L’été, synonyme de vacances et de farniente, se transforme parfois en un véritable défi sanitaire, notamment dans les grandes villes. En plus des canicules, il y a un phénomène moins connu mais super important : l’îlot de chaleur urbain (ICU). En gros, nos villes deviennent de vrais fours, bien plus chaudes que la campagne d’à côté et se transforment en pièges à chaleur absolument délétères pour notre santé : risque de déshydratation, insolation, voire un coup de chaleur chez les plus fragiles. La faute au béton et au bitume qui emmagasinent la chaleur, au manque d’arbres pour nous offrir un peu d’ombre, et à toutes activités qui dégagent de la chaleur (voitures, clim…).
Une étude sérieuse, issue du projet MApUCE mené par le CNRS et Météo-France, s’est penchée sur ce phénomène et a modélisé l’effet ICU dans 42 zones urbaines. Les résultats sont clairs : certaines villes sont de vrais points chauds, surtout la nuit, ce qui peut vraiment perturber la récupération vitale du corps. En bas du top 10, on retrouve Saint-Etienne, qui affiche des températures bien au-dessus de la normale. Ensuite, on retrouve un peloton de villes avec une intensité forte de +4,5 °C : Belfort, Bordeaux, Mulhouse, Reims, et Lyon. En 4e et 3e position, Clermont-Ferrand et Lille affichent toutes deux une intensité forte de +5 °C. Et juste devant elles, Grenoble se positionne en 2e position avec une intensité forte et un différentiel de +5,5 °C.
En tête de ce classement préoccupant, et sans grande surprise, c’est Paris qui trône. La capitale affiche une intensité très forte avec un ICU maximal de +6,5 °C. C’est le plus gros écart de température enregistré, ce qui signifie qu’aux heures les plus chaudes de la nuit (souvent entre 4h et 6h du matin), Paris est en moyenne 6,5 °C plus chaude que la campagne environnante. Une donnée particulièrement frappante : 100 % de la population parisienne est exposée à un ICU d’intensité forte ou très forte, soulignant l’ampleur du défi sanitaire pour ses habitants, avec un risque plus important de déshydratation et d’insolation.
Face à cette réalité, les collectivités locales commencent à mettre en place des stratégies pour atténuer l’ICU, comme la végétalisation des espaces urbains, la création d’îlots de fraîcheur, la désimperméabilisation des sols et l’utilisation de matériaux plus réfléchissants. Mais la vigilance individuelle reste primordiale : s’hydrater régulièrement, éviter les efforts physiques aux heures les plus chaudes et chercher la fraîcheur sont des gestes essentiels pour se prémunir des dangers de la chaleur estivale.
Ces insectes ne choisissent pas leurs cibles au hasard.
Même si elle rime avec soleil et vacances, la période estivale s’accompagne souvent de démangeaisons bien moins réjouissantes : celles provoquées par les moustiques. Même en prenant toutes les précautions, certains semblent irrésistiblement ciblés par ces insectes, et subissent des piqûres irritantes. Pourquoi une telle inégalité face aux moustiques ? Plusieurs facteurs sont connus, comme la génétique ou le groupe sanguin, mais des chercheurs américains suggèrent dans une étude que notre alimentation pourrait jouer un rôle clé.
Pour le vérifier, les scientifiques de l’Université du Wisconsin (États-Unis) ont d’abord mesuré l’attrait de volontaires à jeun face à des moustiques de l’espèce Anopheles stephensi, un important vecteur du paludisme en Asie, connu pour être particulièrement sensible aux odeurs humaines. Puis, ils ont refait le test quelques heures après que les participants aient mangé un fruit. Afin de valider leurs conclusions, les chercheurs ont comparé les effets d’un fruit « suspect » avec ceux d’un fruit « neutre », le raisin. Leur méthode pour mesurer l’attractivité ? Compter le nombre de contacts des insectes sur un dispositif imprégné de l’odeur des volontaires.
D’après les résultats publiés dans la revue Journal of Insects, « la consommation de raisins n’a eu aucun effet sur le nombre de contacts », un autre fruit a radicalement changé la donne. Il s’agit de la banane. Les chercheurs ont observé que « l’ingestion de bananes a entraîné une augmentation significative du nombre total de contacts » entre les moustiques et les participants. Une seule banane suffirait à produire cet effet. Mais pourquoi ? Une revue scientifique iranienne, parue dans la revue Biologia, explique que la digestion des bananes augmenterait « la production de composés organiques volatils (COV) tels que l’acide lactique et l’éthanol, qui sont des attractifs clés ». Ces substances, émises par la peau, agissent comme de véritables balises olfactives.
Heureusement, votre assiette peut aussi brouiller les pistes ! Des aliments comme l’ail ou les agrumes agissent en véritable camouflage, capables de « perturber le système olfactif des moustiques ». L’astuce n’est cependant pas infaillible, car l’effet varie fortement selon les personnes. Considérez-la comme une piste complémentaire aux répulsifs classiques : cet été, la bataille contre les moustiques se joue aussi dans votre cuisine.
Victime d’une maladie très douloureuse, Diane a dû prendre du Tramadol sans être prévenue des risques de dépendance. Le médicament qui devait la soigner a bien failli l’emporter…
Cela fait 19 ans que Diane Wattrelos, maman de deux enfants, souffre d’une algie vasculaire de la face chronique. Cette maladie provoquée par une compression du nerf trijumeau au niveau du cerveau se manifeste par une douleur difficilement supportable. « Cette douleur est localisée au niveau de l’œil. J’ai l’impression qu’on me plante un tournevis avec une impression de broiement et de coups de marteau. La paupière gonfle et un œdème apparaît. Mon visage devient écarlate, mes yeux larmoient et mon nez coule. La douleur commence dans l’œil puis s’étend dans tout le visage« , nous raconte la jeune femme de 33 ans.
Les premières années, Diane parvient à vivre avec la maladie, sauf en période de crises, mais plus les années passent, plus les douleurs s’accentuent. Il y a 9 ans, son médecin lui conseille de prendre du Tramadol, l’antalgique opioïde le plus prescrit en France. Diane lui fait confiance sans réaliser que ce médicament a des effets secondaires très lourds comme elle le raconte dans l’ouvrage « Addict sur ordonnance. Le combat d’une maman comme les autres » (Ed. Leduc). « Personne ne supporte vraiment bien ce médicament qui a des effets secondaires qui ne s’estompent pas avec le temps. On n’est pas bien quand on prend du Tramadol même s’il donne« .
Ce médicament a, en effet, une longue liste d’effets secondaires comme des vomissements, des nausées, des sensations de vertiges, des maux de tête, une somnolence, etc. « Ils sont tellement importants que certains personnes arrêtent d’en prendre, fort heureusement. Mais cela n’a pas été mon cas. Mes médecins successifs me prescrivaient ce médicament, je leur faisais confiance. J’étais malade, je me soignais. Mais jour après jour, j’augmentais les doses, jusqu’à« . C’est un épisode de l’émission Zone interdite appelé « Médicaments, alcool : ces drogues qui détruisent les familles » diffusé le 21 novembre 2021 qui va lui permettre de réaliser qu’elle est dépendante. Diane est en effet très marquée par le témoignage d’Helga dont le fils Simon a fait une overdose fatale de codéine mélangée avec des anxiolytiques. « Je me suis reconnue dans cette histoire. J’ai vu toutes les années défiler où j’avais mélangé les médicaments et où mon mari avait peur de ne pas me retrouver vivante« , note Diane qui a bien tenté d’arrêter ce médicament pendant ses grossesses mais qui n’y est pas parvenue.
La « délivrance » du diagnostic
Deux jours après la diffusion de cette émission, elle publie un message sur les réseaux sociaux et reçoit de nombreux témoignages. « J’associais l’image de la personne dépendante aux toxicomanes. » Diane réalise alors que les médecins lui ont prescrit ce médicament depuis des années sans la mettre en garde sur ses dangers dont l’addiction qu’il provoque. Car c’est bien d’une dépendance sont souffre Diane. Elle décide d’en parler à sa neurologue qui la met en relation avec la chef du centre de la douleur du CHU de Rouen. « C’est elle qui a posé la première le diagnostic« . L’équipe médicale lui propose une hospitalisation d’une semaine pour un sevrage. En avril 2022, elle entre à l’hôpital et garde le souvenir d’un séjour marqué par les alternances entre les crises de manque qui se répètent et les perfusions de médicaments qui le soulagent à peine.
Une semaine plus tard, le retour à la maison est terrible. Seule à ce moment, elle reçoit une lettre qui l’informe qu’elle va faire l’objet d’une enquête des services sociaux et replonge quasiment immédiatement. « J’étais sous le choc et je n’avais ni les perfusions qui ne me soulageaient un peu ni le soutien du personnel hospitalier « , explique Diane.
« Après mon hospitalisation, j’ai pu diminuer de moitié ma prise de Tramadol mais après, je l’ai réaugmentée par deux. Je n’étais plus vraiment prise en charge par le CHU où j’avais été hospitalisée. Je suis allée donc aller voir mon médecin généraliste puis d’autres pour obtenir ma dose« , regrette Diane qui aurait aimé se voir prescrire de la Naloxone®, un médicament qui peut neutraliser temporairement les effets d’une surdose d’opioïdes et qui est couramment utilisé dans le Nord de l’Amérique. « Je trouve que nous sommes en France très en retard dans le domaine de l’addictologie. C’est vraiment triste. J’ai posé la question aux médecins concernant la Naloxone et ils m’ont répondu qu’ils avaient peur qu’on l’utilise mal« . Aujourd’hui, Diane va beaucoup mieux depuis qu’elle a commencé un traitement de substitution spécifique et antalgique, adapté à ses douleurs chroniques.
« J’ai arrêté le Tramadol et la morphine dont j’étais également dépendante. Ce n’est pas toujours facile mais je n’ai déjà plus de risques d’overdose et je le vis comme un véritable renouveau » explique Diane qui a aussi écrit son livre pour inciter les personnes dépendantes au Tramadol à s’exprimer. « Il ne faut plus que ce sujet soit tabou : les personnes dépendantes doivent pouvoir en parler sans honte afin de se faire aider. Il faudrait aussi que les médecins généralistes ne prescrivent plus de Tramadol sans alerter sur le risque de dépendance. L’addiction aux opioïdes peut concerner tout le monde, vraiment tout le monde », martèle Diane qui fait preuve d’une belle résilience à la fin de son ouvrage et qui écrit : « Je n’en ai pas fini avec mon addiction, mais une chose est sûre : j’avance. Et surtout je veux y croire « .
Plusieurs facteurs peuvent empêcher une production adéquate.
L’été est souvent synonyme de vitalité retrouvée et d’énergie débordante. C’est la période de l’année où l’on se sent généralement le plus en forme, où l’on profite des activités en extérieur et où le moral est au beau fixe. L’abondance de fruits et légumes frais, gorgés de soleil, nous permet normalement de faire le plein de toutes les vitamines essentielles dont notre corps a besoin. Pourtant, un paradoxe subsiste : même sous un soleil généreux, il est tout à fait possible de manquer d’une vitamine cruciale que notre organisme est censé produire grâce à l’exposition aux rayons lumineux.
Les carences sont fréquentes en juillet et en août. Plusieurs facteurs peuvent empêcher une production adéquate, même sous un soleil estival éclatant, nous confie Jonathan Orchard, co-fondateur et directeur scientifique de la marque Neutrient. La pigmentation de la peau, la position géographique, l’heure de la journée, l’utilisation de crèmes solaires ou de vêtements couvrants, ainsi que l’âge avancé et certaines conditions de santé (obésité, maladie de Crohn…), réduisent significativement notre capacité à la synthétiser naturellement.
Par ailleurs, « la vie urbaine, le travail en intérieur ou le temps limité passé à l’extérieur peuvent réduire drastiquement l’exposition au soleil. Même en été, beaucoup passent la majorité de leur journée en intérieur, manquant ainsi les rayons UVB. Une étude de 2020 dans Nutrients a estimé que jusqu’à 50 % de la population mondiale pourrait avoir des niveaux insuffisants de vitamine D – la vitamine en question – même dans des climats ensoleillés, à cause du mode de vie moderne« , poursuit l’expert. En France, jusqu’à 8 personnes sur 10 seraient carencées en vitamine D selon l’Etude nationale Nutrition Santé de Santé publique France.
Pour maintenir un niveau optimal de vitamine D en été, il faut combiner exposition solaire sécurisée, apports alimentaires et supplémentation est recommandée. Notre expert recommande de viser 10 à 30 minutes d’exposition au soleil en milieu de journée sans protection, selon votre type de peau, tout en intégrant des aliments riches en vitamine D comme les poissons gras. Une supplémentation quotidienne de 1 000 à 2 000 UI de vitamine D3 est souvent conseillée, à prendre avec un repas gras et idéalement associée à la vitamine K2 (un avis médical est indispensable). Pour une gestion personnalisée, surveiller vos niveaux sanguins est essentiel, surtout si vous avez des facteurs de risque.
Merci à Jonathan Orchard, co-fondateur et directeur scientifique de la marque Neutrient, spécialiste en compléments alimentaires.
Plusieurs facteurs peuvent empêcher une production adéquate.
Plusieurs facteurs peuvent empêcher une production adéquate.
L’été est souvent synonyme de vitalité retrouvée et d’énergie débordante. C’est la période de l’année où l’on se sent généralement le plus en forme, où l’on profite des activités en extérieur et où le moral est au beau fixe. L’abondance de fruits et légumes frais, gorgés de soleil, nous permet normalement de faire le plein de toutes les vitamines essentielles dont notre corps a besoin. Pourtant, un paradoxe subsiste : même sous un soleil généreux, il est tout à fait possible de manquer d’une vitamine cruciale que notre organisme est censé produire grâce à l’exposition aux rayons lumineux.
Les carences sont fréquentes en juillet et en août. Plusieurs facteurs peuvent empêcher une production adéquate, même sous un soleil estival éclatant, nous confie Jonathan Orchard, co-fondateur et directeur scientifique de la marque Neutrient. La pigmentation de la peau, la position géographique, l’heure de la journée, l’utilisation de crèmes solaires ou de vêtements couvrants, ainsi que l’âge avancé et certaines conditions de santé (obésité, maladie de Crohn…), réduisent significativement notre capacité à la synthétiser naturellement.
Par ailleurs, « la vie urbaine, le travail en intérieur ou le temps limité passé à l’extérieur peuvent réduire drastiquement l’exposition au soleil. Même en été, beaucoup passent la majorité de leur journée en intérieur, manquant ainsi les rayons UVB. Une étude de 2020 dans Nutrients a estimé que jusqu’à 50 % de la population mondiale pourrait avoir des niveaux insuffisants de vitamine D – la vitamine en question – même dans des climats ensoleillés, à cause du mode de vie moderne« , poursuit l’expert. En France, jusqu’à 8 personnes sur 10 seraient carencées en vitamine D selon l’Etude nationale Nutrition Santé de Santé publique France.
Pour maintenir un niveau optimal de vitamine D en été, il faut combiner exposition solaire sécurisée, apports alimentaires et supplémentation est recommandée. Notre expert recommande de viser 10 à 30 minutes d’exposition au soleil en milieu de journée sans protection, selon votre type de peau, tout en intégrant des aliments riches en vitamine D comme les poissons gras. Une supplémentation quotidienne de 1 000 à 2 000 UI de vitamine D3 est souvent conseillée, à prendre avec un repas gras et idéalement associée à la vitamine K2 (un avis médical est indispensable). Pour une gestion personnalisée, surveiller vos niveaux sanguins est essentiel, surtout si vous avez des facteurs de risque.
Merci à Jonathan Orchard, co-fondateur et directeur scientifique de la marque Neutrient, spécialiste en compléments alimentaires.
L’infection se manifeste par des symptômes « pseudo-grippaux ».
Fromages au lait cru, lait de chèvre… Et si ces produits cachaient un risque sanitaire insoupçonné ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier un rapport révélant qu’un virus peut contaminer l’être humain via l’alimentation. Une voie de transmission jusque-là jamais rapportée en France avant 2020, date à laquelle un premier foyer d’infections a été identifié après la consommation de fromages au lait cru de chèvre. En cause : des produits laitiers issus d’animaux infectés, comme les chèvres, pourtant asymptomatiques.
Chez l’humain, l’infection passe souvent inaperçue. Pourtant, dans 10 à 30 % des cas, elle se manifeste par des symptômes pseudo-grippaux, parfois suivis de complications sévères. « Parmi les personnes symptomatiques, 20 à 40 % présentent des signes neurologiques de type méningite, qui peuvent entraîner des séquelles à long terme et une perte d’autonomie », alerte Elsa Quillery, co-coordinatrice de l’expertise à l’Anses. « Depuis 2020, la situation est stable : on dénombre une vingtaine de cas chaque année, avec une transmission directe ou via du fromage au lait cru, un peu partout dans l’Est et le Centre », constate le Dr Raffetin, infectiologue et coordinatrice du Centre de référence des maladies vectorielles à Tiques Nord auprès de 60 millions de consommateurs.
Ces infections sont dues au virus bien connu de l’encéphalite à tiques, à ne pas confondre avec la borréliose de Lyme, d’origine bactérienne. La différence ? Ce virus ne se transmet pas seulement par morsure de tique : il peut aussi contaminer le lait d’animaux infectés. « Les chèvres sont contaminées mais non malades. Pendant les sept premiers jours de l’infection, elles excrètent le virus dans le lait, le temps de fabriquer un anticorps qui leur permet de l’éliminer », explique le Dr Raffetin. Le lait cru ou les fromages qui en sont issus peuvent ainsi devenir vecteurs du virus si aucune mesure sanitaire n’est prise. La région Auvergne-Rhône-Alpes, en raison de son nombre élevé d’élevages caprins et de la forte circulation du virus, est la plus exposée.
Face à ce risque émergent, l’Anses recommande d’éviter l’exposition des troupeaux aux zones boisées où prolifèrent les tiques, en installant des clôtures ou en pratiquant la rotation des pâtures. En cas de suspicion de contamination, la pasteurisation du lait demeure la solution la plus efficace. « Il est essentiel de renforcer la surveillance du virus dans les produits laitiers, chez les animaux et dans l’environnement », insiste Elsa Quillery. Quant aux consommateurs, ils peuvent limiter leur exposition en privilégiant les produits laitiers pasteurisés, surtout dans les zones à risque.