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5 conseils pour réduire son risque de cancer (et récidive)

5 conseils pour réduire son risque de cancer (et récidive)

Le cancer peut toucher tout le monde, enfants y compris. « Chaque année en France près de 400 000 personnes sont touchées par le cancer et près de 157 000 en décèdent. Tout le monde est susceptible de développer un cancer et peut être touché par la maladie. Le cancer concerne en très grande majorité les personnes adultes. Toutefois, la maladie touche chaque année environ 2 500 enfants et adolescents. Soit environ 1 % de l’ensemble des cancers détectés par an », confirme Julie Gaillot, responsable du département prévention à l’Institut national du cancer. Selon l’Institut national du cancer, 40% des cancers résulteraient de l’exposition à des facteurs de risque liés à nos modes de vie et à nos comportements ; 4 cancers sur 10 seraient donc évitables. 

Comment savoir son risque de cancer ?

Le risque d’être atteint dépend en grande partie des habitudes de vie (facteurs dits « internes », liés aux modes de vie), mais aussi des lieux de vie et de travail (facteurs dits « externes » liés à l’environnement). Toutefois, certaines personnes peuvent être plus à risque que d’autres, notamment celles qui ont déjà développé un cancer et celles dont la famille proche a déjà eu un cancer. Il existe en effet des gènes de prédisposition au cancer. « Même si des cancers peuvent apparaître à tout âge, ils sont plus fréquents au fur et à mesure que nous vieillissons. Cela est dû au cumul des agressions subies par les cellules et, probablement, à une moindre efficacité des mécanismes de réparation de l’ADN. En moyenne, 60% des personnes atteintes de cancer ont plus de 65 ans. Pour le cancer du sein par exemple, il se développe le plus souvent autour de 60 ans. Près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans », continue Julie Gaillot.

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Proportion des cancers liés aux principaux facteurs de risque © Institut National du Cancer 2018

1. Réduire le tabac

« Le tabac est de loin le premier facteur de risque évitable de cancer, responsable de 20% des cancers diagnostiqués », avance Julie Gaillot. Pour réduire son risque de développer un cancer, il est donc conseillé de ne pas fumer : « Le nombre annuel de décès liés au tabac en France est estimé à 78 000, dont 47 000 par cancer. L’arrêt du tabac est toujours bénéfique pour la santé, quelle que soit la quantité consommée et la durée de consommation. Plus on s’arrête tôt, plus vite l’on diminue son risque de cancer, en particulier du poumon. »

2. Réduire l’alcool

Il est aussi recommandé d’éviter l’alcool, qui est responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas de cancers en France et de 16 000 décès. « En consommer augmente fortement le risque de développer certains cancers, en particulier des voies aérodigestives. Pour réduire efficacement ce risque, il est recommandé de limiter non seulement la quantité d’alcool bue à chaque occasion de consommation, mais aussi la fréquence de ces occasions. » Il est recommandé aux personnes choisissant de consommer de l’alcool de ne pas dépasser deux verres par jour avec au moins deux jours par semaine sans consommation.

3. Une meilleure alimentation

Par ailleurs, de nombreuses études ont mis en évidence l’influence des facteurs nutritionnels sur le risque de développer un cancer, même s’il reste des incertitudes sur le rôle exact de certains d’entre eux. S’il n’existe pas d’aliment anti-cancer, une alimentation équilibrée et diversifiée, privilégiant les fibres, les fruits et légumes, peut réduire votre risque de développer un cancer. L’Institut National du Cancer préconise de limiter la viande rouge (moins de 500 g par semaine), les charcuteries, le sel mais aussi de préférer les aliments à faible densité énergétique, comme les fruits et les légumes aux aliments trop riches en graisses, en sucre et/ou en sel, de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour, de privilégier les aliments complets.

4. Faire du sport

Il est également conseillé de bouger plus. « La pratique quotidienne d’une activité physique permet de diminuer le risque de développer de nombreuses maladies chroniques, notamment les cancers. C’est aussi un moyen de limiter la prise de poids, autre facteur de risque de cancer. » Pratiquer une activité physique ne signifie pas obligatoirement pratiquer un sport. L’activité physique au sens large inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne, ceux nécessités par la pratique professionnelle, ceux de la vie courante (jardinage, ménage…), ceux liés aux déplacements (marche, vélo…) ou aux loisirs (promenade, jeu…).

5. Se protéger du soleil

Mieux vaut également se protéger des rayons UV en évitant de s’exposer au soleil entre 11h et 16h ; en recherchant l’ombre ; en sortant couvert ; en renouvelant fréquemment l’application de crème solaire haute protection anti-UVA et UVB ; en surveillant sa peau ; en évitant les UV artificiels.

Comment réduire le risque de récidive de cancer ?

« Les consultations de suivi pendant et après la phase de traitement avec votre médecin et l’équipe hospitalière donnent l’occasion de faire le point sur certaines mesures de prévention. En effet, certains facteurs de risque de récidive, ou de développer un autre cancer, peuvent être évités », annonce d’emblée Julie Gaillot. L’arrêt du tabac est toujours bénéfique pour le pronostic de votre cancer, quelle que soit sa localisation. Cela réduit les effets secondaires des thérapies, le risque de survenue d’une récidive ou d’un nouveau cancer, ainsi que d’autres maladies graves : infarctus du myocarde, insuffisance respiratoire… Arrêter de fumer permet aussi de mieux respirer, de retrouver une plus grande énergie et une meilleure qualité de vie. Continuer d’avoir une faible consommation d’alcool. Et de pratiquer une activité physique régulière et adaptée à vos possibilités, même si elle n’est pas encadrée, comme la marche qui permet une amélioration de votre état général pendant et après un cancer. « Les bienfaits de l’activité physique couplés à ceux d’une alimentation variée et équilibrée sont des facteurs à prendre en compte pour améliorer votre santé sur le long terme », conclut Julie Gaillot.

Comment réduire le risque de cancer chez l’enfant ?

Par ailleurs, l’Institut explique qu’il est possible d’aider son enfant à limiter son risque d’être atteint d’un cancer à l’âge adulte :

  • En ayant une hygiène de vie saine pendant et après la grossesse
  • En ne fumant pas en leur présence
  • En leur proposant une alimentation équilibrée et surveillant leur prise de poids ;
  • En les encourageant à pratiquer au moins une heure d’activité physique par jour ;
  • En les protégeant du soleil (crème, chapeau, t-shirt, lunettes)…

« Les cancers touchant les enfants sont, en l’état actuel des connaissances scientifiques malheureusement impossibles à prévenir. L’Institut national du cancer, en lien avec le ministère en charge de la recherche et les associations de parents d’enfants touchés par la maladie, travaillent au développement de la recherche en cancérologie pédiatrique », ajoute Julie Gaillot.

Merci à Julie Gaillot, responsable du département prévention à l’Institut national du cancer.


Source : JDF Santé

Chikungunya : symptômes, durée, en France, est-ce mortel ?

Chikungunya : symptômes, durée, en France, est-ce mortel ?

Le chikungunya est une maladie virale qui se transmet d’homme à homme par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes notamment (moustique tigre). L’infection provoque une fièvre, des douleurs intenses aux articulations, des maux de tête, des nausées, une importante fatigue et des éruptions cutanées. Où attrape-t-on le chikungunya ? En France ? Dans quels pays ? Quelle différence entre chikungunya et dengue ? Est-ce que le chikungunya se soigne ? Quelles sont les séquelles du chikungunya ? Eclairage du Professeur Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité de recherche et d’expertise « Arbovirus et Insectes vecteurs » à l’Institut Pasteur

Qu’est-ce que la chikungunya ?

Le chikungunya, appelé aussi « Chik » ou « maladie de l’homme courbé », est une maladie infectieuse tropicale appartenant à la famille clinique des arboviroses (maladies transmises par un arthropode). Elle est transmise par des moustiques appartenant au genre Aedes qui piquent essentiellement durant la journée. Le Chikungunya touche l’homme, mais aussi les singes et d’autres animaux. Le nom de « chikungunya » est dérivé d’un mot de la langue kimakonde qui signifie « se déformer », peut-on lire sur le site de l’OMS. 

Quel est le virus en cause ?

Le virus chikungunya est un arbovirus (virus transmis par les arthropodes) dont les vecteurs sont des moustiques femelles du genre Aedes qui sont identifiables grâce à la présence de rayures noires et blanches sur les pattes. Les deux espèces incriminées sont Aedes aegypti et Aedes albopictus. Le virus se transmet par le sang (par une piqûre d’un moustique infecté).

Quels sont les symptômes d’une infection au chikungunya ?

Au début, l’infection ressemble à un syndrome grippal avec :

  • Une fièvre intense
  • Des maux de tête
  • Des douleurs articulaires concernant principalement les petites ceintures articulaires (poignets, doigts, chevilles, pieds) mais aussi les genoux
  • De fortes douleurs musculaires
  • Une éruption cutanée au niveau du tronc et des membres
  • Des douleurs abdominales
  • Une inflammation d’un ou plusieurs ganglion(s) lymphatiques cervicaux
  • Une conjonctivite

A un stade avancé, peuvent survenir des complications neurologiques graves notamment chez les nouveau-nés et les personnes âgées. Les douleurs articulaires ainsi qu’une fatigue importante peuvent persister plusieurs mois après le diagnostic initial. Des saignements des gencives ou du nez ont en outre été fréquemment décrits, principalement en Asie.

Quel est le temps d’incubation ?

Les symptômes du Chikungunya se manifestent après une période d’incubation de 2 à 12 jours en moyenne.

Le chikungunia est-il présent en France ?

Oui. Aedes albopictus est présent dans le sud de la France et Aedes aegypti dans les départements ultramarins (Antilles, Guyane), la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie. En France métropolitaine, l’immense majorité des cas sont importés des foyers épidémiques. En 2010, les deux premiers cas autochtones de chikungunya ont été recensés en France, dans le Var, chez des personnes piquées par un moustique implanté localement (Aedes albopictus). Puis en octobre 2014, 12 autres cas autochtones ont été observés à Montpellier.  » En conséquence, l’infection à chikungunya a été ajoutée à la liste des maladies à déclaration obligatoire et depuis janvier 2006, un dispositif de surveillance renforcée a été mis en place « , souligne la spécialiste. Actuellement en France, 64 départements rassemblent toutes les conditions propices à l’émergence du chikungunya : la présence du moustique vecteur dans la région, la température et l’humidité favorables à l’éclosion des œufs, de nombreux voyageurs revenant de pays où le virus du chikungunya circule.

Où est-il présent dans le monde ?

La première épidémie due au virus chikungunya a été décrite sur le continent africain, en Tanzanie en 1952. L’infection par le virus chikungunya a depuis continué à évoluer sur un mode endémo-épidémique. Le chikungunya a sévi dans les îles de l’Océan Indien (Réunion, Mayotte, Grandes Comores, Madagascar, Maldives, Ile Maurice, Seychelles) et en Asie (Inde, Pakistan, Sri Lanka, Malaisie, Indonésie, Laos, Cambodge, Chine…) et aux Antilles (Martinique, Guadeloupe, Guyane française). Des épidémies de chikungunya ont aussi été observées dans le passé ou récemment dans différents pays d’Afrique du Nord (Égypte), de l’Est (Tanzanie, Bénin, Burundi, Kenya, Soudan, Ouganda), de l’Ouest (Nigeria, Sénégal), Centrale (République Centrafricaine, Congo, Guinée Equatoriale, Gabon) ainsi qu’en Afrique du Sud, au Malawi et au Zimbabwe. La maladie a également frappé la Nouvelle-Calédonie. Le chikungunya n’épargne pas l’Europe. Des cas sont survenus dans le Nord-Est de l’Italie en 2007.

Combien de temps dure la maladie ?

Les symptômes durent généralement quelques jours, mais peuvent persister pendant des semaines, des mois ou même des années. Toute personne qui a été infectée une fois acquiert naturellement une immunité durable (plusieurs années). En revanche, certaines douleurs aux articulations (arthralgies) peuvent persister ou réapparaître sur des périodes de temps variables. Il s’agit d’une réaction articulaire indépendante d’une réinfection par le virus.

Est-il mortel ? Quels risques de séquelles ?

Les cas sévères ou mortels de chikungunya sont très rares, et sont presque toujours associés à l’existence d’autres pathologies. « L’évolution spontanée de la maladie est le plus souvent favorable, mais elle peut évoluer vers une forme chronique, avec pendant plusieurs mois une fatigue prolongée et/ou la persistance de douleurs articulaires (dans 20% des cas) pendant des mois ou des années parfois très gênantes dans la vie quotidienne , observe le Professeur Failloux.
L’atteinte d’autres organes est possible :

  • Des atteintes neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré (atteinte des nerfs périphériques responsables de paralysies, de faiblesses musculaires ou de troubles des sensations avec par exemple des picotements dans les bras et les jambes). Quelques cas de méningo-encéphalites ont été observés pendant l’épidémie de La Réunion.
  • Des atteintes des yeux : conjonctivite guérissant spontanément, baisse de la vision.
  • les complications au niveau du rein, du foie ou du cœur sont exceptionnelles.

Il semblerait que les douleurs liées au CHIKV se focalisent essentiellement sur des organes ou des zones déjà antérieurement fragilisées par une pathologie, un traumatisme, une intervention antérieure.

Comment pose-t-on le diagnostic d’une infection au chikungunya ?

Le virus du Chikungunya peut être détecté directement dans des échantillons sanguins prélevés chez le patient au cours de la première semaine de la maladie par des tests d’amplification de l’acide nucléique comme la RT-PCR (transcription inverse et amplification en chaîne par polymérase). D’autres tests peuvent détecter la réponse immunitaire d’une personne à l’infection par le virus du chikungunya, qui sont plutôt utilisés après la première semaine d’infection afin de rechercher la présence d’anticorps dirigés contre le virus. Les taux d’anticorps sont généralement détectables dès la première semaine après l’apparition de la maladie et peuvent encore être détectés pendant environ 2 mois. 

Quel est le traitement pour soigner le chikungunya ?

Le traitement est avant tout symptomatique et vise à soulager la fièvre et les douleurs avec la prescription d’antipyrétiques, d’analgésiques adaptés (paracétamol ou acétaminophène), d’un bon apport en liquides et d’un repos du patient. Il n’existe pas de médicament antiviral spécifique contre l’infection au chikungunya. 

Existe-il un vaccin contre le chikungunya ?

Il n’existe actuellement aucun vaccin homologué ni traitement spécifique pour les infections par le virus du chikungunya. Plusieurs vaccins sont en cours de développement. Pour se protéger, outre les moyens de protection physique (port de vêtement longs couvrant les bras et les jambes jusqu’au chevilles, moustiquaires dans l’habitat…), il est fortement recommandé d’utiliser un produit répulsif en respectant les précautions d’emploi.

Quelle différence entre chikungunya et dengue ?

La dengue et la maladie à virus Zika ont des symptômes similaires à ceux du chikungunya, ce qui peut facilement donner lieu à un diagnostic erroné. Les deux moustiques responsables du chikungunya sont également impliqués dans la transmission d’autres arbovirus, notamment la dengue, la fièvre jaune et le virus Zika.

Quels risques pendant la grossesse ?

Dans le cas d’une femme enceinte qui est infectée par le virus, la contamination du bébé se produit directement au cours de l’accouchement dans un cas sur deux. Elle engendre des troubles neurologiques et/ou cardiaques chez la moitié des nourrissons. Il est recommandé aux femmes enceintes qui se rendraient dans des régions touchées par le chikungunya, de se protéger par tous les moyens disponibles contre les piqûres de moustiques et tout particulièrement au cours du dernier trimestre de la grossesse.

Sources :

– Chikungunya, Organisation mondiale de la Santé, 8 décembre 2022

– Chikungunya, Institut Pasteur et Institut Pasteur de Lille

– Dossier chikungunya, Santé publique France

Merci au Professeur Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité de recherche et d’expertise « Arbovirus et Insectes vecteurs » à l’Institut Pasteur.


Source : JDF Santé

8 causes d'une cystite (infection urinaire)

Chez la femme, une cystite correspond à une infection urinaire au niveau de la vessie, le plus souvent liée à une bactérie. Parmi ses symptômes caractéristiques : des brûlures à la miction, une augmentation de la fréquence des mictions mais pour des petites quantités d’urines, des douleurs, une absence de fièvre. Chez l’homme, l’infection urinaire est une pathologie très différente. Il s’agit d’une prostatite (inflammation douloureuse de la prostate). La cystite aiguë est une pathologie bénigne qui ne récidive pas chez la plupart des femmes. En revanche, il est important d’être correctement prise en charge en cas de cystites récidivantes qui peuvent altérer fortement la qualité de vie. Tour des 8 causes possibles d’une cystite. 

1. La remontée de bactéries dans la vessie

La cystite aiguë bactérienne est actuellement considérée comme étant une pathologie exclusivement féminine. L’urètre est très court chez la femme et sa terminaison se situe à proximité de l’orifice vaginal, dans une zone où sont naturellement présentes de nombreuses bactéries de la flore intestinale qui colonisent le périnée. A la faveur de phénomènes divers parfois imparfaitement compris, certaines de ces bactéries parviennent à remonter les voies urinaires de l’urètre jusqu’à la vessie et déclenchent une cystite aiguë, ou infection urinaire basse. « L’entrée dans la vie sexuelle est souvent le moment de la première cystite«  indique le Dr Maxime Vallée, chirurgien urologue au CHU de Poitiers et membre du Comité d’Infectiologie de l’Association Française d’Urologie (CIAFU).

2. Une MST

« Chez l’homme jeune, les prostatites sont plutôt dues à des infections sexuellement transmissibles ou parfois liées à des anomalies anatomiques », indique le Dr Maxime Vallée,

3. Un urètre rétréci

« Les prostatites sont parfois liées à des anomalies anatomiques, comme un rétrécissement du canal de l’urètre mais la prostatite est en générale une pathologie que l’on rencontre après 50 ans «  informe-t-il.

4. La ménopause

Avec le début de la vie sexuelle, la ménopause est la période la plus propice aux cystites. « A cause de la carence oestrogénique, la flore bactérienne vaginale protectrice a tendance à se modifier et des bactéries qui peuvent coloniser ou infecter la vessie prennent le dessus » explique le Dr Maxime Vallée. Il existe parfois des facteurs de risque anatomiques des cystites, c’est l’exemple de la sténose (rétrécissement) du méat urétral chez les femmes ménopausées qui peuvent entraîner des difficulté à vider la vessie »

5. Un diabète mal équilibré

Une immunodépression ou un diabète mal équilibré sont également des facteurs de risque de cystites aiguës.

6. Ne pas boire assez

Ne pas boire suffisamment favorise le risque d’infection urinaire. « Pour prévenir les cystites récidivantes il est conseillé de boire au minimum 2 litres d’eau par jour, d’uriner suffisamment souvent (notamment après les rapports sexuels) », conseille notre interlocuteur.

7.  Ne pas faire pipi après un rapport

De la même, façon, ne pas uriner après un rapport sexuel constitue un facteur de risque aux cystites. Le fait d’uriner après un rapport va permettre d’éliminer par le jet d’urine les possibles germes et bactéries. 

8. Des facteurs génétiques

Enfin, il existe probablement des facteurs de risque génétiques ou immunologiques de la cystite. « Cela expliquerait que des femmes qui ne suivent pas particulièrement les conseils de prévention des cystites n’en aient jamais et que d’autres respectant des mesures d’hygiène aient des cystites à répétition » explique l’urologue.

Merci au Dr Maxime Vallée, chirurgien urologue au CHU de Poitiers et membre du Comité d’Infectiologie de l’Association Française d’Urologie (CIAFU).


Source : JDF Santé

Lariam : quels sont les dangers de ce traitement anti paludisme ?

Lariam : quels sont les dangers de ce traitement anti paludisme ?

« Il y a un avant et un après Lariam® » déclarait Stromae dans une interview à Marianne en 2017. Deux ans plus tôt, il a dû prendre ce médicament pour se prémunir du paludisme, à l’occasion d’une tournée en Afrique. « Si je pouvais revenir en arrière et éviter de prendre du Lariam®, je le ferais sans hésiter » expliquait-il alors au magazine. En cause, les effets secondaires graves qu’il dénonce telles que des hallucinations, crises d’angoisses et de folie qui l’auraient conduit au suicide sans le soutien de ses proches. Les risques neuropsychiatriques du Lariam® sont documentés et peuvent persister plusieurs mois à plusieurs années après la dernière administration du traitement. Le chanteur a annulé plusieurs concerts en mars 2023 pour raisons de santé sans donner plus d’informations. Comment agit le Lariam® ? Dans quels cas l’utiliser ? Est-il disponible ou interdit en France ? Quelles sont les contre-indications ? À quels dangers expose ce médicament ? 

Qu’est-ce que le Lariam ?

C’est un médicament contenant de la méfloquine qui est un antipaludéen (ou antipaludique). Commercialisé sous forme de comprimés, il s’administre par voie orale. Son mode d’action repose sur l’éradication de 4 types de parasites actifs responsables du paludisme : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium malariae et Plasmodium ovale.

Quelles sont les indications du Lariam ?

Le Lariam® est principalement indiqué comme traitement préventif du paludisme, à prendre 10 jours avant de partir en voyage dans une zone à risque. Son utilisation s’effectue en dernière intention, lorsque les autres médicaments disponibles sont contre-indiqués chez la personne ou inefficaces sur le parasite en raison d’un phénomène de résistance. Avant de prescrire ce médicament, le médecin doit s’assurer que les bénéfices sont supérieurs aux risques encourus. Le Lariam® peut également être utilisé comme traitement curatif du paludisme lorsque la maladie a été contractée dans une zone où le parasite est résistant à la chloroquine. 

Photo du lariam
Boîte de Lariam © Mark Thomas/REX Shutter/SIPA (publiée le 04/04/2023)

Quels sont les effets secondaires du Lariam ?

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec le Lariam® sont des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées et des vertiges. Ils apparaissent principalement au début du traitement. La prise du Lariam® peut également induire des réactions allergiques bénignes comme des éruptions cutanées associées à des démangeaisons voire des réactions graves comme un choc anaphylactique. Elle peut également être responsable d’affections respiratoires (difficultés à respirer, infection des poumons) et de troubles cardiovasculaires qui se manifestent par des variations du rythme cardiaque, des palpitations, des épisodes d’hypotension ou d’hypertension. En outre, des troubles visuels (vision trouble, cataracte, atteinte de la rétine), des atteintes musculaires (crampes, faiblesse des muscles), des brûlures et des fourmillements cutanés peuvent survenir. L’apparition de l’un de ces symptômes doit conduire à consulter un médecin dans les meilleurs délais. De même, des effets neuropsychiatriques graves ont été répertoriés chez des personnes prenant ce traitement.

Quels sont les effets secondaires neuropsychiatriques du Lariam ?

Les effets secondaires neuropsychiatriques les plus fréquents sont :

Des cas de suicide ont été rapportés après la prise de ce médicament. 

  • une anxiété et une dépression
  • des maux de tête
  • des vertiges 
  • des rêves anormaux et des cauchemars

Par ailleurs, d’autres effets comme une agitation, une confusion mentale, une attention perturbée, des crises de panique, des variations de l’humeur et une agressivité peuvent survenir. De plus, des troubles de l’équilibre et de la marche, des difficultés à s’exprimer, des pertes de la mémoire, une fatigue importante et une somnolence ont été observés. D’autres effets plus graves sont possibles comme une altération de la fonction cérébrale (encéphalopathie), des convulsions, des hallucinations, des psychoses, une paranoïa, des idées suicidaires et des comportements de mise en danger de soi. Si des effets neuropsychiatriques surviennent, il est recommandé d’interrompre le traitement et de consulter rapidement un médecin. Ces risques neuropsychiatriques peuvent persister plusieurs mois à plusieurs années après la dernière administration du traitement.

Quels sont les dangers du Lariam ?

Le Lariam® expose la personne qui en prend à certains dangers.

► Les risques neuropsychiatriques peuvent persister plusieurs mois à plusieurs années après la dernière administration du traitement.

► Une amnésie persistante et des cas de suicide ont été rapportés après la prise de ce médicament.

► Le Lariam® peut causer des troubles cardiaques provoquant parfois le décès de la personne en cas d’aggravation des symptômes. ► Ce médicament majore le risque d’accidents chez les personnes amenées à conduire un véhicule, à utiliser une machine ou à exercer une activité nécessitant une attention importante et une bonne coordination des mouvements (ex : plongée sous-marine, alpinisme).

Quelles sont les contre-indications ?

Le Lariam® est contre-indiqué dans les cas suivants : 

  • allergie à l’un des composants du médicament
  • présence ou antécédents de troubles psychiatriques, présence ou antécédents d’épilepsie (sauf nécessité absolue)
  • insuffisance hépatique sévère
  • en cas de prise d’acide valproïque ou de valpromide (traitement de l’épilepsie ou des troubles bipolaires)

Ce médicament n’est pas contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante. L’administration peut être envisagée en l’absence d’alternatives thérapeutiques. Dans ce cas, la balance bénéfices/risques sera évaluée par le médecin. 

Le Lariam est-il interdit en France ?

Le Lariam® est toujours disponible en France sur ordonnance médicale. Toutefois, ce médicament fait l’objet d’une polémique en raison des effets secondaires graves qu’il peut provoquer plusieurs années après l’administration.

Est-il remboursé en France ? 

Excepté pour certains résidents de Guyane amenés à se déplacer dans une zone à risque, le Lariam® ne fait pas l’objet d’un remboursement par l’Assurance maladie. Selon les pharmacies, le prix varie de 30 à 40 € pour une boîte de 8 comprimés, soit 8 semaines de traitement.

Sources : 
– Base de données publique des médicaments
– Profil de sécurité du Lariam dans la chimioprophylaxie du paludisme, ANSM, 2021.


Source : JDF Santé

Colite aigue : symptômes, durée, est-ce grave ?

Colite aigue : symptômes, durée, est-ce grave ?

Une colite correspond à une inflammation d’une partie ou de la totalité de la muqueuse du côlon. On dit que la crise de colite est « aiguë » si elle survient de façon brutale, qu’elle est accompagnée d’une fièvre ou d’une douleur intense, qui apparaissent en quelques heures. Quels sont les symptômes d’une crise de colite ? Est-ce grave ? Qu’est-ce qui provoque une colite aiguë ? Comment la soulager ?

Quelle est la définition d’une colite aiguë ?

Une colite est une inflammation de toute ou partie de la muqueuse colorectale, causée par un agent infectieux ou une maladie inflammatoire. Elle peut être chronique (évoluant depuis plusieurs semaines) ou aiguë. Une colite aiguë est une colite survenant de façon brutale, souvent accompagnée de fièvre et de douloureuses intenses, apparaissant en quelques heures.  

© designua – 123RF

Quelles sont les causes d’une colite aiguë ?

La colite aiguë peut avoir plusieurs origines :

  • Une infection virale, bactérienne ou parasitaire
  • Une origine médicamenteuse : ce sont généralement les laxatifs ou les antibiotiques qui peuvent générer ce type de colite.
  • Un traitement par radiothérapie (lorsqu’on traite un cancer grâce à des rayons), on parlera alors de colite radique.
  • Une ischémie, c’est-à-dire à une diminution de la vascularisation de la paroi intestinale.
  • Dans certains cas, elle est inflammatoire, surtout en cas de MICI (Maladie Inflammatoire chronique de l’intestin) ou de vascularite

Quels sont les symptômes d’une colite aiguë ?

Plusieurs symptômes sont susceptibles de faire évoquer une colite aiguë, en particulier :

  • une fièvre de plus de 38,5°C,
  • des diarrhées qui peuvent être accompagnées de sang avec parfois des difficultés à déféquer,
  • des maux de ventre importants (locaux ou généralisés),
  • un amaigrissement marqué,
  • une fatigue.

En cas de douleur intense au ventre, surtout si elle est associée à une fièvre, n’attendez pas pour consulter votre médecin ou les urgences afin de procéder rapidement aux examens complémentaires (coproculture, ASP, coloscopie) et commencer un traitement sans tarder.

Comment pose-t-on le diagnostic d’une colite aiguë ?

Le diagnostic repose sur l’anamnèse, c’est-à-dire l’interrogatoire du patient. Les symptômes décrits vont orienter le praticien vers le diagnostic de colite aiguë. Cette hypothèse sera confirmée par la réalisation d’une coloscopie. Cet examen peut être complété par une biopsie (un prélèvement de la muqueuse afin de l’analyser), une prise de sang qui permettra de retrouver un nombre de globules blancs, une vitesse de sédimentation et un taux de protéine C-réactive élevés, ainsi qu’une analyse des selles (coproculture ou examen parasitologique des selles). Une radiographie abdominale, appelée ASP (pour Abdomen Sans Préparation), peut également être prescrite.

Combien de temps dure une colite aiguë ?

En l’absence de prise en charge rapide, une colite aiguë peut durer plusieurs jours ou plusieurs semaines, mettant parfois en danger la vie du patient. Si une prise en charge médicale est proposée rapidement, les symptômes diminuent en général en quelques jours. 

Quel traitement pour soigner une colite aiguë ?

Le traitement de la colite aiguë est essentiellement médicamenteux. Le médecin prescrit généralement des antibiotiques ou des antiparasitaires destinés à lutter contre les colites d’origine infectieuse. En revanche, les colites dues à un traitement par radiothérapie devront être prises en charge chirurgicalement par ablation d’une partie du côlon. De même lorsque le traitement médical a échoué ou que des complications apparaissent, seule la colectomie est envisagée.

Quelle est la prise en charge en cas de colite aiguë grave ?

Une colite aiguë grave nécessite une surveillance médicale en milieu spécialisé avec un ASP quotidien, un jeûne de 48 heures, et une perfusion pour l’hydratation. La corticothérapie intraveineuse représente le traitement médical de première intention. Néanmoins, elle est inefficace chez un patient sur trois. L’infliximab et la ciclosporine sont envisageables en 2e ligne avec une efficacité et une sécurité d’emploi comparables. Le choix entre les deux molécules doit se faire au cas par cas. La colectomie doit être proposée d’emblée en cas de formes compliquées et être discutée à chaque étape de la prise en charge thérapeutique, en alternative au traitement médical.

Que manger en cas de colite ?

L’alimentation doit être adaptée avec un régime sans résidu qui permet de diminuer ou de supprimer de l’alimentation les fibres alimentaires végétales mais aussi les résidus que l’on peut trouver dans la viande (tendons, kératine). On préconise en général 2 à 3 semaines de régime sans résidus strict puis 2 semaines de régime élargi. Ce régime entraîne une diminution du volume des selles, une diminution du transit intestinal et évite d’irriter la muqueuse intestinale. On doit éviter :

  • tous les légumes crus et cuits,
  • tous les fruits crus et cuits,
  • toutes les céréales complètes,
  • toutes les viandes fibreuses ou tendineuses.

Prévention : comment éviter d’avoir une colite aiguë ?

Les principaux conseils de prévention qui sont donnés pour limiter les crises de colites aiguës sont d’abord alimentaires. Il est en effet recommandé de limiter la consommation de plats épicés et d’épices en général (moutarde, curry …), de mastiquer avec application les aliments et de boire en quantité. Il est également conseillé d‘éviter le stress autant que faire se peut, de manger à heure fixe et d’éviter les médicaments irritants comme les laxatifs.


Source : JDF Santé

Cancer des glandes surrénales : causes, traitement, survie

Cancer des glandes surrénales : causes, traitement, survie

Le cancer des glandes surrénales se localise au niveau des reins. Chacun des deux reins est effectivement « coiffé » d’une glande surrénale. Ces glandes participent à la sécrétion d’hormones. Le cancer peut toucher une des deux surrénales ou les deux. 

Définition : qu’est-ce qu’un cancer des glandes surrénales ?

Divers types de tumeurs peuvent se développer au niveau de la glande surrénale, certaines étant bénignes (les plus fréquentes), d’autres malignes. Parmi les tumeurs malignes, donc les cancers, on distingue :

  • les corticosurrénalomes qui se développent au niveau de la zone corticale de la glande surrénale,
  • et les phéochromocytomes malins, au niveau de la zone médullaire. Les phéochromocytomes sont néanmoins bénins dans 9 cas sur 10. 

La glande surrénale constituée de deux zones distinctes :

→ La première est la zone corticosurrénale qui sécrète différentes hormones : les glucocorticoïdes, hormones dont fait partie le cortisol qui agit essentiellement sur la glycémie (taux de sucre dans le sang) ; les minéralocorticoïdes représentés par l’aldostérone qui intervient sur le rein pour l’équilibre de la quantité de sodium et de potassium dans l’organisme ; et une partie des androgènes, hormones du développement des caractères sexuels masculins.

→ L’autre zone est la médullosurrénale qui sécrète l‘adrénaline et la noradrénaline, qui agissent sur le rythme du cœur, la contraction ou la dilatation des vaisseaux sanguins et augmentent la pression artérielle.

Quelles sont les causes ?

« Parmi les causes bien identifiées, il y a : des causes génétiques qui sont fréquentes dans les phéochromocytomes où ils représentent 30 à 40% des cas. Dans les corticosurrénalomes, les causes génétiques (au sens héréditaire du terme) se retrouvent surtout chez l’enfant, beaucoup plus rarement chez l’adulte (moins de 5%). Des anomalies moléculaires limitées aux cellules tumorales peuvent aussi être identifiées chez l’adulte », indique le Pr Jérôme Bertherat. 

Quels sont les symptômes d’un cancer des glandes surrénales ?

Les symptômes d’un cancer des surrénales dépendront donc de la zone atteinte. En cas de corticosurrénalome, les signes seront représentés par : 

  • Le syndrome de Cushing (qui peut avoir de multiples causes mais rarement un cancer de la surrénale) en rapport avec une augmentation de la sécrétion du cortisol, avec prise de poids voire obésité androïde prédominante sur l’abdomen, hypertension artérielle, apparition de vergetures sur l’abdomen, baisse de la masse musculaire…
  • Un diabète.
  • L’hyperandrogénisme, par excès des androgènes entraînant une augmentation de la pilosité, et une masculinisation chez la femme.
  • L’hypokaliémie (baisse de potassium) qui peut amener le patient à boire beaucoup d’eau ou à présenter des troubles musculaires ou cardiaques. 

En cas de phéochromocytome malin, les symptômes seront dans la forme typique : des malaises brutaux qui associent fréquemment maux de tête, céphalées, palpitations, sueurs et surtout des poussées brutales d’hypertension artérielle très sévères. « 5% des gens ont une boule dans la surrénale ou à côté. Ces cancers peuvent être découverts en explorant des symptômes mais aussi simplement de manière fortuite, sur un examen d’imagerie médicale pour une autre maladie : c’est ce que l’on appelle un incidentalome », commente l’endocrinologue. 

Quels sont les stades ? 

  • Stade 1 et 2 : le cancer est localisé à la surrénale. 
  • Stade 3 : envahissement régional. 
  • Stade 4 : métastases

« Il existe deux systèmes de classification entre les corticosurrénalomes et les phéochromocytomes. Le stade initial est localisé purement à la surrénale. Si on diagnostique la maladie à ce stade-là et qu’on l’opère complètement, on peut obtenir une guérison. Au stade 3, l’envahissement est soit régional, soit il y a des métastases à distance, cela dépend des tumeurs. Pour les corticosurrénalomes, c’est avant tout le foie et les poumons qui sont touchés tandis que dans les phéochromocytomes, c’est plus souvent l’os et éventuellement dans un deuxième temps le foie et le poumon », détaille le spécialiste. « Pour le phéochromocytome, le diagnostic de malignité est parfois difficile à faire tant qu’il n’y a pas de métastases », observe le Pr Jérôme Bertherat. 

Quelles sont les explorations pour le diagnostic ?

Devant des signes évocateurs de tumeur de la surrénale, une prise de sang avec dosage des différentes hormones est nécessaire pour mettre en évidence l’excès de sécrétion. Par la suite, une imagerie des surrénales, généralement un scanner, souvent associé à une IRM, autorise la visualisation de la tumeur. Une scintigraphie est également envisageable. En cas de suspicion de tumeur cancéreuse, un bilan d’extension sera pratiqué pour rechercher la migration de cellules cancéreuses vers d’autres organes, ce qui, en présence de métastases, signera le caractère cancéreux de la tumeur.  

Quels sont les traitements d’une tumeur surrénalienne ?

Comme pour l’ensemble des tumeurs cancéreuses, le traitement sera adapté en fonction de l’évolution de la tumeur, de sa taille, de l’état général du patient et des résultats du bilan d’extension. « Le traitement de première intention lorsque la tumeur n’est pas trop métastatique est la chirurgie, par une équipe spécialisée dans la tumeur de la surrénale », précise l’endocrinologue. Il consiste à retirer l’ensemble de la tumeur, les tissus environnants susceptibles d’être porteurs de cellules cancéreuses et les ganglions proches s’ils sont touchés par le cancer. « Si la tumeur récidive ou qu’il y a des métastases à distance qu’on ne peut pas opérer, on peut discuter au cas par cas des traitements médicaux : le mitotane pour le corticosurrénalome et des thérapeutiques ciblées (témodal, inhibiteurs de kinase) pour le phéochromocytome malin. Il faut savoir que l’on a très peu recours à la chimiothérapie cytotoxique dans ces tumeurs-là. Elle est réservée aux échecs ou aux formes très agressives parce qu’elle fonctionne moins bien que dans d’autres cancers », continue-t-il. La radiothérapie est moins fréquente dans ce contexte. Le contrôle de l’hypersécrétion hormonale et de ses symptômes fait aussi partie de la pris en charge.

Quelle est l’espérance de vie d’un cancer de la surrénale?

L’espérance de vie varie selon qu’il s’agit d’un corticosurrénalome ou d’un phéochromocytome malin. 

Corticosurrénalome : « Si on obtient une exérèse complète, l’espérance de vie à 5 ans est de plus de 80%. En revanche, dans les stades métastatiques, l’espérance de vie ne dépasse pas 30% à 5 ans« , explique le Pr Jérôme Bertherat. 

Phéochromocytome : le cancer de cette glande endocrine a la particularité de se développer très lentement. L’espérance de vie est donc supérieure à 80% à 5 ans. « Toutefois, cela ne signifie pas que la guérison est avérée, les patients peuvent être métastatiques et progresser parfois sur plus de 15 à 20 ans », nuance l’endocrinologue.  

Merci au Pr Jérôme Bertherat, chef du service d’endocrinologie de l’hôpital Cochin et coordonnateur du réseau national de référence pour les cancers rares de la surrénale ENDOCAN-COMETE.


Source : JDF Santé