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Colique néphrétique : symptômes, comment la soulager ?

Colique néphrétique : symptômes, comment la soulager ?

Une crise de colique néphrétique révèle la présence de calculs au niveau des reins et/ou des voies urinaires. Avoir des calculs urinaires est de plus en plus fréquent surtout entre 40 et 60 ans. La colique néphrétique est très douloureuse. Selon les chiffres les plus récents publiés par la HAS, la colique néphrétique représente en France environ 1 à 2% des entrées dans les services d’urgence. Dans 75 à 80 % des cas elle est d’origine lithiasique (calculs). Le taux de récidive est alors important : environ 15% à un an et 50% à 10 ans. La colique néphrétique est une urgence médico-chirurgicale dont le diagnostic est confirmé par les examens radiologiques. Symptômes, causes, traitements. Tout savoir sur la colique néphrétique.

Définition : c’est quoi une colique néphrétique ?

La colique néphrétique désigne la douleur ressentie lorsque les urines ne peuvent circuler normalement du rein vers la vessie. Le plus souvent, un calcul est responsable de l’obstruction des voies urinaires ; il est principalement composé d’oxalate de calcium. L’appareil urinaire est composé de deux reins, deux uretères, d’une vessie et d’un urètre. L’urine est élaborée à partir du sang filtré au niveau des reins. Celle-ci est ensuite transportée hors des reins par deux petits tubes appelés uretères, jusqu’à la vessie pour y être stockée. Enfin au moment de la miction, la vidange de l’urine contenue dans la vessie se fera par un dernier conduit appelé urètre, se terminant par le méat urinaire, orifice par lequel elle sera excrétée de l’organisme.

Schéma colique néphrétique
Schéma de la colique néphrétique © rob3000 – stock.adobe.com

Quels sont les symptômes d’une crise de colique néphrétique ?

La douleur ressentie est particulièrement intense, similaire à un « coup de poignard » et dure de plusieurs minutes à quelques heures. Elle se situe au niveau de la fosse lombaire droite ou gauche (là où se trouvent les reins)) et peut irradier vers l’aine et les organes génitaux. Aucune position ne semble soulager la douleur. Des nausées, des vomissements, des ballonnements, l’arrêt du transit, des difficultés à uriner et la présence de sang dans les urines peuvent compléter la liste des symptômes.

Qu’est-ce qui provoque les crises de coliques néphrétiques ?

La principale cause de colique néphrétique est la présence d’un calcul (on parle de lithiase urinaire) dans l’un des deux uretères, les canaux qu’empruntent les urines pour passer du rein à la vessie. Le passage de l’urine étant plus difficile, voire impossible, la pression augmente dans les voies excrétrices et entraîne d’intenses douleurs. La pathologie lithiasique est fréquente, surtout entre 40 et 60 ans, et plus particulièrement chez les hommes. Dans de très rares cas, la colique néphrétique peut être due à une malformation d’une voie urinaire. À savoir que les récidives sont fréquentes lorsque l’on a déjà subi une crise de colique néphrétique.

Comment diagnostiquer une colique néphrétique ?

Une analyse d’urines permet généralement de détecter la présence de sang (car le calcul irrite les voies urinaires lorsqu’il se déplace) et de révéler une éventuelle infection urinaire. Une échographie peut également mettre en évidence les calculs et la dilatation des voies urinaires en amont de l’obstacle. Des examens complémentaires (radiographie ou scanner) peuvent parfois être prescrits pour éliminer d’autres causes potentielles de douleur (au niveau de l’appareil intestinal par exemple).

Quel traitement pour une colique néphrétique ?

Les calculs les plus petits (inférieurs à 5 mm) sont généralement expulsés spontanément : ils se déplacent, puis finissent par atteindre la vessie d’où ils sont évacués avec l’urine. Dans ce cas « le traitement médical repose principalement sur la surveillance de l’expulsion spontanée du calcul et l’application des règles hygiéno-diététiques » précise la Haute Autorité de Santé.

Chez la femme enceinte, les corticoïdes pourront être indiqués

La prise d’antalgiques ou d’antispasmodiques permet de soulager la douleur jusqu’à leur élimination complète. Des antalgiques morphiniques, par voie systémique, peuvent être administrés d’emblée ou secondairement en cas de douleurs intenses ou en cas de contre-indications aux AINS. Chez la femme enceinte, les corticoïdes pourront être indiqués. Si les calculs ne sont pas évacués naturellement, un traitement spécifique peut être envisagé (sonde urétérale, fragmentation des calculs par laser ou ondes de choc). En prévention, pour éviter les récidives, il est recommandé de boire au moins deux litres d’eau par jour et de limiter la consommation des aliments riches en purines (abats ou charcuterie), en sel et en oxalate (chocolat, fruits secs, épinards, oseille, rhubarbe, thé). En 2017, la HAS soulignait que « moins de 8% des crises de colique néphrétique sont sont hospitalisées du fait de complications ».

Que faire quand un enfant a une colique néphrétique ?

Les signes de coliques néphrétiques sont plus francs chez l’enfant après 10 ans et trouvés dans la majorité des cas. Selon les recommandations publiées par la Haute Autorité de Santé en 2021, en cas de colique néphrétique, le médecin prendra en charge, dans un premier temps, la douleur de l’enfant (avec des anti-inflammatoires, des spasmolytiques, du paracétamol). En cas de douleur non contrôlée ou de signes de gravité, il adressera l’enfant à un service d’urgence pédiatrique pour réaliser une échographie rénale et discuter la prise en charge en fonction du résultat de cette dernière, en lien avec les équipes de néphrologues et urologues pédiatres. Dans un deuxième temps, il est impératif d’adresser le patient à un néphropédiatre. Une hospitalisation peut être nécessaire en cas de dilatation aigue des voies urinaires, de crise non calmée par les mesures classiques, ou bien d’éléments évoquant une complication infectieuse (fièvre, pyonéphrose).

Quand aller aux urgences pour une colique néphrétique ?

Si la colique néphrétique s’accompagne de fièvre, il peut s’agir d’une infection du rein : dans ce cas, la consultation médicale d’urgence s’impose. De même, l’arrêt complet de l’émission d’urines (anurie) relève de l’urgence. Enfin, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’une pathologie rénale chronique doivent consulter rapidement un médecin.

Contenu validé par le Dr Richard Handschuh, médecin généraliste.

Sources :

– Traitements interventionnels de première intention des calculs urinaires, mai 2017, HAS


Source : JDF Santé

C'est quoi ce vaccin contre l'asthme allergique ?

L’asthme allergique (provoquée par des allergènes que l’on respire) est une maladie inflammatoire des voies aériennes qui touche 4 millions de Français. Des scientifiques français de l’Inserm, du CNRS, de l’Université Toulouse III-Paul Sabatier, de l’Institut Pasteur et de Neovacs travaillent sur un vaccin contre l’asthme allergique, le Kinoïde®. Leur dernière étude publiée le 17 février 2023 dans la revue Allergy démontre que ce vaccin est capable de produire des anticorps neutralisant les protéines impliquées dans l’asthme allergique chez des souris « humanisées ». « Nous ouvrons ainsi un peu plus la voie à l’organisation d’essais cliniques. Nous sommes actuellement en train de discuter avec tous les partenaires du projet pour mettre en place ces études chez l’humain » conclut Laurent Reber, Directeur de Recherche Scientifique à l’Inserm.

Chez les asthmatiques allergiques, l’exposition aux allergènes (acariens, pollens etc) provoque une surproduction d’anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) et de protéines appelées « cytokines de type 2 » dans les voies aériennes (bouche, nez, gorge, larynx, trachée et poumons). Les chercheurs dont  Laurent Reber avaient déjà montré dans une étude publiée en mai 2021 dans la revue Nature Communications que ce vaccin conjugué (vaccin contenant un antigène associé à une protéine pour augmenter son efficacité) était efficace pour réduire les symptômes de l’asthme allergique en produisant des anticorps dirigés contre les « cytokines de type 2 » de la souris. « Six semaines après la première injection du vaccin conjugué, 90% des souris présentaient des fort taux d’anticorps. Plus d’un an après la primo-immunisation, 60% d’entre elles avaient encore des anticorps capables de neutraliser l’activité des cytokines » indiquaient les scientifiques. Dans l’optique de mettre en place des essais cliniques chez l’humain, leur étude 2023 s’est penchée sur l’efficacité de ce vaccin chez l’humain. Ils ont ainsi remplacé les gènes des cytokines chez les souris par les gènes humains de ces mêmes protéines et ont sensibilisé les souris « humanisées » à un extrait d’acariens de poussière domestique. Résultats : le vaccin a produit des anticorps capables de neutraliser les « cytokines de type 2 » humaines jusqu’à plus de 3 mois après l’injection. Par ailleurs, l’administration du vaccin a également réduit les symptômes de l’asthme chez les souris « humanisées ».

Ce vaccin pourrait également cibler les allergies alimentaires

« Une vaccination contre l’asthme allergique représente un espoir de traitement à long terme de cette maladie chronique, et au-delà, une perspective de réduction des symptômes d’allergie liés à d’autres facteurs, puisque ce vaccin cible des molécules [protéines] impliquées dans différentes allergies« , souligne Pierre Bruhns, responsable de l’unité Anticorps en thérapie et pathologie à l’Institut Pasteur dans un communiqué. En effet, les protéines en question sont également impliquées dans certaines maladies comme la dermatite atopique et l’allergie alimentaire. A date, les inhalateurs à base de corticoïdes constituent le traitement de première intention pour l’asthme « classique ». Pour les cas les plus sévères, des traitements à base d’anticorps monoclonaux thérapeutiques ciblant les protéines impliquées dans la pathologie existent mais leur coût est élevé et le mode d’administration oblige les patients à recevoir des injections souvent à vie.

Sources :

– Nouvelle étape franchie dans le développement d’un vaccin efficace contre l’asthme allergique, Institut Pasteur, 7 mars 2023

– Un vaccin ciblant l’IL-4 et l’IL-13 humaines protège contre l’asthme chez les souris humanisées, Allergy, 17 février 2023

– La double vaccination contre l’IL-4 et l’IL-13 protège contre l’asthme allergique chronique chez la souris, Nature Communications, 11 mai 2021


Source : JDF Santé

Créatinine : urinaire, élevée, basse, quand s'inquiéter ?

La mesure du taux de créatinine permet d’évaluer la fonction rénale. Autrement dit, elle permet de savoir si les reins fonctionnent bien. Ce taux peut varier d’un individu à un autre. En revanche, il est très stable pour une même personne. Chez un sportif, par exemple on observe un taux de créatinine plus élevé que la moyenne car les muscles travaillent plus intensément et produisent donc plus de créatinine. La masse musculaire d’une manière générale joue donc sur ce taux tout comme l’activité physique, une alimentation riche en protéines, l’âge ou encore le poids de l’individu. Le dosage de la créatinine est souvent associé à la recherche d’albuminurie (protéines dans les urines), qui est un autre marqueur d’atteinte rénale.

Qu’est-ce que la créatinine ?

La créatinine est une substance issue de la dégradation de la créatine (dérivé d’acide aminé naturel) du muscle squelettique. Elle constitue un déchet organique, normalement évacué par les urines après la filtration rénale. La mesure de son taux a pour rôle essentiel d’évaluer la fonction rénale. Le taux de créatinine chez un individu donné est constant, en revanche, il est important de calculer la clairance de la créatinine, c’est-à-dire le rapport entre sa quantité apportée par le plasma et celle éliminée par le rein. La variation de ce taux va permettre de connaître l’état fonctionnel du rein.

Quel est le taux de normal pour la créatinine urinaire ?

Le dosage de la créatinine urinaire se fait par un recueil des urines produites par le patient sur une durée de 24 heures. L’urine est prélevée dans un récipient conservé à basse température. Conformément aux indications relevées sur la feuille d’analyse, les résultats doivent normalement se situer entre 8 et 16 mmol/24 heures chez la femme ou 9 et 18 mmol/24 heures chez l’homme. Cette différence est liée au fait que la masse musculaire de la femme est plus faible que celle de l’homme.

Femme Entre 8 et 16 mmol/24 heures
Homme Entre 9 et 18 mmol/24h

Les normes diffèrent selon les techniques utilisées par les laboratoires. Notez que les résultats ne constituent pas un diagnostic. Il est donc essentiel de prévoir la consultation d’un médecin pour prévoir conjointement avec lui des examens complémentaires ou un éventuel traitement.

Quel est le taux de normal de créatinine dans le sang ?

Lorsque la capacité des reins à éliminer les déchets diminue, la quantité de créatinine augmente dans le sang. Le DFG ou débit de filtration glomérulaire est estimé par le calcul de la clairance de la créatinine en fonction du taux de créatinine dans le sang, mais aussi de l’âge, du sexe et du poids de l’individu. La clairance d’une molécule correspond à la capacité d’épuration de celle-ci par un organe. Trois formules existent :

  • la formule de Cockroft établie en 1976 mais quasiment plus utilisée.
  • la formule MDRD (Modification of Diet in Renal Disease Study) (2006)
  • la formule CKD-EPI (2009)

La Haute Autorité de Santé recommande d’utiliser la formule CKD-EPI à partir d’une créatininémie dosée par méthode enzymatique, à défaut la formule MDRD si la créatininémie est dosée par méthode colorimétrique (méthode dite de Jaffé). La clairance de la créatinine permet ainsi de diagnostiquer une insuffisance rénale. Elle est diminuée en cas d’insuffisance rénale et son taux est corrélé à la gravité de cette insuffisance. 

  • Le DFG est normal entre 90 et 120 ml/min/1,73 m2 
  • Entre 60 à 89 ml/min/1,73 m2 : l’insuffisance rénale chronique est légère.
  • Un DFG inférieur à 60 ml/min/1,73 m2 définit une maladie rénale chronique.

Quelles sont les causes d’une créatinine élevée ?

Le taux de créatinine est augmenté dans les cas d’insuffisance rénale ou d’activité physique ou musculaire intense. Si la quantité de créatinine est plus élevée que les mesures moyennes indiquées, cela peut en effet indiquer un dysfonctionnement des reins. Malheureusement, l’augmentation du taux de créatinine, lorsqu’elle est le signe d’une insuffisance rénale, ne provoque pas de symptômes et celle-ci peut être découverte tardivement.

Quelles sont les causes d’une créatinine basse ?

Une créatinine basse peut être le signe d’une atrophie musculaire, en rapport avec une myopathie. Elle s’accompagne souvent de symptômes comme une grande faiblesse musculaire, une perte de poids et une fatigue.

Quand s’inquiéter ?

En dehors du cadre sportif, un taux de créatinine élevé nécessite une consultation et au moins un contrôle quelques jours plus tard pour voir l’évolution. La recherche des causes est nécessaire : contexte infectieux, diabète, médicaments toxiques pour les reins….

Pour garder ses reins en bonne santé, il faut :

  • Avoir une alimentation équilibrée, pas trop riche en sel et en protéines.
  • Boire au moins 1,5 litre d’eau par jour.
  • Surveiller la prise de médicaments pouvant être toxiques pour les reins.
  • Surveiller de près son diabète s’il est présent.
  • Arrêter la cigarette car le tabac accélère l’évolution des maladies rénales.

    Source : Élévation de la créatininémie, CUEN, 2018.

    Merci au Dr Brigitte Lantz, néphrologue à l’hôpital Necker et Secrétaire générale de la Fondation du Rein pour sa validation. 


    Source : JDF Santé

Reins : anatomie, rôle, taille, douleur, maladies, examens

Reins : anatomie, rôle, taille, douleur, maladies, examens

Définition : qu’est-ce qu’un rein ?

Les reins font partie de l’appareil urinaire. Homéostasie, fonctions hormonales, régulation de la pression sanguine, filtration et élimination des déchets… Bien qu’il soit possible de vivre normalement suite à l’ablation d’un rein, ces organes assurent des fonctions essentielles à l’organisme. « Dans les reins, les glomérules sont les unités de filtration du sang. Elles produisent l’urine primitive. Par un travail de réabsorption, l’urine primitive est remodelée dans des tubules qui ont pour principale fonction de réabsorber une grande partie de l’eau, du calcium, du potassium, du sodium qu’elle contient. Un système qui permet la récupération de tous les éléments dont l’organisme a besoin et l’élimination de ce qui n’est pas nécessaire à l’organisme », explique Nicolas Maillard, néphrologue au CHU de Saint-Etienne.

Anatomie du rein

Les reins sont deux organes situés dans la partie postérieure de l’abdomen au niveau des régions lombaires, de part et d’autre de la colonne vertébrale. Eléments de l’appareil urinaire, les reins sont reliés à la vessie par deux grands canaux, les uretères. En moyenne, selon l’Institut national du cancer, un rein mesure environ 12 centimètres de hauteur, 6 centimètres de largeur et 3 centimètres d’épaisseur. Il est composé de tubules, de vaisseaux et de glomérules. « Les reins ont une architecture microscopique, l’essentiel n’est pas visible à l’oeil nu. On y retrouve de toutes petites structures, les glomérules, qui jouent un rôle majeur dans la filtration des déchets. Ces glomérules sont de petites unités de filtration, au nombre d‘un million environ dans chaque rein », précise Nicolas Maillard.

anatomie reins
Anatomie du système urinaire © 123RF

Où se situent les reins chez la femme ?

localisation reins femme
Schéma des reins chez la femme © SciePro – stock.adobe.com

Quels sont les rôles du rein ?

Rôle de filtration : « La première fonction du rein est la fonction d’épuration du sang de ce qu’on appelle les toxines urémiques soit toutes les molécules qui s’accumuleraient dans le sang en l’absence de reins. Il existe plus de 500 molécules connues, autant qui ne le sont pas », précise notre expert. « Les reins assurent également une fonction de détoxification, sous l’action cette fois, des cellules tubulaires. »

⇒ L’homéostasie : « Il s’agit du maintien dans le corps d’une quantité nécessaire d’eau, de sodium, de potassium ou encore de chlore. » Les reins gèrent la gestion de ces équilibres et assurent les sorties de plusieurs éléments du corps dont :  

  • L’eau : les reins éliminent la quantité d’eau en excès ; une élimination propre à la fonction rénale.
  • Le sodium, le potassium : en cas d’insuffisance rénale, leur accumulation peut aussi en faire des toxines urémiques.

Fonctions endocriniennes. Les reins contribuent notamment à la production des globules rouges grâce à la sécrétion de l’érythropoïétine qui stimule la moelle osseuse et entraîne la production d’hémoglobine et de globules rouges. Ils transforment la vitamine D, obtenue dans l’alimentation ou par l’exposition de la peau au soleil, en vitamine D dite active, également appelée le calciférol, qui permet l’absorption du calcium et du phosphore au niveau intestinal. Les reins sécrètent la rénine, hormone qui participe à la régulation de la pression artérielle.

Gestion de l’équilibre acido-basique : « Il s’agit d’un équilibre entre l’acidité et l’alcalinité du corps qui permet un contrôle étroit du pH et qui assure le bon fonctionnement des cellules et du sang notamment. »

Problèmes et maladies rénales

Les symptômes et les problèmes des reins dépendront de la quantité restante des fonctions rénales. « Dans la plupart des cas, il s’agit de maladies progressives qui entraînent une insuffisance rénale chronique à des niveaux divers », commente le néphrologue. 

Les causes de maladies rénales chroniques les plus fréquentes :  

  • La glomérulosclérose diabétique : le diabète entraîne une atteinte fréquente des glomérules, cause d’insuffisance rénale chronique la plus fréquente.  
  • Les maladies glomérulaires inflammatoires comme la maladie de Berger
  • Certains médicaments sont dits néphrotoxiques. Dans ce cas, il s’agit d’une atteinte des tubules.
  • Les maladies urologiques : les calculs, les malformations de l’appareil urinaire peuvent entraîner une insuffisance rénale chronique, d’origine urologique. Il s’agit là encore d’une atteinte des tubules.
  • Les maladies génétiques comme la polykystose rénale, maladie génétique la plus fréquente qui entraîne de nombreux kystes dans les deux reins. Les reins deviennent très volumineux et très lourds, à l’origine d’une insuffisance rénale chronique.
  • Des pyélonéphrites répétées,  infections rénales par une bactérie, peuvent causer une insuffisance rénale chronique.

Les conséquences possibles des maladies rénales chroniques

  • Augmentation des risques cardio-vasculaires due à l’hypertension artérielle engendrée par  l’accumulation d’eau et de sodium dans le sang.
  • Augmentation du risque cardio-vasculaire (AVC, infarctus) due cette fois à l’accumulation des toxines urémiques, à l’origine d’une calcification des artères et de développement de plaques d’athérome
  • L’hypertension artérielle atteint les vaisseaux des reins qui ne sont alors plus suffisamment alimentés en sang.
  • Augmentation du potassium avec risque d’arrêt cardiaque.
  • Déficit de sécrétion d’érythropoïétine à l’origine d’une anémie et d’une baisse du taux d’hémoglobine.
  • Déficit de vitamine D active qui entraîne des troubles osseux comme l’ostéodystrophie rénale.

Les examens du rein

Le diagnostic d’une insuffisance rénale se fait par le dosage de la créatinine dans le sang. « C’est une petite molécule, un biomarqueur produit par les muscles, éliminé uniquement par les reins. Plus le taux est élevé dans le sang, selon un calcul qui prend en compte plusieurs facteurs, plus cela témoigne d’un fonctionnement diminué des reins. » Ce calcul estime le débit de filtration glomérulaire, exprimé en ml/min/1.73 m2, soit le volume de liquide filtré par les reins chaque minute. « En dessous de 60, on considère qu’il souffre d’insuffisance rénale chronique », explique Nicolas Maillard. « Il existe cinq stades d’insuffisance rénale chronique, le stade 5 étant dit  » terminal » Mais ça ne veut pas dire qu’on va mourir ! », rassure le spécialiste. En effet, les techniques dites de suppléance rénale qui sont les techniques de dialyse et la transplantation rénale permettent de vivre malgré un stade avancé d’insuffisance rénale chronique.

Sur le forum santé : les discussions au sujet des reins
A retenir

► On peut vivre  normalement suite à l’ablation d’un rein.

► Un rein mesure environ 12 centimètres de hauteur, 6 centimètres de largeur et 3 centimètres d’épaisseur.

► La première fonction du rein est la fonction d’épuration du sang.

► Les reins éliminent la quantité d’eau en excès.

► Les maladies rénales sont des maladies progressives d’évolution lente.

Merci au Dr. Nicolas Maillard.


Source : JDF Santé

Cancer généralisé : quelle survie ?

Cancer généralisé : quelle survie ?

Par définition, un cancer généralisé est un cancer qui a développé des métastases. Autrement dit, c’est un cancer qui s’est propagé à d’autres parties du corps (au foie, à l’estomac, aux poumons, aux os…). On dit aussi que le cancer est de stade 4 ou de stade métastatique. Le pronostic vital est fortement engagé en cas de cancer généralisé. Quels symptômes ? Quelle espérance de vie ? Peut-on en guérir ?

C’est quoi un cancer généralisé ?

Un cancer généralisé est synonyme d’un cancer métastatique. Il s’agit d’un cancer initial, dit primitif, qui a développé des métastases qui ont migré dans différentes parties de l’organisme. « Les cellules cancéreuses qui composent la tumeur initiale ont la capacité de se détacher et de se glisser dans un vaisseau sanguin« , explique le Professeur Éric Raymond, chef de Service Oncologie Médicale au Centre Hospitalier de Paris Saint-Joseph. « Ainsi, elles peuvent atteindre un autre organe, puisque le sang se distribue un peu partout. Souvent, c’est le foie, les os, les poumons et le cerveau« , détaille-t-il. Cette propagation peut être due au type de cancer, à sa durée, à son grade ou à son emplacement. Le pronostic vital est fortement engagé en cas de cancer généralisé.

© designua – 123RF

Quels sont les symptômes en cas de cancer généralisé ?

Il y a des symptômes communs au cancer généralisé :

  • Fatigue 
  • Perte de poids
  • Manque d’appétit

« On appelle cela les signes généraux. Malheureusement, ils sont communs à beaucoup d’autres maladies, explique le cancérologue. Ensuite, il y a les symptômes en fonction de la zone ou l’organe touché : par exemple, des douleurs s’il y a des lésions osseuses, ou au contraire en cas de métastases au foie, cela peut passer inaperçu« . La nécessité médicale est donc d’essayer de détecter le plus tôt possible ces lésions cancéreuses, avec des scanners, « même lorsqu’elles sont petites et n’induisent pas de symptômes« , précise le médecin.

C’est quoi le stade d’un cancer généralisé ?

On appelle le cancer métastatique le cancer de stade 4. Cela ne signifie pas que c’est la « phase terminale », mais que le cancer a touché d’autres organes. Il n’y a pas de stades du cancer généralisé : « A partir du moment où le cancer est métastatique, on le considère comme une maladie globale, qu’il y ait une ou plusieurs métastases« , explique le spécialiste.

Quelles chances de survie en cas de cancer généralisé ?

Le pronostic va dépendre principalement de l’endroit où les métastases vont aller. « Si cela touche l’un des trois organes majeurs, le cerveau, des poumons, ou le foie, et que l’atteinte est importante, le pronostic vital peut être mis en jeu« , indique le spécialiste. Mais cela dépend surtout du nombre et de la taille des lésions : s’il y a plusieurs métastases, ou une grosse qui peut se compliquer, le pronostique vital peut être engagé. « Néanmoins, il est important de rappeler que, même quand on a des métastases, tout n’est pas perdu, tiens à préciser le cancérologue. De nombreux progrès ont été faits pour que la guérison soit plus accessible. » Et même lorsque l’on est gravement touché, il n’y a pas forcément de décès imminent. L’espérance de vie peut être longue « . En effet, l’exemple le plus significatif est celui de l’ancien président François Mitterrand, atteint d’un cancer de la prostate métastatique pendant ses deux septennats. « Il ne faut pas baisser les bras : aujourd’hui, on peut guérir au bout de plusieurs années, si on arrive à faire tous les traitements« , précise le professeur Raymond.

Quels traitements quand le cancer est généralisé ?

Les traitements généraux : chimiothérapie, thérapies ciblées et immunothérapie

« Il y a 20 ans, on n’avait pratiquement que la chimiothérapie et l’hormonothérapie« , explique notre interlocuteur. Il existe plusieurs types de chimiothérapies selon le cancer. Ce traitement consiste à tuer les cellules cancéreuses, mais cette technique présente un inconvénient de taille. En effet, le traitement ne parvient pas toujours à faire la différence entre les cellules saines et les cellules cancéreuses, ce qui entraîne beaucoup d’effets secondaires.

L’immunothérapie

L’immunothérapie peut être efficace sur certains cancers sensibles aux hormones sexuelles. Cela consiste à bloquer « le récepteur hormonal sur les cellules cancéreuses, ce qui les empêche de proliférer. Mais l’arsenal pour lutter contre les métastases s’est beaucoup enrichit. Aujourd’hui, on adjoint à ces traitements de nouveaux médicaments : les thérapies ciblées et l’immunothérapie« . Les thérapies ciblées sont de tout nouveaux médicaments capables de détruire spécifiquement les cellules cancéreuses. Quant à l’immunothérapie, c’est une technique qui ne marche que chez certains patients : cela consiste à stimuler les défenses de l’organisme contre les cellules cancéreuses.

Les traitements locaux : radiothérapie, radiofréquence…

La chirurgie a fait beaucoup de progrès, donc on est capable de traiter la lésion chirurgicalement. Il y a aussi la radiothérapie : « cela consiste à focaliser un faisceau de rayon sur une des métastases qui est dangereuse, pour la détruire. C’est utilisé, par exemple, dans les métastases cérébrales qui sont souvent difficiles à opérer, mais qu’on peut cibler avec la radiothérapie sans faire trop de dégâts au cerveau sain« , détaille le Professeur Éric Raymond. Au cours des dix dernières années, des traitements locaux-régionaux ont été développés en radiologie, et sont pratiqués par des radiologues interventionnels. C’est le cas de la radiofréquence : sous anesthésie générale, « on intègre une aiguille avec une impulsion électrique dans la tumeur. Cela va permettre de chauffer la zone, ce qui va réduire la tumeur localement« . Cette technique est très souvent utilisée pour compléter le traitement par chimiothérapie ou immunothérapie. « Traiter le cancer des deux côtés, général et local, multiplie ainsi les chances de guérison », rappelle le spécialiste en oncologie.

Merci au Professeur Éric Raymond, chef de Service Oncologie Médicale au Centre Hospitalier de Paris Saint-Joseph.


Source : JDF Santé

Dépistage MST (IST) : délai, prix, où, comment ça se passe ?

Dépistage MST (IST) : délai, prix, où, comment ça se passe ?

Le dépistage d’une MST ou IST est le meilleur moyen de savoir si on est atteint d’une maladie ou infection sexuellement transmissible. Les symptômes ne sont pas toujours manifestes d’où l’importance de recourir au dépistage précoce en cas de doute pour interrompre les chaînes de transmission c’est-à-dire ne pas contaminer ses futur(e)s partenaires. En 2021, 5,7 millions de sérologies VIH (+8%), 2,3 millions de dépistages d’une infection à Chlamydia (+9%), 2,8 millions de dépistages de la Syphilis (+3%) et 2,7 millions de dépistages d’infection à Gonocoque (+6%) ont été réalisés en France rapportait Santé Publique France en décembre 2022. « Il est primordial de permettre un dépistage gratuit, autonome et anonyme à disposition des populations les plus fragiles c’est-à-dire celles qui manquent d’information, résident dans des zones de désert médical etc » défend le Dr François Blanchecotte, biologiste médical et Président national du Syndicat des Biologistes (SDBio) que nous avons interrogé. Comment faire un dépistage des MST ? Gratuitement se faire dépister pour les IST ?

Que comprend un dépistage complet des MST ?

Pour rappel, un bilan complet de dépistage des MST recherche :

  • Chlamydiae trachomatis (chlamydiose)
  • Neisseria gonorrhoeae ou gonocoque (gonococcie)
  • Infection à mycoplasma genitalium (urétrite)
  • Mycoplasma hominis (mycoplasme) 
  • Ureaplasma urealyticum (mycoplasme)
  • Trichomonas vaginalis (trichomonose urogénitale)
  • Candida albicans ou autres espèces (candidoses génitales ou vulvo-vaginites)
  • Lactobacillus (bactéries de la flore vaginale)
  • Gardnerella (vaginose)
  • Mobiluncus (vaginose)

Comment se passe le dépistage des MST ?

Le bilan complet est réalisé lorsque l’on combine 3 types de diagnostic :

► Tout d’abord, le gynécologue réalise un examen clinique des organes génitaux.

► Ensuite, les infections sont testées par un prélèvement local et/ou une analyse d’urines avec mise en culture.

► Enfin, on réalise une prise de sang. 

Outre ces tests, il existe ce que l’on appelle le Test Rapide d’Orientation Diagnostique (TROD) disponible en pharmacie et dont le résultat sort en 30 minutes. Par exemple, les autotests de dépistage à domicile de l’infection par le VIH font partie des TROD. La lecture des résultats se fait directement par le patient. « Ce n’est pas un examen de biologie, ils sont donc moins fiables que ceux réalisés en laboratoire«  note le Dr Blanchecotte. Il est désormais est possible d’effectuer le dépistage (vaginal pour les femmes) en auto-prélèvement (par technique du PCR). « La patiente réalise le prélèvement elle-même à l’aide d’un écouvillon spécifique. Aujourd’hui, il est possible d’identifier toutes les maladies sexuellement transmissibles à partir d’un seul écouvillon en auto-prélèvement. Nous souhaitons rendre le dépistage le plus accessible possible et réaliser des campagnes de dépistage auprès des femmes à titre préventif. L’auto-test permet un dépistage aux femmes qui ne souhaitent pas se faire prélever par un homme, sachant que la majorité des biologistes sont de sexe masculin » soutient le Dr Blanchecotte.

Quand se faire tester pour une MST ? 

« Toute personne qui le souhaite peut demander à son généraliste (ou à un autre médecin) une ordonnance pour un dépistage des IST ou se rendre directement en laboratoire pour l’effectuer » indique le biologiste médical. Le dépistage des IST est généralement indiqué dans plusieurs situations dont les  suivantes : 

  • en cas de symptômes gynécologiques ou urinaires (exemple mycose ou cystite à répétition)
  • lorsque l’on souhaite arrêter l’usage du préservatif avec un partenaire
  • après un rapport sexuel non protégé
  • avant de débuter une contraception (pilule, stérilet, etc)
  • avant une interruption volontaire de grossesse (IVG)
  • lorsque l’on souhaite tomber enceinte

L’examen est également recommandé en cas de situations à risques : partenaires multiples, partenaire à qui l’on a diagnostiqué une IST, travail dans le milieu de la prostitution ou encore en cas d’agression sexuelle. « Tous les 5 ans (au moins, ndlr), les femmes doivent faire un test HPV (infection au Papillomavirus), qui dépiste le cancer du col de l’utérus » rappelle le Dr Blanchecotte.

Où se faire dépister pour les MST (sans ordonnance) ?

Plusieurs endroits réalisent un dépistage pour les MST, avec ou sans ordonnance :

  • Les laboratoires de biologie médicale
  • Les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) : centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG), centres d’information, de dépistage, de diagnostic des IST (CIDDIST)
  • Les centres de santé sexuelle
  • Les centres de PMI (protection maternelle et infantile)
  • Les associations de lutte contre le sida
  • Les PASS (permanence d’accès aux soins de santé pour personnes en situation de précarité)

Comment faire un dépistage MST gratuitement ?

Les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) permettent de se faire tester gratuitement pour les MST y compris les personnes ne disposant pas de sécurité sociale. Les centres de dépistage sont communiqués en appelant Sida Info Service au 0 800 840 800. Depuis le 1er janvier 2022, les sérologies de dépistage VIH réalisées dans les laboratoires de biologie médicale sont à 100% prises en charge par l’Assurance Maladie (et sans avance de frais), même sans ordonnance. Les centres de santé sexuelle proposent également un dépistage des MST gratuitement. La liste est communiquée par le site du Gouvernement. « Pour les dépistages autre que le VIH, tous les examens sont remboursés dès lors qu’il y a une ordonnance par la Sécurité sociale à hauteur de 60% et par la mutuelle à hauteur de 40% » indique notre interlocuteur.

Quel est le délai pour obtenir les résultats d’un dépistage MST ?

Les résultats d’un dépistage effectué par un laboratoire sont communiqués dans les 24 heures suivant la réalisation des examens. « En effet, les tests PCR doivent être analysés rapidement » souligne le Dr Blanchecotte. « Si on effectue un prélèvement vaginal avec culture pour évaluer la flore vaginale, le délai sera un peu plus long » note l’expert. Le délai est de plusieurs jours si le dépistage est réalisé dans un centre de santé. 

Comment savoir si j’ai une MST lorsque je reçois les analyses ?

« Lors de la transmission des résultats au patient, le laboratoire a pour obligation de téléphoner au médecin traitant (ou à un autre médecin si sans ordonnance) si le résultat est positif à une IST pour que le patient bénéficie d’une lecture de ses résultats et d’une prise en charge » précise notre interlocuteur. Si les résultats sont négatifs, il n’y aura pas de précision de la part du laboratoire. En cas de doute, contacter un médecin généraliste.

Merci au Dr François Blanchecotte, biologiste médical et Président national du Syndicat des Biologistes (SDBio).

Sources :

– Dépister les IST, 6 janvier 2023, Assurance Maladie

– Annuaire des centres de santé sexuelle, 4 novembre 2022, Gouvernement

– Bulletin de santé publique VIH-IST, Décembre 2022, Santé Publique France


Source : JDF Santé