On appelle « phimosis » un rétrécissement du prépuce, la peau entourant le gland de la verge, qui empêche le décalottage partiel ou complet. A l’exception de la petite enfance, où phimosis et adhérences préputiales sont tout à fait naturels, un phimosis peut survenir à tout âge pour diverses raisons.
Quelles sont les causes du phimosis ?
► Le phimosis fonctionnel : « Un adulte ou même un adolescent peut avoir un prépuce qu’il réussit à décalotter au repos mais en érection, l’élasticité du prépuce ne suffit pas. On parle alors d’un phimosis fonctionnel, responsable de douleurs lors de la masturbation ou des rapports sexuels. Il s’agit le plus souvent d’un phimosis existant à minima déjà dans l’enfance mais qui n’a pas disparu« , explique le chirurgien.
► Le phimosis secondaire : Il s’agit d’un phimosis qui apparaît alors que le décalottage ne posait pas de problème auparavant. « Des problèmes cutanés, pathologies dermatologiques, infections locales, au niveau du prépuce peuvent ainsi être responsables de difficultés à décalotter, au repos, en érection, ou les deux, chez l’adulte : eczéma, lichen, psoriasis, tumeur de verge, mycose, chancre syphilitique et tout autre infection génitale locale« , précise encore le professionnel.
Quelles sont les causes chez l’adulte ?
Le phimosis peut plus rarement apparaître chez l’adulte et être lié à un diabète ou un lichen scléro-atrophique. l’homme adulte peut aussi souffrir d’un phimosis dont il ne s’est pas rendu compte enfant et qui se révèle lors des érections.
« Ne pas pouvoir décalotter un nouveau-né, un enfant en bas âge, est normal et ne doit pas être fait »
Quelles sont les causes du phimosis chez l’homme âgé ?
Le décalottage peut toucher l’homme adulte à un âge avancé. « On parle du phimosis de l’homme âgé. En l’absence d’érections et de rapports sexuels, le prépuce étant une peau très fine, il peut s’abimer et se scléroser, avec une réaction inflammatoire. Une circoncision peut alors être indiquée ». Le phimosis peut aussi être la conséquence d’un diabète, les diabétiques étant davantage exposés aux risques de balanites, ces inflammations du gland pouvant être à l’origine d’un phimosis. Enfin, le phimosis peut être d’origine traumatique.
Quelles sont les causes du phimosis chez l’enfant ?
« Presque tous les enfants naissent avec le prépuce collé au gland, on parle alors d’adhérences préputiales physiologiques. Ne pas pouvoir décalotter un nouveau-né, un enfant en bas âge, est donc normal et ne doit pas être fait. Cela se décolle ensuite progressivement, à partir de deux ou trois ans, en général en même temps que l’acquisition de la propreté. Il est important que l’enfant ait décalotté avant la puberté au moins partiellement. Cela devrait donc être contrôlé par le pédiatre ou le médecin généraliste« , développe Antoine Faix. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, le décalottage complet du gland est possible chez seulement 4% des nouveau-nés, 50% des enfants de 3 ans et 99% des adolescents. « Le décalottage sans anesthésie au moins locale n’est plus indiqué car c’est extrêmement douloureux et traumatisant pour un enfant », affirme le médecin. Le petit enfant, sous la douche ou en urinant notamment, se décalotte tout seul et atteindra progressivement un décalottage complet. « Si l’enfant est gêné, s’il ressent des brûlures, alors à ce moment on discute d’une libération des adhérences ou éventuellement d’une circoncision ou d’une plastie préputiale, mais plus jamais d’un décalottage en consultation », répète notre expert.
Quand s’inquiéter ?
« Si à l’âge de 6 ou 7 ans, le petit garçon n’a toujours pas décalotté à minima et qu’il présente des symptômes (difficulté à uriner proprement, brûlures, inflammations…) cela peut être une indication pour libérer les adhérences et dans certains cas, procéder à une circoncision ou une plastie du prépuce« , explique Antoine Faix. Si le phimosis est acquis, il est indispensable de consulter. Le traitement du phimosis dépendra de sa cause. « Pommades anti-inflammatoires, antifongiques, cicatrisantes, antibiotiques sont indiqués pour les phimosis secondaires à une pathologie dermatologique. Si les traitements locaux ne fonctionnent pas, la solution est alors chirurgicale« , note le spécialiste. Une circoncision (ablation du prépuce) ou parfois d’une plastie du prépuce sont alors indiquées.
« Cette dernière permet de conserver le prépuce, l’intervention consistant à l’élargir. La circoncision sera toutefois l’unique solution si la peau est trop abîmée et ne peut être conservée. Ces interventions chirurgicales sont réalisées sous anesthésie locale ou générale, en structure hospitalière. Il est nécessaire, selon moi, qu’elles soient réalisées par un chirurgien pédiatre ou urologue« . Le plus souvent, il ne s’agit pas d’interventions douloureuses. « Cela peut être toutefois désagréables les premiers jours lors des érections nocturnes« , admet Antoine Faix. Les points de suture sont résorbables et la cicatrisation est complète en un mois, voire un mois et demi. « On peut prescrire une pommade pour aider à la cicatrisation. Les complications sont exceptionnelles lorsque le geste est réalisé par un chirurgien compétent dans une structure hospitalière« , conclut l’urologue.
Merci à Antoine Faix, chirurgien urologue et andrologue, ancien responsable du Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle de l’Association Française d’urologie.
Source : JDF Santé