Chute des globules blancs : à cause de quoi ?
Les leucocytes sont les globules blancs de notre système immunitaire. Fabriqués dans la moelle osseuse, les leucocytes combattent les infections. Lorsque le taux de globules blancs est anormalement bas, nous parlons de leucopénie. « Ce sont les laboratoires qui donnent les taux limites en fonction des techniques utilisées », nous informe le Dr Sophie Bauer, chirurgienne et présidente du SML. « Lorsque le taux de globules blancs est inférieur à 4 000 / mm3, il s’agit d’une leucopénie. Un taux légèrement inférieur à la norme, comme 3 500/mm3 par exemple, ne nous affole pas, mais nous recherchons toujours les causes sous-jacentes. Un taux de leucocytes très bas nous alerte davantage, faisant craindre une pathologie et la possibilité d’infections opportunistes. »
Comme nous informe le Dr Sophie Bauer, les infections causées par les bacilles Gram négatif entraînent parfois une chute des globules blancs. Les bactéries les plus fréquemment responsables de ces infections sont Escherichia Coli, Klebsiella pneumonia et Acinetobacter. La première peut entraîner des diarrhées hémorragiques ; la deuxième une pneumonie ou des infections urinaires graves ; la troisième des infections suppuratives de n’importe quel organe (respiratoires, infections des plaies…). Les cancers de la moelle osseuse ou leucémie sont aussi parfois responsables d’une chute du taux de globules blancs dans le sang. « Il peut s’agir de certains lymphomes ou de myélomes. » Les lymphomes sont des tumeurs malignes du système lymphatique. Le myélome est un cancer de la moelle osseuse causé par une accumulation anormale des plasmocytes, qui sont des types de globules blancs.
« Il existe par ailleurs des traitements qui font considérablement baisser les niveaux de globules blancs dans le sang. C’est le cas des traitements par chimiothérapie ou par radiothérapie. Toutefois, dans ces circonstances, les patients sont prévenus de ces effets potentiels », prévient le Dr Bauer. Après la chimiothérapie, des médicaments sont donnés au patient afin de relancer la fabrication des globules blancs. Des infections virales (causées par un virus) provoquent parfois une diminution des globules blancs. « C’est particulièrement le cas du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ou de la mononucléose infectieuse », illustre le médecin.
« Les dysfonctionnements immunitaires sont aussi des causes possibles d’une chute de leucocytes, surtout les dysimmunités d’origine génétique. C’est également le cas des maladies auto-immunes, nécessitant la mise en place d’un traitement adapté. » La diminution du taux des leucocytes peut être un effet secondaire de la prise de certains médicaments comme les immunomodulateurs pris dans les maladies du système immunitaire ou en cas de cancers (interleukines par exemple) ou des médicaments de l’estomac comme l’Omeprazole® ou le Mopral®. « Si les résultats d’analyses sanguines révèlent une chute des globules blancs, nous procédons par élimination. Soit le patient présente les signes d’une infection évidente, soit nous listons la liste des médicaments pris par le patient. Si nous ne trouvons pas l’origine de la leucopénie, des examens supplémentaires sont prescrits, comme la recherche des lignées sanguine », précise le Dr Sophie Bauer.
Plus rarement, la leucopénie est causée par la destruction ou la séquestration des globules blancs, piégés dans la rate. « Par exemple, en cas d’anomalie ou de pathologie de la rate, comme l’hypersplénisme de la rate, l’organe détruit les globules blancs, mais aussi les globules rouges ou les plaquettes. Les cellules sont insuffisamment présentes dans la circulation sanguine. Dans de rares cas, nous pouvons procéder à une ablation de la rate, en cas de pathologie sévère », conclut notre médecin.
Source : JDF Santé