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Intersexuation : définition, signes, causes, c'est quoi ?

Aussi appelée « hermaphrodisme » ou « ambiguïté sexuelle », l’intersexuation ou DSD (Disorders in Sexual Development) est un terme générique utilisé pour couvrir un vaste groupe de personnes dont les caractéristiques sexuelles primaires et secondaires (appareil uro-génital) ne correspondent pas au sexe génétique. Près de 2% des bébés qui naissent en France seraient intersexes. Souvent diagnostiqués dans la jeune enfance, ces troubles du développement sexuels peuvent parfois se révéler au cours d’un bilan d’infertilité. Plus de précisions avec nos experts.

Définition : que veut dire intersexuation et intersexué ?

Selon l’ONU, « les personnes intersexes naissent avec des caractères sexuels qui ne correspondent pas aux définitions habituelles du sexe masculin ou du sexe féminin ». Par caractères sexuels on entend : chromosomes, hormones et organes génitaux qui ne correspondent pas aux normes médicales des corps dits masculins et féminins« Ces spécificités se manifestent, par exemple, au niveau des caractéristiques sexuelles secondaires (la forme du visage, la masse musculaire, la pilosité…) ou des caractères sexuelles primaires comme les organes génitaux internes et externes et/ou la structure chromosomique et hormonale (femme avec 46 chromosomes dont 2 chromosomes XX, homme avec 46 chromosomes dont 2 chromosomes XY) » explique le Dr Victor Soulier, chirurgien urologue et sexologue. Les personnes intersexuées peuvent présenter des troubles de la fertilité, allant jusqu’à la stérilité.

« Les troubles du développement sexuels n’ont absolument rien à voir avec l’orientation sexuelle »

Parfois le recours à des traitements médicaux hormonaux est nécessaire. « Les troubles du développement sexuels n’ont absolument rien à voir avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes. Ces dernières peuvent être hétérosexuelles, gays, lesbiennes, bisexuelles ou encore asexuées, et s’identifier en tant que femme, homme ou personne non-binaire (ni homme, ni femme)« , complète Julie Condemine, sage-femme et sexologue. Les causes de l’intersexuation sont encore mal connues. Mais il est important de souligner qu’on recense davantage de cas en raison d’un meilleur dépistage. « Plusieurs facteurs environnementaux sont toutefois pointés du doigt, comme les polluants organiques, les pesticides, les métaux lourds, certains perturbateurs endocriniens (phyto-œstrogènes, phtalates, bisphénols…) ou la consanguinité, souligne le médecin. Les anomalies sont la plupart du temps d’origine génétique, avec de nombreuses variations possibles, impliquant les chromosomes et/ou les gènes présents sur les chromosomes X et Y. »

Chiffres : combien de bébés intersexes à la naissance ?

« Il n’existe aucune statistique complète et fiable sur le nombre exact de naissances de personnes présentant une variation du développement sexuel, assure le médecin. Les statistiques de l’état civil ne recensent pas les personnes dites  » intersexes « . Selon les chiffres publiés par le gouvernement, les enfants intersexes représentent 1,7% des naissances, soit environ 12 800 en France en 2019.

Quels sont les signes de l’intersexuation ?

Par exemple : 

  • un clitoris jugé trop grand,
  • une soudure des lèvres génitales,
  • une absence de vagin ou d’utérus,
  • une plus forte pilosité chez une fille ou une absence de poils chez le garçon
  • l’absence de règles
  • un pénis jugé trop petit

« Les symptômes sont très variables d’une personne à l’autre ; il existe de nombreuses particularités génétiques rendant la prise en charge individuelle, médicale et génétique parfois difficile », reconnait le Dr Soulier. Les troubles du développement sexuels peuvent être dépistés ou suspectés à la naissance (ex : Hyperplasie Congénitale des Surrénales), ou apparaître seulement à la puberté, ou encore ne pas être apparentes du tout sur le plan physique. « Cela peut aller d’une anomalie hormonale dont on ne se rendra compte que tardivement lors d’investigations pour infertilité et qui ne se manifeste que par un défaut de pilosité chez un garçon par exemple – jusqu’à la présence d’une verge visible à la naissance chez une petite fille. »

Quelles sont les conséquences sur la reproduction et la fertilité ?

Les personnes intersexes ont souvent des problèmes de fertilité. « Dans certains cas, elles sont même infertiles, observe la sage-femme. Un diagnostic médical et génétique permettra de connaître l’impact supposé futur sur la fertilité et les risques de transmission à leur descendance. »

L’intersexualité est un sujet très peu abordé dans notre société française.

Opération et intersexuation

L’intersexuation n’est pas une pathologie en soi mais peut avoir des conséquences à court ou long terme. « La prise en charge est pluridisciplinaire, faisant appel aux gynécologues, aux pédiatres, aux chirurgiens, aux généticiens, aux endocrinologues reprend Julie Condemine. On s’attache à identifier le sexe dit « génétique », les particularités anatomiques afin de proposer une prise en charge individualisée. » En France, les opérations de réassignation sexuelle dans l’enfance font l’objet d’articles dans la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique. Dans les faits, elle n’interdit pas les interventions chirurgicales sur les bébés concernés, mais insiste sur l’obligation d’informer et d’accompagner l’enfant et sa famille. Une équipe pluridisciplinaire doit « assurer une information complète de l’enfant et de sa famille » et « veiller à ce que ces derniers disposent du temps nécessaire pour procéder à un choix éclairé », stipule l’article L. 2131-6. Un « accompagnement psychosocial approprié » doit aussi être assuré par cette même équipe. Les titulaires de l’autorité parentale doivent par exemple être informés « de l’existence d’associations spécialisées dans l’accompagnement des personnes présentant une variation du développement génital »« Il apparaît fondamental de pouvoir aussi réaliser un suivi des personnes « intersexes » au cours de leur vie, aussi bien sur les plans médical et psychologique que dans le domaine social et économique », afin de mieux connaître :

► les conséquences médicales et psychologiques de leur traitement, en fonction des interventions subies et de l’âge auxquelles elles ont été pratiquées ;

► les situations d’exclusion, voire de discrimination, dont ces personnes peuvent être victimes (le rapport reviendra ultérieurement sur ce point).

« Biologiquement il n’existe pas que deux genres mais aussi un genre « neutre » « 

Quel accompagnement psychologique pour les personnes intersexuées ?

L’intersexualité est un sujet très peu abordé dans notre société française qui ne fait que ressortir davantage les tabous liés à la sexualité. « Il est certain qu’il est important d’offrir un accompagnement thérapeutique bienveillant et une écoute active pour les personnes intersexuées, assure Gwennaëlle Deroost, sexothérapeute. De leur apporter des éléments de ressources de compréhension de leur singularité pour qu’elles puissent s’accepter et accepter leur corps. Déconstruire aussi cette idée qu’elles ne sont pas dans les normes et qu’elles ont tout autant leur place et leur légitimité qu’une personne binaire puisqu’elles aussi appartiennent dans la famille des genres. Ce qui leur permettra de prendre pleinement confiance sur le fait qu’elles n’ont pas à choisir un genre qui ne les définissent pas pour exister. » Selon la sexothérapeute, le plus gros travail psychologique à faire pour accompagner les personnes intersexuées est avant tout psycho-social. « Comment ? En informant dès le plus jeune âge que biologiquement il n’existe pas que deux genres mais aussi un genre « neutre » comme le proclament les personnes intersexuées. Car même si une personne intersexuée vient consulter pour trouver une aide psychologique et regagner grandement confiance en elle, en son corps et assumer le fait qu’elle seule peut se définir, elle ne peut pas s’armer sans cesse, seule, contre l’ignorance de tous. » L’information permettra de faire rentrer l’intersexualité dans les mœurs et ainsi permettre aux intersexué.es de vivre plus sereinement sans devoir sans cesse se défendre ou justifier de leur genre ou identification à chaque « discussion curieuse car ce n’est pas habituel« . « Ce n’est pas à elles de faire un pas vers nous en se justifiant pour être comprises et acceptées mais au reste de la population de les inclure en étant dans une compréhension active et inclusive sur tous les panels sexo-biologiques existants » conclut Gwennaëlle Deroost.

Merci au Dr Victor Soulier, chirurgien urologue et sexologue à Saint-Etienne, à Mme Julie Condemine, sage-femme et sexologue à Saint-Étienne, et à Gwennaëlle Deroost (Instagram : @sublimation_gwenn), sexothérapeute à Lille et membre du comité Psychologue.net, pour leurs validations.

Source : Le RESPECT des droits des personnes intersexes, Gouvernement, 2021


Source : JDF Santé

C'est quoi un lymphome de Burkitt ? Quel pronostic ?

C'est quoi un lymphome de Burkitt ? Quel pronostic ?

Un lymphome de Burkitt est une tumeur maligne du système lymphatique. Il s’agit d’un type de lymphome B non-Hodgkinien agressif qui peut concerner aussi bien les adultes que les enfants. La chimiothérapie est le traitement de référence. Comment détecter un lymphome de Burkitt ? Quels sont les symptômesEst-ce dangereux ? Quelle espérance de vie avec un lymphome de Burkitt ?

Qu’est-ce que le lymphome de Burkitt ?

Le lymphome de Burkitt est appelé ainsi car il a été décrit pour la première fois par Denis Burkitt, chirurgien britannique, en 1958. Plusieurs formes de lymphomes de Burkitt existent :

► Le lymphome de Burkitt endémique » aussi appelée lymphome de Burkitt africain puisqu’il se manifeste surtout en Afrique, liée au virus Epstein-Barr (EBV), et se présentant classiquement sous forme d’une tumeur de la mâchoire ;

► ​​​​​​​Le lymphome de Burkitt sporadique, le plus souvent non liée à l’EBV, et se développant surtout dans l’abdomen. C’est le type le plus courant en Europe et Amérique du Nord.

► Le lymphome de Burkitt lié à une immunodéficience qui concerne les personnes dont le système immunitaire est affaibli, généralement celles qui sont atteintes d’une infection au VIH. Il n’est habituellement pas associé au virus d’Epstein-Barr. 

​​​​​​Quels sont les symptômes d’un lymphome de Burkitt ?

Parmi les symptômes d’un lymphome de Burkitt, on peut observer :

  • Une augmentation rapide du volume de l’abdomen (quelques jours ou quelques semaines) .
  • Des maux de ventre
  • Des vomissements
  • Voire une occlusion intestinale
  • Parfois, une grosseur au niveau d’un ganglion, d’un organe, ou dans la gorge.
  • Rarement une perte de poids, de la fièvre, des sueurs ou une grande fatigue comme dans d’autres lymphomes.
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Virus Epstein-Barr en cause dans le lymphome de Burkitt endémique (africain) © ellepigrafica – stock.adobe.com

Quelles sont les causes du lymphome de Burkitt ? Un virus ?

Comme pour la plupart des cancers, la cause exacte du lymphome de Burkitt n’est pas connue. « Le virus de l’EBV est toujours associé au Burkitt « endémique » africain, mais le mécanisme de la transformation tumorale n’est pas élucidé (le virus de l’EBV causant la mononucléose infectieuse affecte de nombreux sujets mais très peu développent un lymphome)« , explique le Dr Véronique Minard-Colin, Département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent de Gustave Roussy. Les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies (après un traitement ou lors de différentes maladies) ont un plus fort risque de développer un lymphome de Burkitt.

​​​​​​Le lymphome de Burkitt est-il contagieux ?

Le lymphome de Burkitt n’est pas contagieux.

Quelle est l’espérance de vie en cas de lymphome de Burkitt ?

Grâce aux progrès diagnostic, des soins de support, de la chimiothérapie, et l’introduction du rituximab, les taux de guérison sont de plus de 95% chez l’enfant et 80% chez l’adulte. Les rechutes sont rares et surviennent durant la 1ère année suivant le diagnostic. « Pour les formes de lymphomes de Burkitt résistantes aux traitements, de nouveaux médicaments sont en cours d’étude tels que les lymphocytes T génétiquement modifiés et éduqués pour détruire les cellules tumorales (immunothérapie CAR T-cells)« , conclut le médecin.

Quels sont les risques de complications d’un lymphome de Burkitt ?

« La maladie peut se propager rapidement à la moelle osseuse (environ 35% des cas) et au système nerveux central (environ 15% des cas). Une méningite tumorale peut alors apparaître ou une paralysie des nerfs crâniens« , constate la spécialiste. Dans les stades les plus avancés, l’extension à la moelle osseuse est très importante et le tableau clinique est celui d’une leucémie aigüe.

Quelles sont les personnes à risque ? (âge, ethnie)

En France, le lymphome de Burkitt touche le plus souvent les enfants ou les jeunes adultes et rarement les adultes plus âgés. Il affecte davantage les garçons et représente environ la moitié des lymphomes malins non-Hodgkiniens de l’enfant (50-60 cas/an/France) et environ 2% de ceux de l’adulte (250-300 cas/an/France). « Les patients infectés par le virus du VIH et dont le traitement antiviral n’est pas optimal (défenses immunitaires affaiblies) sont particulièrement susceptibles de développer un lymphome de Burkitt« , observe notre interlocutrice.

Comment pose-t-on le diagnostic d’un lymphome de Burkitt ?

Le diagnostic est porté sur une biopsie d’une masse ou de la moelle osseuse confirmant la présence de cellules tumorales. L’analyse au microscope doit être rapide (24-48h) pour initier dès que possible le traitement. L’imagerie médicale (échographie, scanner) est indispensable pour compléter le bilan initial.

Comment soigner un lymphome de Burkitt ? Avec une chimio ?

La prise en charge de ce type de lymphome doit être réalisée dans un centre spécialisé en cancérologie/hématologie. Le diagnostic de lymphome de Burkitt impose une prise en charge en urgence. Le traitement repose le plus souvent sur une chimiothérapie intensive au rituximab (anticorps monoclonal dirigé contre les lymphocytes B) mais on peut aussi administrer un traitement ciblé. La chirurgie est exceptionnelle au diagnostic ou dans le traitement. Il n’y a pas d’indication à la radiothérapie.  « Au début du traitement, des problèmes métaboliques (libération dans le sang par les cellules tumorales lysées de molécules « toxiques » pour les organes) sont fréquents, nécessitant une hydratation et des soins rapprochés« , détaille le Dr Minard-Colin. Le traitement est intense et court (3 à 6 mois au total en fonction du stade) et associé à une toxicité aiguë importante (perte des cheveux, fatigue, baisse des globules du sang, risque d’infections, aphtes). Cependant, il y a peu de séquelles à long terme induites par la maladie et les traitements.

Merci au Docteur Véronique Minard-Colin, Département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent de Gustave Roussy.


Source : JDF Santé

Vitamine C : quand prendre LA vitamine anti fatigue ?

Vitamine C : quand prendre LA vitamine anti fatigue ?

Un coup de fatigue, un rhume… Un des premiers réflexes est de faire appel à la vitamine C, vitamine phare de l’énergie pour le corps ! Mais comment la prendre ? En comprimés ? En cure ? Dans quels aliments la trouve-t-on surtout ? Conseils pour faire le plein de vitamine C avec Florence Foucaut, diététicienne et nutritionniste.

Qu’est-ce que la vitamine C ?

Il s’agit d’une vitamine hydrosoluble. Elle est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Aussi appelée « acide ascorbique« , elle doit son nom à la maladie qu’elle prévient, le scorbut, fréquente autrefois chez les marins qui ne pouvaient consommer suffisamment de fruits et de légumes en mer.

Quand prendre de la vitamine C ?

La vitamine C est indiquée pour lutter contre un état de fatigue passagère. Elle peut être prise contre cet état de fatigue seul et s’il est associé à une infection virale (rhume, grippe…) pour booster le système immunitaire. La vitamine C doit être prise aux doses maximales conseillées, indiquées sur les notices de chaque complément, généralement 500 à 1 gramme par jour. Plutôt le matin ou en journée mais il faut par contre éviter de la prendre en fin de journée et surtout le soir car elle peut empêcher de dormir.

La vitamine C liposomale est-elle plus efficace ?

La vitamine C est disponible sous forme liposomale en pharmacie. Il s’agit d’un complément alimentaire : la vitamine C est encapsulée dans un liposome, une sphère composée de lipides. « La vitamine C naturelle étant hydrosoluble et sensible, il y une perte dans l’estomac, explique Florence Foucaut, diététicienne et nutritionniste. Le fait de l’entourer de lipides permet à ce qu’elle subisse moins les effets de la digestion et la quantité finale absorbée par l’organisme sera plus importante« .

Où trouver de la vitamine C naturelle ?

Chez l’Homme, il n’existe ni synthèse ni stockage de la vitamine C dans l’organisme ; l’alimentation constitue donc la seule source naturelle d’apport de cette vitamine. La vitamine C est dite naturelle lorsqu’elle provient directement de l’alimentation. Autrement dit lorsqu’elle n’est pas « de synthèse ». Elle est hydrosoluble : elle est donc soluble dans l’eau. En France, les principales sources alimentaires de vitamine C sont à 70 % les légumes (persil, poivron rouge…) et les fruits frais (cassis, agrumes…), et en quantité moindre les pommes de terre, le pain et les céréales (20 %). On la trouve aussi dans certaines baies comme l’argousier et le cynorrhodon. La vitamine est dégradée lors de la cuisson.

Quels sont les bienfaits de la vitamine C ?

Après ingestion, la vitamine C passe rapidement dans le sang, puis diffuse de façon variable dans tous les tissus. La vitamine C permet la formation du collagène, un élément indispensable à la formation des os mais également du cartilage, du tissu conjonctif et de la peau. Parce qu’elle renforce les défenses immunitaires (elle augmente la mobilité des leucocytes), elle permet de mieux résister aux infections. Elle améliore le processus de cicatrisation, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et participe à la formation des globules rouges. « Elle possède également des propriétés antioxydantes qui nous aident à protéger nos cellules contre les dommages causés par les radicaux libres, à prévenir les troubles cardiovasculaires, certains cancers comme ceux du poumon, de la peau et du sein, ainsi que les maladies oculaires, comme la cataracte et la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age« , ajoute Florence Foucaut. L’élimination de la vitamine C est principalement urinaire.

Quelle est la dose de vitamine C recommandée par jour ?

Les Apports Journaliers Recommandés (AJR) en vitamine C sont de 110 mg pour un adulte, 100 mg pour un enfant et de 120 mg pour une femme enceinte et une personne âgée. Une majoration des apports de 35 mg/jour est recommandée chez les fumeurs car chaque cigarette « grille » 25 mg de vitamine C !   

  Apports journaliers recommandés en vitamine C (mg)
Enfants 100
Adultes 110
Femmes enceintes 120
Personnes âgées 120
Fumeurs 130

Quand faire doser sa vitamine C ?

Le médecin peut prescrire un dosage de l’acide ascorbique dans le sang pour identifier une éventuelle carence, et en cas de signes cliniques comme une fatigue importante, une malnutrition, des affections à répétitions, des pathologies digestives inflammatoires, des troubles dermatologiques et des troubles de la cicatrisation. Il s’agit d’une prise de sang, généralement dans le pli du coude. Les valeurs normales du dosage de la vitamine C se situent entre 5 et 17 mg/L. Selon la HAS, plus de 40 000 dosages ont été effectués en 2016 en France.

Posologie de la vitamine C

En fonction des compléments alimentaires, il est recommandé de prendre 500 mg à 1 g par jour de vitamine C, de préférence le matin.

Quelles sont les signes de carence en vitamine C ?

Les causes d’une carence en vitamine C sont nombreuses :

  • une alimentation pauvre en fruits et légumes est au premier chef,
  • le stress, la pratique intensive du sport, le tabagisme et l’alcoolisme peuvent aussi être en cause.

La carence en vitamine C entraîne une fatigue intense, un manque d’appétit et une perte de poids, une baisse du système immunitaire, des défauts de cicatrisation, des douleurs articulaires et une anémie. Une carence profonde provoque le scorbut, une maladie qui se caractérise par des hémorragies cutanées, l’apparition d’hématomes sur le corps, un déchaussement des dents, des gingivites et des œdèmes. Si l’on croyait cette maladie disparue des pays développés, elle a refait son apparition en 2019 avec trois cas déclarés.

Comment savoir si on a trop pris de vitamine C ?

Les excès de vitamine C sont relativement rares car la vitamine C est la plus fragile de toutes les vitamines (elle est détruite par la chaleur, la lumière et dans certaines conditions par l’eau). Par ailleurs, elle est facilement éliminée dans les urines. Néanmoins, si un excès de vitamine C apparaît (plus de 500 mg/ jour) cela peut se traduire par des troubles digestifs tels que des maux d’estomac, des diarrhées ou encore des calculs rénaux. Cet excès pourrait aussi augmenter le stress cellulaire.

Peut-on donner de la vitamine C à un enfant ?

Chez l’enfant, on priviligie toujours l’apport alimentaire à la supplémentation. « Mais si l’enquête alimentaire révèle des apports en fruits et légumes trop insuffisants, elle pourra être envisagée pour un mois minimum, à réévaluer« , précise notre expert.

Quelles sont les contre-indications de la prise de vitamine C ?

« La cure de vitamine C est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale et d’hémochromatose, une maladie génétique qui se caractérise par l’augmentation anormale du taux de fer dans l’organisme« , indique Florence Foucaut. L’acide ascorbique (vitamine C) augmente l’absorption gastro-intestinale du fer.

Merci à Florence Foucaut, diététicienne et nutritionniste. Source : Dosage de la vitamine C dans le sang Mai 2018, HAS.


Source : JDF Santé

Staphylocoque : c'est quoi, s'en débarrasser, contagieux ?

Staphylocoque : c'est quoi, s'en débarrasser, contagieux ?

Définition : qu’est-ce que le staphylocoque ?

Le staphylocoque est un germe bactérien du genre Staphylococcus, dont différentes souches existent. Chez l’être humain, les plus fréquentes sont le Staphylococcus aureus (ou staphylocoque doré), le Staphylococcus epidermidis (ou staphylocoque blanc), mais aussi le Staphylococcus saprophyticus. Ceux-ci peuvent être présents dans tous les environnements (eau, sol, air, aliments, objets). « On peut trouver des staphylocoques sur notre peau, sur les muqueuses, dans le nez… sans que cela n’entraîne aucun symptôme« , explique le Dr Tarek Msadek, chef du Département de Microbiologie de l’Institut Pasteur. « Mais ces staphylocoques peuvent néanmoins devenir pathogènes (responsable d’une pathologie) quand ils se retrouvent dans un endroit où ils ne devraient pas être, et ils engendrent alors des infections diverses« . La gravité de celles-ci est définie selon le type de bactérie et l’endroit où elle se retrouve. Les deux staphylocoques les plus communs chez les hommes sont les staphylocoques dorés et blanc. « On les distingue par leurs facteurs de virulence : le premier est le plus grave des staphylocoques, tandis que le second s’attaque surtout à l’épiderme » précise le spécialiste.

Le staphylocoque doré

Le staphylocoque doré est, avec la bactérie Escherichia coli, l’une des germes les plus responsables d’infections nosocomiales (que l’on contracte à l’hôpital) « 30 à 50% de la population a le staphylococcus aureus sur lui de manière asymptomatique, c’est-à-dire sans qu’il y ait des symptômes« , explique le spécialiste. Tant qu’il n’est pas dans l’organisme, il n’y aura pas de conséquence vu qu’il fait partie de la flore naturelle de l’homme (excepté chez les personnes immunodéficiences, ou les personnes âgées). En plus de se transmettre à l’hôpital, il peut arriver à entrer dans l’organisme par transmission directe : le staphylocoque doré est souvent présent dans le nez. Si la personne se touche ou se gratte le nez, la bactérie se retrouve sur les doigts, puis se transfère à quelqu’un d’autre en se serrant la main, et elle continue à se propager de cette manière jusqu’à arriver à entrer dans l’organisme, par la bouche par exemple. Il peut infecter n’importe-quel organe, car le staphylocoque doré est très virulent.

Le staphylocoque blanc

Le Staphylococcus epidermidis est une bactérie faisant partie de la flore cutanéo-muqueuse de la quasi-totalité de la population. Cela signifie qu’on l’a sur notre épiderme sans qu’il n’entraîne de symptômes. Le staphylocoque blanc peut néanmoins devenir pathogène dans certaines circonstances : en cas d’immunodéficience (sida, radiothérapie, chimiothérapie…) ou lors de l’implantation dans l’organisme de corps étrangers qui a été contaminé par des souches présent chez le patient lui-même ou le personnel soignant. Il entraîne généralement des pathologies liées à la peau.

Symptômes d’une infection par un staphylocoque

Les manifestations sont tout aussi diverses que les localisations où le staphylocoque peut infecter le corps. « C’est une bactérie qui peut infecter toutes les organes, mais cause surtout des furoncles, c’est-à-dire des infections de la peau« . Ces infections cutanées peuvent varier selon leur localisation :

  • furoncle,
  • onyxis,
  • impétigo,
  • orgelet,
  • panaris,
  • folliculite,
  • érysipèle…

Il peut également se localiser dans des organes et infecter le tissu osseux comme dans les ostéites ou les ostéomyélites par exemple, les articulations comme dans la spondylodiscite au niveau des disques intervertébraux… Dans les cas plus graves, elle peut entraîner des méningites, endocardites etc. « Selon l’endroit où elle va aller, elle peut contourner les défenses de l’organisme, dégrader les tissus et lyser les protéines du sang pour se procurer du fer« , décrit le spécialiste.

Contagion : le staphylocoque est-il contagieux ?

Comme dit précédemment, les staphylocoques peuvent se transmettre dans certains cas en se touchant. Mais cela ne va pas forcément dire que la personne sera infectée : pour cela, il faut que la bactérie arrive à pénétrer dans l’organisme. La bactérie étant immobile, elle ne peut pas nager ni se déplacer : il faut qu’elle arrive directement dans l’organisme pour faire effet.

Comment se transmet le staphylocoque ?

La bactérie pénètre dans l’organisme lorsque la barrière cutanée est rompue (par des blessures). La bactérie peut alors se développer au niveau de la lésion et provoquer une infection cutanée dont le degré de gravité dépendra de la souche bactérienne à l’origine de l’infection, ainsi que la rapidité de traitement et l’état de santé général du patient. Ces infections sont souvent de type suppuratives (avec production de pus) et résultent de la prolifération de la bactérie. On peut également l’attraper en mangeant : « Comme toutes les autres bactéries, certaines produisent une toxine alimentaire qui, même cuite, reste toxique. Cela a été à l’origine de beaucoup de scandales. La toxine va rester dans l’aliment, mais est relativement bénigne : elle engendre des vomissements et diarrhée, mais cela ne dure que 42h généralement« .

Diagnostic

« Pour commencer on est alerté par les symptômes du patient : si on voit une infection avec du pus, on fait un prélèvement« , explique le spécialiste. Le staphylocoque peut être mis en évidence par des cultures en laboratoire, et selon sas couleur, le type de staphylocoque sera identifié. « On demande ensuite une identification en laboratoire à l’aide d’un antibiogramme, pour évaluer la résistance aux antibiotiques de la bactérie« , détaille le médecin. En fonction de ce résultat, on pourra prescrire un traitement.

« Quand la bactérie est multi-résistante, c’est difficile de l’éliminer »

Traitement : comment se débarrasser d’un staphylocoque ?

Le traitement de l’infection par staphylocoque passe par l’utilisation d’antibiotiques. Suivant son type, le staphylocoque peut être sensible à des antibiotiques habituellement actifs sur ces germes, mais il peut aussi avoir développé des résistances. « Une sur-prescription d’antibiotiques dès les années 40 ont créé des résistances. Dès qu’on sort des nouveaux antibiotiques, quelques années plus tard, certaines bactéries deviennent résistantes« , explique le Dr Tarek Msadek. La réalisation d’un antibiogramme, qui permet de tester sur les cultures différents antibiotiques, donnera la possibilité de déterminer ces résistances et de mettre en place un traitement adéquat. « Si on traite avec des doses trop faibles, on tue certaines bactéries, mais des résistances apparaissent et celles-là vont prendre le dessus. Or, quand la bactérie est multi-résistante, c’est difficile de l’éliminer« , ajoute le spécialiste.

Conseils de prévention

Le lavage fréquent et systématique des mains et des ustensiles employés en milieu hospitalier permet de prévenir la transmission du staphylocoque, qui peut être pathogène pour une personne, mais ne pas l’être pour une autre. Dans tous les cas, il est fondamental de respecter une hygiène constante et de désinfecter toute plaie. Depuis la découverte du staphylocoque, il y a beaucoup de désinfectant dans les hôpitaux : il est indispensable de les utiliser. De plus, en milieu hospitalier, un patient infecté sera placé dans une chambre seule, en isolement.

Merci au Dr Tarek Msadek, chef du Département de Microbiologie de l’Institut Pasteur.


Source : JDF Santé

Staphyloccocus epidermis : symptômes, contagieux ?

Staphyloccocus epidermis : symptômes, contagieux ?

Définition : qu’est-ce que le staphylococcus epidermidis ?

Le staphylococcus epidermidis, ou staphylocoque blanc, est une bactérie que l’on trouve sur la flore cutanéo-muqueuse de la quasi-totalité de la population. Les staphylocoques sont des bactéries responsables de nombreuses maladies et infections. Le staphylococcus epidermidis est surtout présent dans les hôpitaux et se fixe au matériel, par exemple les prothèses et les cathéters. Cette espèce se déplace en colonies et provoque des maladies cutanées, des infections nasales (sinusites) et urinaires. Le staphylococcus epidermidis résiste à plusieurs antibiotiques, notamment la pénicilline et la méticilline.

Comment attrape-t-on un staphylococcus epidermidis ?

Le staphylocoque blanc peut se transmettre d’un individu à l’autre par la toux et les éternuements, ou via des objets contaminés. Étant surtout présent dans les hôpitaux, il se fixe au matériel, par exemple les prothèses et les cathéters. L’infection est donc principalement nosocomiale (attrapée à l’hôpital) ou iatrogène (liée à un acte médical).

Quels sont les symptômes et risques du staphylococcus epidermidis ?

Le staphylococcus epidermidis est une bactérie très fréquente dans la nature, retrouvée dans la flore bactérienne normale de la peau des hommes et des animaux. « De ce fait, elle est souvent retrouvée dans les prélèvements de laboratoire, et est souvent considérée comme simple « contaminante ». Elle provoque essentiellement des maladies cutanées, des infections nasales (sinusites) et urinaires. Néanmoins, elle peut devenir pathogène chez les sujets immunodéprimés ou chez les patients porteurs d’un matériel « étranger » (sonde, dialyse,  perfusions, prothèse externe de fracture, etc). Chez ces patients à risque, le staphylocoque blanc peut être responsable d’infections diverses : bactériémie, endocardite, péritonite, infection urinaire et parfois d’infections nosocomiales« , indique le Pr Patrice Bourée, infectiologue et parasitologue.  

Est-ce contagieux ?

Le staphylococcus epidermis est contagieux mais il ne provoquera une infection que s’il parvient à pénétrer dans l’organisme. Pour cela, il faut qu’il y ait une porte d’entrée comme une blessure par exemple. 

Quel est le traitement du staphylococcus epidermidis ?

L’identification de ce germe est facile par biologie moléculaire. Un antibiogramme est nécessaire pour tester sa sensibilité, car il est sensible à de nombreux antibiotiques, mais il existe des souches multi-résistantes, nécessitant le recours à des antibiotiques plus forts.

Merci au Pr Patrice Bourée, infectiologue et parasitologue à l’institut Alfred Fournier à Paris.


Source : JDF Santé

Porphyrie : symptômes, diagnostic, quel traitement ?

Porphyrie : symptômes, diagnostic, quel traitement ?

Définition : qu’appelle-t-on une porphyrie ?

Les porphyries sont des maladies génétiques rares qui se manifestent par la présence dans l’organisme de molécules précurseurs de l’hème, retrouvées dans les urines, le sang et les selles. « Les porphyries sont classifiées de deux manières différentes : une première classification sépare les porphyries en fonction du lieu d’accumulation initial des molécules, on parle alors de porphyries hépatiques (ou porphyries du foie) ou de porphyries érythropoïétiques (porphyries de la moelle osseuse) ; une autre classification sépare les porphyries en fonctions des symptômes : porphyries à expression cutanées et porphyries provoquant des crises douloureuses abdominales. Parmi ces dernières, certaines sont dites mixtes et peuvent donc également donner des symptômes cutanés », explique un médecin du Centre de Référence Maladies Rares Porphyries, qui souhaite rester anonyme

Quelles sont les causes d’une porphyrie cutanée ?

Cette maladie est due à un déficit partiel de l’activité d’une enzyme appelée Uroporphyrinogène décarboxylase (UROD). Ceci conduit à une accumulation de porphyrines dans le foie qui passent ensuite dans le sang puis dans la peau. « Ces porphyrines réagissent à l’exposition à la lumière », indique l’expert. Les symptômes cutanés commencent habituellement pendant la vie adulte d’où le terme « tardive » que l’on rencontre parfois. « On retrouve le plus souvent des facteurs déclenchant tels que la consommation régulière d’alcool, une surcharge en gras dans le foie, des infections virales du foie (hépatite C notamment) et le traitement par les œstrogènes. On retrouve parfois une altération génétique favorisant la survenue de la pathologie« , ajoute l’expert.

Quelles sont les causes d’une porphyrie aigue intermittente ?

C’est la forme la plus courante de porphyrie hépatique aiguë. Elle est due à une carence en enzyme porphobilinogène désaminase (appelée également hydroxyméthylbilane synthase), qui provoque une accumulation des précurseurs des porphyrines acide delta-aminolévulinique (ALA) et porphobilinogène (PBG) dans le foie.

Quels sont les symptômes d’une crise de porphyrie ?

Tout dépend de sa localisation. « Le symptôme principal d’une crise de porphyrie hépatique aiguë est la survenue de douleurs abdominales intenses, de durée prolongée (plusieurs jours), en contine » précise l’expert du centre. D’autres symptômes peuvent se manifester en fonction du type de porphyrie :

  • Des nausées et des vomissements, une constipation
  • Une atteinte nerveuse à type de paralysie transitoire ou de troubles sensitifs ;
  • Des troubles psychiatriques passagers dans certaines porphyries aiguës.
  • On retrouve fréquemment des urines de couleur porto, après exposition à la lumière.

Diagnostic : comment détecter une porphyrie ?

Le diagnostic de la porphyrie se fait par le biais d’une analyse d’urines (pour les porphyries responsables de crises de porphyries) ou d’une analyse de sang (pour les porphyries à expression cutanée). Il s’agit d’y détecter la présence de porphyrines ou de leurs précurseurs.

Quel traitement pour soigner une porphyrie ?

Il n’existe aucun traitement curatif. Mais il est possible de traiter les différents symptômes. En cas de crise importante, des antalgiques associés à un apport par voie intraveineuse de glucose sont préconisés dans certaines formes de porphyrie aiguë. Généralement, la crise aiguë disparaît spontanément en quelques jours. Certains symptômes peuvent néanmoins persister longtemps après la fin de la maladie. Un traitement de ceux-ci est alors nécessaire. « Toutefois, dans les formes sévères, un traitement préventif des crises est maintenant disponible« , précise notre expert.
En cas de porphyrie cutanée, il est possible de mettre en place un traitement qui favorise l’excrétion des porphyrines en excès et des médicaments qui réduisent la sensibilité cutanée.

Merci Centre de Référence Maladies Rares Porphyries.


Source : JDF Santé