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Otite séreuse : symptômes, avion, durée, comment soigner ?

Otite séreuse : symptômes, avion, durée, comment soigner ?

On dit qu’une otite est séreuse quand elle est causée par la présence d’un liquide séreux jaune dans la caisse du tympan (derrière le tympan). On l’appelle également otite séromuqueuse. Quels sont les symptômes d’une otite séreuse ? Est-ce que c’est douloureux ? Comment soigner une otite séreuse ? Quels sont les traitements naturels ?

Définition : qu’est-ce qu’une otite séreuse ?

« L’otite séreuse est une inflammation de l’oreille moyenne (derrière le tympan) avec accumulation de liquide gluant, plus ou moins épais dans cette partie nommée « caisse du tympan », explique le Dr Monique Quillard, médecin généraliste. L’oreille moyenne est la partie qui renferme une partie du système auditif : les osselets. » Il n’y a pas de perforation du tympan. 

Quels sont les symptômes d’une otite séreuse ?

L’otite séreuse n’est pas douloureuse mais se manifeste chez l’adulte par :

  • une sensation d’oreille bouchée,
  • une surdité partielle,
  • des bourdonnements,
  • des troubles de l’équilibre.
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Schéma d’une otite séreuse © Axel Kock – stock.adobe.com / Journal des Femmes

Quelle est la cause d’une otite séreuse ?

L’otite séreuse est une maladie chronique survenant chez l’adulte comme chez l’enfant, à la suite d’une infection respiratoire le plus souvent virale :

► Chez l’adulte :

► Chez le bébé, l’enfant :

  • Dysfonctionnement de la trompe d’Eustache
  • Hypertrophie des végétations
  • Allergie

Est-ce contagieux ?

Non, une otite séreuse n’est pas contagieuse.

Peut on prendre l’avion quand on a une otite séreuse ?

Non, cela vous est déconseillé : vos oreilles étant bouchées, la pression dans l’appareil risque de vous occasionner de terribles douleurs. De même la plongée sous marine est contre-indiquée.

Quelle prévalence chez l’adulte ?

« Elle concerne moins de 10% des adultes », indique notre expert.

Combien de temps dure une otite séreuse ?

Elle dure assez longtemps, au moins 3 mois.

Quand consulter en cas d’otite séreuse ?

Dès les premiers symptômes que sont la sensation d’oreille bouchée et la perte d’audition, voire des acouphènes.

Quels examens pour diagnostiquer une otite séreuse ?

Pour poser le diagnostic d’une otite séreuse, le praticien procède aux examens suivants :

  • L’examen du tympan à l’aide d’un otoscope (petite loupe munie d’un éclairage) qui montre un aspect particulier du tympan : terne et dépoli
  • La tympanométrie permet de mesurer l’élasticité du tympan, qui est diminuée par la présence du liquide, est l’examen de choix, pratiquée par l’ORL
  • L’audiométrie (mesure de l’audition) permet de mesurer le retentissement de l’otite séreuse.

Comment soigner une otite séreuse ?

Le traitement est différent selon l’âge et le retentissement sur l’audition. « Un traitement à base de lavages des fosses nasales, d’anti-inflammatoires et de mucolytiques pour déboucher les trompes d’Eustache est mis en place sur une durée d’un mois minimum, explique le Dr Quillard. La plupart du temps, tout rentre dans l’ordre. Mais parfois, elle peut présenter des complications comme une surdité partielle ou des otites aigues à répétition. » Dès lors, le médecin pourra être amené à vous proposer la pose de yoyo, un drain qui élimine vers l’extérieur les sécrétions localisées dans le tympan. Ils sont insérés, sous anesthésie générale, à travers le tympan. Ils assurent un bon drainage de l’oreille moyenne afin d’éviter toutes complications ou rechutes. Ils tomberont d’eux-mêmes, trois à cinq mois après leur pose. L’ablation des végétations est souvent nécessaire chez l’enfant.

Quels sont les meilleures huiles essentielles ?

Lhuile essentielle d’eucalyptus pour ses vertus fluidifiantes. Diluées 1 à 10 gouttes dans 1 à 2 pressions d’huile végétales par goutte d’HE. A appliquer sur le pourtour de l’oreille, 3 à 4 fois par jour.

Quelles sont les meilleures plantes ?

Sucer 1 gomme à la propolis par jour, éventuellement renforcée à l’extrait de pépin de pamplemousse.

Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.


Source : JDF Santé

Qu'est-ce que le cancer de l'endomètre dont souffre Julie Piétri ?

Qu'est-ce que le cancer de l'endomètre dont souffre Julie Piétri ?

[Mis à jour le 1er mars 2023 à 15h18] La chanteuse Julie Piétri a annoncé sur son compte Instagram le 28 février 2023 être atteinte d’un cancer de l’endomètre. « Je vais être opérée le 7 mars. Pour ça, vous savez que je suis prête à lutter même si des fois j’ai le cœur qui s’emballe et que je ne vais pas très bien« , explique la chanteuse en vidéo, âgée de 67 ans, demandant le soutien de sa communauté tout au long de son combat contre la maladie. Le cancer de l’endomètre qu’on appelle aussi cancer du corps de l’utérus est le cancer de l’appareil reproducteur de la femme le plus fréquent en France avec environ 8 000 nouveaux cas par an contre 5 000 pour le cancer de l’ovaire et 3 000 pour celui du col de l’utérus. C’est un cancer qui touche surtout les femmes après la ménopause, avec un âge moyen de diagnostic aux alentours de 70 ans. Contrairement au cancer du col de l’utérus, il n’existe pas de dépistage du cancer de l’endomètre. La chirurgie est le traitement de référence (hystérectomie totale).

​​​​​​​C’est quoi un cancer de l’endomètre ?

Schéma montrant l'endomètre chez la femme
Schéma montrant l’endomètre chez la femme © 123rf/JournaldesFemmes

L’utérus, un organe génital féminin primordial pour la reproduction, peut être atteint de tumeurs cancéreuses, dont deux types sont distincts : d’une part, le cancer du col de l’utérus dont on entend plus souvent parler et d’autre part, le cancer de l’endomètre (aussi appelé cancer du corps de l’utérus). L’endomètre est l’autre nom de la muqueuse utérine, couche de cellules tapissant l’intérieur de cette cavité (voir le schéma ci-joint). Le plus souvent, les cancers de l’endomètre prennent naissance à partir d’une cellule de la première couche de l’endomètre, l’épithélium.

Quels sont les symptômes d’un cancer de l’endomètre ?

Dans la grande majorité des cas, le cancer de l’endomètre se découvre :

  • devant des métrorragies, qui sont des pertes génitales de sang survenant en dehors des règles. Ainsi, tout saignement chez la femme ménopausée doit être exploré. 
  • des pertes blanches inhabituelles
  • des infections (urinaires ou gynécologiques) récidivantes
  • parfois des douleurs dans le bas du ventre.

Quel est l’âge moyen d’un cancer de l’endomètre ?

Le cancer de l’endomètre est un cancer de la femme âgée, majoritairement ménopausée, entre 60 et 70 ans. En France, l’âge moyen au moment du diagnostic est de 69 ans. Il en existe différents types, mais le plus fréquent se développe à partir des glandes de la muqueuse : on parle d’adénocarcinome. « Ce cancer touche la femme ménopausée, souvent obèse, parce qu’après la ménopause, l’endomètre reste stimulé par les œstrogènes contenus dans la masse grasse sans être contrebalancés par la progestérone que les ovaires ne fabriquent plus« , précise le Dr Odile Bagot. 

Quelles sont les chances de survie ?

« Le cancer de l’endomètre est de bon pronostic (survie relative à 5 ans = 95 %) puisqu’il entraîne des signes d’alerte assez tôt. Par conséquent, le diagnostic est posé de façon précoce et les chances de survie sont importantes », indique le Dr Odile Bagot. 

Un cancer de l’endomètre fait-il mal au dos ?

« Le cancer de l’endomètre n’est pas associé au mal de dos », observe le Dr Odile Bagot. 

Comment diagnostique-t-on un cancer de l’endomètre ?

Devant ces signes évocateurs, une échographie endovaginale sera réalisée. Puis, un examen de la cavité utérine et de l’endomètre sera possible, via une biopsie d’endomètre au cabinet et/ou une hystéroscopie, c’est-à-dire la visualisation directe de l’intérieur de l’utérus à l’aide d’une mini caméra. Si des lésions sont retrouvées, ce qui sera le cas dans les cancers, des prélèvements ou biopsies seront faits pour permettre l’analyse histologique de la tumeur. En cas de cancer, un bilan d’extension sera nécessaire, c’est-à-dire la recherche par divers examens d’autres localisations du cancer par migration de cellules. « Face à une femme ménopausée et en surpoids, on recommande le dépistage systématique du cancer de l’endomètre par des échographies endovaginales régulières », commente la gynécologue. L’imagerie permettra de déterminer le stade et le grade du cancer avant l’intervention chirurgicale. Ils sont définis à partir de la taille de la tumeur, de sa localisation et de son éventuelle propagation. ​​​​​​​

Quels sont les différents stades d’un cancer de l’endomètre ?

Le cancer de l’endomètre évolue en quatre stades : 

  • Stade 1 : la tumeur se trouve dans l’utérus. 
  • Stade 2 : la tumeur s’est propagée au col de l’utérus.
  • Stade 3 : la tumeur s’est propagée au-delà de l’utérus et du col (organes génitaux de la femme : vagin, ovaire, trompe de Fallope). 
  • Stade 4 : la tumeur s’est propagée à d’autres organes comme la vessie, les intestins.  

« Les stades sont d’autant plus graves que les cellules cancéreuses pénètrent en profondeur dans le muscle utérin« , ajoute la gynécologue. 

Quel traitement pour soigner un cancer de l’endomètre ?

Le traitement du cancer de l’endomètre va dépendre de la nature de la tumeur et des résultats des biopsies mais aussi de ceux du bilan d’extension. Classiquement dans les stades peu avancés, une ablation chirurgicale de la totalité de l’utérus ainsi que des structures avoisinantes, trompes et ovaires, sera réalisée : on parle d’hystérectomie totale élargie avec annexectomie. Les ganglions situés à proximité seront aussi prélevés. Parfois une partie du vagin sera aussi enlevée. Une radiothérapie, une chimiothérapie ou une curiethérapie, c’est-à-dire un traitement localisé après implantation d’une source radioactive, seront envisagées en fonction des critères de classification de la tumeur. 

Comment prévenir un cancer de l’endomètre ?

Il n’est pas possible de prévenir le cancer de l’endomètre. « On sait cependant que la prise de la pilule en diminue le risque de manière significative (de même que le risque de cancer de l’ovaire). Le plus important est de lutter contre l’obésité qui représente le principal facteur de risque du cancer de l’endomètre« , ajoute la gynécologue. 

Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue et auteure de « Vagin & Cie, on vous dit tout ! » aux éditions Mango.


Source : JDF Santé

Syndrome de Ramsay Hunt : de quoi souffre Justin Bieber ?

Syndrome de Ramsay Hunt : de quoi souffre Justin Bieber ?

Connu en France sous le nom de syndrome de Sicard, le syndrome de Ramsay Hunt provoque une paralysie du visage (qui ressemble à la paralysie de Bell) et des éruptions cutanées à l’oreille. Il s’agit d’un zona auriculaireJustin Bieber suspend à nouveau sa tournée mondiale 2023 à cause du syndrome de Ramsay Hunt dont il souffre a indiqué le 1er mars la société de production de ses concerts AEG sur Instagram. « Toutes les dates de concert seront reportées à l’année prochaine » précise le post. Le chanteur pop avait annoncé être atteint de cette maladie le 11 juin 2022 sur son compte Instagram. Il avait déjà annulé plusieurs dates de concert. Cette affection rare est généralement observée en Afrique sub-saharienne. Définition, causes, symptômes, guérison, photos et traitement. Ce que l’on sait.

Définition : c’est quoi le syndrome de Ramsay Hunt ?

Le syndrome de Ramsay-Hunt ou « herpès zoster oticus » est une forme de zona auriculaire. Découvert en 1907 par le neurologue américain Ramsay Hunt qui lui a donné son nom, ce syndrome est à la fois un dérèglement du système immunitaire et une réactivation du virus de la varicelle qui fait partie des herpesviridae (herpès virus). Il concerne ainsi des patients ayant présenté une primo-infection de varicelle : « Plus de 90% des adolescents dans la plupart des pays d’Europe a déjà croisé le virus de la varicelle dans l’enfance » rappelle le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital de Garches AP-HP. « Le fait d’être en contact avec l’agent infectieux (virus de la varicelle) va stimuler le système immunitaire et si celui-ci est déficient, l’organisme crée un zona » ajoute notre expert. Cette maladie touche la zone de Ramsay Hunt où se trouve le ganglion géniculé (ganglion nerveux situé dans le canal facial de l’os temporal) situé à l’angle de la mandibule (mâchoire) et de l’oreille. La région est traversée par des nerfs qui commandent la face (nerf facial avec ramifications le long du visage) et l’oreille (nerf auditif, le nerf qui part à l’intérieur de l’oreille).

Symptômes du syndrome de Ramsay Hunt
Symptômes du syndrome de Ramsay Hunt © Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry

Quelles sont les causes du syndrome de Ramsay Hunt ?

« La primo-infection par le VZV produit généralement la varicelle, après quoi le virus devient latent (il reste au repos) dans les neurones des ganglions nerveux crâniens » précisent les auteurs de l’étude publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery and Psychiatry en 2001. La réactivation du virus de la varicelle cause le syndrome de Ramsay-Hunt. « Cette maladie touche particulièrement les gens vulnérables (faiblesse immunitaire) c’est pourquoi elle survient souvent après 60 ans à cause de l’immunosénescence [altération progressive du système immunitaire lié à l’âge] » indique l’infectiologue. Plus on est jeune, plus on est immunisé contre le virus de la varicelle mais si notre immunité est imparfaite, on risque de réactiver un zona de la zone de Ramsay Hunt.

Lorsque le syndrome touche un patient jeune, il faut rechercher une dysfonction du système immunitaire.

« Par exemple, en Amérique du Nord, ils ont misé sur une large vaccination contre la varicelle or on suspecte que cela soit associé à un risque plus élevé de développer des zonas car l’immunité de la vaccination est plus faible que celle produite pas la contraction du virus quand on est jeune » précise le Dr Davido. Lorsque le syndrome touche un patient jeune, il faut rechercher une dysfonction du système immunitaire. Le zona survient particulièrement dans une situation de fragilité du système immunitaire (manque de vitamine D, manque de soleil, stress, suite de greffe d’organe, chimiothérapie, infection par le VIH etc). « Par ailleurs, la varicelle est une maladie printanière et la France est actuellement en situation d’épidémie de varicelle » souligne notre interlocuteur.

Quels sont les symptômes du syndrome de Ramsay Hunt ?

Le syndrome de Ramsay Hunt se manifeste par une paralysie du nerf facial (paralysie de la moitié du visage) et une éruption cutanée au niveau de l’oreille. La paralysie du visage peut provoquer une incapacité à sourire, à plisser le front, des difficultés à manger, avaler (le liquide « fuit » de la bouche) ou à fermer les yeux du côté touché. « Au niveau de l’oreille, on retrouvera des acouphènes, des vertiges, une baisse de l’audition voire une surdité. Cette maladie résulte d’une interaction entre un micro-organisme (le virus) et un individu. Or chacun a une susceptibilité, un patrimoine génétique spécifique qui peuvent donner des formes atypiques de la varicelle » poursuit le Dr Davido. Parmi les symptômes on retrouve ainsi :

Erythème et vésicules cutanées de la zone de Ramsay Hunt droite
Erythème et vésicules cutanées de la zone de Ramsay Hunt droite © National Library of Medecine
  • Une paralysie faciale (ressemblant à la paralysie du syndrome de Bell)
  • Des vésicules/éruptions cutanées de l’oreille (cloques remplies de liquide douloureuse) qui grattent, brûlent
  • Douleur auriculaire sévère 
  • De la fièvre (état grippal)
  • Une perte d’audition (voire surdité)
  • Des acouphènes
  • Des nausées
  • Des vomissements
  • Des vertiges (oreille interne touchée)
  • Des nystagmus (oscillation rythmique involontaire de l’un ou des deux yeux)
  • Difficulté à manger, avaler

Comment diagnostiquer le syndrome de Ramsay Hunt ?

Un examen clinique avec l’historique neurologique du patient peut mettre les médecins sur la piste du syndrome de Ramsay Hunt. Afin de le différencier de la paralysie de Bell, le médecin peut procéder à un PCR du virus du zona et de la varicelle. On peut également détecter le syndrome de Ramsay Hunt par la présence multipliée des anticorps contre le VZV. « Ce sont le plus souvent les ORL qui sont consultés en premier pour une gêne au niveau de l’oreille. Les éruptions autour du pavillon auriculaire peuvent être externes (visibles) ou à l’intérieur (cachées) » indique le Dr Davido.

Est-ce qu’on guérit du syndrome de Ramsay ?

« Cette maladie est sévère puisqu’elle touche deux nerfs. On estime que les chances de récupération totale se situent entre 30% et 70% en fonction de l’âge, du terrain, de la rapidité de mise en place du traitement etc » souligne le Dr Davido. « Au plan pronostique, l’évolution du syndrome de Ramsay Hunt est en général favorable. Cependant, des complications cochléo-vestibulaires notamment la perte de l’audition ont été rapportées par certains auteurs avec une incidence des troubles auditifs variant entre 19.7% et 85%. C’est dire toute l’importance d’une collaboration étroite entre infectiologue, dermatologue et spécialiste ORL afin d’établir le diagnostic et traiter précocement cette affection et ses complications » concluent les chercheurs de l’article publié dans la revue du COSA-CMF en février 2020.  

Quel est le traitement contre le syndrome de Ramsay Hunt ?

L’efficacité du traitement est liée à la précocité de son instauration

Le traitement se concentre sur le dérèglement du système immunitaire et sur la réactivation du virus de la varicelle : « Il associera un médicament qui joue sur le système immunitaire (les corticoïdes) et un antiviral (anti herpétique) comme l’aciclovir aux actions anti varicelleuses » précise l’infectiologue. Le traitement dure une dizaine de jours. « On y combine une rééducation positionnelle, auditive et de la face d’au moins un mois » ajoute le Dr Davido. L’efficacité du traitement est liée à la précocité de son instauration. « Contre les maladies virales, les traitements sont au maximum de leur efficacité dans les 72 premières heures de l’infection après quoi le virus se réplique et échappe à l’antiviral » soutient le Dr Davido. D’autre part, le vaccin contre le zona n’est pas curatif mais prévient la maladie selon l’âge de l’administration (+ de 50 ans). « Les études ont montré une amélioration significative de l’état des patients traités par la prednisone et l’aciclovir dans les trois jours suivant l’apparition de la maladie » rapportent les chercheurs de l’étude publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery and Psychiatry en 2001.

Merci au Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital de Garches AP-HP.

Sources :

– Syndrome de Ramsay Hunt : un cas observé chez un sujet infecté par le virus d’immunodéficience humaine à Abidjan, Revue du COSA-CMF, 19 février 2020

– Syndrome de Ramsay Hunt, The Pan African Medical Journal, 21 octobre 2015

– Syndrome de Ramsay Hunt, Le Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry 1er août 2001


Source : JDF Santé

Adhérence : abdominale, causes, examens, traitement

Adhérence : abdominale, causes, examens, traitement

Quelle est la définition d’une adhérence en médecine ?

L’adhérence est un accolement pathologique par du tissu conjonctif de deux tissus ou de deux organes voisins habituellement séparés. Les adhérences post-chirurgicales peuvent se rencontrer à différents niveaux du corps : au niveau de l’abdomen ou du tissu pelvien, par exemple. 

C’est quoi une adhérence abdominale ?

L’adhérence abdominale est une pathologie médico-chirurgicale qui touche le péritoine, membrane qui entoure les viscères, au moment de la cicatrisation. « Quand on se fait opérer du ventre par laparotomie (gonfler le ventre avec du gaz pour créer un espace suffisant pour opérer), on peut avoir des adhérences cicatricielles, fibreuses qui peuvent gêner la mobilité intestinale ou celle des viscères intra-abdominaux« , note le Dr Chaouchi, gastro-entérologue et hépatologue interventionnel.

Schéma de l'ahdérence abdominale
Schéma de l’ahdérence abdominale © rumruay-Adobestock / Journal des Femmes

C’est quoi une adhérence pelvienne ?

L’appareil génital féminin peut aussi être le siège d’adhérences, lorsque les surfaces de deux structures pelviennes distinctes se collent ensemble. Elles sont souvent dues à une pathologie intrapelvienne (salpingite) ou à une infection intrapelvienne (péritonite). « Ces adhérences inflammatoires peuvent s’installer et devenir des adhérences chroniques et alors gêner la physiologie des organes intrapelviens, notamment les organes génitaux : ovaires, utérus, cloisons recto-vaginales, rectum. Les patients peuvent se plaindre de douleurs chroniques à ce niveau« , souligne-t-il.

C’est quoi une adhérence musculaire ?

L’adhérence musculaire est observée quand la peau vient se coller sur les tissus et les muscles situés sous la peau. Elle correspond aussi à la formation d’une bride au sein du muscle suite à un traumatisme (chute, entraînement intensif, blessure…). Cette adhérence est fréquente chez les sportifs.

Quelles sont les causes d’une adhérence entre deux organes ?

L’adhérence fait souvent l’objet de connections fibreuses anormales suite à un dysfonctionnement du processus de cicatrisation du péritoine suite à une chirurgie digestive ou gynécologique. Elle peut se former 3 à 5 jours après l’intervention. « Il peut y avoir des adhérences aiguës inflammatoires devant toute pathologie aiguë intestinale« , ajoute le Dr Chaouchi.

Quelles sont les complications possibles d’une adhérence ?

La complication d’une adhérence quelle que soit sa localisation est la perte de mobilité, entraînant des troubles plus ou moins importants. Au niveau des viscères : des douleurs abdominales, des troubles du transit (constipation), des douleurs pelviennes et règles douloureuses. « Ces adhérences peuvent dans certains cas provoquer une occlusion intestinale ou des épisodes de subocclusion« , ajoute-t-il. L’adhérence pelvienne peut aussi être à l’origine d’une stérilité ou d’une infertilité si elle touche les trompes de l’utérus, les ovaires ou être la conséquence d’une salpingite (infection suivie d’une inflammation des trompes). Au niveau des muscles : des douleurs musculaires, gonflements, une perte de souplesse, force musculaire et/ou de mobilité articulaire.

​​​​​​Quels examens permettent de diagnostiquer une adhérence ?

Des examens d’imagerie permettent de poser le diagnostic l’adhérence. Le scanner ou l’IRM abdominale montrent les adhérences au niveau du péritoine ou du méso entourant l’intestin grêle, qui seront responsables soit d’un blocage ou d’une sténose au niveau d’un segment limité de l’intestin grêle soit d’un blocage mécanique du transit intestinal. « On verra dans ce cas une distension des intestins, un blocage du bol intestinal créé par les adhérences« , explique le Dr Chaouchi.

Traitement : comment soigner une adhérence ?

La prise en charge de ou des adhérences passe en général par une intervention chirurgicale : « il faut débrider la bride responsable de la gêne ou du blocage mécanique« . Les adhérences seront alors réséquées et un film spécifique (AC film) déposé sur les tissus pour les assouplir. Un traitement médicamenteux sera aussi proposé pour améliorer le transit intestinal et redonner de la souplesse aux intestins et aux viscères intra-abdominaux. Pour ce qui est des adhérences musculaires, les massages de tissus profonds (fasciathérapie, automassages…) peuvent aussi être une bonne alternative pour tenter de réduire leur rigidité.

Merci au Dr Karim Chaouchi, gastro-entérologue et hépatologue interventionnel, clinique Floréal, Bagnolet et Nogent-sur-Marne.


Source : JDF Santé

Cure de désintoxication : drogue, alcool, comment ça se passe ?

Cure de désintoxication : drogue, alcool, comment ça se passe ?

L’affaire Palmade remet en lumière les dangers de l’addiction aux drogues. Parmi les outils d’aide au sevrage, la cure de désintoxication. « Ce sevrage est parfois véhiculé comme l’arme ultime, la dernière chance pour s’en sortir mais si le changement n’est pas mûr dans la tête de la personne, il peut déjà être l’occasion d’ouvrir la discussion avec elle » expose le Dr Hervé Martini, médecin addictologue de l’association Addictions France. Qu’est-ce qu’une cure de désintoxication ? Pour qui ? En quoi ça consiste ? Combien ça coûte ? Est-ce remboursé ?

Qu’est-ce qu’une cure de désintoxication ?

Une cure de désintoxication est un des outils thérapeutiques que l’on peut proposer à une personne dépendante à un produit (alcool, drogue, médicament par exemple). « Souvent cela s’associe à une notion d’hospitalisation mais le sevrage peut aussi se faire en ambulatoire, tout dépend de la sévérité de l’addiction » précise le médecin addictologue.

Quels symptômes se manifestent lors du sevrage ?

Lors d’une cure de désintoxication ou « sevrage », l’organisme doit se déshabituer du produit (alcool par exemple). « C’est un moment de stress important pour l’individu. Lorsqu’on enlève le produit, à un organisme qui s’y était habitué, des signes cliniques de manque peuvent survenir : des signes physiques comme des tremblements ou des sueurs, des troubles psychologiques comme de l’anxiété, un sentiment d’envie de reprendre le produit (craving)… Physiologiquement, le cerveau qui était dans un état d’équilibre avec le produit doit revenir à un nouvel état sans ce produit, il est complètement chamboulé«  explique le médecin.

Qui décide d’une cure de désintoxication ?

Un sevrage peut être « accidentel » quand la personne n’a plus recours au produit ou thérapeutique c’est-à-dire programmé et intégré dans un parcours de soin. Le sevrage thérapeutique peut être décidé par la personne elle-même qui a « besoin de se mettre à l’écart du monde » argue le Dr Martini, ou par le médecin qui la prend en charge. Toujours avec l’accord du patient. L’accompagnement de l’entourage peut également se mettre en place au cours de l’hospitalisation d’un proche. « La cure est une étape importante mais ce n’est pas la seule du parcours de soin de l’usager » tient à souligner notre interlocuteur.

« Les premiers jours sont usants et fatigants »

Où aller pour faire une cure de désintoxication ?

  • chez son médecin traitant
  • dans une consultation hospitalière d’addictologie
  • dans les CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, dispositif anonyme et gratuit)

Comment se passe une cure de désintoxication ?

« Dans le sevrage, il y a une approche multidisciplinaire et globale autour de la personne » répond d’emblée le Dr Martini. Les programmes de soins peuvent varier selon les structures mais la prise en charge du malade commence toujours par son évaluation médico-psycho-sociale. Trois déterminants sont évalués :

  • le produit ou les produits consommés et leurs conséquences
  • l’individu 
  • l’environnement

« On va mettre la personne en protection par rapport au produit (pour qu’elle n’y ait plus accès, ndlr). On travaille ensuite avec elle sur les leviers à mobiliser ou les points de fragilités : comment elle gère la situation, l’angoisse, la dépression… Et sur son environnement : on voit l’entourage, comment envisager la sortie, est-ce qu’il faut la mettre en retrait de son lieu de vie » détaille notre interlocuteur. Puis le sevrage commence. « Les premiers jours sont usants et fatigants, le patient peut avoir besoin d’un peu de temps pour récupérer physiquement et psychologiquement. » Le protocole de soins comprend la prise en charge des symptômes physiques et psychologiques. Cela passe par :

  • la prescription de médicaments -si nécessaire- comme des benzodiazépines ou anxiolytiques « pour passer le cap de l’anxiété ».
  • des séances individuelles et/ou collectives de relaxation et/ou de sport « pour diminuer les tensions« .
  • des groupes de parole pour aborder la problématique addictologique, retrouver la confiance en soi, redonner du sens à sa vie.

Le malade rencontre plusieurs professionnels tout au long de son séjour : des psychiatres, addictologues, psychologues, diététiciens, travailleurs sociaux…

Alcool, drogue : la cure de désintoxication est-elle la même ?

« Globalement oui, répond le Dr Martini. Ce qui peut différer est le processus médicamenteux et le profil du patient. Les traitements sont adaptés s’il présente par exemple un trouble psychiatrique ou une polyaddiction (addiction à plusieurs produits). »

« Le sevrage n’est pas un mot magique »

Quelle est la durée d’une cure de désintoxication à l’alcool ?

« Le sevrage physique c’est-à-dire pour que l’organisme se débarrasse de l’alcool est de 7 à 10 jours » répond le Dr Martini. « Ensuite on a des programmes de soins plus complets pouvant aller jusqu’à 3 semaines » et à l’inverse des séjours plus courts privilégiés par des personnes qui ont simplement « besoin d’une pause dans leur vie ». « Tout dépend de leur état de santé » poursuit notre interlocuteur avant d’insister sur le fait que « le sevrage n’est pas un mot magique. A l’hôpital, on est dans une ambiance protégée et peu exposée à l’extérieur, il faut préparer la sortie, l’accompagnement en ambulatoire qui suit est très important ». Il existe des structures « post-cures » proposant des soins de suite et de réadaptation qui accueillent « les personnes fragiles pour qui la prise en charge résidentielle est importante » sur des durées plus longues allant de 3 à 6 mois.

Quelle est la durée d’une cure de désintoxication à la drogue ?

« Les séjours durent 10 jours à 3 semaines mais cela peut varier selon les structures et les programmes de soins proposés. L’idée est d’être le plus proche de l’usager et de son parcours pour s’adapter au mieux, certains ont besoin de 3 à 4 jours » répond l’addictologue.

Une cure de désintoxication est-elle gratuite ?

Elle est prise en charge en partie par l’Assurance maladie. Le reste peut l’être par la mutuelle. « Il faut toujours regarder son contrat de mutuelle car certaines peuvent exclure le risque « alcool » ou limiter la durée des séjours par an » conseille notre interlocuteur.

Merci au Dr Hervé Martini, addictologue de l’Association Addictions France.


Source : JDF Santé

Dépistage cancer colorectal : comment avoir son kit (et le faire) ?

Dépistage cancer colorectal : comment avoir son kit (et le faire) ?

[Mise à jour le 1er mars 2023 à 11h45] Le mois de mars est l’occasion de rappeler à tous les Français âgés de 50 à 74 ans qu’il peuvent faire gratuitement un dépistage de cancer colorectal (cancer ou polypes qui peuvent être retirés pour éviter l’évolution cancéreuses). On appelle ainsi « Mars bleu » ce mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, deuxième cancer le plus meurtrier en France. Ce dépistage précoce permet de guérir 90% des cancers, rappelle La Ligue contre le cancer dans un communiqué du 21 février 2023. Or « on observe un taux de participation encore trop faible » ajoute-t-elle. Seuls 35% des Français concernés par ce dépistage le feraient. Alors, il est temps d’aller chercher votre kit en pharmacie et de faire le test ensuite à la maison. Les résultats sont consultables en ligne. Marche à suivre.

C’est quoi le test pour le dépistage du cancer colorectal ?

Le dépistage consiste à réaliser chez soi un test dit « immunologique » pour rechercher la présence de sang dans les selles. Le kit se présente sous la forme d’une enveloppe bleue (ci-dessous) et est composé de 3 volets qui contiennent :

  • Volet 1 : un mode d’emploi
  • Volet 2 : une fiche d’identification pour la restitution du résultat + un dispositif de recueil des selles
  • Volet 3 : un tube de prélèvement + un sachet de protection + une enveloppe de retour 
Kit dépistage cancer colorectal
Kit de dépistage cancer colorectal © OceanProd – stock.adobe.com

Le test est à  faire chez vous, puis vous l’envoyez au laboratoire pour qu’il soit analysé. La démarche est entièrement prise en charge par l’Assurance Maladie. Si du sang est trouvé dans les selles lors du test de dépistage, une coloscopie est effectuée. La coloscopie peut mettre en évidence un cancer, des polypes ou adénomes avant qu’ils ne deviennent cancéreux. Dans 60 à 80% des cas, le cancer colorectal fait suite à une tumeur bénigne, appelée communément polype. Il faut ensuite 5 à 10 ans à ce polype pour se transformer en cancer. « Dans son évolution, un polype va passer par différents stades de transformation au cours desquels il va peu à peu émettre du sang à sa surface. La présence de sang occulte pourra évoquer la présence d’un polype avant qu’il ne se transforme en cancer. Dans la très grande majorité des cas, il n’y a aucun symptôme associé au développement d’un polype ou d’une tumeur débutante. C’est la raison pour laquelle les cancers colorectaux peuvent être découverts à un stade évolué, donc grave. » explique le Dr Bredin. 

Comment faire le kit de dépistage du cancer colorectal ?

Le prélèvement de selles est réalisé à domicile au moyen d’un « kit de dépistage »à envoyer pour analyse par voie postale. Le test et son interprétation sont gratuits. Une fois le test reçu à la maison ou retiré en pharmacie :

  • Utiliser le test rapidement pour éviter qu’il ne se périme.
  • Si le test n’est pas utilisé tout de suite, il faut le conserver à une température comprise entre 2 et 30 degrés maximum.
  •  Avant toute utilisation, vérifier la date d’expiration sur l’enveloppe bleue ou sur le tube
  • Coller l’étiquette sur la fiche d’identification et compléter les informations.
  • La petite étiquette est à coller sur le tube.
  • Coller la feuille de recueil des selles sur la lunette des toilettes (il ne faut aucun contact avec du liquide (urine, javel).
  • Une fois les selles déposées dans la feuille de recueil, ouvrir le tube de prélèvement et gratter la tige à la surface des selles pour recouvrir la partie striée. Remettre la tige dans le tube, fermer et secouer. Le reste se jette dans les toilettes. 
  • Mettre le tube dans le sachet de protection et ajouter la fiche d’identification. Envoyer le tout sans timbre.

Comment obtenir le kit de dépistage du cancer colorectal ?

Pour obtenir le kit de dépistage, trois possibilités : 

→ Soit consulter le médecin. Il remet le test au patient après lui avoir expliqué son mode d’utilisation. Si le médecin le juge utile, il peut aussi proposer de faire le test de dépistage du cancer colorectal et en précise l’intérêt. Après avoir obtenu l’accord du patient, le médecin lui remet le test et lui explique comment l’utiliser à son domicile.

→ Soit commander en ligne le kit de dépistage sur le site de l’Assurance Maladie : monkit.depistage-colorectal.fr, afin de répondre à quelques questions, et, en l’absence de risque particulier, de commander le test pour le recevoir à domicile.

→ Soit retirer le test en pharmacie sans avoir besoin de prendre rendez-vous. Il suffit d’appartenir à la tranche d’âge éligible au dépistage (50-74 ans) ou de présenter le courrier de l’Assurance maladie si vous l’avez reçu. 

Comment avoir son kit de dépistage en pharmacie ?

Depuis le 11 avril 2022, le kit de dépistage du cancer colorectal peut être délivré gratuitement dans les officines, par les pharmaciens, sans attendre de recevoir le courrier de l’Assurance maladie et de passer par la case rendez-vous chez son médecin traitant (si vous êtes dans la tranche d’âge éligible au dépistage : 50 à 74 ans). 

Délai : où voir ses résultats ?

Depuis 2022 les résultats sont consultables en ligne, via le site internet DOCCR www.resultat-depistage.frLe résultat du test est généralement disponible dans les 15 jours. La réalisation d’une coloscopie est indiquée dès que possible en cas de positivité du test.

A quel âge doit-on faire un dépistage du cancer colorectal ?

Le cancer colorectal (cancer du côlon) est un cancer relativement fréquent qui touche aussi bien les hommes que les femmes, le plus souvent entre 50 et 75 ans. Le test de dépistage proposé par le ministère de la Santé est à réaliser tous les deux ans aux hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans. Un coloscopie peut-être envisagée plus précocement en cas d’apparition de symptômes évocateurs ou de niveau de risque élevé (antécédents par exemple).

Tous les combiens doit-on refaire le test de dépistage du cancer colorectal ?

Tous les deux ans, dans le cadre du programme de dépistage organisé par le ministère de la Santé en France. Entre ces deux ans, si un symptôme ou en cas de doute, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin.

Qui doit faire un dépistage du cancer colorectal ?

« On définit 3 niveaux de risque » explique le Dr Bredin :

  • le risque normal : être âgé de 50 ans ou plus ;
  • le risque élevé : présenter un ou des antécédents familiaux au 1er degré de polype avancé ou de cancer colorectal (premier degré : parents directs, fratrie), ou présenter une pathologie exposant au risque de cancer colorectal (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, …)
  • le risque très élevé : présenter une pathologie génétique à risque de cancer colorectal (syndrome de Lynch, polypose adénomateuse Familiale, etc…)

Seuls les patients à risque normal sont concernés par le dépistage de masse par le biais du test de recherche de sang occulte dans les selles. Les patients des deux autres groupes relèvent d’un dépistage ciblé directement par coloscopie. En cas de symptôme d’inquiétude, le test de recherche de sang occulte dans les selles n’est pas pertinent. Par conséquent, en cas de sang visible dans les selles, de changement inhabituel de son transit, de douleurs abdominales  inhabituelles et prolongées (au delà de quelques semaines), d’un amaigrissement involontaire, ou d’anémie, il est recommandé de consulter en vue de programmer une coloscopie.

Environ 43 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chaque année. 18 000 en meurent.

Que faire si le test est positif ?

La réalisation d’une coloscopie est indiquée dès que possible en cas de positivité du test. 

→ Si le test est positif (4% des cas), cela signifie que du sang est présent dans vos selles. Le médecin vous adresse à un gastroentérologue pour la réalisation d’une coloscopie recherchant l’origine de ce saignement :

  • Une lésion précancéreuse est en cause dans environ 30 % des cas,
  • Une lésion cancéreuse est à l’origine du saignement dans environ 8 % des cas,
  • Dans plus de la moitié des cas, la coloscopie ne trouve aucune anomalie.

Un test positif ne signifie pas forcément qu’il y a un cancer. Cela signifie simplement qu’il est recommandé de réaliser une coloscopie. Le médecin enverra le patient chez un gastro-entérologue afin qu’il effectue une coloscopie. Il s’agit d’un examen qui permet de visualiser l’intérieur de l’intestin et de visualiser un polype ou une tumeur, et si possible, de procéder à son ablation. Cet examen peut être douloureux, il est souvent proposé sous anesthésie générale légère. « Il s’agit d’un examen invasif qui nécessite une préparation intestinale (purge) qui va conditionner la qualité et la sécurité de l’examen. Autrefois laborieuse et désagréable, la préparation intestinale est réalisée en deux temps (la veille et le matin de l’examen). Elle est désormais plus facile à réaliser, et existe sous diverses modalités (comprimés, boissons à reconstituer dont le goût a été amélioré)« . prévient le Dr Bredin.

→ Si le test est négatif (96% des cas), cela signifie qu’aucun saignement n’a été détecté. Dans ce cas, le test vous sera proposé tous les deux ans mais si vous présentez des signes anormaux entre deux tests (saignement, amaigrissement…), une consultation médicale est recommandée.

Le test de dépistage est-il gratuit ?

Le test de dépistage du cancer colorectal est gratuit. « Sur un plan sémantique, le test de recherche de sang occulte dans les selles n’est pas remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie, car l’Assurance Maladie ne finance pas le dépistage, du moins pas directement. Les structures de dépistage se sont régionalisées depuis 2019, et sont administrées par le biais de GIP (Groupements d’Intérêts Publics), financés par l’Assurance Maladie, mais aussi les régions. Il est donc plus juste de dire que le test est gratuit.«  précise le Dr Bredin.

Peut-on faire un dépistage du cancer colorectal après 75 ans ?

L’âge n’est pas une contre-indication au dépistage. Au delà de 74 ans, et en l’absence de contre-indication à une coloscopie, le dépistage doit se faire par coloscopie. Il s’agit d’un dépistage ciblé, orienté par l’existence de symptômes, ou d’antécédents, et qui sera proposé individuellement par le médecin traitant ou le gastro-entérologue. Si le patient a des antécédents personnels ou familiaux, et qu’il a déjà réalisé des coloscopies, l’indication d’une nouvelle coloscopie est posée par le médecin traitant et le gastro-entérologue. En alternative à l’endoscopie (qui est réalisée souvent  sous anesthésie générale), on peut proposer une coloscopie virtuelle, qui est un scanner avec reconstruction en 3D de la surface de l’intestin. Cet examen est à même de découvrir des lésions dont la taille est au delà de 3 mm. Cet examen nécessite toutefois une préparation identique à une coloscopie (purge) et ne permet pas l’ablation des polypes qui pourraient être découverts.

Merci au Dr Christian Bredin, gastro-entérologue.

Sources :

– Mars Bleu : mois de promotion de dépistage du cancer colorectal. Communiqué de presse La Ligue contre le cancer, 21 février 2023

– Dépistage chiffres Santé Publique France

– Evaluation dépistage 2017, Société nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE)


Source : JDF Santé