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Tendinite du sportif : durée, cause, que faire ?

Tendinite du sportif : durée, cause, que faire ?

Une tendinopathie du sportif (ou tendinite du sportif) se caractérise par une inflammation ou une irritation d’un tendon causée par des mouvements répétitifs ou excessifs lors de la pratique d’une activité physique. Elle provoque généralement une douleur près du tendon affecté et peut limiter la capacité à effectuer certaines activités. Le repos, les soins appropriés et la rééducation sont souvent nécessaires pour favoriser la guérison. Le point avec le Dr Maxime Pivot, médecin physique et de réadaptation.

Qu’appelle-t-on une tendinite du sportif ? 

Une tendinopathie du sportif, également connue sous le nom de tendinite du sportif, se caractérise par l’inflammation d’un tendon. « Les tendons sont des structures fibreuses qui relient les muscles aux os et permettent le mouvement des articulations, explique le Dr Maxime Pivot, médecin physique et de réadaptation. Lorsque le muscle, qui est le moteur du mouvement, se retrouve en position de faiblesse relative, cela va alors augmenter les contraintes sur le tendon, conduisant à la tendinopathie« . Une tendinite du sportif survient généralement en raison de mouvements répétitifs, d’une surutilisation, d’un traumatisme ou d’une tension excessive exercée sur le tendon pendant l’activité sportive. « Les sports impliquant des mouvements répétitifs, des charges lourdes ou des gestes brusques sont souvent associés à ce type de tendinite« . Les symptômes courants d’une tendinite du sportif sont la douleur locale, la sensibilité au toucher, l’enflure, la raideur articulaire et, dans certains cas, une diminution de la force musculaire. « La douleur est généralement ressentie à proximité du tendon affecté et peut être aggravée par l’activité physique ». Le diagnostic est clinique avant tout auprès du médecin traitant ou d’un spécialiste (médecin du sport, rhumatologue, chirurgien orthopédiste). « En fonction de la gravité, le médecin peut demander des images (échographie ou IRM) pour voir l’étendue de la lésion ». Le traitement d’une tendinite du sportif peut inclure du repos, l’application de glace, des médicaments anti-inflammatoires, des exercices de renforcement et d’étirement avec un kiné, ainsi que des modalités de physiothérapie telles que l’électrothérapie ou les ultrasons. 

Quelle est la cause d’apparition d’une tendinite du sportif ?  

L’apparition d’une tendinite du sportif est généralement causée par des facteurs multiples, souvent combinés.
Surutilisation : « C’est l’une des principales causes de tendinite du sportif« , reconnait le médecin. « Des mouvements répétitifs et excessifs sollicitent constamment les tendons, ce qui peut entraîner une usure et une irritation« . Par exemple, les coureurs qui effectuent de longues distances, les joueurs de tennis qui répètent des gestes de frappe ou les lanceurs au baseball qui effectuent des lancers fréquents sont exposés à un risque accru de tendinite.
Mauvaise technique ou troubles morpho-statiques : « Une technique sportive incorrecte ou des troubles morpho-statiques (pieds plats, pieds creux…) peuvent exercer une pression excessive sur les tendons, provoquant une irritation et une inflammation« .
Facteurs mécaniques (technopathies) : Certains facteurs mécaniques extra-corporels peuvent augmenter le risque de tendinite chez les sportifs. « Cela peut inclure des chaussures inadaptées, un équipement mal ajusté, des surfaces d’entraînement dures ou irrégulières, ce qui peut entraîner une sollicitation excessive des tendons ».
Manque d’échauffement : Un échauffement inadéquat avant une activité physique intense peut augmenter le risque de tendinite. « Les muscles et les tendons ont besoin d’une préparation adéquate pour éviter les tensions excessives. En revanche, les étirements statiques après l’effort ne sont pas conseillés car ils risquent d’aggraver certaines lésions. Mieux vaut privilégier un massage décontracturant« .
► Les médicaments. Certains médicaments comme les corticoïdes, les statines (anticholestérolémiant), certains antibiotiques (les fluoroquinolones) ou les traitements contre l’acné (rétinoïdes) peuvent favoriser les tendinites. 
L’âge. « Avec l’âge, la production de collagène, qui contribue à maintenir la structure et la force du tendon, est moins performante. Cela peut favoriser également la survenue de tendinite« .

Il est important de noter que la tendinite du sportif peut survenir dans n’importe quel tendon du corps, en fonction des mouvements spécifiques impliqués dans l’activité sportive pratiquée.

Est-ce douloureux ? 

« On distingue différents stades de sévérité des tendinopathies, selon la classification de Blazina, répond notre médecin : 

  • Stade 1 : douleur après l’effort et disparaissant au repos ;
  • Stade 2 : douleur avant ou au début de l’effort ;
  • Stade 3 : douleur pendant l’effort nécessitant un arrêt de l’activité.

La douleur peut varier en intensité et en localisation en fonction du tendon affecté et de la gravité de la tendinite. « La douleur est généralement ressentie près du tendon touché, souvent à proximité de l’articulation associée. Elle peut être décrite comme une douleur lancinante, un tiraillement, une sensation de brûlure ou une douleur sourde et persistante« . La douleur peut être aggravée par l’activité physique, après l’activité physique, voire pendant les périodes de repos si la tendinite est avancée. « Dans certains cas, la douleur peut être présente même au repos, en particulier lorsqu’il y a une inflammation importante du tendon ».

Quelle est la durée de guérison d’une tendinite du sportif ? 

La durée de guérison d’une tendinite du sportif varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la gravité de la tendinite, l’emplacement du tendon affecté, la réactivité individuelle au traitement et les mesures prises pour favoriser la guérison. « En général, dans les cas les plus légers, où la tendinite est détectée et traitée précocement, une période de repos relatif, associée à des soins appropriés (application de glace, prise de médicaments anti-inflammatoires, exercices de renforcement et étirement), le temps de cicatrisation est de 6 semaines« , souligne notre interlocuteur. Cependant, dans les cas plus graves de tendinite, où l’inflammation est importante (par exemple, si la tendinite est située près de l’insertion d’un os, la guérison peut prendre plusieurs mois. 

Qui consulter en cas de tendinite du sportif ? 

En cas de tendinite du sportif, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé qualifié. « Le médecin traitant est souvent le premier point de contact pour les problèmes de santé, assure le Dr Pivot. Il pourra évaluer vos symptômes, effectuer un examen physique et vous orienter vers le spécialiste approprié si nécessaire« . Un médecin spécialisé dans les blessures et les problèmes médicaux liés au sport peut être une bonne option. « Ils ont une expertise spécifique dans la gestion des blessures sportives, y compris les tendinites. Ils peuvent diagnostiquer la condition, prescrire des examens complémentaires, recommander des traitements appropriés et fournir des conseils sur la réadaptation et la prévention des blessures« . Le chirurgien orthopédiste est un spécialiste des troubles musculo-squelettiques, y compris les blessures aux tendons. « Ils peuvent évaluer la tendinite, prescrire des examens complémentaires si nécessaire (comme une échographie ou une IRM), recommander des traitements appropriés ». Enfin, le physiothérapeute (kiné) spécialisé dans les blessures sportives joue un rôle clé dans la gestion de la tendinite du sportif. « Ils peuvent concevoir un programme de rééducation comprenant des exercices de renforcement et d’étirement spécifiques, des techniques de thérapie manuelle, ainsi que des modalités physiques telles que l’électrothérapie ou les ultrasons« .

Comment soigner une tendinite du sportif ? 

Le traitement d’une tendinite du sportif vise à soulager la douleur, à réduire l’inflammation, à favoriser la guérison du tendon et à prévenir les récidives. « Il est nécessaire de se donner un temps de repos pour permettre au tendon de se reposer et de récupérer », conseille notre spécialiste. « Cela peut impliquer une réduction ou une cessation temporaire de l’activité sportive qui sollicite le tendon affecté ». Il peut être nécessaire de modifier temporairement ou de façon permanente les activités qui sollicitent le tendon affecté. « Cela peut impliquer de réduire l’intensité, la fréquence ou la durée de l’activité, de modifier la technique sportive ou d’utiliser des équipements de protection appropriés ». 

► L’application de glace sur la zone affectée peut aider à réduire l’inflammation et à soulager la douleur. « Utilisez une compresse de glace ou un sac de glace enveloppé dans un linge fin. Appliquez pendant environ 15 à 20 minutes, plusieurs fois par jour, en veillant à laisser des périodes de repos entre les applications« .
► Des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène, peuvent être utilisés pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. « Cependant, ils ne doivent être utilisés que selon les recommandations d’un professionnel de la santé« . Des anti-inflammatoires peuvent être aussi appliqués en local.
► Un kinésithérapeute peut concevoir un programme de rééducation spécifique pour renforcer les muscles environnants, améliorer la flexibilité, corriger la technique sportive et favoriser la guérison du tendon. « Cela peut inclure des exercices de renforcement, d’étirement, de stabilisation et de proprioception« .
► Enfin, des modalités physiothérapeutiques à visée antalgique (électrothérapie, ultrasons), à visée histologique (thérapie par ondes de choc) ou à visée de cicatrisation (massage profond) peuvent être utilisées pour favoriser la cicatrisation du tendon et réduire la douleur.
► Dans des cas de tendinites chroniques, d’autres options peuvent être envisagées, telles que l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP). « Mais cela reste relativement couteux ».

Peut-on faire du sport avec une tendinite du sportif ?

Lorsqu’une personne souffre d’une tendinite du sportif, il est généralement recommandé de réduire ou d’éviter temporairement les activités sportives qui sollicitent le tendon affecté. L’objectif est de permettre au tendon de se reposer, de guérir et de récupérer.
Cependant, cela ne signifie pas nécessairement qu’il faut cesser toute activité physique. « Dans de nombreux cas, il est possible de pratiquer des activités modérées qui n’aggravent pas la douleur ou l’inflammation du tendon« , propose le médecin du sport. « En général, il est recommandé de respecter les recommandations du professionnel de la santé« . Il est essentiel d’écouter son corps, de ne pas précipiter le processus de guérison et de respecter les signaux de douleur ou d’inconfort. « La reprise doit se faire de manière progressive, tout en surveillant attentivement les réactions du tendon ».

Merci au Dr Maxime Pivot, chef de Clinique Assistant, Médecine Physique et de Réadaptation au CHU de Toulouse.


Source : JDF Santé

Cerveau et mémoire : fonctionnement, quelle partie ?

Cerveau et mémoire : fonctionnement, quelle partie ?

Le cerveau est composé de 100 milliards de cellules nerveuses, les neurones, qui constituent un réseau câblé dans lequel la mémoire, matière vivante, se trouve et va accompagner chaque individu de ses premiers apprentissages aux stades avancés de la vieillesse. Garante de notre autonomie individuelle et de nos liens collectifs, elle influence nos comportements et intervient dans nos performances. Elle est de plus en plus étudiée par les différentes sciences mais recèle encore de très nombreux mystères.

Comment est stockée la mémoire dans le cerveau ? 

La mémoire se matérialise de différentes façons : à travers des réseaux de neurones qui sont largement distribués dans le cerveau et dont les connexions et la synchronisation vont permettre de représenter des traces correspondant à des souvenirs ou à des connaissances générales. « Ces échanges biochimiques et électriques entre ces différentes cellules vont former ce réseau de connaissances« , explique le Pr Francis Eustache, neuropsychologue. Ce qui va complexifier le mécanisme de la mémoire, c’est qu’il existe différents niveaux de compréhension du stockage de la mémoire : un niveau cellulaire et neurobiologique et des niveaux plus intégrés qui vont s’intéresser aux grandes régions cérébrales impliquées dans l‘information, le stockage, la récupération des connaissances, des souvenirs, des savoirs. « La mémoire est très complexe, elle repose à la fois sur la biochimie, mais aussi sur le social et le cognitif. La mémoire, c’est se souvenir de ce que l’on a fait samedi soir dernier mais c’est aussi savoir conduire une voiture« , souligne-t-il.
La mémoire va renvoyer, à travers son fonctionnement complexe, à des régions du cerveau complètement différentes. 

Quelle est la partie du cerveau qui stocke les souvenirs du passé ? 

Les souvenirs du passé sont stockés dans une région très importante du cerveau : les hippocampes. Ces structures cérébrales de 8-10 cm de long sont à la face interne des lobes temporaux, sur les côtés du cerveau au niveau des tempes. « Ces régions sont très importantes et pourraient être comparées à des hubs : tout n’est pas stocké ici mais elles fonctionnent comme des index qui sont en lien avec différentes régions comme celles du cortex qui entoure le cerveau« , illustre-t-il. Les hippocampes vont permettre de synchroniser, coordonner l’activité de différentes régions qui vont aider à récupérer des souvenirs et des informations du passé. La nuance est quand on parle de « souvenirs », de souvenirs du passé, c’est-à-dire les événements dont je me souviens : « Par exemple, quand j’avais 15 ans, j’étais en Bretagne chez mes grands-parents et la barque a chaviré et des touristes m’ont hissé dans leur bateau. Cela correspond à un souvenir situé dans le temps et dans l’espace, la mémoire épisodique, qui est stocké dans les hippocampes« . Par contre, s’il s’agit d’une connaissance, quelque chose que j’ai appris et qui est devenu une connaissance générale, les structures cérébrales impliquées sont différentes : « Par exemple, quand j’étais jeune, j’allais toujours en vacances en Bretagne. Cela ne renvoie pas à un souvenir particulier. Je connais pas mal de choses sur cette province parce que j’y allais assez souvent. À ce moment-là, ces souvenirs qui s’amalgament les uns aux autres deviennent relativement indépendants des hippocampes. On va solliciter la mémoire sémantique et donc les régions du néocortex et notamment les pôles temporaux« , précise-t-il.

Quelle partie du cerveau gère la mémoire à court terme ? 

La mémoire à court terme correspond à la mémoire de travail. Elle permet de retenir des informations pendant une durée relativement courte (quelques secondes à une minute). Elle permet de traiter une information « au présent ». Elle est gérée par le cortex préfrontal et implique différentes régions à proximité des aires sensorielles. La mémoire à court terme va solliciter la mémoire sensorielle ou perceptive. « Ainsi, beaucoup de ces informations vont disparaître si elles ne sont pas pertinentes« .

Quelle partie du cerveau gère la mémoire à long terme ?

La mémoire à long terme correspond aux informations que l’on va garder dans la durée. Elle s’exprime à travers différents systèmes : la mémoire épisodique (les souvenirs du passé), les connaissances sémantiques (sur le monde), la mémoire procédurale (savoir-faire) qui interagissent les unes avec les autres. La mémoire sémantique est sous-tendue par les pôles temporaux, « dans ce cas, les hippocampes sont moins sollicités« . Enfin, la mémoire procédurale sollicite un réseau de structures sous-corticales et le cervelet.

Pourquoi certains cerveaux n’arrivent pas à stocker de la mémoire ? 

Le problème de stockage de la mémoire correspond à l’oubli. « L’oubli est d’abord bénéfique : on va conserver ce qui est important en fonction de critères personnels ». Il est plus problématique quand il renvoie à une pathologie de type maladies de la mémoire, traumatisme crânien… « La maladie d’Alzheimer touche particulièrement les hippocampes, sous la forme de lésions atrophiques. Le malade perd ainsi ses souvenirs du passé et éprouve des difficultés à enregistrer de nouveaux souvenirs« . Chez l’enfant, le problème de stockage de la mémoire peut être lié à des troubles de l’apprentissage parce que son environnement n’est pas favorable, parce qu’il est stressé… « Il existe une multitude de raisons qui explique que la mémoire fait défaut ou qu’elle ne fonctionne pas de façon optimale« .

Comment améliorer le stockage dans son cerveau ?

« La mémoire évolue en permanence : elle maintient les informations dont on a besoin en fonction des contraintes de l’environnement, mais aussi de ses aspirations et de ses projets. Elle est plastique et dynamique« , insiste le Pr Eustache. Pour faciliter et améliorer le stockage des informations dans le cerveau, Il faut que ce dernier soit en bonne santé : « il faut disposer d’une réserve cognitive pour avoir un cerveau opérationnel ». Pour cela, les conditions suivantes doivent être optimisées : équilibre nutritionnel, hygiène de vie correcte, faire travailler sa mémoire « prendre l’habitude d’avoir envie d’apprendre et avoir des activités positives et stimulantes », avoir des échanges avec les autres et apprendre des autres « les relations sociales facilitent la mémorisation des informations« , et mettre en place une organisation qui facilite l’apprentissage. « Il faut aussi garder du temps pour soi et éviter les surstimulations, la charge mentale. Pour bien fonctionner, la mémoire a besoin d’attention« , conclut-il.

Merci au Pr Francis Eustache, neuropsychologue au laboratoire Inserm Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine, professeur à l’École Pratique des Hautes Études, Université de Caen ; Président du conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires.


Source : JDF Santé

Colopathie fonctionnelle : symptômes du côlon irritable

Colopathie fonctionnelle : symptômes du côlon irritable

Le côlon est un organe de l’appareil digestif situé entre l’intestin grêle et le rectum. Plusieurs pathologies peuvent affecter le côlon comme la colopathie fonctionnelle. Elle toucherait 5% de la population française, particulièrement les femmes, jeunes, entre 20 et 40 ans. L’anxiété est un facteur prédominant chez les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable.

Qu’est-ce qu’une colopathie fonctionnelle ?

La colopathie fonctionnelle ou « côlon irritable » est une maladie intestinale chronique. « La colopathie fonctionnelle est définie par les critères de Rome IV comme une « douleur abdominale chronique, au moins un jour par semaine durant les trois derniers mois« , rappelle le Professeur Benoît Coffin, Gastro-entérologue à l’hôpital Louis Mourier.  Les colopathies sont dites « chroniques » lorsqu’elles évoluent depuis plus de 6 mois. Leur traitement varie selon leur origine mais s’appuie avant tout sur l’hygiène de vie et l’équilibre alimentaire.

« Lorsqu’on diminue le gluten, les symptômes diminuent aussi »

Quels sont les symptômes de la colopathie fonctionnelle ?

Le syndrome du côlon irritable se caractérise par des douleurs abdominales chroniques associées à au moins deux des signes suivants :

  • soulagement lors l’émission de selles
  • changement dans la forme et la consistance des selles (constipation, diarrhée)
  • modification de la fréquence des selles

La colopathie peut s’accompagner de :

  • douleurs importantes qui peuvent irradier dans le dos ou la racine des cuisses,
  • brûlures d’estomac, crampes, ballonnements, et perte de poids inexpliquée
  • migraine, insomnie, fatigue, crises d’angoisses et des états d’anxiété,
  • douleurs de type spasmodiques, c’est-à-dire ressemblant à des resserrements du côlon dont le siège se situe sur le trajet du côlon,
  • cystites interstitielles et douleurs pendant les rapports sexuels
  • fibromyalgie

Quelles sont les causes de la colopathie fonctionnelle ?

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l’origine d’une colopathie fonctionnelle, explique le Pr Coffin : 

Une hypersensibilité viscérale est diagnostiquée chez près de deux patients sur trois d’où la dénomination actuelle de « syndrome de l’intestin irritable ».

► Un trouble de la motricité digestive,

► Une mauvaise intégration de la douleur au niveau du système nerveux central,

► Un désordre du microbiote intestinal,

► Une malabsorption des acides biliaires,

► Le rôle de l’alimentation, ou d’inflammations souvent déclenchées par des phénomène infectieux aigus 

► Le rôle du stress et des facteurs psychosociaux « qui interviennent très probablement par des mécanismes micro-inflammatoires« , précise le gastro-entérologue.

syndrome du côlon irritable
Schéma du syndrome du côlon irritable ou colopathie fonctionnelle ©  Kateryna Kon-123RF

    Que manger quand on a le syndrome du côlon irritable ?

    « Il y a eu une assez grande révolution ces dernières années, notamment dans l’identification du rôle du gluten : il a été montré que lorsqu’on diminuait le gluten, les symptômes diminuaient avec lui. C’est comme ça qu’est apparu le régime pauvre en FODMAPs« , explique le Pr Coffin. FODMAP est un acronyme qui désigne un groupe de glucides à chaîne courte présents dans certains aliments. Peu ou mal absorbés par l’intestin, ils retiennent de l’eau et fermentent une fois dans le colon. Ce régime comprend l’exclusion des aliments fermentescibles tels que le chou afin d’empêcher la surproduction de gaz. Le lactose est également à proscrire. Certains fruits ou légumes sont aussi éliminés car trop riches en fibres et en fructose, comme les pommes et les poires. « Il faut suivre ce régime de manière strict pendant 4 à 6 semaines. Puis élargir progressivement, pour que chaque patient détermine sa « dose seuil », celle qui est la plus efficace« , détaille le praticien.

    Comment soigner le syndrome du côlon irritable ?

    « En première intention, on va prescrire des antispasmodiques. S’ils ne sont pas efficaces, et que la douleur est importante, il ne faut pas hésiter à utiliser des médicaments qui vont agir sur la douleur comme les antidépresseurs tricycliques à faible dose« , explique le Pr Coffin.

    Probiotiques

    On peut également faire usage de probiotiques. « Un grand nombre de probiotiques est disponible en pharmacie. Mais seulement quelques-uns d’entre eux ont montré une efficacité dans des essais cliniques menés de manière sérieuse« , prévient le gastro-entérologue. Et de mettre en garde : « Certains s’apparentent à de l’escroquerie pure et simple. Il faut mettre en garde contre toutes ces solutions miracles. L’hydrothérapie du colon, par exemple, est dangereuse, et des cas de décès ont été rapportés. Attention donc aux charlatans !« .

    Quels sont les traitements naturels de la colopathie fonctionnelle ?

    Des techniques alternatives comme l’hypnose ont également pu montrer de l’efficacité dans la diminution de la douleur. D’autres en revanche, comme l’acupuncture ou la phythotérapie (plantes), n’ont montré aucune efficacité.

    Merci au Pr Benoit Coffin, Gastro-entérologue à l’hôpital Louis Mourier (Colombes).


    Source : JDF Santé

Emprise psychologique : signes, couple, travail, en sortir

Emprise psychologique : signes, couple, travail, en sortir

L’emprise psychologique ou relationnelle s’installe souvent insidieusement et se traduit par un ascendant psychologique, mêlant manipulation, chantage et dépendance affective, que ce soit dans le couple, en amitié, dans le milieu familial ou au travail. Sur le long terme, elle peut avoir de lourdes conséquences pour celui qui la subit. Et ce n’est pas l’apanage des victimes des pervers narcissiques. Tout le monde peut un jour se retrouver sous l’emprise d’une personne. Quels sont les signes pour la reconnaître ? Comment s’en sortir et retrouver une forme de liberté ? Définition et conseils d’Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne. 

Définition : c’est quoi l’emprise psychologique ?

On peut tous, à un moment donné de sa vie, vivre dans une forme d’emprise psychologique ou relationnelle avec certaines personnes.

L’emprise psychologique correspond à une forme d’ascendance psychologique, de manipulation mentale voire de « torture psychique » récurrente utilisée dans le but de victimiser une personne et parvenir à ses fins. Elle peut se manifester dans de nombreuses situations de la vie quotidienne : au sein du couple, avec un parent, en amitié, au travail… « On peut tous, à un moment donné de sa vie, vivre dans une forme d’emprise psychologique ou relationnelle avec certaines personnes, comme une sorte de perte de contrôle ou de maîtrise. Peu importe son âge, son niveau intellectuel, socioprofessionnel ou que l’on soit un homme ou une femme. Le mot « emprise » induit qu’il y a un rapport de dominant/dominé. Or, les enjeux relationnels sont un peu plus complexes que ça. On n’est pas toujours dans un profil de « victimologie » pure dans le sens où l’emprise n’est pas forcément si puissante et destructrice, tant qu’elle est conscientisée. L’emprise peut même avoir, dans certaines situations de vie, certains bénéfices, notamment dans le couple, en amitié, au travail… Lorsqu’on a conscience de cette emprise, on peut parfois y gagner quelques avantages et l’utiliser sur le court terme comme une stratégie. Néanmoins, il faut que cette emprise ne persiste pas trop longtemps, sinon elle devient problématique« , prévient Aline Nativel Id Hammou. L’emprise psychologique peut concerner :

  • le couple, avec une emprise exercée par son conjoint ;
  • le travail, avec une emprise exercée par un collègue, un manager ou un supérieur hiérarchique ;
  • la famille, avec une emprise ou une manipulation exercée par un parent, un oncle, une tante, un grand-parent…
  • l’amitié, avec une emprise exercée par un(e) ami(e), souvent toxique ;
  • plus rarement, une secte, avec une emprise exercée par « un gourou ».

Quels sont les signes d’une personne sous emprise ?

L’emprise psychologique est une sorte de jeu de rôles où la victime (la personne dominée) ne choisit rien et où tout est imposé par celui qui a le pouvoir (la personne dominante). La reconnaître peut être difficile et prendre du temps. Toutefois, certains signes sont typiques d’une emprise psychologique. 

  • La personne sous emprise psychologique a une faible estime d’elle-même. « La personne dominante va « vider » la confiance en soi de la victime, pour garder son influence et pour faire taire ses traits de personnalité« , indique notre interlocutrice.  
  • La victime vit avec la peur de perdre l’autre ou de perdre ses « avantages ». « Elle est complètement dépendante de la personne dominante, et se sent incapable de vivre sans elle« , précise notre psychologue. Elle a tendance à être dans le déni et à minimiser l’emprise.  
  • Le dominant a tendance à utiliser la menace, le chantage ou des stratégies perverses (par de la jalousie, du mépris, des humiliations, du dénigrement, des insultes, des actes de harcèlement, des mensonges, une dépendance financière…) pour parvenir à ses fins et pour faire culpabiliser sa victime si la situation ne va pas dans son sens. Il peut avoir une grande exigence de perfection envers sa victime et même éprouver un certain plaisir à voir cette personne sous son emprise. Son chantage ou ses menaces peuvent être interrompues par des phases de flatterie, d’empathie, de tendresse ou de gentillesse. Le dominant devient alors compréhensif (surtout en présence d’autres personnes) et montre un visage diamétralement opposé à celui du manipulateur, un peu comme un « Dr Jekyll et Mister Hyde ».
  • Le dominant a tendance à isoler sa victime du monde extérieur, pour renforcer son lien d’emprise et éviter que son entourage ne l’éloigne de lui. 

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Emprise psychologique dans le couple

Une relation de couple saine respecte l’autonomie et la liberté de l’autre, ainsi que les divergences d’opinion.

« Il peut parfois y avoir des déséquilibres dans le couple, mais ça fait partie de la vie à deux. Les rôles ne sont pas toujours fixes : il y a des périodes où on est le dominant, d’autres où on est le dominé. Là où ça devient problématique, c’est lorsque les rôles ne changent jamais, que le déséquilibre persiste et qu’il devient inconfortable voire malsain« , détaille notre interlocutrice. Autrement dit, chacun peut chercher, à un moment donné, à influencer l’autre pour parvenir à ses fins. Néanmoins, lorsque ce comportement se transforme en mécanisme systématique et déviant, il ne doit pas être accepté. Une relation de couple saine respecte l’autonomie et la liberté de l’autre, ainsi que les divergences d’opinion. Ainsi, si vous ressentez régulièrement de la honte, une culpabilité, des difficultés à communiquer, de la peur, une anxiété en présence de votre partenaire, un sentiment d’injustice, une impression de vous faire « fliquer », il peut s’agir potentiellement d’une emprise relationnelle. 

Emprise psychologique parentale

Un parent qui est dominateur, méprisant, qui vous fait de nombreuses critiques, qui n’est pas capable de vous offrir un soutien, qui dénigre vos choix, qui contrôle vos décisions, qui vous fait culpabiliser à outrance, qui se victimise en permanence, à qui vous devez tout votre temps, votre énergie, vos réussites… peut correspondre à une forme d’emprise psychologique. « On peut être sous emprise au sein de sa famille, avec un parent par exemple et ne pas aller à l’encontre de cette posture par devoir ou par loyauté. En revanche, si cette emprise devient inconfortable ou destructrice, il faut essayer de s’en sortir et d’y mettre un terme« , conseille notre spécialiste.

Emprise psychologique au travail

L’emprise psychologique peut survenir sur le lieu de travail, de la part d’un collègue, d’un collaborateur ou d’un supérieur hiérarchique qui peut user et abuser de la manipulation pour parvenir à ses fins. Avec l’aide de la séduction dans un premier temps (de prime abord, le manipulateur a tendance à se montrer à l’écoute, compréhensif et ouvert), puis avec la peur, le chantage, le dénigrement et les menaces dans un second temps. Le manipulateur est difficilement repérable, mais présente un comportement typique : il a tendance à tirer la couverture à lui, à s’attribuer tous les mérites, à retourner la situation, à pointer les erreurs des autres, à se montrer flou ou ambigu dans ses demandes, à faire porter la responsabilité de ses erreurs sur d’autres, à agir en faux-gentil ou en faux-modeste, à faire de la rétention d’informations importantes, à diviser son équipe pour « mieux régner »…

De prime abord, le manipulateur a tendance à se montrer à l’écoute, compréhensif et ouvert.

Une personne qui vient d’arriver dans l’entreprise est une proie particulièrement facile car elle a tendance à ne pas se rebeller par crainte de mettre en péril son devenir professionnel. Peu importe le temps passé dans l’entreprise, lorsque vous sentez qu’il y a un abus émotionnel de la part d’un collaborateur – qui peut se traduire par du flicage à outrance, une fatigue émotionnelle, une peur d’aller au travail, une perte d’efficacité, un burn-out professionnel – parlez-en autour de vous, essayez de récolter des avis d’autres personnes dans votre entreprise et n’hésitez pas à solliciter l’aide des ressources humaines. 

Quelles sont les conséquences de l’emprise psychologique ?

Lorsqu’elle persiste et dure dans le temps, une emprise psychologique peut mener à :

  • Une dépendance affective de la victime envers son manipulateur.
  • Une perte de liberté et d’autonomie, avec un isolement et un fort repli sur soi.
  • Des troubles relationnels, avec une incapacité à avoir confiance en l’autre.
  • Une personnalité/identité profondément affectée par cette expérience relationnelle destructrice pour la victime qui a le sentiment de ne plus être elle-même et de ne plus se reconnaître (sentiment de dépersonnalisation).
  • Une dépression pouvant entraîner des idées suicidaires.

Comment sortir de l’emprise psychologique ?

Ce qu’il ne faut pas faire dans le cas d’une emprise psychologique

  • Agir sous le coup de la colère et hausser le ton. Le dominant risque d’être encore plus agressif envers vous et vous faire payer votre hargne.
  • Se laisser attendrir et amadouer par ses paroles ou ses actes, souvent précurseurs de manipulation ou de chantage.
  • Tout accepter et ne plus agir/penser par vous-même. 
  • Se sentir inférieur à son « bourreau » et lui donner plus de crédit qu’il ne faut.

« Il est tout à fait possible de sortir d’une emprise psychologique à condition d’être accompagné et de ne pas rester isolé« , prévient d’emblée notre psychologue. Cela se fait progressivement : 

Première étape : le déconditionnement. Dans un premier temps, la victime devra reconnaître la toxicité et la réalité des dérives de l’emprise relationnelle. Elle devra réduire progressivement l’admiration ressentie pour le manipulateur, afin de lui donner de moins en moins de crédit (phase de désidéalisation). Elle pourra écrire une lettre à la personne manipulatrice, qu’elle n’enverra pas mais dans laquelle elle mettra des mots sur ses souffrances. S’entourer et ne pas minimiser le soutien de ses proches restent primordial. Il ne faut pas hésiter à en parler à son entourage, à demander de l’aide et des conseils pour prendre du recul sur la situation, ne plus être tenté d’accepter l’inacceptable et retrouver une certaine forme de liberté et d’autonomie, ainsi que ses capacités de jugement. L’entourage doit, avec tact et compréhension, amener la victime à réfléchir et à prendre conscience sur ce qui est normal ou pas dans une relation, puis la laisser faire ses propres conclusions. Cela prend du temps, il faut être patient. 

Deuxième étape : la reconstruction. Il est tout à fait possible de se faire accompagner par un professionnel de santé (psychologue, psychiatre, assistant social, intervenant social à domicile, sophrologue, hypnothérapeute…) si nécessaire. Cela va permettre de faire « un travail essentiel sur l’estime de soi car très souvent la victime se sent bête, idiote, coupable, honteuse voire responsable de la situation lors de sa prise de conscience« , indique Aline Nativel Id Hammou. Cela va aussi permettre à la victime de réapprendre à vivre en dehors de la relation d’emprise et de retrouver une indépendance affective. Il est aussi conseillé de lire des ouvrages sur la thématique de l’emprise relationnelle (Sortir de l’emprise et se reconstruire de Julie Arcoulin, L’emprise au travail: La comprendre, s’en libérer de Wadih Choueiri, Se libérer de l’emprise émotionnelle de Sylvie Tenenbaum…). Participer à des groupes de paroles ou à des ateliers de gestion de la vie quotidienne peut également être une bonne solution pour récolter des témoignages et prendre conscience que l’on est pas seul à subir ce genre d’emprise. Enfin, on peut aussi travailler sur le corps avec le recours au théâtre, au chant, à la méditation, au yoga, à l’art-thérapie… 

Quelles sont les causes chez le manipulateur ?

L’emprise psychologique peut se faire de manière consciente ou inconsciente. Parfois, le manipulateur ne se rend pas compte de ses actes. De manière générale, l’emprise psychologique traduit une blessure, un vide intérieur ou un manque de confiance en soi. En agissant ainsi, le manipulateur compense ses souffrances et met à distance ses peurs en ayant un ascendant et en faisant souffrir les autres. La manipulation est comme un moteur pour lui. Dans certains cas, l’emprise psychologique est liée à certains troubles psychiques comme les troubles de la personnalité (sociopathie, psychopathie) ou à une tendance à la perversion (pervers narcissique, perversion morale…). 

Merci à Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne. 


Source : JDF Santé

Pourquoi le café est laxatif (et la bonne nouvelle que les chercheurs ont découvert en même temps)

Si l’indémodable « petit noir » donne un coup de fouet pour certains ou est synonyme de moment convivial pour d’autres, le café a également un effet laxatif, ramollissant les selles et aidant ainsi à lutter contre la constipation. Dès les années 1990, de nombreuses études l’ont prouvé. Mais comment expliquer ce mécanisme ? Une étude américaine menée par l’Université du Texas explique pourquoi : et suprise, ce n’est pas du tout lié à la caféine !

Pour expliquer l’effet laxatif du café, les chercheurs ont mené une expérience sur des rats, pendant 3 jours. Une solution à base de café mélangée à des bactéries intestinales a été administrée à un premier groupe de rats. Le deuxième groupe a été nourri avec du café décaféiné également mélangé à des bactéries intestinales. Puis, ils ont étudié leurs intestins à l’aide d’une sonde. Le troisième groupe de rats n’a quant à lui pas du tout consommé de café. Résultats :

  • Tous les muscles de l’intestin grêle et du côlon se sont contractés chez les rats après qu’ils aient ingéré du café.
  • Avec ou sans caféine, la capacité de contraction des muscles de l’intestin grêle des rats augmentait.
  • Les matières fécales des rats ayant consommé du café présentaient moins de bactéries que les animaux n’ayant pas bu de café. Les bactéries ont même cessé de se multiplier suite à l’ingestion de café. Et ce même si le café était décaféiné.
  • Le même effet était plus prononcé lorsque la concentration de café augmentait.

On a longtemps pensé que l’effet laxatif du café était lié à la caféine. Or, cette expérience montre bien que « les effets laxatifs sont indépendants de la caféine, puisque le café sans caféine a eu des effets similaires à ceux du café ordinaire« , explique Xuan-Zheng Shi, gastro-entérologue et auteur principal de l’étude. L’expérience montre également que le café stimule les contractions de l’intestin grêle et du côlon, permettant un meilleur passage des aliments solides.

Par ailleurs,  »cette expérience est vraiment intéressante, car elle montre que le café pourrait être un agent antibactérien, indique le chercheur. Mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour tenter de comprendre pourquoi le café pourrait avoir cet effet inhibiteur sur le microbiome » et si ce mécanisme est également visible sur des humains. Si les résultats se confirment, la consommation de café pourrait notamment être envisagée comme un traitement efficace contre la constipation postopératoire ou iléus, dans laquelle les intestins cessent de fonctionner après une chirurgie abdominale.


Source : JDF Santé

Cancer du pancréas chez la femme : âge à risque, symptômes ?

Cancer du pancréas chez la femme : âge à risque, symptômes ?

Le cancer du pancréas est le 7e cancer le plus fréquent chez les femmes (le 9e chez l’homme). Son incidence augmente de manière inquiétante chez elles, notamment à cause du tagabisme. Et le taux de mortalité également. Pourquoi ? Quels sont les facteurs de risque du cancer du pancréas chez les femmes ? Y a-t-il des symptômes spécifiques ? Quelle est l’espérance de vie ? L’âge au diagnostic ? Réponses avec le Pr Renato Lupinacci, Chirurgien pancréatique et digestif à l’Hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay).

Quels sont les chiffres du cancer du pancréas chez la femme ?

« Le cancer du pancréas est l’un des rares cancers en augmentation. L’incidence du cancer du pancréas augmente surtout chez la femme », rapporte le Pr Renato Lupinacci. En effet, de 1990 à 2018, le cancer du pancréas a augmenté en moyenne par an de +2.7% chez l’homme et +3.8% chez la femme (Données Defossez G. BMC Cancer 2021, voir le schéma ci-dessous). L’Institut national du Cancer (Inca) a ainsi estimé à 6 900 cancers le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas chez la femme en 2018 contre 7 300 chez l’homme. « Si aujourd’hui, plus d’hommes ont un cancer du pancréas que de femme (51% d’hommes contre 49%), le fossé est en train de se réduire« , poursuit-il. Le taux de mortalité du cancer du pancréas augmente aussi de façon plus marquée chez la femme (+1.2% par an chez la femme contre +0.3% par an chez l’homme)

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Courbe de l’évolution d’incidence du cancer du pancréas en France © Adaptées des courbes de Defossez G. BMC Cancer 2021

Quels sont les symptômes du cancer du pancréas chez la femme ?

« Il n’y a pas de différences dans les manifestations cliniques chez l’homme ou la femme. La seule différence réside au niveau des facteurs de risque du cancer du pancréas : la mutation du gène BRCA, beaucoup plus fréquente chez les femmes et également associée à une prédisposition aux cancer du sein et de l’ovaire« . Les symptômes du cancer du pancréas sont longtemps silencieux et peu spécifiques, surtout au début de la maladie. Quand la maladie progresse, le cancer peut entraîner :

  • Une perte de poids involontaire 
  • Une perte d’appétit
  • Des troubles de la digestion
  • Une fatigue inexpliquée
  • Un état de faiblesse généralisée
  • Des douleurs abdominales et/ou dorsales
  • Un jaunissement de la peau et du blanc de l’œil (ictère)

Quel est l’âge moyen au diagnostic chez la femme ?

« Le cancer du pancréas est diagnostiqué le plus souvent après les 70 ans », répond le Pr Lupinacci. Chez la femme, l’âge au diagnostic est un tout petit peu plus tardif que chez l’homme : 73 ans chez la femme contre 70 ans chez l’homme. 

Quels sont les facteurs de risque (spécifiques) chez la femme ?

Comme pour tous les cancers, il existe des mutations génétiques qui prédisposent à un cancer du pancréas. « Les mutations génétiques les plus fréquentes touchent le gène BRCA2, et le gène CDKN2A (associé au mélanome de la peau). La mutation du gène BRCA qui est beaucoup plus fréquent chez les femmes et également associé à une prédisposition aux cancer du sein et de l’ovaire« , explique notre interlocuteur. Outre ce facteur de risque spécifique à la femme, on peut également citer le tabagisme (actif et passif), la pancréatite chronique, le syndrome métabolique ou encore l’obésité, qui sont des facteurs de risque communs aux deux sexes. 

« Le cancer du pancréas est le cancer digestif le plus mortel »

Le cancer du pancréas chez la femme jeune est-il possible ?

Le cancer du pancréas survient exceptionnellement avant l’âge de 50 ans. Dans les 3/4 des cas, le diagnostic est posé après 65 ans. Le cancer du pancréas chez la femme jeune (moins de 40 ans) est très rare. 

Quelle est l’espérance de vie du cancer du pancréas chez la femme ?

Hommes comme femmes, « le cancer du pancréas est le cancer digestif le plus mortel, rapporte notre spécialiste. On a une survie globale à 5 ans tous stades confondus de moins de 10% » 

Merci au Pr Renato Lupinacci, Chirurgien pancréatique et digestif à l’Hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay).


Source : JDF Santé