On est beaucoup à manquer de magnésium, un minéral pourtant essentiel l’organisme. Le magnésium, et notamment sous forme de chlorure (sel de magnésium), permet de lutter efficacement contre la fatigue, les troubles de l’humeur et d’améliorer les défenses immunitaires. Attention, il ne faut pas le confondre avec le chlorure de sodium. Quand et comment faire une cure ? En sachet ? En comprimé ? Permet-il de traiter la constipation ? Y a-t-il des dangers à l’utiliser ?
Quelle est la définition du chlorure de magnésium ?
Le chlorure de magnésium est un composé chimique MgCl2 naturellement présent dans le sel alimentaire non raffiné et dans l’eau de mer. C’est un sel de magnésium. Celui-ci est primordial pour le bon fonctionnement de l’organisme. La carence en magnésium, presque systématique du fait de l’alimentation moderne, entraîne une fatigue, une excitabilité, des troubles de l’humeur et une mauvaise réaction de défense immunitaire.
Quels sont les bienfaits du chlorure de magnésium ?
Les vertus du chlorure de magnésium sont connues grâce aux travaux du Pr Pierre Delbet. C’est avant tout un anti-fatigue et anti-infectieux en usage interne mais il a aussi des effets cicatrisants sur la peau en usage externe.
Quelles sont les indications ?
« Le chlorure du magnésium est du magnésium, il peut donc répondre à un besoin de magnésium, indique le Dr Christine Cieur, Docteure en pharmacie, formatrice en phyto-aromathérapie et auteure de Ma pharmacie naturelle idéale, Editions Terre vivante. Cependant, le chlorure de magnésium est considéré comme un sel de magnésium de première génération. Si on considère l’assimilation, on va préférer supplémenter avec du glycérophosphate ou du magnésium 100% naturel« . Le chlorure de magnésium pris à doses importantes par voie interne agit comme un stimulant de l’activité des globules blancs (système immunitaire).
Il peut donc être utilisé pour combattre les infections (grippe, bronchite, rhino-pharyngite, gastro-entérite…) en prenant :
1 verre d’eau magnésienne (chlorure de magnésium dilué dans l’eau) toutes les 3h, 2 ou 3 fois de suite,
puis 1 verre toutes les 6h, 2 ou 3 fois de suite,
puis 1 verre matin et soir pendant 2 à 3 jours
Il peut également être indiqué dans la prévention des maladies hivernales grâce la recharge de l’organisme en magnésium. Il est recommandé de faire une cure aux changements de saison, surtout en automne et au printemps, à raison d’un demi-verre d’eau magnésienne par jour pendant trois semaines.
Par voie externe, le chlorure de magnésium a plusieurs indications :
aide à la cicatrisation des coupures, plaies, brûlures,
soulagement des crampes et des courbatures.
Pour une purge intestinale ?
Le chlorure de magnésium a le pouvoir de purger les intestins et d’éliminer rapidement la présence de pathogènes intestinaux. Il a ainsi un intérêt pour traiter une gastro-entérite.
Prendre 1 verre d’eau magnésienne (chlorure de magnésium dilué dans l’eau) toutes les 3h, 2 ou 3 fois de suite,
puis 1 verre toutes les 6h, 2 ou 3 fois de suite,
puis 1 verre matin et soir pendant 2 à 3 jours.
« Cela va aggraver la diarrhée au début mais cela va permettre d’éliminer les germes. Grâce à cette première phase, le magnésium va permettre au corps de reprendre le dessus sur l’infection« , explique la pharmacienne.
Contre la constipation ?
Il n’est pas conseillé comme remède de la constipation chronique
Le chlorure de magnésium est comme toutes autres formes de magnésium un peu laxatif. Il peut donc être utilisé en cas de constipation occasionnelle, avec 1 ou 2 verres par jour de solution de chlorure de magnésium. « Pour autant, il n’est pas conseillé comme remède de la constipation chronique » avertit le Dr Cieur. Il vaut mieux prévoir des produits qui vont permettre à l’organisme de réguler le transit comme des mucilages.
Contre l’hypertension ?
On sait que le magnésium « est un régulateur du système orthosympathique qui a une incidence directe sur la hausse de la pression artérielle » informe le Dr Cieur. Le magnésium jouant un rôle de contrôleur de la tension artérielle, on pourrait en déduire que des apports quotidiens adéquats en magnésium pourraient protéger contre l’hypertension.
Pour maigrir ?
Le chlorure de magnésium ne fait pas maigrir. Il a peut-être cette réputation du fait de son action un peu laxative. Mais prendre du chlorure de magnésium dans cette optique est dangereux car tout comme avec la prise de laxatifs il y a une fuite de vitamines et de minéraux. En revanche, il peut être intéressant de se supplémenter avec du magnésium si vous faites un régime pour lutter contre le stress suscité par les privations, le stress entraînant une fuite de magnésium dans les urines.
Pour la peau ?
Par voie externe, le chlorure de magnésium a des vertus cicatrisantes. « L’eau magnésienne (obtenue en mélangeant 20g de chlorure de magnésium à 1l d’eau) peut être utilisée pour nettoyer les plaies. Elle active la cicatrisation. Vous pouvez aussi l’utiliser appliquée sur une compresse pour soulager la douleur d’une brûlure et hydrater la lésion par la suite, décrit le Dr Cieur. Il est également possible de préparer une huile de magnésium : en mélangeant 100g de cristaux ou poudre de chlorure de magnésium à environ 125ml d’eau chauffée mais non portée à ébullition. Cette huile de magnésium s’applique sur la peau pour soulager les courbatures et crampes« .
Posologie : quelle quantité et combien de temps ?
La chlorure de magnésium se trouve sous forme cristallisée (poudre blanche cristalline très fine ou cristaux) en petits sachets de 20g en pharmacie et parapharmacie. « C’est sous cette forme qu’il est le plus facile à utiliser » indique le Dr Cieur. Pour l’utiliser, diluez un sachet de 20g dans un litre d’eau, de préférence dans une bouteille en verre et agitez jusqu’à dissolution complète. « Cette solution se conserve maximum 3 semaines » précise la pharmacienne. A savoir : cette eau n’est pas agréable à boire car elle est amère. L‘ajout de jus de citron aide à rendre cette solution plus buvable. En magasins diététiques ou biologiques, on trouve du nigari, un produit d’origine asiatique, obtenu à partir de sel marin. « C’est une source naturelle de chlorure de magnésium car il en renferme plus de 90% » précise la pharmacienne.
Quels sont les dangers ?
Il n’existe pas vraiment de danger avec la prise de chlorure de magnésium
Il n’existe pas vraiment de danger avec la prise de chlorure de magnésium. « Il faut faire attention si vous prenez certains médicaments (tétracyclines, lévothyroxine, biphosphonates…) car ceux-ci sont moins mieux absorbés si vous utilisez du chlorure de magnésium » avertit la spécialiste. Demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien avant de prendre du chlorure de magnésium si vous prenez un traitement médicamenteux. Les personnes supportent plus ou moins le chlorure de magnésium : chez certaines, il entraîne un inconfort digestif avec des douleurs abdominales ou des diarrhées. Le conseil de la pharmacienne si cela vous arrive : supplémentez-vous plutôt avec du magnésium marin ou sous la forme d’oligo-éléments qui offrent une meilleure assimilation.
Quelles sont les contre-indications ?
« Il existe une seule contre-indication à la prise de chlorure de magnésium : c’est l’insuffisance rénale, avertit le Dr Cieur. Il y a un risque de surdosage de magnésium car le rein ne l’élimine pas. Cette accumulation de magnésium dans l’organisme engendre des nausées, une fatigue sévère ou des troubles cardiaques. »
Merci au Dr Christine Cieur, Docteure en pharmacie, formatrice en phyto-aromathérapie
Le cutis verticis gyrata, aussi appelé pachydermie vorticellée du cuir chevelu, est une maladie cutanée extrêmement rare qui se caractérise par une hypertrophie et un relâchement de la peau du cuir chevelu et parfois de la face. Compte tenu de l’excès de tissu, cette affection entraîne des replis s’apparentant aux gyrus, également appelés circonvolutions cérébrales, des replis situés à la surface du cerveau. « Toute l’épaisseur de la peau s’élargit et se replie, comme un accordéon. Au-delà de la gêne esthétique et sociale qu’il peut occasionner, le cutis verticis gyrata peut être responsable d’une macération et d’infections. Cette affection touche essentiellement les hommes« , précise le Dr Jacques Saboye, médecin spécialiste en Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique, secrétaire général de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique.
Quelles sont les causes du cutis verticis gyrata ?
« Cette affection cutanée est très rare et donc très peu étudiée. 20 cas ont dû être recensés dans le monde entier. En 30 ans de carrière, je n’ai jamais vu de cutis verticis gyrata. Cette pathologie touche exclusivement les hommes et ses causes restent méconnues à ce jour. Elle pourrait avoir une origine génétique ou être secondaire à des maladies chroniques métaboliques, respiratoires, inflammatoires ou cardiaques« , indique le médecin spécialiste en Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique.
Quels sont les symptômes du cutis verticis gyrata ?
Le cutis verticis gyrata se traduit par des replis de peau au niveau du cuir chevelu et parfois de la face. Toute l’épaisseur de la peau s’élargit et se replie, comme un accordéon.
Quels sont les traitements du cutis verticis gyrata ?
Le traitement est chirurgical. Il repose sur l’excision des zones plissées et la remise en tension de la peau. « Dans la mesure où il y a des plis cutanés dans tous les sens, le chirurgien plastique et esthétique enlève les plis cutanés puis va les remettre en tension, comme il le ferait avec un tissu », détaille notre interlocuteur.
Quels dangers ?
« L’intervention chirurgicale ne présente pas de dangers particuliers car le chirurgien garde suffisamment de peau pour refermer. En revanche, l’absence de traitement peut entraîner des infections ou surinfections cutanées à répétition car les zones situées entre les plis sont sujets à la macération« , remarque le Dr Jacques Saboye.
Merci au Dr Jacques Saboye, médecin spécialiste en Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique, secrétaire général de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique
« L’approche naturelle est tout à fait compatible avec un suivi médical pour soulager et accompagner les personnes sujettes au psoriasis, indique d’emblée Amélie Mounier, naturopathe.Ces méthodes ont démontré leurs efficacités avec des résultats intéressants et durables.Toutefois, il ne remplace pas un avis médical et il est impératif de consulter dès les premiers symptômes un spécialiste avant d’utiliser des plantes. » En parallèle, il est important d’avoir un mode de vie sain (alimentation, sommeil, exercice physique adaptés aux besoins…). Mais également de travailler sur la gestion des émotions, souvent à l’origine de ce trouble. Tour des solutions naturelles en cas de psoriasis.
1. La bardane
« La bardane et la pensée sauvage ont des vertus dépuratives de la peau, et stimulent le renouvellement de l’épiderme« , souligne Amélie Mounier, naturopathe, ce qui est donc adapté en cas de psoriasis.
2. L’ortie piquante
L’ortie piquante, également dépurative, va favoriser l’élimination des acides. Lorsqu’elle est associée à la pensée sauvage, elle améliore l’apparence de la peau. L’ortie a également un effet reminéralisant, intéressant pour les personnes sujettes au psoriasis qui ont un terrain acide, souvent associé à une moins bonne assimilation et une perte de minéraux.
3. La salsepareille
La salsepareille est une plante dépurative, sudoripare qui favorise la transpiration et aide à éliminer les substances cristalloïdales (toxiques et toxines acides) par la peau.
4. Le calendula
Le souci, ou calendula apporte ses vertus adoucissantes et cicatrisantes. « Si le psoriasis est lié à un stress chronique ou une émotion vive, ajouter la passiflore pour un effet calmant et apaisant du système nerveux« , préconise la naturopathe.
► Pour la préparation : « il existe des mélanges des plantes citées ci dessus tout prêts en herboristerie ou faire préparer le mélange par un professionnel pour un dosage juste. En tisane en infusion : mettre 1 cuillère à soupe du mélange pour une tasse d’eau, laisser infuser 10-15 min. Boire 2-3 tasses par jour, hors des repas », conseille la naturopathe.
5. Le bourgeon de cèdre
« Le bourgeon de cèdre offre une complémentarité à l’infusion. Il est un bon cicatrisant et régénérant de la peau contre les problématiques de sécheresse cutanée. Les résultats obtenus sont assez rapides. Toutefois, si aucune amélioration n’est constatée après une cure, c’est qu’elle n’est pas appropriée au problème rencontré« , précise-t-elle. Pour la posologie, référez-vous aux recommandations selon le produit choisi. « Il est nécessaire de faire une cure de 21 jours, à raison de 2 prises par jour hors des repas. Mais attention, la cure de bourgeons et celle de plantes en tisane ne peuvent pas être suivie en même temps. » prévient la naturopathe. Commencer par les tisanes, puis la gemmothérapie en second.
6. La farine d’avoine
Misez sur la farine d’avoine en application sur les plaques de psoriasis apaise les irritations cutanées, hydrate et adoucit l’épiderme. Mélanger 100 g de farine d’avoine dans 5 litres d’eau, porter à ébullition. Une fois refroidie, appliquer sur les zones concernées. « L’argile verte peut être une alternative intéressante pour ses propriétés assainissantes et absorbantes en cataplasme« , indique la naturopathe.
7. L’eau de mer
Le sel aide à lutter contre les infections. Il est d’ailleurs utilisé en balnéothérapie pour lutter contre le psoriasis, notamment avec le sel de la mer Morte. Pour en profiter à domicile, « ajoutez une grosse poignée de sel de la mer Morte à chacun de vos bains, ou baignez vous dans la mer« , recommande l’experte.
8. Les huiles (en massage)
Les huiles végétales offrent un confort non négligeable : elles apaisent et réduisent le psoriasis, ont un effet calmant et réparateur :
L’huile d’onagre ou de bourrache (riche en oméga 3 qui soulagent en réduisant l’inflammation cutanée et réparent la peau.
L’huile de calendula ou de millepertuis pour leurs vertus adoucissantes et cicatrisantes
En application locale et en complément, appliquer de l‘aloe vera pure pour un effet émollient, cicatrisant et calmant.
9. Le savon d’Alep
Pour se laver : utiliser un savon d’Alep. Fabriqué à base d’huile d’olive, de baies de laurier et de la soude, ce savon naturel permet de créer un film hydrolipidique sur la peau. Il permet d’atténuer la sécheresse cutanée. « Il existe aussi des pains lavant à base de sel de la mer Morte« , recommandés par notre interlocutrice.
10. L’huile essentielle de romarin
En application : « les huiles essentielles (HE) sont à manier avec beaucoup de précautions. Le dosage doit être faible. L’HE de romarin à verbénone permet d’atténuer la douleur et la desquamation de la peau. 2 gouttes suffisent dans une huile végétale de calendula, appliquées sur la zone concernée, 2 à 3 fois par jour jusqu’à amélioration. » conseille la naturopathe.
Précautions et contre-indications des remèdes naturels
Les plantes médicinales possèdent leurs contre-indications :
Ne prenez pas de la bardane si vous êtes diabétiques ou sous traitement anti diabète (effet hypoglycémiant), et si vous êtes enceinte ou allaitez.
Évitez l’ortie piquante en cas d’œdème, de traitement anticoagulant.
Veillez aux effets secondaires possibles de la salsepareille qui peut provoquer des troubles intestinaux bénins et une acidité gastrique.
Le souci (calendula) est contre indiqué aux personnes allergiques aux astéracées.
Attention également au millepertuis, il est photo sensibilisant, ne pas s’exposer au soleil après une application, avertit la naturopathe.
Utiliser des produits corporels adaptés, et porter attention aux compositions irritantes pour l’épiderme.
Gérer ses émotions en mettant en pratique au quotidien une technique relaxante et apaisante et/ou se faire accompagner par un psychologue est une démarche essentielle pour vaincre le psoriasis.
Eviter l’exposition au soleil aux heures les plus chaudes. Par contre il ne faut pas s’en priver totalement. Les rayons ultra-violents du début ou de la fin de journée ont une action sur les cellules responsables de l’inflammation, et permettent la synthèse de la vitamine D.
Merci à Amélie Mounier, naturopathe certifiée FENA, à Vincennes.
Maladie inflammatoire du système nerveux central, la sclérose en plaques survient majoritairement chez des femmes (ratio de 4 femmes pour 1 homme), autour de 30 ans. 4 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. A l’occasion de la Journée mondiale de la sclérose en plaques, le 30 mai 2023, nous avons fait le point avec le Pr Jean Pelletier, Président du comité médico-scientifique de la fondation ARSEP, sur les symptômes très divers de cette maladie. Trois particulièrement doivent être repérés au début.
Quels sont les symptômes de la sclérose en plaques au début ?
« La sclérose en plaques peut toucher l’ensemble du système nerveux central c’est-à-dire le cerveau et la moelle épinière. Diverses zones sont alors la cible d’attaques inflammatoires appelées « poussées » « rappelle d’emblée notre interlocuteur. C’est à l’occasion de ces poussées que les symptômes se manifestent. « Ils ne s’installent pas brutalement (comme ceux de l’AVC) mais en quelques heures ou quelques jours (durée de la poussée, ndlr) » précise le Pr Pelletier.
des troubles visuels : la vue baisse au niveau d’un œil, une sensation de flou visuel peut se manifester
des troubles de la sensibilité : des sensations de fourmillements, d’insensibilité d’un bras, d’une jambe ou des deux bras ou des deux jambes
un déficit de la motricité : une gêne pour se servir de sa main, pour marcher au niveau de la jambe, les membres sont raides, il y a une sensation d’instabilité.
Comment évoluent les symptômes ?
« En général, ça évolue très vite, les symptômes sont complètement présents en quelques jours » répond le médecin. Mais ce n’est pas pour autant que la maladie est immédiatement diagnostiquée. « Parfois certaines poussées vont rentrer dans l’ordre toutes seules, sans traitement. Les symptômes apparaissent puis disparaissent et c’est à posteriori qu’on va considérer qu’il y a eu des poussées antérieures au moment du diagnostic » explique le Pr Pelletier.
« Il peut y avoir plusieurs mois voire années de retard de diagnostic ».
Lors de l’IRM qui permet de confirmer le diagnostic de SEP, le médecin observera des lésions plus anciennes dans le cerveau et la moelle épinière du patient « ce qui veut dire que l’on a un peu de retard par rapport au début de la maladie et des premiers symptômes, cela arrive dans la grande majorité des cas ». Sans pouvoir dater l’apparition des lésions à partir de l’IRM, le médecin estime qu’il peut y avoir « plusieurs mois voire plusieurs années de retard » de diagnostic.
Les symptômes s’aggravent-ils avec les poussées ?
La « poussée » se définit comme l’apparition de nouveaux symptômes, la réapparition d’anciens symptômes ou l’aggravation de symptômes préexistants. Elle peut durer plusieurs semaines. Il faut distinguer deux cas de figure possibles dans l’évolution de la sclérose en plaques :
► Dans la majorité des cas, la SEP est de forme « rémittente-récurrente » :« La maladie évolue par poussées c’est-à-dire qu’il y a de nouvelles lésions et de nouveaux symptômes. On met alors en place des traitements de fond (immunomodulateurs ou immunosuppresseurs), dès le diagnostic posé pour bloquer l’inflammation. On évite ainsi l’apparition de nouvelles lésions inflammatoires, de poussées et les séquelles de ces poussées. » Le traitement corticoïdes à fortes doses permet la récupération des poussées.
« Les douleurs ne sont pas les symptômes prioritaires de cette maladie »
► Dans un pourcentage plus rare, la SEP est de forme « progressive primaire » : « La maladie évolue progressivement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de poussées mais des symptômes qui s’aggravent progressivement particulièrement des troubles de la marche. La prise en charge est plus compliquée car les traitements qui bloquent l’inflammation n’ont pas montré la même efficacité pour ralentir l’évolution progressive de la maladie. On utilise alors des traitements pour améliorer les symptômes. »
La maladie entraîne-t-elle des douleurs musculaires ?
« Les douleurs ne sont pas les symptômes prioritaires de cette maladie, répond le Pr Pelletier. Les douleurs peuvent être liées à des contractures, liées elles-mêmes à un mauvais fonctionnement de la motricité. La spasticité c’est-à-dire des raideurs au niveau des jambes peut être source de douleur de même qu’une atteinte de la moelle épinière peut entraîner des douleurs neurogènes. Les névralgies faciales peuvent par ailleurs être rencontrées ».
Quels sont les symptômes à un stade plus avancé de la maladie ?
La progression de la sclérose en plaques est essentiellement caractérisée par des troubles de l’équilibre et de la marche. « Au décours de la maladie, ou parfois dès le début, peuvent aussi apparaître des troubles visuels avec une sensation de vue double, des troubles au niveau du contrôle des sphincters urinaires avec sensation d’urgence pour aller faire pipi« répond le spécialiste. Les troubles urinaires sont des « symptômes invisibles de la sclérose en plaques qui gênent beaucoup les patients » soulève notre interlocuteur. Il y en a d’autres comme les difficultés cognitives, « les sujets jeunes sont gênés par des difficultés de concentration, d’attention et de fonctionnement rapide, ils ont du mal à faire plusieurs choses en même temps » argue le spécialiste. Sans oublier la fatigue, « un symptôme non visible mais extrêmement fréquent. Les patients se disent fatigués sans avoir rien fait, tout leur pèse ».
Merci au Pr Jean Pelletier, Président du comité médico-scientifique de la fondation ARSEP
Le dermatologue est le médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des maladies liées à la peau, aux cheveux, aux ongles, aux poils et aux muqueuses. Le dermatologue traite donc des problèmes aussi variés que :
Les dermatologues ont aussi un rôle dans le traitement des infections sexuellement transmissibles. Les traitements dermatologiques peuvent être locaux, sous forme de crèmes, pommades ou d’antiseptiques, antibiotiques, chirurgicaux ou utilisant des techniques comme le laser, par exemple. Les affections traitées en dermatologie sont très nombreuses.
Quand consulter un dermatologue ?
Après avis de son médecin traitant, il faut consulter un dermatologue dès lors que l’on constate une anomalie sur la peau ou les muqueuses. Un grain de beauté qui change d’aspect doit, par exemple, être examiné. Certaines personnes sont dites « à risques ». Il s’agit des sujets qui sont régulièrement exposés au soleil ou au froid, qui ont de nombreux grains de beauté ou un phototype de peau clair. Le dermatologue peut également être consulté dans le domaine de l’esthétique. Il intervient notamment dans le cadre des épilations au laser ou à la lampe flash, mais aussi dans les processus liés à l’effacement des rides (botox, peeling…) et à l’anti-âge.
Quelles maladies soigne un dermatologue ?
Il existe de très nombreuses formes de lésions et pathologies dermatologiques : zona, psoriasis, alopécie, eczéma, herpès, cancer de la peau, acné, verrues, maladies infectieuses éruptives… Elles sont très variées et concernent tous les âges de la vie. Les maladies sexuellement transmissibles sont également du recours du dermatologue.
Comment se déroule une consultation chez un dermatologue ?
Comme tous les médecins, le dermatologue démarre toujours sa consultation par un interrogatoire. Il s’intéresse aux antécédents personnels et familiaux du patient. Il s’attardera notamment sur tout ce que peut subir la peau au quotidien : climat, produits de beauté, hygiène alimentaire, prise de médicaments ou exposition au soleil. Ensuite, il procède à l’examen cutané complet du patient. Des prélèvements sont parfois nécessaires.
Comment choisir son dermatologue ?
Face à une lésion cutanée, il est nécessaire de consulter préalablement son médecin traitant qui, en fonction du diagnostic évoqué, orientera le sujet vers le dermatologue le plus compétent. Il analysera également le degré d’urgence de prise en charge afin d’obtenir un délai adapté au diagnostic.
Où exerce un dermatologue ?
Le dermatologue peut travailler soit en ville soit dans un hôpital, où il traite alors surtout les pathologies dermatologiques graves, chirurgicales, chroniques et/ou invalidantes.
Les diplômes du dermatologue
Comme tout médecin, le dermatologue a, après le baccalauréat obtenu le concours de PACES (première année commune aux études de santé) puis suivi un cursus hospitalo-universitaire. Après obtention du concours d’internat en médecine, il sera titulaire du diplôme d’études spécialisées en dermatologie. Il peut, par la suite, se spécialiser davantage, en obtenant d’autres diplômes orientés vers certaines pathologies dermatologiques, infectieuses ou esthétiques.
Prix et remboursement
Dans le cadre de la mise en place du parcours de soins coordonnés, il est nécessaire de consulter son médecin traitant qui décidera, ou non, d’orienter le patient vers un dermatologue. Le prix d’une consultation ponctuelle est de 46 euros et le prix d’une consultation régulière est de 28 euros. La consultation sera alors prise en charge à hauteur de 70% par la Sécurité sociale. La mutuelle peut prendre le complément en charge. Si le patient consulte directement le spécialiste, alors la consultation n’est remboursée qu’à 60%.