[Mise à jour le 3 mai 2023 à 12h41] La prégabaline, substance active du médicament Lyrica®, est utilisée chez l’adulte dans le traitement des douleurs neuropathiques périphériques et centrales, en association dans le traitement de l’épilepsie partielle avec ou sans généralisation secondaire, ainsi que dans le traitement du Trouble Anxieux Généralisé (TAG). Il ne peut normalement être délivré que sur ordonnance mais son usage est détourné pour être utilisé comme drogue pour son effet désinhibant et notamment dans les grandes villes (Marseille, Toulouse, Paris…). Son prix dérisoire (2 eurosle comprimé) lui vaut le surnom de « drogue du pauvre« . Or ce mésusage est dangereux pour la santé. « La posologie est à 25mg, là les personnes l’utilisent à 300mg donc c’est une forte dose (…). La prise de ce médicament expose les personnes à un danger réel de mort« , alerte le Dr Saïd Ouichou interrogé par Franceinfo le 30 avril 2023. Ce médicament présente également un risque de dépendance. Alors quels sont les effets secondaires de la prégabaline ?
Quelle est la définition de la prégabaline ?
La prégabaline est un médicament qui remplace (ou est un analogue) un neurotransmetteur naturel (substance permettant la transmission d’information au niveau des neurones) : le GABA (acide gamma-amino-butyrique).
Quel est le mode d’action de la prégabaline ?
Le GABA est un neurotransmetteur qui calme le système nerveux. « En tant qu’analogue du GABA, la prégabaline mime donc un neurotransmetteur inhibiteur au niveau des neurones et permet ainsi de compenser une excitation anormale pouvant être liée à une pathologie« , explique Nathalie Le Guyader, pharmacienne en chef du Groupe hospitalier Diaconnesses Croix-Saint-Simon.
Quelles sont les indications de la prégabaline ?
Les indications de la prégabaline sont le traitement chez l’adulte :
Des douleurs neuropathiques centrales ou périphériques
Du trouble anxieux généralisé
Au départ, la prégabaline a été développée pour être utilisée dans l’épilepsie. Puis on l’a utilisé pour les douleurs neuropathiques, c’est-à-dire les sensations liées à la stimulation négative de zones nerveuses centrales (cerveau) ou périphériques (nerfs). L’exemple le plus connu est celui des patients qui ont un zonaet ont des douleurs dans la zone d’apparition des vésicules à type de brûlures, décharges électriques…. Sur ces zones nerveuses douloureuses, les antalgiques comme le paracétamol, les analgésiques comme le tramadol et même les morphiniques ne sont pas forcément efficaces.
Quels médicaments contiennent de la prégabaline ?
Le médicament qui contient de la prégabaline est Lyrica®. Ensuite il y a de nombreux génériques.
Quelles sont les conditions de délivrance de la prégabaline ?
Depuis 2021, la prégabaline nécessite une prescription sécurisée valable au maximum 6 mois. En effet, des mésusages et abus ont été identifiés avec ce médicament. L’arrêt du médicament se fera avec une diminution progressive de la posologie.
La prégabaline ne doit pas être utilisée au cours de la grossesse, sauf en cas de nécessité absolue.
Quels sont les effets secondaires de la prégabaline ?
Les effets secondaires les plus fréquents de la prégabaline sont :
Les troubles du comportement ou de la sensation. « On peut se sentir euphorique ou confus selon la réaction de chacun au médicament, on peut également avoir des troubles neurologiques (tremblements, gestes désordonnés…) », met en garde Nathalie Le Guyader.
D’autres effets secondaires peuvent se manifester comme la sécheresse de la bouche, la diarrhée, une perte de goût, des troubles de la vision.
La prégabaline fait-elle grossir ?
La prégabaline peut effectivement faire grossir. « C’est possible mais attention : ce n’est pas le médicament qui fait grossir mais le fait qu’il augmente l’appétit du patient qui se met à manger davantage« , précise la pharmacienne.
La prégabaline fait-elle dormir ?
La prégabaline peut faire somnoler les patients qui s’en voient administrer. C’est très fréquent (plus de 10% des cas) et cela appelle à la vigilance en cas de conduite de véhicules.
Quelles sont les contre-indications de la prégabaline ?
La prégabaline ne doit pas être utilisée au cours de la grossesse, sauf en cas de nécessité absolue. Les patientes traitées par prégabaline doivent être informées des risques malformatifs associés à la prise de ce médicament en cas de grossesse et utiliser une contraception efficace pendant tout leur traitement. En juin 2022, l’Agence du médicament a rapporté des données issues d’une étude observationnelle qui ont confirmé un risque de malformation lié à l’exposition à la prégabaline pendant la grossesse multiplié par près d’1,5 par rapport à la population non exposée à ce médicament. Pour les femmes en âge de procréer, c’est sous contraception efficace que l’on peut en prescrire. Au regard de ces nouvelles données et suite aux conclusions du Comité d’évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA), l’information relative au risque de malformations congénitales majeures est en cours de mise à jour dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice patient. Il faut également éviter des associations avec l’alcool ou d’autres médicaments qui peuvent entrainer des risques de somnolence. En revanche, il n’y a pas de contre-indication majeure à part une allergie à ce médicament.
Merci au Nathalie Le Guyader, Chef de service Pharmacie du Groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, à Paris
Source : Topiramate, prégabaline et valproate : publication de nouvelles données sur les risques liés à l’exposition à ces médicaments. ANSM. 29 juin 2022.
La trichotillomanie est un trouble psychique et compulsif qui se manifeste par un arrachage des cheveux ou des poils (cils, sourcils, poils de barbe…). D’où ça vient ? Quelles sont les causes ? Est-ce une maladie ? Un TOC ? Est-ce que les poils et les cheveux repoussent après la trichotillomanie ? Découverte de ce trouble et ses solutions.
Quelle est la définition de la trichotillomanie ?
La trichotillomanie est un comportement compulsif, et organisé, d’arrachage des cheveux qui mène à la disparition des cheveux (alopécie) sur une zone délimitée du cuir chevelu, ainsi que sur d’autres zones pileuses, comme les cils et les sourcils. Si le trouble est désigné par le même nom pour l’enfant et l’adulte, ses formes diffèrent.
La trichotillomanie de l’enfant correspond à une compulsion répétitive le plus souvent lié à un épisode de stress temporaire et se rencontre plutôt chez les garçons.
La trichotillomanie de l’adulte est plus complexe et se présente sous deux formes cliniques : une forme dite « concentrée sur le geste » dans laquelle l’envie compulsive d’arracher les cheveux est vécue consciemment et suivie d’un sentiment d’apaisement ou de culpabilité, et une forme dite « automatique » dans laquelle l’arrachage de cheveux est réalisé inconsciemment et ne procure pas de soulagement ultérieur.
Quels sont les poils arrachés ? Les cils, les sourcils, la barbe ?
« La trichotillomanie peux toucher tous les phanères, c’est-à-dire les cheveux, les poils de barbe, de cils ou sourcils. Dans le cas spécifique des ongles, on parle alors d’onychophagie », précise Dr Malekpour, psychiatre à la Clinique des Boucles de la Seine.
Quelles sont les causes de la trichotillomanie ?
Chez l’enfant, la trichotillomanie est souvent liée à un stress et fait donc partie des symptômes d’anxiété. D’autres facteurs interviennent dans l’apparition du trouble comme l’hérédité, ou chez la femme, le cycle menstruel. En effet, une recrudescence des symptômes de la trichotillomanie est observée à la période menstruelle.
La trichotillomanie est-elle un TOC ?
Oui, mais « il faut distinguer la trichotillomanie qui est un sous-type de TOC (Troubles obsessionnels compulsifs), d’origine purement anxieuse, des Tics, troubles d’origine neurologique, avec mouvements musculaires saccadés et désorganisés mais conscient, et aggravés par l’anxiété. Leurs traitements respectifs n’étant pas les mêmes« , explique le Dr Malekpour.
Quels sont les symptômes d’une personne atteinte de trichotillomanie ?
Outre la compulsion d’arrachage, la trichotillomanie est définie par les critères suivants :
Un caractère obsessionnel, c’est-à-dire une perception d’une tension croissante avant l’arrachage et en cas de résistance au comportement d’arrachage,
Une sensation de soulagement après l’arrachage et une extinction de la tension
L’absence d’autres troubles mentaux ou affections dermatologiques (comme la pelade) pouvant causer ce comportement,
Des difficultés ou des répercussions sociales ou professionnelles exprimées par le patient.
Comment se manifeste la trichotillomanie chez l’adulte ?
La trichotillomanie dite « concentrée sur le geste » : le désir d’arracher les cheveux est pleinement conscient, le besoin est irrésistible. Le geste est suivi soit d’un sentiment d’apaisement, soit d’un sentiment de culpabilité. Ceci correspond à une symptomatologie d’origine anxieuse.
La trichotillomanie dite « automatique » : l’arrachage des cheveux est réalisé sans en avoir pleinement conscience dans différentes situations courantes (travail, loisirs). Il n’est pas précédé par une phase de tension (besoin irrépressible) et ne procure pas de soulagement ultérieur.
Comment se manifeste la trichotillomanie chez l’enfant ?
Chez l’enfant, la trichotillomanie atteint plus particulièrement les garçons et se manifeste le plus souvent en période de stress. Le trouble est en général transitoire et disparaît spontanément. « Il est souvent associé à l’onychophagie, symptôme très fréquent de stress y compris chez l’adulte, qui consiste à se ronger les ongles de façon compulsive. Le risque chez l’enfant, en dehors d’une stigmatisation esthétique, est l’ingestion de ses cheveux et/ou ongles sur la durée, ce qui peut aboutir dans des cas extrêmes à des occlusions intestinales sur des amas de ces matières dit « trichobézoard », souligne le spécialiste.
Comment pose-t-on le diagnostic de trichotillomanie ?
Le diagnostic de trichotillomanie se fonde sur l’interrogatoire et les signes cliniques d’une part, et sur les observations de l’entourage du patient d’autre part.
Quel est le traitement pour soigner une trichotillomanie ?
Les formes sévères de trichotillomanie nécessitent une prise en charge adaptée : elle repose principalement sur :
→ Une psychothérapie comportementale dite TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale) destinée à rééduquer le patient face à son anxiété.
→ « La prescription de psychotropes de type antidépresseurs peut être associée dans les cas sévères mais leur efficacité est mal démontrée dans la trichotillomanie« , commente le Dr Malekpour.
→ Le Minoxidil est le traitement le plus efficace contre la chute des cheveux. Cette lotion, préconisée à 2% pour les femmes et 5% pour les hommes, est disponible sans ordonnance. Si ce médicament peut effectivement favoriser la repousse, il ne fera pas de miracle tant que le patient ne sera pas traité psychologiquement car c’est là la véritable source du problème.
→ L’hypnose peut aussi être utile dans ce type de trouble car elle va permettre d’en comprendre l’origine.
Merci au Dr Paul Malekpour, psychiatre à la Clinique des Boucles de la Seine.
[Mis à jour le 3 mai 2023 à 10h07] Les conditions de prescription du topiramate, un médicament antiépileptique de deuxième génération, ont été modifiéesle 2 mai 2023, par l’Agence du médicament (ANSM), pour les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer et femme enceintes, afin de limiter l’exposition pendant la grossesse, en raison des risques de troubles neurodéveloppementaux pour l’enfant à naître. Désormais, la prescription de topiramate (Epitomax et génériques) doit être réalisée annuellement par un neurologue ou un pédiatre. Le renouvellement est possible par tout médecin dans l’intervalle. La patiente et le neurologue ou le pédiatre doivent signer tous les ans un accord de soin, établissant que la patiente a bien été informée des risques du traitement pour son enfant à naitre en cas de grossesse. Par ailleurs, la dispensation en pharmacie ne peut se faire que sur présentation : d’une ordonnance établie par un neurologue ou un pédiatre datant de moins d’un an ou de l’accord de soin signé par la patiente (ou par son représentant légal), ainsi que par le neurologue ou le pédiatre.
Quelles sont les nouvelles conditions de délivrance du Topiramate en 2023 ?
L’ANSM a modifié les conditions de prescription et de délivrance des médicaments à base de topiramate pour les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer et femme enceintes le 2 novembre 2022 pour les initiations de traitement par topiramate et le 2 mai 2023 : pour les patientes en cours de traitement par topiramate :
Début du traitement
Depuis le 2 novembre 2022, un médicament à base de topiramate ne peut être prescrit la première fois que par un neurologue ou un pédiatre ;
Lors de cette première prescription, la patiente doit signer avec son médecin spécialiste un formulaire d’accord de soins qui atteste notamment qu’elle a été informée des risques pour l’enfant à naitre en cas d’exposition pendant la grossesse et de la nécessité d’une contraception efficace. Pour les patientes mineures, cet accord de soins est signé par les parents.
Renouvellement de la prescription
Depuis le 2 mai 2023, la patiente doit consulter son neurologue ou le pédiatre de l’enfant, au moins une fois par an pour réévaluer la nécessité de poursuivre ou non le traitement, notamment au regard d’un projet de grossesse. Lors de cette consultation, elle doit à nouveau signer le formulaire annuel d’accord de soins. Dans l’intervalle, le médecin généraliste peut renouveler la prescription.
Délivrance du traitement en pharmacie
Pour obtenir le médicament ou celui de l’enfant, la patiente doit présenter la prescription annuelle du neurologue ou du pédiatre, ainsi que le formulaire annuel d’accord de soins cosigné pour les initiations de traitement ou pour la poursuite du traitement.
Il est important de bien comprendre les risques liés à l’exposition à ces médicaments pendant la grossesse et les mesures de précaution qui en découlent. Il ne faut pas hésiter à interroger les professionnels de santé :
Il convient d’utiliser une méthode de contraception efficace pendant toute la durée du traitement ;
En cas de projet de grossesse, il ne faut pas arrêter sa contraception avant d’avoir pu échanger avec le médecin qui doit adapter la prise en charge au projet de grossesse.
En cas de survenue d’une grossesse, il ne faut pas arrêter traitement sans avoir échangé avec le médecin.
Définition : c’est quoi le topiramate ?
Le topiramate est un médicament antiépileptique de deuxième génération. C’est un monosaccharide (sucre simple) commercialisé sous forme de comprimés ou de gélules en fonction du dosage.
Indications : quand prendre du topiramate ?
Le topiramate est principalement utilisé dans le traitement de l’épilepsie partielle, de crises d’épilepsie généralisées ou associées au syndrome de Lennox-Gastaut (affection cérébrale rare). Il est administré seul chez l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans, ou en association à un autre antiépileptique dès l’âge de 2 ans. Par ailleurs, le topiramate peut aussi être employé chez l’adulte à visée préventive comme traitement de fond de la migraine. L’administration est quotidienne et non ponctuelle afin de réduire le nombre de crises migraineuses. La durée du traitement, de l’ordre de plusieurs mois, est variable en fonction des patients.
Quel est le mode d’action du topiramate ?
Son mode d’action reste inconnu. Toutefois certaines études ont permis d’émettre des hypothèses relatives aux mécanismes d’action impliqués. Le topiramate induirait notamment une augmentation de l’activité de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) : substance naturellement produite par les neurones.
Noms commerciaux : quels médicaments contiennent du topiramate ?
La spécialité commerciale Epitomax® contient du topiramate aux dosages 15 mg, 25 mg, 50 mg, 100 mg et 200 mg, tout comme les génériques disponibles :
Topiramate Accord
Topiramate BGR
Topiramate Mylan
Topiramate Sandoz
Quels sont les effets secondaires du topiramate ?
Les effets indésirables du topiramate sont nombreux. Les plus fréquents sont des diarrhées, des nausées, une rhinopharyngite, un état dépressif, de la fatigue, des vertiges voire une sensation de somnolence. D’autres effets comme une perte de l’appétit, des troubles du langage, de l’attention et de la mémoire peuvent être observés.
Quels sont les risques du Topiramate si on le prend enceinte ?
Les enfants exposés au topiramate pendant la grossesse encourent les risques suivants :
Malformations majeures : fentes des lèvres et du palais (fentes labiales et palatines), des atteintes des organes génitaux (hypospadias) et une diminution de la taille de la tête et du cerveau (microcéphalies). Selon les dernières études, le risque observé de malformations majeures s’élève jusqu’à 8,2%.
Risque augmenté de petit poids à la naissance du nouveau-né ;
Risque de troubles neurodéveloppementaux : un risque de survenue de troubles du spectre autistique qui se situe entre 2 et 6% ; un risque de survenue d’une déficience intellectuelle qui situe entre 1 et 8%.
Le topiramate fait-il maigrir et pourquoi ?
La raison pour laquelle le topiramate fait maigrir n’a pas été identifiée avec certitude. D’une part, l’éventuelle perte d’appétit causée par la prise de topiramate conduirait à une perte de poids. D’autre part, des études animales ont montré que le topiramate bloquerait la lipogenèse (production des graisses dans l’organisme). En France, ce médicament n’est pas indiqué dans la perte de poids. Une prescription avec un tel objectif conduirait à un détournement de son usage. En raison des risques potentiels, il est disponible uniquement sur ordonnance et ne doit pas être pris dans une autre indication que l’épilepsie et les migraines.
Quelles sont les contre-indications du topiramate ?
Chez les femmes enceintes ou les femmes en âge d’avoir des enfants et qui ne disposent pas d’une méthode de contraception efficace, le topiramate est contre-indiqué dans le traitement de la migraine et contre-indiqué dans le traitement de l’épilepsie sauf en cas de nécessité absolue (inefficacité des autres traitements ou intolérance aux autres traitements).Avant l’instauration du traitement, les patientes seront informées du risque malformatif important en cas de grossesse. Un test de grossesse doit être réalisé chez les femmes en âge de procréer pour exclure le risque et une contraception efficace doit être administrée durant toute la durée du traitement. Le choix du contraceptif s’effectue en concertation avec le médecin car le topiramate peut réduire l’efficacité de certaines pilules. De plus, le médicament ne doit pas être pris en cas d’allergie connue à l’un des composants.
Sources : – Base de données publique des médicaments
– ANSM
– Vidal.fr
– Orphanet
– Traité médecine et chirurgie de l’obésité : Traitements médicamenteux de l’obésité, 454. Editions Lavoisier, 2011.
Le bruxisme désigne le fait de grincer les dents principalement pendant la nuit et plus rarement pendant le jour. Les mâchoires sont crispées et serrées, ce qui peut altérer l’émail des dents et provoquer tout un tas de symptômes et de complications (douleurs aux vertèbres, blocage de la mâchoires, maux de tête, perte de dents…). Les personnes qui ont tendance à grincer des dents le font souvent pendant leur sommeil et peuvent, pendant longtemps, ne pas savoir qu’elles sont atteintes de bruxisme. Quels sont les symptômes typiques d’un bruxisme ? Les causes ? Quelle est la solution miracle ? Des gouttières anti bruxisme ? Des solutions naturelles ?
Quelle est la définition d’un bruxisme dentaire ?
Le bruxisme est un trouble qui se caractérise par la contraction musculaire involontaire des mâchoires, ce qui provoque un serrement, un grincement et un frottement des dents, en dehors d’une situation où elles sont normalement en contact comme la déglutition ou la mastication. Il est généralement temporaire, mais s’il se prolonge, il nécessite une prise en charge thérapeutique afin d’éviter certaines complications. Le bruxisme survient généralement la nuit (bruxisme du sommeil ou bruxisme nocturne), mais il peut aussi être observé pendant la journée (bruxisme éveillé ou bruxisme diurne). « Il existe plusieurs types de bruxisme et cela peut avoir des répercussions sur l’usure prématurée des dents et sur les articulations temporo-mandibulaires« , indique le Dr Gérard Motto, président du Syndicat Français des Spécialistes de l’Orthodontie (SFSO) et orthodontiste à Evreux.
► Le bruxisme dit « de serrage » : il s’agit d’une contraction anormale des mâchoires qui s’accentue généralement la nuit. La pression est « verticale ».
► Le bruxisme dit « d’affûtage » : les dents grincent de manière latérale
► Le bruxisme dit « de tapotement » : la personne « claque des dents »
En cas de bruxisme, la personne serre ou grince ses dents, généralement pendant la nuit (on l’appelle le bruxisme nocturne). Une personne atteinte d’un bruxisme ressent généralement des symptômes au réveil :
Des douleurs dans les dents ou la mâchoire
Des douleurs qui irradient au niveau du visage ou des tempes
Des maux de tête
Une sensibilité au niveau des dents
Une sensibilité quand on mange/boit chaud ou froid
La personne qui dort avec la personne atteinte de bruxisme (ou les parents d’un enfant) peut être alertée par le bruit que fait le serrage ou le tapotage des dents.
Quels sont les risques et conséquences d’un bruxisme ?
Si le bruxisme a pour fonction, durant l’enfance, de déloger les dents de lait, il est censé disparaître à l’âge adulte car il peut causer des complications :
Une dégradation de l’émail des dents. « Les gens qui font du bruxisme usent leurs dents (les dents sont comme « limées ») et diminuent ce qu’on appelle la dimension verticale de la face », précise notre interlocuteur.
Des douleurs vertébrales,
Des blocages de la mâchoire
Des douleurs et un craquement des mâchoires
Une fatigue musculaire au niveau des joues
Une perte de dent
Quelle est la cause d’un bruxisme ? Pourquoi grince-t-on des dents ?
Le bruxisme ou le fait de grincer des dents peut être causé par :
Un stress psychologique ou une anxiété
Un mauvais alignement des mâchoires (dents mal-alignées ou manquantes)
Le fait de dormir sur le dos
Les périodes d’éveil pendant la phase de sommeil léger (expression plus importante du trouble)
Qui consulter en cas de bruxisme ?
Le dentiste diagnostique en général le bruxisme d’après l’usure de l’email des dents ou suite à la plainte de la personne ou de son entourage. Ensuite, une prise en charge par un ORL, un stomatologue, un médecin du sommeil peut être proposée.
Quel est le traitement pour soigner un bruxisme ?
Le bruxisme nocturne n’est pas toujours identifié par le patient, ce qui peut retarder son diagnostic et sa prise en charge qui repose sur (solution à envisager au cas par cas) :
► La prescription de médicaments comme des myorelaxants et d’anxiolytiques
► La pose d’une gouttière de bruxisme dite « de désocclusion » pour protéger contre l’usure dentaire qui se porte généralement la nuit. « Il s’agit d’une gouttière en acrylique qui est faite sur les empreintes dentaires du patient et qui dispose d’un plan occlusal, autrement dit d’une petite réhausse sur toute la surface occlusale (face des dents qui viennent en contact avec les dents correspondantes de l’autre maxillaire), ce qui permet à la maxillaire inférieure d’être surélevée, libre et de ne pas être bloquée sur les dents du haut » explique notre interlocuteur.
► La pose d’une prothèse partielle en cas d’usure des dents avancée et invalidante
► La pose d’un vernis et d’un gel fluoré sur les dents pour atténuer la sensibilité dentaire au réveil occasionnée par l’usure de l’émail.
► L’injection de toxine botulique au niveau des mâchoires ou même l’opération chirurgicale en fonction des cas.
Quelles sont les solutions naturelles contre le bruxisme ?
► La pratique de techniques de relaxation comme l’hypnose ou la sophrologie sont proposées si le bruxisme est associé à un trouble anxieux.
► Certaines huiles essentielles comme la Gaulthérie couchée, le Romarin à camphre, le Basilic tropical, la Mandarine ou le petit grain bigaradier appliquées localement, sous forme d’un massage circulaire des deux côtés au niveau du muscle masséter permettent de détendre l’articulation des mâchoires.
► D’autres techniques comme l’ostéopathie ou la rééducation maxillo-faciale par un kinésithérapeute
Merci au Dr Gérard Motto, président du Syndicat Français des Spécialistes de l’Orthodontie (SFSO) et orthodontiste à Evreux.
Le terme de malléole désigne l’une des deux tubérosités osseuses situées au niveau de l’articulation de la cheville. On distingue la malléole médiale (ou tibiale), qui est une excroissance normale de la partie inférieure du tibia et la malléole latérale (ou fibulaire), qui est quant à elle une partie de la fibula (ex-péroné). La fracture de la malléole est généralement causée par un traumatisme local suite à une chute ou un coup. Quels sont les symptômes ? Comment établir le diagnostic ? Comment soigner une fracture de la malléole ? Quelle rééducation ? En combien de temps peut-on remarcher ?
C’est quoi une fracture à la malléole ?
« La fracture de cheville la plus fréquente est la fracture isolée de la malléole fibulaire due à un mouvement de rotation : le corps part vers l’intérieur, alors que le pied reste immobile », explique le Dr Christophe Cermolacce, chirurgien orthopédiste. Un traumatisme peut briser la malléole médiale ou latérale, ou plus rarement les deux à la fois. Dans les cas de fracture, il est important de savoir si le ligament appelé syndesmose(qui permet notamment de maintenir la pince malléolaire) est déchiré ou non. Du coup, on classe les fractures selon la probabilité d`une rupture de ce ligament :
Fracture de type Weber A : fracture en dessous de la syndesmose ; l`articulation est encore mobile.
Fracture de type Weber B : fracture à hauteur de la syndesmose ; souvent le ligament est touché à cause d’un mouvement de rotation mais l`articulation peut encore être mobile.
Fracture de type Weber C : fracture au-dessus de la syndesmose ; le ligament est déchiré à cause d’un mouvement de translation latérale.
Quelles sont les causes d’une fracture à la malléole ?
Les fractures de cheville surviennent surtout lors de mouvements de torsion après avoir glissé ou trébuché. Par exemple, lors :
d’une mauvaise réception d’un saut ;
d’une torsion de cheville chez la femme portant des talons hauts ;
ou d’un coup direct porté au cours d’un match de sport collectif (rugby notamment)
« Plus rarement il s’agit d’une fracture de fatigue, sans traumatisme causal. Elle peut survenir chez une personne en surpoids ou lors d’un entraînement excessif », précise notre interlocuteur.
Quels sont les symptômes de la fracture de la malléole ?
Les symptômes marquants de cette blessure sont :
Une impotence fonctionnelle. On ne pose pas le pied !
Une douleur spontanée et à la pression au niveau de la malléole concernée
Une mobilité réduite et douloureuse
Une enflure croissante dans la zone de la cheville
Une tuméfactionet parfois un épanchement sanguin au niveau de la cheville
Une malposition du pied par rapport à la jambe, en raison d’une luxation de la cheville.
Comment diagnostiquer une fracture de la malléole ?
Après examen du pied et des articulations voisines, le médecin (généraliste, urgentiste ou chirurgien orthopédique) va prescrire des radios de la cheville de face à 20 degrés de rotation interne et de profil. « Il faut également prévoir des radios de la jambe entière puisque la fibula peut être fracturée relativement haut, comme dans le cas notamment de la fracture de Maisonneuve », ajoute le spécialiste. En cas de fractures complexes, une tomodensitométrie (scanner) peut être demandée pour une meilleure indication et préparation de l`intervention chirurgicale.
La reprise du sport ne sera possible qu’une fois que la cheville sera consolidée
Comment soigner une fracture de la malléole ?
Si la fracture n’est pas déplacée (Weber A ou B), le traitement classique consiste à mettre la jambe en immobilisation (amovible ou plâtre) pendant 6 semaines. Des antalgiquespeuvent prescrits contre la douleur. En revanche, les fractures impliquant une déchirure de la syndesmose (Weber C) ou une instabilité de l`articulation nécessitent une intervention chirurgicale. La prise en charge des fractures de cheville permet d’une part, de réduire la fracture en cas de fracture avec déplacement des composants osseux. Il s’agit de remettre en place et d’aligner les différentes pièces osseuses qui se sont déplacées. D’autre part, le maintien de cette réduction par la mise en place de matériel chirurgical métallique (vis, plaque, clou…), afin de garder les différents composants osseux en place. « Après l`intervention, la jambe doit tout d`abord être partiellement mise au repos, généralement dans une botte, insiste le médecin. La mobilisation peut être plus précoce qu’avec le traitement orthopédique, mais il faut compter plus de 8 semaines pour pouvoir re solliciter la cheville normalement. »
Quel est le temps de guérison d’une fracture de la malléole ?
La prise en charge est en règle générale de 60 à 90 jours en l’absence de complications, ce délai pouvant varier suivant le type de fracture et d’intervention. À la suite du traitement d’une cheville, il faudra suivre des séances de rééducation en kinésithérapie afin de remuscler la cheville. La reprise du sport ne sera possible qu’une fois que la cheville sera consolidée (souvent plus de 3 mois). « L’œdème persiste souvent plus de 4 mois, conclut le Dr Cermolacce. Le matériel d’ostéosynthèse se retire à la fin de la première année. Et la cheville est totalement guérie après 1 an. »
Merci au Dr Christophe Cermolacce, chirurgien orthopédiste à la Clinique Blomet (Paris 15ème).
Pour le cœur, la circulation sanguine, la tension, le sommeil… L’aubépine est miraculeuse ! C’est un arbuste épineux à fleurs blanches ou rosées odorantes à la fin du printemps. Présente dans nos régions en lisières des bois et dans les haies, ce bel arbrisseau du nom botanique Crataegus laevigata, appartient à la famille des rosacées. Toute la plante a un intérêt thérapeutique. Les feuilles, les fleurs et les fruits renferment des flavonoïdes, et différents acides et amines aromatiques dont il est intéressant de tirer partie pour lutter contre la tension artérielle et l’insuffisance cardiaque modérée.
Quels sont les bienfaits de l’aubépine pour le cœur ?
L’aubépine régularise le rythme cardiaque, renforce les contractions du muscle cardiaque et améliore l’oxygénation du cœur en facilitant la circulation du sang dans les artères coronaires. Les substances actives de la plante ont également montré une activité régulatrice sur la pression sanguine et sur la diminution de l’excitabilité du système nerveux. Son usage est recommandé contre les troubles congestifs de la ménopause, les palpitations, les bouffées de chaleur, l’insomnie, l’irritabilité et les bourdonnements d’oreille.
Quels sont les bienfaits de l’aubépine pour la tension ?
Les vertus de l’aubépine sont valables autant pour lutter contre une tension trop haute, qu’une tension trop faible. Ce sont ses flavonoïdes qui augmentent le flux sanguin vers le cœur en dilatant les artères coronaires. L’action de la plante est toutefois très lente à se faire sentir, mais se poursuit longtemps, même après l’arrêt du traitement. « Il faut du temps à l’organisme pour s’adapter aux propriétés de la plante avant d’en ressentir les bienfaits », précise Amélie Mounier naturopathe à Vincennes. « Il est préconisé de faire des cures sur plusieurs mois jusqu’à en ressentir les effets. Pour rappel, une cure de plantes : toujours sur 21 jours puis marquer une pause d’1 semaine avant de reprendre une nouvelle cure de 21 jours et ainsi de suite… A suivre sur plusieurs mois mais toujours en fonction des recommandations d’un professionnel de la santé » rappelle la naturopathe.
L’aubépine est-elle efficace contre le mal de gorge ?
*Les fruits de l’aubépine sont astringents. Il est possible de les utiliser en gargarisme en cas de maux de gorge, indique la naturopathe. Il faut alors les faire infuser avec un peu de miel (environ 10g/L d’eau). Leur vertu permet de resserrer les tissus et donc de réduire progressivement l’inflammation et la douleur. »
Est-elle efficace pour mieux dormir ?
« Les propriétés sédatives de l’aubépine permettent de l’utiliser en infusion, à raison d’une cuillère à café pour 1 petite tasse de 15 cl. A boire 30 minutes/1 heure avant de se coucher. Pour un effet plus » sédatif « , associer à l’aubépine, la valériane et la passiflore qui lutteront contre le stress et les insomnies », précise la naturopathe.
Comment utiliser l’aubépine en infusion ?
L’aubépine est à prendre en infusion à raison d’une à deux cuillérées à café de fleurs ou feuilles sèches dans une tasse d’eau bouillante. Laisser infuser à couvert 10-15 minutes. « Prendre une à trois fois par jour, hors des repas, et jamais plus de 21 jours, prévient la naturopathe. Pour 6 semaines de cure, vous devez faire 2 cures avec une pause d’1 semaine entre les deux. »
Comment consommer l’aubépine en gélule ?
L’aubépine existe aussi sous forme de gélule ou d’extrait hydro-alcoolique ou de bourgeons d’Aubépine – le bourgeon aide à réduire le niveau de stress et d’angoisse et agit sur la baisse de tension. Pour la posologie voir les recommandations sur le produit choisi. La cure reste toujours de 21 jours, pas plus.
Quelles sont les précautions d’emploi et contre-indications de l’aubépine ?
« Les personnes atteintes de troubles cardiaques, même bénins, doivent consulter leur médecin avant de suivre une cure d’aubépine » recommande la naturopathe. Enfin il n’existe pas d’interaction connue entre l’aubépine et les médicaments destinés à soigner les problèmes cardiovasculaires ou cardiaques. Les femmes enceintes et qui allaitent doivent éviter de la consommer, en l’absence de données sur son innocuité pour le bébé.
Quels sont les effets secondaires indésirables de l’aubépine ?
L’aubépine ne semble pas provoquer d’effets secondaires indésirables. Seuls des troubles digestifs bénins et passagers ont été observés. « Parfois, il est possible de faire de la bradycardie(baisse du rythme cardiaque), ou ressentir des palpitations. Dans ce cas, deux possibilités : diminuer la prise ou arrêter. Mais ne pas hésiter à consulter un professionnel de la santé » préconise la naturopathe.
Merci à Amélie Mounier, naturopathe certifiée FENA, à Vincennes.