L’oncologie, aussi appelée « cancérologie » ou « carcinologie », est la spécialité médicale chargée de l’étude, du diagnostic et du traitement des cancers, conséquences d’une multiplication anarchique de certaines cellules du corps humain. Elle s’intéresse à tous les types de tumeurs cancéreuses, qu’elles soient solides ou non, localisées ou étendues. Le principal but de l’oncologie est de comprendre au mieux les causes possibles des cancers et leur processus de développement afin de pouvoir les prévenir et les guérir avec plus d’efficacité.
Où travaille l’oncologue ,
L’oncologie est pratiquée par les oncologues, plus couramment appelés « cancérologues » en France. Ces médecins spécialistes prennent des décisions sur la meilleure thérapie à adopter pour un patient particulier en fonction de ses caractéristiques personnelles, de son état général et du type de tumeur cancéreuse dont il est atteint : sa localisation, son avancement et son pronostic. Cette spécialité est hospitalière et très fréquemment pluridisciplinaire, faisant appel aux spécialistes de l’organe touché, aux anatomopathologistes, aux cytologistes, aux chirurgiens, aux radiologues, aux radiothérapeutes, etc.
Quel est le rôle d’un oncologue
« La spécialité enseignée pendant l’internat, et qui nous donne notre qualification ordinale, c’est l’oncologie mais c’est un synonyme de cancérologie », explique le Dr Jean-Philippe Wagner oncologue à Dunkerque. Il y a trois types d’oncologues :
L’oncologue médical : il va prescrire des médicaments contre le cancer.
L’oncologue-hématologue qui va s’occuper de tumeurs du sang.
L’oncologue-radiothérapeute qui va pouvoir élaborer des traitements par des rayons ainsi que par des médicaments.
« Au départ, nous avons tous une formation généraliste en oncologie et ensuite, en fonction des opportunités professionnelles, nous allons pouvoir nous spécialiser dans un cancer particulier si nous le souhaitons. La plupart du temps, dans les établissements privés, ce sont des oncologues généralistes. C’est davantage dans les centres spécialisés contre le cancer ou les CHU que les oncologues se spécialisent dans un type de cancer précis », précise le spécialiste.
Pourquoi aller voir un oncologue ?
Le mieux, c’est de consulter un oncologue le plus rapidement possible dans le parcours de soin. En général, c’est souvent le médecin généraliste qui détecte les premiers signes liés au cancer. S’il y a suspicion de cancer, le patient va d’abord passer divers examens comme radio, échographie, scanner. Puis, il va voir un spécialiste d’organe et très souvent, un chirurgien car beaucoup de cancers au stade initial sont opérés. « L’oncologue intervient généralement après que le diagnostic ait été posé voire après une intervention chirurgicale. On préférerait que ce soit l’inverse, que l’oncologue soit consulté dès lors qu’il y a suspicion de cancer », déplore l’oncologue.
Comment se déroule une consultation en oncologie ?
« Le spécialiste qui a fait le diagnostic va présenter le dossier en réunion de constatation pluridisciplinaire durant laquelle on va connaître le type de cancer et son stade, en sachant que les traitements sont désormais standardisés pour 90% des cancers. À l’issue de cette réunion, le patient est adressé à l’oncologue qui va vérifier la procédure, s’assurer que rien n’a été oublié et proposer un traitement au patient en lui donnant les avantages et les inconvénients, lui parler éventuellement du pronostic et organiser la prise en charge du patient si ce dernier est favorable au traitement », souligne le Dr Jean-Philippe Wagner.
Préparer sa visite chez l’oncologue
Le patient doit collecter l’ensemble des documents qui lui ont été remis durant tout son parcours de soin en s’assurant qu’il a toutes les radios, tous les examens qui ont été faits. Le but ? Faciliter la première consultation et éviter que la secrétaire médicale soit obligée de partir à la course aux documents. « De plus, il est préférable que le patient prépare des questions, parce qu’il en aura forcément, et qu’il pense à venir accompagné pour mieux affronter le choc du diagnostic », conseille le cancérologue.
Prix et remboursement d’une séance d’oncologie
Le prix de base d’une consultation d’oncologie en secteur 1 est fixé à 25€ avec un taux de remboursement à 70%. En secteur 2, les honoraires sont libres et la base du remboursement est de 23€.
Quelles études pour devenir oncologue ?
Après 6 années de médecine, on passe un concours et si on obtient une bonne place au classement, on peut choisir la spécialité d’oncologie. Il y a 5 ans d’internat à faire et au bout de 5 ans, on passe sa thèse, un mémoire et on est officiellement accepté comme oncologue par le conseil de l’ordre. « Ce n’est pas un métier facile, il faut avoir envie de soigner les cancers et de fréquenter la mort tous les jours parce qu’on ne guérit que 50% de nos patients. Cela exige d’être armé psychologiquement parce que le cancer et la mort font peur à la plupart des gens », reconnaît l’oncologue.
Merci au Dr Jean-Philippe Wagner, oncologue à Dunkerque.
Le sel d’Epsom, également appelé epsomite ou sulfate de magnésium« se présente sous la forme d’une poudre blanche cristalline de saveur amère constituée à 99% de sulfate de magnésium heptahydraté » informe le Dr Christine Cieur, Docteure en pharmacie, formatrice en phyto-aromathérapie. Le sel d’Epsom a été découvert en 1694.« On le trouve en dissolution à l’état naturel dans les eaux de la fontaine d’Epsom en Angleterre et dans celles de Sedlitz et d’Egra en Bohême. Il peut aussi être obtenu de manière artificielle à partir d’autres composés comme la dolomie » indique le Dr Cieur.
Quels sont les bienfaits du sel d’Epsom ?
Le sel d’Epsom a plusieurs activités, dont deux principales, par voie interne et par voie externe : laxatif, purgatif en interne et décontractant musculaire en externe.« L’usage oral doit se faire seulement sous surveillance médicale car le sulfate de magnésium est très laxatif et peut irriter« alerte la pharmacienne.
Quels effets sur la constipation ?
Par voie interne (orale), le sulfate de magnésium a un effet purgatif avec une dose de 10 à 30g. « Il sert à préparer les intestins avant une radio lorsque les intestins doivent être vidés » informe le Dr Christine Cieur. Avec une dose de 6-7g, le sulfate de magnésium a un effet laxatif seulement. « A plus faible dose, il est préconisé pour nettoyer et drainer la vésicule biliaire. Il permet d‘éliminer les calculs biliaires« explique la pharmacienne. « Cet usage par voie orale ne doit pas se faire sans être accompagné (e)par un professionnel de santé et il ne doit pas se faire de façon fréquente. Pour traiter une constipation occasionnelle, demandez l’avis de votre pharmacien » recommande-t-elle.
Le sel d’Epsom fait-il maigrir ?
Le sel d’Epsom ou sulfate de magnésium n’a aucune vertu pour vous faire perdre du poids ! Certes, si vous prenez un laxatif et que vous ne mangez pas vous allez perdre du poids. « Mais vous perdez aussi des sels minéraux et vitamines » prévient le Dr Cieur. Et lorsque vous allez reprendre une alimentation normale vous reprendrez ce poids perdu.
Comment utiliser le sel d’Epsom pour les douleurs musculaires ?
Le sel d’Epsom par voie externe est un décontractant musculaire.« Le magnésium qui est libéré au contact de l’eau a la particularité d’être bien absorbé par la peau d’où le sentiment de détente » explique le Dr Cieur. « Cette détente s’oriente sur deux axes : cela déstresse si vous êtes énervé (ée) et cela a également une action-antispasmodique et de relâchement des muscles« informe-t-elle. Ainsi, un bain d’environ 15-20mn avec 2 ou 3 poignées de sel d’Epsom est recommandé en cas de courbatures, douleurs musculaires mais également articulaires, et après une séance intense de sport en récupération sportive. Rincez-vous la peau à l’eau claire avant de sortir du bain.
Favorise-t-il le sommeil ?
Le sel d’Epsom n’a pas en soi de propriété favorisant le sommeil. « Cependant, il peut favoriser l’endormissement car lorsqu’on est détendu on dort mieux » explique le Dr Cieur. Le soir, pour bien dormir, prenez un bain d’au moins 15 minutes avec du sel d’Epsom et, si vous n’avez pas de baignoire, faites un bain de pied.
A-t-il des bienfaits contre la rétention d’eau ?
« Le sel d’Epsom n’a pas d’intérêt contre la rétention d’eau : pris par voie interne, il peut entraîner une déshydratation« informe le Dr Cieur. Or, la lutte contre la rétention d’eau passe au contraire par une bonne hydratation.
Comment s’utilise le sel d’Epsom ?
Le sel d’Epsom peut se prendre par voie orale, pour son action laxative ou purgative suivant la dose ingérée. Cependant, comme il est très puissant, un avis médical est fortement recommandé. Le sel d’Epsom s’utilise surtout par voie externe, dans des bains et aussi en massage comme exfoliant cutané. « On mélange une poignée de sel d’Epsom avec un peu d’eau et avec un gant on se frotte la peau pour la rendre plus douce » indique la pharmacienne.
Comment faire un bain de pied avec du sel d’Epsom ?
Par voie externe, le sel d’Epsom est principalement employé dans des bains. « Si vous prenez un bain entier, avec 2 à 3 poignées de sel d’Epsom, vous aurez un bain détente, mais vous pouvez aussi avoir cet effet en faisant un bain de pied (dans ce cas, 2 à 3 cuillères à soupe suffisent » indique la pharmacienne. Au contact de l’eau, le sel d’Epsom libère le magnésium qui est absorbé par la peau. D’où un effet relaxant.
Quels sont les dangers du sel d’Epsom ?
« Le sel d’Epsom par voie externe n’est pas dangereux » informe le Dr Cieur qui précise que le sel d’Epsom contrairement à ce que son nom semble indiquer n’est pas un sel. « Vous pouvez faire prendre aux enfants énervés un bain avec du sel d’Epsom, avec une dose adaptée (1 à 3 cuillères à soupe, suivant l’âge) ». En revanche, s’il est ingéré, le sel d’Epsom peut avoir des effets secondaires (désordres gastro-intestinaux). C’est pourquoi le Dr Cieur déconseille son usage sans surveillance médicale.
Quelles sont les contre-indications ?
« Le sel d’Epsom par voie externe n’a pas de contre-indication« informe le Dr Catherine Cieur. « Les contre-indications sont liées au fait qu’il se met dans un bain chaud. Il faut faire attention si vous avez des troubles cardiovasculaires, respiratoires sévères ou circulatoires » précise-t-elle.
Où acheter du sel d’Epsom ?
Vous trouverez du sel d’Epsom dans les pharmacies et les magasins bio.
Remerciements au Dr Christine Cieur, Docteure en pharmacie, formatrice en phyto-aromathérapie, auteure de Ma pharmacie naturelle idéale, Editions Terre vivante, mai 2021.
Près de 500 cas de leucémie sont diagnostiqués chez les enfants chaque année en France. Elles représentent 29 % des 1 780 nouveaux cas de cancers diagnostiqués chez l’enfant de moins de 15 ans. Les leucémies infantiles sont les cancers les plus fréquents chez les enfants. Quelles sont les causes ? Quels sont les symptômes de de la leucémie pédiatrique ? Et les chances de guérison ?
Définition : c’est quoi la leucémie de l’enfant ?
Les leucémies chez l’enfant résultent d’une anomalie dans le développement des cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse (cellules précurseurs de l’ensemble des cellules sanguines : globules rouges et blancs, plaquettes). Ces cellules souches peuvent évoluer en deux grands types de cellules :
► Les cellules souches lymphoïdes, qui se transforment ensuite en lymphocytes (types de globules blancs). Trois types de lymphocytes existent : les lymphocytes B, les lymphocytes T et les lymphocytes NK ;
► Les cellules souches myéloïdes, qui produisent les globules rouges, d’autres types de globules blancs (granulocytes, monocytes) et les plaquettes.
Les leucémies constituent un cancer particulier, car les cellules tumorales envahissent l’ensemble de l’organisme à partir de la moelle osseuse, grâce à la circulation sanguine.
Quelles sont les causes de la leucémie chez l’enfant ?
Dans plus de 90 % des cas, les causes d’une leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) restent inconnues. Pour les 10 % restants, les facteurs de risque reconnus sont d’ordre génétique ou toxique et liés :
à une anomalie génétique telle que la trisomie 21 (mongolisme ou syndrome de Down),
à l’exposition à certaines substances toxiques (benzène, métaux lourds) et aux radiations ionisantes
Il y a probablement des facteurs de prédisposition génétique, qui font encore l’objet d’études : le jumeau monozygote (vrai jumeau) d’un enfant atteint d’une leucémie risque lui aussi de développer cette maladie, surtout si celle-ci survient dans la première année de vie. « Mais il ne s’agit en aucun cas d’une maladie génétique transmissible », précise le Dr Cécile Renard, pédiatre à l’institut d’Hématologie et Oncologie Pédiatrique de Lyon.
Quels sont les types de leucémie chez l’enfant ?
On rencontre principalement des leucémies aiguës, d’évolution rapide, par opposition aux leucémies chroniques plus fréquentes chez l’adulte. Selon le type de globules blancs atteints, on parle de :
leucémie aigüe lymphoïde (lymphoblastique) si les lymphocytes (type de globule blanc) sont en cause. La Leucémie Aigüe Lymphoblastique (LAL) représente 80% des leucémies aiguës de l’enfant.
leucémie aigüe myéloïde (myéloblastique)(LAM) si les cellules de la lignée myéloïde sont en cause (20%).
Quels sont les symptômes de la leucémie chez l’enfant ?
La leucémie aiguë survient de manière brutale et se manifeste par une insuffisance de la moelle osseuse et la prolifération de cellules anormales, l’une étant le résultat de l’autre. L’insuffisance médullaire se répercute sur les trois types de cellules sanguines. On observe alors :
pâleur, fatigue, difficultés respiratoires (dyspnée), palpitations (tachycardie) et malaise général, c’est un signe de manque de globules rouges (anémie),
des infections récidivantes telles que angines, bronchites, infections des gencives (gingivite), c’est un signe de manque de globules blancs normaux,
de petits saignements dans l’épaisseur de la peau (pétéchies), des pertes de sang au niveau des gencives, du nez, etc., c’est un signe de manque de plaquettes.
une augmentation de volume du foie, de la rate et des ganglions lymphatiques,
des douleurs osseuses ou articulaires, au point que l’enfant peut se mettre à boiter (elles sont dues à la prolifération de cellules leucémiques dans la moelle des os concernés).
Il est rare qu’un enfant présente l’ensemble de ces anomalies. Elles peuvent souvent se résumer à un ou deux symptômes.
Comment diagnostiquer une leucémie chez l’enfant ?
► Prise de sang. « Un diagnostic de leucémie aiguë est souvent suspecté à la suite d’une analyse de sang, ou numération formule sanguine (NFS), lorsque celle-ci met en évidence une anémie, une thrombopénie ainsi qu’une neutropénie (chute du taux de leucocytes polynucléaires neutrophiles) », poursuit le médecin. « Cette analyse révèle souvent la présence des cellules leucémiques, globules blancs immatures et anormaux, appelés blastes. »
► Myélogramme. Toutefois, une simple prise de sang ne suffit pas à poser le diagnostic, ni à déterminer le type de leucémie dont est atteint l’enfant. Un myélogramme est nécessaire. Il s’agit d’un examen au cours duquel la morphologie des cellules de la moelle osseuse est étudiée au microscope. Le prélèvement de ces cellules est effectué, par ponction dans le sternum ou dans l’os du bassin. Si ce geste ne dure que quelques minutes, il peut néanmoins se révéler douloureux.
► D’autres examens de laboratoire sont indispensables pour affiner le diagnostic et le pronostic. C’est le cas de l’étude des protéines présentes à la surface ou à l’intérieur des cellules leucémiques (immuno-phénotype). Différentes techniques permettent de repérer des anomalies chomosomiques (caryotype) ou génétiques acquises (biologie moléculaire), caractéristiques de cellules leucémiques. Ces différents éléments permettent de préciser le pronostic.
► Ponction lombaire. Enfin, une ponction lombaire (elle aussi réalisée sous anesthésie locale associée à l’inhalation de protoxyde d’azote) est indispensable pour savoir si des cellules leucémiques ont infiltré le système nerveux central.
Quels sont les facteurs de risque de leucémie chez l’enfant ?
Plusieurs facteurs de risque de leucémie ont été identifiés chez les enfants :
L’existence de syndromes génétiques (résultant de la mutation d’un ou plusieurs gènes), en particulier le syndrome de Down, le syndrome de Bloom, l’anémie de Fanconi, l’ataxie-télangiectasie, la neurofibromatose de type 1, le syndrome de Wiskott-Aldrich, le syndrome de Li-Fraumeni ou le syndrome de Shwachman-Diamond ;
Des antécédents de leucémie dans la fratrie ;
L’exposition à de fortes doses de radiations ;
Un traitement antérieur par radiothérapie ou chimiothérapie ;
Parallèlement à ces facteurs connus, d’autres aspects pourraient jouer un rôle dans la survenue d’une leucémie, même si ce lien n’a pas encore été prouvé scientifiquement : l’exposition à certains rayonnements ou à des champs électromagnétiques, les pesticides, la fumée de cigarette, l’alcool, le benzène (solvant cancérigène) ou encore l’exposition maternelle à certaines peintures.
Quels sont les traitements de la leucémie chez l’enfant ?
Pour traiter la leucémie aiguë lymphoblastique chez l’enfant, on utilise avant tout la chimiothérapie. Ce traitement est classiquement divisé en plusieurs étapes :
► L’induction. C’est la phase initiale du traitement. Elle a pour but de réduire fortement la quantité de cellules cancéreuses. Il s’agit d’un traitement relativement intensif qui dure 3 à 4 semaines.
► La consolidation. Elle débute dès l’obtention de la rémission complète c’est à dire l’absence de symptômes et de signes cliniques (on ne détecte plus de cellules cancéreuses dans le sang ni dans la moelle osseuse). Cette phase du traitement fait appel à des médicaments différents de ceux utilisés lors de l’induction.
« Le taux de guérison des leucémies ne cesse de s’améliorer, »
► L’intensification. Elle fait suite à la consolidation et reprend habituellement les médicaments utilisés lors de l’induction.
« Ces phases de traitement constituent le traitement « lourd », qui dure entre 6 et 12 mois, avec des conséquences sur la vie familiale et la scolarité, poursuit le Dr Rénard. En effet, l’enfant est souvent à l’hôpital et ne peut pas aller à l’école. Heureusement, l’école à l’hôpital ainsi que de nombreux intervenants prennent le relais pour aider l’enfant et sa famille durant cette période difficile. »
► Le traitement d’entretien (dans les cas de leucémie aiguë lymphoblastique uniquement). Il vise à éviter une éventuelle reprise de la maladie et dure environ 2 ans. À l’arrêt du traitement, on procède pendant plusieurs années à une surveillance régulière qui consiste en un examen médical et une prise de sang.
Comment évolue la leucémie aigüe lymphoïde chez l’enfant ?
« Le taux de guérison des leucémies ne cesse de s’améliorer, grâce à une meilleure caractérisation de la maladie par des techniques de biologie moléculaire, et à la détection des formes plus résistantes par le suivi de la maladie résiduelle, rappelle la spécialiste. Les traitements eux aussi s’améliorent, et de nouvelles thérapies (immunothérapie, CAR T-cell) se développent pour les formes les plus graves. » La recherche ne cesse d’avancer et de permettre de guérir plus de patients, tout en essayant de diminuer les toxicités des traitements.
Quel est le taux de guérison d’une leucémie chez l’enfant ?
Le taux de guérison est de près de 90 % pour les enfants atteints de leucémie aiguë lymphoblastique et d’environ 60 % pour les leucémies aiguës myéloblastiques. On peut parler de guérison à partir des 5 ans du diagnostic de la leucémie aiguë, délai après lequel une rechute est exceptionnelle. « L’allogreffe de moelle osseuse est rarement nécessaire dans les leucémies aigües lymphoblastiques et réservée aux formes les plus graves et aux rechutes, conclut le Dr Renard. Ce traitement est plus souvent nécessaire dans les leucémies aiguës myéloblastiques « . Une étude de suivi à long terme est actuellement en cours en France (LEA = Leucémie Enfant Adolescent), et a permis de montrer que la plupart des adultes traités dans l’enfance pour une leucémie vont bien, mais que certains organes sont à surveiller plus particulièrement chez les patients allogreffés.
Merci au Dr Cécile Rénard, pédiatre à l’institut d’Hématologie et Oncologie Pédiatrique de Lyon.
L’Hélicobacter pylori est une bactérie qui colonise exclusivement la muqueuse gastrique, le plus souvent durant l’enfance. Non traitée, elle persiste et inflamme l’estomac. « Elle a un rôle établi dans le développement des ulcères gastroduodénaux et des cancers de l’estomac » explique la Haute Autorité de Santé (HAS). La plupart du temps l’infection à Helicobacter pylori ne provoque pas de symptômes. Alors comment savoir ? Et est-ce tout le temps grave ? Réponses avec le Dr Michael Bismuth, spécialiste en hépato-gastro-entérologie au CHU de Montpellier.
Définition : c’est quoi la bactérie Helicobacter pylori ?
Helicobacter pylori est une bactérie qui infecte la paroi interne de l’estomac. L’identification de ce germe en Australie dans les années 1990 a complètement remis en question la physiopathologie de l’ulcère gastro-duodénal qui est devenue une maladie infectieuse. « 7 ulcères de l’estomac sur 10 sont directement en lien avec l’infection à Helicobacter pylori et 9 ulcères duodénaux sur 10« , indique le Dr Michael Bismuth. Lesdeux médecins qui ont découvert Helicobacter pylori ont reçu le prix Nobel de Médecine. Elle n’est présente que chez l’homme. Elle résiste à un environnement très acide. « L’incidence de l’infection à Helicobacter pylori est différente chez les adultes et les enfants. En France, elle est plus faible chez les moins de 30 ans (20% des personnes sont infectées à l’âge de 20 ans) et plus fréquente après l’âge de 50 ans (environ une personne sur deux) » indique spécialiste en hépato-gastro-entérologie.
Causes : comment on attrape l’Helicobacter pylori ?
La contamination se fait dans l’enfance essentiellement pendant les cinq premières années de vie et passe inaperçue. « Théoriquement, l’homme peut être contaminant par deux moyens : la voie orale ou par ses selles. La transmission de la bactérie se fait essentiellement par une transmission directe de personne à personne oro-orale et surtout gastro-orale. C’est à dire que la contamination se fait par un contact direct avec la salive infectée par des régurgitations ou lors des vomissements. La transmission par les selles, suite à un contact par l’intermédiaire des mains ou encore à cause de l’eau et d’aliments contaminés, est plus rare et se rencontre plutôt dans les pays en voie de développement où l’hygiène est déficiente » indique le Groupe d’Etudes Français des Helicobacter (GEFH) .
Est-ce que l’Helicobacter pylori est grave ?
Le principal danger d’une infection par l’Helicobacter pylori est le développement d’un cancer de l’estomac. Selon la Haute Autorité de Santé, « parmi les personnes infectées, 1% développent un cancer de l’estomac« . Mais « même si ce risque est faible, l’Hélicobacter pylori est la principale cause des cancers de l’estomac(80% des cas). Plus le traitement a lieu tôt, plus il est efficace pour réduire le risque d’apparition de ce cancer ».
Quels sont les symptômes de l’Helicobacter pylori ?
« La plupart du temps, l’inflammation est silencieuse ne provoquant aucun symptôme » répondle Dr Michael Bismuth. Elle peut quand même entraîner des troubles digestifs avec gêne et douleurs. Les symptômes sont ensuite ceux des complications si elles surviennent : la gastrite et l’ulcère. « L’infection à Helicobacter pylori peut se compliquer d’une gastrite chronique (inflammation chronique de l’estomac) qui persiste toute la vie si l’infection n’est pas traitée », précise le spécialiste.
Diagnostic : comment savoir si on a l’Helicobacter pylori ?
Il n’existe pas actuellement de dépistage organisé de l’infection à Helicobacter pylori en France. Quand la recherche de la bactérie est décidée par le médecin, celui-ci peut prescrire :
une sérologie (prise de sang) pour détecter les anticorps produits par l’organisme pour lutter contre la bactérie
le test respiratoire à l’urée marquée (non remboursé par l’assurance maladie)
la recherche d’antigènes dans les selles (non remboursée par l’assurance maladie).
une fibroscopieavec prélèvements d’échantillons de la paroi de l’estomac et analyse de ces échantillons
A savoir : la recherche d’H. pylori n’est pas justifiée pour les proches si on est infecté par la bactérie, sauf dans deux situations :
Ils présentent eux-mêmes des symptômes liés à une maladie de l’estomac (gêne, douleur).
Des lésions précancéreuses ou cancéreuses ont été détectées dans votre estomac.
Quels sont les traitements de l’Helicobacter pylori ?
« Le traitement d’Helicobacter pylori et son éradication sont recommandées dans plusieurs situations comme la présence d’un ulcère gastro-duodénal, d’une gastrite chronique associée à la bactérie, d’un lymphome du MALT, d’une dyspepsie (après exploration endoscopique), d’un traitement par IPP au long cours, d’un antécédent personnel ou familial au premier degré de cancer gastrique« , indique le spécialiste. Il existe plusieurs stratégies thérapeutiques proposées par le gastro-entérologue. Le traitement repose notamment sur :
la prise de médicaments antisécrétoires (pour réduire l’acidité) comme lesinhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : Oméprazole, Esoméprazole, Rabéprazole, Lansoprazole, Pantoprazole.
la prise de plusieurs médicaments antibiotiques comme l’amoxicilline, le Métronidazole, la Clarithromycine, la Lévofloxacine.
le Pylera® qui est un médicament composé d’antibiotiques et d’un médicament à base de bismuth. Il est pris en association avec un IPP.
Test : Comment savoir si on est guéri de l’Helicobacter pylori ?
Le traitement « permet d’éliminer l’infection dans 80 à 90 % des cas » indique la HAS. Dans 10 à 20% des cas, il peut échouer soit parce que la bactérie résiste aux antibiotiques utilisés, soit en raison des difficultés rencontrées par les patients à suivre le traitement. Un test de contrôle est ainsi prescrit par le médecin pour vérifier si la bactérie a bien été éliminée. L’examen recommandé est le test respiratoire à l’urée marquée (à faire à jeun au laboratoire). Il consiste à avaler une solution d’urée marquée puis à recueillir l’air expiré. Si l’air expiré contient du gaz carbonique lui aussi marqué, cela signifie que la bactérie a transformé l’urée en gaz carbonique et donc qu’elle est présente. Le test respiratoire est contre-indiqué chez la femme enceinte ou qui allaite.
Merci au Dr Michael Bismuth, spécialiste en hépato-gastro-entérologie au CHU de Montpellier.
Le 30 mai 2023 est la Journée mondiale dédiée à la sclérose en plaques. Une maladie dont on connait le nom mais pas toujours la définition, les traitements et l’évolution. Cette maladie chronique et invalidante survient dans la majorité des cas chez de jeunes adultes, autour de 30 ans, et touche 115 000 personnes en France dont 500 enfants. 4 000 à 5000 nouveaux cas par an sont diagnostiqués en France. 3 malades sur 4 sont des femmes. « Ni la cause, ni le remède ne sont connus actuellement » rappelle la Fondation Arsep qui oeuvre pour la recherche sur cette maladie.
Définition : qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire qui touche le cerveau et la moelle épinière. Elle fait partie des maladies auto-immunes caractérisée par « un dysfonctionnement du système immunitaire, qui attaque l’organisme au lieu de le défendre« , explique le Dr Alexandre Morin, neurologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris). Dans le cas de la sclérose en plaques, le système immunitaire s’attaque à son propre système nerveux central dont l’un des rôles est de transmettre des informations à distance (influx nerveux) au reste du corps. Il y a une réaction inflammatoire développée contre la myéline (sorte de gaine qui entoure les nerfs) pour la détruire et qui détériore ainsi la qualité des influx nerveux. Les zones détériorées de la myéline provoquent les « plaques » caractéristiques de la maladie. La maladie évolue le plus souvent par poussées, mais peut aussi se manifester de manière plus progressive. A terme, elle est responsable d’handicap à des degrés divers.
Quelles sont les causes de la sclérose en plaques ?
« On observe de nombreux dysfonctionnements du système immunitaire, mais pas de grands facteurs influençants. Rien ne permet de prévenir une sclérose en plaques« , explique le Dr Morin. Un facteur génétique a été détecté, « à ne pas confondre avec l’hérédité : le fait d’avoir des antécédents familiaux de SEP n’augmente pas les risques pour soi-même. Mais le fait d’être porteur d’une combinaison de certains gènes pourrait favoriser le développement de la maladie« , précise-t-il. Des facteurs environnementaux ont été identifiés, tels que le manque d’apports en vitamine D. « C’est ce qui explique une plus forte prévalence dans les pays occidentaux, notamment en Europe du Nord« , ajoute le neurologue.
C’est quoi une poussée dans la sclérose en plaques ?
La poussée correspond à l’apparition aiguë et rapide ou à l’aggravation d’un ou plusieurs symptômes de la maladie, en dehors de tout épisode fiévreux et sur plus de 24 heures.
« Rien ne permet de prévenir une sclérose en plaques »
A quel âge apparaissent les premiers symptômes ?
La sclérose en plaques est la pathologie neurologique non traumatique du système nerveux central la plus fréquemment constatée chez les jeunes adultes. Dans 70% des cas, elle débute entre 25 et 35 ans. L’âge moyen d’apparition des symptômes est de 30 ans.
Comment commence la sclérose en plaques ?
Les premiers signes se manifestent en général entre 20 et 40 ans. Les symptômes sont imprévisibles et varient d’une personne à l’autre puisque l’expression de la maladie dépend de la zone du système nerveux atteinte. L’atteinte de la gaine de myéline peut survenir dans de nombreuses aires cérébrales ou spinales. La symptomatologie de la SEP regroupe des signes évocateurs (troubles visuels, de l’équilibre, du langage…) et d’autres signes généraux moins visibles ou moins spécifiques (fatigue, troubles dépressifs, anxiété…). Dans la moitié des cas, le début est polysymptomatique c’est-à-dire avec plusieurs symptômes.
Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont des troubles de la marche, de la vision, de la coordination des gestes, de la parole, des troubles urinaires. Ces troubles neurologiques peuvent apparaître par poussées, qui s’installent en quelques heures, se prolongent sur une durée d’au moins 24 heures, plusieurs jours ou semaines puis disparaissent complètement ou partiellement. Lors d’une poussée, peuvent apparaître de nouveaux symptômes, mais également réapparaître d’anciennes manifestations. En somme, les symptômes d’une SEP peuvent être :
des fourmillements dans les bras, les jambes ou le visage,
Quels examens permettent de diagnostiquer la sclérose en plaques ?
Il n’existe pas de test biologique permettant d’affirmer le diagnostic de sclérose en plaques. Il repose ainsi sur plusieurs examens cliniques, dont l’IRM cérébral et l’IRM médullaire (de la moelle épinière). « A l’image, on voit apparaître des taches blanchesqui correspondent à des hypersignaux et à l’inflammation de la myéline« , explique le Dr Morin. Les lésions de SEP sont souvent multiples et atteignent les deux hémisphères cérébraux. Elles sont souvent asymétriques et leur taille varie de quelques millimètres à quelques centimètres.
Evolution : peut-on guérir de la SEP ?
On ne guérit pas de la SEP, mais on peut retarder l’apparition des symptômes les plus invalidants. Confirmer le diagnostic d’une SEP de manière précoce permet de mettre en place un traitement rapidement. Or, le traitement précoce d’une première poussée isolée peut prévenir ou retarder l’apparition d’autres poussées plus handicapantes. « Pendant longtemps, il n’y avait pas de traitement et les symptômes handicapants arrivaient au bout de 5-10 ans. Aujourd’hui, ces symptômes surviennent en moyenne au bout de 20 ans et on en recule encore l’apparition« , précise l’expert.
Quels sont les traitements de la sclérose en plaques ?
« Les traitements évoluent beaucoup, avec l’apparition tous les ans de nouvelles molécules sur le marché », précise le neurologue. Les traitements visent à réduire l’intensité des symptômes et à espacer les poussées. Des immunomodulateurs sont prescrits en première ligne afin de réguler l’activité immunitaire au niveau cérébral. Les immunosuppresseurs sont prescrits dans les formes très actives de la maladie ou en cas d’échec au traitement par immunomodulateur. Ils agissent directement sur les cellules immunitaires. Une surveillance étroite est de rigueur en raison du risque de survenue d’effets secondaires. « L’éducation thérapeutique fait aussi partie des traitements. La SEP est une maladie chronique qui atteint souvent des jeunes, lesquels devront vivre avec toute leur vie. Ces ateliers apprennent aux patients à bien vivre avec leur pathologie. Il faut savoir que l’espérance de vie de ces patients est similaire à celle de la population générale« , conclut le neurologue.
Merci au Dr Alexandre Morin, neurologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris). Propos recueillis en 2019.
Sources :
Alexia Leprieur. Sclérose en plaques : la maladie et les avancées thérapeutiques. Sciences pharmaceutiques. 2019
La sclérose en plaques – Clinique et thérapeutique – Bruno Brochet, Jérôme de Sèze, Christine Lebrun-Frenay, 2017