Colique néphrétique : symptômes, comment la soulager ?

Une crise de colique néphrétique révèle la présence de calculs au niveau des reins et/ou des voies urinaires. Avoir des calculs urinaires est de plus en plus fréquent surtout entre 40 et 60 ans. La colique néphrétique est très douloureuse. Selon les chiffres les plus récents publiés par la HAS, la colique néphrétique représente en France environ 1 à 2% des entrées dans les services d’urgence. Dans 75 à 80 % des cas elle est d’origine lithiasique (calculs). Le taux de récidive est alors important : environ 15% à un an et 50% à 10 ans. La colique néphrétique est une urgence médico-chirurgicale dont le diagnostic est confirmé par les examens radiologiques. Symptômes, causes, traitements. Tout savoir sur la colique néphrétique.

Définition : c’est quoi une colique néphrétique ?

La colique néphrétique désigne la douleur ressentie lorsque les urines ne peuvent circuler normalement du rein vers la vessie. Le plus souvent, un calcul est responsable de l’obstruction des voies urinaires ; il est principalement composé d’oxalate de calcium. L’appareil urinaire est composé de deux reins, deux uretères, d’une vessie et d’un urètre. L’urine est élaborée à partir du sang filtré au niveau des reins. Celle-ci est ensuite transportée hors des reins par deux petits tubes appelés uretères, jusqu’à la vessie pour y être stockée. Enfin au moment de la miction, la vidange de l’urine contenue dans la vessie se fera par un dernier conduit appelé urètre, se terminant par le méat urinaire, orifice par lequel elle sera excrétée de l’organisme.

Schéma colique néphrétique
Schéma de la colique néphrétique © rob3000 – stock.adobe.com

Quels sont les symptômes d’une crise de colique néphrétique ?

La douleur ressentie est particulièrement intense, similaire à un « coup de poignard » et dure de plusieurs minutes à quelques heures. Elle se situe au niveau de la fosse lombaire droite ou gauche (là où se trouvent les reins)) et peut irradier vers l’aine et les organes génitaux. Aucune position ne semble soulager la douleur. Des nausées, des vomissements, des ballonnements, l’arrêt du transit, des difficultés à uriner et la présence de sang dans les urines peuvent compléter la liste des symptômes.

Qu’est-ce qui provoque les crises de coliques néphrétiques ?

La principale cause de colique néphrétique est la présence d’un calcul (on parle de lithiase urinaire) dans l’un des deux uretères, les canaux qu’empruntent les urines pour passer du rein à la vessie. Le passage de l’urine étant plus difficile, voire impossible, la pression augmente dans les voies excrétrices et entraîne d’intenses douleurs. La pathologie lithiasique est fréquente, surtout entre 40 et 60 ans, et plus particulièrement chez les hommes. Dans de très rares cas, la colique néphrétique peut être due à une malformation d’une voie urinaire. À savoir que les récidives sont fréquentes lorsque l’on a déjà subi une crise de colique néphrétique.

Comment diagnostiquer une colique néphrétique ?

Une analyse d’urines permet généralement de détecter la présence de sang (car le calcul irrite les voies urinaires lorsqu’il se déplace) et de révéler une éventuelle infection urinaire. Une échographie peut également mettre en évidence les calculs et la dilatation des voies urinaires en amont de l’obstacle. Des examens complémentaires (radiographie ou scanner) peuvent parfois être prescrits pour éliminer d’autres causes potentielles de douleur (au niveau de l’appareil intestinal par exemple).

Quel traitement pour une colique néphrétique ?

Les calculs les plus petits (inférieurs à 5 mm) sont généralement expulsés spontanément : ils se déplacent, puis finissent par atteindre la vessie d’où ils sont évacués avec l’urine. Dans ce cas « le traitement médical repose principalement sur la surveillance de l’expulsion spontanée du calcul et l’application des règles hygiéno-diététiques » précise la Haute Autorité de Santé.

Chez la femme enceinte, les corticoïdes pourront être indiqués

La prise d’antalgiques ou d’antispasmodiques permet de soulager la douleur jusqu’à leur élimination complète. Des antalgiques morphiniques, par voie systémique, peuvent être administrés d’emblée ou secondairement en cas de douleurs intenses ou en cas de contre-indications aux AINS. Chez la femme enceinte, les corticoïdes pourront être indiqués. Si les calculs ne sont pas évacués naturellement, un traitement spécifique peut être envisagé (sonde urétérale, fragmentation des calculs par laser ou ondes de choc). En prévention, pour éviter les récidives, il est recommandé de boire au moins deux litres d’eau par jour et de limiter la consommation des aliments riches en purines (abats ou charcuterie), en sel et en oxalate (chocolat, fruits secs, épinards, oseille, rhubarbe, thé). En 2017, la HAS soulignait que « moins de 8% des crises de colique néphrétique sont sont hospitalisées du fait de complications ».

Que faire quand un enfant a une colique néphrétique ?

Les signes de coliques néphrétiques sont plus francs chez l’enfant après 10 ans et trouvés dans la majorité des cas. Selon les recommandations publiées par la Haute Autorité de Santé en 2021, en cas de colique néphrétique, le médecin prendra en charge, dans un premier temps, la douleur de l’enfant (avec des anti-inflammatoires, des spasmolytiques, du paracétamol). En cas de douleur non contrôlée ou de signes de gravité, il adressera l’enfant à un service d’urgence pédiatrique pour réaliser une échographie rénale et discuter la prise en charge en fonction du résultat de cette dernière, en lien avec les équipes de néphrologues et urologues pédiatres. Dans un deuxième temps, il est impératif d’adresser le patient à un néphropédiatre. Une hospitalisation peut être nécessaire en cas de dilatation aigue des voies urinaires, de crise non calmée par les mesures classiques, ou bien d’éléments évoquant une complication infectieuse (fièvre, pyonéphrose).

Quand aller aux urgences pour une colique néphrétique ?

Si la colique néphrétique s’accompagne de fièvre, il peut s’agir d’une infection du rein : dans ce cas, la consultation médicale d’urgence s’impose. De même, l’arrêt complet de l’émission d’urines (anurie) relève de l’urgence. Enfin, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’une pathologie rénale chronique doivent consulter rapidement un médecin.

Contenu validé par le Dr Richard Handschuh, médecin généraliste.

Sources :

– Traitements interventionnels de première intention des calculs urinaires, mai 2017, HAS


Source : JDF Santé