitement Alzheimer : le lecanemab bientôt en vente aux Etats-Unis, Fondation Vaincre Alzheimer, 7 janvier 2023

– La FDA approuve LEQEMBI™ (lecanemab-irmb) dans le cadre de la procédure d’approbation accélérée pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, Biogen, 6 janvier 2023

– Lecanemab au stade précoce de la maladie d’Alzheimer, The New England Journal of Medicine, 5 janvier 2023

– Lecanemab : confirmation d’un traitement qui réduit le déclin cognitif chez les patients Alzheimer au stade précoce, Fondation Vaincre Alzheimer, 28 septembre 2022


Source : JDF Santé

Effets du ramadan sur la santé : corps, cerveau, bénéfique ?

Effets du ramadan sur la santé : corps, cerveau, bénéfique ?

Le ramadan 2023 débutera fin mars et durera un mois jusqu’à mi-avril. Cette période de jeûne en journée a plusieurs répercussions sur le corps. Passage en revue avec nos experts.

Quels sont les effets du ramadan sur le corps ? 

Le corps entre dans un état de jeûne environ 8 heures après le dernier repas car c’est le moment où les intestins finissent d’absorber les nutriments présents dans les aliments. Le corps commence alors à puiser de l’énergie dans le glucose stocké dans le foie et les muscles, puis il s’attaque aux graisses une fois que les réserves de glucoses sont épuisées.

► Les 5 premiers jours de jeûne : pour fournir du glucose au cerveau, un mécanisme de néoglucogenèse se met en place : le glucose est principalement synthétisé à partir des acides aminés des protéines musculaires. 

► A partir du 5e jour environ ; les acides gras produits sont soit oxydés directement soit transformés en corps cétoniques. La concentration en corps cétoniques augmente. Les corps cétoniques peuvent être utilisés par le cerveau ce qui diminue les besoins en glucose. Les acides gras et les corps cétoniques deviennent ainsi la principale source d’énergie au lieu des protéines.

Si le jeûne est bien pris en charge, il peut être bénéfique mais les premiers jours du ramadan, il n’est pas impossible que cette baisse de sucre dans le sang entraîne un état léthargique. Il faut alors avoir une bonne alimentation, une bonne hydratation et limiter ses dépenses physiques.  

Quels sont les effets du ramadan sur le cerveau ? 

La faim engendre une production d’acétone par le cerveau qui stimule et favorise les facultés cognitives. La sensation de faim peut ainsi disparaître au bout de quelques jours de jeûne et apparaît alors une impression de « légèreté« . Le jeûne à visée thérapeutique a d’ailleurs déjà été proposé et utilisé pour soulager certaines maladies mentales comme les troubles obsessionnels compulsifs en Russie, en Allemagne ou encore aux Etats-Unis, rappelle l’Inserm

Quels sont les bienfaits santé du ramadan ? 

Même si le jeûne du ramadan dure longtemps, la période de jeûne et la période d’alimentation sont plus ou moins identiques. « Finalement, notre rythme est simplement inversé, c’est comme si on mangeait la nuit et dormait le jour« , souligne Léa Lang, nutritionniste. Le ramadan peut avoir des bénéfices pour notre santé : « Le jeûne ralentit le processus de digestion, petit à petit l’organisme se nettoie et déstocke les mauvais sucres« . Pour cela, l’idéal est de manger, lors de la rupture du jeûne, des repas équilibrés comme lors d’une journée habituelle. « Il faudrait avoir une alimentation peu riche en sucre et penser à bien s’hydrater« , conseille la nutritionniste. 

Quels sont les effets secondaires ou méfaits du ramadan ? 

L’énergie utilisée durant la journée est bien plus importante que celle utilisée durant la nuit. La nuit, le fonctionnement du corps tourne au ralenti. « Si on mange trop gras, trop sucré, trop salé, notre corps fait des gros stocks qui auront une influence sur la digestion et la prise de poids. On peut également manquer de certains minéraux et ainsi développer des carences« . Une mauvaise alimentation et une mauvaise hydratation peuvent également entraîner une mauvaise haleine, des nausées, des maux de tête, une faiblesse générale

Quels sont les risques du ramadan sur la santé ? 

Selon Léa Lang, les risques durant le ramadan sont limités car les pratiquants se nourrissent quand même. « Les jeûnes qui durent plus de 12 heures ou jusqu’à 24 heures sont plus risqués« , assure-t-elle. En revanche, les personnes atteintes de maladies chroniques, de diabète, les femmes enceintes ou allaitantes ou encore les personnes âgées sont plus fragiles et peuvent être plus à risque de faire des malaises.  

Merci à Léa Lang, nutritionniste. 

Source : Evaluation de l’efficacité de la pratique du jeûne comme pratique à visée préventive ou thérapeutique, Rapport de l’Inserm, 10 janvier 2014


Source : JDF Santé

Pourquoi le ramadan donne mal de tête ? Que faire ?

Pourquoi le ramadan donne mal de tête ? Que faire ?

Peut-on souffrir de maux de tête dès le premier jour du ramadan ? 

Bien que le ramadan soit une période sainte, considéré comme un mois de charité pour les fidèles musulmans, il demande de modifier brutalement ses habitudes de vie. Nombreux sont les pratiquants qui déclarent alors souffrir de maux de tête, voire de migraines, dès les premiers jours de jeûne. « Le corps doit alors réapprendre à fonctionner avec son nouveau rythme« , souligne Léa Lang, nutritionniste. 

Pourquoi a-t-on mal à la tête pendant le ramadan ? 

« Le premier facteur est le manque d’hydratation, prévient Léa Lang. Le corps peut tenir plus longtemps sans manger que sans boire. Lorsqu’on boit peu d’eau, cela peut créer des maux de tête et aller jusqu’au malaise. « L’arrêt soudain de la caféine ou de la théine car il s’agit de très bons antimigraineux, de la cigarette, mais aussi une consommation excessive de glucides pendant le petit-déjeuner ou le dernier repas avant le lever du soleil peut causer des maux de tête. 

Que faire pour continuer son ramadan ? 

Les pratiquants peuvent se rassurer : cette sensation finit par disparaître avec le temps et l’habitude. Mais pour éviter les maux de tête, il est tout d’abord important de miser sur la prévention en diminuant progressivement ses consommations de café, de thé et de cigarette avant le ramadan pour sevrer son corps. Mais il est avant tout nécessaire de beaucoup boire pendant le soir et d’éviter d’avoir une alimentation trop riche en gras et en sucre. « Puisqu’on ne peut pas boire durant la journée, il est préférable d’avoir un rythme plus calme, de prendre l’air régulièrement, d’éviter l’activité physique« , conseille la nutritionniste. 

Merci à Léa Lang, nutritionniste. 


Source : JDF Santé