[Mise à jour le 19 janvier 2023 à 10h39] Ignorés pendant longtemps, les papillomavirus ou HPV (pour Human papillomavirus. en anglais) sont de plus en plus abordés. Ces virus très contagieux se transmettent à l’homme et à la femmepar contacts sexuels. Ils peuvent rester endormis plusieurs années et être éliminés naturellement ou se réveiller et entraîner divers symptômes. Les conséquences les plus graves des papillomavirus étant la survenue de cancers comme celui du col de l’utérus ou de la gorge. Le point sur les papillomavirus avec le Pr Olivier Graesslin, Chef de Service de Gynécologie-Obstétrique au CHU de Reims.
Définition : qu’est-ce que le papillomavirus ?
Ce virus appartient à la grande famille des papillomavirus humains (HPV) qui compte environ 200 membres (génotypes). Ce sont des virus très contagieux qui touchent aussi bien les hommes que les femmes et qui sont présents sur toute la planète. « Certains de ces virus peuvent rester dans l’organisme sans provoquer de symptômes (infection latente) et sont souvent éliminés spontanément« , observe le Pr Olivier Grasselin, Chef de Service de Gynécologie-Obstétrique au CHU de Reims. Plusieurs types d’HPV peuvent infecter la peau ou les muqueuses et coloniser certaines parties de la peau, de la bouche, des organes génitaux externes ou de la région anale.
« L’évolution est lente entre l’infection à HPV, l’apparition de lésions précancéreuses, et celle d’un cancer »
Au bout de combien de temps se déclare une infection HPV ?
Il faut d’emblée rappeler qu’une infection par papillomavirus ne se déclare pas systèmatiquement. « Le plus souvent, elle disparait spontanément grâce à notre système immunitaire » rappelle la HAS. Dans environ 90% des cas, le virus disparait dans les 2 ans suivant la contamination. Dans les 10% des cas restant, l’infection persiste dans l’organisme et « peut entraîner plusieurs années plus tard des lésions » indique l’Institut national du cancer. Ces lésions peuvent survenir par exemple au niveau du col de l’utérus et évoluer vers un cancer (mais ce n’est pas systématique). « L’évolution est lente entre l’infection à HPV, l’apparition de lésions précancéreuses, et celle d’un cancer, poursuit l’institut.Les délais sont de 10 à 20 ans entre infection et cancer. »
Comment se transmet le papillomavirus ?
Les papillomavirus présents dans la région génitale se transmettent quasi exclusivement par contacts sexuels (même quand un rapport est protégé par un préservatif). Ils sont la cause la plus fréquente d’IST, infection sexuellement transmissible.
Papillomavirus chez la femme
« Au cours de leur vie, plus de 80% des femmes sexuellement actives vont être en contact avec un ou plusieurs HPV et, dans la majorité des cas, vont s’en débarrasser spontanément dans un délai de 2 ans à 3 ans (développement d’une immunité naturelle). La persistance de cette infection au-delà de plusieurs années peut être à l’origine de certaines pathologies (maladies)« , poursuit le spécialiste. La transmission peut exceptionnellement s’effectuer par du linge ou vêtements infectés, beaucoup plus fréquemment lors du contact entre une muqueuse infectée et une muqueuse saine au cours d’un rapport sexuel vaginal, oral ou anal. Les facteurs de risque chez les femmes sont l’âge précoce des premiers rapports sexuels, des relations avec des partenaires multiples et la présence d’une autre infection sexuellement transmissible (IST).
Quels sont les symptômes du papillomavirus ?
En cas de verrues au niveau des organes génitaux : consultez !
« La plupart du temps, l’infection par HPV au niveau des tissus n’occasionne aucun symptôme. Le virus est présent au sein des muqueuses sans provoquer de lésions. Dans certains cas, on peut observer un papillome (ou verrue) qui définit une lésion située sur la peau ou les muqueuses, tissus tapissant l’intérieur de certains organes« , souligne le gynécologue. Il s’agit d’une petite tumeur bénigne, affleurant généralement à la surface de la peau, produite par une augmentation anormale de la taille des papilles, petites aspérités localisées sur la peau ou les muqueuses. « Cette lésion bénigne est très contagieuse et peut guérir spontanément ou grâce à l’aide de traitements appliqués directement sur la lésion (laser, cryothérapie, médicament). L’apparition de verrues au niveau des organes génitaux externes, chez l’homme ou la femme, doit amener à une consultation médicale (les types de HPV 6 et 11 peuvent causer ces petites verrues aussi appelées « condylomes » au niveau des organes génitaux, ndlr). En cas de cancer du col, les symptômes les plus fréquents sont des pertes vaginales ou des saignements anormaux, en dehors des règles, souvent provoqués par les rapports sexuels« , précise le spécialiste.
« Dans un grand nombre de cas, l’infection des cellules de l’organisme par l’HPV ne sera que transitoire. »
Quels risques si on a un papillomavirus ?
Les risques associés varient selon le papillomavirus (génotypes à bas risque et à haut risque). Certains n’entraînent aucun problème, d’autres provoquent des manifestations bénignes comme des verrues sur la peau ou des condylomes. D’autres virus peuvent provoquer des lésions précancéreuses, ou des cancers dont l’un des plus fréquent est le cancer du col de l’utérus. « Dans un grand nombre de cas, l’infection des cellules de l’organisme par l’HPV ne sera que transitoire. En effet, les défenses immunitaires des individus infectés peuvent permettre l’élimination spontanée du virus avant qu’il ait occasionné des lésions« , explique le Pr Olivier Graesslin.
Quels sont les risques de cancers avec le papillomavirus ?
Chaque année en France, plus de 6 000 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus (tous les virus HPV ne sont pas responsables de cancer, ndlr), rappelle la Haute Autorité de Santé. Si les trois quarts de ces cancers concernent les femmes (col de l’utérus, vulve, vagin, anus et sphère ORL (gorge…)), un quart d’entre eux surviennent chez l’homme : cancers de la sphère ORL principalement, mais aussi cancers de l’anus et du pénis. « Parmi les HPV à haut risque (HPV-HR), les virus HPV de type 16 et 18 sont les plus fréquents (responsables de 70 à 80% des cancers du col) et les plus à risques d’entraîner la formation de lésions précancéreuses (dysplasies) au niveau du col de l’utérus« , note le spécialiste. Ces dysplasies sont de gravité variable et qualifiées de légères ou de sévères selon la proportion des cellules infectées qui se développent anormalement dans la muqueuse. Certaines de ces dysplasies peuvent disparaître spontanément et d’autres évoluer si elles ne sont pas traitées. Pour une petite partie d’entre elles, l’évolution vers un cancer du col de l’utérus au cours de plusieurs années est possible. « Ces lésions pré-cancéreuses (dysplasies) et cancéreuses peuvent également s’observer au niveau des autres organes tels que l’anus, le vagin, la vulve, les amygdales (au niveau de la gorge) ou le pénis, mais avec une fréquence moindre qu’au niveau du col de l’utérus« , nuance le Pr Graesslin.
Quels sont les examens de dépistage du papillomavirus ?
Le dépistage du virus HPV se fait par le frottis et le test HPV. « Le but du frottis est de repérer des cellules anormales au niveau du col de l’utérus, avant même qu’elles ne deviennent cancéreuses. Si l’existence d’une anomalie précancéreuse sur le col est confirmée au moyen d’une biopsie réalisée par le gynécologue, celle-ci est enlevée (conisation) ce qui permet de prévenir l’apparition d’un cancer. Le frottis de dépistage est donc un très bon moyen de lutter contre le cancer du col de l’utérus« , note le spécialiste. Plus une anomalie est détectée tôt, mieux elle se soigne. Le frottis est un prélèvement simple et indolore qui ne prend que quelques minutes, et peut être réalisé par un gynécologue, le médecin traitant ou une sage-femme, voire par un médecin biologiste au laboratoire d’analyses médicales.
Quelles sont les recommandations pour la vaccination contre le papillomavirus ?
La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses (Mois 0-Mois 6). Dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à 3 doses. La vaccination est aussi recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans, chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.
Deux vaccins sont disponibles :
Le vaccin Cervarix® protège contre les HPV 16 et 18.
Le vaccin Gardasil 9® protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.
Cette vaccination ne protège pas contre tous les types d’HPV.
Cette vaccination ne protège pas contre tous les types d’HPV d’où l’importance du dépistage par frottis/test HPV et sa durée d’action n’est pas encore exactement connue. Cependant, son efficacité a été démontrée par plusieurs études scientifiques. L’utilisation plus large de ce vaccin en France pourrait permettre de réduire de façon importante le nombre de conisations (30 000/an) et de cancer du col de l’utérus (environ 3000/an).
Quels sont les traitements du papillomavirus ?
« Il n’y a pas de médicament qui soit actif pour traiter l’infection à HPV quand celle-ci est installée. Cependant, il faut rappeler que beaucoup de ces infections sont totalement asymptomatiques et transitoires, les défenses de l’hôte permettant d’éliminer le virus. Lorsque l’infection occasionne des lésions précancéreuses (au niveau du col de l’utérus ou de la vulve par exemple), celles-ci doivent être dépistées, diagnostiquées précisément et peuvent faire l’objet de traitements chirurgicaux ou par laser, voire de traitements topiques (application locale de produits actifs sur les lésions et le virus). Concernant le cancer du col de l’utérus, le traitement sera d’autant plus simple et les chances de guérison d’autant plus élevées que le diagnostic aura été fait précocement« , explique le Pr Olivier Graesslin.
Le préservatif protège-t-il du papillomavirus ?
Les préservatifs protègent « imparfaitement » contre l’infection à HPV, répond la HAS « car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales ». En dehors de la vaccination, il n’existe pas d’autre mode de protection contre le HPV.
Merci au Pr Olivier Graesslin, Chef de Service de Gynécologie-Obstétrique au CHU de Reims. Propos recueillis en 2019.
Sources : HAS / Vaccination-Info service / Institut national du cancer.
La névralgie cervico-brachiale, que l’on appelle communément « sciatique du cou« , correspond à une douleur qui part du cou et qui se prolonge le long du bras. La douleur est majorée par un effort augmentant la pression abdominale (défécation, toux, éternuement…). 95 % des cas de névralgie cervico-brachiale sont dues à une hernie discale ou à de l’arthrose. Quelles autres causes peuvent provoquer une névralgie ? Quels sont les signes d’une névralgie cervico-brachiale ? Comment guérir ? Est-ce grave ? Comment la soigner efficacement ?
La névralgie cervico-brachiale est communément appelée « sciatique du cou » ou « sciatique du bras » car il s’agit d’une compression ou d’une irritation d’un nerf du cou qui se prolonge le long du bras. Les douleurs affectent le cou, la clavicule, le haut du dos, l’épaule et le bras, d’un ou des deux côtés parfois. La lésion à l’origine de la névralgie cervico brachiale, se situe au niveau des vertèbres cervicales, en particulier la 5e, 6e, et 7e vertèbre cervicale. La névralgie cervico-brachiale est une des causes fréquentes de consultation en rhumatologie, après les lombalgies et les lombo-sciatiques. Elle touche surtout les jeunes adultes et les plus de 50 ans souffrant d’arthrose.
Quelles sont les causes d’une névralgie cervico-brachiale ?
La névralgie cervico-brachiale est due à une compression ou à une irritation d’une racine nerveuse au niveau des vertèbres cervicales. Parmi les causes les plus fréquentes :
► Les traumatismes liés à une pratique sportive intense,
► Un cancer,
► Un hématome,
► Un mécanisme inflammatoire,
► Une infection virale,
► Un déséquilibre hormonal,
► Un diabète mal équilibré
► Une intoxication…
► La hernie discale, correspond à une saillie anormale du disque intervertébral localisé entre chaque vertèbre, de la même manière que celle rencontrée au cours d’une sciatique.
Quels sont les symptômes d’une névralgie cervico-brachiale ?
La névralgie cervico-brachiale entraîne une douleur qui atteint le plus souvent des personnes jeunes et ne présentant aucune pathologie particulière. La douleur peut survenir après un effort violent, comme par exemple en voiture lors d’un accident (coup du « lapin ») ou lors d’une mauvaise position. Elle se localise en général du côté d’un membre mais parfois les deux côtés peuvent être atteints. Dans certains cas il existe une perte partielle de la sensibilité au niveau des doigts et/ou du bras. Selon sa localisation, la douleur entraîne :
des fourmillements
un engourdissement
des douleurs comme des décharges électriques
une sensation de lourdeur au niveau des omoplates ou des muscles du trapèze qui irradient vers le pouce ou vers les doigts de la main
des maux de tête
des vertiges
des bourdonnements d’oreille
une limitation des mouvements du cou.
Les symptômes sont généralement présents en permanence, y compris au repos. La névralgie cervico-brachiale survient le plus souvent sous forme de crise qui peuvent être violentes la nuit et au repos et s’accompagner d’une perte de la force musculaire et d’un léger gonflement du bras.
Combien de temps dure une névralgie cervico-brachiale ?
La névralgie cervico-brachiale peut durer plusieurs semaines ou plusieurs mois en l’absence de traitement. En revanche, avec une prise en charge médicale adaptée, les symptômes peuvent se résoudre en quelques jours ou quelques semaines.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une névralgie cervico-brachiale ?
Le diagnostic de la névralgie cervico-brachiale est un diagnostic clinique qui repose sur l’interrogatoire précis des symptômes et un examen médical. Une radiographie des vertèbres cervicales, un scanner ou un IRM peuvent être effectuées pour rechercher la cause de la névralgie cervico-brachiale. Dans certains cas un électromyogrammemet en évidence l’atteinte du nerf.
Quel traitement pour soulager une névralgie cervico-brachiale ?
Lors de la survenue de manifestations évoquant une névralgie cervico-brachiale, il est important de consulter un médecin rapidement. En attendant, il est recommandé de mettre le bras concerné par les douleurs en écharpe et de prendre un antalgique pour soulager les douleurs. En plus de cette immobilisation temporaire le port d’un corset ou d’une minerve sont souvent nécessaires. Une bouillotte chaude sous la nuque et du repos en position allongée sur le dos avec un oreiller, si possible ergonomique afin de bien respecter les courbures cervicales, soulagent fréquemment les douleurs.
Quels médicaments prendre en cas de névralgie cervico-brachiale ?
Des antalgiques associés à des anti-inflammatoires et des relaxants musculaires sont prescrits en général pendant une dizaine de jours. Parfois, des dérivés morphiniques ou des corticoïdes sont utiles. Un geste d’infiltration cervicale de corticoïdes sous contrôle radiographique ou scanner peut être proposé dans certains cas par un rhumatologue ou un radiologue spécialisé.
Quand avoir recours à la kinésithérapie ?
La kinésithérapie (massages, renforcement musculaire, étirements) est utile si elle est faite avec prudence. Elle permet de libérer les structures rétractées par des massages et des techniques musculaires visant à libérer les tensions, et de renforcer les muscles affaiblis notamment lorsque les symptômes sont anciens.
Quand avoir recours à la chirurgie ?
En cas d’échec des traitements médicaux, une intervention chirurgicale peut se révéler appropriée en cas de persistance des douleurs, d’une incapacité prolongée à reprendre le travail et/ou à réaliser les activités habituelles, quotidiennes ou sportives. Elle est utile d’emblée en cas de déficit moteur. Cependant, elle ne permet pas de réparer le disque (les lésions discales sont irréversibles) ou de guérir l’arthrose. Ainsi la douleur du cou peut n’être soulagée que partiellement par l’intervention chirurgicale qui permet surtout de rétablir la force musculaire et la dextérité.
Quels sont les traitements naturels pour soulager une névralgie ?
Des techniques comme l’ostéopathie ou l’acupuncture peuvent être efficaces pour soulager la névralgie cervico-brachiale s’il existe des contractures musculaires alentours, des blocages vertébraux/costaux et de clavicule par exemple. Grace à ses vertus anti-inflammatoire, l’huile essentielle de Menthe Poivrée apporte des puissantes propriétés d’antalgique local qui aident à diminuer la douleur d’origine nerveuse. Complétée avec l’huile de Camomille Romaine qui apporte des propriétés calmantes et relaxantes, elle aide à mieux se détendre. Enfin, plusieurs médicaments homéopathiques peuvent aussi aider à soulager certains symptômes comme Chamomilla 5 à 15 CH et Hypericum 9 à 15 CH pour leur action sur les douleurs et les paresthésies.
Prévention : comment éviter une névralgie cervico-brachiale ?
Pour prévenir la névralgie cervico-brachiale, faites attention à votre posture en évitant les postures contraignantes, sur des durées longues comme le fait d’être assis des heures devant un ordinateur ou au téléphone. Evitez aussi les sports traumatiques comme la brasse coulée contraignante pour les cervicales, les arts martiaux, les sports de combats, ou les sports asymétriques comme le tennis. Préférez les sports de fond, la gymnastique, les étirements ou des sports symétriques.
Fiche écrite et validée médicalement par le Dr Claire Lewandowski, médecin spécialisé en médecine générale.
Le scandale du sang contaminé éclate le 25 avril 1991 en France. Ce jour-là, la journaliste Anne-Marie Casteret, révèle que le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a sciemment distribué, de 1984 à 1985, des produits sanguins contaminés à des hémophiles. Plus de 2000 patients ont ainsi été contaminés par le virus du sida (VIH) et par le virus de l’hépatite C. Plusieurs médecins et ministres ont été mis en cause et ont comparu devant la justice. Dates-clé, nombre de victimes, nombre de morts, ministres impliqués, résultat de la condamnation… Retour sur une affaire sanitaire mêlé à un scandale politique qui a marqué la France.
Dates-clé du scandale du sang contaminé
► Fin 1984 :l’épidémie de sida se propage à grande vitesse. On entend de plus en plus parler d’elle, notamment en France. On suspecte un mode de transmission de la maladie par voie sanguine et les réserves de sang du pays, issues des donneurs de sang, sont potentiellement contaminées (il n’y a pas de test de dépistage des donneurs à cette époque). Pour éviter les contaminations au sida, il faudrait alors traiter les plasmas recueillis (chauffer le sang à haute température inactive le virus) avant de procéder à une transfusion sanguine ou a minima, ne pas utiliser les produits non traités. C’est en tout cas ce que recommandent les professionnels de santé de l’époque. Mais les capacités de traitement étant insuffisantes en France, le Centre de transfusion sanguine (CNTS), en concertation avec les membres du gouvernement, autorise la circulation de stocks de sang contaminé par le virus du sida, à destination des hémophiles nécessitant une transfusion sanguine.
► Entre 1984 et 1985 : plusieurs milliers d’hémophiles sont traités avec ces produits, contaminés et laissés sur le marché en toute conscience. C’est le début de l’un des plus grands scandales sanitaires de la fin du XXe siècle. La décision de n’utiliser que des produits sanguins chauffés (et donc dépourvus de virus) n’a été prise qu’en juillet 1985 et mise en application que le 1er octobre 1985. La même année, en 1985, le Premier ministre, Laurent Fabius, annonce le dépistage obligatoire des donneurs de sang à partir du 1er août, mais c’est déjà trop tard : 95 % des hémophiles traités sont contaminés par le virus du sida ou par le virus de l’hépatite C.
« Selon des statistiques, tous nos produits pour soigner les hémophiles sont contaminés par le virus du sida »
► Le 25 avril 1991 : Anne-Marie Casteret, journaliste française et médecin de formation, rend public, dans l’hebdomadaire « L’Evénement du Jeudi », un rapport confidentiel d’une réunion qui s’est déroulée quelques années plus tôt au Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Selon ce rapport, le CNTS aurait sciemment distribué des produits sanguins contaminés par le virus du sida à des hémophiles. D’ailleurs, la même année, en 1991, le CNTS l’écrit noir sur blanc dans un article de presse : « Selon des statistiques, tous nos produits pour soigner les hémophiles sont contaminés par le virus du sida« . Le grand public prend alors connaissance de cette affaire. Le monde médiatique aussi.
► Le 22 juin 1992 : la justice s’empare de l’affaire. Un premier procès s’ouvre et quatre médecins, dont l’ancien directeur du CNTS, Michel Garretta, sont jugés pour tromperie et pour absence d’informations sur le risque inhérent aux produits sanguins. Le premier verdict du procès tombe. Les médecins jugés écopent d’une peine de prison et Michel Garretta est condamné à 4 ans de prison ferme. Mais ces médecins rejettent la faute sur le gouvernement. Les victimes également : pour elles, les membres du gouvernement de l’époque étaient forcément informés. Des raisons financières sont évoquées. Les cibles sont : Edmond Hervé, secrétaire d’Etat à la Santé au moment des faits, Georgina Dufoix, ministre des Affaires Sociales et Laurent Fabius, Premier ministre. Tous les trois sont envoyés devant la Cour de justice de la République pour complicité d’empoisonnement et « homicide involontaire ». Laurent Fabius est également poursuivi pour la mort de trois personnes et pour la contamination de deux autres. Aussi, la commission d’instruction reproche à Georgina Dufoix d’avoir freiné, pour des raisons financières, la mise en place du dépistage systématique.
► Entre 1992 et 1996 : des associations de victimes se multiplient. En 1996, le montant total des indemnisations des victimes et de leurs familles est évalué à 17 milliards de francs. Ces indemnisations sont financées par l’Etat et par les assureurs.
► Le 9 février 1999 : le procès des trois ex-ministres (Laurent Fabius, Georgina Dufoix et Edmond Hervé) s’ouvre devant la Cour de Justice de la République pour « complicité d’empoisonnement » et « homicide involontaire ».
► Le 9 mars 1999 : la cour de Justice de la République innocente Laurent Fabius et Georgina Dufoix. Seul le secrétaire d’Etat Edmond Hervé est condamné pour avoir retardé la généralisation du dépistage, jouer un rôle dans l’absence de sélection des donneurs de sang et dans l’interdiction tardive des produits non chauffés, mais il est finalement dispensé de peine.
► Le 18 juin 2003 : les dernières procédures se terminent avec un non-lieu général confirmé par la Cour de Cassation. La Haute Cour estime que le crime d’empoisonnement ne peut être validé que si l’auteur a agi avec l’intention de donner la mort. Ainsi, la preuve de la connaissance par les médecins du caractère mortifère des produits sanguins n’étant pas rapportée, le chef d’accusation d’empoisonnement ne peut être retenu.
► Cette affaire marque la refonte totale du système de transfusion sanguine puisqu’après le scandale du sang contaminé, des mesures drastiques ont été prises pour sélectionner les donneurs et avoir un sang sain.
Quel est le nombre de victimes dans l’affaire du sang contaminé ?
Les victimes sont principalement des personnes atteintes d’hémophilie et des patients hospitalisés nécessitant une transfusion sanguine entre 1984 et 1985. Dans son rapport confidentiel, le CNTS reconnaît qu’une personne sur deux ayant reçu une transfusion sanguine lors de cette période a été contaminée, soit près de 2 000 personnes, parmi elles des enfants. 40 % des victimes en sont mortes (soit environ 800 décès) selon un article de Jean-Michel Dumay « Le procès des ministres dans l’affaire du sang contaminé » publié dans Le Monde le 9 février 1999.
Qui était ministre de la Santé à l’époque du scandale du sang contaminé ?
C’était Georgina Dufoix qui était ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale. « Je me sens tout à fait responsable, pour autant je ne me sens pas coupable« , avait déclaré Georgina Dufoix, le 31 janvier 1992 sur le plateau de 7/7. Une formule devenue très célèbre dans l’affaire. Edmond Hervé était quant à lui rattaché auprès d’elle comme secrétaire d’État chargé de la Santé. Tous les deux ont été mis en cause dans l’affaire du sang contaminé pour « complicité d’empoisonnement » et « homicide involontaire », avec Laurent Fabius, ancien Premier ministre.
Qui a été condamné dans l’affaire du sang contaminé ?
Pour le premier procès, en 1992 :
Michel Garretta, ex-directeur du Centre national de transfusion sanguine, est condamné à 4 ans de prison ferme et 500 000 francs d’amende. Le 28 octobre 1992, Michel Garretta est incarcéré.
Jean-Pierre Allain, responsable jusqu’en 1986 du département Recherche et développement du CNTS et des produits hémophiliques et clinicien référent, est condamné à 4 ans de prison, dont 2 avec sursis et 2 autres pour non-assistance à personne en danger.
Jacques Roux, ancien directeur général de la santé, est condamné à trois ans de prison avec sursis.
Robert Netter, ex-directeur du laboratoire national de la santé, est relaxé.
Pour le second procès en 1999 :
Laurent Fabius est innocenté
Georgina Dufoix est innocenté
Edmond Hervé est condamné, mais dispensé de peine.
Quelles ont été les maladies transmises dans le scandale du sang contaminé ?
Le virus du sida (le VIH) a principalement été transmis lors des transfusions avec le sang contaminé. Mais aussi le virus de l’hépatite C.
Qui est Anne-Marie Casteret, la lanceuse d’alerte du scandale ?
Anne-Marie Casteret, née le 3 novembre 1948 à Sétif est une journaliste française et médecin de formation. Elle a été la première à révéler l’affaire du sang contaminé dans l’Evénement du Jeudi en 1991, avec, à l’appui, des preuves accablantes. En 1992, Anne-Marie Casteret a publié un livre intituléL’Affaire du sang, dans lequel elle décrit les contours de ce scandale sanitaire et elle évoque également la souffrance des personnes contaminées. Elle décède le 20 mai 2006 à Saint-Nazaire des suites d’une maladie de Hodgkin.
Sources : Archives de l’INA (mis à jour en avril 2021) / Archive du Monde Diplomatique (février 1999)
Si l’expression « attraper froid » signifie « tomber malade« , les origines de cette locution verbale, souvent utilisée par les parents pour convaincre leurs enfants de se couvrir avant d’aller dehors, sont inconnues. Il s’agit d’une croyance populaire si forte qu’elle serait utilisée dans plusieurs langues comme l’anglais (« get a cold ») ou l‘espagnol (« coger frio »).
Que veut dire « attraper froid » ?
Techniquement, il est impossible d’attraper froid. Et se couvrir davantage en hiver aurait peu de conséquences sur le fait de tomber malade ou non. Ce qui nous rend malade, ce sont les virus de la grippe, de la gastro, de l’angine ou encore de la bronchiolite dont on parle davantage l’hiver. Mais pourquoi ces microbes sont-ils plus virulents l’hiver ? « Le froid a en effet des conséquences. Le froid irrite le nez et les bronches et paralyse les cils en première ligne de défense » explique le Dr Judith Loeb Mansour, médecin généraliste. Ce que l’étude publiéeen décembre 2022 dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology confirme. Les cellules du nez libèrent des vésicules extracellulaires (VE) pour contrer les virus. D’après les scientifiques, la chute des températures pourrait alors diminuer le pouvoir protecteur de ces VE, laissant passer les microbes par le nez, première porte d’entrée des virus. Autre facteur important : notre mode de vie. « En hiver, nous restons et nous nous regroupons au chaud, dans des espaces peu ou pas aérés et où les microbes peuvent s’accumuler. De plus, notre moral et notre corps souffrent de l’absence de soleil (ce qui peut jouer sur l’immunité, ndlr). » Et le médecin d’ajouter : « On tombe aussi davantage malade lorsqu’on n’a pas une bonne hygiène de vie. Avoir une bonne alimentation, une activité sportive, ne pas fumer et ne pas boire est donc conseillé. » Le manque de vitamine D pourrait également avoir un impact sur notre capacité à nous protéger des infections.
Peut-on attraper froid par les pieds ?
Il est impossible de contracter un rhume ou une grippe par les pieds puisque les virus passent principalement par le nez et la bouche. Marcher pieds nus n’a donc aucun impact sur le fait de tomber malade. En revanche, le refroidissement des pieds qui se propage ensuite à l’organisme n’arrange rien quand un virus nous contamine !
Quels symptômes quand on attrape froid ?
Les symptômes des maladies de l’hiver sont généralement les suivants : fièvre, courbatures, toux, nez qui coule, frissons, mal à la gorge…
Quels traitements si on a attrapé froid ?
Le traitement doit être adapté à la pathologie. Judith Loeb Mansour rappelle qu’il ne faut pas prendre d’antibiotiques sans prescription et conseille, pour commencer d’avoir une bonne hydratation, de manger des fruits et légumes, de faire des lavages de nez, de prendre pastilles en cas de maux de gorge, du sirop pour la toux et de se reposer. « Il ne faut pas hésiter à consulter si la situation s’aggrave, que la symptomatologie est inquiétante ou qu’il y a un doute. »
Merci au Dr Judith Loeb Mansour, médecin généraliste et auteure de « Aventures et mésaventures d’une médecin de campagne, une vie de rêves ».
La presbytie est un trouble de la vue qui se manifeste d’abord par une fatigue et une sensation de forcer au niveau des yeux. Elle survient généralement avec l’âge. Il est possible de porter des lunettes de correction et des lentilles adaptées ou de recourir à une opération chirurgicale selon les cas. Quelles sont les causes de la presbytie ? Quels symptômes ? Quel test pour la diagnostiquer ?
Définition : qu’est-ce que la presbytie ?
La presbytie est un trouble de la vision qui se définit par une diminution naturelle de l’accommodation en vision rapprochée. Elle se manifeste généralement autour de 40-45 ans. Concrètement, la « mise au point » de l’œil sur un objet proche se fait de moins en moins bien. « Le pouvoir accommodatif baisse avec l’âge, explique le Dr Xavier Subirana, ophtalmologue. Le passage entre la vision de loin et la vision de près se fait dès lors beaucoup moins bien ».
Quels sont les symptômes de la presbytie ?
Les premières manifestations de la presbytie apparaissent à la quarantaine. « Vous commencez à fatiguer un peu et à forcer, sans vous en apercevoir, lorsque vous lisez, vous avez les yeux qui piquent et vous avez un peu mal à la tête en fin de journée » expose le Dr. Subirana. Petit à petit, vous avez typiquement tendance à éloigner le texte que vous lisez, ce qui témoigne d’une moins bonne accommodation, c’est-à-dire d’une moins bonne « mise au point » de l’œil.
Quelles sont les causes de la presbytie ?
Concrètement, la perte de vision se traduit par une difficulté de plus en plus grande à voir de près. Plus les années passent et plus vous devez tendre les bras pour lire votre journal ou votre livre. Il ne s’agit pas d’une maladie à proprement parler mais tout simplement du vieillissement normal de l’organisme : comme le reste du corps, l’œil devient moins souple avec l’âge. Petit retour sur l’anatomie de l’œil : en son centre se trouve le cristallin, une lentille naturelle qui permet de concentrer les rayons de la lumière sur la rétine. Selon que l’œil regarde un objet loin ou proche, le cristallin va légèrement changer de forme pour que l’image qui se forme sur la rétine reste nette. Grâce à cette faculté d’accommodation, nous pouvons, lorsque tout va bien, voir de près comme de loin. Lorsque le cristallin vieillit, il perd une partie de sa souplesse en se durcissant et l’œil ne parvient plus à accommoder aussi bien de près : les images deviennent floues. Le patient rencontre donc des problèmes pour lire, travailler sur un ordinateur ou se regarder dans le miroir.
Quelle différence entre l’hypermétropie et la presbytie ?
L’hypermétropie et la presbytie sont deux troubles de la vision très proches. Toutefois, l’hypermétropie est souvent d’origine congénitale tandis que la presbytie apparaît en général après 40 ans et ne concerne que la vision de près. Le presbyte ne « voit mal » que de loin tandis que l’hypermétrope a du mal à faire la mise au point de loin comme de près et cela peut s’aggraver avec la presbytie. « Parfois, les hypermétropes s’ignorent car leur déformation n’est pas suffisamment importante pour les empêcher de bien voir. Elle va alors se révéler avec l’apparition de la presbytie : les premier symptômes apparaîtront plus tôt que la moyenne, sous l’effet conjugué des deux déformations« , note le Dr Timsit, ophtalmologiste.
Quel test pour diagnostiquer la presbytie ?
Dès l’apparition des premiers symptômes, il convient de consulter un ophtalmologue. « Il faut absolument éviter d’acheter des lunettes loupes qui sont une solution de facilité » prévient le Dr. Subirana. Cette consultation est le bon moment pour faire un premier bilan si l’on n’a jamais consulté ce spécialiste et d’obtenir une correction adaptée. « C’est aussi une bonne occasion de dépister un éventuel glaucome, d’où l’importance d’une consultation » explique le Dr. Subirana. La presbytie est diagnostiquée par l’ophtalmologue via un simple test d’acuité visuelle de près.
Quels sont les traitements contre la presbytie ?
« Il n’y a pas de traitement pour la presbytie, précise le Dr Subirana On ne sait pas aujourd’hui rétablir l’accommodation, on ne sait pas empêcher l’œil de ne pas vieillir. Il s’agit d’apporter des solutions pour gérer un problème. » Parmi les solutions, on note :
► Les lunettes. « Il convient alors d’adopter des verres progressifs qui sont adaptés à notre vie moderne marquée par les usages numériques » explique le Dr. Subirana.
► Les lentilles existent elles aussi « en progressif » : « C’est le cerveau qui va aller chercher la zone de la lentille correspondant à la correction dont il a besoin à l’instant T pour la distance de lecture choisie. » poursuit le Dr Subirana.
Quelle opération pour la presbytie ?
La chirurgie réfractive est aussi une solution. Il existe différentes techniques dont certaines peuvent être amenées à privilégier l’ oeil non directeur pour la vision de près afin de garder une bonne vision de loin pour l’œil directeur. L’intervention dure entre 10 et 15 minutes dont simplement quelques secondes pour le traitement laser. La procédure s’effectue en ambulatoire.
« Il est impossible de prévenir la presbytie »
Comment prévenir la presbytie ?
« Il est impossible de prévenir la presbytie » indique le Dr. Subirana. La presbytie est un phénomène de vieillissement naturel et l’on ne sait pas à ce jour empêcher le cristallin de vieillir. On a un temps pensé que la gymnastique des yeux pouvait aider à conserver leur souplesse mais il semble que ce ne soit pas le cas. De même, on n’a jamais pu démontrer que des suppléments vitaminiques fassent une quelconque différence. Ce que vous pouvez faire en revanche, c’est vous épargner une fatigue certaine en vous faisant dépister régulièrement, pour agir dès les premiers signes. Dès 40 ans, rendez-vous tous les ans chez l’ophtalmologiste afin de vérifier si votre vision est toujours au top ou si vous avez besoin d’une correction. Plus tôt vous serez pris en charge, moins vous souffrirez.
Est-ce que l’ordinateur accentue la presbytie ?
Contrairement à une idée reçue l’usage intensif de l’ordinateur n’accélère pas ou ne déclenche pas l’évolution de la presbytie, ni d’ailleurs d’une quelconque déformation visuelle. Seulement, il va jouer le rôle de révélateur. Si vous avez un petit défaut visuel de près, le fait de solliciter constamment vos yeux sur cette focale va les fatiguer : vous risquez maux de tête et yeux qui pleurent. C’est alors que l’on découvre votre presbytie, mais ce n’est pas pour autant l’ordinateur qui l’a provoquée, il l’a simplement mise en évidence.
Merci au Dr Xavier Subirana, ophtalmologue et le Dr Timsit, ophtalmologiste
Les polynucléaires neutrophiles ou granulocytes neutrophiles désignent un type de globules blancs qui naissent dans la moelle osseuse et ont pour rôle la défense de l’organisme contre les corps étrangers comme les levures ou les bactéries. Ils sont produits dans la moelle osseuse avec les autres globules blancs et migrent ensuite dans le sang et les tissus infectes (peau, intestins…). Les polynucléaires neutrophiles sont des globules blancs phagocytes puisqu’ils peuvent absorber les corps étrangers, dont les bactéries. Leur nombre augmente donc lors d’une infection bactérienne.
Les polynucléaires neutrophiles ont pour fonction principale de lutter spécifiquement contre les bactéries par phagocytose et bactéricidie, grâce à leur capacité de migration dans les tissus vers le lieu de l’infection.
Leur dosage est établi lors de la numération formule sanguine (NFS), au cours d’une prise de sang veineux, en général au pli du coude. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Une diminution ou un taux anormalement bas de polynucléaires neutrophiles, de moins de 1.5 G/L est appelée une « neutropénie« . Cette baisse peut notamment être provoquée par une infection, une carence en vitamine B12 ou B9, la prise de certains médicaments, une maladie de la moelle osseuse, une maladie auto-immune, une intoxication alcoolique, un cancer, une chimiothérapie ou une radiothérapie.
Lorsque le taux des polynucléaires neutrophiles est beaucoup trop élevé, en général supérieur à 8 G/L, on parle de « polynucléose » ou de « neutrophilie« . Le stress, l’effort physique, la grossesse ou la consommation de tabac peuvent provoquer une neutrophilie modérée et sans gravite. En revanche, une augmentation importante témoigne le plus souvent d’une infection bactérienne (sinusite, angine, appendicite…), mais aussi d’états inflammatoires, de pathologies primitives de la moelle (syndromes myéloprolifératifs) et enfin de nécroses tissulaires (infarctus, embolie pulmonaires…).
On observe fréquemment des variations physiologiques de l’hémogramme concernant les trois lignées sanguines au cours de la grossesse, et en particulier les polynucléaires neutrophiles, sans que cela ne témoigne obligatoirement d’une infection.
« Les résultats doivent être interprétés en tenant compte des observations cliniques, des autres résultats de la formule sanguine actuelle et des variations des résultats dans le temps. »