[Mis à jour le 4 janvier 2023 à 19h25] L’épidémie de Covid a toujours eu tendance à évoluer par vagues. A date, 9 vagues ont été enregistrées entre mars 2020 et l’hiver 2022-2023, marquées par l’afflux de malades à l’hôpital et en soins intensifs. En ce mois de janvier 2023, après une accalmie de quelques semaines, l’épidémie de Covid semble bien diminuer en France, avec un taux d’incidence, d’hospitalisation et de réanimation en baisse, selon les chiffres de Santé publique France. La 9e vague semble être finie en France mais faut-il craindre une nouvelle vague en France comme c’est actuellement le cas en Chine ? Retouren dates sur les différentes vagues de l’épidémie de Covid en 2020, 2021, 2022 et début 2023.
Faut-il craindre une nouvelle vague en France comme en Chine ?
La Chine connaît actuellement une flambée des cas depuis la fin de la politique zéro Covid, le 7 décembre 2022, en vigueur depuis près de trois ans. Depuis cette date, le nombre de contaminations explose en Chine, bien que les autorités chinoises refusent de publier les chiffres officiels des cas. Les hôpitaux, les morgues et les crématoriums de Pékin sont saturés. Cette situation inquiète la communauté internationale, dont la France, qui craint l’émergence d’un nouveau variant. Et potentiellement, d’une nouvelle vague ces prochaines semaines. La Chine « est la source d’une inquiétude légitime en Europe. La vigilance et la mobilisation reste totale et de mise en matière de risques sanitaires » a alerté Olivier Véran, porte-parole du gouvernement lors du compte-rendu du Conseil des ministres le 4 janvier 2023. Apartir du 5 janvier 2023, la présentation d’un test négatif du Covid sera obligatoire pour tous voyageurs revenant de Chine ou y ayant transité. Le gouvernement français surveille de près la situation en Chine afin de prendre les mesures nécessaires potentielles pour limiter le risque de reprise épidémique en France.
9ème vague du Covid : automne-hiver 2022-2023
Après plusieurs semaine en baisse, les indicateurs hospitaliers ont augmenté dans la semaine du 14 au 20 novembre. Santé publique France parle donc d’une « une reprise de la circulation du SARS-CoV-2 sur le territoire national » et d’une « hausse des indicateurs hospitaliers » dans son bulletin du 24 novembre 2022. Une 9e vague sévit en France. Elle estmarquée par un taux d’incidence en augmentation, une hausse des taux de positivité et une reprise à la hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques. Dans un avis du 16 décembre 2022, le Covars rapporte une reprise de l’épidémie en France, associée notamment à l’augmentation de circulation du sous-variant BQ.1.1 issu du variant Omicron BA.5. Ce variant BQ.1.1 est désormais majoritaire (environ 60% au niveau national), sans signal d’augmentation de pathogénicité, mais coexiste avec une persistance du variant antérieur BA.5. La première semaine de janvier 2023, le nombre de nouveaux cas de covid diminue de 26% sur une semaine. Le taux d’incidence est en baisse de 51%. La 9e vague de Covid semble donc être passée en France.
8ème vague : septembre-novembre 2022
Les spécialistes parlent plutôt d’un rebond de la 7e vague plutôt que d’une véritable 8e vague
Une 8ème vague épidémique a démarré en France en septembre 2022. Ce rebond d’incidence en métropole était lié à la reprise des contacts sociaux et la baisse brutale des températures (activités professionnelles, réouverture des écoles) après la pause estivale, a expliqué le Covars. Anne-Claude Crémieux, infectiologue interrogée au Journal du Dimanche indique qu’un « scénario de type endémique, avec de nouvelles vagues d’infections, plus marquées en automne ou en hiver comme pour la grippe ou d’autres virus respiratoires, semble (…) le plus probable« . « Cette 8e vague est faite du même variant que celui qui circulait pendant l’été, rappelle-t-elle cette fois au micro de France Inter le 10 octobre.Les spécialistes parlent plutôt d’un rebond de la 7e vague plutôt que d’une véritable 8e vague. Il faut se rappeler qu’on avait eu le même phénomène avec le variant delta l’année dernière. Il y avait eu un rebond également à l’automne 2021. » Cette vague, portée par les sous-variants d’OmicronBA4 et BA5a eu un retentissement hospitalier direct moins important que les vagues antérieures. Voici les prévisions rapportées par le Covars, saisi pour émettre ses hypothèses pour lutter contre la 8e vague de Covid
La 7ème vague épidémique de Covid a atteint son pic en juillet 2022 et a été portée par deux sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5. « Probablement grâce à leur capacité à échapper à une immunité acquise par une infection et/ou la vaccination, notamment si celle-ci a diminué avec le temps« , rapporte le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) dans un rapport du 13 mai. A la mi-juin, le nombre moyen de cas confirmé tournait autour de 40 000 par jour.
Certains épidémiologistes ont suggéré une 6e vague, fin mars 2022, avec un taux d’incidence et un nombre total de cas positifs qui remontaient. Néanmoins, cette vague était de moins grande ampleur que les vagues précédentes (voir la courbe ci-dessous). Selon les chiffres de Santé publique France, le nombre de cas a progressivement diminué autour du 5 avril jusqu’à atteindre un plateau d’environ 20 000 nouveaux cas par jour autour du 20 mai 2022. Fin mai, les contaminations ont commencé à repartir à la hausse. Le pic de la 6e vague était autour du 31 mars 2022.
Un pic correspond au moment qui précède l’infléchissement d’une courbe de cas, hospitalisations ou décès enregistrés chaque jour.
Un plateau désigne la stabilisation du nombre de nouveaux cas, d’hospitalisations ou de décès enregistrés chaque jour.
Une décrue signifie la baisse des nouvelles contaminations et des nouveaux décès enregistrés chaque jour.
5ème vague du Covid : novembre 2021 – février 2022
La cinquième vague de l’épidémie de COVID-19 a démarré début novembre2021. Le taux d’incidence a fortement augmenté et a dépassé le niveau atteint lors des vagues précédentes.Malgré la hausse de l’incidence observée dans toutes les classes d’âge au début de cette 5e vague, le virus semble avoir majoritairement circulé chez les plus jeunes. Cette vague d’abord véhiculée par le variant Delta, a été ensuite marquée par l’émergence d’un nouveau variant baptisé Omicron. Dans ce contexte inquiétant, le gouvernement a misé sur une campagne de rappel.Le taux d’incidence a atteint son point culminant vers le 24 janvier 2022 (avec 3 800 cas positifs pour 100 000 habitants). Le pic des hospitalisations a été atteint le 7 février 2022 avec plus de 33 000 personnes hospitalisées. Les courbes ont ensuite freiné vers la mi-février. En mars, on peut dire que la France est sortie de la 5e vague.
4ème vague de Covid : juillet-août 2021
Le 21 juillet 2021, le Premier ministre Jean Castex a confirmé sur TF1 que la France était entrée dans sa quatrième vague épidémique. A cette date la courbe des hospitalisations restait encore basse car on sait qu’il faut en moyenne 2 à 3 semaines pour que la hausse des cas se répercute sur le nombre de personnes hospitalisées. Le pic a été atteint à la mi-août. La généralisation du pass sanitaire a poussé les Français à aller se faire vacciner ce qui a permis de faire redescendre la courbe des hospitalisations. Le pic de la 4e vague a été atteint à la mi-août 2021 (vers le 12 août 2021)
3ème vague de Covid : mars-avril 2021
Après avoir connu une décrue à partir du 16 novembre 2020, l’épidémie est repartie à la hausse à la mi-mars 2021, avec une moyenne de nouveaux cas par jour de 50 000. « Oui la troisième vague est là et elle nous frappe durement »alertait le Premier Ministre, Jean Castex, devant l’Assemblée Nationale le 1er avril 2021.Lundi 29 mars 2021, le nombre de personnes en réanimation a dépassé celui du pic de la deuxième vague en automne. Il s’agit du nombre le plus élevé depuis le 22 avril 2020. La situation sanitaire est particulièrement critique en Ile-de-France où les hôpitaux sont saturés. Le nombre d’admission en soins critiques le plus élevé est atteint le 12 avril 2021 avec 495 nouvelles admissions. Le pic de la 3e vague a été atteint le 12 avril 2021 pour les hospitalisations et le 13 avril 2021 pour les réanimations.
2ème vague de Covid : septembre – novembre 2020
Le Conseil scientifique a alerté début septembre 2020 de la survenue à la fin de ce même mois d’une deuxième vague épidémique. « La circulation du virus a repris pendant l’été 2020 sur l’ensemble du territoire français, notamment chez les jeunes adultes. Le nombre de cas diagnostiqués chaque jour a atteint les 10 000 au premier septembre« , expliquait-il dans une note du 26 octobre. Un tassement des chiffres a été observé lors de la seconde moitié du mois de septembre (en moyenne 15 000 nouvelles infections par jour). Dès le 1er octobre 2020, « on constate une remontée extrêmement rapide du nombre de nouveaux cas, qui fait suite à une baisse généralisée des températures (baisse atteignant 25°C pour les maximales par endroit) qui a débuté entre le 20 et le 25 septembre selon les régions« , poursuivait le Conseil Scientifique. L’épidémie a ensuite progressé en France pour atteindre à la mi-novembre [autour du 15 novembre] un nombre de personnes hospitalisées légèrement supérieur au pic de la mi-avril (environ 32 000 personnes hospitalisées chaque jour entre le 11 et le 20 novembre). A la mi-novembre, l’épidémie est en décrue. Le 14 décembre 2020, le nombre quotidien de nouveaux cas tourne aux alentours de 4 000. Le pic de la 2e vague a été atteint entre le 12 et le 19 novembre 2020.
1ère vague de Covid : mars – mai 2020
Depuis les premiers cas officiels enregistrés en France le 24 janvier 2020 par Santé publique France, les nombres de nouveaux cas et de nouveaux décès de Covid-19 ont augmenté de façon croissante jusqu’à la fin du mois de mars. Autrement dit de fin janvier à fin mars, la France était en phase ascendante. A partir du 3 avril 2020, l’impact de l’épidémie était majeur et « la France se situait dans une phase de haut plateau » indiquait Jérôme Salomon, directeur général de la santé le 10 avril. Le nombre de personnes hospitalisées a été le plus élevé le 14 avril (plus de 32 000) pour redescendre progressivement entre le 20 avril et début juin (autour de 15 000). Entre le 15 juin et le 20 septembre 2020, le nombre de patients hospitalisés s’est stabilisé autour de 5 000 et le nombre de personnes en réanimation autour de 400 : la France était alors dans une phase de bas plateau. Les chiffres ont commencé à ré-augmenter fin août, laissant présager le début d’une deuxième vague. Le pic de la première vague a eu lieu, selon les courbes, entre le 6 et le 10 avril 2020.
Courbe en cloche : caractéristique des maladies virales ?
Pour chacune des vagues, la courbe épidémique semble suivre la courbe en cloche (voir les courbes ci-dessus). La forme en cloche (aussi appelée courbede Gauss en mathématiques) est typique des courbes d’évolution d’une épidémie dite « par propagation », comme c’est le cas de la plupart des maladies à transmission interhumaine (maladies virales). Si on analyse la courbe épidémique d’une maladie virale, on remarque toujours une phase ascendante au début de l’épidémie, puis une forme de cloche qui correspond au pic épidémique, une stagnation du nombre de nouveaux cas et enfin, une phase descendante, où le nombre de cas diminue progressivement. Pour certains scientifiques, cette forme typique « en cloche » représente un indicateur qui annoncerait que le pic de l’épidémie a été atteint et que la maladie est dans une phase très décroissante.
Sources : Point épidémiologique Covid-19, Santé publique France // Courbes Géodès – Santé publique France (données hospitalières) // Note du Conseil Scientifique Covid-19 : une deuxième vague entraînant une situation sanitaire critique – 26 octobre 2020
[Mise à jour le 4 janvier 2023 à 18h57] La souche initiale du Sars-CoV-2 apparue fin 2019 et qui s’est depuis répandue dans le monde mute régulièrement. Les premiers variants du Covid préoccupants (VOC) sont apparus fin 2020. Le variant Alpha s’est d’abord propagé en France et est devenu majoritaire en mars 2021. Les variants Beta et Gamma ont également circulé au premier semestre 2021, de manière toutefois moindre. Le variant Delta est apparu en mai 2021 et est devenu majoritaire en France en juillet 2021. Le variant Omicron est le dernier VOC (« variant of concern » en anglais ou « variant préoccupant » en français) apparu, fin novembre 2021. Il est devenu majoritaire en 2022 et l’est toujours en janvier 2023 selon la dernière analyse de Santé Publique France. Aujourd’hui, les scientifiques surveillent de près l’épidémie majeure de Covid en Chinedepuis l’arrêt des mesures barrières « Zero-Covid ». « Les données parcellaires de séquençage disponibles sur la base internationale GISAID font état d’une quasi-exclusivité de variants Omicron et de la circulation de nombreux sous-variants BA.5 de Omicron (essentiellement BF7, mais aussi des virus BQ1.1 notamment), identiques à ceux ayant circulé en 2022 en France et en Europe » a indiqué le Comité scientifique français COVARS dans un Avis publié le 29 décembre 2022. Pour ces spécialistes,« les variants susceptibles d’émerger en Chine dans ce contexte de profil immunitaire différent entre populations chinoise et européenne, pourraient ne pas avoir les caractéristiques d’échappement immunitaire leur permettant de se propager aisément dans la population européenne. Cependant l’émergence de nouveaux variants d’échappement ne peut être totalement éliminée du fait de l’ampleur de l’épidémie et du risque zoonotique ».
C’est quoi un virus variant ?
Tous les virus, y compris le Sars-CoV-2, évoluent au fil du temps et mutent. Le potentiel de mutation des virus augmente avec la fréquence des infections (humaines et animales). La plupart des mutations passent inaperçues et ne modifient en rien les effets du virus. Il peut même être moins contagieux. L’émergence de nouvelles variantes des virus n’est donc pas inattendue des scientifiques mais elles inquiètent dès lors qu’elles confèrent au virus une augmentation de sa transmissibilité ou une capacité à échapper à la réponse immunitaire de l’hôte, expliquait l’ECDC dans un document publié le 29 décembre 2020. Ces nouvelles souches ou « variantes » sont alors analysées et suivies de près.
Quel variant circule en ce moment en France ?
Le VOC Omicron reste hégémonique en France et à l’international. Au sein du VOC Omicron, BA.5 est majoritaire depuis maintenant plusieurs mois. A ce jour on dénombre plus d’une centaine de sous lignages au sein de BA.5. Parmi eux, le sous lignage BQ.1.1 est le plus détecté. Il représente (tous sous lignages inclus) 62% des séquences de l’enquête Flash S48 (dernière semaine de novembre 2022), suivi par BF.7 (6%), BQ.1 (5%) et BA.5.2 (2%).
Le premier cas de variant du Covid – il s’agissait du variant Alpha (anglais) – en France a été confirmé par les autorités françaises le 25 décembre 2020, à Tours. Il s’agissait d’un homme de nationalité française résidant en Angleterre. Arrivé de Londres le 19 décembre, il a été pris en charge au CHU le 21 et détecté positif. Le résultat du test faisant évoquer le variant circulant au Royaume-Uni, un séquençage a été demandé au Centre National de Référence (CNR) des virus des infections respiratoires, qui a confirmé l’infection. La personne, asymptomatique pour la Covid19, a été isolée à son domicile et se porte bien. Le premier cas associé au variant Beta venu d’Afrique du Sud en France a été confirmé dans un communiqué du 31 décembre 2020.
Quel variant en Chine ?
Une vague épidémique due aux variants Omicron sévit en Chine depuis plusieurs mois, comportant une vague importante en Avril/Mai 2022 suivie d’un plateau puis d’une vague d’intensité majeure depuis l’arrêt des mesures barrières « Zero-Covid ». La population a de fait une faible immunité face au virus. « Les données parcellaires de séquençage disponibles sur la base internationale GISAID font état d’une quasi-exclusivité de variants Omicron et de la circulation de nombreux sous-variants BA.5 de Omicron (essentiellement BF7, mais aussi des virus BQ1.1 notamment), identiques à ceux ayant circulé en 2022 en France et en Europe » informe le Comité scientifique français COVARS dans un Avis publié le 29 décembre 2022. Pour ces spécialistes,« les variants susceptibles d’émerger en Chine dans ce contexte de profil immunitaire différent entre populations chinoise et européenne, pourraient ne pas avoir les caractéristiques d’échappement immunitaire leur permettant de se propager aisément dans la population européenne. Cependant l’émergence de nouveaux variants d’échappement ne peut être totalement éliminée du fait de l’ampleur de l’épidémie et du risque zoonotique ».
Quelle est la liste des variants du Covid ?
‘Les virus se caractérisent dans leur immense majorité par une évolution génétique constante, plus ou moins rapide selon les virus. Elle survient notamment suite à des mutations introduites dans leur génome. Pour un virus comme le SARS-CoV-2, l’émergence de variants au cours du temps est donc un phénomène attendu » rappelle Santé Publique France. Les variants sont classés en trois catégories selon leurs risques : VOC, VOI et VUM par l’OMS.
Variant préoccupant, ou VOC ( » variant of concern » en anglais) : Un variant préoccupant du SARS-CoV-2 est un variant qui répond à la définition du variant à suivre (voir ci-dessous) et dont on a montré, au moyen d’une évaluation comparative, qu’il est associé à un ou plusieurs des changements suivants, qui ont une certaine importance pour la santé publique mondiale :
Augmentation de la transmissibilité ou évolution préjudiciable de l’épidémiologie de la COVID‑19 ; ou
Augmentation de la virulence ou modification du tableau clinique ; ou
Diminution de l’efficacité des mesures de santé publique et sociales ou des outils de diagnostic, des vaccins et des traitements disponibles.
Variant à suivre, ou VOI (« variant under investigation » ou « variant of interest » en anglais) : Variant du SARS-CoV-2 :
qui présente des modifications génétiques dont on sait qu’elles affectent ou dont on prévoit qu’elles affecteront les caractéristiques du virus telles que la transmissibilité, la gravité de la maladie, l’échappement immunitaire, la capacité d’échapper au diagnostic ou au traitement ; ET
qui cause une transmission communautaire importante ou plusieurs foyers de COVID-19, dans plusieurs pays, entraînant une prévalence relative croissante ainsi qu’une augmentation du nombre de cas dans le temps, ou d’autres conséquences épidémiologiques observables qui font craindre un risque émergent pour la santé publique mondiale.
Le variant XBB est un recombinant issu des sous-lignages d’Omicron BJ.1 (sous-lignage de BA.2.10) et BM.1.1.1 (sous-lignage de BA.2.75). XBB et ses sous-lignages circulent largement en Asie, en particulier à Singapour, en Inde, en Malaisie et en Indonésie, et plus faiblement dans les autres régions du monde. Il est détecté « à bas bruit en France métropolitaine » selon Santé Publique France. XBB « se caractérise par une capacité d’échappement accrue à la neutralisation par les anticorps post-vaccinaux, post-infection et monoclonaux thérapeutiques » a indiqué l’agence dans l’analyse publiée fin décembre. Pour autant « XBB n’a pas été associé à des signaux préoccupants en terme de présentation clinique ou de sévérité ».
Le variant Omicron
Le variant Omicron a été classé VOC par l’OMS le 26 novembre 2021. Ce variant moins virulent que les variants précédents est beaucoup plus contagieux. Il est rapidement devenu dominant en France entre novembre 2021 et janvier 2022 pour totalement remplacer le variant Delta en 2022. Il est toujours majoritaire en décembre 2022.
Le variant BQ 1.1
Le variant BQ 1.1 circule en France depuis octobre 2022. Le 1er décembre, ce sous-lignage d’Omicron BA.5 continuait d’augmenter en France avec 49% des séquences interprétables.
C’est quoi les mutations L452 et K417N ?
En France, les laboratoires ne recherchent plus directement le variant lors d’un dépistage positif à la Covid mais la présence de mutations caractéristiques de tel ou tel variant. Actuellement, les indicateurs suivis sont la présence de la mutation E484K (A1), la présence de mutations en position L452(C1) et la présence d’une mutation associée à Omicron (del69-70 et/ou K417N et/ou S371L-S373P et/ou Q493R, D1). Le criblage C1 (liée à la mutation L452) a été utilisé lors de la circulation du variant Delta. Il correspond aujourd’hui majoritairement aux sous-lignages d’Omicron BA.5 et, dans une moindre mesure, BA.4. A date :
► La proportion de prélèvements ayant un résultat de criblage compatible avec Omicron (D1) est de 99%.
► La proportion de détection de la mutation E484K (A1) se maintient à des niveaux très faibles (0.1% des tests criblés).
► La proportion de détection de mutations en position L452 (C1) s’est stabilisée à des niveaux élevés (93% des prélèvements).
► La détection de la mutation R346T, dont une augmentation de la détection avait été notée dans les précédentes analyses de risque, semble se stabiliser.
►Une dynamique similaire de stabilisation est observée pour les mutations K444T et N460K.
Quels sont les noms des variants du Covid ?
Le 31 mai 2021, l’OMS a décidé de renommer les variants principaux de Covid avec des lettres grecques (c’est-à-dire Alpha, Beta, Gamma…) afin de faciliter leur prononciation, de les retenir plus facilement et d’éviter aussi leur association « stigmatisation et discriminatoire » avec les pays où ils ont émergé (comme on a appelé le variant « anglais », le variant « indien »…), a expliqué l’autorité dans un communiqué. Ces nouveaux noms ne remplaceront pas les noms scientifiques existants (par exemple ceux attribués par GISAID, Nextstrain et Pango), qui véhiculent des informations scientifiques importantes et continueront à être utilisés dans la recherche (comme B.1.1.7 pour le variant dit « anglais »). L’alphabet grec compte 24 lettres.
Numéro des lettres
Nom des lettres dans l’alphabet grec (en gras les noms utilisés pour les variants du Covid)
La mutation d’un virus ne signifie pas forcément qu’il soit plus dangereux. Une mutation peut rendre un virus plus contagieux donc faire plus de malades sans être plus graves pour les personnes contaminées. Cependant, plus il y a de cas, plus la pression hospitalière est forte et plus la mortalité s’élève.
Nom
Impact en santé publique
Variant Omicron
70% plus contagieux que le Delta (données sud-africaines et écossaises)
Risque 5 fois plus élevé de réinfection que Delta
Réduction de 70-80% du risque d’hospitalisation (données sud-africaines et écossaises)
Formes moins sévères que Delta
Quelle est la contagiosité des variants du Covid ?
Dans une analyse de risque liée aux variants émergents de SARS-CoV-2 réalisée avec le CNR des virus des infections respiratoires, Santé publique France indique les risques de transmissibilité des variants Covid préoccupants par rapport à la souche initiale. Pour le variant Omicron « les analyses réalisées à l’international ont confirmé qu’Omicron présente un taux de croissance jusqu’à 3,7 fois plus élevé que Delta« a informé Santé Publique France le 5 janvier.
Variant Alpha
Variant Beta
Variant brésilien Gamma
Variant Delta
Variant Omicron
Variant Omicron BA2
+29% par rapport à la souche initiale du Sars-Cov-2
+25% par rapport à la souche initiale du Sars-Cov-2
+38% par rapport à la souche initiale du Sars-Cov-2
+97% par rapport à la souche initiale du Sars-Cov-2
+30% par rapport au variant Delta
+30% par rapport à Omicron initial (BA1)
Quels sont les symptômes des variants du Covid ?
Selon les observations, les signes cliniques observés chez les personnes positives au variant du coronavirus n’ont pas différé des signes observés avec le virus originel. Avec le variant Omicron, cependant, les spécialistes ont rapporté des formes plus bénignes de la maladie, des maux de tête, une grosse fatigue, un rhume ou une grippe, et moins de formes sévères à type de pneumopathies qu’observées auparavant.
Comment savoir si on est contaminé par un variant ?
La stratégie de dépistage des variants a évolué au fil des virus observés. Santé publique France et ses partenaires ont mis en place un système de surveillance de l’épidémie de Covid-19 et de ses variants. Cette surveillance des variants s’appuie sur deux méthodes complémentaires : le criblage et le séquençage. L’objectif du criblage est d’identifier les mutations permettant de suspecter certains variants connus, dans un délai d’environ 24 heures après le diagnostic de l’infection. Les résultats remontent à Santé publique France via le système d’information SIDEP et permettent de produire des indicateurs aidant au suivi, de manière très réactive, de la suspicion des principaux variants qui circulent sur le territoire. Le séquençage est la méthode de référence permettant de confirmer les suspicions de variant. L’objectif du séquençage est de caractériser avec certitude le type de variant responsable de l’infection.
Les vaccins sont-ils efficaces ?
Le variant Omicron est caractérisé par un avantage de transmission par rapport aux variants circulants précédemment, en particulier le variant Delta qui était majoritaire lors de l’émergence d’Omicron. Cet avantage explique le remplacement rapide de Delta par Omicron observé à l’échelle mondiale. Si une part de cet avantage de transmissibilité est intrinsèque à Omicron, qui présente également une stabilité accrue dans l’environnement, un facteur majeur est l’important échappement d’Omicron à la réponse immunitaire. Cet échappement est associé à des taux de réinfection par Omicronplus élevés que pour les variants circulant précédemment. Les études in vitro ont montré une séroneutralisation réduite d’Omicron par les anticorps post-vaccinaux et post-infection. Une « diminution supplémentaire de la neutralisation par les anticorps post-vaccinaux et post-infectieux » a été observée avec les sous-lignages circulant fin 2022 comme le BQ 1.1 ce qui « pourraient contribuer à l’avantage compétitif » de ce variant, indique Santé Publique France dans l’analyse de risque des variants du 16 novembre.
Sources
Analyse de risque sur les variants émergents du SARS-CoV-2. Mise à jour du 14/12/2022. Santé Publique France.
Sources principales d’information: OMS, Weekly epidemiological update 25/05/2021 et 01/06/2021 ; US CDC ; ECDC, Teyssou et al. 2021, J Infect
Premières détections de cas de contamination au variant B.1.617 du SARS-CoV-2, ministère de la Santé, 30 avril 2021.
Variants du SARS-CoV-2. Bulletin d’information sur les flambées épidémiques. 31 décembre 2020. OMS
Stratégie de freinage de la propagation des variantes du Sars-CoV-2 : renforcement spécifique sur les variantes d’intérêt 20H/501Y.V2 ET 20J/501Y.V3. DGS. 7 février 2021.
Avis du Conseil scientifique Covid-19 « Entre vaccins et variants : une course contre la montre ». 12 janvier 2021.
Report 42 – Transmission of SARS-CoV-2 Lineage B.1.1.7 in England: insights from linking epidemiological and genetic data. Imperial College London. 31 décembre 2020.
The 2nd Covid-19 wave in South Africa:Transmissibility & a 501.V2 variant Ministerial Briefing, 18 décembre 2020.
Covid-19: New coronavirus variant is identified in UK. BMJ 2020; 371. 16 décembre 2020.
Tracking Changes in SARS-CoV-2 Spike: Evidence that D614G Increases Infectivity of the COVID19 Virus. Cell. 20 août 2020.
Pendant les fêtes de fin d’année 2022, Covid, grippe et bronchiolite circulaient en France. Pour limiter notamment les conséquences de ces épidémies, des conseils de « bon sens » ont été émis pour les fêtes de fin d’année, de la part du Comité de Veille et d’Anticipation des Risques Sanitaires (COVARS, instance qui a remplacé le Conseil Scientifique) même s’il n’y a plus de jauge de convives ou d’obligation concernant le vaccin ou le masque. Retour sur les recommandations des fêtes 2022.
Quels conseils de prévention pour passer des fêtes sereines ?
Pour éviter d’être porteur d’un virus et de contaminer ses proches, notamment les personnes les plus vulnérables, lors des réunions familiales et festives de fin d’années, il fallait :
► S’assurer que les personnes fragiles avaient bien reçu leur dose de rappel (et selon les cas la vaccination contre la grippe : on rappelle que les deux injections peuvent être pratiquées le même jour ou sans délai à respecter si elles ne se font pas le même jour)
► Renforcer les gestes barrières incluant le triptyque port du masque/hygiène et lavage des mains, notamment au moment de passer à table/aération des espaces clos
► Aérer régulièrement les pièces, en maintenant une fenêtre ou une porte ouverte au moins 10 minutes par heure ou en permanence si possible pendant l’événement.
► Faire particulièrement attention aux personnes âgées, fragiles ou non vaccinées
► En cas d’apparition de symptômes,consulter prioritairement son médecin traitant, une maison ou un centre de santé.
► Rester chez soi si on était positif au Covid-19 ou cas contact, si l’on avait des symptômes du Covid-19 ou de la grippe, même vacciné.
Fallait-il porter un masque pendant les fêtes de fin d’année ?
À l’instar de François Braun, ministre de la Santé, le COVARS a voulu encourager les Français à porter le masque dans les lieux clos le plus possible. Ainsi, le port du masque n’était pas obligatoire mais recommandé, surtout quand la distanciation ne pouvait pas être respectée.
Fallait-il faire un test avant les fêtes ?
« Afin de protéger les plus fragiles durant la période de fêtes, et en complément des messages sur la vaccination, une communication renforcée faisant la promotion de l’utilisation des autotests de dépistage COVID (en vente dans les pharmacies) pourrait renforcer le niveau d’appropriation de la gestion du risque par les Français. Cette démarche, avait déjà été utilisée et comprise par les familles en 2020 et 2021« , précisait le Covars dans son document. Autrement dit, se faire tester n’était pas obligatoire pour se réunir pour les fêtes de fin d’année mais fortement recommandé si on ne voulait pas prendre de risque. Par test PCR, test antigénique ou autotest, les Français étaient invités à se faire tester le jour de l’événement ou la veille.
► En cas d’autotest positif, il fallait rapidement réaliser un test de confirmation par RT-PCR ou test antigénique et prévenir les personnes avec lesquelles on a été en contact les jours précédents, pour qu’elles se testent et s’isolent dans l’attente du résultat, rappelle l’ARS des Pays de la Loire.
► En cas de résultat négatif avec un autotest, il fallait rester prudent, car la fiabilité de ce type de test est moindre. Il était donc toujours possible que l’on soit porteur du virus et qu’on le transmette. C’est pourquoi il fallait impérativement continuer à respecter les mesures barrières.
► Après les fêtes, on pouvait réaliser un auto-test de contrôle pour s’assurer que l’on n’avait pas été contaminé par le Covid pendant les fêtes.
Sources : Avis du 16 décembre 2022 du COVARS / Ministère de la Santé / ARS Pays de la Loire
Le virus du Covid-19 est si contagieux que les vagues de cas positifs se succèdent. La 9ème s’est achevée en décembre 2022 mais le virus continue de circuler en 2023.
Quelles règles en 2023 si on est positif au Covid ?
Une personne positive au Covid doit s’isoler pendant :
7 jours si elle est vaccinée (5 jours si elle refait un test qui est négatif au terme de ce délai)
10 jours si elle n’est pas vaccinée (7 jours si elle refait un test qui est négatif au terme de ce délai)
Les enfants de moins de 12 ans positifs au Covid doivent s’isoler pendant 7 jours mais peuvent réduire leur isolement à 5 jours s’ils ont un test antigénique ou PCR négatif et s’ils n’ont plus de symptômes Covid depuis 48 heures.
Sortie d’isolement : le respect des gestes barrières (port du masque et mesures d’hygiène) est à respecter les 7 jours suivant la sortie d’isolement du cas positif.
En cas de symptômes persistant à la fin de l’isolement, contactez votre médecin traitant. Il faut rester au moins 48 heures de plus isoler. Le médecin pourra vous prolonger votre arrêt de travail si besoin.En cas de difficultés à respirer, appeler le 15 (ou le 114 pour les personnes sourdes ou malentendantes). Une personne positive au Covid doit toujours lister ses contacts sur Ameliet les prévenir pour qu’il se fasse tester 2 jours après leur dernier contact.
Pourquoi vous êtes encore positif au Covid ?
Comme le rappelle le Dr Thierry Prazuck, « certaines personnes ne répondent pas toujours bien au vaccin et ne développent pas assez d’anticorps« . Environ 6 mois après la dernière injection, le nombre d’anticorps diminue drastiquement. « C’est pour ça que l’on recommande fortement à la population de faire une dose de rappel », défend le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital d’Orléans. Mais même avec une dose de rappel, voire deux ou trois, le virus peut encore contaminer, très probablement parce qu’il mute comme on le voit avec le variant Omicron BA2, BA5, BQ 1.1… et les vagues qui ne s’arrêtent pas.
Combien de temps est-on contagieux ?
Selon les études menées depuis la diffusion du variant Omicron, on serait contagieux environ une semaine quand on a le Covid mais cette durée varie selon les individus a rappelé la présidente du Covars Brigitte Autran en octobre 2022 sur France Inter : « Lacharge virale varie énormément en fonction de la gravité de la maladie et de la symptomatologie. On n’excrète pas les mêmes quantités de virus si on a un virus qui infecte plutôt le nez ou plutôt la gorge. Il y a bien sûr une proportionnalité entre le nombre de particules virales qu’on produit et le nombre de contaminations qu’on risque de faire. »
Quand refaire un 2ème test ?
Selon le protocole en vigueur, les personnes positives peuvent refaire un deuxième test pour écourter leur isolement si celui-ci est négatif (sinon l’isolement doit être poursuivi jusqu’au bout) :
au bout de 5 jours si elles ont un schéma vaccinal complet (2 doses + 1 rappel (avoir eu le covid peut remplacer la 1ère ou 2e dose du schéma initial)
au bout de 7 jours si elles ne sont pas vaccinées contre le Covid ou pas complètement (sans rappel).
Les enfants de moins de 12 ans positifs au Covid doivent s’isoler pendant 7 jours mais peuvent réduire leur isolement à 5 jours s’ils ont un test antigénique ou PCR négatif et s’ils n’ont plus de symptômes Covid depuis 48 heures. Dans tous les cas, le respect des gestes barrières (port du masque et mesures d’hygiène) est à respecter les 7 jours suivant la sortie d’isolement du cas positif.
Que faire si on est positif au Covid et non vacciné ?
Quand on est positif au Covid et non vacciné, l’isolement est plus long : 10 jours ou 7 jours si on refait un test qui est négatif au terme de ce délai.
Puis-je travailler si je suis positif au Covid ?
Les consignes qui s’appliquent au travail sont les mêmes qu’ailleurs :
Un salarié positif à la Covid vacciné doit s’isoler pendant 7 jours mais peut réduire son isolement à 5 jours s’il a un test antigénique ou PCR négatif et s’il n’a plus de symptômes Covid depuis 48 heures.
Un salarié positif à la Covid non vacciné contre le Covid doit s’isoler pendant 10 jours mais peut réduire son isolement à 7 jours si elle a un test antigénique ou PCR négatif et si elle n’a plus de symptômes Covid depuis 48 heures.
Il est possible de télétravailler pendant l’isolement si on est positif au Covid, si on le souhaite et en accord avec l’employeur.
Peut-on avoir un arrêt de travail si on est positif au Covid ?
Oui une personne positive au Covid peut bénéficier d’un arrêt de travail si elle ne peut pas télétravailler ou, si elle le peut, mais que son état de santé ne lui en donne pas la possibilité. La durée de cet arrêt de travail dépend de la durée de son isolement (10 jours si vous n’êtes pas vacciné ou 7 jours si vous êtes vacciné).
Si votre état de santé nécessite un arrêt de travail plus long, vous devrez consulter votre médecin pour qu’il évalue le besoin et vous prescrive la prolongation de cet arrêt de travail. Pour demander un arrêt de travail, aller sur Ameli.fr.
Merci au Dr Thierry Prazuck, infectiologue et chef du service de maladies infectieuses de l’Hôpital d’Orléans. Propos recueillis en novembre 2021.
Des tests antigéniques combinés dits « multiplex » permettent désormais de détecter le Covid-19 et la grippe en même temps pour faciliter le diagnostic et améliorer la prise en charge. La période hivernale marque le retour des virus comme la grippe dont les symptômes ressemblent souvent à ceux du Covid. « Les signes cliniques des infections respiratoires hivernales, de la grippe particulièrement, et ceux du Covid-19 sont similaires ; aucun symptôme n’est spécifique. Il est alors difficile de faire un diagnostic différentiel grippe/Covid-19 pendant la période de co-circulation de ces virus sans réaliser des tests diagnostiques virologiques » rappelait la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2020. Le test combiné grippe/Covid est disponible en pharmacie ou chez certains médecins. « C’est un vrai progrès, cela permet de prescrire moins d’antibiotiques et de le justifier auprès du patient. C’est un excellent outil d’éducation thérapeutique » a défendu Jean-Paul Hamon, le président d’honneur de la Fédération des médecins de France, au Journal Du Dimanche le 1er janvier 2023. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) demande par ailleurs « avec insistance » à la HAS qu’elle se positionne sur la réalisation et la prise en charge des tests combinés Grippe/Covid/VRS (bronchiolite) pour répondre à l’urgence de la triple épidémie. On fait le point sur le test multiplex.
C’est quoi le test Covid et grippe ?
Pour diagnostiquer la grippe ou le Covid, on peut faire des tests PCR unitaires ciblant chacun des différents virus. Actuellement, plusieurs types de tests diagnostiquent le Covid-19 par une recherche de l’ARN sur prélèvement nasopharyngé, salivaire, ou oropharyngé, ou par une recherche d’antigène du SARS-CoV-2 (test antigénique) sur prélèvement nasopharyngé. Le diagnostic de la grippe est le plus souvent clinique. Le test de recherche d’antigène des virus de la grippe (influenza virus de type A et B) est déjà utilisé dans la pratique courante et pris en charge par l’Assurance maladie, « mais sa sensibilité est faible chez l’adulte, pouvant être à moins de 60 % entre 70 à 90 % chez les enfants » précise la HAS. Il est maintenant possible de faire un test antigénique permettant de détecter le Covid-19 et la grippe lors du même prélèvement (même écouvillon nasal), analysé ensuite avec la technique PCR. Le test combiné dit multiplex détecte l’antigène de la grippe A (y compris le sous-type H1N1), de la grippe B et/ou du Sars-Cov-2. A la différence des tests unitaires, le test multiplex permet de détecter plusieurs agents pathogènes cibles à partir du même prélèvement. En 15 à 30 minutes, le patient obtient le résultat. Divers types de prélèvements peuvent être utilisés pour réaliser ces tests, le plus commun étant l’écouvillonnage nasopharyngé.
Pour qui ?
A date, la HAS préconise l’utilisation des tests multiplex « chez les adultes hospitalisés ou arrivant aux urgences, les résidents en EHPAD et les jeunes enfants. Chez les autres personnes, l’identification du virus des virus hivernaux n’ayant pas de conséquences sur la prise en charge qui repose sur le traitement des symptômes et le suivi de l’évolution de la maladie, l’utilisation de ces tests est inutile. Seul un test de détection du SARS-CoV-2 est alors indiqué« . Les praticiens attendent le feu vert du ministère de la Santé pour les généraliser.
Où acheter le test Covid et grippe ?
Le test multiplex Covid et grippe est en vente libre dans certaines pharmacies, toutes ne le proposent pas.
Peut-on faire un test Covid et grippe en pharmacie ?
Oui, les tests combinés Grippe et Covid sont réalisables dans les pharmacies qui le proposent (toute ne le font pas) avec ou sans ordonnance. Le résultat est donné en 30 minutes maximum. Ils peuvent aussi être réalisés directement par le médecin lors de la consultation.
Quels laboratoires commercialisent le test Covid et grippe ?
Plusieurs laboratoires commercialisent des tests multiplex : Biron, AAZ, Toda Pharma, Roche etc. « Le prélèvement est le même, c’est du mucus nasal qu’on va récupérer, et qu’on ne va pas seulement faire migrer sur une bandelette qui va détecter les antigènes du Covid, mais aussi les antigènes de la grippe » a indiqué Fabien Larue, directeur du laboratoire AAZ à Franceinfo le 2 janvier.
Le test ne permet pas de savoir si le patient est contaminant.
Quelle est la fiabilité du test Covid et grippe ?
Selon le laboratoire français Toda Pharma, leur test multiplex présente un taux de précision de 98,9% pour le Covid-19, de 99,9% pour la grippe A et de 99% pour la grippe B. « Le test multiplex est un test qualitatif, ne permettant pas de déterminer à quelle phase de l’infection le patient se situe, ni de statuer si le patient est contaminant. Cependant, il permet de détecter la présence d’agents pathogènes même avec une charge virale peu élevée comme c’est le cas en début ou à la fin d’une infection mais également les agents pathogènes d’une infection asymptomatique » précise la HAS. « L’avantage principal des tests multiplex est de pouvoir rechercher plusieurs agents infectieux en même temps avec un seul prélèvement. Un des inconvénients pourrait être l’interprétation des résultats positifs à plusieurs agents pathogènes, notamment chez des patients immunodéprimés qui ont une excrétion virale prolongée qui serait non détectable par la culture virale, ainsi que chez les enfants, les virus respiratoires étant souvent présents de manière asymptomatique » nuance l’autorité.
Faut-il une ordonnance pour le test Covid et grippe ?
« Les tests combinés grippe/Covid sont réalisables dans les pharmacies qui les proposent avec ou sans ordonnance« indique Laura Fonteneau, pharmacienne.
Quel est le prix du test Covid et grippe ?
Le prix du test Covid et grippe dépend des pharmacies. « Les tests de dépistage de la grippe n’étant pas remboursés, les tests combinés peuvent avoir des prix d’achat variables par les pharmaciens selon les marques, conditions d’achat etc et donc des tarifs variables pour les patients » souligne Laura Fonteneau.
Le test Covid et grippe est-il remboursé ?
« Là encore, tout dépend des pharmacies, il n’y a pas de règles fixes » indique Laura Fonteaneau. Les tests de dépistage de la grippe ne sont pas remboursés. « Dans certaines situations, les tests covid étant remboursés, si le pharmacien réalise un test combiné grippe/Covid, il pourra être pris en charge mais uniquement sur la base de remboursement du test Covid » soutient la pharmacienne. « Selon les pharmacies qui les proposent (tarif libre), certaines ne factureront rien de plus au patient si le pharmacien s’y retrouve financièrement, ou bien si le test combiné est trop cher à l’achat pour le pharmacien, il pourra y avoir un reste à charge pour le patient » ajoute Laura Fonteneau. Merci à Laura Fonteneau, pharmacienne.
Source : Distinguer la grippe de la COVID-19 : dans quelles situations et avec quels tests ? HAS, 21 octobre 2020
[Mis à jour le 4 janvier 2023 à 16h36] La circulation du SARS-CoV-2 continue de ralentir en France depuis fin décembre mais le gouvernement surveille de près la reprise de l’épidémie de Covid-19 en Chine. « C’est la source d’une inquiétude légitime en Europe. La vigilance et la mobilisation reste totale et de mise en matière de risques sanitaires » a informé Olivier Véran lors du compte-rendu du Conseil des ministres le 4 janvier. C’est de ce pays qu’était partie l’épidémie en décembre 2019. Le porte-parole du gouvernement a ensuite annoncé qu’à compter du 5 janvier 2023, la présentation d’un test négatif du Covid sera obligatoire pour tous voyageurs revenant de Chine ou y ayant transité. « Une mesure de bon sens et protection de nos concitoyens » a poursuivi l’ex-ministre de la Santé. Une opération de dépistage organisée le 3 janvier dans un aéroport sur des passagers asymptomatiques revenant de Chine a révélé qu’un test sur trois était positif.
Quelles sont les mesures face à la reprise du Covid en Chine ?
Face à la reprise de l’épidémie de Covid en Chine, le gouvernement français met en place les mesures suivantes :
A compter du 5 janvier 2023 : Tous les passagers en provenance de Chine, par vol direct ou avec escale, et à destination du territoire français doivent présenter, avant l’embarquement, le résultat négatif d’un test PCR ou antigénique de moins de 48 heures.
Le port du masque est rendu obligatoire dans les avions en provenance de Chine.
À l’arrivée sur le territoire français, des tests PCR peuvent aussi être effectués de manière aléatoire.
La France recommande également aux voyageurs qui envisagent de se rendre en Chine, tout particulièrement aux personnes fragiles et immunodéprimées, de considérer un report de leur voyage, en l’absence d’un motif essentiel. Il est recommandé aux voyageurs qui ne pourraient pas reporter leur voyage de disposer d’un schéma vaccinal complet et à jour et de respecter les gestes barrières.
Quelles sont les mesures Covid en vigueur en 2023 ?
vaccination à jour contre la COVID-19, notamment par une dose de rappel avec un vaccin bivalent (contre la souche initiale et le variant Omicron du SARS-CoV-2) pour les éligibles primo-vaccinés, ainsi que contre les virus grippaux
isolement en cas de test positif pour la COVID-19 et/ou de symptômes ;
port du masque recommandé en présence de personnes vulnérables, en cas de promiscuité dans les espaces fermés comme les transports en commun
maintien des gestes barrières : lavage des mains réguliers, aération des lieux clos
dépistage des personnes cas contacts et/ou présentant des symptômes Covid.
Certificat sanitaire de voyage. Le gouvernement peut demander un test de dépistage négatif à l’embarquement en direction du territoire français et pour les voyages outre-mer. Ce test aux frontières pourra être exigé jusqu’au 31 mars 2023 aux personnes de plus de 12 ans avant l’embarquement à destination du territoire français en cas d’apparition d’un variant dangereux dans un pays, ou dans l’hypothèse d’un variant dangereux, il pourra s’appliquer pour les voyageurs en provenance des territoires ultramarins, ou à destination de ces régions en cas de risque de saturation du système hospitalier local.
Suivi de l’épidémie prolongé. Les outils de suivi de l’épidémie restent en place : SI-DEP, le système d’information national de dépistage qui centralise l’ensemble des résultats des tests, est prolongé jusqu’au 30 juin 2023, et Contact Covid, qui assure le suivi et l’accompagnement des personnes infectées et de leurs cas contacts, est prolongé jusqu’au 31 janvier 2023.
Quel est le variant dominant en France ?
Selon la dernière analyse de risque des variants publiée par Santé Publique France le 14 décembre 2022, c’est toujours le variant Omicron qui circule exclusivement en France. Au sein du variant Omicron, le sous-lignage BA.5 est majoritaire depuis plusieurs mois : il représentait (tous ses sous-lignages inclus) 92% des séquences fin novembre. Parmi les sous-lignages de BA.5, le sous-lignage BQ.1.1 continue d’augmenter à une vitesse stable en France et dans le monde.
Quelles sont les mesures pour le port du masque ?
Compte tenu de la circulation de plusieurs virus respiratoires (Covid-19, virus de la bronchite, grippe), l’adhésion aux gestes barrières, dont le port du masque, est toujours fortement recommandé en janvier 2023. Surtout :
dans les lieux clos et de promiscuité et les transports collectifs (métro, train, autobus, avion..) ;
dans les grands rassemblements, y compris à l’extérieur, pour les personnes fragiles en raison de leur âge ou de leurs pathologies ;
en présence de personnes âgées, immunodéprimées ou souffrant de maladies chroniques ;
pour les personnes fragiles (personnes âgées ou immunodéprimées…).
en cas de symptômes et jusqu’à 7 jours en cas de statut de contact à risque ou en sortie d’isolement.
Quelles sont les mesures Covid à l’hôpital ?
Avec la fin de l’état d’urgence sanitaire en France le 31 juillet 2022, il y a eu la fin des mesures d’exception pour l’hôpital. le pass sanitaire n’est plus exigé à l’entrée des hôpitaux. Le port du masque non plus, en théorie. Néanmoins, l’AP-HP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris) indique qu’« en raison de la fragilité des personnes qui sont accueillies, et compte tenu du haut niveau de circulation du virus, à l’hôpital le port du masque restera obligatoire à l’intérieur des bâtiments hospitaliers (pas dans les espaces extérieurs) pour les personnels, patients et visiteurs. » Ailleurs qu’à Paris, le responsable de l’établissement ou du service médico-social (hôpitaux, cliniques, centres de santé…) peut rendre obligatoire le port d’un masque de protection, indique le site du Service-Public. Renseignez-vous avant votre visite à l’hôpital. Dans les hôpitaux, les personnels non-vaccinés contre le Covid sont toujours suspendus en France.
Quelles sont les mesures Covid à l’école ?
Depuis la rentrée 2022, il n’y a plus de protocole Covid imposant des restrictions dans les écoles. Le ministère de l’Education nationale a établi, en lien avec les autorités sanitaires, une graduation comportant un socle de mesures et trois niveaux de protocole (vert, orange, rouge). C’est le niveau « socle » qui est actuellement en vigueur : pas de masque, pas de distance… et cours en présentiel pour tous les niveaux.
Pour les personnes de plus de 60 ans, pour les femmes enceintes, pour les adultes à risque de forme grave et leur entourage : dès 6 mois après le dernier rappel.
Pour les personnes de plus de 80 ans, les résidents en EHPAD et USLD et les personnes immunodéprimées : dès 3 mois après le dernier rappel ou la dernière infection.
Cette deuxième dose de rappel est aussi ouverte à tous les Français qui le souhaitent. Les vaccins bivalents, ciblés sur le variant Omicron, sont privilégiés pour les rappels depuis le 3 octobre 2022.
Quelles sont les mesures d’isolement ?
Pour les personnes positives disposant d’un schéma vaccinal complet et à jour et pour les enfants de moins de 12 ans : l’isolement est d’une durée de 7 jours (pleins) à compter de la date du début des symptômes ou de la date du prélèvement du test positif Covid.
Quelles sont les mesures Covid pour les cas contacts ?
« Il faut continuer à se faire tester quand on a l’impression d’avoir des symptômes ou qu’on est contact. Il faut que les laboratoires puissent ‘typer’ quel virus est en cause. Sans ça, on ne saura pas si un variant méchant survient. Il peut y en avoir. », a recommandé Brigitte Autran le 4 octobre sur RMC. Une personne en contact avec une personne testée positive au Covid-19 devra être prévenue par le cas positif ou par l’Assurance Maladie (par SMS ou par téléphone). Il n’y a plus de consignes d’isolement pour les cas contact et les consignes de test sont identiques quel que soit votre statut vaccinal. Le cas contact doit réaliser un test de dépistage (RT-PCR ou test antigénique ou autotest) 2 jours après avoir été prévenu par l’Assurance Maladie ou par la personne positive.
Quelles sont les mesures pour les voyages ?
Depuis le 1er août 2022, le dispositif de contrôle sanitaire aux frontières est levé, conformément à la loi mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie liée à la covid-19. Les voyageurs n’ont plus aucune formalité à accomplir avant leur arrivée en France, en métropole comme outre-mer, et la présentation du passe sanitaire ne peut plus être exigée, quel que soit le pays ou la zone de provenance. De même, plus aucune justification du motif d’un voyage au départ de la France, en métropole comme outre-mer, ni aucune attestation de sortie du territoire n’est requise par les autorités françaises pour se rendre dans un autre pays.
DATES CLES 2022
14 mars : fin du pass vaccinal
21 mars : fin de l’isolement pour les cas contacts
7 avril : ouverture de la 4e dose de vaccin Covid aux plus de 60 ans
31 juillet : fin de l’état d’urgence sanitaire en France (fin du pass sanitaire, fin du masque obligatoire)
1er août : Fin de l’obligation du pass sanitaire dans les lieux où il pouvait encore être exigé (hôpital, EHPAD…)
1er août : Fin de l’obligation du port du masque, mais il reste recommandé dans les transports notamment.
1er août : Fin du recours possible au confinement ainsi qu’au couvre-feu
1er août : Dissolution du Conseil scientifique Covid-19 remplacé par un « Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires » (COVARS) placé auprès des ministres de la santé et de la recherche.
Sources :
Covid-19 : Déplacements internationaux, ministère de l’Intérieur.