Contraction des mots anglais « chemical » (chimique) et « sex » (sexe), le chemsex désigne l’usage de drogues pendant l’acte sexuel. Cette pratique, qui a vu le jour dans le milieu gay anglo-saxon, vise à désinhiber les pratiquants et à prolonger les relations charnelles. Les produits psychoactifs peuvent être sniffés, injectés en intraveineuse, avalés ou administrés par voie anale. « Le recours au « sexe sous drogues » est l’apanage des hommes homosexuels, bien qu’il commence à se développer dans les milieux hétérosexuels. Si ce phénomène est connu depuis une quinzaine d’années, il a pris énormément d’essor récemment avec les réseaux sociaux et les applications de rencontre », constate Yann Botrel. Selon une étude menée par le centre d’addictovigilance de Paris et de Montpellier, le chemsex aurait entraîné 24 décès sur les 235 identifiés entre janvier 2008 et août 2017. Le rapport observe également une augmentation importante du nombre de cas (1 cas en 2008 contre 50 durant les premiers mois de l’année 2017). « En réalité, il y en a beaucoup plus. Rien qu’à Lyon, en 2017, 20 décès en lien avec le Chemsex ont été recensés donc à l’échelle nationale, cela est forcément plus important mais les décès ne sont pas répertoriés comme tels. On n’en parle peu car le sujet reste tabou, c’est assez particulier d’admettre qu’un membre de sa famille est décédé dans un chemsex », nuance l’addictologue.
Quelles sont les drogues utilisées dans le Chemsex ?
De nombreuses substances psychoactives peuvent être utilisées dans le chemsex et sont souvent associées. Celles qui sont les plus souvent utilisées sont :
Quels sont les effets recherchés dans le Chemsex ?
Si les effets varient selon les produits consommés, tous ont globalement des propriétés stimulantes, euphorisantes, exaltantes et relaxantes. Ces substances visent à augmenter la confiance en soi, l’empathie, à booster l’attirance et l’endurance sexuelle. L’ensemble de ces drogues favorise également la désinhibition des partenaires. À forte dose, la kétamine a des effets hallucinatoires. La cocaïne est stimulante et développe l’envie sexuelle, les amphétamines permettent de stimuler et de désinhiber, la MDMA booste la libido de manière colossale, ce qui peut amener les sujets à éprouver de l’attirance pour toutes les personnes présentes, y compris des partenaires qui ne les auraient pas intéressées dans un autre contexte. « Les adeptes du chemsex considèrent que la prise de drogues sublime l’acte sexuel. Grâce aux amphétamines, cet effet peut durer deux à trois jours puisque la fatigue disparaît, ce qui donne lieu à des marathons sexuels qui se prolongent. Par ailleurs, la plupart de ces produits vont avoir pour effet de libérer la sérotonine, hormone de l’humeur, et la dopamine, hormone du plaisir, en grande quantité. Cela crée des libidos exacerbés et des sentiments de toute puissance », précise notre interlocuteur.
Quels sont les dangers du Chemsex ?
Le chemsex est une pratique dangereuse qui amène les usagers à consommer toujours plus de drogues de manière irrésistible (craving). La consommation de kétamine est associée à des troubles de l’humeur, des hallucinations et des états de panique. La cocaïne, la méthamphétamine et les cathinones entraînent des risques cardiovasculaires, cardiorespiratoires, des crises de panique, des pensées suicidaires. Le GHB/GBL peuvent provoquer une perte de connaissance. De manière générale, ces cocktails de drogues peuvent conduire à des overdoses, des intoxications et des comas. « L’association de certaines drogues peut provoquer la mort et les usagers ne le savent même pas, déplore Yann Botrel. Par exemple, il est particulièrement dangereux de mélanger du GHB et de l’alcool car cette association peut entraîner un coma irréversible. Du fait de leur désinhibition, les adeptes du chemsex ne prennent pas les précautions nécessaires pour se protéger (partage de seringues, oubli de préservatifs). Résultat, les IST et autres contaminations par le VIH, les hépatites B et C et la syphilis sont en nette recrudescence. Enfin, le chemsex est associé à une augmentation des agressions sexuelles et des viols puisque la notion de consentement sexuel ne peut être toujours clairement établie ».
Comment réduire les risques ?
En addictologie quel que soit le produit ou le comportement, il ne faut jamais être moralisateur car cela ne fonctionne pas. Plusieurs précautions peuvent contribuer à réduire les risques liés à cette pratique :
Pratiquer le chemsex avec des personnes que l’on connaît et en qui on a confiance
Faire attention à la provenance des substances : se les procurer auprès de personnes de confiance.
Utiliser du matériel stérile, propre.
Se renseigner au préalable sur les mélanges de produits.
Favoriser un dépistage régulier pour le VIH, les IST et les hépatites.
Se faire vacciner contre les hépatites A, B et C.
Où trouver de l’aide quand on est accro au Chemsex ?
Dès lors que l’accoutumance est avérée, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé de confiance. Les CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) regroupent des addictologues, médecins, infirmiers qui connaissent parfaitement le sujet. On peut aussi s’adresser à un médecin généraliste, un psychiatre, un psychologue ou une personne issue du milieu associatif (AIDS, Drogues Info Service). L’hypnose se révèle également être un très bon outil d’accompagnement puisqu’elle permet d’obtenir des états de conscience modifiés semblables à ceux obtenus sous l’effet de la drogue et de travailler sur les émotions anesthésiées par les substances. « Toutefois, l’hypnothérapie étant une profession non réglementée, il est préférable de s’adresser à un spécialiste doté d’un bagage médical ou paramédical. Il est intéressant de privilégier une approche multidisciplinaire », nuance le spécialiste. Certaines drogues nécessitent un traitement de substitution puisqu’elles provoquent des manques beaucoup trop forts (opiacées comme la morphine), pour d’autres, un sevrage brutal est dangereux (alcool, benzodiazépines).
La maladie des griffes du chat est une zoonose c’est-à-dire une maladie transmise aux humains par les animaux, dans ce cas par la morsure ou la griffure d’un chat. Pour confirmer le diagnostic, une prise de sang avec étude par sérologie peut être effectuée. Les premiers symptômes sont cutanés (papule ou pustule). Quels sont les traitements pour soigner la maladie des griffes du chat ?
Définition : qu’est-ce que la maladie des griffes du chat ?
« La maladie des griffes du chat, ou lymphoréticulose bénigne d’inoculation est une maladie transmise par les animaux, notamment par les griffures ou morsures de chat« , définit Barbara Dufour, enseignant-chercheur en maladies contagieuses et épidémiologie à l’École nationale vétérinaire d’Alfort. C’est une zoonose infectieuse, une zoonose étant une maladie dont les agents responsables se transmettent de l’animal à l’homme et vice-versa. Cette maladie est assez fréquente, notamment chez l’enfant, mais en règle générale bénigne. « Elle peut donner lieu à une maladie plus grave chez des personnes ayant de graves problèmes d’immunité, une angiomatose vasculaire, qui affecte surtout le système circulatoire » informe la vétérinaire.
Quelle est la cause de la maladie des griffes du chat ?
La maladie des griffes du chat est provoquée par une bactérie, appelée Bartonella Henselae, présente sur les griffes du chat, et pénétrant dans l’organisme à l’occasion d’une petite plaie cutanée, souvent une griffure de chat, plus rarement une morsure de chat, d’où son nom. Elle se traduit par une inflammation des ganglions au-dessus de la zone drainée : il s’agit souvent d’adénopathies de l’aisselle ou du cou, secondaires à une blessure de la main ou du bras chez les enfants caressant un chat. « C’est une maladie à transmission vectorielle chez les chats : elle se transmet de chat à chat par les puces infectées par la bactérie. Les humains se contaminent en étant griffés ou mordus par un chat. Le pelage du chat est en effet souillé par des excréments de puce contenant des bactéries vivantes, le chat se gratte et se lèche et il transfère donc mécaniquement les bactéries sur ses griffes et sur ses dents » décrit Barbara Dufour. « Ce sont les jeunes chats qui transmettent le plus cette bactérie à l’homme » précise-t-elle.
Quels sont les symptômes de la maladie des griffes du chat ?
3 à 10 jours après la blessure, apparaît une papule rouge et indolore ou une pustule au point d’inoculation, puis quelques jours plus tard survient une inflammation des ganglions au-dessus de la zone drainée : il s’agit souvent d’adénopathies de l’aisselle ou du cou, secondaires à une blessure de la main ou du bras chez les enfants jouant avec un chat . Ces symptômes régressent le plus souvent spontanément en quelques jours. Plus rarement :
Comment diagnostiquer la maladie des griffes du chat ?
Le diagnostic de la maladie des griffes du chat se fait devant la présence de ces signes cliniques, et la recherche d’un contact dans le mois précédent avec un chat, parfois le souvenir d’une griffure ou d’une morsure. La présence d’un chat dans l’entourage renforce la suspicion clinique. En cas de doute, une prise de sang avec étude par sérologie peut confirmer le diagnostic.
Un chat infecté par la bactérie ne présente pas de risques pour l’homme s’il n’a pas de puces
Comment soigner la maladie des griffes du chat ?
Le plus souvent, les signes régressent d’eux-mêmes en quelques jours et dans ce cas un traitement antibiotique n’est pas utile. Dans certains cas, un traitement antibiotique est nécessaire, notamment chez les personnes dont les défenses de l’organisme sont diminuées ou en cas d’atteinte neurologique ou cardiaque. Les ganglions peuvent rester enflammés pendant deux ou trois mois. « En prévention de la maladie des griffes du chat, il convient de débarrasser les chats des puces. Même un chat infecté par la bactérie Bartonella Henselae ne présente pas de risque pour l’homme s’il n’a pas de puces » informe Barbara Dufour.
Merci à Barbara Dufour, enseignant-chercheur en maladies contagieuses et épidémiologie à l’École nationale vétérinaire d’Alfort.
La narcolepsie est une maladie rare du sommeil. Elle se manifeste notamment par des signes cliniques comme l’hypersomnie ou la somnolenceet provoque des crises de sommeil. On distingue la narcolepsie avec cataplexie et la narcolepsie de type 2. Définition, cause, symptômes, test et traitement de la narcolepsie.
Que veut dire narcolepsie ?
Le mot « narcolepsie » vient du grec « narkê » qui signifie « endormissement » et « lêpsis » pour « prendre » ou « emprise »
Définition : qu’est-ce que la narcolepsie ?
« La narcolepsie (ou maladie de Gélineau) est une maladie du sommeil qui se caractérise par une hypersomnie et qui concerne environ 1 personne sur 2 000« , informe le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil, présidente du réseau Morphée. Une hypersomnie est un trouble neurologique rare qui se traduit par des endormissements incontrôlables et soudains en plein milieu d’une activité de la journée. Il existe deux formes de narcolepsie :
► Narcolepsie avec cataplexie qui s’accompagne d’une perte brusque du tonus musculaire sans altération de la conscience et survenant à un moment quelconque de la journée, déclenchée par les émotions. Il s’agit de la narcolepsie de type 1.
► Narcolepsie sans cataplexie. Il s’agit de la narcolepsie de type 2.
C’est quoi la narcolepsie avec cataplexie ?
La narcolepsie de type 1 est la forme complète de la narcolepsie. « Cette forme comprend des accès de sommeil en journée, accompagnées de chutes du tonus musculaire déclenchées par l’émotion (rire, surprise…). La personne surprise, ou qui rit, tombe alors par terre. Il s’agit d’accès de cataplexie. Il peut aussi y avoir des hallucinations : dès que la personne narcoleptique est fatiguée, somnole ou s’endort elle voit des images, des scènes ou des personnages ou sent une présence à côté d’elle. L’association accès de sommeil et cataplexie signe à coup sur l’existence d’une narcolepsie« , détaille le Dr Sylvie Royant-Parola.
C’est quoi la narcolepsie de type 2 ?
« La narcolepsie de type 2 est une forme plus subtile de narcolepsie sans cataplexie. Dans ces cas-là, le diagnostic ne pourra se faire que sur une évaluation du sommeil de la nuit et du sommeil de la journée. On s’aperçoit que les personnes ont des endormissements en sommeil paradoxalce qui n’est normalement pas le cas en journée« , précise-t-elle.
La narcolepsie est une maladie génétiquement transmissible
Quelles sont les causes de la narcolepsie ?
« La narcolepsie est une maladie génétiquement transmissible. Il existe « des familles de narcoleptiques ». Les personnes ayant le gène HLA DR2-DQw1 ont un fort risque de faire une narcolepsie, informe le Dr Sylvie Royant-Parola. Il y a certainement une dimension auto-immune dans cette maladie. Un processus immunologique se passe dans les premières années de vie. Certaines cellules vont attaquer les cellules de noyaux au niveau cérébral (les neurones à hypocrétine) et les font disparaître« . Dans la plupart des cas, les personnes narcoleptiques présentent une baisse de l’hypocrétine (neuropeptide fabriqué dans le cerveau et impliqué dans la régulation du sommeil) dans le liquide céphalo-rachidien.
Quels sont les signes de la narcolepsie ?
► Le besoin impérieux de dormir. Le principal symptôme, particulièrement révélateur, est l’endormissement soudain et subi, incontrôlable, qui peut survenir en toute circonstance. Ces siestes inopinées sont généralement courtes, d’une durée de moins de 30 minutes, après quoi le malade se réveille de lui-même. Elles surviennent généralement plusieurs fois par jour. Les autres symptômes comme les apnées du sommeil, les paralysies du sommeil, la cataplexie ou encore les hallucinations, sont généralement associés, mais ils ne sont pas systématiques et s’expriment rarement tous chez un même patient. C’est ce qui rend le diagnostic difficile.
► La cataplexie : le malade perd son tonus musculaire brusquement sur certaines parties du corps comme le visage, les jambes, les bras et peut ainsi s‘effondrer d’un instant à l’autre, au milieu d’une activité. Il ne perd toutefois pas connaissance. Ces crises de cataplexie sont souvent déclenchées par des émotions fortes, positives ou négatives.
► Une paralysie brutale et temporaire qui peut également survenir, à l’endormissement ou au réveil. Le patient essaie en vain de bouger. Le malaise se dissipe de lui-même après quelques minutes.
► Des hallucinations très réalistes qui surviennent à l’endormissement et parfois dans la journée.
Quel test pour savoir si on est atteint de narcolepsie ?
« Les tests pour diagnostiquer une narcolepsie se font en laboratoire du sommeil très spécialisé (Centre SFRMS). Il y en existe une dizaine en France« , explique notre interlocutrice. Il existe plusieurs protocoles. Cela commence par une polysomnographie (enregistrement d’une nuit de sommeil) avec des tests itératifs d’endormissement le lendemain (T.I.L.E). Cela continue parfois avec un enregistrement de sommeil de longue durée (on laisse dormir les gens tant qu’ils veulent). S’y ajoutent des dosages dans le liquide céphalo-rachidien (ponctions lombaire) pour voir s’il y a un effondrement d’hypocrétine, ce qui est souvent le cas.
Qui consulter en cas de narcolepsie ?
Il faut 8 ans en moyenne pour faire un diagnostic de narcolepsie.
« Il faut consulter quand on présente une somnolence anormale régulière tous les jours ou presque ainsi que des attaques de cataplexie. La première personne à consulter est le médecin traitant qui pourra renvoyer la personne vers un centre labellisé SFRMS ce qui évite les errements diagnostics. La narcolepsie n’est pas suffisamment bien connue et il faut 8 ans en moyenne pour faire un diagnostic de narcolepsie« , souligne la spécialiste.
Quels sont les traitements en cas de narcolepsie ?
Les traitements de la narcolepsie sont symptomatiques. « Sont utilisés des médicaments pour traiter les symptômes de somnolence et de cataplexie » indique la spécialiste. Des amphétamines et autres stimulants peuvent être prescrits ainsi que, parfois, des antidépresseurs. Pour des personnes connaissant très bien leur maladie, très volontaires et ayant une certaine souplesse de leurs horaires de travail, la gestion de temps de sieste peut leur permettre de restaurer une vigilance normale et d’essayer d’avoir des approches non médicamenteuses
Peut-on guérir de la narcolepsie ?
Pour l’heure, aucun traitement ne permet de soigner la narcolepsie. Certaines personnes ne sont plus somnolentes sous traitement, d’autres le restent ce qui peut avoir des conséquences professionnelles (Par exemple, contre-indication aux professions de chauffeur de bus et de chauffeur de poids-lourd) ou faire interdite la conduite automobile. Une bonne hygiène de vie avec des siestes régulières peut aider à mener une vie active la plus normale possible.
Merci au Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil, présidente du réseau Morphée.
Pour son bon fonctionnement, l’organisme nécessite la présence d’acides et de bases, c’est ce que l’on appelle l’équilibre acido-basique. « À l’état d’équilibre, notre corps est légèrement alcalin mais il est malmené par notre mode de vie et l’alimentation moderne, déséquilibrée et transformée de façon majoritairement acidifiante« , explique Marie-Antoinette Séjean, médecin nutritionniste. Le régime alcalin repose sur l’idée que certains aliments peuvent avoir un effet alcalinisant sur le corps et ainsi améliorer la santé.
Quels sont les bienfaits du régime alcalin ?
« Lorsque les apports en aliments acidifiants sont excessifs, l’organisme n’a plus la capacité de les éliminer, explique la docteure Marie-Antoinette Séjean,les acides se déposent dans les tissus, ce qui provoque un encrassement cellulaire responsable d’inflammation et du vieillissement accéléré des cellules« . Plusieurs pathologies peuvent être soulagées par le régime alcalin comme « la fatigue chronique, le manque de tonus, les troubles digestifs, les douleurs musculaires ou articulaires« . Riche en fibres et pauvres en graisses saturées, le régime alcalin « participe à l’équilibre pondéral et peut aider à la perte de poids en particulier lorsque l’organisme est soumis à beaucoup de stress qui majore l’acidité ».
Comment faire un régime alcalin ?
« C’est avant tout un mode de vie, rapporte la docteure, qui prône plus de vivant, de légumes verts et de fruits dans l’assiette ! ». Il reste facile à appliquer seul, « à condition de respecter un apport suffisant en protéines« . Un nutritionniste ou un diététicien peut vous accompagner « si les notions diététiques sont déficientes ou en cas de besoin d’un accompagnement stimulant ».
Le régime alcalin a -t-il des bienfaits sur l’inflammation ?
« Oui, répond la nutritionniste, grâce à un bel apport en légumes verts, en fruits riches en antioxydants et en composés actifs, il est bénéfique sur l’inflammation tissulaire ». Certains aliments en sont plus concentrés, « l’ail et l’oignon ont des vertus anti-inflammatoires par la présence d’allicine, une enzyme qui a aussi un effet cardioprotecteur ». On peut aussi compter sur l’effet des agrumes « riches en vitamine C et en bioflavonoïdes qui ont des propriétés anti-inflammatoires« , rapporte la nutritionniste. Le curcuma est aussi un puissant anti-inflammatoire, « à condition d’en consommer une cuillère à café par jour ».
Le régime alcalin a-t-il des bienfaits sur le cancer ?
Une alimentation équilibrée, faisant la part belle aux fibres comme les fruits et les légumes, préconisés dans le régime alcalin, contribue à diminuer certains cancers. « Je n’ai pour ma part pas de recul pour ce type de pathologies« , explique la docteure.
Quelle est la liste des aliments à privilégier dans un régime alcalin ?
« On peut se référer à l’indice PRAL (Potential Renal Acid Load) qui sépare les aliments en acides et basiques« , explique la docteure. Une assiette d’un régime alcalin doit « apporter majoritairement (près de la moitié) des légumes verts et des fruits, des fruits à coque, tous riches en sels minéraux (magnésium, potassium, calcium, citrate, malate)« . En complément, les féculents alcalins comme les pommes de terre, les patates douces, les ignames, le manioc, le quinoa, les bananes-fruits ou bananes plantains seront préférés aux aliments à base de blé qui sont acidifiants (pain, pâtes…). Dans le cadre d’un régime alcalin, il faut aussi diminuer les aliments trop acides comme « les protéines animales, le fromage, les produits transformés, les boissons alcoolisées« . Les boissons à base de caféine comme le café et les sodas doivent être revues à la baisse, elles diminuent l’absorption du magnésium et du calcium, indispensables à un bon équilibre acide-base.
Quels sont les dangers d’un régime alcalin ?
« Le danger du régime alcalin serait de ne manger que des aliments alcalinisants qui sont majoritairement des fruits et des légumes, rapporte Marie-Antoinette Séjean, cela aurait pour conséquence majeure un déficit en protéines ». En dépit de leur acidité, il ne faut pas négliger les protéines, notamment animales qui « ont l’avantage de diminuer les fringales, lutter contre la rétention d’eau, réparer et cicatriser les tissus et en particulier les intestins« . Ces dernières doivent toujours être accompagnées d’une bonne portion de légumes verts.
Quelles sont les contre-indications au régime alcalin ?
« Mis à part les colopathies fonctionnelles qui ne supportent pas les excès de fibres, en particulier lorsqu’elles sont non cuites, je ne vois pas de contre-indications majeures », rapporte la nutritionniste Marie-Antoinette Séjean.
Merci à Marie-Antoinette Séjean, médecin nutritionniste.
Le syndrome des jambes sans repos aussi appelé « maladie de Willis-Ekbom » toucherait environ 2% de la population française.« Ce ne sont donc pas moins de 1 300 000 Français qui ressentent, tous les jours, les symptômes » commente l’Association France Ekbom qui souligne que ce syndrome « est encore trop souvent mal connu par certains médecins ». Décryptage avec le Dr Jean-Denis Turc, neurologue et vice-président de la Fédération Française de Neurologie (FFN).
Qu’est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?
Egalement appelé « impatiences » ou« maladie de Willis-Ekbom« , le syndrome des jambes sans repos est un trouble neurologique chronique. Comme son nom l’indique, il provoque des mouvements répétitifs et incontrôlés au niveau des membres inférieurs (et parfois supérieurs) dès que la personne est au repos ou inactive, qu’elle soit assise ou allongée. Ce trouble, qui s’accentue la nuit, cesse dès que la personne se met en mouvement. Ce syndrome peut devenir gênant, surtout s’il survient toutes les nuits, nuisant ainsi à la bonne qualité du sommeil. D’ailleurs, ce trouble est classé parmi les troubles du sommeil. Il va en général de pair avec une somnolence dans la journée, des difficultés à se concentrer, des troubles de la mémoire, une irritabilité et des manifestations dépressives. En revanche, le syndrome des jambes sans repos n’est pas dangereux et n’est pas un signe annonciateur de la maladie de Parkinson.
Ce trouble neurologique n’est pas un signe annonciateur de la maladie de Parkinson.
Quelles sont les causes du syndrome des jambes sans repos ?
Encore aujourd’hui, sa cause est mal connue, même si quatre pistes peuvent être explorées : « un dérèglement du métabolisme du fer, un dysfonctionnement dopaminergique, l’implication des systèmes endorphiniques et une susceptibilité génétique« , énumère Jean-Denis Turc, neurologue et vice-président de la Fédération Française de Neurologie (FFN). Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas d’origine veineuse. Ce syndrome s’aggrave avec l’âge (augmentation de la fréquence et de l’intensité des symptômes). Il peut aussi apparaître au cours de la grossesse à cause d’une carence en fer, mais aussi lors de certaines pathologies comme l’insuffisance rénale ou les syndromes parkinsoniens. Ce trouble peut débuter au cours de l’enfance, et dans ce cas, est souvent diagnostiqué tardivement.
Quels sont les symptômes ? Quelle douleur ?
Le syndrome des jambes sans repos provoque l’envie irrésistible, soudaine et incontrôlée de bouger ses jambes, même au repos. « Le mouvement fait disparaître les signes qui réapparaissent à nouveau au repos. Surtout, ces signes s’accentuent la nuit« , ajoute Jean-Denis Turc. Concrètement, les patients ressentent des sensations désagréables de picotements, fourmillements, contractions musculaires ou petites décharges électriques. Elles s’accompagnent d’un besoin irrépressible de bouger les jambes.
Parkinson. « Si un syndrome des jambes sans repos est plus fréquent en cas de maladie de Parkinson, ce ne sont pas des formes plus graves et habituellement les traitements antiparkinsoniens sont efficaces« , précise le neurologue.
Diagnostic
Dès l’apparition des premiers symptômes, il faut consulter son médecin traitant puis un neurologue si nécessaire. « Ces derniers doivent être rassurants car tout stress peut aggraver les signes. Puis ils doivent rechercher une éventuelle anémieet y remédier », recommande Jean-Denis Turc.
Quels sont les traitements du syndrome des jambes sans repos ?
Aucun traitement ne guérit définitivement ce syndrome. Pour soulager momentanément ces impatiences, il faut marcher, s’étirer et effectuer des mouvements de jambes, éventuellement les masser. S’il peut disparaître spontanément avec le temps, ce syndrome peut aussi s’arrêter, « en corrigeant un manque de fer, ou bien en supprimant certains traitements, en améliorant son hygiène du sommeil ou certaines prise en charge chez les dialysés chroniques ».
Sommeil. « Si les symptômes ont un retentissement sur la qualité du sommeil, on peut utiliser plusieurs classes pharmacologiques en recherchant toujours la dose minimale efficace. On peut utiliser les agonistes dopaminergique [habituellement prescrits dans le traitement de la maladie de Parkinson], certains antiépileptiques, plus rarement des benzodiazépines [qui sont des anxiolytiques] ou des opiacés », précise le Dr Turc. Quant à l’homéopathie, aucune étude contrôlée n’a apporté la preuve de son efficacité pour ce syndrome.
Chez les femmes enceintes victimes d’impatiences, il faut en premier lieu rechercher une éventuelle anémie. Pour y palier, il faudra alors prescrire des compléments de fer. En l’absence de carence en fer, les femmes enceintes devront adopter des méthodes relaxantes pour essayer de diminuer le syndrome et l’inconfort qu’il peut procurer.
Comment prévenir l’apparition du syndrome des jambes sans repos ?
Pour éviter son apparition, mieux vaut avoir une bonne hygiène de vie.
Mieux vaut éviter les boissons excitantes comme le café ou le thé, mais aussi l’alcool.
Privilégier les méthodes de relaxation (type yoga, stretching, tai-chi…) à pratiquer particulièrement le soir peuvent réduire les symptômes, et dans le même temps, favoriser un sommeil réparateur.
Eviter de dormir dans une pièce trop chauffée.
Merci au Dr Jean-Denis Turc, neurologue et vice-président de la Fédération Française de Neurologie (FFN), pour ses précisions.
Un malaise vagal résulte de la chute de tension, provoquée par une stimulation trop forte du nerf vague. Il peut occasionner une perte de connaissance de quelques secondes. Il est fréquent et généralement sans gravité. La fatigue est une des causes d’un malaise vagal. Néanmoins, il faut le surveiller, surtout s’il survient à répétition. Quelles sont les causes d’un malaise vagal ? Quels sont les symptômes pour le reconnaître ? Que faire pour l’éviter ? Quel est le traitement de fond d’un malaise vagal ?
Définition : c’est quoi un malaise vagal ?
Un malaise vagal (ou le choc vagal) est un malaise qui se caractérise par la perte de connaissance, généralement de quelques secondes. Il résulte d’une chute brutale de la pression artérielle (tension), associée à un ralentissement du rythme cardiaque, provoqués par un déséquilibre entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique. Le débit sanguin devient alors trop faible pour irriguer convenablement le cerveau. Le manque d’oxygène conduit à la perte de connaissance temporaire.
Quelles sont les causes possibles d’un malaise vagal ?
Le malaise vagal peut survenir dans divers contextes :
émotion forte,
douleur vive,
fatigue intense,
effort physique important,
atmosphère trop chaude et confinée
la prise de médicaments (hypotenseurs, vasodilatateurs, diurétiques, hypnotiques…)
au réveil, lorsque l’on passe trop rapidement de la position allongée prolongée à la station debout : la pression artérielle chute alors brusquement, car le corps n’a pas eu le temps de s’adapter. Si le ressenti peut sembler similaire, il ne s’agit toutefois pas d’un malaise vagal : on parle alors d’hypotension orthostatique.
Quels sont les symptômes d’un malaise vagal ?
La personne concernée par un malaise vagal présente soudainement :
une faiblesse musculaire,
une transpiration abondante
un évanouissement et une perte de connaissance
ensuite, des maux de tête et des troubles digestifs.
La perte de connaissance est généralement précédée par :
Dès l’apparition des signes annonciateurs, aisément reconnaissables, il est recommandé de :
s’allonger ou de s’asseoir pour éviter la chute,
de surélever les jambes, afin de favoriser le retour sanguin vers le cœur
d’attendre 5 à 10 minutes avant de se relever doucement
« En cas d’évanouissement, la personne revient toujours spontanément et rapidement à elle« , précise le Dr Handschuh. Si la personne demeure inconsciente pendant plus de 5 minutes, et que son pouls est faible, il faut la positionner en position latérale de sécurité (PLS), puis contacter les secours (le 15 ou le 112), car la chute a pu occasionner un traumatisme. En attendant les secours, il est conseillé d’allonger la personne dans un endroit tranquille et de la rassurer. On peut également desserrer ses vêtements pour l’aider à mieux respirer.
Allonger la personne dans un endroit tranquille et la rassurer
Traitement : comment soigner un malaise vagal ?
La plupart du temps bénin et anecdotique, le malaise vagal ne nécessite pas de traitement médical de fond. En revanche, s’il se répète souvent ou s’il intervient en dehors des contextes évoqués plus haut, une consultation médicale (médecin traitant) est nécessaire pour éliminer toute autre cause de ces symptômes. Il pourra prescrire certains examens (prise de sang, électrocardiogramme) pour vérifier l’absence de problèmes sous-jacents.
Combien de temps pour se remettre d’un malaise vagal ?
Cela est variable d’une personne à l’autre. Mais généralement, le malaise dure entre quelques secondes et 3 minutes, et il faut entre 5 et 10 minutes avant de pouvoir se relever doucement.
Comment éviter le malaise vagal ?
Dès l’apparition des premiers symptômes, il est possible d’éviter le malaise vagal en :
s’asseyant ou en s’allongeant dans un endroit calme
surélevant ses jambes si c’est possible avec un coussin ou contre un mur
serrant fort les mains l’une contre l’autre, pour faire remonter le sang vers le haut du crâne
Ce qu’il ne faut pas faire en cas de malaise vagal
Faire boire la personne ou donner un sucre, surtout si la personne est inconsciente à cause du risque de fausse-route
Donner des petites gifles pour réveiller la personne
Maintenir la bouche ouverte de la personne, surtout si elle a des convulsions.
Merci au Docteur Richard Handschuh, médecin généraliste.