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ECBU : à jeun, résultat, comment recueillir les urines ?

De nombreuses substances peuvent être détectées et analysées dans les urines. Les analyses d’urines permettent d’aider au diagnostic de certaines pathologies (infection urinaire, diabète…), mais aussi de mieux définir leur traitement. Mais elles permettent aussi de savoir si une femme est enceinte par exemple.

Qu’est-ce qu’un ECBU ?

On parle de l’ECBU pour désigner l’Examen CytoBactériologique des Urines. C’est sûrement un des examens les plus demandés au cours des consultations. Il permet de détecter plusieurs composés que l’on ne devrait pas retrouver dans les urines, ou alors seulement dans certaines limites.

  • On parle d’hémoglobinurie ou d’hématurie quand l’analyse d’urines permet de retrouver la présence de sang dans les urines.
  • On parle de protéinurie quand des protéines (en quantité plus importante que les traces habituellement présentes) y sont retrouvées.
  • Une glycosurie signale la présence de sucres, ce qui peut témoigner d’un diabète.
  • Quant à l’albuminurie, elle est le signe de la présence d’une protéine particulière, l’albumine, et peut refléter une hypertension artérielle.
  • D’autres éléments (tels que le sodium, le potassium, le calcium, le chlorure, l’acide urique, l’urée ou la créatinine) peuvent aussi être recherchés selon la demande du médecin.
  • La présence de globules blancs (appelée leucocyturie) est relativement fréquente car elle signale une infection urinaire.
  • Par ailleurs, le dosage de la Beta HCG permet de confirmer une grossesse.
  • Certains composés, tels que la porphyrine, peuvent signaler des maladies rares.

Quelles sont les indications de l’ECBU ?

L’examen cytobactériologique des urines peut être prescrit par le médecin dans le but de mettre en évidence par exemple :

  • une infection urinaire,
  •  une cystite,
  • une pyélonéphrite,
  • une prostatite.

Chez la femme, l’infection urinaire se manifeste en général par les symptômes suivants : « douleurs à la miction, comme des brûlures, une envie fréquente d’uriner, la présence de sang dans les urines (ce qui n’est pas forcément un signe de gravité, des frissons ou encore de la fièvre« , détaille le médecin. Les mêmes symptômes se retrouvent chez l’homme, ils sont parfois associés à une douleur dans les testicules, ainsi qu’à un écoulement de liquide par l’urètre.

Faut-il être à jeun pour faire un ECBU ?

« L’ECBU doit être fait avec les premières urines du matin, ou au moins après 4 heures sans uriner (selon les laboratoires) » répond notre interlocuteur. Généralement, l’ECBU est réalisé au réveil à domicile puis déposer au laboratoire ou directement au laboratoire. Il n’est souvent pas nécessaire d’être a jeun pour réaliser un ECBU mais dans le doute, selon les analyses demandées par le médecin, mieux vaut poser la question au laboratoire avant de le réaliser.

Comment recueillir les urines pour un ECBU ?

« Il y a des conditions particulières pour recueillir l’urine, explique le docteur Romain Troalen. Ce doit être fait avec les premières urines du matin, ou au moins après 4 heures sans uriner (selon les laboratoires). Il faut également respecter des règles d’hygiène, pour ne pas contaminer l’urine avec des bactéries de l’extérieur ». Le recueil d’urines doit être réalisé avant la prise d’antibiotiques.

  • Le recueil d’urines peut être réalisé à domicile ou au laboratoire.
  • Se laver soigneusement les mains avec de l’eau et du savon ou une solution hydro-alcoolique.
  • Réaliser une toilette intime minutieuse avec la lingette désinfectante fournie (chez la femme : écarter les grandes lèvres / chez l’homme : faire une toilette du gland après avoir décalotté).
  • Ouvrir le flacon de recueil, poser le couvercle avec la canule vers le haut (Ne pas toucher la canule bleue avec les doigts).
  • Commencer à uriner dans les toilettes pour éliminer le premier jet puis uriner dans le pot sans interrompre le jet jusqu’à l’atteinte d’une quantité suffisante. (les femmes doivent tenir les lèvres écartées pendant le recueil).
  • Le flacon de recueil ne doit pas touché la peau.
  • Poser le flacon.
  • Finir d’uriner normalement dans les toilettes.
  • Se laver les mains.
  • Refermer le flacon avec le couvercle en vous assurant de la bonne étanchéité. Le rapporter au laboratoire.

Comment se passe l’analyse des urines ?

Après le recueil des premières urines en laboratoire, cet examen se déroule en deux étapes.

La première est l’examen purement cytologique, qui consiste à observer l’urine au microscope afin de détecter une concentration anormalement élevée de leucocytes, des cellules se multipliant en cas d’infection. « Si la présence d’une infection urinaire est confirmée, l’urine est ensuite mise en culture, ce qui consiste à faire multiplier les bactéries« , explique le Dr Romain Troalen, généraliste dans la région parisienne.

L’examen bactériologique détermine ensuite le nombre et la nature des bactéries responsables de l’infection. En fonction du résultat, le médecin n’a plus qu’à choisir le traitement adapté.

Quels sont les résultats normaux d’un ECBU ?

Les valeurs normales, indiquant qu’il n’y a aucune pathologie, indiquent moins de 10.000 leucocytes/mL (globules blancs), moins de 1.000 hématies/mL (globules rouges) et une absence de germe. « Il peut également y avoir des cellules épithéliales en petit nombre. Il s’agit des cellules protectrices de la paroi de la vessie. Il peut aussi y avoir des cylindres hyalins et cristaux », précise-t-il.

ECBU positif : quel taux de leucocytes et d’hématies ?

En cas d’infection urinaire, le taux de leucocytes et d’hématies augmente, et on peut détecter la présence d’une bactérie comme, le plus souvent, l’Escherichia coli. « Le taux significatif de positivité est variable selon les laboratoires, mais il est en général de plus de 10 000 pour les leucocytes, les hématies et les bactéries, et plus de 1 000 pour l’Escherichia coli », explique le médecin. En effet, un taux de leucocytes élevé traduit une réponse inflammatoire à une infection. Généralement, un seul type de bactérie est en cause. Le laboratoire pourra détecter laquelle grâce à une culture et un antibiogramme, et le médecin donnera un traitement adapté.

Qu’est-ce que l’ECBU réalisé par sonde ?

L’ECBU peut être réalisé dans le but de prévenir une possible infection urinaire après la pose d’une sonde urinaire. Dans ce cas, le prélèvement de l’urine se fait en introduisant une seringue dans le tube reliant la vessie à la poche urinaire, et non directement dans la poche, car il peut y avoir eu une multiplication des bactéries.

Peut-on faire un ECBU sans ordonnance ?

Il est possible de demander à faire un examen d’urine sans ordonnance directement au laboratoire, mais vous ne pourrez être remboursés ni par la sécurité sociale, ni par la mutuelle. Il vous sera alors demandé de remplir un formulaire de demande d’analyse sans ordonnance. De plus, en cas d’infection, il est obligatoire d’avoir, par la suite, une prescription médicale pour obtenir un traitement, puisqu’un traitement antibiotique ne s’obtient pas sans ordonnance.

Comment faire un ECBU chez le bébé ?

« L’ECBU chez le bébé se pratique exactement de la même manière. La seule différence se fait au moment de recueillir l’urine : une poche spéciale doit être utilisée pour ne pas contaminer l’échantillon« , explique le médecin. Il rappelle également que les infections urinaires peuvent être très graves chez les bébés : « Elles se transforment rapidement en pyélonéphrites, c’est-à-dire en infections rénales« . Il s’agit d’une bactérie qui remonte directement de la vessie à l’uretère pour arriver dans le rein, ce qui va l’infecter. « Si un enfant à de la fièvre pendant trois ou quatre jours, une ECBU doit obligatoirement être pratiquée, car les conséquences d’une pyélonéphrite peuvent être très graves« , rappelle le médecin.

Merci au Dr Romain Troalen, généraliste dans la région parisienne.


Source : JDF Santé

Péricardite : aiguë, symptômes, cause, ECG, mortelle ?

Péricardite : aiguë, symptômes, cause, ECG, mortelle ?

Une péricardite est l’inflammation de l’enveloppe cardiaque. Elle est due généralement à une infection virale (virus du rhume, d’une angine, du Covid…). Même si elle n’est pas grave en soi, elle doit tout de même être prise au sérieux. C’est quoi une péricardite aiguë ? Chronique ? Avec ou sans épanchement ? Quels sont les symptômes d’une péricardite ? Ses causes ? Comment la diagnostique-t-on ? Comment en guérir ? Eclairage et interview du Dr Géraud Delesalle, cardiologue. 

Qu’est-ce qu’une péricardite ?

Une péricardite correspond à l’inflammation du péricarde, l’enveloppe du coeur. « Le péricarde entoure le cœur. Il est composé de deux feuillets (un feuillet pariétal qui est extérieur et un feuillet viscéral qui est intérieur). Et au sein de l’espace péricardique, il y a du liquide lubrifiant qui enveloppe le cœur et qui lui permet de se contracter et de bouger sans qu’on le sente. En cas d’inflammation du péricarde, les feuillets ne peuvent plus glisser l’un contre l’autre sans frottement, ce qui peut entraîner des douleurs. C’est un peu comme si on frottait deux morceaux de cuir entre eux : ils accrochent« , décrit le Dr Delesalle. La péricardite provient le plus souvent d’un mécanisme inflammatoire, réactionnel à une infection virale. La péricardite peut être aiguë ou chronique, avec épanchement ou sèche

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Schéma d’une péricardite © maniki81 – 123RF

C’est quoi une péricardite aiguë ?

Certains types de péricardites peuvent survenir d’un coup et durer peu de temps (quelques semaines) : on parle alors de péricardite aiguë.

C’est quoi une péricardite chronique ?

Une péricardite chronique dure plus de 3 mois. Généralement, elle résulte d’une tuberculose ou est consécutive à une radiothérapie (au niveau du sein gauche notamment lors d’un cancer du sein) ou à une chirurgie cardiaque « Pour opérer le cœur, on l’ouvre et il peut y avoir une réaction inflammatoire à distance de l’opération qui va devenir chronique et qui va entraîner une constriction du péricarde : l’enveloppe n’est plus très souple, devient rigide ou plus épaisse, ce qui va contraindre le cœur qui aura moins d’espace pour sa mobilité. Dans ce cas, on parle de péricardite chronique constrictive » explique le Dr Delesalle. Avant d’ajouter : « Dans le cas d’une péricardite chronique, l’inflammation dure plus longtemps que pour une péricardite aiguë, ce qui peut entraîner un remaniement fibreux du péricarde, dont des calcifications.

C’est quoi une péricardite avec épanchement ?

« Une péricardite peut provenir d’un épanchement, autrement dit, d’un liquide en excès dans la cavité péricardique« , répond notre cardiologue.  

Schéma d’une péricardite avec épanchement

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© 123RF- Roberto Biasini

C’est quoi une péricardite sèche ?

On parle de péricardite sèche lorsqu’il n’y a pas de liquide en excès dans la cavité péricardique, en opposition à la péricardite avec épanchement. « Attention à ne pas poser le diagnostic de péricardite sèche à tort, car certains épanchements peuvent être invisibles à l’échographie cardiaque » tient à préciser notre interlocuteur. 

C’est quoi une péricardite idiopathique ?

Une péricardite est dite idiopathique quand on ne connaît pas sa cause. 

Quelles sont les causes d’une péricardite ?

Une péricardite peut être due à :

  • Une infection virale (infection ORL bénigne : rhume, angine, laryngite, rarement Covid…).
  • Une infection bactérienne.
  • Une infection pulmonaire.
  • Un cancer.
  • Des rayons de radiothérapie.
  • Une tuberculose (péricardite chronique).
  • Des maladies auto-immunes (lupus érythémateux systémique (ou disséminé), (poly)arthrite rhumatoïde, fièvre rhumatismale …).
  • Une insuffisance rénale.
  • Un infarctus (forme tardive de péricardite).
  • Une chirurgie cardiaque (péricardite sur une effusion de sang).

Quel virus peut provoquer une péricardite ?

Selon la Société européenne de cardiologie (ESC), voici les virus qui peuvent causer une péricardite :

  • Entérovirus (coxsackie)
  • Herpès (cytomégalovirus, virus Epstein-Barr, human herpes virus-6)
  • Adénovirus
  • Parvovirus B19
  • Sars-CoV-2 (c’est rare)

Péricardite post Covid : combien de cas ? 

« En effet, il y a eu quelques cas de péricardite post Covid« , mentionne notre cardiologue. Mais « dans la majorité des cas, l’état de santé des patients s’est amélioré de lui-même (la péricardite s’est résorbée d’elle-même) ou à l’aide d’un traitement », a rassuré l’Agence du médicament (ANSM), fin 2021. Depuis avril 2021, il s’agit aussi d’un effet secondaire pouvant survenir « rarement » après une injection de vaccin contre le Covid-19 à ARN (Comirnaty de Pfizer ou Spikevax de Moderna). Ces cas restent peu nombreux au regard du nombre personnes vaccinées en France : les données du Système National des Données de Santé rapportent 917 cas de péricardite (âge médian de 34 ans, 38% de femmes) entre le 15 mai et le 31 août 2021 chez les personnes âgées de 12 à 50 ans. Le risque est « plus élevé avec le vaccin de Moderna«  selon l’ANSM. « Sur la période étudiée, aucun décès n’a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour une myocardite ou une péricardite suite à la vaccination » rassure l’Agence du médicament. En avril 2022, l’étude Epi-Phare a aussi conclu que « les cas de péricardite suivant la vaccination n’apparaissent pas plus graves que ceux survenant en dehors de la vaccination« .

Quels sont les symptômes d’une péricardite ?

Une péricardite peut être symptomatique ou asymptomatique (sans symptômes). « Généralement, une péricardite virale chez un sujet jeune entraîne une douleur dans la poitrine. Mais une péricardite peut également être détectée de manière fortuite suite à des examens réalisés dans le cadre d’un cancer ou d’une autre pathologie (cirrhose du foie, pathologie digestive…) sans que le patient n’observe une douleur particulière« , détaille le Dr Delesalle. Dans le cas d’une péricardite symptomatique, on peut observer une fièvre, des difficultés à respirer, des palpitations, un essoufflement, de la toux… 

Comment reconnaître la douleur d’une péricardite ?

La douleur typique d’une péricardite est « une douleur à la poitrine, oppressante, du côté du cœur (mais pas toujours), augmentée en position allongée et lors de l’inspiration » décrit notre spécialiste.  

Comment pose-t-on le diagnostic d’une péricardite ?

« Face à une suspicion de péricardite, la plus grande difficulté est d’affirmer le diagnostic afin de mettre en place un traitement adapté« , prévient notre interlocuteur. Pour cela, on se base sur plusieurs critères :

  • Un faisceau d’arguments cliniques : le type de douleur ressentie, la présence de fièvre.
  • L’écoute du cœur en auscultation à l’aide d’un stéthoscope (un bruit très particulier de frottement peut alerter le médecin).
  • Des signes spécifiques à l’électrocardiogramme.
  • L’aspect du cœur sur l’échographie cardiaque (épanchement péricardique…).
  • Les résultats de la prise de sang (élévation des biomarqueurs d’inflammation).
  • La preuve d’une inflammation péricardique par une technique d’imagerie (scanner, IRM).
  • Les résultats d’une radiographie thoracique.
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Critères diagnostiques pour la péricardite aiguë © Recommandations du ESC

Quels traitements pour guérir une péricardite ?

Le traitement dépend du type et de l’origine de la péricardite : 

Face à une péricardite virale chez un sujet jeune et en bonne santé, le traitement consiste en la prescription d’anti-inflammatoires : l’aspirine (administrée pendant quelques semaines, schéma à posologie décroissante avec différents paliers) et la colchicine (administrée au long cours, pendant deux à trois mois afin de limiter le risque de récidive de péricardite). En plus des anti-inflammatoires, on peut aussi administrer des antidouleurs tel que le paracétamol. « S’il y a un épanchement, on refait un contrôle de l’échographie pendant le traitement anti-inflammatoire et après pour s’assurer que l’épanchement régresse. On fait un contrôle de la prise de sang pour vérifier que l’inflammation régresse et envisager d’arrêter les anti-inflammatoires« , détaille le cardiologue.  

Face à une péricardite tuberculeuse, il faut traiter la tuberculose.

Face à une péricardite d’origine bactérienne, le traitement consistera en la prise d’antibiotiques

Face à une péricardite avec épanchement, chez un patient pris en charge pour un cancer, ce sera éventuellement de la colchicine, de la chimiothérapie voire une ponction chirurgicale du péricarde. 

Quelles sont les complications possibles d’une péricardite ?

Parmi les complications possibles d’une péricardite :

► La myocardite, une inflammation du muscle cardiaque associée à un risque d’arythmie cardiaque et d’arrêt cardiaque

► La récidive d’une péricardite (on parle d’une péricardite incessante ou intermittente). Dans ce cas, on peut être amené à faire des examens plus poussés, notamment des sérologies virales plus recherchées pour détecter le virus en cause, ainsi qu’une IRM cardiaque. 

La tamponnade cardiaque est la complication d’un épanchement péricardique. « Dans ce cas de figure, l’enveloppe cardiaque (donc le péricarde) se remplit de liquide de façon tellement importante que le liquide va comprimer le cœur, qui n’arrive plus à se remplir de sang à chaque cycle cardiaque, donc le cœur s’accélère, la tension baisse, il peut y avoir des œdèmes au niveau des jambes et cela peut conduire à l’arrêt cardiaque« , explique le Dr Delesalle. 

Comment faire la différence entre une myocardite et une péricardite ?

« Une péricardite est une inflammation du péricarde qui entraîne une douleur, donc un symptôme qu’il convient de traiter, mais elle n’est pas grave en soi. En revanche, une myocardite est une inflammation du muscle cardiaque qui est associée à un risque d’arythmie cardiaque (trouble du rythme cardiaque) et donc d’arrêt cardiaque. Donc s’il y a une péricardite avec une myocardite, on va privilégier la prise en charge de la myocardite« , insiste le Dr Delesalle. La façon de les distinguer est de faire un dosage de la troponine qui est une enzyme cardiaque. 

Troponine élevée : signe d’une inflammation du muscle cardiaque, on s’oriente plutôt vers une myocardite.

Troponine normale : signe d’une inflammation de la membrane cardiaque, on s’oriente plutôt vers une péricardite.

Une péricardite est-elle mortelle ?

« En général non, répond d’emblée notre interlocuteur. Néanmoins, c’est intéressant de poser un diagnostic assez vite pour mettre en place un traitement adapté. Il y a toutefois un premier problème : les symptômes cliniques et les signes à l’ECG sont variables et dépendent de la position des feuillets. De même, le frottement à l’auscultation peut être entendu à un moment T et ne plus être entendu 5 minutes après, ce qui complexifie le diagnostic. Faire le diagnostic d’une péricardite permet aussi et surtout d’éliminer par une prise de sang le diagnostic d’une myocardite associée, qui peut être mortelle »  

Combien de temps d’arrêt pour une péricardite ?

Généralement une péricardite aiguë nécessite une période de convalescence et peut nécessiter un arrêt de travail allant de 2 à 4 semaines. Dans tous les cas, la reprise du travail doit être progressive.

Peut-on faire du sport après une péricardite ?

La péricardite contre-indique le sport pendant plusieurs semaines puisqu’elle nécessite du repos. La limitation de l’exercice physique doit être envisagée chez les non-athlètes jusqu’à la résolution des symptômes et la normalisation du bilan sanguin, de l’échographie cardiaque et de l’électrocardiogramme. L’arrêt de l’activité sportive chez les athlètes doit être d’au moins 3 mois après le début de la péricardite, recommande un consensus d’experts, dont les propos ont été rapportés par la Société européenne de cardiologie.

Merci au Dr Géraud Delesalle, cardiologue. 

Sources : Agence du médicament / Haute Autorité de Santé / Recommandations de la Société européenne de cardiologie


Source : JDF Santé

Tularémie : transmission, symptômes, traitement

Tularémie : transmission, symptômes, traitement

Définition : qu’est-ce que la tularémie ?

La tularémie est une maladie infectieuse, provoquée par la bactérie Francisella tularensis. Il s’agit d’une zoonose – transmise à l’homme par l’animal. Très contagieuse, elle est inscrite sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO) depuis 2002 dans le cadre du plan de prévention des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Les contaminations naturelles sont en conséquence surveillées par les autorités sanitaires, afin de détecter les contaminations malveillantes. « Cette bactérie est capable d’infecter de nombreuses espèces animales parmi lesquelles, les lagomorphes (lièvres, lapins de garenne), les suidés (sangliers), les carnivores domestiques et sauvages, certaines espèces d’oiseaux, les rongeurs sauvages (mulots, campagnols, rats musqués, ragondins, etc.) ainsi que les animaux aquatiques comme les crustacés« , précise l’Anses. « Relativement fréquente aux Etats-Unis, dans les pays scandinaves, en Russie et au Japon, la tularémie est en augmentation dans le reste de l’Europe« , note l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. En 2018, selon les derniers chiffres disponibles de Santé Publique France, 133 cas de tularémie ont été recensés. Et selon le Pr. Christian Chuard, chef du service d’infectiologie de l’hôpital de Fribourg, en Suisse, le nombre de cas de tularémie diagnostiqués en Suisse a été « multiplié par dix ces dix dernières années« . « Une partie des cas rapportés aux autorités de santé publique peuvent être dus à une meilleure détection des infections par les médecins, qui y pensent plus facilement, plutôt qu’à une augmentation vraie de l’incidence de la maladie dans la population« , note l’infectiologue.

Quel est le mode de transmission de la tularémie ?

« Actuellement les réservoirs principaux des bactéries sont les rongeurs, les lapins et les lièvres, les principaux vecteurs de la maladie sont les tiques, la porte d’entrée étant la morsure de la tique« , explique Christian Chuard. « On a aussi pu observer des transmissions directes de l’animal à l’homme, par le sang, lors de la découpe de gibier notamment« , poursuit-il. Autre mode de transmission : les contaminations par des particules aérosolisées. « On voit cela particulièrement en été chez les agriculteurs qui moissonnent leurs champs. Ils sont sans doute infectés par la présence d’animaux morts ou de déjection d’animaux contaminées« , ajoute l’infectiologue. « L’homme s’infecte au contact du réservoir animal (inoculation cutanée, ingestion, aérosols), par l’intermédiaire d’arthropodes vecteurs (morsures/piqûres de tiques, plus rarement de moustiques ou taons dans certaines régions) ou à partir de l’environnement (eau, sols humides) où la bactérie peut survivre plusieurs mois« , résume le Centre National de Référence des Francisella, en France.

Quelles sont les différentes formes de tularémie ?

Le Centre national de référence des Francisella distingue 6 formes de tularémie, qui donnent des signes cliniques différents en fonction du point d’entrée de la bactérie :

  • les formes ulcéro-ganglionnaire et ganglionnaire : il s’agit de la la forme la plus fréquente, surtout en Europe, via une morsure de tique.
  • la forme oculo-ganglionnaire
  • la forme oro-pharyngée
  • la forme pulmonaire
  • la forme typhoïdique

Quels sont les symptômes de la tularémie ?

« Les symptômes de la tularémie peuvent apparaître entre 2 et 14 jours après la contamination, mais le plus souvent 3 à 5 jours après« , explique l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. « Pour la forme ganglionnaire, la plus fréquente, face à un état grippal (fatigue, fièvre, maux de tête…), le gonflement d’un ganglion (adénopathie) et une lésion cutanée au site de la morsure de tique, le médecin  doit penser à la tularémie, surtout si c’est la saison des tiques, très actives en été, mais plus généralement de mars à octobre« , précise le Pr. Christian Chuard. Les autres symptômes spécifiques en fonction des formes de tularémie sont :
► Pour la forme oculo-ganglionnaire : une conjonctivite avec un ganglion agrandi devant l’oreille après une projection dans l’oeil
► Pour la forme oro-pharyngée : une pharyngite avec un ganglion gonflé dans la région du cou, parfois des signes digestifs, après une contamination par consommation d’eau ou d’aliments contaminés 
► Pour la forme pulmonaire : une pleuro-pneumonie après une contamination par inhalation ou par le sang
► Pour la forme typhoïdique : il s’agit d’une forme généralisée de la maladie accompagnée d’une forte fièvre et d’un tuphos, un état d’obnubilation également rencontré dans le typhus ou la fièvre typhoïde, maladies auxquelles il a donné son nom, quelle que soit le point d’entrée de la bactérie

Comment pose-t-on le diagnostic d’une tularémie ?

On confirme la suspicion de tularémie de deux manières :
Le test PCR : « il s’agit d’un prélèvement local (tissu ou sécrétion) qui nécessite une blessure ouverte ou une ponction du ganglion. Il s’agit du test le plus fiable« , commente notre expert.
La sérologie : « on recherche alors les anticorps contre la bactérie. Toutefois, la sérologie n’est généralement positive, que deux à trois semaines après la contamination ».  

Quelles sont les complications de la tularémie ?

Dans la forme ganglionnaire de la tularémie, on retrouve très peu de complications. « Toutefois, si on ne traite pas, le ganglion, s’il se trouve à proximité de la peau, peut s’ouvrir spontanément vers l’extérieur et se déverser de son pus. La guérison sera alors assez longue »,  explique Christian Chuard. Pour la forme pulmonaire, à l’origine d’une pneumonie, les symptômes peuvent être plus sévères chez une personne fragile. Pour la forme typhoïdique, la prise en charge est en outre beaucoup plus lourde. « Chez une personne immuno-déprimée, elle peut causer une septicémie très grave. Mais cette forme est vraiment rare », précise le médecin.

Quel est le risque de mortalité de la tularémie ?

Selon le manuel MSD, livre de médecine connu sous le nom de manuel Merck aux Etats-Unis et au Canada : « la mortalité est presque nulle dans les cas traités et est de près de 6 % dans les cas non traités de tularémie ulcéro-ganglionnaire. La mortalité est plus élevée dans la forme de l’infection de type 1 (la maladie rencontrée sur le continent américain) et dans la tularémie typhoïdique, septicémique et pulmonaire; elle peut aller jusqu’à 33 % dans les cas non traités. La mort est habituellement la conséquence d’une infection massive, d’une pneumonie, d’une méningite ou d’une péritonite. Les rechutes peuvent se produire dans des cas insuffisamment traités. Un accès confère une immunité« . A noter : cette forme très sévère de tularémie est due à une sous-espèce de la bactérie Francisella tularensis qui n’est pas présente en Europe. La sous-espèce, F. tularensis holarctica, active en Europe, est responsable de formes cliniques beaucoup moins graves. 

Quel est le traitement pour soigner une tularémie ?

Les traitements spécifiques contre la tularémie sont les antibiotiques de la classe des quinolones et des macrolides. Le traitement dure en général deux à trois semaines. « Notez qu’on peut commencer à traiter le patient sans avoir pu confirmer le diagnostic, parce qu’il est trop tôt pour une sérologie ou parce que le test PCR était jugé trop invasif« , conclut le Pr. Chuard.

Merci au Pr. Christian Chuard, chef du service d’infectiologie de l’hôpital de Fribourg, en Suisse.


Source : JDF Santé

Staphylocoque capitis : symptômes, contamination

Staphylocoque capitis : symptômes, contamination

Définition : qu’est-ce qu’un staphylocoque capitis ?

Les staphylocoques sont des bactéries présentes naturellement sur le corps humain, au niveau cutané. Les staphylocoques capitis, comprenant les deux sous-espèces capitis et ureolyticus, sont majoritairement présents sur le cuir chevelu. Ces bactéries à coques sont des germes appartenant à la flore endémique, ils ne sont pas dangereux lorsque la personne est en bonne santé. Mais en cas de baisse immunitaire ou de mise en place d’une prothèse, ils peuvent devenir hautement pathogènes et infecter l’individu.

Contamination : comment se transmet le staphylocoque capitis ?

« La transmission du staphylocoque capitis peut se faire par contact avec les mains. Mais la plupart du temps, on ne retrouve pas le mode de contamination. Étant donné le caractère fréquent et très peu pathogène de ce germe, on ne recherche habituellement pas le mode de contamination« , explique le Pr Patrice Bourée, infectiologue et parasitologue.

Quels symptômes provoque une infection au staphylocoque capitis ?

Le staphylocoque capitis est une bactérie très fréquente qui n’entraîne généralement aucun symptôme particulier chez le sujet en bonne santé. Chez les personnes immunodéprimées, le staphylocoque capitis peut provoquer des lésions cutanées. 

Le staphylocoque capitis est-il contagieux ?

Le staphylocoque capitis n’est pas contagieux et non pathogène. Il peut néanmoins se révéler dangereux chez les sujets qui sont très immunodéprimés, c’est-à-dire ceux dont le système immunitaire est affaibli et n’est plus en capacité de se défendre contre les agents pathogènes (bactéries, virus, parasites…). La mise en place d’une prothèse représente également un facteur de risque.

Quel est le traitement pour soigner une infection au staphylocoque capitis ?

Le traitement de l’infection par staphylocoque capitis repose sur l’utilisation d’antibiotiques. Un antibiogramme est réalisé pour déterminer le traitement efficace sur cette souche de bactérie. 

Les antibiotiques sont-ils efficaces contre le staphylocoque capitis ?

« Dans la majorité des cas, le traitement n’est pas nécessaire, sauf chez le sujet immunodéprimé ou le sujet porteur de prothèse (cardiaque, articulaire ou autre). Si besoin, les antibiotiques sont habituellement efficaces mais justifient un antibiogramme, car il existe des souches résistantes à divers antibiotiques, il est indispensable de se fier à l’antibiogramme avant de prescrire un antibiotique« , indique l’infectiologue et parasitologue. 

Merci au Pr Patrice Bourée, infectiologue et parasitologue à l’Institut Alfred Fournier.


Source : JDF Santé

Toux émétisante : quand la toux fait vomir, que faire ?

Toux émétisante : quand la toux fait vomir, que faire ?

Définition : qu’est-ce qu’une toux émétisante ?

La toux émétisante est une toux brutale qui est suffisamment violente pour provoquer des vomissements. Ce type de toux peut s’observer soit dans une toux chronique, après un repas, soit dans certaines pathologies telles que la bronchite chronique mais surtout la tuberculose ou la coqueluche. Les toux émétisantes sont fréquentes chez les nourrissons et elles peuvent être particulièrement impressionnantes. Les toux émétisantes peuvent aussi apparaître en cas de reflux gastro-œsophagiens.

Quelles sont les maladies qui provoquent une toux émétisante ?

La toux émétisante peut être provoquée par différentes pathologies. Elle est très fréquente chez le nourrisson, en particulier dans la bronchiolite qui s’accompagne d’un encombrement important des voies respiratoires par des glaires. Elle s’observe également dans la coqueluche, une maladie infectieuse bactérienne qui provoque une toux très caractéristique et intense baptisée le chant du coq, et qui se traduit par 4 ou 5 secousses respiratoires suivies d’une inspiration très bruyante. Le reflux gastro-œsophagien, chez le nourrisson comme chez l’adulte, peut aussi entraîner une toux émétisante. « Dans ce cas, ce n’est pas tant la toux qui provoque des vomissements mais la toux qui est associée à des vomissements. Enfin, lors d’une infection virale, certains virus, en particulier les adénovirus, sont susceptibles de provoquer à la fois une infection des voies respiratoires et une inflammation digestive avec des vomissements« , précise le Dr Jean-Philippe Santoni, pneumologue.

Quelles sont les conséquences d’une toux émétisante ?

La toux est un réflexe naturel de défense de l’organisme contre les infections ou les agresseurs des voies aériennes. « La toux doit être respectée, et il est formellement déconseillé de donner des antitussifs aux enfants, surtout dans les toux grasses. Il est important de laisser sortir les glaires et les mucosités« , prévient le pneumologue. Toutefois, les vomissements peuvent se révéler gênants et venir aggraver une déshydratation, notamment dans la bronchiolite du nourrisson et dans les infections virales qui provoquent de la fièvre et une déshydratation. Les vomissements risquent également de provoquer des inhalations dans les bronches (fausse route) compte tenu du passage des débris alimentaires et de la bile dans les voies aériennes, avec un risque de surinfection. 

Combien de temps peut durer une toux émétisante ?

La toux émétisante est généralement de courte durée. Les vomissements ne se produisent pas à chaque quinte de toux.

Quand et qui consulter ?

Dans la bronchiolite du nourrisson, dès lors que le bébé a du mal à se nourrir au sein ou au biberon, et qu’il présente des signes de détresse respiratoire, il faut se rendre aux urgences. « Chez l’adulte, une coqueluche nécessite un examen par le médecin traitant pour s’assurer qu’il n’y a pas une surinfection pulmonaire par d’autres germes ou une complication pulmonaire. Les toux et vomissements survenant dans le reflux gastro-œsophagien justifient quant à eux une consultation chez le médecin traitant ou un gastro-entérologue pour confirmer le diagnostic de RGO et mettre en place un traitement anti-acide, par exemple avec des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). En parallèle, les règles hygièno-diététiques doivent être respectées« , développe le spécialiste. 

Quel est le traitement pour soigner une toux émétisante ?

La toux est un réflexe de défense naturel de l’organisme, il ne faut donc pas la traiter, surtout quand elle est productive. « Les traitements antitussifs ne doivent jamais être administrés aux nourrissons car ils sont associés à un risque de surinfection pulmonaire« ,rappelle le Dr Jean-Philippe Santoni. 

Merci au Dr Jean-Philippe Santoni, pneumologue référent prévention à la Fondation du Souffle.


Source : JDF Santé

Chorée : symptômes, maladies, traitement

Chorée : symptômes, maladies, traitement

Définition : qu’appelle-t-on une chorée ? 

La chorée est un syndrome neurologique qui se définit par des mouvements anormaux, désordonnés et involontaires. En revanche, la chorée de Huntington a une origine héréditaire, elle est due à la destruction de certains neurones, la maladie faisant son apparition le plus souvent vers 40 ans. Il n’existe pas de traitement curatif mais il existe des traitements pour atténuer les symptômes de la maladie. La kinésithérapie est également recommandée pour améliorer l’équilibre et faire travailler les muscles.

Quels sont les symptômes d’une chorée ?

La chorée n’est pas une maladie en soi mais un symptôme, qui se caractérise par des mouvements anormaux et involontaire qui surviennent de façon brusque et aléatoire. La chorée peut toucher des territoires différents du corps ou diffus. Elle disparaît seulement pendant le sommeil. « La plupart du temps, ces mouvements sont associés à une hypotonie, c’est-à-dire un faible tonus musculaire. La chorée est augmentée par les fortes émotions le stress« , précise le Dr Anne-Gaëlle Corbillé, neurologue. 

Quelles maladies peuvent provoquer une chorée ?

La chorée résulte d’un dysfonctionnement d’une ou des régions cérébrales qui participent au contrôle des mouvements. On distingue deux causes de chorée : 

Les chorées acquises : métaboliques (comme une hypo ou hyperglycémie, une hyperthyroidie), iatrogène (médicament), auto-immune (syndrome des anti-phospholipides), paranéoplasiques, lésions des NGC infectieuses ou vasculaires. La chorée de Sydenham (également appelée danse de Saint-Guy ou maladie de Sydenham) est une cause rare de chorée ; elle correspond à une complication du rhumatisme articulaire aigu, en lien avec une infection à streptocoque. 

Les chorées génétiques, la maladie de Huntington étant la plus fréquente des causes génétiques. 

Comment pose-t-on le diagnostic d’une chorée ?

Le diagnostic de la chorée repose sur l’examen clinique du patient. Le médecin cherche ensuite à déterminer la cause de la chorée. Pour cela, il recherche si le patient présente d’autres signes neurologiques (troubles cognitifs, troubles de l’équilibre). Il prescrit ensuite des examens complémentaires, notamment une analyse génétique pour détecter la maladie de Huntington. Un bilan biologique sera prescrit pour dépister d’éventuels troubles métaboliques (hormones thyroïdiennes, glycémie, surcharge en cuivre), des infections (VIH, par exemple) ou des anticorps. Une IRM cérébrale permettra de rechercher des lésions des noyaux gris centraux ou des signes de maladie de Huntington.

Quel est le traitement pour soigner une chorée ?

Le traitement est celui de la cause. Par exemple, en cas d’hyperthyroïdie ou d’hyperglycémie, la chorée disparaîtra spontanément avec correction du désordre métabolique. La chorée de Sydenham disparaît quant à elle progressivement. Dans le cas où la chorée est consécutive à un traitement médicamenteux, celle-ci disparaîtra le plus souvent à l’arrêt du traitement. Si nécessaire, un traitement à action anti-dopaminergique (neuroleptique) pourra être utile.

Merci au Dr Anne-Gaëlle Corbillé, neurologue au CHU de Nantes.


Source : JDF Santé