Sélectionner une page
Quelles sont les causes du phimosis ? Quand s'inquiéter ?

Quelles sont les causes du phimosis ? Quand s'inquiéter ?

On appelle « phimosis » un rétrécissement du prépuce, la peau entourant le gland de la verge, qui empêche le décalottage partiel ou complet. A l’exception de la petite enfance, où phimosis et adhérences préputiales sont tout à fait naturels, un phimosis peut survenir à tout âge pour diverses raisons.

Quelles sont les causes du phimosis ?

► Le phimosis fonctionnel : « Un adulte ou même un adolescent peut avoir un prépuce qu’il réussit à décalotter au repos mais en érection, l’élasticité du prépuce ne suffit pas. On parle alors d’un phimosis fonctionnel, responsable de douleurs lors de la masturbation ou des rapports sexuels. Il s’agit le plus souvent d’un phimosis existant à minima déjà dans l’enfance mais qui n’a pas disparu« , explique le chirurgien.  

► Le phimosis secondaire : Il s’agit d’un phimosis qui apparaît alors que le décalottage ne posait pas de problème auparavant. « Des problèmes cutanés, pathologies dermatologiques, infections locales, au niveau du prépuce peuvent ainsi être responsables de difficultés à décalotter, au repos, en érection, ou les deux, chez l’adulte : eczéma, lichen, psoriasis, tumeur de verge, mycose, chancre syphilitique et tout autre infection génitale locale« , précise encore le professionnel.  

Quelles sont les causes chez l’adulte ?

Le phimosis peut plus rarement apparaître chez l’adulte et être lié à un diabète ou un lichen scléro-atrophique. l’homme adulte peut aussi souffrir d’un phimosis dont il ne s’est pas rendu compte enfant et qui se révèle lors des érections.

« Ne pas pouvoir décalotter un nouveau-né, un enfant en bas âge, est normal et ne doit pas être fait »

Quelles sont les causes du phimosis chez l’homme âgé ?

Le décalottage peut toucher l’homme adulte à un âge avancé. « On parle du phimosis de l’homme âgé. En l’absence d’érections et de rapports sexuels, le prépuce étant une peau très fine, il peut s’abimer et se scléroser, avec une réaction inflammatoire. Une circoncision peut alors être indiquée ». Le phimosis peut aussi être la conséquence d’un diabète, les diabétiques étant davantage exposés aux risques de balanites, ces inflammations du gland pouvant être à l’origine d’un phimosis. Enfin, le phimosis peut être d’origine traumatique. 

Schéma types de phimosis
Schéma types de phimosis © gritsalak – stock.adobe.com

Quelles sont les causes du phimosis chez l’enfant ?

« Presque tous les enfants naissent avec le prépuce collé au gland, on parle alors d’adhérences préputiales physiologiques. Ne pas pouvoir décalotter un nouveau-né, un enfant en bas âge, est donc normal et ne doit pas être fait. Cela se décolle ensuite progressivement, à partir de deux ou trois ans, en général en même temps que l’acquisition de la propreté. Il est important que l’enfant ait décalotté avant la puberté au moins partiellement. Cela devrait donc être contrôlé par le pédiatre ou le médecin généraliste« , développe Antoine Faix. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, le décalottage complet du gland est possible chez seulement 4% des nouveau-nés, 50% des enfants de 3 ans et 99% des adolescents. « Le décalottage sans anesthésie au moins locale n’est plus indiqué car c’est extrêmement douloureux et traumatisant pour un enfant », affirme le médecin. Le petit enfant, sous la douche ou en urinant notamment, se décalotte tout seul et atteindra progressivement un décalottage complet. « Si l’enfant est gêné, s’il ressent des brûlures, alors à ce moment on discute d’une libération des adhérences ou éventuellement d’une circoncision ou d’une plastie préputiale, mais plus jamais d’un décalottage en consultation », répète notre expert.

Quand s’inquiéter ?

« Si à l’âge de 6 ou 7 ans, le petit garçon n’a toujours pas décalotté à minima et qu’il présente des symptômes (difficulté à uriner proprement, brûlures, inflammations…) cela peut être une indication pour libérer les adhérences et dans certains cas, procéder à une circoncision ou une plastie du prépuce« , explique Antoine Faix. Si le phimosis est acquis, il est indispensable de consulter. Le traitement du phimosis dépendra de sa cause. « Pommades anti-inflammatoires, antifongiques, cicatrisantes, antibiotiques sont indiqués pour les phimosis secondaires à une pathologie dermatologique. Si les traitements locaux ne fonctionnent pas, la solution est alors chirurgicale« , note le spécialiste. Une circoncision (ablation du prépuce) ou parfois d’une plastie du prépuce sont alors indiquées.

« Cette dernière permet de conserver le prépuce, l’intervention consistant à l’élargir. La circoncision sera toutefois l’unique solution si la peau est trop abîmée et ne peut être conservée. Ces interventions chirurgicales sont réalisées sous anesthésie locale ou générale, en structure hospitalière. Il est nécessaire, selon moi, qu’elles soient réalisées par un chirurgien pédiatre ou urologue« . Le plus souvent, il ne s’agit pas d’interventions douloureuses. « Cela peut être toutefois désagréables les premiers jours lors des érections nocturnes« , admet Antoine Faix. Les points de suture sont résorbables et la cicatrisation est complète en un mois, voire un mois et demi. « On peut prescrire une pommade pour aider à la cicatrisation. Les complications sont exceptionnelles lorsque le geste est réalisé par un chirurgien compétent dans une structure hospitalière« , conclut l’urologue.

Merci à Antoine Faix, chirurgien urologue et andrologue, ancien responsable du Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle de l’Association Française d’urologie.


Source : JDF Santé

Phimosis : comment soigner ce problème de décalottage ?

Phimosis : comment soigner ce problème de décalottage ?

Les problèmes de décalottage ou phimosis du prépuce sont plus fréquents chez l’enfant mais concernent également les adultes. Définition, causes, symptômes et opération.

Définition : c’est quoi le phimosis ?

« Le phimosis est l’impossibilité à retrousser la peau du prépuce sur le gland du pénis au-delà du sillon balano-préputial. C’est en relation avec l’étroitesse du prépuce » informe le Dr Christian Castagnola, chirurgien urologue, Vice-président délégué à la communication de l’Association Française d’Urologie (AFU). Le prépuce regroupe la peau et la muqueuse qui recouvrent le gland. Le prépuce doit coulisser facilement sur le pénis permettant un décalottage. La personne atteinte d’un phimosis éprouve une difficulté ou une impossibilité à découvrir l’extrémité de la verge, situation correspondant à l’impossibilité de décalotter. Le phimosis peut donner lieu à un paraphimosis. « Le prépuce s’est rétracté mais il est resté dans cette position, a gonflé et créé un anneau de striction autour de la verge avec impossibilité de se recalotter » explique le Dr Castagnola.

Quelles sont les causes du phimosis ?

► Il faut distinguer le phimosis constitutionnel, qui est très rare, du phimosis secondaire. « On considère que 96% des nouveaux-nés naissent avec un phimosis. Celui-ci disparaît le plus souvent avec les érections spontanées, la toilette. A 3 ans, 11% des enfants seulement présentent un phimosis et 1% seulement des hommes de plus de 18 ans ont un phimosis constitutionnel. On ne parle donc pas de phimosis avant l’âge de 3 ans » indique le chirurgien urologue.

► Le plus souvent, le phimosis est secondaire. « Dans l’enfance, le phimosis peut être lié à un décalottage forcé, une inflammation, des fissures. Il s’agit alors d’un phimosis scléreux » indique-t-il. L’anneau préputial est alors épais, très étroit et fibreux.

► Le phimosis peut plus rarement apparaître chez l’adulte. « Le phimosis peut être alors lié à un diabète ou un lichen scléro-atrophique » explique le Dr Castagnola.

► Il existe enfin un denier cas de phimosis, qui se révèle au moment de l’adolescence ou à l’âge adulte : « Il s’agit d’un phimosis « limite » dans l’enfance dont on ne s’est pas rendu compte et qui se révèle lors des érections. Le manque de souplesse gêne lorsque la verge prend du volume » informe le chirurgien urologue.

Quels sont les symptômes du phimosis ?

« Le symptôme du phimosis est l‘impossibilité de rétracter le prépuce sur le gland » indique le Dr Castagnola. Chez l’enfant, le plus souvent, le phimosis n’entraîne pas de symptôme « Mais il peut occasionner une inflammation locale voire une infection due à la rétention de smegma (sécrété par les glandes préputiales) qui ne peut pas s’évacuer chez l’enfant comme chez l’adulte. Chez l’adolescent et l’adulte le phimosis peut également entraîner une gêne voire une douleur à l’érection«  informe le chirurgien urologue.

schéma phimosis
Schéma du phimosis © 123rf

Comment diagnostiquer le phimosis du prépuce ?

« Le diagnostic du phimosis est clinique«  informe le Dr Castagnola. Il est suspecté à l’œil nu et confirmé par l’impossibilité par l’examinateur de décalotter. « Nous pouvons nous aider de photographies de la verge en érection chez les adolescents lorsqu’il s’agit d’un phimosis fonctionnel avec un anneau de striction à l’érection » informe le spécialiste. Le paraphimosis est également constaté visuellement.

Comment soigner un phimosis chez l’enfant ?

Pour les nourrissons et enfants en bas âge, chez lesquels le phimosis est souvent naturel, on intervient uniquement en cas de complications (infection, paraphimosis). Les adhérences prépuciales sont progressivement levées sur les premières années de vie.  » Il est déconseillé de décalotter les petits garçons. Plus on force le décalottage et plus on risque de créer un phimosis scléreux «  souligne le Dr Castagnola. Chez l’enfant plus grand avec un phimosis le traitement médical est privilégié. « Il s’agit de l’application d’une pommade corticoïde deux fois par jour. Selon les études, il y a 67 à 95% de bons résultats avec ce traitement » décrit le Dr Castagnola. En cas d’échec, si le phimosis est gênant, une intervention chirurgicale est proposée. « Il s’agit d’une posthectomie, ablation du prépuce médicalement justifiée »  informe le chirurgien urologue. « Il existe une alternative, la plastie du prépuce (plastie de Duhamel), qui consiste à couper l’anneau préputial et à le suturer afin de l’élargir mais cette technique peut donner un aspect inesthétique à la verge » complète-t-il.

Comment soigner un phimosis chez l’adulte ?

Chez l’adulte, le traitement du phimosis est le plus souvent chirurgical (posthectomie). Lorsque le phimosis est peu prononcé, une plastie de Duhamel peut être envisagée. « Dans certains cas de lichen, la corticothérapie locale peut être efficace » précise le chirurgien urologue.

Comment se déroule l’opération d’un phimosis du prépuce ?

L’intervention chirurgicale est rapide et ne nécessite pas d’hospitalisation. Une anesthésie générale est la plus fréquente chez l’enfant. « Ce qui est important, c’est la prise en charge de la douleur » souligne le Dr Castagnola. La cicatrisation se prolonge de 2 à 4 semaines. La reprise de l’activité sexuelle pour les adultes s’effectue au bout de 4 semaines. Le paraphimosis nécessite rarement une hospitalisation en urgence. L’application d’un gel anesthésiant améliore les douleurs. La nécessité de recalotter rapidement le prépuce par un professionnel est indispensable. La consultation d’un urologue doit être envisagée rapidement.

Quels sont les risques d’infection en cas de phimosis ?

Il existe des complications si le phimosis n’est pas traité, notamment des risques d’infection au niveau du gland, appelées balanites : dans ce cas, la verge est douloureuse, chaude, augmentée de volume parfois, et un écoulement blanchâtre peut apparaître spontanément ou à la pression du pénis. L’autre conséquence potentielle d’un phimosis est le paraphimosis : si l’on force le décalottage, l’anneau du prépuce peut rester bloqué sur le pénis à la base du gland et l’étrangler, entraînant des douleurs et un gonflement.

Merci au Dr Christian Castagnola, chirurgien urologue, Vice-président délégué à la communication de l’Association Française d’Urologie (AFU).


Source : JDF Santé

Maladie de Cadasil : c'est quoi, diagnostic, durée de vie

Maladie de Cadasil : c'est quoi, diagnostic, durée de vie

La maladie de Cadasil (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy) est une maladie génétique qui touche le cerveau et réduit l’espérance de vie. Un ex-candidat de l’émission « L’amour est dans le Pré », Mathieu (à droite sur la photo ci-dessous) en est atteint tout comme son père avant lui : « J’ai bientôt 47 ans et, en théorie, l’espérance de vie des malades de Cadasil est de 62 ans. Je souffre de bipolarité. J’ai un risque sur trois de faire un AVC à partir de 45 ans et une chance sur six que cela survienne la nuit », a-t-il raconté à nos confrères de Closer en juillet 2022, Pourtant « je ne me suis jamais senti aussi bien. Sans Cadasil, je n’aurais jamais osé vivre aussi pleinement. Paradoxalement, ma maladie est à la source des plus grands bonheurs de ma vie« , a-t-il conclu.

Définition : c’est quoi la maladie de Cadasil ?

Cadasil est une maladie génétique qui touche les petits vaisseaux sanguins du cerveau. Elle est due à des mutations particulières du gène NOTCH 3, qui code pour une protéine située à la surface de certaines cellules, et plus particulièrement des cellules musculaires de la paroi des petits vaisseaux du cerveau, qui assurent le maintien de leur tonus et de leur capacité à se contracter. « Cette protéine s’accumule dans la paroi du vaisseau au cours du temps, ce qui réduit leur capacité à se dilater et entraîne une mauvaise irrigation de certaines zones cérébrales (surtout les plus profondes), et favorise la survenue de petit infarctus cérébraux, parfois responsables d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Cela peut conduire à une dégradation progressive de l’état moteur et cognitif des sujets pouvant aboutir parfois à un état de handicap très grave. La maladie de Cadasil est la plus fréquente des maladies génétiques des vaisseaux et touche aussi bien les femmes que les hommes« , développe le Pr Hugues Chabriat, qui a participé à la découverte de la maladie de Cadasil, avec les Pr Marie Germaine Bousser, Elizabeth Tournier Lasserve et Anne Joutel, en 1996. Cette découverte a été couronnée par le plus grand prix en neurosciences, le Brain Prize en 2019. 

Elle serait présente chez 1 sujet sur 400 dans la population générale

Quelle est la cause de la maladie de Cadasil ?

La maladie de Cadasil est due à différentes mutations du gène NOTCH 3 situé sur le chromosome 19, gène codant pour une protéine (jouant le rôle de récepteur à la surface des cellules musculaires des petits vaisseaux). Ce gène est impliqué dans la formation des vaisseaux sanguins et leur fonctionnement. « Tous les mécanismes à l’origine de la maladie ne sont pas encore connus mais l’on sait aujourd’hui que la mutation responsable de CADASIL pourrait être fréquente et conduire à des formes moins sévère et non diagnostiquée de la maladie, elle serait présente chez 1 sujet sur 400 dans la population générale« , précise le neurologue.

Quels sont les symptômes de la maladie de Cadasil ?

En raison du déficit de l’irrigation du cerveau, des lésions s’accumulent dans le tissu cérébral au cours du temps et peuvent provoquer différents symptômes, qui varient d’une personne à une autre. La maladie de Cadasil se traduit par la survenue inhabituellement fréquente de crises de migraine avec aura, c’est-à-dire précédées de troubles de la vision, ou de la sensibilité progressifs et durant quelques minutes. Mais aussi par des AVC, pouvant entraîner une paralysie du bras, une hémiplégie ou encore une gêne pour parler. « Avec le temps surviennent un ralentissement intellectuel et des troubles de l’équilibre. Lorsque la maladie est à un stade avancé, le sujet éprouve des difficultés pour se déplacer et au stade ultime, il peut devenir grabataire« , détaille le spécialiste.  

Comment se pose le diagnostic de la maladie de Cadasil ?

En présence de symptômes évocateurs, d’une histoire familiale, une IRM peut être effectuée pour déceler la présence de lésions évoquant le diagnostic. Le diagnostic sera ensuite confirmé par un test génétique. 

Quel est le traitement de la maladie de Cadasil ?

Pour l’heure, il n’existe pas de traitement spécifique permettant de guérir la maladie ni de stopper son évolution. « Actuellement, des neuroprotecteurs sont testés et certains laboratoires commencent à envisager d’utiliser de nouveaux outils de génétique pour modifier l’expression du gène NOTCH3 » dans la paroi du vaisseau, indique le Pr Hugues Chabriat.

Quel est l’espérance de vie en cas de la maladie de Cadasil ?

La sévérité de la maladie est fonction de l’accumulation de petits infarctus dans le cerveau et de la localisation de la mutation. Les formes de la maladie sont très variables. Certaines personnes se portent bien après 60 ans et d’autres peuvent être gravement atteintes à 50 ans. Des facteurs extérieurs, comme le tabagisme ou l’hypertension artérielle, semblent aggraver la maladie. On sait aussi que les femmes semblent avoir une évolution moins rapide que les hommes, peut être en raison de facteurs hormonaux. 

Merci au Pr Hugues Chabriat, coordonnateur du centre de référence pour les maladies vasculaires rares du cerveau et de l’œil (CERVCO).


Source : JDF Santé

Comment sortir de la dépression ? C'est quoi cette maladie ?

Comment sortir de la dépression ? C'est quoi cette maladie ?

Baisse de l’humeur, désintérêt pour des activités habituellement sources de plaisir,  sentiment de culpabilité et/ou baisse de l’estime de soi. La dépression est une vraie maladie. En France, selon l’Inserm, 1 personne sur 5 a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Avec l’anxiété, elle est la plus répandue des troubles de l’humeur. La dépression est aussi le trouble psychologique qui a connu le plus grand boom ces dernières années, au point que la consommation d’antidépresseurs a explosé en France. Un état dépressif peut avoir un retentissement sur le sommeil et l’alimentation et donner lieu à des idées suicidaires. Décryptage de la dépression avec notre psychiatre.

Quelle est la définition médicale de la dépression ?

La dépression est un trouble de l’humeur. Il se caractérise par une profonde tristesse, un désespoir, un manque de désir de vivre, un repli sur soi, une perte d’intérêts et de motivation pour les activités de tous les jours, un changement de comportement et un ralentissement psychique et moteur qui peuvent conduire dans les cas les plus extrêmes au suicide. La vraie dépression, aussi appelée épisode dépressif majeur, n’est pas un simple vague-à-l’âme de quelques jours. Elle se traduit par une série précise de symptômes, se manifestant sur une durée minimale de deux semaines et qui peut perdurer plusieurs semaines, mois voire années.

Qu’est-ce que la dépression chronique ?

Quand la dépression se poursuit pendant au moins 2 ans, on parle de dépression chronique. Si elle est soignée par des antidépresseurs et une psychothérapie, parfois une hospitalisation en milieu psychiatrique s’avère nécessaire.

Qu’est-ce qu’une dépression réactionnelle ?

La dépression réactionnelle est une forme de dépression causée par un événement marquant ou une pression psychique excessive. Ce peut être consécutif à un deuil, un accident, un problème professionnel… ou même parfois des événements pouvant paraître dérisoires. Les personnes en dépression réactionnelle sont sujettes aux pleurs intempestifs, à des troubles du sommeil et présentent les symptômes d’une dépression classique : tristesse, pertes d’intérêt et de motivation, repli sur soi, ralentissement psychique et moteur, modifications de comportement. La dépression réactionnelle est généralement traitée par antidépresseurs, complétés par une prise en charge psychothérapeutique.

Qu’est-ce qu’une dépression post-partum ?

Si de nombreuses mamans peuvent connaître un baby blues après l’accouchement (jusqu’à 70 % peuvent être concernées), il n’est pas à confondre avec la dépression post-partum. « Dans le premier cas (baby blues), les jeunes mères sont tristes, ont des crises de larmes brusques, elles sont irritables, insomniaques parfois et anxieuses, des symptômes qui apparaissent entre un et trois jours après la naissance et disparaissent spontanément au bout de deux semaines« , explique le Dr Lemoine. Dans le cas d’une dépression post-partum, les symptômes sont une tristesse profonde et durable, un désintérêt quasi total pour les activités du quotidien, des insomnies, de l’irritabilité et de l’anxiété, une fatigue permanente ainsi que des troubles de l’interaction entre la mère et l’enfant. Elle concerne 10 à 15 % des mères, et se manifeste environ 4 à 6 semaines après l’accouchement. « Une psychothérapie associée à la prise d’antidépresseurs sera le traitement de base. Au besoin, une hospitalisation dans une unité parents-enfants pourra être proposée« , précise le Dr Lemoine.

Qu’est-ce qu’une dépression saisonnière ?

Cet épisode dépressif, qui touche plus souvent les femmes et les enfants, survient généralement à l’automne ou au début de l’hiver et s’installe jusqu’au printemps. Elle est provoquée par une baisse de la lumière naturelle. « Les symptômes sont ceux d’un épisode dépressif : tristesse permanente, perte d’intérêt pour les activités de tous les jours, la boulimie sucrée, l’hypersomnie, la somnolence et une fatigue intense dès le réveil, explique le Dr. Lemoine. A ces principaux changements, peut également s’associer une baisse de libido, une prise de poids, une irritabilité et une dévalorisation de soi« . Il existe une thérapie spécifique pour l’enrayer : la luminothérapie. « Elle consiste à s’exposer à une forte lumière, proche de celle du soleil, précise notre expert. Les séances durent une demi-heure. Mais des lampes de luminothérapies sont également disponibles dans le commerce« . Des séances de psychothérapie peuvent compléter le protocole de soins.

Symptômes de la dépression

La dépression se distingue « des sautes d’humeur habituelles et des réactions émotionnelles passagères face aux problèmes du quotidien » note l’OMS qui s’apparentent davantage à ceux de la déprime. La « vraie » dépression est marquée par des symptômes qui s’installent et durent.

Quelles sont les causes et facteurs de risques de la dépression ?

► Il existe des facteurs de risques héréditaires, mais plusieurs facteurs sont associés dans le déclenchement d’un épisode dépressif. Selon l’Inserm, un individu dont l’un des parents fait une dépression a deux à quatre fois plus de risque d’être lui-même dépressif au cours de sa vie. Surtout si le parent a développé un premier épisode dépressif avant l’âge de 20 ans. En moyenne, le premier épisode dépressif majeur se situe autour de 35 ans.

► Le sexe est aussi un facteur de risque de dépression : les femmes souffrent deux fois plus de dépression que les hommes. Et pour cause, les périodes de modifications hormonales comme la puberté, le cycle menstruel, la grossesse (baby blues), et surtout la ménopause, agissent sur l’humeur. Dans ce dernier exemple, la ménopause, correspond en effet à une étape existentielle majeure, pendant laquelle la femme doit accepter l’idée qu’elle n’aura plus d’enfant. Cela peut causer de profonds bouleversements psychologiques qui peuvent être compensés selon les cas pas les traitements hormonaux.

« Dans 60 % des cas, les états dépressifs sont traités par la prise d’antidépresseurs »

L’adolescence est une période à risque. C’est une période de transition, marquée par le sentiment d’échec, de regret et de désillusion. L’adolescent doit en effet renoncer à ses rêves d’enfant et se confronter à la réalité de l’âge adulte. C’est pourquoi des états dépressifs de sévérité variable y sont fréquents. Mais le trouble dépressif de l’adolescent peut passer totalement inaperçu notamment lorsqu’il revêt d’autres formes que celles rencontrées chez l’adulte (dévalorisation, pessimisme…). Il se manifeste alors autrement : conflit avec l’autorité (scolaire, parentale), conduites à risque (abus de drogues, alcool, fugues), affections psychosomatiques, troubles de la sexualité, etc. Tous ces états peuvent masquer une dépression sous-jacente mais réelle.

Quels sont les traitements pour soigner une dépression ?

La volonté seule ne suffit pas à sortir d’une dépression comme elle provoque des pensées négatives de soi. Le traitement de la dépression comporte deux volets complémentaires (médicamenteux et psychologique) et intervient à deux niveaux : sur le cerveau grâce aux médicaments, et sur le psychisme grâce à la parole. Il est parfois long, afin d’éviter le risque de récidive. De nombreuses études ont confirmé l’efficacité pour 80 % des malades de l’association médicaments-psychothérapie. De plus, la dépression étant complexe, il n’existe pas une seule méthode. La prise en charge dépend notamment de la gravité de la dépression. Une dépression légère ne sera pas traitée de la même façon qu’une dépression sévère et encore moins qu’une dépression résistante. Elle dépend également du souhait de la personne déprimée et de la personnalité. C’est au cas par cas.

Le traitement psychologique de la dépression

Travailler sur soi permet d’identifier les causes de la maladie, d’accompagner la guérison et d’éviter les rechutes. « De nombreuses études ont prouvé l’efficacité de cette thérapie, assure le Dr. Lemoine. Elle apporte une écoute bienveillante, permet de mettre des mots sur la douleur et de lutter contre les pensées négatives et auto-dévalorisantes. » Les séances doivent être régulières, de l’ordre d’une à deux séances par semaine pendant plusieurs mois selon l’importance des symptômes.

Le traitement médicamenteux de la dépression

« Dans 60 % des cas, les états dépressifs sont traités par la prise d’antidépresseurs« , précise le Dr Patrick Lemoine, psychiatre à Lyon. Il s’agit de psychotropes dont le rôle est de faire disparaître les troubles de l’humeur. Dans le cas d’une dépression majeure, leur prise peut être recommandée. « Ils apportent un soulagement au bout de deux à trois semaines de prise, précise le Dr. Lemoine. Mais parce qu’ils ont des effets secondaires importants (troubles du rythme cardiaque, troubles sexuels, vertiges…), ils ne sont prescrits que pour une période, n’excédant pas 4 à 6 mois« . A savoir : le médecin peut prescrire en début de traitement un médicament anxiolytique pour diminuer les angoisses associées à la dépression. Il s’agit d’une prescription temporaire. De fait, les anxiolytiques ne doivent pas être pris pendant plus de quelques semaines. Au-delà, leur action est diminuée et le risque de dépendance physique est réel.

Les traitements naturels de la dépression

Les conseils ci-dessous ne remplacent pas l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. Si les symptômes perdurent ou s’ils s’aggravent, il faut alors consulter rapidement son médecin traitant. Le Millepertuis est un antidépresseur naturel, utilisé dans les cas de fatigue chronique et comme régulateur d’humeur. Plusieurs études en placebo double-aveugle comparent même le millepertuis à certains antidépresseurs synthétiques, les effets indésirables en moins. La rhodiole favorise la concentration. Elle agit sur la fatigue cérébrale en stimulant les fonctions cognitives et sur la fatigue physique en améliorant le tonus. Elle atténue également l’anxiété et la dépression légère, lutte contre la fatigue générée par le stress. Une étude réalisée en 2005 a comparé les effets du safran au Prozac et en a déduit qu’elle était tout aussi efficace, les effets secondaires en moins ! La raison ? Elle possède deux substances, le safranal et la crocine, qui stimuleraient la production de sérotonine, un neurotransmetteur dont le rôle est d’équilibrer le système émotionnel. Une demi-pincée suffit pour bénéficier de ses effets antidépresseurs.

Quel est le risque de récidive ?

Une dépression peut disparaître spontanément en 6 et 12 mois. Mais elle annonce souvent une récidive. Selon l’Inserm, celle-ci survient dans les 5 années suivantes dans 50 à 80 % des cas. Le risque s’accroît avec la répétition des épisodes : 70% des personnes ayant connu deux périodes de dépression en présenteront une troisième, 90% de ceux qui en ont subi trois en affronteront une quatrième. Or, plus les récidives sont nombreuses, plus la dépression est sévère. Au total, on estime que la moyenne des épisodes dépressifs majeurs au cours d’une existence se situe autour de 5. Mais il existe des variations considérables entre les individus. Les uns ne développeront qu’une ou deux fois le trouble : les autres vivront avec lui leur vie entière. On constate ainsi une moitié de guérison définitive et un tiers de guérisons partielles. Pour une personne sur cinq, l’évolution de la dépression sera chronique.

Dépression et suicide : le risque majeur

La dépression est la première cause de suicide. Selon un rapport de l’Académie de Médecine, le risque de suicide est multiplié par 21 en cas de dépression. Au final, entre 5 et 20 % des patients commettent une tentative ou adoptent un comportement suicidaire (prise de risque, autodestruction, mutilation…). Le risque de mortalité est particulièrement élevé lorsqu’il existe des antécédents dans la vie du patient ou dans la famille, lorsque la dépression a été déclenchée par un deuil ou une séparation, lorsque le dépressif est en situation de dépendance toxicologique (alcoolisme, drogue).

Comment prévenir la dépression ?

Parmi les solutions pour se sentir mieux et éviter la dépression :

  • Adopter un mode de vie sain : pratiquer un sport, une activité de relaxation (méditation, yoga…), respecter ses cycles de sommeil et manger de façon équilibrée peuvent être un premier rempart contre la dépression.
  • Sortir tous les jours, afin de vous exposer à la lumière naturelle du jour
  • Avoir une vie sociale riche. Que ce soit entre amis ou en famille, les liens sociaux sont très importants pur la bonne santé mentale.
  • Consulter dès les premiers signes de tristesse. Prenez rendez-vous chez un psychologue, un psychothérapeute ou un psychanalyste afin de désamorcer rapidement les premiers symptômes. Le bouche-à-oreille vous permettra de trouver un bon praticien.

Aider un proche qui souffre de dépression

Au moindre doute, si vous remarquez qu’un proche a changé, il est indispensable de lui faire admettre son état et son besoin de se soigner. L’objectif, c’est qu’il consulte, idéalement un spécialiste, psychiatre ou psychologue clinicien. Sinon, il peut voir dans un premier temps son médecin généraliste, qui est généralement bien formé sur le problème de la dépression. Si besoin, ce dernier prescrit des antidépresseurs, qui serviront à sortir la tête de l’eau pour pouvoir entamer un travail avec un psychothérapeute ou un psychologue dans un second temps. Il est important de ne pas laisser la situation s’aggraver.

Sur le forum santé : les discussions au sujet de la dépression
Sujet Réponses

A retenir

► 1 personne sur 5 souffre de dépression en France. 

► Tristesse, désespoir, manque de désir de vivre, repli sur soi sont des signes évocateurs de dépression.

► Le premier épisode dépressif majeur se situe généralement autour de 35 ans.

► Les femmes souffrent deux fois plus de dépression que les hommes.

► Le risque de suicide est multiplié par 21 en cas de dépression.

Merci au Dr Patrick Lemoine, psychiatre à Lyon.


Source : JDF Santé

Amitié toxique : quels signes, quand faut-il arrêter ?

Amitié toxique : quels signes, quand faut-il arrêter ?

Manipulation, culpabilisation, emprise, domination, rabaissement, jalousie… Parfois, une amitié apporte de moins en moins d’épanouissement, devient malsaine voire toxique. Comment reconnaître une telle relation ? Que signifie-t-elle ? Faut-il mettre un terme à l’amitié ou essayer de la sauver ?

Définition : c’est quoi une amitié toxique ?

Par définition, l’amitié est un sentiment réciproque d’affection et de sympathie entre deux personnes n’appartenant pas à la même famille et n’étant pas en couple. Bienveillance, attachement mutuel, écoute et entraide sont donc par essence les bases d’une amitié. « Une relation d’amitié doit être équilibrée et permettre à chacun de s’épanouir sans se sentir prisonnier ou contraint« , explique d’emblée Virginie Bapt, psychothérapeute et psychanalyste. En revanche, lorsque elle devient malveillante, angoissante, basée sur la culpabilité, la jalousie ou l’envie, la relation n’est plus saine et peut même devenir toxique. « Globalement, on peut dire qu’une amitié est toxique quand elle entraîne, ce qu’on appelle en analyse transactionnelle, des jeux psychologiques qui concourent toujours au même but : jouer avec l’autre pour en retirer toujours le même résultat, un résultat souvent négatif », précise l’experte.

Comment faire la différence entre une amitié malsaine ou toxique ?

Une amitié peut être déséquilibrée sans être forcément toxique. C’est le cas quand :

► Vous êtes confrontée au triangle de Karpman, l’un des jeux psychologiques les plus connus. On le retrouve dans la plupart des échanges humains, à des degrés divers, et parfois à la base d’une amitié. Dans ce triangle, il y a trois rôles : la victime, le bourreau et le sauveteur. Le principe est simple : Un(e) de vos amis(es) se considère tout le temps comme une victime et se positionne comme inférieure. Il/Elle peut dire des phrases du type « Tu ne penses jamais à moi ». « Tu n’es pas là pour moi ». « Tu es égoïste« . Au bout d’un moment, vous en avez marre et vous l’envoyez paître : vous devenez alors son bourreau. Puis, vous en avez pitié et devenez son sauveteur. Ainsi de suite. « Je ne qualifierai pas ces amitiés de « toxiques », mais plutôt de « stériles ». Sans être destructrices, ces amitiés n’aident pas à évoluer, ni à grandir. Elles ne sont, à mon sens, faites que pour « passer le temps » et ne pas se sentir seul« , nuance notre interlocutrice. 

► De la même façon, un(e) ami(e) qui parle toujours de lui/d’elle, mais qui ne prête aucune attention à vos difficultés n’est pas forcément révélateur d’une amitié toxique, mais plutôt d’une amitié déséquilibrée et non basée sur la réciprocité.

► Enfin, une personne qui vous vient tout le temps en aide sans sollicitude, qui répond aux moindres de vos désirs comme si vous étiez incapable d’y répondre par vous-même et qui a l’impression que tout cela garantit votre amitié, joue également à un jeu psychologique. « Vous pouvez très bien y trouver votre compte et maintenir cette amitié, mais il faut avoir conscience des enjeux et des éventuelles dérives, prévient la psychothérapeute. Dès qu’on n’a plus conscience de ce jeu psychologique, c’est là que la relation devient toxique. » 

Signes : comment reconnaître une amitié toxique ?

Une amitié devient toxique quand :

► Elle génère de l’angoisse : « Concrètement, vous vous sentez mal sans savoir pourquoi, vous avez la boule au ventre lorsque vous avez rendez-vous avec votre ami(e), décrit Virginie Bapt. Généralement, les amitiés angoissantes sont générées par les profils pervers.« 

► Elle est culpabilisante : « Vous avez le sentiment de ne jamais faire ce qu’il faudrait faire, ou de ne pas être à la hauteur de l’amitié, liste notre interlocutrice. Cette relation est généralement menée par des profils hystériques, des personnes éternellement insatisfaites qui ne cessent de vous reprocher quelque chose avec théâtralisme et exagération. Pourtant, il est difficile de mettre des frontières avec elles car ce sont des personnes souvent attachantes et en demande« . Cette « amitié » est souvent sans fin et sur le long terme, destructrice.

► Elle vous vide de votre énergie et génère un sentiment d’épuisement. C’est notamment ce qu’il se passe lorsqu’on fréquente des « vampires émotionnels ou vampires psychiques« . « Cette notion a d’ailleurs récemment été théorisée par le psychiatre Stéphane Clerget qui les définit comme des personnes qui ne sont absolument pas autonomes d’un point de vue émotionnel et qui vont par conséquent profiter d’autrui pour se sentir bien. Elles se nourrissent de nos énergies, de notre élan vital et de notre présence pour assouvir leur bien-être, mais n’apportent rien en retour« , décrit-elle. 

« La personne toxique n’a pas les capacités pour écouter et se remettre en question »

Que faire et comment faire face à une amitié toxique ?

Dès qu’on ressent de l’angoisse, de la culpabilité ou un sentiment d’épuisement, il faut s’interroger. L’essentiel est d’en avoir conscience et de ne pas se mentir à soi-même. « On a le droit d’être impressionné par une personne, d’être flattée d’une amitié ou de se sentir redevable, et de rester dans la relation parce que nous l’avons décidé et non parce qu’on se sent prisonnier. Mais il ne faut pas oublier qu’on a le droit de choisir ses amitiés, contrairement à notre famille« . Vous êtes donc la seule personne à pouvoir choisir de maintenir l’amitié ou de couper les ponts. « L’amitié est extrêmement importante dans la vie, d’où la nécessité d’avoir des relations les plus saines et équilibrées possibles« , ajoute notre interlocutrice. Pour cela, les trois questions fondamentales à se poser sont :

  • Qu’est-ce que je décide de construire comme amitié ?
  • Qui ai-je envie d’avoir dans mon cercle amical ?
  • Qu’est-ce que j’ai envie de développer avec la personne ?

Dans certains cas, on a besoin d’une tierce personne ou d’une aide extérieure pour vraiment pouvoir se sortir d’une amitié toxique et ne plus être sous l’emprise de cette personne. Un travail psychologique est parfois nécessaire pour vous permettre d’identifier vos failles, de travailler sur elles et de mettre en place les réactions les plus appropriées.  

Quand faut-il arrêter ou mettre fin à une amitié toxique ?

Lorsqu’on est dans un contexte d’amitié toxique, il est bien souvent inutile d’avoir une discussion avec la personne pour lui expliquer ce que vous lui reprochez. Et ce, même si vous le faites de manière douce et bienveillante. « Dans la majorité des cas, la personne « toxique » n’a pas les capacités ni les outils pour écouter et se remettre en question. Pire, elle risquerait de comprendre de travers, de rejeter la faute sur vous et d’essayer de vous blesser« , assure la spécialiste. Et si votre ami(e) utilise le chantage pour vous garder auprès de lui, ne cédez pas et n’entrez pas son jeu. « Il faut être deux pour jouer, à partir du moment où vous décidez de ne plus jouer, la personne en face n’a plus d’emprise sur vous« , rassure-t-elle en conclusion.  

Merci à Virginie Bapt, psychothérapeute et psychanalyste.


Source : JDF Santé

C'est quoi le DSM ? DSM-5 ? Liste des maladies

C'est quoi le DSM ? DSM-5 ? Liste des maladies

Qu’est-ce que le DSM ? 

Le DSM, ou manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, est un ouvrage de référence en psychiatrie, qui recueille toutes les spécificités cliniques des troubles mentaux, ainsi que les statistiques établies à leur sujet. Les informations, rassemblées par des psychiatres américains, sont régulièrement mises à jour depuis 1952, pour s’adapter aux évolutions en matière de psychiatrie et pour inclure les nouvelles statistiques. Le DSM ne se penche aucunement sur les origines des maladies. L’édition la plus récente du DSM (la 5ème) est parue en 2013 aux États-Unis et en 2015 en France. 

Quel est le rôle du DSM ?

Publié par l’Association Américaine de Psychiatrie (APA), le DSM propose une classification des troubles mentaux qui vise à aider les professionnels de la santé mentale dans leur pratique quotidienne. « C’est ainsi un véritable outil d’aide au diagnostic, à la compréhension et à la prise en charge des troubles psychiatriques. Utilisé par de nombreux professionnels de santé (psychiatres, psychologues, cliniciens, chercheurs, étudiants…), il favorise la reconnaissance des pathologies mentales dans le monde entier grâce à un langage commun dans la description de leurs caractéristiques. Le DSM assure également une meilleure communication entre le soignant et son patient puisque des mots sont mis sur ses maux », observe le Dr Gérard Macqueron.

Quel est le dernier DSM en vigueur ?

La dernière édition du DSM est parue en 2013 aux États-Unis et en 2015 en France. Il s’agit de la cinquième version du manuel (DSM 5). Compatible avec la classification internationale des maladies de l’OMS (CIM), le DSM 5 présente de nombreuses améliorations. « Il décrit les troubles mentaux de façon systématique : caractéristiques diagnostiques, prévalence, évolution, facteurs de risque et pronostiques, questions diagnostiques liées à la culture ou au genre. Au-delà de la classification qu’il propose, il se veut également un outil de collecte et de diffusion de statistiques précises en santé publique sur la morbidité et la mortalité des troubles mentaux », peut-on lire sur le communiqué de presse de la maison d’édition Eslevier Masson du 17 juin 2015. 

Liste des maladies du DSM 5

Les troubles mentaux sont répartis dans 22 catégories de diagnostics : 

  • Troubles neurodéveloppementaux
  • Spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques
  • Troubles bipolaires et apparentés
  • Troubles dépressifs
  • Troubles anxieux
  • Troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés
  • Troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress
  • Troubles dissociatifs
  • Troubles à symptomatologie somatique et apparentés
  • Troubles des conduites alimentaires et de l’ingestion d’aliments
  • Troubles du contrôle sphinctérien
  • Troubles de l’alternance veille-sommeil
  • Dysfonctions sexuelles
  • Dysphorie de genre
  • Troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites
  • Troubles liés à une substance et troubles addictifs
  • Troubles neurocognitis
  • Troubles de la personnalité
  • Troubles paraphiliques
  • Autres troubles mentaux
  • Troubles des mouvements et autres effets indésirables induits par un médicament
  • Autres situations pouvant faire l’objet d’un examen clinique

Qui peut l’utiliser ?

Le DSM 5 peut être utilisé par de nombreux professionnels de santé : psychiatres, psychologues, cliniciens, ergothérapeutes, personnel soignant, travailleurs sociaux. Ce manuel vise à les aider dans leur pratique quotidienne pour le diagnostic et la prise en charge des troubles mentaux, en favorisant un langage commun pour l’ensemble du corps médical. Les chercheurs et étudiants peuvent également être amenés à se référer au DSM 5 pour approfondir leurs recherches.

Où trouver le DSM-5 ?

Comme la plupart des ouvrages, le DSM 5 est disponible en librairie et sur internet. 

Limites et précautions du DSM-5

Source de débats scientifiques et théoriques depuis ses origines, le DSM-5 présente certaines limites. De nombreux psychiatres lui reprochent notamment de qualifier de maladies des comportements qui sont en réalité normaux, et de prôner la prescription de psychotropes au lieu de privilégier l’écoute du patient. L’inconvénient majeur du DSM est de faire entrer les sujets dans des cases et de poser des diagnostics à un instant T, sans prendre en compte leur histoire dans sa globalité. Des réactions caractéristiques comme la tristesse après le décès d’un proche sont ainsi étiquetées de pathologies, alors qu’elles résultent du processus normal de deuil.  » En définitive, si ce manuel permet aux psychiatres du monde entier d’adopter un langage commun, il est primordial de ne pas poser de conclusion hâtive et définitive à l’issu d’un épisode psychiatrique afin de ne pas stigmatiser les patients « , réagit le psychiatre. 

Merci au Dr Gérard Macqueron, psychiatre à Paris.

Source : DSM-5 – Publication de la version française de l’ouvrage de référence de l’Association Américaine de Psychiatrie, 17 juin 2015


Source : JDF Santé