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Durée de sommeil idéale : combien d'heures faut-il dormir ?

Quelle est la durée de sommeil idéale ?

La durée de sommeil est variable d’une personne à l’autre. La National Sleep Foundationune organisation américaine qui encourage le public à comprendre le sommeil et ses troublesa établi en 2017 les durées de sommeil idéales en fonction de l’âge, validées par un comité scientifique. « Ce travail donne de bons repères pour connaître le temps de sommeil dont on a besoin en fonction de l’âge, mais bien entendu, ce ne sont que des moyennes : certains d’entre nous se satisfont de moins, tandis que d’autres ont besoin de plus d’heures de sommeil« , souligne le Dr Royant-Parola. Inutile donc de rester au lit si vous vous réveillez naturellement et que vous vous sentez reposé. De la même façon, ne luttez pas contre l’endormissement le soir si vous sentez que vos yeux commencent à se fermer.  

Âge Durée de sommeil idéale (par 24 heures)
Nouveau-né (0-6 mois) 16 à 17 heures
Nourrisson (6 mois à 1 an) 13 à 14 heures
Bébé (1 à 3 ans) 12 à 13 heures
Jeune enfant (3 à 5 ans) 10 à 13 heures
Enfant (6 à 13 ans) 9 à 11 heures
Adolescent (14 à 17 ans) 8 à 10 heures
Jeune adulte (18 à 25 ans) 7 à 9 heures
Adultes (26 à 64 ans) 7 à 9 heures
Senior (plus de 64 ans) 7 à 8 heures

Quel est le temps de sommeil moyen ?

6h42. C’est le temps que dorment en moyenne les adultes par nuit, en semaine selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France. Plus d’un tiers des Français (35.9 %) dorment moins de 6 heures par nuit et plus d’un quart (27.7 %) sont en dette de sommeil, ce qui correspond à un temps de sommeil inférieur à leurs besoins. Si plus d’un quart (27.4 %) parviennent à faire la sieste pour compenser cette dette, l’insuffisance de sommeil reste un problème de santé publique. Pourtant, de nombreuses études épidémiologiques indiquent que le fait de dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents. Sans compter le risque d’être moins vigilant dans la journée, d’être plus irritable et ainsi d’altérer sa qualité de vie personnelle et professionnelle. 

Petit ou gros dormeur : qu’est-ce que ça signifie ?

On est inégaux face au sommeil. « Un petit dormeur est une personne qui dort peu, mais qui est satisfait de son sommeil. En revanche, les gens en privation de sommeil ou insomniaques ne peuvent pas être considérés comme des petits dormeurs. D’autres personnes ont quant à elles besoin de beaucoup dormir (jusqu’à 10-11 heures par nuit) pour se sentir reposées, c’est ce qu’on appelle des gros dormeurs« , explique la spécialiste du sommeil. L’idéal est d’avoir un sommeil suffisant.

Pourquoi on dort moins ?

« On constate qu’à l’échelle internationale, les gens dorment de moins en moins longtemps. C’est une tendance globale qui n’est pas spécifiquement française« , tient à rétablir d’emblée le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et médecin spécialiste du sommeil. « Ce déclin du sommeil est probablement dû à l’hyperstimulation à laquelle nous sommes confrontés chaque jour. Il peut s’agir du bruit ou de la lumière des écrans. Or, on sait que l’invasion des écrans (smartphones, tablettes, ordinateurs et abondance de l’offre culturelle et de divertissement via ces outils) à toute heure de la soirée et même de la nuit retarde le moment de l’endormissement et perturbe le temps dévolu au sommeil », regrette la psychiatre. « Mais il y a aussi le fait que l’on tend vers une société où le fait de s’arrêter ou de prendre le temps de se reposer est complètement dépassé. On est plutôt dans un fonctionnement 24h/24 que dans un cycle activité/repos. Autrement dit, le sommeil est parfois vécu comme « du temps perdu » et de fait, les gens rognent leur temps de sommeil pour faire d’autres activités. Par conséquent, le temps de sommeil se réduit progressivement« , explique la spécialiste du sommeil. C’est donc dans un contexte d’évolutions technologiques « face à une accélération des rythmes où chacun se veut présent au monde et connecté à tout moment« , que la durée de sommeil se modifie. Le travail de nuit – qui concerne environ 4.3 millions de Français – l’augmentation du temps de trajet moyen entre le domicile et le travail, ainsi que la pollution sonore (bruit des avions, des deux-roues motorisés ou encore, des terrasses de café en ville) font également partie des causes du déclin du sommeil. 

Quels sont les bienfaits du sommeil ?

« Le problème est que le sommeil est peu valorisé. En effet, le sommeil est associé à un « temps facultatif, à une « inaction » et donc à de l’improductivité« , déplore le médecin. Pourtant, le sommeil ne sert pas « juste à récupérer de la forme », il est indispensable pour préserver son système immunitaire, nettoyer son cerveau des déchets cellulaires emmagasinés dans la journée, stimuler et consolider les apprentissages, renforcer les phénomènes de mémorisation, permettre la régénérescence cellulaire, participer au bon fonctionnement du cœur et de manière générale, réguler son métabolisme (appétit, stress, irritabilité…) et ses émotions. Et si on ne dort pas assez ou mal, ces différents mécanismes ne peuvent pas se faire correctement.

Un bon sommeil se définit par :

  • sa durée (le temps passé à dormir),
  • sa qualité,
  • sa régularité, autrement dit, les moments auxquels on se couche et on se réveille. 

Faire une grasse matinée le weekend, est-ce une bonne idée ?

Le fait de dormir plus longtemps le weekend peut un petit peu rattraper le manque de sommeil de la semaine. « Mais le temps de sommeil perdu pendant la semaine ne se rattrape jamais complètement, parce que d’une part, ce qui n’est pas fait le jour-même est irrattrapable et d’autre part, ce que l’on appelle des grasses matinées est en fait du sommeil léger et non profond. Or, c’est le sommeil profond qui est le plus réparateur« , indique la spécialiste. Ensuite, dormir beaucoup plus longtemps le weekend qu’en semaine favorise l’introduction d’une rupture de rythme sur le plan chronobiologique. « Cette rupture de rythme est acceptable si elle est d’1h30/2h, en revanche, si elle va au-delà, elle peut nuire au métabolisme (renforcer les risques de diabète ou d’obésité, faire baisser les défenses immunitaires par exemple) et même créer de la fatigue supplémentaire. » 

Dormez-vous assez ? Les bonnes questions à se poser !

Pour déterminer votre durée de sommeil idéale, il faut porter une attention particulière à votre humeur, à votre énergie et votre état de santé après une « bonne nuit de sommeil », et après « une mauvaise nuit de sommeil ». Vous pouvez par exemple inscrire ces observations sur un carnet et y noter le nombre d’heures que vous avez dormi, ainsi que l’heure de coucher et de réveil. Ensuite, il faut se poser les bonnes questions. Par exemple :

  • Suis-je productif, attentif, de bonne humeur et reposé lorsque je dors 7 heures ? Ou au contraire, me faut-il 8 ou 9 heures de sommeil ?
  • Suis-je fatigué(e) dès le réveil ?
  • Suis-je irritable lorsque je dors 6 ou 7 heures ? 
  • Le weekend ou pendant les vacances, après combien d’heures de sommeil je me réveille spontanément ?
  • Ai-je besoin d’une sieste pour recharger mes batteries pendant la journée ? Si oui, de quelle durée ? 

En fonction des réponses à ces différentes questions, il vous sera plus facile d’évaluer la durée de sommeil dont vous avez réellement besoin, autrement dit « de combien de temps de sommeil avez-vous besoin pour être en forme le lendemain ? ». 

Découvrez notre guide spécial literie avec des conseils pratiques pour bien choisir son lit et son sommier, et prendre soin de ses oreillers, couettes et matelas.

    Merci au Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et médecin spécialiste du sommeil.


    Source : JDF Santé

C'était quoi le terrible scandale de la thalidomide ?

C'était quoi le terrible scandale de la thalidomide ?

Entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, la thalidomide, une substance active présente dans des médicaments, est délivrée aux femmes enceintes comme sédatifs/tranquillisants afin de traiter les maux de tête, les nausées et le rhume pendant la grossesse. Considérée comme « un médicament miracle » bien tolérée, la thalidomide s’est retrouvée au cœur d’un scandale pharmaceutique denvergure mondiale quand on s’est aperçu qu’elle avait provoqué des malformations congénitales chez des milliers de nouveau-nés, responsables de nombreux décès.

Quand et quel laboratoire a mis au point la thalidomide ?

La thalidomide est synthétisée en 1954 en Allemagne de l’Ouest par la firme allemande Chemie Grünenthal. Elle est mise sur le marché en 1956 en Allemagne comme hypnotique/somnifère, en 1958 au Royaume-Uni et au Japon, en 1959 en Norvège et au Canada, puis dans une cinquantaine de pays à travers le monde sous une quarantaine de noms différents (Distaval®, Grippex®, Kevadon®, Softénon®, Talimol®, Kevadon®, Sedimide®, Quietoplex®…). Le plus connu est le Contergan®. A noter que la thalidomide n’a jamais été délivrée aux Etats-Unis car la Food and Drug Administration (FDA) avait refusé de l’approuver, faute de recherches suffisantes. En France non plus car les autorités sanitaires ont été (par chance) très lentes à autoriser sa mise sur le marché français. 

Quelles sont les indications de la thalidomide à sa commercialisation ?

La thalidomide est une molécule qui a des effets sédatifs, hypnotiques et anti-inflammatoires, délivrée lors de sa mise sur le marché aux femmes enceintes pour soulager les nausées du matin, le mal de tête, la toux et les symptômes du rhume pendant la grossesse. A sa commercialisation à la fin des années 1950, elle apparaît comme un « médicament miracle » : une alternative aux barbituriques utilisés comme sédatifs (les seuls tranquillisants disponibles à l’époque mais qui, en cas de surdosage, peuvent être mortels) qui ne semble pas être toxique pour la femme enceinte ni responsable d’effets secondaires. Des milliers d’échantillons sont alors distribués aux médecins qui sont encouragés à prescrire la thalidomide aux femmes enceintes, avec la conviction que ce médicament est sans risque. 

Résumé et dates clé du scandale de la thalidomide 

► En 1956 : la thalidomide est mise sur le marché, en vente-libre (sans ordonnance), pour la première fois sous la forme d’un somnifère commercialisé sous le nom de Contergan® (ou sous d’autres noms en fonction du pays de commercialisation)

En décembre 1956 : un premier bébé naît avec des malformations. Pendant la grossesse, la maman du bébé avait pris des somnifères (en automédication), que son mari, alors employé chez les laboratoires Grünenthal, avait rapporté du service de recherche. A cette époque, le lien n’est pas encore fait entre la prise de ce nouveau médicament et les malformations congénitales. 

De la fin des années 1950 au début des années 1960 : près de 12 000 enfants naissent en Europe avec de graves malformations des jambes, des bras, des mains, des oreilles et des organes internes ainsi que des neuropathies périphériques (troubles fonctionnels d’un ou de plusieurs nerfs périphériques). La plupart des mères étaient traitées par thalidomide pendant la grossesse, mais les médecins incriminent plutôt différents facteurs (la radioactivité, les essais atomiques, les détergents, les virus…). 

En août 1961, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel publie un article sur ces malformations et leur possible lien avec la thalidomide. Cela entraîne une chute des ventes de Contergan® (chiffre d’affaires divisé par 50). En parallèle, les cas de malformations congénitales continuent de se multiplier. 

En novembre 1961 : le Dr Widukind Lenz, un médecin de Hambourg, présente lors d’un congrès de pédiatrie à Düsseldorf (Allemagne), les résultats de ses recherches, qui établissent un réel lien entre la prise de thalidomide et les malformations. S’ensuit un communiqué des autorités de la région décidant de supprimer l’autorisation de vente du Contergan® à cause de risques tératogènes. Ce même mois, le laboratoire Chemie Gruewenthal adresse à des milliers de médecins une lettre pour les avertir de ne plus prescrire de thalidomide aux femmes enceintes ou susceptibles de le devenir. 

Entre décembre 1961 et janvier 1962, soit quelques semaines après le congrès de pédiatrie : la vente de la thalidomide est interdite d’abord en Allemagne, au Royaume-Uni puis dans la plupart des pays du monde. Mais c’est trop tard : des milliers de bébés naissent avec d’importantes malformations à travers le monde. Quelques pays continuent de délivrer de la thalidomide jusqu’à la fin de l’année 1963. 

► En 1963 : plusieurs procès s’enchaînent. Les premiers procès commencent au Japon et à Hambourg en Allemagne. Les actes d’accusation contre la firme Chemie Grünenthal font état d’homicide involontaire, agression et négligence intentionnelle. La majorité des parents des victimes réclament un accord avec Grünenthal et veulent s’arrêter là. Une autre partie des parents décident de continuer les poursuites judiciaires. 

De 1968 à 1969 : un deuxième procès a donc lieu en Allemagne. Il s’agit du plus long procès en République Fédérale d’Allemagne après le procès de Nuremberg. Ce sont 400 plaignants, défendus par 7 avocats, qui s’opposent à la Société Grünenthal, elle défendue par 20 avocats. « Ce que le public ignorait, c’est que Grünenthal n’avait aucune preuve fiable pour étayer ses affirmations que le médicament était sécuritaire. Ils ont également ignoré le nombre croissant de rapports qu’ils recevaient à propos d’effets secondaires nocifs associés à la prise du médicament. En fait, à partir de 1959, Grünenthal était inondé de plaintes provenant de médecins à propos de lésions nerveuses allant de légères à graves et parfois permanentes, particulièrement chez les personnes âgées ayant utilisé le médicament en tant que somnifère », découvre-t-on dans le documentaire oscarisé No Limits : The Thalidomide Saga de 2016 (disponible en entier sur YouTube). 

En avril 1970 : malgré la responsabilité évidente de Grünenthal, la société et les avocats des plaignants s’accordent sur une entente à l’amiable et décident d’abandonner leur poursuite au pénal pour éviter la faillite de la firme qui priverait alors les victimes de tout dédommagement. En échange, la firme crée une fondation en 1971 – la Hilfswerk für behinderte Kinder – chargée d’indemniser les victimes.

De 1972 à 1991 : en Allemagne, 538 millions de Deutsche Mark sont versés à 2 866 victimes

► En décembre 2009 : au Royaume-Uni, le gouvernement britannique annonce une dotation de 20 millions de livres sterling à la Thalimonide Trust, une association créée en 1973 pour aider les victimes. 

En février 2010 : la Belgique annonce la création d’une Fondation en aide aux victimes.

Depuis, ce scandale pharmaceutique a contribué à une nouvelle législation qui a nettement amélioré la sécurité d’emploi des médicaments. Par exemple, la modification de la législation américaine à travers le Kefauver-Harris Amendment to the Federal Food, Drug and Cosmetic Act, et surtout la mise en place de systèmes de délivrance d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) dans tous les pays de la Commission de la Communauté Européenne.

Combien de bébés sont nés avec des malformations ?

Le nombre d’enfants nés avec des malformations congénitales dues à la prise de thalidomide par  leur maman pendant la grossesse est estimé à 15 000 dans 46 pays du monde : 3 000 en Allemagne, et très peu en France comme le médicament n’y était pas commercialisé (certaines femmes françaises s’en étaient toutefois procurées dans les pays frontaliers : Allemagne, Belgique, Italie, Espagne). Mais il paraît difficile de connaître exactement le nombre de victimes de la thalidomide, car plusieurs nourrissons sont morts avant la naissance, morts-nés ou décédés peu après la naissance en raison de la sévérité de leurs malformations (ces naissances n’ont pas toutes été enregistrées, sans compter les infanticides qui ont eu lieu à cette époque). 

Photos du scandale de la thalidomide

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Photos de 3 enfants, victimes du Thalidomide (Royaume-Uni & Allemagne) © Paul Cooper / Rex Featu/REX/SIPA/ AP

Quels sont les effets secondaires de la thalidomide ?

Concrètement, la thalidomide peut freiner la formation des vaisseaux sanguins. Cela est dû à différents mécanismes qui n’ont pas tous été élucidés à ce jour. Plusieurs hypothèses ont toutefois été émises et publiées par des chercheurs dans différentes revues scientifiques. On sait que la thalidomide peut avoir de graves effets sur le fœtus lorsqu’elle est ingérée pendant la grossesse : 

  • Membres bilatéraux raccourcis (une ou deux jambes, un ou deux bras, 4 membres)
  • Membres bilatéraux manquants
  • Doigts ou orteils manquants
  • Palmature des doigts ou des orteils
  • Doigts ou orteils en trop
  • Perte auditive partielle ou totale
  • Perte visuelle partielle ou totale
  • Paralysie (des muscles du visage le plus souvent)
  • Malformation du tube digestif
  • Malformation du duodénum
  • Malformation ou absence d’anus
  • Lésions des principaux organes
  • Mort

La thalidomide est-elle disponible en France ?

Depuis 1997, la thalidomide est disponible en France pour certaines indications (voir plus bas). Toutefois, elle n’est pas délivrée à des femmes enceintes ou susceptibles de l’être. 

Pour qui la thalidomide est-elle indiquée aujourd’hui ?

La thalidomide se révèle efficace dans le traitement ou le soulagement de la lèpre, du lupus érythémateux disséminé et de certains cancers (myélomes multiples). En effet, la thalidomide est capable de freiner les réactions inflammatoires et l’émission de substances stimulant la croissance de la tumeur. Des médicaments qui contiennent cette substance sont donc aujourd’hui autorisés dans plusieurs pays pour ces usages. En France, deux médicaments contenant de la thalidomide (Thalidomide Accord® et Thalidomide BMS®) bénéficient d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), par l’Agence du médicament (ANSM) dans la prise en charge :

  • Des aphtoses sévères (ulcérations superficielles de la muqueuse buccale)
  • Des formes cutanées du lupus érythémateux
  • Des érythèmes noueux lépreux
  • Des maladies de Crohn actives

Bien entendu, en raison des effets dévastateurs préalablement mentionnés, la thalidomide est strictement contre-indiquée chez la femme enceinte ou à risque de le devenir.

Sources : Association canadienne des victimes de la thalidomide (site au Canada) / Encadrer l’accès précoce aux produits de santé (RTU) ANSM / Rapport du Groupe de travail sur la thalidomide des Amputés de guerre du Canada, publié le 14 février 1989 (synopsis en anglais seulement). 


Source : JDF Santé

L'Evusheld n'est plus indiqué contre le Covid, pourquoi ?

L'Evusheld n'est plus indiqué contre le Covid, pourquoi ?

Le traitement Evusheld contre le Covid-19 n’est plus recommandé chez les personnes jusqu’ici éligibles, du fait d’une balance bénéfice-risque « qui n’est probablement plus favorable«  indique la Direction Générale de la Santé (DGS) le 31 janvier 2023. Il concernait jusqu’ici les patients immunodéprimés dès l’âge de 12 ans (au moins 40 kilos), insuffisamment ou non répondeurs après un schéma vaccinal complet ou non éligibles à la vaccination et à haut risque de développer une forme grave de la maladie. Le Paxlovid® reste le traitement curatif de première intention chez les personnes atteintes de Covid-19 léger à modéré, quel que soit le variant ou sous-variant de SARS-CoV-2, particulièrement indiqué quel que soit le statut vaccinal chez les patients âgés de 65 ans et plus, ou porteurs d’une immunodépression, ou présentant une autre comorbidité à haut risque de forme grave. Quelles étaient les indications du traitement Evusheld ? Quels sont ses effets secondaires

Définition : c’est quoi le traitement Evusheld ?

Le traitement Evusheld n’est plus recommandé contre le Covid-19

Evusheld est un médicament qui permettait de réduire le risque de contracter le Covid-19 ayant comme substances actives le tixagévimab et le cilgavimab, des anticorps monoclonaux. Ce médicament nécessitait une prescription hospitalière et l’administration se faisait par voie intramusculaire sous surveillance médicale. « Le traitement [devait] être administré dans des conditions permettant de prendre en charge une réaction allergique » préconisait la HAS. Le médicament pouvait être donné en traitement ou avant l’exposition.

Pourquoi le traitement Evusheld n’est plus indiqué contre le Covid ?

Le traitement Evusheld contre le Covid-19 n’est plus recommandé chez les personnes jusqu’ici éligibles, du fait d’une balance bénéfice-risque qui n’est probablement plus favorable pour les raisons suivantes indique la DGS :

► La résistance du variant BQ1.1 à la neutralisation par Evusheld. Or, ce variant représenté 70% des variants circulants.

► La diminution de l’incidence de l’épidémie de Covid en France.

► Le risque d’effets secondaires cardiovasculaires associé au traitement Evusheld.

Quel laboratoire a mis au point Evusheld ?

Le laboratoire AstraZeneca a mis au point Evusheld.

Quelle est la composition d’Evusheld ? 

Evusheld contient les substances actives le tixagévimab et le cilgavimab. Le tixagévimab et le cilgavimab sont des « anticorps monoclonaux » qui agissent spécifiquement contre le virus SARS-CoV-2 en l’empêchant de pénétrer dans les cellules humaines. Chaque boîte contient 2 flacons : 1 flacon contenant 150 mg de tixagévimab dans 1,5 mL de solution et 1 flacon contenant 150 mg de cilgavimab dans 1,5 mL de solution. Les autres composants sont : l’histidine, le chlorhydrate d’histidine, le saccharose, le polysorbate 80 et l’eau.

Quelles étaient les indications d’Evusheld ?

L’association de tixagévimab et de cilgavimab était destinée à prévenir le risque de contracter le Covid-19. Ce médicament était indiqué en prophylaxie pré-exposition du Covid-19 chez les personnes de 12 ans et plus pesant au moins 40 kilos :

  • Ayant un déficit de l’immunité lié à une pathologie ou à des traitements (dont notamment les patients atteints d’un cancer solide ou les patients dialysés) et faiblement ou non répondeurs après un schéma vaccinal complet conformément aux recommandations en vigueur.
  • Ou non éligibles à la vaccination et qui sont à (très) haut risque de forme sévère de Covid-19.

Sont considérés comme à très haut risque de forme sévère de Covid-19 : Receveurs de greffes d’organes solides, receveurs d’une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques, hémopathies lymphoïdes : leucémies lymphoïdes chroniques traitées ou non, lymphomes non hodgkiniens et myélomes sous traitement, y compris les patients receveurs de thérapie cellulaire génique de type CAR-T cell ou d’anticorps thérapeutiques bi-phénotypiques, patients recevant un traitement par anticorps anti-CD20 ou inhibiteurs de BTK ou azathioprine, cyclophosphamide et mycophénolate mofétil, sujets porteurs d’un déficit immunitaire primitif. Cette indication est susceptible d’évoluer en fonction de l’état des connaissances scientifiques et du contexte épidémiologique. L’association de tixagévimab et de cilgavimab n’est pas destinée à être utilisée comme substitut de la vaccination contre le SARS-CoV2.

Posologie : sous quelle forme ?

L’association de tixagévimab et de cilgavimab était administrée par un professionnel de santé sous forme de deux injections intramusculaires, généralement une dans chaque fesse

Quels sont les effets secondaires d’Evusheld ?

Les effets secondaires observés sont les suivants :

  • Affection du système immunitaire (hypersensibilité y compris éruption cutanée et urticaire)
  • Troubles généraux et anomalies au site d’administration (réaction liée à l’injection)
  • Blessures, intoxications et complications liées aux procédures (réaction au site d’injection y compris douleur au site d’injection, érythème au site d’injection, prurit au site d’injection, réaction au site d’injection et induration au site d’injection)
  • céphalées
  • fatigue
  • toux
  • diarrhée
  • douleur oropharyngée
  • Cardiovasculaire : Suite à un signal de disproportion d’évènements cardiovasculaires en défaveur d’Evusheld dans les études PROVENT et TACKLE, et dans l’attente de données complémentaires de pharmacovigilance, la prudence s’impose avant d’envisager l’administration de cette bithérapie chez les patients à haut risque d’évènements cardiovasculaires, indique l’ANSM.
    Les patients doivent être avertis des premiers symptômes d’évènements cardiovasculaires (notamment douleur thoracique, essoufflement, malaise,..) et de consulter immédiatement un médecin en cas d’apparition de ces symptômes.

Chez qui Evusheld est-il contre-indiqué ?

Evusheld était contre indiqué en cas de :

  • Hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients du traitement
  • Chez les patients qui présentent une thrombopénie ou tout trouble de la coagulation
  • Pendant la grossesse sauf si le bénéfice potentiel justifie le risque potentiel pour la mère et le fœtus

Quel est son prix et est-il remboursé ?

Nous n’avons pas d’information sur son prix ni sur son remboursement. Il n’est plus indiqué en prévention du Covid-19.

Sources : 

– Actualisation des recommandations de prise en charge prophylactique contre le Covid-19, 31 janvier 2023

– Utilisation d’Evusheld® en prophylaxie pré-exposition de Covid-19, 19 avril 2022, HCSP

– Covid-19 : la HAS élargit l’autorisation d’accès précoce accordée à Evusheld, 18 mars 2022, HAS

– Tixagévimab 150 mg / cilgavimab 150mg, solution injectable (EVUSHELD), mis à jour le 24 février 2022, ANSM.

– Evusheld, une nouvelle bithérapie d’anticorps monoclonaux contre la Covid-19, autorisée en accès précoce. 14 décembre 2021. ANSM

– EVUSHELD (tixagévimab/cilgavimab), décision d’accès précoce. 10 décembre 2021, HAS

– Résumé des caractéristiques du produit – EVUSHELD. ANSM


Source : JDF Santé

Journée mondiale contre le Cancer : date, comment soutenir ?

Journée mondiale contre le Cancer : date, comment soutenir ?

Avec près de 400 000 nouveaux cas et plus de 157 000 décès chaque année, le cancer reste la première cause de mortalité en France. Le 4 février est consacré à la Journée mondiale contre le Cancer (ou World Cancer Day en anglais). Un événement solidaire qui a lieu en France et partout dans le monde, afin d’améliorer la détection et le diagnostic du cancer, l’accès aux soins ou encore le regard des autres sur la maladie. Prostate, utérus, sein, poumon… Thème, origine de l’événement, couleurs symboliques, liste des actions, comment y participer… Tout savoir. 

    Quelle est la date de la Journée mondiale contre le Cancer ?

    Chaque année, la Journée mondiale contre le Cancer a lieu le 4 février. 

    Origine : qui a créé la Journée mondiale contre le Cancer ? Quand ?

    La Journée mondiale contre le Cancer est une initiative de l’Union internationale contre le cancer (UICC), la plus grande et la plus ancienne organisation internationale de lutte contre le cancer du monde qui rassemble plus de 1 200 organisations à travers 172 pays. Cette Journée a été instituée par la Charte de Paris adoptée lors du Sommet mondial contre le cancer pour le nouveau millénaire à Paris le 4 février 2000, établie dans l’article 10 de la Charte. Cette Charte visait à :

    • Promouvoir la recherche pour guérir et prévenir la maladie
    • Améliorer les services fournis aux les patients
    • Améliorer la sensibilisation de l’opinion commune
    • Améliorer la mobilisation de la communauté mondiale contre le cancer

    Quel était le thème de la Journée mondiale contre le Cancer en 2023 ?

    Le thème de la Journée mondiale contre le Cancer 2023 était « Combler le fossé des soins », qui s’inscrit dans la thématique plus générale 2022-2024 intitulée « Pour des soins plus justes ». « Nous savons que chacun d’entre nous a la capacité de faire une différence, grande ou petite, et qu’ensemble, nous pouvons faire de réels progrès dans la réduction de l’impact mondial du cancer. Ce 4 février, nous vous appelons, qui que vous soyez et où que vous soyez, à jouer votre rôle pour créer un monde sans cancer« , tient à rappeler l’Union internationale contre le cancer sur son site internet. 

    Quels sont les cancers concernés par la Journée mondiale ?

    Absolument tous les cancers sont concernés par la Journée mondiale de lutte contre le Cancer : le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer du côlon et du rectum, le cancer du pancréas, le cancer de la prostate, le cancer du rein, le cancer du sang, le lymphome, le carcinome, le cancer de la bouche… (liste non exhaustive)

    Quelles sont les couleurs symboliques du cancer ?

    Les couleurs officielles de la Journée mondiale contre le Cancer sont le bleu et l’orange. Le 4 février, il est donc conseillé de porter des vêtements ou un ruban bleu ou orange pour afficher son soutien.

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    Couleurs symboliques de la Journée mondiale contre le Cancer © vitador – 123RF

    Comment participer à la Journée mondiale contre le Cancer ?

    Plusieurs options sont possibles pour participer à la Journée mondiale contre le Cancer :

    Créer une affiche personnalisée et la partager sur les réseaux sociaux avec son propre message personnel d’engagement

    Effectuer 5 km dans le sport de son choix (marche, course, natation, randonnée, vélo) et proposer à 5 amis de faire ce challenge. Enregistrer cette activité sur un tracker de fitness (StravaRuntastic et MapMyRide) et partager une courte vidéo sur les réseaux sociaux pour montrer sa participation.

    Faire un don sur le site de l’Union internationale contre le cancer, avec la plateforme PayPal.

    ► Afficher son soutien en étant présent ou bénévole sur les diverses actions liées à la Journée contre le cancer. Flash mobs, dépistages gratuits, tentatives de battre un record, conférences, collectes de fonds, courses amicales… Tous les événements sont répertoriés sur la Carte d’activités du site officiel de la Journée mondiale contre le Cancer

    Porter les couleurs officielles de la lutte contre le cancer : le bleu ou le orange

    Rédiger un article d’opinion ou un article de blog, enregistrer un message vidéo, faire apparaître la Journée mondiale contre le cancer sur votre site web ou dans un article dans une newsletter, ou contacter un journaliste local pour faire passer le message de sensibilisation.

    Affiches de la Journée mondiale contre le Cancer

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    Affiches pour la Journée mondiale contre le Cancer © Worldcancerday.org

    A quoi sert la Journée mondiale contre le Cancer ?

    Chaque pays est invité à mettre en place des actions de mobilisation pour sensibiliser aux cancers et aux grands enjeux actuels de santé publique, comme :

    • Le développement de la prévention et du dépistage
    • L’accès de toutes et tous au diagnostic
    • L’accès aux traitements et aux soins
    • La promotion et l’encouragement des innovations et de la recherche
    • La mise en place de plans d’actions nationaux
    • L’évolution de la place et du regard porté sur les malades….

    Sources : Fondation pour la recherche sur le cancer (Fondation Arc) / Union for International Cancer Control (UICC) / Site Worldcancerday.org


      Source : JDF Santé

Quand appeler SOS Médecins ? Combien ça va me coûter ?

Quand appeler SOS Médecins ? Combien ça va me coûter ?

SOS Médecins est un service qui permet à un patient de recevoir la visite d’un médecin directement à domicile (ou une téléconsultation selon le besoin) et ce, 365 jours/an et 24h/24. La nuit, pendant un jour férié ou un dimanche… par exemple, ou si on ne peut pas sortir de chez soi. Quand appeler SOS Médecins ? Quel est le prix d’une consultation de SOS Médecins ? Est-ce remboursé ? Infos pratiques. 

C’est quoi SOS Médecins ?

SOS Médecins est une fédération d’associations française créée en 1966.  Il s’agit d’un service médical libéral d’urgence à domicile qui permet de faire une demande de consultation à domicile ou de téléconsultation. SOS Médecins regroupe plus de 1 300 médecins libéraux, spécialistes en médecine générale, expérimentés et rodés à l’urgence. Ces médecins sont regroupés en 63 associations qui couvrent tout le territoire national français (en Métropole et en Outre-mer). Ce réseau offre une permanence des soins 365 jours/an et 24h/24, permettant ainsi de maintenir la continuité et l’égalité de l’accès aux soins, notamment aux heures habituelles de fermeture des cabinets médicaux (jours fériés, nuits, dimanches…) et de désengorger les Urgences

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Carte SOS Médecins France © Capture SOSMEDECINS.COM

Quand appeler SOS Médecins ?

SOS Médecins constitue une permanence des soins quand les cabinets des médecins généralistes sont fermés ou pas disponibles. Tout le monde peut faire appel à SOS Médecins en cas de problème médical urgent (malaise avec perte de connaissance, brûlure grave, accident domestique…). Par exemple, si :

► Votre médecin traitant est absent ou ne peut pas vous recevoir

► Les cabinets médicaux sont fermés comme la nuit, le dimanche, un jour férié

Quel est le numéro de SOS Médecins ?

SOS Médecins est joignable par téléphone au 3624 (pour 365j/an et 24h/24). Ce numéro n’est pas gratuit : un appel coûte 15 centimes d’euros la minute. SOS Médecins étant en interconnexion avec le 15 (SAMU), il peut basculer un patient vers le SAMU, après régulation et qualification de la demande et vice versa.

RDV en ligne : peut-on contacter SOS Médecins sur internet ?

Oui, il est possible de contacter SOS Médecins depuis leur site internet. Pour cela, vous devez vous identifier avec FranceConnect ou à l’aide de vos identifiants SOS Médecins (si vous avez déjà utilisé ce service une première fois) pour avoir accès à la prise de RDV. 

Comment se passe une consultation de SOS Médecins ?

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Voiture SOS Médecins © Sabrina Dolidze/Sipa/SIPA (publiée le 09/02/2023)

Vous pouvez demander à un médecin de passer chez vous ou vous pouvez également vous rendre (si votre état le permet) à la permanence SOS Médecins située à proximité de chez vous. La carte des permanences est disponible sur le site de SOS Médecins. 

Si vous souhaitez qu’un médecin passe chez vous, voici les étapes à suivre :

► 1/ Contacter SOS Médecins : les équipes de SOS Médecins prennent votre appel dès que possible afin que vous puissiez leurs transmettre :

  • Votre identité : nom, prénom, date de naissance
  • Votre lieu de résidence : adresse, précisions d’accès (digicode, étage), numéro de téléphone
  • Votre motif de consultation : décrivez vos symptômes et précisez vos antécédents médicaux.

► 2/ Préparer la consultation : en attendant le médecin, préparez tous les éléments pouvant aider la prise en charge. N’oubliez pas de rester joignable sur le numéro laissé lors de la prise de contact initiale. En cas de difficulté d’accès, le médecin pourrait être amené à vous joindre.

  • Ordonnances
  • Courriers : spécialistes, hospitalisations …
  • Contacts : médecin traitant, entourage familial
  • Carnet de Santé (pour les enfants)
  • Carte vitale, mutuelle & attestation Tiers-Payant ou CMU

► 3/ Pendant la consultation : dès son arrivée à votre domicile, le médecin vous prendra en charge :

  • Interrogatoire
  • Examen clinique
  • Diagnostic
  • Rédactions des ordonnances et autres tâches administratives au cas échéant
  • Création d’un dossier interne à SOS Médecins : afin d’assurer votre suivi
  • Paiement des honoraires (carte bancaire, chèque, espèces)

► 4/ Suivi post consultation : pour faciliter votre suivi médical, l’équipe va :

  • Créer un dossier un interne : facilitant votre prise en charge pour les consultations ultérieures
  • Informer votre médecin (si nécessaire) : courrier, double des résultats

Combien coûte une consultation de SOS Médecins ?

Les médecins appartenant à SOS Médecins sont des médecins libéraux organisés sur le même modèle qu’un cabinet de groupe classique régi par un contrat d’exercice en commun. Ils sont conventionnés secteur 1. Les honoraires varient selon l’horaire, les actes effectués et incluent des frais kilométriques selon les communes. Concernant les modalités de paiement et de remboursement, la plupart des médecins sont équipés d’un terminal de paiement faisant office de lecteur de carte vitale. Le paiement peut se faire par carte bancaire, chèque ou espèces.

Principaux tarifs des actes pratiqués en visite (basés sur les tarifs de la Sécurité Sociale hors frais kilométriques)

Visite à domicile la journée de 8h à 20h 35 euros
Visite samedi après 12h, dimanche et jour férié 55 euros
Visite la nuit de 20h à minuit et de 6h à 8h 71 euros
Visite la nuit de minuit à 6h 84.50 euros
Majoration enfants de 0 à 6 ans 5 euros

Est-ce remboursé ?

Le taux de remboursement de SOS Médecins est le même que chez un médecin classique soit 70% du tarif de base de la Sécurité sociale par rapport au tarif de base de 25 euros, soit 17.50 euros (le remboursement ne peut se faire que sur présentation de la carte vitale ou l’envoi d’une feuille de soins). En revanche, les majorations appliquées (frais kilométriques, majorations selon les horaires, majoration enfants) ne sont pas prises en compte dans le remboursement, sauf dans certains cas : seniors de plus de 80 ans, femmes enceintes de plus de 6 mois, bénéficiaires de l’APA… Une fois que vous avez obtenu le remboursement de la Sécurité sociale, vous pouvez prétendre à un remboursement de 30% de votre mutuelle.

Exemple pour une visite de SOS Médecins un jour férié : la Sécurité sociale remboursera 70% de 25 euros, soit 17.50 euros. Il vous restera à payer 55-17,50 = 37.50 euros. Une fois que vous avez obtenu le remboursement de la Sécurité sociale, vous pouvez prétendre à un remboursement de 30% de votre mutuelle sur la base des 25 euros, soit 7.50 euros (toutes les mutuelles ne remboursent pas).

Sources : Prévention des risques majeurs, site du Gouvernement.fr / Site officiel de SOS Médecins


Source : JDF Santé

Rythme nycthéméral : définition, sommeil, exemple, inversion

Rythme nycthéméral : définition, sommeil, exemple, inversion

Définition : c’est quoi le rythme nycthéméral ?

Le rythme nycthéméral est un cycle environnemental qui correspond un espace de temps comprenant le jour et la nuit, qui a une durée approximative de 24 heures, et au sein duquel une alternance entre la lumière et l’obscurité a lieu. « La durée du rythme nycthéméral reste constante mais la répartition entre la lumière et l’obscurité varie durant l’année : le maximum de lumière correspond au solstice d’été et le maximum d’obscurité au solstice d’hiver. Il existe donc de petites variations au moment des années bissextiles« , précise le Dr Didier Cugy, somnologue. Tout au long de l’année, nous percevons les variations de cette répartition : croissance et décroissance de la période diurne et/ou de la période nocturne. 

Quelle différence avec le rythme circadien ?

Le rythme circadien est un rythme biologique intrinsèque : « il est en quelque sorte celui de l’horloge interne d’un être vivant« . Il prend la forme d’un cycle équivalent à une journée, un peu plus de 24 heures, qui sera recalé quotidiennement par le rythme nycthéméral. Il va permettre de s’adapter à l’environnement et de régir certains processus physiologiques comme le sommeil et l’alimentation, par exemple. La durée propre du rythme circadien va dépendre de la génétique de la personne : « une mécanique au sein de notre organisme va définir une périodicité, propre à chacun. En plus du rythme circadien qui est d’environ 24 heures, il existe des rythmes avec des périodes supérieures à 24 heures (rythme infradien) et d’autres inférieures à 24 heures (rythme ultradien)« . Cette périodicité aura un lien avec certaines typologies, comme la matinalité (« être du matin ») ou la vespéralité (« être du soir« ).

Qui a un rythme nycthéméral ? 

L’être humain n’a pas un rythme nycthéméral, il a un rythme circadien qui se synchronise sur l’alternance entre la lumière naturelle du soleil (le jour) et l’obscurité (la nuit). Le rythme nycthéméral est donc un rythme environnemental imposé aux êtres vivants. Dans la nature, c’est ce rythme qui contrôle les périodes de reproduction des petits mammifères ou encore les périodes de migrations des oiseaux. « Le rythme nycthéméral a un impact sur la ponte des poules. Puisqu’il leur faut plus de 10 heures de luminosité pour pondre. Il va aussi donner le signal aux ours pour débuter l’hibernation« , donne-t-il en exemples. L’être humain a la possibilité de contrôler et/ou de modifier son environnement : d’adapter son rythme circadien sur ce rythme. « Les personnes ayant des rythmes intrinsèques (< 24 heures) sont souvent sujets au développement de pathologies liées aux troubles de l’humeur comme la bipolarité« , note Didier Cugy.

Comment évolue la température du corps vis-à-vis du rythme nycthéméral ?

Beaucoup de fonctions organiques suivent un rythme journalier qui pourrait être rapproché de l’alternance jour et nuit, et ainsi au rythme nycthéméral. La température du corps va suivre le rythme circadien (de 24 heures) propre à chacun : elle est a minima en fin de nuit vers 4-5 h du matin et a maxima, 12 heures avant, vers 16 h-17 h. La température corporelle évolue également au fur et à mesure de l’avancée en âge. En vieillissement, le rythme circadien est souvent bouleversé notamment avec des heures de lever et de couché plus précoces.

Comment est le rythme éveil/sommeil vis-à-vis du rythme nycthéméral ? 

Le rythme éveil/sommeil est bien intrinsèquement lié au rythme nycthéméral. Notre organisme ajuste son rythme sur celui de l’environnement : « c’est ce qui fait que l’on dort la nuit et que l’on est éveillé le jour« . Dès que le jour faiblit, les êtres vivants produisent de la mélatonine dont le rôle est de gérer les rythmes d’éveil et de sommeil. Cette hormone est surtout synthétisée la nuit. L’horloge interne dispose de séquences qui fonctionnent ainsi en fonction de ce rythme jour/nuit. Un véritable « circuit hormonal » : au réveil, il y a un pic de cortisol (hormone anti-stress) et au coucher, un nouveau pic de TRH (qui régule la thyroïde), l’hormone de croissance et de de prolactine. L’organisation du sommeil des tout-petits n’est pas le même que celui des adultes. Ils ont des rythmes qui ne sont pas fixés sur 24 heures et principalement déterminés par leurs repas. Vers l’âge de 4-6 mois, le nourrisson commence à faire ses nuits : des périodes se structurent et les périodes de sommeil s’allongent (supérieures à 3 heures d’affilée). Le sommeil commence à être significatif et se caler la nuit. Il restera pendant la journée une période de sieste, période lors desquelles l’enfant aura besoin de dormir. À partir de 6-7 ans, la sieste disparaît habituellement sur nos latitudes. « Il faut préserver la possibilité aux enfants de faire des siestes quand ils ont envie de dormir« , insiste-t-il.

Perturbations du rythme nycthéméral : quelles conséquences ? Comment faire ? 

Le travail de nuit soumet à des conditions environnementales qui ne sont pas naturelles. Les processus d’éveil, d’attention et d’efficacité sont mobilisés à travers des stimulis (activité, bruit et lumière) en pleine nuit. « L’horloge interne va devoir se caler, de manière à travailler comme si c’était le jour, à 0 h comme s’il était 8 h du matin« . Dans ce contexte, l’organisme et les sécrétions d’hormones propres au rythme circadien sont bouleversés. Certains problèmes de santé peuvent alors apparaître : perte de régulation des graisses (syndrome métabolique), augmentation du poids, des troubles de l’humeur et une augmentation des cancers (sein et colorectal). « Certaines personnes auront une plus grande adaptabilité que d’autres à travailler de nuit ou en horaires décalés. C’est une caractéristique génétique, c’est le corps qui dicte« . Il existe des méthodes pour s’adapter à un rythme d’activités de nuit : le rythme alimentaire (moduler les repas), l’équilibre alimentaire (riche en protéines pour l’éveil et en glucides pour l’énergie), les horaires des repas. « Dans tous les cas, il faut éviter la consommation d’alcool« , note-t-il. Les sportifs de haut niveau sont parfois eux aussi contraints de s’adapter du fait de compétitions sous d’autres méridiens. Un exemple pratique : lors de la coupe d’Europe de 2015, les Girondins de Bordeaux devaient jouer leur match retour au Kazakhstan, 4 jours après avoir joué à Lille. L’écart de latitudes entre Lille et Almaty (capitale du Kazakhstan) était de 76° (5 heures au soleil). Ce décalage, en plus de l’horaire de programmation habituelle des matchs, était au final de 9 heures et le délai séparant les deux matchs de moins de 96 heures. « Nous avons proposé aux joueurs de se synchroniser sur les horaires du Kazakhstan et d’adapter les horaires de coucher/lever, des séances d’entraînement et de leurs repas, afin d’adapter leur rythme circadien sur le rythme nycthéméral du Kazakstan« , explique Didier Cugy. Au final, les Girondins de Bordeaux ont fait match nul. Une bonne illustration de l’application de l’adaptabilité de notre rythme circadien à l’environnement.

Merci au Dr Didier Cugy, somnologue à Bordeaux.

Source : L’Anses confirme les risques pour la santé liés au travail de nuit, 22/06/2016, ANSES


Source : JDF Santé