Fatigue au réveil,baisse d’envie en journée, envie de compenser par la nourriture… Et tout ça pendant l’hiver ? Votre organisme souffre peut-être de la fatigue hivernale. « Elle peut mener à un syndrome dépressif si la personne n’y fait pas attention et qu’elle ne prend pas soin d’elle » prévient le Dr Sandrine Duranseaud, médecin et hypnothérapeute. Conseils.
« Ce que l’on appelle fatigue hivernale est une fatigue particulière car elle survient, comme son nom l’indique, pendant l’hiver. Elle dure toute la journée, peut devenir chronique et se prolonge pendant plus d’un mois et demi environ » définit Sandrine Duranseaud médecin et hypnothérapeute. Comment savoir si vous souffrez de fatigue hivernale ? « Il suffit de faire le test : si vous allez mieux dès qu’il y a du soleil, c’est qu’il s’agit de fatigue hivernale. »En effet, le soleil est la première source d’énergie de l’Homme : « C’est une énergie vitale, c’est pour cela que moins on est exposé au soleil, plus le risque de fatigue hivernale est grand. » La fatigue hivernale n’est pas à prendre à la légère : « Elle peut mener à un syndrome dépressif si la personne n’y fait pas attention et qu’elle ne prend pas soin d’elle. »
La fatigue hivernale se manifeste par plusieurs signes caractéristiques explique le Dr Sandrine Duranseaud :
Une fatigue qui survient dès le réveil.
Une perte de l’élan vital : « Cela signifie que la personne n’a envie de rien, qu’elle n’a plus de motivation. »
Des difficultés à se concentrer.
Un manque ou une absence d’énergie pour réaliser des projets.
Un besoin de manger plus. « Il s’agit d’un reflex ancestral. On s’imagine que la nourriture apporte de l’énergie, ce qui est vrai pour une personne qui se dépense, qui a une activité physique. Mais lorsque l’on est à l’intérieur et sédentaire, ce n’est pas une bonne idée car cela peut entrainer encore plus de fatigue. »
Une lassitude permanente « de laquelle peut découler un syndrome dépressif dans les cas les plus graves ».
Une mauvaise alimentation accentue la fatigue car l’organisme mal alimenté ne dispose pas des éléments essentiels à son bon fonctionnement. Il doit ainsi puiser dans ses réserves et est établir des priorités. Par exemple, privilégier l’oxygénation du cerveau à la force musculaire, ce qui explique que vous avez moins d’énergie pour bouger ou faire de l’exercice. Pour éviter la fatigue hivernale, il est important de bien s’alimenter. Le Dr Sandrine Duranseaud conseille :
De ne pas trop manger car le corps n’en a pas besoin si l’on est sédentaire.
De consommer des aliments riches en sels minéraux et vitamines comme les végétaux verts.
De manger des fruits riches en vitamines C comme le citron, l’orange ou le kiwi : « Privilégiez la consommation de fruits à croquer et non sous forme de jus pour conserver tous les nutriments. »
De consommer de bonnes graisses : « On les trouve dans les oléagineux comme les noix ou les amandes. Mais il faut les prendre en petite quantité car ils sont assez caloriques. »
De miser sur les soupes de légumes, idéales pour se réchauffer et consommer des légumes sous une autre forme.
De bien boire : « Si vous souffrez de fatigue hivernale, l’hydratation est fondamentale car manquer d’eau fatigue le corps. Ainsi, buvez de l’eau et de la tisane pour bien vous hydrater. »
De réaliser une boisson antifatigue : « Il suffit de râper du gingembre dans de l’eau tiède et y ajouter une cuillère de miel et du jus de citron. »
En revanche, la Dr Duranseaud préconise de limiter la consommation de café à un par jour : « Le café déshydrate et empêche de bien dormir. »
Si la prise de compléments ne doit pas être systématique en hiver, elle peut aider à combattre les carences « notamment en Omega 3, vitamine C et vitamine D » indique la spécialiste. Pourquoi ces vitamines et compléments alimentaires en particulier ?
Les oméga 3 sont des « huiles végétales qui ont un effet positif sur l’humeur en calmant le stress et l’anxiété. Les Omégas 3 sont notamment présent dans les poissons comme les sardines ou dans le foie de morue ».
La vitamine C est « intéressante en cas de fatigue hivernale car elle booste l’organisme ».
La vitamine D. En hiver, les carences en vitamine D sont fréquentes, puisque cette dernière est synthétisée par corps grâce au soleil. Cette vitamine peut se prendre sous forme de gélules sur avis médical ou sous forme de gouttes : « Deux gouttes par jour de vitamine D3 naturelle achetée en magasin bio peut aider à lutter contre la fatigue hivernale. » Il faut toujours bien respecter les posologies et demander conseil à un pharmacien en cas de doute.
Avec l’arrivée du froid et de la neige, une grande partie des Français ne trouve plus assez de motivation pour bouger. Pourtant, faire du sport de façon modérée est « toujours conseillé en cas de fatigue hivernale car l’activité aide même à retrouver du tonus« , informe notre interlocutrice. « Pour lutter contre la fatigue hivernale, il est important d’aller prendre l’air au moins 30 minutes par jour. »
Quel sport pratiquer ? « Tout dépend de la situation de la personne, de sa forme et de son âge. Les sports qui permettent de développer une bonne respiration comme leyogaou le Qi gong sont particulièrement intéressants. » Outre les pratiques sportives, les exercices de cohérence cardiaque peuvent aussi être utiles en cas de fatigue hivernale : « Il s’agit d’une respiration ample et régulière qui permet de stimuler le nerf vague. Cela va augmenter la sécrétion de sérotonine, ce qui permet d’être plus serein et calme. »
► Les huiles essentielles : « Certaines huiles essentielles peuvent aider à lutter contre la fatigue hivernale et vous aider à vous relaxer » indique le Dr Duranseaud. « Mais ils faut les manipuler avec prudence et bien lire les précautions d’emploi car certaines sont à diffuser, d’autres à appliquer… Pour vous endormir et vous détendre, appliquez une goutte d’huile essentielle de ravintsara sur le plexus solaire (au milieu du thorax) avant de vous coucher. »
► La luminothérapie :Elle se réalise grâce à une lumière qui reproduit la lumière du soleil. « La luminothérapie permet de compenser le manque de lumière du soleil et de retrouver le moral et la vitalité. »
Certaines astuces simples peuvent vous aider à mieux dormir au quotidien et ainsi vous aider à réduire votre fatigue. Pour le Dr Sandrine Duranseaud, il y a trois règles principales pour avoir un sommeil réparateur :
► Avoir un environnement sain. « Il faut aérer la chambre au moins 10 minutes par jour avec le lit ouvert. »
► Prendre soin de sa respiration. « Une bonne respiration fait partie des critères essentiels pour lutter contre la fatigue. Pour éviter les troubles respiratoires dans la nuit, il suffit de vous moucher, de nettoyer votre nez avec su sérum physiologique avant d’aller dormir. »
► Eteindre les écrans dès 21h. « Pour sécréter de la mélatonine, hormone du sommeil, il est important d’être dans le noir. Les écrans (lumière bleue) retardent la sécrétion de mélatonine et empêchent de bien dormir. »
► Placer les téléphones et la wifi en mode avion. « Sinon, cela libère des énergies via les ondes qui troublent les rythmes du sommeil. »
Merci au Dr Sandrine Duranseaud, médecin et hypnothérapeute.
Un nodule de la thyroïde (ou nodule thyroïdien) est une grosseur localisée dans la glande thyroïde. La plupart du temps, ce nodule est indolore et ne provoque pas de symptôme. Il est souvent découvert par hasard lors d’une palpation du cou ou d’un examen d’imagerie. Les nodules sont très fréquents dans la population générale (jusqu’à 50 % des personnes en échographie), notamment chez la femme, et leur fréquence augmente avec l’âge, indique la Haute Autorité de Santé. Peut-il évoluer en cancer ? Comment le soigner ?
Quelle est la définition d’un nodule thyroïdien ?
Le nodule est une petite masse située sur la thyroïde alors qu’un goitre concerne toute la glande thyroïde qui est dans ce cas augmentée de volume. La thyroïde, glande située sous la pomme d’Adam à la base du cou, à l’avant de la trachée, synthétise les hormones thyroïdiennes, T3 et T4, essentielles à la régulation des fonctions les plus importantes de l’organisme : régulation du rythme cardiaque, de la température du corps, du tube digestif, du système nerveux, de l’appareil génital. Les hormones produites sont synthétisées à partir de l’iode provenant de l’alimentation. 5 à 20 % de la population possède un nodule thyroïdien mesurant plus de 1 cm et pouvant être observée au cours d’une palpation. Ils sont environ 4 fois plus fréquents chez les femmes.
Est-ce qu’un nodule thyroïdien peut évoluer en cancer ?
Dans au moins 90 % des cas, les nodules sont bénins et ne nécessitent, au terme d’un bilan, qu’une simple surveillance. La découverte d’un nodule nécessite, sans urgence, une consultation avec votre médecin traitant qui va recueillir certaines informations utiles pour l’exploration de ce nodule. Il va vous interroger, notamment sur vos antécédents, palper votre cou pour déterminer les caractéristiques du nodule (dureté, mobilité, taille) et rechercher des ganglions anormaux. À ce stade, une prise de sang pour doser la thyréostimuline (TSH) et une échographie de la thyroïde seront demandés. L’échographie va permettre d’explorer la thyroïde, de déterminer la localisation des nodules, leur taille, leurs caractéristiques et d’identifier éventuellement un aspect évocateur de cancer (très rare). Dans 5 à 10 % des cas, les nodules peuvent correspondre à un cancer. Ce sont généralement des cancers de bon pronostic, peu agressifs, d’évolution lente.
Il existe plusieurs types de nodules thyroïdiens.
Le nodule colloïdal représente la forme la plus courante et est constitué de cellules normales.
Les kystes, en majorité bénins, sont des formations remplies de liquide pouvant atteindre plusieurs centimètres de diamètre. Un nodule inflammatoire peut apparaître le plus souvent chez des personnes atteintes d’une thyroïdite.
Le nodule peut également être lié à un adénome, tumeur bénigne, qui évolue lentement.
Quels sont les symptômes d’un nodule de la thyroïde ?
« La grande majorité des nodules thyroïdiens n’entraîne aucun symptôme. La plupart étant découverts lors lors d’une échographie du cou, plus rarement lors de la palpation du cou par le médecin au cours d’une consultation« , explique le Docteur Scheimman, endocrinologueSi le nodule produit trop d’hormones thyroïdiennes, il se manifeste alors par des signes d’hyperthyroïdie : une perte de poids, des palpitations cardiaques, des troubles du sommeil, une faiblesse musculaire, une diarrhée, de la nervosité ou de l’irritabilité.
Qui sont les personnes à risque ? Les femmes ?
Les femmes 3 fois plus exposées aux nodules thyroïdiens que les hommes.
Les personnes âgées car les nodules deviennent plus fréquents à partir de 60 ans.
Les personnes ayant une personne proche porteuse d’un nodule thyroïdien et ayant déjà eu une anomalie thyroïdienne
Les personnes ayant déjà reçu une radiothérapie au niveau de la tête ou du cou
Les personnes ayant été exposées à des particules radioactives liés à des tests nucléaires ou à des accidents nucléaires (Tchernobyl, Fukushima…) sont également plus à risques.
Quand consulter ?
Il faut consulter son médecin :
devant l’apparition d’une petite masse anormale visible ou palpable sur la partie antérieure du cou,
en cas de difficultés respiratoires ou à avaler,
devant la présence d’un gonflement des ganglions situés au niveau du cou
lors de l’apparition d’un amaigrissement alors que l’appétit est normal,
de palpitations, tremblements, insomnie, nervosité témoignant de signes d’hyperthyroïdie.
devant des douleurs ou des pressions irradiant dans le cou
Quel est le traitement d’un nodule thyroïdien ?
Le traitement des nodules thyroïdiens dépend de la nature de ces nodules. « Dans la majorité des cas, lorsque l’échographie est rassurante, une simple surveillance clinique et biologique avec dosage TSH suffit« , indique notre interlocuteur.
Quand faut-il ponctionner un nodule de la thyroïde ?
Dans la majorité des cas, on ne touche pas à un nodule bénin, s’il a une taille de moins de 4 cm. S’il est gênant au quotidien ou très volumineux, surtout s’il est situé sur la glande thyroïde, il est possible qu’on doive quand même le retirer, pour éviter qu’il entrave la déglutition.
Merci au Docteur Alain Scheimann, endocrinologue et auteur de Et si c’était la thyroïde ? (In Press, 2017)
Source : Nodule de la thyroïde – Comment l’explorer ?, HAS, 28 septembre 2021
La mycose à l’anusprovoque des démangeaisons et sensations de brûlures gênantes. Elle est généralement bénigne mais nécessite une prise en charge adaptée par des médicaments et des crèmes. Le bicarbonate de sodium peut être utilisé en lotion. Quels sont les symptômes d’une mycose anale ? Quelles sont les causes ? Comment la reconnaître et quels traitements pour la soigner ?
Définition : c’est quoi une mycose anale ?
Les mycoses sont des affections provoquées par des champignons microscopiques (il en existe quelque 100.000 au niveau cutané). Elles peuvent atteindre la peau, les ongles, le tube digestif, ou les muqueuses. Les mycoses qui touchent l’anus sont le plus souvent dues aux levures du genre Candida, naturellement présentes dans le tube digestif sans aucun retentissement clinique, mais qui dans certaines circonstances, peuvent devenir pathogènes (et donc entraîner des symptômes). Ces mycoses anales surviennent le plus souvent ponctuellement, mais peuvent aussi devenir chroniques, fréquemment chez les personnes immunodéprimées ou les personnes âgées. La mycose anale peut également être due à l’extension vers l’anus d’une mycose génitale.
Quels sont les symptômes d’une mycose anale ?
Les symptômes d’une mycose anale sont les suivants :
boutons
démangeaisons
sensation de brûlure
rougeurs
écoulement
lésions induites par le grattage
Comment attrape-t-on une mycose anale ?
« Si les mycoses peuvent être consécutives à la prise d’antibiotiques, elles surviennent en général sur un terrain acide (alimentation trop sucrée et acide) et font suite à une carence en fer« , explique le dermatologue.
Comment reconnaître une mycose anale ?
Le diagnostic de la mycose anale s’effectue par le biais d’un examen physique de l’anus. En général, aucun examen complémentaire n’est nécessaire et le traitement d’épreuve (c’est-à-dire la prescription d’un traitement adapté sans certitude diagnostique) engendre une diminution des signes cliniques, ce qui permet de confirmer a posteriori le diagnostic. Dans de rares cas, un prélèvement au niveau d’éventuelles lésions est possible pour une mise en culture et une identification du micro-organisme en cause.
Comment traiter une mycose anale ?
Le traitement de la mycose anale se fait par le biais d’un traitement médicamenteux, généralement local, sous la forme d’une crème ou d’une pommade antimycosique. Dans certains cas, notamment chez la personne dont l’immunité est diminuée, des antifongiques (ou antimycosiques) par voie orale sont prescrits. « On peut également faire des lotions locales à base de bicarbonate de sodium pour alcaliniser et adoucir, puis utiliser l’huile essentielle de tea tree (Melaleuca alternifolia) diluée dans un liniment oléocalcaire », préconise le Docteur Dupont.
Un nodule est une grosseur anormale de forme généralement arrondie. Lorsque le nodule ne renvoie que des ondes ultrasonores très faibles voire nulles, on parle de nodule hypoéchogène. Ce genre de cas peut nécessiter un prélèvement au niveau de l’organe hypoéchogène. Ils peuvent toucher la thyroïde, la prostate, le sein ou encore le foie. Quels sont les symptômes ? Quel examen pour savoir si le nodule hypoéchogène est cancérigène ? Faut-il toujours le retirer ?
Définition : c’est quoi un nodule hypoéchogène ?
Un nodule est une grosseur anormale de forme généralement arrondie, qui se développe dans un organe. Lorsque ces nodules sont situés dans des organes accessibles aux ultrasons, comme la thyroïde le foie, le rein, le sein ou la prostate, l’échographie va permettre de les caractériser. A l’aide une d’une sonde émettant et réceptionnant les ultrasons, on va pouvoir identifier la forme, le volume, la composition et la vascularisation du nodule. « On dit que le nodule est hypoéchogène s’il renvoie très peu, voire pas du tout, ces ultrasons lors de cet examen« , explique le Dr Hervé Monpeyssen, thyroïdologue, responsable de l’unité Thyroïde de l’Hôpital Américain. « La signification de l’échogénicité est fonction de l’organe examiné, parfois rassurante, parfois suspecte« , précise-il. De manière générale, on dit d’une structure qu’elle est hypoéchogène lorsqu’elle renvoie des ondes ultrasonores particulièrement faibles (voire nulles) au cours d’une échographie. Sur l’écran, la zone concernée apparaît plus sombre. L’hypoéchogénicité peut être secondaire à une affection liquidienne (formation de kystes ou nodules) ou à une métastase hépatique. Ce phénomène peut conduire à réaliser un prélèvement au niveau de l’organe hypoéchogène. La taille et le volume du nodule doivent être évalués avec précision : le nodule peut mesurer de quelques millimètres, jusqu’à plus de dix centimètres. « La taille à elle seule n’est pas un signe de suspicion, insiste le Dr Monpeyssen, il faut prendre en compte l’ensemble des facteurs : les limites du nodule, sa forme, son volume, sa vascularisation, sa rigidité et son score EU-TIRADS (qui sert à classer nodules) ». En dehors des kystes purs, tous les nodules sont vascularisés. « La vascularisation riche n’est pas non plus un signe de gravité. Un angiome hépatique est une tumeur parfaitement bénigne et très vascularisée« , précise le médecin.
Quels sont les symptômes d’un nodule hypoéchogène ?
Les symptômes dépendent de l’organe où se trouve le nodule. En cas d’organe superficiel (thyroïde, sein…) le nodule peut se manifester comme une bosse plus ou moins sensible. En cas d’organe profond (foie, rein…) le nodule ne peut pas être palpé. Il peut être découvert et exploré en échographie.
► Le nodule thyroïdien est une grosseur qui se forme dans la thyroïde, et peut être découvert à la palpation pas le patient ou le médecin. Le plus souvent, il est découvert lors d’une échographie systématique ou des carotides. « C’est une affection très fréquente, surtout chez les femmes : une femme sur deux à cinquante ans a au moins un nodule thyroïdien« , explique le spécialiste. Dans la plupart des cas, le nodule est de nature bénigne et n’entraîne aucun symptôme. « Néanmoins, il peut devenir compressif pour les autres organes du cou (trachée, œsophage…), ou peut parfois être douloureux », ajoute le médecin. On dit des nodules thyroïdiens qu’ils peuvent être « chauds » ou « froids ». Le nodule « chaud » signifie qu’il est actif, et va donc secréter des hormones thyroïdiennes en grande quantité. Il est donc responsable d’hyperthyroïdie, mais est en général bénin. Pour rappel, le rôle de la thyroïde est de secréter des hormones, qui ont de multiples rôles. Elles régulent notre métabolisme, contrôlent la température de notre corps, augmentent le rythme cardiaque et l’énergie musculaire, et ont même un rôle dans l’utilisation des glucides, des lipides et des protides. A contrario, le nodule thyroïdien qui est dit « froid » est inactif.
► Un nodule de la prostate peut être découvert par palpation de la prostate par un urologue. C’est un examen recommandé à partir de 50 ans pour détecter le plus tôt possible le cancer de la prostate. Néanmoins, tout nodule n’est pas forcément un cancer. Une biopsie de la prostate permettra d’affirmer le diagnostic de cancer de la prostate lorsque celui-ci est suspecté.
► Un nodule mammaire correspond à une grosseur ou une protubérance dans le sein. On la reconnait par le toucher qui est différent du reste du tissu entourant le sein. Un nodule peut être découvert sur le sein lors d’une autopalpation ou pendant un examen clinique de routine par un médecin. Il peut être plus difficile de détecter les nodules hypoéchogènes dans le sein en fonction de sa densité, s’il est purement graisseux ou s’il a des zones denses et hypoechogènes. Les nodules mammaires sont relativement fréquents. En général, ils ne sont pas de nature maligne.
► Un nodule au foie peut être découvert lors d’une échographie ou d’un scanner. Lorsqu’un nodule, hypoéchogène ou pas, est repéré, des examens sont effectués pour jauger si fonctionnement du foie est correct, ou s’il y a une éventuelle maladie comme la cirrhose ou l’hépatite. En effet, dans la grande majorité des cas, les nodules se développent dans un foie malade : la stéatose et la cirrhose. En fonction de la maladie découverte (ou pas), les médecins peuvent attribuer le traitement nécessaire et prévenir d’éventuelles complications. En effet, des nodules dans un foie malade peuvent devenir malins.
Comment détecter un nodule hypoéchogène ?
Lorsque le nodule est détecté, le clinicien doit rechercher chez le patient des caractéristiques personnelles (maladies, traitements…) ou familiales pouvant entrer en ligne de compte. « Dans le cas du nodule thyroïdien, il doit l’examiner avec soin, recherchant des signes d’hyper ou d’hypothyroïdie (thyroïde qui fonctionne trop ou pas assez)« , explique le Dr Monpeyssen. Puis à sa demande, c’est l’échographiste aguerri à l’organe concerné qui va analyser les caractéristiques échographiques. Concernant la thyroïde, l’échographiste va l’intégrer dans un score EU-TIRADS. « En fonction de son score, de sa taille et des éléments de l’examen clinique, le nodule sera ou non ponctionné« .
Dans le cas d’un nodule malin ou cancéreux, la chirurgie demeure indiscutable
Quel examen pour analyser le nodule hypoéchogène ?
Pour s’assurer que le nodule ne soit pas cancéreux, il peut être ponctionné à l’aide d’une aiguille fine de manière à aspirer un peu de son contenu afin de l’analyser au microscope. « Dans le cas du nodule hypoéchogène on ponctionne généralement pour un diamètre supérieur à 15 millimètres, parfois 10mm« , précise le spécialiste. La ponction est un examen simple mais méticuleux, indolore qui ne nécessite pas d’anesthésie et qui, dans la très grande majorité des cas, doit être pratiquée sous contrôle échographique. Le matériel recueilli est adressé à un médecin, un cytopathologiste, qui analyse l’aspect des cellules (on appelle cela une cytologie) et donne un score dit de Bethesda, séparant les nodules bénins des cancers. Dans 15% des cas, le nodule est dit indéterminé et doit bénéficier d’autres investigations. « Pour les nodules thyroïdiens, la scintigraphie trouve là l’une de ses indications, l’autre étant la recherche d’un nodule « dit chaud » sécrétant des hormones « pour son propre compte« , explique le docteur Monpeyssen. Ce schéma diagnostique nécessite une grande expertise des différents protagonistes. Il a permis de donner une solution alternative à la chirurgie pour la plupart des nodules indéterminés.
Faut-il retirer un nodule hypoéchogène ?
Dans la majorité des cas, on ne touche pas à un nodule bénin, jusqu’à une taille de 4 cm voire plus. S’il est gênant au quotidien ou très volumineux, surtout s’il est situé sur la glande thyroïde, il est possible qu’on doive quand même le retirer, pour éviter qu’il entrave la déglutition. Dans la grande majorité des cas aujourd’hui, on évite la chirurgie. Le nodule peut être traité autrement : « un nodule purement liquidien sera simplement évacué à l’aiguille et alcoolisé en cas de récidive« , indique le médecin. « Un nodule sécrétant peut aisément être traité par le radio-iode. Un nodule majoritairement solide peut bénéficier d’une thermoablation par laser, radiofréquence ou échothérapie (HIFU)« . Ce sont des techniques réalisées en externe ou en hospitalisation de jour, sur un sujet non endormi. Chaque nodule est un cas particulier, et l’option thérapeutique doit être choisie dans l’intérêt du patient, au besoin lors d’une réunion multidisciplinaire. Si ces techniques alternatives ne sont pas applicables, dans le cas de nodules malins, il reste les techniques chirurgicales conventionnelles, mini-invasives et robotiques. « Dans le cas d’un nodule malin ou cancéreux, la chirurgie demeure indiscutable. Dans certains cas, elle peut être pratiquée sur un nodule indéterminé. Sinon, on peut pratiquer la surveillance active et voir comment il évolue avant d’opérer« , conclut le spécialiste.
Merci au Dr Hervé Monpeyssen, thyroïdologue, responsable de l’unité Thyroïde de l’Hôpital Américain.
Le cancer du palais fait partie des cancers de la bouche. Il se manifestera notamment par des lésions et douleurs locales. Généralement, ce type de cancer survient chez les personnes âgées de plus de 50 ans. Le tabac et l’alcool sont les principales causes du cancer du palais. Quels sont les symptômes ? Quels sont les traitements de ce cancer ?
Définition : qu’est-ce qu’un cancer du palais ?
Le cancer du palais rentre dans la catégorie des cancers de la cavité buccale. Il s’agit d’une tumeur agressive qui se développe au niveau de la cavité buccale qu’on appelle le palais ou voûte palatine, dans sa partie la plus avancée : le palais dur. Si elle n’est pas traitée, la tumeur va augmenter de taille, toucher les structures voisines (gencives, joues, etc.) et s’infiltrer en profondeur en détruisant l’os du palais. Comme toutes les tumeurs cancéreuses ORL, elle peut également donner des métastases ganglionnaires cervicales et à distance (poumon, os, etc.).
Quel est l’âge moyen des cancers du palais ?
« Ce cancer touche huit hommes pour une femme avec un âge moyen entre 50 et 70 ans. Mais c’est un cancer qui peut toucher aussi le sujet âgé, même au-delà de 84 ans« , précise Agnès Dupret-Bories, chirurgien ORL à l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse.
Quelles sont les causes du cancer du palais ?
L’alcool et le tabac sont les deux causes principales du cancer du palais. « L’association des deux intoxications multiplie le risque« , prévient Agnès Dupret-Bories.
Quels sont les symptômes d’un cancer du palais ?
Au tout début de la maladie, les symptômes du cancer du palais peuvent être absents, et la découverte à l’intérieur de la bouche d’une petite lésion peut en être le seul signe physique. Ensuite, plusieurs symptômes peuvent alerter sur l’apparition de ce cancer :
des douleurs,
une mobilité dentaire,
un saignement,
une perte de poids,
une lésion visible qui persiste,
une difficulté à la mise en place de l’appareil dentaire,
des ganglions cervicaux.
Comment savoir si on a un cancer du palais ?
Le diagnostic du cancer du palais s’établit sur la base des informations fournies par le patient et après examen des signes cliniques. Un dentistepeut déceler des lésions du palais suspectes, particulièrement dans un contexte d’éthylo-tabagisme. Pour confirmer le diagnostic de cancer du palais, il est nécessaire de réaliser un prélèvement de la lésion : il s’agit d’une biopsie, à réaliser sous anesthésie locale, voire générale. Il faut également effectuer un examen clinique ORL. « Sont également réalisés un scanner et souvent une IRM dans le cadre du bilan« .
Si il est diagnostiqué à un stade précoce, le patient a plus de 80% de chance de survie 5 ans après
Comment soigner un cancer du palais ?
Globalement, le traitement dépendra de la taille de la tumeur et des résultats de son bilan d’extension. Les patients pourront avoir « une chirurgie consistant à retirer largement le cancer avec, en fonction de la taille, une reconstruction qui peut être réalisée dans le même temps« , détaille Agnès Dupret-Bories, qui ajoute : « on retire souvent pendant cette chirurgie les ganglions contenus dans le tissu gras du cou. Il s’agit d’un curage cervical. » Le traitement peut-être complété, en fonction des résultats de l’analyse de la tumeur et des ganglions, par une radiothérapie ou une radio-chimio-thérapie. Pour les patients ne pouvant pas être opérés, le traitement consistera directement à une radio(chimio)thérapie. « Il faut également prendre en charge les addictions (alcool, tabac) s’il y en a« , ajoute Agnès Dupret-Bories.
Est-ce que le cancer du palais est mortel ?
Si le cancer du palais est diagnostiqué à un stade précoce, le pronostic est très bon avec plus de 80% de chance de survie 5 ans après. « Malheureusement, comme pour tous les cancers ORL, il est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Il nécessite alors une chirurgie plus mutilante et avec une survie moins bonne, d’environ 50% de survie 5 ans après le diagnostic« , continue Agnès Dupret-Bories. La tendance est quand même à l’amélioration du pronostic, notamment par une sensibilisation des médecins généralistes et des dentistes à la détection de lésions précoces et également par une prise en charge plus curative pour les patients de plus de 75 ans.
Comment éviter le cancer du palais ?
Il est généralement possible d’éviter les cancers du palais en cessant la consommation de tabac et d’alcool. Mais la prévention passe aussi « par la consultation de son médecin traitant et d’un ORL lors de l’apparition de signe clinique pour une détection précoce« , conclut Agnès Dupret-Bories.
Merci au Dr Agnès Dupret-Bories, chirurgien ORL à l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse.
Un marqueur tumoral est une substance présente dans l’organisme. Lorsque son dosage est élevé, elle peut révéler un cancer. Il existe des marqueurs pour les différents cancers (colon, foie, sang, poumon, pancréas, ovaire, testicules…). Quels sont les différents marqueurs d’un cancer ?
Définition : c’est quoi un marqueur du cancer ?
Un marqueur tumoral est une substance (protéine, hormone) présente naturellement dans l’organisme, qui en cas de dosage élevé, peut indiquer la présence d’un cancer. Mais il peut aussi être fabriqués par le corps lorsqu’une tumeur se développe, ou par les cellules cancéreuses elles-mêmes. Les marqueurs tumoraux peuvent êtres spécifiques à certains cancers, ou communs à différents cancers. Important : le dosage de certains marqueurs tumoraux peut être élevé sans mise en évidence systématique d’une affection cancéreuse sous-jacente. Le dosage des marqueurs tumoraux peut être utile à différents stades de la prise en charge d’un cancer : pour son dépistage, son diagnostic, la détermination du son stade (propagation) ou de son pronostic (agressivité de la tumeur). Il est également utile pour choisir et surveiller le traitement, évaluer son efficacité (réponse) ou encore estimer le risque de récidive.
Quels sont les marqueurs d’un cancer ?
► Le dosage sanguin de l’alpha-foetoprotéine (AFP) peut aider à diagnostiquer, et surveiller la réponse au traitement de différents cancers : cancer primitif du foie, cancer du testicule, cancer de l’ovaire.
► Le dosage sanguin du CA 125 (antigène tumoral 125) est prescrit pour le suivi des cancers de l’ovaire afin de vérifier la réponse au traitement et dépister une récidive après le traitement. Il peut également être prescrit si une patiente présente des signes évoquant une autre affection cancéreuse.
► L’antigène CA 15-3 (antigène tumoral 15-3) est un marqueur assez spécifique du cancer du sein. Son taux peut néanmoins être augmenté en présence d’autres cancers : cancers de l’ovaire, du foie et parfois du poumon. Le dosage sanguin du CA 15-3 est généralement réalisé pour vérifier l’efficacité thérapeutique du traitement du cancer du sein, ou dépister une récidive après la mise en oeuvre du traitement.
► Le dosage du CA 19-9 (antigène carbohydrate 19-9) est indiqué pour évaluer la réaction au traitement d’un cancer du pancréas (au stade avancé), ou s’il est réapparu après le traitement, indiquant ainsi une récidive.
► Le dosage de l’ACE (antigène carcino-embryonnaire) est principalement prescrit pour aider au diagnostic du cancer colorectal et surveiller la réponse au traitement. La valeur de son dosage est aussi considérée comme un facteur pronostique de la maladie. Il peut également être indiqué pour établir le pronostic de patients atteints de différents cancers, comme le cancer du sein et du poumon.
► Gonadotrophine chorionique humaine (HCG ou BHCG) dans le diagnostic des cancers génitaux. Cette hormone est produite naturellement par le placenta lors de la grossesse. Elle est aussi fabriquée par certaines cellules cancéreuses. Le dosage de la gonadotrophine chorionique humaine (HCG ou BHCG) participe au diagnostic de certains cancers, notamment pour le cancer du testicule, le cancer de l’ovaire (tumeur germinale), et un certain type de cancer de l’utérus. Il aide également à évaluer l’efficacité thérapeutique du traitement.
► L’antigène prostatique spécifique (PAS) est une protéine naturellement fabriquée par les cellules de la prostate. Un dosage sanguin permet de mesurer la quantité d’APS dans le sang. Il est utile au dépistage du cancer de la prostate en présence de facteurs de risques (âge, antécédents) ou de symptômes évocateurs. Il présente également un intérêt pour évaluer l’efficacité du traitement et surveiller une éventuelle récidive. À noter que seulement 1 homme sur 4 dont le taux de PAS est anormal est atteint du cancer de la prostate.
Que signifient des marqueurs tumoraux élevés ?
À partir du moment où une cellule cancéreuse croît, elle va se multiplier et lorsque la tumeur se développe de façon morphologique, le marqueur tumoral va augmenter et devenir élevé. « Mais un marqueur tumoral seul, isolé, pris individuellement, n’est pas suffisant pour diagnostiquer un cancer. Il n’y a que pour la thyroïde où lorsqu’on a le marqueur tumoral, cela signifie qu’on a un cancer. Autrement, tous les autres marqueurs nous les avons. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on ne l’utilise pas forcément en diagnostic primitif. C’est lorsqu’on constate qu’elle augmente que l’on va prescrire des examens tels que scanner ou IRM voire une biopsie et c’est l’ensemble de ces éléments qui vont nous permettre de savoir si le patient va développer tel ou tel cancer », rassure le Dr François Blanchecotte.
Que signifient des marqueurs tumoraux bas ?
« Les marqueurs tumoraux sont présents dans l’organisme, aussi bien en situation physiologique qu’en situation cancéreuse. Lorsque l’on va traiter un cancer, si la tumeur régresse, le marqueur tumoral va diminuer proportionnellement et à ce moment-là, le marqueur va servir de témoin de réussite du traitement. Si on trouve une augmentation isolée d’un marqueur protéique cela ne signifie pas nécessairement qu’on a un cancer. Une fois le diagnostic posé, les marqueurs tumoraux devraient servir d’aide au suivi de la maladie », explique le spécialiste.
Merci au Dr François Blanchecotte, Président du Syndicat des biologistes.