[Mis à jour le 15 décembre 2022 à 12h55] Alors que l’épidémie rebondit en France, épidémiologistes et membres du gouvernement appellent à la vigilance. « Portons le masque dès que nous sommes avec des personnes fragiles ou dans des zones de promiscuité, comme les transports en commun » a déclaré Elisabeth Borne, Première ministre, lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale du 29 novembre. Pour autant, le retour du port du masque obligatoire n’est pas clairement d’actualité : « Il y a pas d’automatisme, parce que les critères (pour son retour, ndlr) sont multiples« , a déclaré le ministre de la Santé, François Braun, sur franceinfo le 13 décembre. « On voit bien que nous sommes face à une triple épidémie : la grippe, le Covid et la bronchiolite, cet ensemble fait que les choses sont compliquées » a-t-il poursuivi estimant qu’ « il faut qu’on sorte de cette logique où il faut systématiquement des textes pour faire des gestes simples« . Quand faut-il vraiment porter un masque ? Lequel ? En pharmacie ? A l’hôpital ? Règles en vigueur cet automne.
Où le masque est-il obligatoire aujourd’hui ?
Le masque n’est plus obligatoire en France depuis le 1er août 2022. Y compris dans les hôpitaux, les pharmacies, chez les médecins… Enfin, de manière générale. Car un arrêté publié au Journal Officiel indique que le responsable de l’établissement ou du service médico-social peut décider de le rendre obligatoire dans les hôpitaux, cliniques, centres de santé, cabinets médicaux, officines de pharmacie, Ehpad… Par exemple, les hôpitaux de Paris (AP-HP) ont décide de maintenir cette mesure : « le port du masque reste obligatoire à l’intérieur des bâtiments hospitaliers de l’AP-HP (pas dans les espaces extérieurs) pour les personnels, patients et visiteurs« , ont-ils indiqué à nos confrères du Figaro le 28 juillet 2022. Autrement dit, le port du masque reste obligatoire à partir de 6 ans dans les établissements des hôpitaux de Paris (il y est obligatoire pour les soignants, les patients et les visiteurs). L’Académie de Médecine recommande de porter un masque dans les hôpitaux, les dispensaires, les centres de soins et les pharmacies, et dans les espaces fermés accueillant du public, tels que les transports en commun en période d’affluence.
#COVID19#Mayenne Pour certaines personnes à risque de forme grave, les masques #FFP2 sont pris en charge par lassurance Maladie sur prescription médicale.
« Portons le masque dès que nous sommes avec des personnes fragiles ou dans des zones de promiscuité, comme les transports en commun. Ce sont des petits gestes qui sauvent des vies, nous le savons. Ils sont décisifs pour faire reculer l’épidémie« , a insisté Elisabeth Borne, Première ministre, lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale du 29 novembre 2022. Par exemple :
transports en commun (train, bus, taxi…)
salles de spectacles (concerts…)
centres commerciaux
bars
restaurants
établissement culturel (cinéma, musée…)
salles de réunion
établissements de santé, Ehpad…
L’Académie de Médecine a également partagé ses recommandations et recommande de le porter dans les hôpitaux, les dispensaires, les centres de soins et les pharmacies, et dans les espaces fermés accueillant du public, tels que les transports en commun en période d’affluence.
Quand mettre un masque FFP2 ?
L’Académie nationale de médecine recommande le port d’un masque de type FFP2 dans les espaces publics clos pour les personnes âgées ou porteuses de comorbidités, pour l’entourage et les professionnels de santé qui sont en contact avec des personnes vulnérables, et pour les femmes enceintes, même quand elles sont à jour dans leurs vaccination.
Le masque est-il obligatoire dans les transports ?
Le masque n’est plus obligatoire dans les transports mais il est « fortement recommandé » de le porter, rappelle le ministère de la Santé François Braun « pour se protéger et protéger les autres contre le coronavirus« . Brigitte Autran, la présidente du Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires) qui remplace le Conseil scientifique recommande de « porter des masques de façon très fréquente« .
Le masque est-il obligatoire dans un train ?
Le port du masque n’est plus obligatoire dans les transports, donc dans les trains et TGV mais il y est fortement recommandé par le gouvernement et le président de la SNCF.
Le masque est-il obligatoire en avion ?
En Europe, non. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont publié, le 11 mai 2022, une mise à jour des mesures de sécurité sanitaire pour les voyages aériens, « abandonnant la recommandation du port obligatoire de masques médicaux dans les aéroports et à bord des vols » [depuis le 16 mai officiellement].
Le masque est-il obligatoire à la pharmacie ?
Non, depuis le 1er août, le masque n’est plus obligatoire dans les pharmacies. En revanche, le chef de l’établissement a le droit de continuer à imposer le port du masque pour les personnes à partir de 6 ans.
Le masque est-il obligatoire chez le médecin ?
Non, depuis le 1er août, le masque n’est plus obligatoire dans les cabinets médicaux et chez le médecin. En revanche, le chef du cabinet médical a le droit de continuer à imposer le port du masque pour les personnes à partir de 6 ans.
Le masque est-il obligatoire à l’hôpital ?
Depuis le 1er août, le masque n’est plus obligatoire à l’hôpital. Néanmoins, selon le site du Service-Public, les chefs des établissements de santé ont le droit de continuer à imposer le port du masque à l’intérieur des bâtiments, dans les établissements suivants (à partir de 6 ans) :
Hôpitaux, cliniques, centres de santé
Cabinets des professionnels médicaux et des psychologues, ostéopathes, chiropracteurs et psychothérapeutes
Officines de pharmacie
Laboratoires d’analyses médicales
Ehpad : Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
Domiciles des personnes âgées ou handicapées qui reçoivent des soins (l’obligation peut être imposée par l’employeur du professionnel qui effectue des interventions à domicile)s.
A partir de quel âge le masque est-il obligatoire ?
Dans les lieux imposant le port du masque, le port du masque est obligatoire dès l’âge de 6 ans.
Quelle amende si on ne porte pas le masque ?
Ne pas porter de masque dans un lieu où il est obligatoire peut être sanctionné d’une contravention de 4e classe qui est définie par une amende forfaitaire de 135 euros. Mais le montant de l’amende varie selon les villes. Son montant est indiqué lors de la parution de l’arrêté préfectoral.
Sources
Fin du « pass vaccinal » et du masque obligatoire. Gouvernement. 14 mars 2022.
Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid-19. Version applicable au 1er septembre 2021
Port du masque « grand public » obligatoire en lieux clos – FAQ du site du Ministère des Solidarités et de la Santé.
Arrivé en France en mai 2022, le virus de la variole du singe, appelé « Monkeypox » et renommé Mpox par l’OMS en novembre, semble se faire de plus en plus rare en France selon les données de Santé Publique France. « Le scenario le plus probable à moyen et long terme est celui du maintien d’une circulation virale à bas bruit à l’échelle européenne rendant l’hypothèse de l’élimination complète de l’infection à virus Monkeypox peu probable et conduisant à un risque de reprises épidémiques, voire saisonnières en France et en Europe » a cependant estimé le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) dans son Avis du 22 novembre. Cettemaladie infectieusecontagieuse se transmet entre les Hommes (hommes et femmes peuvent l’attraper). Les personnes les plus à risque de l’attraper semblent être les hommes de 18 à 50 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes ou rapportant des partenaires sexuels multiples.
Combien de cas de variole du singe en France ?
Depuis mai 2022, une forte proportion de cas de Mpox ont été signalés dans des pays (dont laFrance) sans transmission précédemment documentée. Elle est localisée originellement en Afrique. Depuis le pic de contaminations survenu fin juin/début juillet 2022, le nombre de cas confirmés de variole du singe diminue en France : 4109 cas d’infection dont 61% en Ile-de-France fin novembre 2022. Il est passé « sous le seuil de 5 cas » par semaine a indiquéSanté Publique France mais « il faut néanmoins rester prudent car l’amélioration des connaissances sur la maladie peut diminuer le recours aux soins des populations les mieux informées ». En France, les cas concernent principalement des hommes de 18 à 50 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes ou rapportant des partenaires sexuels multiples. A ce jour, 81 608 cas dans le monde ont été confirmés à l’OMS. Aucun décès n’a été signalé à ce jour. Que sait-on de cette maladie ? Ses symptômes, sa transmission, la contagion de son virus ? Les risques ? Lors des rapports sexuels ?
La variole du singe est une maladie causée par un virus à ADN du genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridés. « C’est une zoonose virale rare (virus transmis à l’être humain par les animaux) que l’on observe principalement dans les zones isolées du centre et de l’ouest de l’Afrique, à proximité des forêts tropicales humides » indique l’OMS. On parle du variole du « singe » car le virus a été découvert en 1958 chez des singes de laboratoire à Copenhague mais « c’est une erreur de dire cela car c’est plutôt un virus variolique hébergé par des rongeurs comme les écureuils et les gros rats d’Afrique comme le rat de Gambie » nous explique le Pr Jeanne Brugère-Picoux. « Ce virus ressemble à celui de la variole sur le plan clinique mais le monkeypox est dû à un poxvirus différent du virus de la variole« précise l’OMS. La variole dite « du singe » est plus bénigne, associée à des ganglions (il n’y a pas de ganglions dans la variole), les cicatrices sont moins graves. La variole simienne ressemble aussi beaucoup à la varicelle qui est plus contagieuse. Le premier cas humain de variole du singe a été détecté en 1970, en République démocratique du Congo chez un enfant vivant dans une région où la variole avait été éliminée depuis 1968. On connaît deux souches de variole du singe :
la souche Congo ou souche d’Afrique centrale (la plus virulente) renommée « Clade I » par l’OMS en août 2022.
la souche d’Afrique occidentale (moins virulente qui semble être celle retrouvée dans les cas actuels) renommée « Clade II ».
« Les virus responsables de l’épidémie humaine mondiale récente sont dus à un nouveau clade (clade 3), issu du clade 2 » précise le Covars.
« Au microscope, on reconnaît tout de suite le virus »
Quel est le nom de la variole du singe ?
On a parlé initialement de la variole du « singe » car le virus a été découvert en 1958 chez des singes de laboratoire à Copenhague mais « c’est une erreur de dire cela car c’est plutôt un virus variolique hébergé par des rongeurs comme les écureuils et les gros rats d’Afrique comme le rat de Gambie » nous explique le Pr Jeanne Brugère-Picoux. Pour éviter d’offenser des groupes culturels, sociaux, nationaux, régionaux, professionnels ou ethniques et afin de minimiser un impact négatif sur le commerce, les voyages, le tourisme ou le bien-être animal, les experts de l’OMS ont renommé le virus « mpox » le 28 novembre 2022.Depuis le 12 août 2022, les noms des deux souches du virus Monkeypox ont été modifiés par l’OMS. On parle de « Clade I » pour désigner la souche dite « Congo » ou d’Afrique centrale (la plus virulente) et de « Clade II » pour la souche dite « d’Afrique occidentale » (moins virulente). Le Clade II se compose de deux sous-clades : « Clade IIa » et « Clade IIb » (retrouvé dans l’épidémie 2022).
When the outbreak of #mpox (#monkeypox) expanded earlier this year, racist and stigmatizing language was observed and reported to WHO. Some countries and individuals asked WHO to propose a way forward to address this https://t.co/VT9DAdYrGYpic.twitter.com/5GctQ6DXO9
LES 10 PAYS LES PLUS TOUCHES PAR LE MONKEYPOX (novembre 2022-OMS)
Etats-Unis
Brésil
Espagne
France
Colombie
Royaume-Uni
Allemagne
Pérou
Mexique
Canada
Quels sont les symptômes de la variole du singe ?
La variole du singe est une maladie « à tropisme cutané » nous explique le Pr Brugère-Picoux. Les symptômessont douloureux et très inconfortables. Ils disparaissent d’eux-mêmes, mais peuvent être graves dans certains cas.
Classiquement, dans les 5 premiers jours, l’infection par le Monkeypox provoque :
fièvre
maux de tête
adénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques)
douleurs dorsales
myalgies (douleurs musculaires)
asthénie (épuisement)
Des maux de gorge
Dans les 1 à 3 jours (parfois plus) suivant l’apparition de la fièvre, le patient présente des éruptions cutanées (rash) qui commencent souvent sur le visage puis s’étendent à d’autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les muqueuses (bouche et région génitale (sexe, anus)). L’atteinte cutanée survient en une seule poussée. Des démangeaisons sont fréquentes. Les boutons passent par différents stades successifs :
macules
papules
vésicules
pustules
croûtes
Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses. Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées. En cas d’apparition de symptômes (fièvre et éruption cutanée avec des vésicules), contacter le SAMU Centre 15. Il est recommandé de vous isoler en attendant un avis médical et d’éviter les contacts avec d’autres personnes. Une étude publiée en juillet 2022 dans le New England Journal of Medicine portant sur 528 cas d’infections Monkeypox diagnostiquées dans 16 pays entre avril et juin a montré que 95% des personnes présentaient une éruption cutanée (dont 64% avaient < 10 lésions), 73% avaient des lésions anogénitales et 41 % avaient des lésions muqueuses. Avant l’apparition de ces lésions, 62% avaient eu de la fièvre, 41% une léthargie, 31% une myalgie et 27% des maux de tête. 56% présentaient aussi un gonflement des ganglions. 70 personnes ont été hospitalisées pour prendre en charge leur douleur, principalement pour des douleurs anorectales sévères (21 personnes) ; surinfection des tissus mous (18) ; pharyngite limitant la prise orale (5); lésions oculaires (2); lésion rénale aiguë (2); myocardite (2); et à des fins de contrôle des infections (13). Aucun décès n’a été signalé.
Quel test permet de diagnostiquer la variole du singe ?
Les personnes ayant des symptômes évocateurs d’une infection à Monkeypox doivent contacter leur médecin traitant ou un Cegidd (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic). Une analyse virologique par PCR permet de confirmer l’infection. Le prélèvement de référence est cutanée (au niveau des vésicules). Il peut aussi parfois être nasopharyngé si la personne a une poussée éruptive dans la bouche ou la gorge. « Au microscope (prélèvement cutané, ndlr), on reconnaît tout de suite le virus car c’est un gros virus » précise le Pr Brugère-Picoux. En attendant de réaliser le test et de connaître les résultats, les personnes testées doivent à s’isoler. En cas de test positif, il faut s’isoler pendant 21 jours, plus si les boutons ne sont pas complètement secs.
Combien de temps s’isoler si on a la variole du singe ?
Une personne dont le résultat du test diagnostique (PCR) au virus du monkeypox est positif est un cas confirmé de variole du singe et doit s’isoler à domicile pour une durée de 3 semaines (21 jours) à partir de leur date de début des signes si leur état clinique ne nécessite pas une hospitalisation, rappelle Santé Publique France. Elle est contagieuse depuis les premiers signes, jusqu’à la cicatrisation complète de la peau (disparition des croûtes). Cet isolement, après avis médical, peut être levé au bout de 14 jours en cas de guérison (cicatrisation de toutes les vésicules avec chute des croûtes). Un arrêt de travail ou une autorisation de télétravail à temps plein peut être délivrée par votre médecin traitant, précise l’ARS d’Ile-de-France.
Pendant l’isolement à domicile (idéalement) dans une pièce séparée des autres habitants :
Pas de sortie ni de visite, sauf indispensable (médicale par exemple)
Pas de contact physique (pas d’embrassade, contact peau à peau…)
Porter un masque chirurgical en présence d’autres personnes
Couvrir au mieux les éruptions ou boutons (vêtements, pansements)
Ne pas partager ses effets personnels (objets, vaisselle, vêtements, linge de maison)
Pas de contact avec les animaux domestiques (possibilité de transmission)
Bien respecter le traitement donné par le médecin, car certains médicaments sont à éviter (ne pas prendre d’anti-inflammatoires)
Mains propres, ongles courts, ne pas se gratter, ne pas toucher les boutons.
Se laver les mains avant tout contact et régulièrement en utilisant de l’eau et du savon ou une solution hydro-alcoolique.
Eviter de prendre des bains, privilégier les douches et se sécher en tamponnant (sans frotter).
Laver ses affaires personnelles séparément (vaisselle, linge à 60° si possible).
Nettoyer/désinfecter régulièrement les surfaces touchées, surtout sanitaires (1 fois par jour), avec les produits habituels.
Il est recommandé de s’abstenir de rapports sexuels pendant toute la durée de l’isolément.
Aération régulière de la pièce où séjourne la personne infectée.
Si des croûtes tombent, elles peuvent être contagieuses, de même que les pansements et bandages souillés : les mettre dans un sac-poubelle spécifique à fermer, puis mettre dans un autre sac poubelle à fermer avant de le jeter avec les déchets ménagers. Les proches doivent se laver les mains régulièrement, éviter tout contact direct (peau à peau) avec la personne infectée ou ses effets personnels (vaisselle, linge, …) et porter un masque chirurgical à sa proximité.
Combien de temps durent les symptômes de la variole du singe ?
« La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines » informe Santé Publique France.
Photo : à quoi ressemblent les boutons de la variole du singe ?
La variole du singe entraîne des boutons qui peuvent faire penser à la varicelle : d’abord des vésicules (boutons avec liquide à l’intérieur) puis des pustules et enfin des croûtes. A la différence de la varicelle, les boutons surviennent en une seule poussée. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses.
Quelle est la durée d’incubation de la variole du singe ?
« La période d’incubation actuelle, d’une durée moyenne de 9 jours, semble plus courte que la durée classique de 13 jours (3 à 34 jours). Elle est suivie d’une phase de 1 à 4 jours, caractérisée par une fièvre, des maux de tête, une grande fatigue et des ganglions, en particulier dans la région du cou » précise le Covars dans son Avis.
Comment se transmet la variole du singe ?
La maladie est très contagieuse : « Une transmission considérable [du virus de la variole du singe] se produit avant l’apparition ou la détection des symptômes » adéfendu une étude publiée le 2 novembre dans le British Medical Journal (BMJ). ► Transmission entre Hommes : La transmission se produit principalement par les particules des gouttelettes respiratoires (postillon, éternuement à moins de 2 mètres pendant au moins 3 heures) et par le contact direct de la peau ou des muqueuses (bouche, sexe, anus) avec les boutons ou les croûtes. Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent ces conditions pour une contamination, et avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus. La transmission peut aussi se faire via le partage de linge (vêtements, draps, serviettes…), d’ustensiles de toilette (brosses à dents, rasoirs…), de vaisselle, sextoy, seringue…
►Transmission de l’animal à l’Homme : « Le virus se transmet principalement à l’être humain à partir de divers animaux sauvages, rongeurs ou primates par exemple » explique l’OMS. L’infection est provoquée par un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueusesd’animaux infectés. « En Afrique, on a documenté des infections humaines à la suite de la manipulation de singes, de rats géants de Gambie et d’écureuils infectés, les rongeurs étant vraisemblablement le principal réservoir du virus. La consommation de viande d’animaux infectéspas suffisamment cuite est un facteur de risque possible« développe l’OMS.
Selon des chercheurs de l’institut Pasteur, la transmission du virus de la variole du singe en dehors de l’Afrique « est probablement dû au déclin mondial de l’immunité aux virus du genre orthopoxvirus (responsables de la variole humaine), suite à l’arrêt de la vaccination antivariolique, dans les années 1980. La variole du singe pourrait donc devenir la plus importante infection à orthopoxvirus chez l’Homme ».
Comment éviter la transmission pendant le rapport sexuel ?
Les contacts sexuels avec une personne porteuse du virus favorisent la transmission du virus. Le virus a été isolé dans le sperme de patients. « On ne sait pas combien de temps le virus persiste dans le sperme et les sécrétions génitales, ni si ces liquides biologiques peuvent transmettre la maladie » informe l’ARS d’Ile-de-France. En conséquence et par précaution, les autorités sanitaires françaises recommandent de :
s’abstenir de rapports sexuels pendant toute la durée d’isolement (3 semaines environ) ;
ne pas partager de sex-toys;
d’utiliser un préservatif lors des rapports sexuels de tous types jusqu’à 8 semaines après la fin de la période de contagiosité (la période de contagiosité commence dès l’apparition des premiers symptômes et dure jusqu’à la cicatrisation des lésions).
Que faire si on est cas contact Monkeypox ?
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande de vacciner les cas contacts d’un cas confirmé de variole du singe par le vaccin contre la variole. Pas besoin de s’isoler en revanche. Pour les enfants (-de 18 ans), la HAS préconise que la vaccination soit envisagée au cas par cas. Si votre enfant est cas contact, l’Agence Régionale de Santé (ARS) préconise de :
Surveiller l’apparition de symptômes (fièvre, éruption cutanée) et solliciter le 15 en cas de besoin ;
Se voir proposer une consultation afin de faire bénéficier à l’enfant d’une vaccination si celle-ci est jugée nécessaire par le médecin
En l’absence de symptômes, et en l’état des connaissances, il n’y a pas de risque connu de contagion. Aucune mesure n’est donc nécessaire pour l’enfant (ni isolement, ni adaptation des activités) ni pour les autres membres de la famille.
Combien de temps est-on contagieux si on a la variole du singe ?
« La variole du singe est une maladie contagieuse, confirme le Pr Brugère-Picoux mais pas autant que la varicelle. » La personne est contagieuse depuis les premiers signes de la maladie et jusqu’à la cicatrisation complète de la peau, rappelle la Mission nationale Coreb. Soit environ 3 semaines.
Quel est le traitement contre la variole du singe ?
La variole du singe est une maladie dont le patient guérit le plus souvent spontanément en deux à trois semaines. « Dans la situation où un traitement de l’infection à Monkeypox est à envisager lors d’une forme grave de la maladie notamment et après discussion collégiale, le tecovirimat serait le traitement proposé en première intention » indique le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Le Tecovirimat (SIGA Technologies) est un médicament antiviral sous forme de gélules qui va empêcher le virus de se propager dans l’organisme. La posologie recommandée chez l’adulte et l’enfant varie en fonction du poids précise l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : ► Pour les patients de 13 kg à moins de 25 kg : 1 gélule administrée toutes les 12 heures ► Pour les patients de 25 kg à moins de 40 kg : 2 gélules administrées toutes les 12 heures ► Pour les patients de 40 kg et plus : 3 gélules administrées toutes les 12 heures
La durée de traitement recommandée est de 14 jours. Les gélules de tecovirimat doivent être prises dans les 30 minutes suivant un repas.
Vaccin contre la variole du singe
Supprimée depuis 1984, la vaccination antivariolique est de retour en France face à l’émergence de cas du virus Monkeypox responsable de la variole du singe. La vaccination contre la variole du singe est proposée en prévention aux personnes les plus exposées au virus ou en post-exposition chez les cas contacts d’une personne infectée. C’est le vaccin antivariolique Imvanex, produit par le Laboratoire danois Bavarian Nordic qui est actuellement indiqué dans la lutte contre la variole du singe. Une trentaine de lieux proposent la vaccination en Ile-de-France.
Quels risques si on attrape la variole du singe ?
La maladie est généralement spontanément résolutive. Des complications peuvent imposer une hospitalisation (entre 5 et 10% des cas) du fait de surinfections bactériennes, de douleurs intenses, d’atteintes anale, pharyngée ou digestive sévères, d’atteintes pulmonaire, cardiaque ou cérébrale. La gravité des symptômes et la durée de la maladie sont proportionnelles à la densité des lésions cutanées. La maladie est plus grave chez l’enfant, la femme enceinte et les patients immunodéprimés rappelle le COVARS. Le Pr Brugère-Picoux rassure « c’est un virus stable, un virus à ADN, il ne mute pas facilement comme un virus à ARN (type le Sars-Cov-2 du Covid-19, ndlr) ».
Peut-on mourir de la variole du singe ?
Aucun décès lié à la variole du singe n’a été recensé en France, selon les données le HAS publiées en octobre 2022. « Le taux de mortalité lors des flambées d’orthopoxvirose simienne s’est établi entre 1% et 10% (3.6% pour la souche d’Afrique occidentale ; 10,6% pour la souche d’Afrique centrale), la plupart des décès survenant chez les plus jeunes » indique l’OMS. « Sur les plus de 70.000 cas recensés récemment dans le monde, on constate 28 décès dont 12 dans des pays non endémiques, 15 décès dans des pays endémiques, mais aucun en France » indique le Covars le 22 novembre.
La maladie étant transmissible par contact avec les lésions, il faut éviter tout contact avec la personne atteinte et avec ce qu’elle a pu toucher (drap, serviettes de toilette, vêtements…). La personne contaminée doit s’isoler. Lorsqu’une personne est infectée par le virus de la variole du singe, elle doit « éviter au maximum les contacts avec son animal de compagnie, idéalement en le faisant garder par une autre personne le temps de l’isolement » et « avant chaque contact avec son animal, se laver les mains, puis porter des gants et un masque à usage unique » a recommandé l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) le 16 juin qui s’est interrogée sur la transmission du virus de l’homme aux animaux.« Par comparaison avec la variole humaine, les mesures d’éradication ne pourront pas être aussi efficaces avec la variole simienne du fait d’un réservoir viral dans plusieurs populations d’animaux sauvages en Afrique » précise le Pr Brugère-Picoux. Enfin, la vaccination contre la variole permettait d’offrir une protection croisée contre le virus de la variole simienne estimée à 85%.
Quelle est l’origine de la variole du singe ?
La variole du singe est une maladie qui a émergé en Afrique. Les premiers cas humains ont été recensés en 1970 dans la République démocratique du Congo. On reconnait une origine zoonotique (transmission venat de l’animal (écureuil, rat de Gambie en Afrique…)) dans la plupart des cas africains. Les cas émergents hors Afrique depuis mai 2022 (premier cas rapporté en Angleterrepar l’UKHSA le 7 mai) sont liés à des contaminations interhumaines :« Des enquêtes sont en cours, mais l’apparition soudaine du monkeypox dans de nombreux pays au même moment suggère qu’il peut y avoir eu une transmission non détectée pendant un certain temps » a expliqué l’OMS le 1er juin. Alors que la transmission de l’animal à l’homme est admise en Afrique, ces cas émergents sont liés à des contaminations interhumaines, souvent observées chez des hommes homosexuels ou bisexuels présentant des lésions cutanées génitales et au niveau du visage. « Une transmission sexuelle peut être suspectée. La transmission interhumaine est possible par le contact avec les fluides corporels, les lésions cutanées (dont les croûtes), l’environnement ou les objets contaminés par le malade. Il peut aussi s’agir d’une contamination d’origine nosocomiale » a expliqué le Pr Jeanne Brugère-Picoux, vétérinaire et membre de l’Académie nationale de médecine dans un document de synthèse du 22 mai 2022. Contactée par téléphone, elle confirme que pour l’instant « on est dans une incertitude totale, on a des raisons de s’inquiéter mais il faut attendre de voir si cela continue ou pas« . Selon elle « seule une enquête épidémiologique complète permettra d’évaluer le risque lié à ce virus émergent hors de sa région géographique habituelle (Afrique, ndlr) ».
Merci au Pr Jeanne Brugère-Picoux, vétérinaire et membre de l’Académie nationale de médecine. Propos recueillis en mai 2022.
Sources :
– Monkeyox – Evolution de la conduite à tenir, élargissement de la vaccination et mise à disposition du Tecovirmiat. DGS, 8 juillet 2022
– Monkeypox virus (variole du singe) Fiche d’information au patient, après le diagnostic. Mission Coreb. 3 juin 2022.
– Variole du singe : risque d’une propagation interhumaine depuis la description de près d’une centaine de cas sporadiques autochtones décrits simultanément depuis le 6 mai 2022 en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Jeanne Brugère-Picoux. 22 MAI 2022.
– Mise à jour épidémiologique : épidémie de monkeypox, ECDC
– Monkeypox, Centers for Disease Control and Prevention
[Mise à jour le 15 décembre 2022 à 12h28] Le virus du Covid-19 est si contagieux que les vagues de cas positifs se succèdent. On en est à la 9ème en ce mois de décembre 2022. Elles semblent être de moins en moins graves au fil du temps mais rendent toujours malades. Selon les règles en vigueur aujourd’hui, une personne positive au Covid doit s’isoler pendant :
7 jours si elle est vaccinée (5 jours si elle refait un test qui est négatif au terme de ce délai)
10 jours si elle n’est pas vaccinée (7 jours si elle refait un test qui est négatif au terme de ce délai)
Les enfants de moins de 12 ans positifs au Covid doivent s’isoler pendant 7 jours mais peuvent réduire leur isolement à 5 jours s’ils ont un test antigénique ou PCR négatif et s’ils n’ont plus de symptômes Covid depuis 48 heures.
Sortie d’isolement : le respect des gestes barrières (port du masque et mesures d’hygiène) est à respecter les 7 jours suivant la sortie d’isolement du cas positif.
En cas de symptômes persistant à la fin de l’isolement, contactez votre médecin traitant. Il faut rester au moins 48 heures de plus isoler. Le médecin pourra vous prolonger votre arrêt de travail si besoin.En cas de difficultés à respirer, appeler le 15 (ou le 114 pour les personnes sourdes ou malentendantes). Une personne positive au Covid doit toujours lister ses contacts sur Ameliet les prévenir pour qu’il se fasse tester 2 jours après leur dernier contact.
Pourquoi vous êtes encore positif au Covid ?
Comme le rappelle le Dr Thierry Prazuck, « certaines personnes ne répondent pas toujours bien au vaccin et ne développent pas assez d’anticorps« . Environ 6 mois après la dernière injection, le nombre d’anticorps diminue drastiquement. « C’est pour ça que l’on recommande fortement à la population de faire une dose de rappel », défend le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital d’Orléans. Mais même avec une dose de rappel, voire deux ou trois, le virus peut encore contaminer, très probablement parce qu’il mute comme on le voit avec le variant Omicron BA2, BA5, BQ 1.1… et les vagues qui ne s’arrêtent pas.
Combien de temps est-on contagieux ?
Selon les études menées depuis la diffusion du variant Omicron début 2022, on serait contagion environ une semaine quand on a le Covid mais cette durée varie selon les individus a rappelé la présidente du Covars Brigitte Autran en octobre sur France Inter : « Lacharge virale varie énormément en fonction de la gravité de la maladie et de la symptomatologie. On n’excrète pas les mêmes quantités de virus si on a un virus qui infecte plutôt le nez ou plutôt la gorge. Il y a bien sûr une proportionnalité entre le nombre de particules virales qu’on produit et le nombre de contaminations qu’on risque de faire. »
Quand refaire un 2ème test ?
Selon le protocole en vigueur, les personnes positives peuvent refaire un deuxième test pour écourter leur isolement si celui-ci est négatif (sinon l’isolement doit être poursuivi jusqu’au bout) :
au bout de 5 jours si elles ont un schéma vaccinal complet (2 doses + 1 rappel (avoir eu le covid peut remplacer la 1ère ou 2e dose du schéma initial)
au bout de 7 jours si elles ne sont pas vaccinées contre le Covid ou pas complètement (sans rappel).
Les enfants de moins de 12 ans positifs au Covid doivent s’isoler pendant 7 jours mais peuvent réduire leur isolement à 5 jours s’ils ont un test antigénique ou PCR négatif et s’ils n’ont plus de symptômes Covid depuis 48 heures. Dans tous les cas, le respect des gestes barrières (port du masque et mesures d’hygiène) est à respecter les 7 jours suivant la sortie d’isolement du cas positif.
Que faire si on est positif au Covid et non vacciné ?
Quand on est positif au Covid et non vacciné, l’isolement est plus long : 10 jours ou 7 jours si on refait un test qui est négatif au terme de ce délai.
Puis-je travailler si je suis positif au Covid ?
Les consignes qui s’appliquent au travail sont les mêmes qu’ailleurs :
Un salarié positif à la Covid vacciné doit s’isoler pendant 7 jours mais peut réduire son isolement à 5 jours s’il a un test antigénique ou PCR négatif et s’il n’a plus de symptômes Covid depuis 48 heures.
Un salarié positif à la Covid non vacciné contre le Covid doit s’isoler pendant 10 jours mais peut réduire son isolement à 7 jours si elle a un test antigénique ou PCR négatif et si elle n’a plus de symptômes Covid depuis 48 heures.
Il est possible de télétravailler pendant l’isolement si on est positif au Covid, si on le souhaite et en accord avec l’employeur.
Peut-on avoir un arrêt de travail si on est positif au Covid ?
Oui une personne positive au Covid peut bénéficier d’un arrêt de travail si elle ne peut pas télétravailler ou, si elle le peut, mais que son état de santé ne lui en donne pas la possibilité. La durée de cet arrêt de travail dépend de la durée de son isolement (10 jours si vous n’êtes pas vacciné ou 7 jours si vous êtes vacciné).
Si votre état de santé nécessite un arrêt de travail plus long, vous devrez consulter votre médecin pour qu’il évalue le besoin et vous prescrive la prolongation de cet arrêt de travail. Pour demander un arrêt de travail, aller sur Ameli.fr.
Merci au Dr Thierry Prazuck, infectiologue et chef du service de maladies infectieuses de l’Hôpital d’Orléans. Propos recueillis en novembre 2021.
Le cunnilingus ou plutôt « cunnilinctus » de son nom officiel vient du latin « cunnus » qui veut dire « con » en français (le « con » désignant la vulve) et de « linctus » qui veut dire « lécher« . On l’appelle aussi « baiser vulvaire » ou « baiser clitoridien ». « Quand c’est un homme qui offre ce baiser, 42 % des femmes obtiennent un orgasme, quand c’est une femme qui donne ce baiser à une autre femme, l’orgasme surviendrait dans une proportion voisine de 95 % : une femme sait mieux qu’un homme ce qui est bon pour elle. Par conséquent, il est indispensable que l’homme améliore sa connaissance de la femme » rappelle le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue dans son livre A vous le 7e ciel.
Le cunnilingus est pourvoyeur d’orgasmes intenses chez la femme. La sexualité féminine s’étant libérée de nombreux tabous avec le temps, elle offre aujourd’hui une place de choix à cette pratique sexuelle devenue bien plus qu’un simple préliminaire utile à la lubrification puis à la pénétration. Dans un sondage publié par l’Ifop en 2019, 90% des femmes interrogées ont confirmé avoir déjà reçu un cunnilingus au cours de leur vie dont 40% « souvent ». Mais avec l’augmentation du nombre de partenaires au cours de la vie sexuelle, les risques sont plus fréquents (que ce soit pour la personne qui reçoit le cunnilingus ou qui le fait), surtout quand il n’y a pas de protection (digue dentaire).
« Sans digue dentaire, le cunnilingus peut transmettre des infections sexuelles comme le gonocoque et la chlamydia, par les liquides, les leucorrhées(pertes blanches)« , explique le Dr Andreea Matefi, gynécologue et thérapeute de couple. La gonococcie est le nom de la maladie sexuellement transmissible due au microbe gonocoque Neisseria gonorrhoeae. Chez la femme, l’infection peut se traduire par des démangeaisons génitales, des pertes inhabituelles, des douleurs lors des rappels sexuels et des brûlures en urinant. Chez l’homme, elle se manifeste par une urétrite. Cette pathologie se soigne par la prise d’antibiotiques.Les chlamydioses sont, elles, dues à des bactéries appelées Chlamydia trachomatis. Elles touchent autant les hommes (qui développent aussi une urétrite) que les femmes. Le problème c’est que très souvent, la chlamydiose n’entraîne pas de symptôme. On peut ainsi la transmettre sans le savoir. Or, non soignée, elle peut entraîner une salpingite chez la femme qui peut être à l’origine d’une stérilité ou d’une grossesse extra-utérine. D’où l’importance de se faire dépister régulièrement si on change souvent de partenaires sexuels.
Le cunnilingus expose au risque d’herpès génital si celui qui le prodigue a de l’herpès (un bouton de fièvre par exemple). « C’est une transmission de liquide à liquide, le virus rentre dans les cellules de la femme par ses sécrétions et peut après entraîner des poussées d’herpès » explique le Dr Matefi. La transmission peut se faire 15 jours avant l’apparition du bouton de fièvre « car le virus de l’herpès est déjà dans la salive » . Heureusement cependant, le risque n’est pas systématique : « Le système immunitaire de la femme va se battre donc elle ne va pas forcément développer un herpès génital à chaque fois qu’un homme qui a un herpès buccal va lui faire un cunnilingus, rassure notre interlocutrice. Par contre si elle n’a pas d’anticorps, que son système immunitaire est un peu défaillant, qu’elle est fatiguée ou qu’elle a ses règles, là potentiellement il y a plus de risque de transmission. Mais dans tous les cas, elle ne peut pas le savoir à l’avance. »
Hépatites B et C peuvent s’attraper lors d’un cunnilingus. Comment ? S’il y a des lésions dans la bouche de celui qui donne le cunnilingus (comme en cas de gingivite) ou au niveau du sexe de la femme. Pour que le virus des hépatites en question se transmette, il faut qu’il y ait un contact de sang à sang. Pour l’hépatite B, le risque reste « très faible sauf si le cunnilingus est pratiqué pendant les règles » précise le site Hepatites-info-service. Il existe par ailleurs un vaccin contre l’hépatite B, remboursé par la Sécurité sociale. Après la contamination du virus de l’hépatite C (VHC), il n’y a souvent aucun symptôme et certaines personnes éliminent l’infection spontanément ce qui ne les empêche pas de pouvoir être réinfectées. Contrairement à l’hépatite B, le VHC devient chronique dans 80% des cas.
Le virus du VIH, responsable du Sida, peut se transmettre lors d’un cunnilingus non protégé s’il y a des lésions permettant au virus de pénétrer dans le sang de la personne non infectée. Par exemple « s’il y a des grosses gingivites (saignements au niveau des gencives), des saignements après le rasage, des menstruations » détaille le Dr Matefi. Il faut qu’il y ait un contact entre le sang des deux protagonistes. La salive ne transmet pas le VIH donc s’il n’y a pas de lésion, il n’y a pas de risque de transmission, « c’est avéré ».
L’infection à papillomavirus humain (HPV) est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente.Ce virus peut se transmettre par la peau et les muqueuses orales et génitales donc lors d’un cunnilingus (mais aussi lors d’une fellation et d’une pénétration vaginale ou anale). Selon la gynécologue« tout le monde en a eu au moins un, une fois dans sa vie, qu’il s’en rende compte ou pas ». Il existe effectivement entre 200 et 250 sortes d’HPV. Le risque survient quand on est contaminé par un HPV dit « à risque » car associé à la survenue de cancers du col de l’utérus et de cancers ORL (gorge…). L’état du système immunitaire est important au moment de la transmission : « Certains systèmes immunitaires vont éliminer le virus. D’autres ne vont pas l’empêcher de se développer (10% des cas). C’est assez long, le virus ne flambe pas comme ça. Si on a un partenaire à un temps 0, il est possible que le HPV ne se déclenche que deux à trois ans plus tard » poursuit-elle. D’où l’importance, pour les femmes, d’être suivies régulièrement par un gynécologue. D’autant que les hommes ne sont jamais dépistés. « Ils ne viennent pas en consultation, on ne leur dit pas non plus d’aller voir un dermatologue pour savoir s’il y a des zones infectées au niveau de leur gland. C’est un tabou en France. Parler de sexualité à un homme c’est compliqué, remarque la gynécologue. La femme porte donc la charge parce qu’une fois qu’elle est dépistée, si elle a un partenaire régulier ou auquel elle tient, elle va l’orienter vers un dermatologue qui va le dépister. »
Faut-il éviter le cunnilingus après un test positif au papillomavirus ? « S’il n’y a pas de condylomes(verrues génitales) à l’extérieur au niveau de la vulve, il y a moins de risque de transmission du virus s’il y a seulement un cunnilingus (et pas de pénétration, de fellation…) » répond la gynécologue. Il ne faut pas hésiter à en discuter avec le médecin traitant ou la gynécologue.
La syphilis est une maladie infectieuse due à une bactérie appelée Treponema pallidum ou « tréponème pâle ». Elle se transmet lors de rapports non protégés : vaginaux, anaux et bucco-génitaux (fellation et cunnilingus). Comment ? Par contact avec les chancres présents sur la vulve, même s’il n’y a pas de lésions. Les chancres ressemblent à des lésions rondes uniques, de couleur rosée, dure, mais non douloureuse au niveau des organes génitaux externes, sur le gland chez l’homme ou la vulve, le vagin ou le col chez la femme. S’il y a des chancres, il ne faut pas faire de cunnilingus, au risque sinon d’être contaminé.
Oui. « Il y a des risques supplémentaires de pratiquer un cunnilingus pendant les menstruations, répond la gynécologue, par rapport à la transmission du virus du Sida (ou de celui de l’hépatite B ou C). Par contre, si c’est un partenaire stable, connu, avec des sérologies négatives, là, il n’y a pas de risque. »
Vous avez échangé un cunnilingus avec un(e) partenaire de passage ? Ou avec plusieurs partenaires ? Sans digue dentaire… Dans le doute d’une éventuelle contamination (avec les risques évoqués ci-dessus), il faut se faire dépister. Pour prévenir d’éventuelles complications chez vous et de nouvelles transmissions à vos futur(e)s partenaires.
• Pour les sérologies des IST (chlamydia, gonocoque, hépatite B, C, VIH, syphilis…) : il faut attendre au moins 6 semaines après le rapport. Sauf en cas de signes cliniques (comme la survenue de chancres…). Dans ce cas, consulter dès leur survenue.
• En cas de sexualité variée, de partenaires multiples : faire un dépistage une à deux fois par an. « Pour le HPV, il faut se faire dépister tous les ans s’il y a un changement de partenaire et pas forcément de protection », recommande le Dr Matefi. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande aux femmes de se faire dépister tous les 3 ans mais comme le souligne la gynécologue, cette recommandation ne tient pas compte de la sexualité de chacun : partenaires multiples, reprise d’une activité sexuelle…
Les modalités de dépistage du HPV ont changé en juillet 2020
Pour les femmes entre 25 et 29 ans : le test de dépistage est réalisé par examen cytologique (frottis analysant la morphologie des cellules) tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux.
Pour les femmes de 30 ans à 65 ans : la HAS recommande désormais que le test HPV (frottis cherchant la présence d’ADN du virus HPV à haut risque) remplace l’examen cytologique. Le test HPV est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Ce test HPV est remboursé à 70% par l’assurance maladie, en dehors du Programme national de dépistage organisé.
Étude Ifop pour ELLE réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 28 au 29 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1 007 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.
Merci au Dr Andreea Matefi, docteur en médecine, Spécialité médecine générale et titulaire du DIU en Gynécologie médicale.
Le tissu adipeux brun est un type de graisse présent dans le corps humain. A la différence de la graisse blanche qui stocke l’énergie, la graisse brune l’utilise pour produire de la chaleur et réguler la température corporelle. Découverte du rôle, de la production et des mécanismes de la graisse brune dans le corps.
Qu’est-ce que la graisse brune ?
L’être humain possède trois types de tissus gras dits « adipeux » composés de cellules qui stockent la graisse (les adipocytes) :
► La graisse blanche, majoritaire dans le corps. « La graisse blanche a pour objectif de stocker les réserves énergétiques » explique le Dr Pierre Nys endocrinologue-nutritionniste. Ces réserves proviennent des lipides apportés par l’alimentation. L’excès de graisse blanche est associé à l’obésité et aux maladies cardiovasculaires.« Lorsque vous avez trop d’énergie à stocker et que les adipocytes blancs sont pleins, vous recrutez d’autres pré-adipocytes qui deviennent des adipocytes blancs de stockage » précise le Dr Pierre Nys endocrinologue-nutritionniste.
► La graisse brune ou tissu adipeux brun est composée d’adipocytes bruns. « La graisse brune dépense l’énergie et produit de la chaleur » poursuit notre interlocuteur. Le tissu adipeux brun est essentiellement présent chez le fœtus, le nourrisson et les jeunes enfants. « Il est particulièrement concentré dans le dos, le cou, les épaules, autour de la colonne vertébrale, du coeur et des reins« ajoute l’endocrinologue. La graisse brune diminue à l’âge adulte au profit de la graisse blanche.
► La graisse beige. Sous l’effet du froid, les cellules du tissu adipeux blanc peuvent brunir. On parle alors de tissu adipeux beige.
Les adipocytes blancs n’ont pas d’activité métabolique majeure à l’inverse de la graisse brune, composée de triglycérides et de nombreuses mitochondries. « L’origine embryologique est également différente : les adipocytes bruns sont vraisemblablement proches des cellules musculaires » souligne le Dr Nys. Les lipides sont stockés sous formes de triglycérides dans des gouttelettes lipidiques. Les adipocytes blancs contiennent une seule gouttelette lipidique alors que les adipocytes bruns en contiennent de nombreuses.
La graisse brune est produite par une exposition prolongée à des températures basses. « On estime qu’il faut une exposition en-dessous de 19 degrés plusieurs heures par jour » précise notre interlocuteur. Pour stimuler la production de tissu adipeux brun, la seule solution avérée et efficace est l’exposition aux températures froides. « Des études ont démontré que les personnes travaillant dans les pôles Nord et Sud avaient plus de tissu adipeux bruns que la moyenne. Par ailleurs, consommer du thé vert semblerait augmenter la production de graisse brune mais cela n’est pas clairement démontré » note le Dr Nys.
Quel est le rôle de la graisse brune ?
Les adipocytes bruns utilisent les acides gras (stocks de lipides) qu’ils renferment pour produire de la chaleur, autrement dit la graisse brune participe à réchauffer le corps. Les adipocytes bruns dissipent l’énergie sous forme de chaleur en brûlant des calories par un processus appelé thermogenèse de non-frisson, par opposition à la thermogénèse de frisson assurée par le muscle. La thermogenèse du tissu adipeux brun est activée par le système nerveux sympathique (dans le cerveau).« La graisse brune permet notamment de réguler la température chez le nouveau-né qui ne frissonne pas encore. A l’âge adulte, le tissu adipeux brun participe à la régulation thermique corporelle lors d’exposition au froid mais dans une moindre mesure puisque les muscles sont capables de produire du frissonnement pour réchauffer le corps » développe l’endocrinologue.
La graisse brune réchauffe le corps tandis que la graisse blanche l’isole du froid.
Est-ce que la graisse brune protège du froid ?
Les graisses brunes sont présentes en grande quantité chez le nourrisson justement pour le réchauffer puisqu’il n’est pas encore capable de frissonner. Elles produisent de la chaleur pour le protéger du froid. Chez l’adulte, le tissu adipeux brun (moins présent) participe à réchauffer le corps lorsque le frisson ne suffit pas. « Les gens qui ont peu de tissu adipeux brun frissonnent beaucoup et ceux qui ont beaucoup de graisses brunes frissonnent moins » note l’expert. Si la graisse brune réchauffe, la graisse blanche isole l’organisme contre la déperdition thermique. C’est un vrai moyen de défense contre le froid.
Enfant ou adulte : qui a le plus de graisse brune ?
La graisse brune est très présente chez le foetus et le nouveau-né puis est quasiment perdue à l’âge adulte. « La quantité de tissu adipeux brun se retrouve en plus grande quantité chez les personnes dont la profession implique une exposition prolongée au froid (chambre froide, pôles, etc) » souligne le Dr Nys. Par ailleurs, il existe une corrélation entre la quantité de tissu adipeux brun et les acides aminés BCAA. « Plus vous avez de graisses brunes, moins vous avez d’acides aminés BCAA. Or ces derniers se retrouvent élevés chez les personnes atteintes d’obésité, de diabète ou d’insulinorésistance » indique notre interlocuteur.
Merci au Dr Pierre Nys endocrinologue-nutritionniste.
Source : Histoire et biologie cellulaire. Introduction à l’anatomie pathologique. Abraham Kierszenbaum.2015
La bronchiolite est une maladie infectieuse due au virus respiratoire syncytial (VRS) qui touche lespetites bronches et gène la respiration. Elle débute par un simple rhume et l’enfant tousse un peu. La bronchiolite est une pathologie virale qui touche chaque année environ 500 000 enfants de 0 à 2 ans. Puis, la toux est plus fréquente, la respiration peut devenir sifflante. Le ministre de la Santé François Braun a déclenché le plan ORSAN des les hôpitaux le 9 novembre. Les services de pédiatrie sont saturés. Les pédiatres de l’AFPA incitent les parents à mieux s’informer, à adopter une attitude responsable en se présentant aux urgences uniquement si l’enfant nécessite des soins hospitaliers et en évitant les consultations non justifiées en ville.
Comment se transmet la bronchiolite ?
La bronchiolite est une maladie virale très contagieuse. Le VRS se transmet très facilement, soit par contact direct, via les sécrétions respiratoires, soit par transmission indirecte : mains, jouets, vêtements… Les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus respiratoire syncytial n’ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume. Ainsi, beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir. Le rhume de l’enfant et de l’adulte peut être à l’origine d’une bronchiolite chez le nourrisson. Le lavage des mains est primordial.
Quand aller aux Urgences en cas de bronchiolite ?
Il faut appeler le Samu au 15 ou se rendre aux Urgences si le bébé :
est âgé de moins de six semaines OU un ancien prématuré âgé de moins de trois mois.
a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée.
refuses ses biberons ou de prendre le sein
vomit systématiquement.
devient bleu, autour de la bouche.
fait un malaise.
fait des pauses respiratoires
Sa respiration devient lente tout en restant très gêné pour respirer.
ne réagit plus, est très fatigué, dort tout le temps, geint.
« Les premiers signes d’infection virale sont un nez qui coule et une toux légère. Puis va s’installer progressivement une gêne respiratoire plus ou moins importante, et ce bruit de sifflement assez caractéristique« , détaille le praticien. Surviennent ensuite une toux grasse et productive, et une diminution de l’alimentation causée par la gêne respiratoire. En plus de ces signes digestifs, l’enfant pourra présenter une irritabilité, de la fatigue et une fièvre modérée. Une toux légère isolée peut être observée jusqu’à 4 semaines.
Que faire si un bébé a la bronchiolite ?
Pour ne pas saturer les services d’urgences pédiatriques et sur les conseils de Santé Publique France :
Lui nettoyer le nez au moins 6 fois par jour avec du sérum physiologique, en particulier avant de lui donner à boire ou à manger
Lui donner régulièrement de l’eau à boire pour éviter la déshydratation.
Bonne aération de l’environnement (chambre à moins de 19°C la nuit), ne pas hésiter à s’aérer avec votre bébé la journée
Ne pas trop le couvrir
Fractionnement des repas (petites quantités fréquemment) pour assurer une hydratation suffisante.
Ne jamais fumer près de lui
Exclure tout tabagisme dans lieux où se trouvent l’enfant : transport du nourrisson…
Il s’agit d’un geste indolore qui consiste à instiller du sérum dans les narines pour évacuer les sécrétions nasales et soulager le nourrisson.
Lavez-vous les mains et munissez-vous de dosettes de sérum physiologique à usage unique.
Allongez votre bébé sur le dos ou sur le côté et maintenez impérativement sa tête sur le côté (pour éviter les risques de « fausse route » soit le passage de sérum dans les voies respiratoires).
Placez doucement l’embout de la dosette à l’entrée de la narine située le plus haut, par rapport à la position de votre bébé.
Appuyez sur la dosette pour introduire entièrement son contenu dans la narine. En même temps, fermez la bouche de votre enfant, afin que le sérum ressorte par l’autre narine avec les sécrétions nasales.
Attendez que votre bébé ait dégluti correctement.
Essuyez son nez à l’aide d’un mouchoir jetable.
Répétez cette opération pour l’autre narine en utilisant une autre dosette, en couchant votre bébé et en lui tournant la tête de l’autre côté.
Qu’est-ce qu’une bronchiolite ?
« La bronchiolite est une atteinte infectieuse virale qui touche les petites bronches, les bronchioles« , explique le Pr Christophe Delacourt, pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker. La maladie se définit par un épisode aigu de gêne respiratoire (séquence rhinite suivie de signes respiratoires : toux, sibilants et/ou crépitants, accompagnés ou non d’une polypnée et/ou de signes de lutte respiratoire) à toute période de l’année. En France, elle touche 30% des nourrissons de moins de 2 ans chaque hiver ; 2 à 3% des moins d’un an sont hospitalisés par an pour une bronchiolite sévère.
Combien de temps dure la bronchiolite ?
Selon Santé Publique France, dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.
Jusqu’à quel âge peut-on attraper la bronchiolite ?
La bronchiolite est une pathologie virale qui touche chaque année environ 500 000 enfants de 0 à 2 ans, avec un pic entre 3 et 6 mois. Elle touche spécifiquement les enfants en bas âge ce qui peut s’expliquer par le fait que leur système immunitaire est encore en cours de développement. On estime que la quasi totalité des enfants de moins de deux ans contracteront ce virus, et qu’un tiers d’entre eux développeront une bronchiolite. « Le VRS seul représente la moitié des bronchiolites. L’autre moitié sera imputable au VRS associé à un autre virus, ou à un autre virus seul« , détaille-t-il. Les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus respiratoire syncytial n’ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume.
► 30% des nourrissons de moins de 2 ans sont touchés par la bronchiolite chaque hiver
► 2 à 3% des nourrissons de moins d’1 an sont hospitalisés par an pour bronchiolite sévère
Quelles sont les causes de la bronchiolite ?
Le terme de « bronchiolite » regroupe l’ensemble des bronchiolites obstructives dues à différents virus mais le virus respiratoire syncytial (VRS) est le plus fréquent et celui qui cause la bronchiolite chez le nourrisson : avant l’âge de 2 ans, plus de 9 enfants sur 10 ont été en contact avec ce pneumovirus. « Le calibre des bronchioles d’un nourrisson est très petit. L’infection virale va toucher la paroi de ces bronchioles, et va entraîner une réaction inflammatoire, un œdème de la paroi et une hyper-sécrétion qui vont aboutir à l’obstruction de ces bronchioles. Cette obstruction est d’autant plus facile que le calibre de ces bronchioles est naturellement petit« , explique le Pr Delacourt. Par ailleurs, le nourrisson garçon a des bronches légèrement plus étroites que celles d’une fille, ce qui explique qu’il soit plus régulièrement touché. « A partir du moment où les bronchioles sont obstruées, la répartition de l’air dans le poumon se fait de façon hétérogène, ce qui occasionne un sifflement« , ajoute-t-il.
Quel est le virus responsable de la bronchiolite ?
Le terme de « bronchiolite » regroupe l’ensemble des bronchiolites obstructives dues à différents virus mais le virus respiratoire syncytial (VRS) est le plus fréquent (60 à 75% des bronchiolites) et celui qui cause la bronchiolite chez le nourrisson : avant l’âge de 2 ans, plus de 9 enfants sur 10 ont été en contact avec ce pneumovirus. Les bronchiolites à VRS sont particulièrement sévères. Le risque d’hospitalisation est plus élevé que dans les autres bronchiolites.
Quels sont les traitements de la bronchiolite ?
La bronchiolite du nourrisson évolue naturellement vers la guérison en moyenne sous 10 jours. « C’est une infection virale, il faut donc faut donc se limiter aux mesures symptomatiques, et attendre que l’infection passe et que les bronches se réparent. Il n’y a pas de traitement spécifique pour cela », détaille le pédiatre. Dès l’apparition des symptômes, il faut consulter le médecin traitant ou le pédiatre.
► Les formes légères ne nécessitent pas d’hospitalisation, rappelle la Haute Autorité de Santé : le médecin de premier recours (médecin généraliste, pédiatre, PMI…) explique la technique du lavage de nez aux parents et leur donne des conseils pour surveiller l’évolution de l’état de santé de leur enfant afin qu’ils sachent réagir en cas de signes d’alerte.
► Les formes modérées font l’objet d’une évaluation pouvant orienter les nourrissons vers une prise en charge en ville ou, au cas par cas, à l’hôpital.
► Les formes graves sont orientées d’emblée vers l’hôpital et si nécessaire vers une unité de soins intensifs. Les très jeunes enfants de moins de 6 semaines relèvent aussi d’une surveillance hospitalière systématique.
Les techniques de kinésithérapie respiratoires traditionnelles comme le clapping ou la vibration par exemple sont contre-indiquées par la HAS. « La technique de l’augmentation du flux expiratoire (AFE) n’est pas efficace dans la prise en charge des nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite aiguë, ajoute l’autorité. N’ayant pas fait la preuve de son efficacité pour les formes de bronchiolites traitées en ambulatoire non plus, elle n’est donc pas recommandée. »
Quels médicaments peut-on donner en cas de bronchiolite ?
Bronchodilatateurs, adrénaline, sérum salé hypertonique, nébulisation de sérum salé hypertonique, antibiothérapie systématique… Le traitement médicamenteux n’est pas indiqué dans la prise en charge de la bronchiolite aiguë. L’antibiothérapie doit être réservée aux cas rares de surinfection bactérienne. Les sirops antitussifs et les fluidifiants bronchiques sont carrément contre-indiqués.
La kiné respiratoire est-elle recommandée ?
La kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée dans le traitement de la bronchiolite des enfants de moins de 12 mois, par la Haute Autorité de Santé depuis novembre 2019. « L’analyse actuelle de la littérature ne permet pas de constater un effet bénéfique » justifie-t-elle. Plusieurs études ont montré que la kiné respiratoire ne réduisait pas le temps d’hospitalisation de nourrissons atteints de bronchiolite. Pour les syndicats de kinésithérapeutes, leur prise en charge « va bien plus loin que le simple drainage bronchique » . « Le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin. Il rassure et accompagne les parents. C’est un acteur-clé de l’éducation à la santé » ont-ils rappelé dans un communiqué. En pratique, la kinésithérapie respiratoire est encore utilisée chez certains enfants atteints de bronchiolite mais plutôt chez ceux pour qui la maladie est moins obstructive.
Quels sont les signes de gravité de la bronchiolite ? Quand consulter ?
Il faut surveiller un enfant atteint de bronchiolite surtout les 48 premières heures par rapport au début des symptômes respiratoires car c’est la période pendant laquelle tout est susceptible de s’aggraver. Certains signes, s’ils persistent après un lavage de nez, nécessitent de prendre un rendez-vous avec un médecin pour que votre bébé soit réexaminé. Consultez un professionnel de santé ou le pédiatre de votre enfant s’il celui-ci a moins de 3 mois, est ancien prématuré, porteur d’une maladie chronique ou s’il présente un des signes suivants :
Son comportement change et vous paraît inhabituel (il est fatigué ; moins réactif ou très agité ; geint un peu).
Sa respiration est devenue plus rapide.
Le ventre de l’enfant se soulève, les espaces entre les côtes se creusent,
Une fièvre très élevée,
Il boit moins bien sur plusieurs repas consécutifs (moins de la moitié de la quantité bue habituellement en 24 h).
Quelles sont les conditions d’hospitalisation en cas de bronchiolite ?
La bronchiolite est la première cause d’hospitalisation en pédiatrie pendant l’hiver. « Les éléments d’inquiétude qui vont amener le médecin à préconiser une prise en charge hospitalière sont : une sous-alimentation importante, une gêne respiratoire très importante, ou le fait qu’il paraisse très endormi et peu actif », prévient le Pr Delacourt. Dans les stades les plus graves, l’hospitalisation peut se faire en unité de soins intensifs ou de réanimation. La bronchiolite du nourrisson est une pathologie à prendre au sérieux, notamment chez les très jeunes enfants, et en particulier ceux de moins de 6 semaines. Dans ce cas, la prise en charge en milieu hospitalier est nécessaire, « car ils sont plus à risque de faire des apnées respiratoires« , précise le médecin.
Comment éviter la bronchiolite ? Y-a-t-il un vaccin ?
Certains enfants plus fragiles sont particulièrement à risque de complications sévères de la bronchiolite, comme ceux atteints par d’autres pathologies et les prématurés. Pour ceux-ci il existe un traitement préventif disponible sur le marché français. Il s’agit d’injections d’anticorps (Palivizumab), à faire mensuellement durant les deux premiers hivers, et protégeant vis-à-vis du VRS. Pour les autres nourrissons (moins d’un an), un vaccin mis au point par Sanofi et AstraZeneca, baptisé Beyfortus a été approuvé par l’Agence européenne du médicament. Il n’est pas disponible en France pour le moment. En dehors de ces solutions, il existe des bons gestes pour prévenir la bronchiolite : se laver les mains régulièrement, éviter d’emmener l’enfant dans les endroits bondés, laver régulièrement ses doudous, jouets, ouvrir la fenêtre pour aérer…
Merci au Pr Christophe Delacourt, Service de Pneumologie-allergologie – Hôpital Necker-Enfants malades – AP-HP.
Sources :
Épidémie de bronchiolite : les urgences pédiatriques saturées? Mpedia, 22 octobre 2022
« Une situation apaisée : quand et comment alléger ? » Avis du Conseil scientifique COVID-19 5 octobre 2021.
Bronchiolite : bilan de la surveillance hivernale 2020-2021. Santé publique France. Mis à jour le 12 aout 2021.
Bronchiolite à VRS : une maladie potentiellement grave pour les nourrissons qui nécessite une vigilance accrue dès maintenant et pour tout l’hiver. Communiqué de presse AstraZeneca. 30 septembre 2021.
Prise en charge du 1er épisode de bronchiolite aigue chez le nourrisson de moins de 12 mois. Recommandation de bonne pratique- 14 novembre 2019.
Bronchiolite : les recommandations de la HAS mal interprétées. La kinésithérapie est importante dans la prise en charge globale de la bronchiolite du nourrisson, 14 novembre 2019.