Le cancer peut toucher tout le monde, enfants y compris. « Chaque année en France près de 400 000 personnes sont touchées par le cancer et près de 157 000 en décèdent. Tout le monde est susceptible de développer un cancer et peut être touché par la maladie. Le cancer concerne en très grande majorité les personnes adultes. Toutefois, la maladie touche chaque année environ 2 500 enfants et adolescents. Soit environ 1 % de l’ensemble des cancers détectés par an », confirme Julie Gaillot, responsable du département prévention à l’Institut national du cancer. Selon l’Institut national du cancer, 40% des cancers résulteraient de l’exposition à des facteurs de risque liés à nos modes de vie et à nos comportements ; 4 cancers sur 10 seraient donc évitables.
Comment savoir son risque de cancer ?
Le risque d’être atteint dépend en grande partie des habitudes de vie (facteurs dits « internes », liés aux modes de vie), mais aussi des lieux de vie et de travail (facteurs dits « externes » liés à l’environnement). Toutefois, certaines personnes peuvent être plus à risque que d’autres, notamment celles qui ont déjà développé un cancer et celles dont la famille proche a déjà eu un cancer. Il existe en effet des gènes de prédisposition au cancer. « Même si des cancers peuvent apparaître à tout âge, ils sont plus fréquents au fur et à mesure que nous vieillissons. Cela est dû au cumul des agressions subies par les cellules et, probablement, à une moindre efficacité des mécanismes de réparation de l’ADN. En moyenne, 60% des personnes atteintes de cancer ont plus de 65 ans. Pour le cancer du sein par exemple, il se développe le plus souvent autour de 60 ans. Près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans », continue Julie Gaillot.
1. Réduire le tabac
« Le tabac est de loin le premier facteur de risque évitable de cancer, responsable de 20% des cancers diagnostiqués », avance Julie Gaillot. Pour réduire son risque de développer un cancer, il est donc conseillé de ne pas fumer : « Le nombre annuel de décès liés au tabac en France est estimé à 78 000, dont 47 000 par cancer. L’arrêt du tabac est toujours bénéfique pour la santé, quelle que soit la quantité consommée et la durée de consommation. Plus on s’arrête tôt, plus vite l’on diminue son risque de cancer, en particulier du poumon. »
2. Réduire l’alcool
Il est aussi recommandé d’éviter l’alcool, qui est responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas de cancers en France et de 16 000 décès. « En consommer augmente fortement le risque de développer certains cancers, en particulier des voies aérodigestives. Pour réduire efficacement ce risque, il est recommandé de limiter non seulement la quantité d’alcool bue à chaque occasion de consommation, mais aussi la fréquence de ces occasions. » Il est recommandé aux personnes choisissant de consommer de l’alcool de ne pas dépasser deux verres par jour avec au moins deux jours par semaine sans consommation.
3. Une meilleure alimentation
Par ailleurs, de nombreuses études ont mis en évidence l’influence des facteurs nutritionnels sur le risque de développer un cancer, même s’il reste des incertitudes sur le rôle exact de certains d’entre eux. S’il n’existe pas d’aliment anti-cancer, une alimentation équilibrée et diversifiée, privilégiant les fibres, les fruits et légumes, peut réduire votre risque de développer un cancer. L’Institut National du Cancer préconise de limiter la viande rouge (moins de 500 g par semaine), les charcuteries, le sel mais aussi de préférer les aliments à faible densité énergétique, comme les fruits et les légumes aux aliments trop riches en graisses, en sucre et/ou en sel, de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour, de privilégier les aliments complets.
4. Faire du sport
Il est également conseillé de bouger plus. « La pratique quotidienne d’une activité physique permet de diminuer le risque de développer de nombreuses maladies chroniques, notamment les cancers. C’est aussi un moyen de limiter la prise de poids, autre facteur de risque de cancer. » Pratiquer une activité physique ne signifie pas obligatoirement pratiquer un sport. L’activité physique au sens large inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne, ceux nécessités par la pratique professionnelle, ceux de la vie courante (jardinage, ménage…), ceux liés aux déplacements (marche, vélo…) ou aux loisirs (promenade, jeu…).
5. Se protéger du soleil
Mieux vaut également se protéger des rayons UV en évitant de s’exposer au soleil entre 11h et 16h ; en recherchant l’ombre ; en sortant couvert ; en renouvelant fréquemment l’application de crème solaire haute protection anti-UVA et UVB ; en surveillant sa peau ; en évitant les UV artificiels.
Comment réduire le risque de récidive de cancer ?
« Les consultations de suivi pendant et après la phase de traitement avec votre médecin et l’équipe hospitalière donnent l’occasion de faire le point sur certaines mesures de prévention. En effet, certains facteurs de risque de récidive, ou de développer un autre cancer, peuvent être évités », annonce d’emblée Julie Gaillot. L’arrêt du tabac est toujours bénéfique pour le pronostic de votre cancer, quelle que soit sa localisation. Cela réduit les effets secondaires des thérapies, le risque de survenue d’une récidive ou d’un nouveau cancer, ainsi que d’autres maladies graves : infarctus du myocarde, insuffisance respiratoire… Arrêter de fumer permet aussi de mieux respirer, de retrouver une plus grande énergie et une meilleure qualité de vie. Continuer d’avoir une faible consommation d’alcool. Et de pratiquer une activité physique régulière et adaptée à vos possibilités, même si elle n’est pas encadrée, comme la marche qui permet une amélioration de votre état général pendant et après un cancer. « Les bienfaits de l’activité physique couplés à ceux d’une alimentation variée et équilibrée sont des facteurs à prendre en compte pour améliorer votre santé sur le long terme », conclut Julie Gaillot.
Comment réduire le risque de cancer chez l’enfant ?
Par ailleurs, l’Institut explique qu’il est possible d’aider son enfant à limiter son risque d’être atteint d’un cancer à l’âge adulte :
- En ayant une hygiène de vie saine pendant et après la grossesse
- En ne fumant pas en leur présence
- En leur proposant une alimentation équilibrée et surveillant leur prise de poids ;
- En les encourageant à pratiquer au moins une heure d’activité physique par jour ;
- En les protégeant du soleil (crème, chapeau, t-shirt, lunettes)…
« Les cancers touchant les enfants sont, en l’état actuel des connaissances scientifiques malheureusement impossibles à prévenir. L’Institut national du cancer, en lien avec le ministère en charge de la recherche et les associations de parents d’enfants touchés par la maladie, travaillent au développement de la recherche en cancérologie pédiatrique », ajoute Julie Gaillot.
Merci à Julie Gaillot, responsable du département prévention à l’Institut national du cancer.
Source : JDF Santé